Du Poudlard Express à la Grande Salle, Louie dévorait la réalité comme un livre captivant. Depuis tout jeune, il savait ce qui l'attendrait à ses onze ans, se languissait de parcourir les couloirs de l'école que son père décrivait parfois, de jeter son premier sort. Il y a quelques jours, il tenait sa baguette pour la première fois, expérimentant la légère extase d'une connexion naissante entre un homme et sa baguette. Aujourd'hui, il absorbait ses environs avec avidité, sur le point d'être réparti dans la maison qui était le plus en osmose avec ses qualités.

L'éducation particulière qu'il avait reçu de ses parents, qui ne souhaitaient pas le confronter à la magie avant sa première année, l'avait conditionné à se sentir comme il se sentait actuellement, époustouflé. Peut-être était-ce une des raisons de son éducation. Peut-être aussi était-il trop jeune pour le comprendre et se sentir reconnaissant, là, sur le moment. Quoi qu'il en soit, il profitait de chaque instant, gouttait à chaque seconde, ses yeux ricochant sur les centaines de curiosités qu'il remarquait sur le trajet.

Lorsque Mr. Featherstone parla, toute l'attention de Louie fut focalisée sur lui. Ça n'était plus ses yeux qui consumaient le plus la réalité à présent, mais ses oreilles. Lorsque il eut finit de parler, Louie traita les informations en une poignée de seconde, surexcité, et lorsqu'il vit la gigantesque porte s'ouvrir d'un coup de baguette, ses poumons inspirèrent un grand coup.

Aucune des descriptions de son père ne pouvaient rivaliser avec la réalité. L'immensité de la salle, l'infinité du ciel illusoire qui remplaçait le plafond, les centaines de lumières émises par les bougies volantes, l'odeur captivante du banquet, confectionné à l'échelle de la salle ... Louie sentait son cœur battre dans sa poitrine.

Et lorsqu'ils s'approchèrent de la table des professeurs, tous massés auprès d'un chapeau miteux, la tension redescendit un peu, dans un instant de répit. Naturellement, elle reprit sa course dès que ledit chapeau se mit à chanter : Louie ne put réprimer un halètement de surprise. Pour être tout à fait honnête, il n'avait pas vraiment pu saisir le sens des paroles, parce que cette fois, son attention était plus focalisée sur le chanteur que sur la chanson.

Comment cela fonctionnait-il ? Bien-sûr, il s'agissait de magie, mais comment cela fonctionnait-il ? Était-ce une énergie particulière ? Mesurable ? Le chapeau était-il doté de conscience ? Comment ressentait-il les choses ? Il ne fallut en effet pas plus longtemps à l'esprit avide de Louie pour manifester sa soif de connaissance, de savoir. Tout fut interrompu lorsqu'on prononça son nom, et qu'il dut prendre place sous le chapeau, son cœur tambourinant de plus belle. Une voix retentit assez fort dans sa tête, mais après un léger soubresaut, Louie lâcha prise. Il s'agissait d'un étrange soliloque.


Louie sentit à présent que le Choixpeaux parlait tout haut lorsqu'il déclara :



Il entendit les applaudissements, puis ressentit le poids du Choixpeaux disparaître de son crâne lorsqu'on le lui retira pour qu'il aille s'installer à la table de sa maison. Pendant les minutes qui suivirent, il fut encore un peu rêveur, mais bientôt, il retrouva un semblant d'attention au monde réel, prêt à profiter du reste de la soirée et à assister à la répartition de ses futurs camarades, aux anges.

Me voilà enfin arrivée ! pensa la jeune Dorra en pénétrant dans le fameux hall d'entrée de Poudlard. Cette pièce est majestueuse. Tous ses camarades semblent ébahis par tant de beauté. Elle balaya la pièce des yeux, et s'attarda sur les grandes portes devant elle. C'est les portes de la Grande Salle, là où tout son avenir va se jouer. Elle ne put s'empêcher de penser au Choixpeau et à ce qu'il lui dira. J'espère qu'il m'enverra à la maison de mon père. J'aimerai tellement lui prouver que je suis digne de Gryffondor.

