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07 nov. 2022, 22:17
Un dernier train pour Poudlard  PV 
Le regard d'Amelia s'illumine à la mention de la petite-amie de Bristyle. Oui je me doute bien quel effet ça doit lui faire : elle s'est découvert elle-même une attirance pour les filles il y a peu alors je ne serais pas étonnée que son admiration pour la Poufsouffle en soit accrue. Je la vois pleine d'attente, accrochée au visage et aux traits de Bristyle -elle meurt d'envie d'en savoir plus. Je connais ma petite-sœur, ce n'est que le sentiment passager d'avoir trop parlé -trop dit de bêtises qui la retient d'assommer l'adolescente sous les questions. Sentiment qui s'estompera bien vite quand de nouvelles pensées jailliront dans l'esprit fertile de l'enfant. À la confirmation de la relation par la concernée, Amelia trépigne sur place et peine à contenir son excitation. Je glisse une main dans la sienne dans une vaine tentative de l'assagir mais constate bien que sa curiosité déborde et s'échappe par tous les pores de sa peau.

« C'est trop bien que tu aies une amoureuse, la chance ! T'as grave raison en fait, c'est trop mieux que de traîner avec Blaze même si j'adore notre cousin. Parce que les filles c'est mille fois mieux et les garçons c'est trop naze ! s'exclame la fillette.
_ Les garçons, c'est très bien aussi. » fais-je un peu vexée en me renfonçant sur la banquette. Je ne me sens pas concernée par l'insulte mais n'apprécie pas forcément qu'on puisse avoir une mauvaise image de garçons magnifiques comme Diarmuid O'Belt, Eridan Lowell ou encore Elian Kernac'h.
« Mais du coup, ajoute une Amelia qui ignore totalement mon intervention, c'est trop bien mais c'est aussi un peu dommage parce que.. bah t'es belle quand même !
_ Amelia, tu laisses encore tes pensées déborder. »
Cette fois, elle ne m'ignore pas.
« Mais c'est trop dur de tout contenir là-dedans ! » Elle lâche ma main et vient coller ses paumes sur ses joues. « Moi je ne peux pas, je dois dire ce que je pense ! Et puis de toute façon tu comprends jamais rien. Tu comprends même rien à l'amour d'abord, parce que toi la seule chose qui t'intéresse ce sont tes livres et puis c'est tout.
_ Ce n'est pas vrai. » Piquée au vif, je croise les bras sur ma poitrine et toise ma sœur, plus embêtée par le fait qu'elle me parle aussi devant Bristyle que par le sens réel de ses propos. Qui de toute façon sont faux : j'aime aussi les lego et la broderie. Et les garçons, un peu.
« Si c'est vrai !
_ Non. »
_ Tu m'embêtes ! »
Je ne réponds pas. C'est un jeu qui me lasse bien vite. Amelia aussi déclare forfait : elle me tire la langue puis sourit à Bristyle, ses tracas certainement déjà oubliés.
« Du coup je ne sais pas à qui il a parlé moi, Blaze. J'aimerais bien t'aider mais j'peux rien faire de plus, désolée. » Elle fronce les sourcils un instant puis sourit à nouveau. « Mais je peux dire à tout le monde que t'as une petite-amie, comme ça c'est plutôt logique derrière qu'il n'y a rien avec Blaze ! T'en fais pas ça je vais le dire à plein de gens parce que moi j'ai autant d'amis que ça ! » et elle ponctue ses propos avec un large mouvement de bras censé manifester l'étendue immense de ses connaissances à Poudlard -je parle bien de ses amis et non du savoir accumulé qui lui est bien plus modeste. Au passage, je me prends un coup sur la tête -c'est que le compartiment reste un peu exigu et elle prend de la place sur notre banquette commune, mais l'enfant ne s'en formalise pas et ne m'adresse qu'une moitié d'excuse avant de plonger à nouveau dans sa contemplation de Bristyle avec des yeux remplis d'étoiles.

Et inévitablement, son ventre se met à gargouiller.
« C'est quand même bizarre qu'elle ne soit pas encore passée, la dame aux bonbons. J'vais aller voir si je la trouve sinon je vais décéder de faim ! »
Elle se redresse et sautille sur place, toute excitée.
« Bisous Lestouille ! Bisous à toi aussi, ta sérénissimi..ssimisse majesté belle Aelle ! »
Et elle s'en va, aussi simplement qu'elle est venue. Je ne serais pas étonnée qu'elle croise de nouvelles copines entre deux wagons et décide de s'installer avec elles sans jamais revenir ici, me laissant la charge de ses bagages. Ce ne serait que la deuxième fois qu'elle me fait le coup...
Amelia s'en va ! Oups, Aelle n'a pas eu le temps d'éventuellement la retenir pour l'empêcher de propager des bêtises. Considère que ça s'est passé vraiment très vite : ce n'est que la force de l'habitude qui fait que Lest arrive parfois à caser un mot entre deux répliques de la gamine.

C'est à nouveau entre Aelle et Lest maintenant... eheh

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

21 nov. 2022, 17:57
Un dernier train pour Poudlard  PV 
Une petite moue amusée déforme mon visage lorsque la gamine laisse exploser sa joie. Le fait qu'elle se réjouisse que j'aie une petite-amie (croit-elle) réchauffe mon coeur comme il ne l'a été depuis la fin de l'année précédente. Je me sens un tout petit peu apaisée par mon mensonge et surtout, par le fait qu'elle y croit — cela