Elle commença à rêvasser et à imaginer ce qui se passera dans la Grande Salle quand soudain Archibald Featherstone commença à parler. Elle se ressaisit rapidement et dévora ses paroles avec avidité. Elle a tellement hâte de commencer cette première année.

Rapidement, le sorcier les invita à rejoindre la Grande Salle et la cérémonie de répartition commença. Après la fameuse chanson du Choixpeau, les élèves commencèrent à être appelé un à un pour décider de leur maison.



Enfin, elle entendit son nom ! Elle s'empressa de s'asseoir sur le tabouret, et au moment où le Choixpeau toucha ses cheveux, elle l'entendit raisonner dans sa tête.

Voyons voir ce qu'on a là, mmmmm ... je crois bien que je sais où je devrais t'envoyer, mais j'ai un petit doute, je sens en toi quelque chose d'autre, serait-ce suffisant ?? Bon, je sais...



La jeune sorcière faillit tomber d'excitation ! Elle se leva rapidement et partit rejoindre la table de Gryffondor soulagée et déterminée.

Le hall d'entrée. M'y voilà enfin.
Que penser de ce lieu magnifique ? Rien d'autre que ça, justement. Magnifique. Qu'en sera-t-il alors de la salle qui se trouve derrière ces somptueuses portes en bois massif ?

Pour venir ici, j'ai connu tant de péripéties.
Cet immense train qui s'appelle le Poudlard Express, rouge et noir. C'était la première fois que je prenais le train, et ça m'a chamboulé. Tout c'est paysages différents qui se succédaient les uns aux autres à travers la fenêtre de ma cabine ! Splendide.
Et puis la traversée du lac. Quelle frousse ça a fichu à plein d'autres élèves ! Moi, ça allait. Comme j'habite à Kinsale - c'est une ville avec un port sublime - et que ma famille est loin d'avoir assez d'argent pour s'acheter un beau bateau, on avait une petite barque. Pour moi c'était la belle vie. Passer des après-midi entier d'été à lézarder dans la barque, avec le bruit de l'eau qui cogne sans arrêt. Quel pied ! Et autant vous dire que les barques de Poudlard, c'est du grand luxe par rapport à celle de ma famille. Du bon bois, solide. Même pas de fuite ! Aucun besoin d'écoper, la chance !
Et enfin, me voici arrivé dans ce hall. La prochaine pièce symbolisera le commencement de ma nouvelle vie. Mes futurs amis s'y trouveront sûrement. J'ai tant attendu ce moment ; tant espéré avoir les mêmes pouvoirs que maman. Il faut croire que mon rêve s'est exaucé. Il ne manque plus que toi, soeurette. Je t'attendrai.



Les grandes portes s'ouvrent soudain et un vacarme se faufile jusqu'à mes oreilles. Le bruit des élèves. Le bruit de Poudlard.
Le professeur et sous-directeur qui nous a accueilli, Mr. Featherstone, entre dans la Grande salle, immédiatement imité par les autres élèves. D'un pas hésitant, je fais de même. Mais je suis obligé de m'arrêter net après seulement quelques pas dans la salle. Elle est immense ! Immense et spectaculaire. Sa description, je ne saurais la faire, et pourtant je m'en rappellerai toute ma vie. cette image restera ancré dans ma mémoire, associée au début de ma nouvelle vie.

Soudain, Mr. Featherstone dit mon prénom. Ce n'est qu'à ce moment que je me rends compte que je me suis avancé inconsciemment jusqu'à l'autre bout de la salle et que j'attends avec les autres élèves, tandis que nombreux sont ceux qui ont déjà été répartis.
Oubliant la somptuosité de la salle et reprenant mes esprits, je m'avance sur l'estrade, m'assois, comme me l'indique Mr. Featherstone, sur le tabouret.
Quelque chose vient d'être posé sur ma tête. Oui. C'est lui. C'est le Choixpeau.
Je ne vois plus rien... le Choixpeau recouvre mes yeux. J'entends un bourdonnement croissant dans mes oreilles. Je me concentre dessus. Une voix. Faible. Plus un chuchotement.

Mmh, je vois... Smith. De ta famille, je n'ai connu que ta mère. Oui, je me suis aussi reposé sur ses cheveux. Comme je le fais maintenant avec les tiens. Ta mère, je l'avais envoyée chez les Poufsouffles. Oui... une évidence.
Mais parlons de toi. Un Smith, donc... Laisse moi réfléchir... Tu n'est pas comme ta mère, non. Je vois... de l'arrogance. Tu ne la perçois pas ? Ça viendra, tu verras. Mais une chose est sûre, ce n'est pas à Poufsouffle que tu t'épanouiras. Toi, tu m'as l'air malin. Oh... et tu as de l'ambition. J'ai fait mon ch... non, attend. Mmh. Je ressens autre chose. Ça arrive. Laisse moi voir de plus prêt. Bien... tu as envie d'aller loin. De sortir de l'ombre. Qu'on te connaisse. Et tu veux aider ta famille... et pas que. Tous ceux dans le besoin, aussi. Bien, bien...Oui, on dirait bien..



Ce mot résonne dans ma tête pendant plusieurs secondes. je sens le poids du Choixpeau s'envoler, et je retrouve la vue.
Devant moi, tous les élèves précedemment assis à la table surplombée de bannières rouge et or sont debout. Ils applaudissent, crient, chantent, rigolent.
C'est ça, ma nouvelle maison.
C'est ça, ma nouvelle famille.

Audric se souvenait encore du moment où il avait embrassé ses parents une dernière fois avant de prendre le Poudlard express. Si sa mère était si émue qu’elle ne faisait que pleurer, son père lui était resté silencieux et lui sourit une dernière fois avant de lui tapoter l’épaule pour l’encourager à embarquer.

Audric était nerveux et également surexcité à l’idée de découvrir Poudlard. Alors que les jeunes sorciers traversaient la grande salle, il ne pouvait se retenir de lever les yeux vers le plafond manquant de trébucher de peu. Ils traversèrent la grande salle sous le regard des autres élèves et professeurs.

Audric écouta attentivement le professeur Featherstone, il était complétement paralysé par le stress. Il observa ses camarades passés et attendait son tour un peu perdu dans ses pensées. Quand tout à coup, il entendit son nom.

« Audric Keegan »

Il mit un temps à réaliser puis un peu en traînant le pas, il se dirigea vers le choixpeau magique. Cet instant lui sembla être une éternité. On lui posa ensuite le choixpeau magique sur sa tête et Audric plongea son regard sur la grande salle. Il écouta alors le choixpeau parler, il attendait de savoir où il allait être envoyé. Audric ferma alors les yeux attendant le verdict, puis après quelques instants, il entendit alors enfin le nom de la maison ou il serait envoyé.

« Poufsouffle ! »

Il soupira ensuite et quitta rapidement le siège sur lequel il était installé pour rejoindre la table des Poufsouffle. Il observa alors ses nouveaux camarades, en particulier les premières années comme lui et son regard se porta sur Mila et Nora. Il se présenta à ses nouveaux camarades brièvement et profita du buffet devant lui. Le jeune garçon affichait un large sourire, il était simplement heureux que tout se passe plutôt bien jusque-là, mais surtout, il avait hâte d’en savoir plus sur ses camarades.

Enfin, devant le hall d'entrée de Poudlard, c'est vrai que cette pièce est prestigieuse est magnifique, mes chers parents n'avaient pas tort à ce sujet-là. Pour une fois, qu'ils ne se sont pas trompés, c'est si rare venant de leur part.

Brooklyn avançait avec les autres élèves pour arriver au-devant de la scène. Tous les professeurs étaient assis en face d'elle, n'étant pas du tout impressionnée, elle regarda ces futurs professeurs.

C'est là qu'un Professeur prie la parole et la cérémonie de répartition des maisons commença. Les élèves commencèrent à être appelées chacun leur tour.

Brooklyn savait déjà qu'elle irait dans la maison Gryffondor. Elle en était certaine et sur d'elle. Après plusieurs minutes interminables pour elle, le Choixpeau décide enfin de l'appeler, elle s'empressa alors de s'asseoir au plus vite sur le tabouret qui pour elle n'était pas très confortable, une fois le Choixpeau pour poser sur ses cheveux elle l'écoute parler.

Voyons voir un peu, tu es quelqu'un de très arrogante, qui a beaucoup d'ambition, qui est sûre d'elle oui, je vois.

Cette maison te conviendra, j'en suis certain, elle te correspond parfaitement oui, c'est bien ça Gryffondor , oui Gryffondor.



J'en étais certaine, comme quoi je ne me trompe jamais.

Contente d'être parti dans la maison Gryffondor elle se leva alors du tabouret.

Pour prendre enfin place à la table des Gryffondor , les élèves criées , applaudissaient , rigoler et chanter , elle se sentait fière et heureuse d'appartenir à cette maison.

La maison où elle souhaitait aller et la maison surtout qui lui correspondait parfaitement, toutes les qualités que le Choixpeau avait pu énoncer, c'était tout à fait elle.

Lorsque les portes s'ouvrent sur la Grande Salle, où tous les autres élèves étaient déjà installés, le souffle d'Ivy se coupa ; elle ne s'attendait pas à ce que soit si grand, et si bien décoré. L'endroit était certes impressionnant, mais il semblait chaleureux, et la jeune fille comprit pourquoi son père disait toujours que Poudlard était un endroit merveilleux. Pour une fois, elle était d'accord avec lui : les seules choses qu'elle avait pu apercevoir de l'école étaient à couper le souffle.

Les noms des élèves de première année se mirent à fuser, et les petits enfants traumatisés défilèrent sous le choixpeau. Ivy, essayant de réfréner le stress qui l'envahissait à nouveau, se pencha sur le côté pour regarder toutes les têtes autour d'elle. Ceux devant et derrière elle seraient ses camarades pour l'année, il faudrait qu'elle s'entende bien avec eux. Avec un peu de chance, ils seraient tous sympathiques.

Sans qu'elle ne se rende compte, la file d'élève devant elle s'amenuisait, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une seule personne. Puis ce fut à elle. Lorsque son nom fut prononcé, elle serra les poings et la mâchoire, et s'avança, tête haute, vers le tabouret où était posé le chapeau. Allez, elle allait réaliser le rêve de son père et aller à Serdaigle. Après tout, elle avait des bonnes notes, alors cela plairait au choixpeau.

Elle s'assit, et le chapeau s'enfonça jusqu'à sa bouche sur sa tête, la plongeant dans le noir.

- Oh, oh... mademoiselle Starfell... je sens cette détermination qui est la vôtre, doublée de cette ambition... mmh, intéressant. Vous êtes studieuse, certes, mais la ruse et l'ingéniosité sont plus fortes.
- Serdaigle, s'il vous plaît, murmura Ivy, croisant les doigts dans son dos. Sinon, papa sera déçu...

Mais, implacable, le choixpeau lança :

- SERPENTARD !

Ivy avala sa salive, et reprit contenance, tandis qu'elle se relevait. Elle ne voulait pas pleurer, ne penser à rien. Après tout, cela ne changeait pas grand chose ; tant qu'elle aurait des bonnes notes, son père serait content. Et puis, avec un peu de chance, Merinda serait dans la même maison qu'elle... cela réconforterait un peu Ivy.

En pénétrant dans le hall d'entrée du château, Riley resta bouche bée. La pièce était immense, éclairée ça et là par de grandes bougies ardentes. Des vieux tableaux présentant sorciers et sorcières étaient accrochés aux murs. Quelques statues de pierre la dévisageaient de leurs yeux noirs, inexpressifs, et la jeune fille crut presque apercevoir un lèger sourire se former aux coins de leurs lèvres. Réprimant un frisson, elle reporta son attention sur leur hôte. C'était un homme d'un certain âge, aux cheveux grisonnants mais à la mine radieuse. Il portait un costume rouge bordeaux qui lui allait plutôt bien et un chapeau de sorcier bien assorti à sa tenue. Sur la poche de sa veste, une petite fleur jaune émit, à son grand étonnement, un éternuement. Oui, un éternuement ! Surprise, Riley écarquilla les yeux et leva instinctivement la main vers sa bouche pour s'empêcher de rire. Le silence se fit dans la foule d'élèves. Et l'homme - qui s'avéra être le sous-directeur - se racla la gorge. Sa voix porta Riley loin, très loin, plus loin que le moment où elle avait reçu sa lettre d'admission : elle se revit au moment où sa magie s'était révélée pour la première fois.

C'était une journée comme une autre. Riley était tout juste âgée de six ans et l'énergie qu'elle transmettait à son entourage était une grande source de joie pour ses parents. La petite fille s'était, comme à son habitude, laissée entraînée par ses frères dans une partie de cache-cache - jeu auquel elle excellait par sa capacité à rester silencieuse sur une grande durée. Laissant un de ses aînés compter à l'ombre d'un vieux chêne, elle avait accouru pour se trouver une cachette adéquate. Son choix s'était vite porté sur la branche un peu plus courbée d'un grand arbre broussailleux, qu'elle avait aussitôt décidé d'escalader. Son talent pour monter dans les arbres s'était vraiment avéré utile. Aussi, avait-elle été bien contente de voir qu'il n'y avait personne pour lui dire que ce qu'elle faisait était dangereux. La petite brune était restée une bonne heure ainsi perchée, jusqu'à ce que son frère, Sam, ne la trouve, apeuré.

- Descends de là ! lui avait-il crié. Tu vas tomber !

Mais la petite fille ne l'écouta pas, boudant le fait qu'il n'avait même pas remarqué qu'elle avait trouvé la cachette idéale. Elle lui tira la langue, se détacha du tronc de l'arbre et croisa ses minces bras afin de lui montrer sa contrariété. Le visage de Sam perdit alors toutes ses couleurs tandis que la petite perdait l'équilibre et basculait dans le vide. Le cri qu'il poussa à ce moment n'était rien comparé à la grosse frayeur qu'elle avait eu. Pourtant, comme par magie, une éponge en mousse grandeur nature apparut exactement à la place où Riley aurait dû tomber, la sauvant ainsi d'une mort assurée. Et Sam se frotta les yeux plusieurs fois, n'en croyant pas ce qu'il voyait. Choqué, il resta immobile deux bonnes minutes avant de reprendre fonction de ses membres et d'accourir serrer contre lui sa petite soeur, en larmes.

Avec grande peine, Riley fit partir ce souvenir douloureux. L'idée qu'elle ait pu mourir à ce moment de sa vie l'avait frôlé à plusieurs reprises, lui laissant un goût amer. Mais elle était là maintenant et tout allait pour le mieux. Dès lors, pourquoi s'inquièter ? Elle reprit alors peu à peu ses esprits. Leur hôte finissait tout juste de parler en leur souhaitant la bienvenue à Poudlard. Riley vit alors une autre porte s'ouvrir, laissant voir une vaste salle où une tonne d'élèves parlementaient joyeusement, assis autour de longues tables en bois. Soudain, Riley fut prise d'un sentiment de gêne. Elle se sentait tellement petite, tellement insignifiante devant ces élèves aux regards insouciants, que sa respiration se coupa un instant. Puis, remarquant ses frères assis à une des tables, elle lâcha peu à peu prise et, fièrement, elle fit son entrée dans la Grande Salle.

Par la suite, le sous-directeur les fit s'arrêter devant un vieux chapeau usé posé sur une chaise. Les enfants se regardèrent, une lueur inquiète dans le regard. Ils ignoraient tout du Choixpeau et quand celui-ci commença à chanter, quelques uns reculèrent effrayés. Des ricanements s'élevèrent parmi les élèves plus âgés. Sortant un parchemin de sa poche, Mr Featherstone appela tour à tour les première année qui, les uns plus excités que les autres, attendaient impatiemment de connaître leur future maison.

Quand le tour de Riley vint, celle-ci s'avança encore ébranlée par la nouveauté. Un chapeau qui parlait, c'était quelque chose de très inhabituel ! En tremblant, elle alla s'assoir sur la chaise et posa le Choixpeau sur sa tête. Elle inspira un bon coup, l'angoisse se lisant dans ses yeux verts. Sa maison allait donc dépendre de ce chapeau ? Elle n'en croyait pas ses yeux. Lorsque ce dernier se mit à lui chuchoter à l'oreille, la jeune fille se figea. Paradoxalement, cette voix rauque la rassura. La jeune fille remarqua bien vite que ce chapeau lisait en elle comme dans un livre ouvert et elle oublia tous ses doutes.

- Une Smith, hein ? Hmm... C'est bien ça... Eh bien, je vois en toi une grande détermination. Tu vas jusqu'au bout des choses et souhaites toujours donner le meilleur de toi-même. Ton ambition dépasse toute attente et tu sais faire preuve de courage dans des situations extrêmes. Oui... Tu accompliras de bien grandes choses à...

A mesure que j'avançais dans cette longue allée illuminée par de nombreuses bougies, je souriais d'admiration. Tout me semblait si grand, si beau, si différent. La tête posée en arrière, les yeux dirigés vers le ciel, j'avançais mécaniquement. J'étais si loin de m'imaginer un tel lieu qu'il me fallut serrer mon poing très fort pour ne pas pleurer.

J'observais la lignée de professeurs plus ou moins jeunes qui étaient déjà attablés, epiant sûrement chacune des nouvelles têtes qui venaient d'arriver. Je me demandais bien ce qu'ils pouvaient tous penser. Étaient-ils désespérés ou au contraire, pleins d'espoir ?

Le discours fut donné par la directrice. Je n'aurais jamais pu imaginer une directrice si jeune et si belle. Pour moi, tous devaient ressembler à M. Pitseck de l'école des Trois Vallees à Portree, c'est-à-dire vieux, cheveux grisants, recroquevillé et aigri. Surtout aigri. Mais elle, c'était bien tout le contraire.

Un vieux chapeau se tenait dans les mains d'un vieux monsieur. Peut-être était-il le futur M. Pitseck. Il appelait chacun des élèves dans l'ordre alphabétique, j'avais donc encore bien le temps avant d'entendre résonner mon nom.

Beaucoup semblaient ravis, d'autres peut-être un peu surpris, mais tous descendaient de leur tabouret avec un léger sourire. Je repensais immédiatement à mon père qui n'avait jamais vécu ce moment et en oubliais ma bonne humeur. Je le trahissais en venant ici, je l'oubliais en m'asseyant là.

- "Lukas Sharp!"

C'était mon tour. Alors qu'il y a quelques minutes, je mourrais d'envie de découvrir ce monde, j'y étais maintenant fermé. Les pensées de mon père ne s'arrêtaient plus. Je voulais courir et partir, mais J'avançai inexorablement vers ce tabouret pour m'y installer. Le Choixpeau fut déposé sur ma tête et il y eut quelques secondes de silence avant que l'objet ne se mette à parler.

- Hmm.. Je vois ce que tu es en train de faire.. Mais essayer de bloquer son esprit à un vieux Choixpeau comme moi ne pourra que te fatiguer. Je peux tout voir..

A ces mots, je perdis tout contrôle. Visiblement inutile, je m'étais efforcé de réaliser ce que le héros d'un livre de ma mère avait su faire. Mais je n'étais pas un héros, je n'étais pas un sorcier.

- Je vois en toi beaucoup de gentillesse, d'amour et de loyauté, bien que tu essaies de ne me montrer que ta colère. Les Serpentard t'accueilleraient à bras ouverts, mais je sais ce que tu vaux. Alors ce sera Poufsouffle !

Je resserrai mon poing gauche que j'avais écrasé depuis le début de son discours, et rejoignis la table des jaunes, avec un sourire qui se voulait poli.

Les grands bruits de voiture de Londres, l'anniversaire de ses onze ans, sa lettre pour l'école de Sorcellerie, tout s'était enchaîné à une vitesse vertigineuse. Cela ne faisait pas même plus de quelques heures que la très jeune Scarlett Brooks, fille unique de ses deux parents parfaitement normaux, si je puis dire, avait quitté son chaleureux, ou plutôt très bruyant foyer, pour rejoindre le Poudlard Express de la gare de King's Cross, qui la mènerait bientôt à une certaine Ecole de Sorcellerie, Poudlard. Le jour où elle avait reçu sa lettre, elle cru même à une ridicule erreur. Elle avait fait son rictus qui la connaissait bien en lisant les mots chacun rédigés d'une écriture presque parfaite, dont les lettres semblaient se fondre dans le parchemin légèrement vieilli. Après cela, un soupçon de curiosité l'avait poussée à faire des recherches sur cette Ecole, avec ce que les moldus appelaient Internet. Néanmoins, elle n'y trouva rien. Le néant. Elle avait également vérifié dans certains livres anciens que contenait la librairie que tient son cher père dans la capitale. Rien de plus. Quelques jours passés à examiner cette étrange lettre, la jeune fille se résolut à partir à l'inconnu. Elle convainc ses parents, ce qui avait été plutôt délicat et ardu, et avait décidé de suivre toutes les indications dont bénéficiait le parchemin. Voilà comment elle s'était retrouvée devant le sublime train aux splendides couleurs d'un rouge sang, dans lequel on pouvait percevoir les différents wagons. Tout cela avait un vrai côté mystique qui emplissait les yeux de la jeune fille d'un millier d'étoiles. Les enfants, car bien sûr elle n'était visiblement pas la seule, avaient ensuite atterri à la gare de Poudlard, Pré-Au-Lard, avait-elle cru comprendre. Encore une fois, tout était splendide. Les futurs élèves embarqueraient bientôt à bord de petites barques, dont la plupart donnaient la chair de poule du fait de leur petit diamètre. Surtout quand on savait qu'elles allaient en fait traverser un Lac tout simplement géant et d'un noir aussi profond que le néant lui-même. Aventureuse, Scarlett s'était lancée dans les premiers, très intriguée.



La rouquine était à présent debout dans les escaliers d'un splendide château, probablement vieux de plusieurs siècles. Pour une école, ils avaient fait fort. Toute l'architecture pensée au milimètre n'avait profondément rien à voir avec le petit collège où Scarlett avait étudié, à Londres. Le château avait-il été construit grâce à la magie ? Ca, elle n'en savait rien, mais avait hâte de le découvrir. Devant les élèves se tenait un homme d'une soixantaine années, vêtu d'un costume parfaitement ajusté de couleur bordeaux. Un peu plus haut, la jeune fille remarqua son chapeau. Elle eut un petit rire discret, en pensant que, finalement, ce n'était pas un mensonge, quand on disait que les sorciers portent des chapeaux pointus. Elle en avait la preuve devant les yeux. Son regard de reporta ensuite sur la petite plante étrange que ce dernier portait dans la petite poche de sa veste. Elle ne savait pas exactement de quoi il s'agissait, mais c'était assez mignon. Un petit bruit résonna entre les murs à l'instant où elle s'était interrogée. Une plante qui éternue, alors. Etrange. Quelque chose lui dit qu'elle n'avait pas fini d'être étonnée. Mais, ça tombe bien, elle adore ça. Après tout, s'étonner, c'est philosopher. Scarlett avait toujours su conserver, depuis sa tendre enfance, le faculté de s'étonner de tout ce qui l'entoure, ce qui agace parfois son entourage. Néanmoins, son fort côté têtu et déterminé la poussait à ne pas écouter les remarques d'autrui, ce qui était sa plus belle qualité, selon ses parents.

L'homme au chapeau pointu se racla la gorge, et prit enfin la parole:




Les yeux écarquillés devant ce discours, Scarlett n'y avait quasiment rien compris. Elle observa ses compagnons. Certains avaient l'air plutôt sûrs d'eux, voire désinvoltes, et d'autres semblaient tout aussi étonnés qu'elle. Tout ce qu'elle avait compris, c'est qu'ils allaient être répartis dans des sortes de classes, selon leurs qualités. Néanmoins, elle ne connaissait absolument aucun de ces quatre classes dont avait parlé le professeur de Botanique ( cela expliquait pourquoi il avait une fleur en guise de décoration ). Il fit ensuite un grand mouvement de sa baguette et ouvrit ainsi les gigantesques portes qui se situaient juste devant eux. Le spectacle qui s'offrit aux yeux des premières années était tout simplement sublime. Des centaines, que dis-je, des milliers de bougie flottaient dans les airs et éclairaient une grand partie de la Grande Salle, et la lueur qu’elles produisaient venait se refléter sur le plafond semblable à un ciel étoilé dont les couleurs accueillaient des dizaines de nuances de bleu. Scarlett, qui se passionnait pour l'astronomie, était plus qu'émerveillée. Les convives, qui étaient certainement les autres élèves, avaient tous les yeux rivés sur eux. Leurs assiettes semblaient vides. Cela expliquait sans doute pourquoi certains étaient pressés. Mais, une autre question se posait: comment allaient-ils être répartis ? Au fond du couloir entre les deux tables du milieu, la fillette qui regardait absolument chaque détail autour d'elle, aperçu la silhouette d'un espèce de chapeau. Puis elle se rapprochait plus elle vit qu'il s'agissait d'un très, très vieux chapeau, abîmé par les années. Une fois que tous les élèves eurent atteint la quasi extrémité de la salle, juste devant l’estrade, une fente du vieux chapeau s’ouvrît, ce qui s’apparentait fortement à une bouche. Il prit vie et commença à chanter:

Reducio

En ce beau jour je suis ravi
De vous voir ici réunis
Après les événements du train
Qui ont causé nombreux chagrins

Un grand départ s’est opéré
Celui de votre directrice aimée
Mais moi je serai toujours là
Pour guider vos premiers pas

Je suis le Choixpeau Magique
Mystérieux et fantastique
Je déciderai à votre place
La Maison qui sera votre palace

Si tu es intelligent et érudit
Si tu réfléchis et es instruit
Tu iras à la bleue Serdaigle
Avec un sourire espiègle

Dans le cas où tes qualités
Seraient gentillesse et loyauté
On t'emmènera à Poufsouffle
Jaune jusqu’au dernier souffle

Si tu es fier et ambitieux
Très rusé et malicieux
Tu vibreras à Serpentard
La couleur verte en étendard

Si on te décrit brave et fort
Que ton courage surpasse la mort
À Gryffondor ton cœur battra
En rouge et or tu te montreras

Chaque maison a ses vertus
Dans chacune d’elles, t’es bienvenu
Car à Poudlard tout le monde est roi
Entre nos murs s’exprime la joie !

Reducio

[reducio/]

Quand le chapeau eut fini sa chanson, quelques applaudissements retentirent du côté des quatre grandes tables, mais pas du côté des premières années. En effet, ces derniers paraissaient terrifiés pour la plupart. Le professeur expliqua que l’on appellerait leur nom afin qu’ils soient répartis. Scarlett n’éprouvait pas de stress quelconque, simplement une pointe d’appréhension. Qu’allaient-ils leur demander de faire ? Le nom de Brooks fut appelé dans les premiers, ce que ne lui avait pas vraiment laissé le temps de réfléchir à son sort. Elle s’avança donc sur l’estrade d’un pas assuré, et on plaça le chapeau magique sur sa petite tête rousse. Pendant un instant, elle crut que la fente ne s’ouvrirait pas, quand d’un coup, il s’exclama:

- Hmm..Je vois beaucoup de détermination et d’entêtement. Je vois aussi que tu possèdes un certain sens de la curiosité, et tu aimes découvrir de nouvelles choses. Tu as aussi le courage d’être toi même…GRYFFONDOR !

Sans trop savoir s’il s’agissait d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle, mais probablement d’une bonne à la vue des applaudissements qui retentirent à la table où siégeaient les élèves aux robes rouge, Scarlett Brooks alla rejoindre les autres élèves de sa maison, qui devint, à partir de cet instant, son nouveau foyer. Elle ne pu s’empêcher de sourire.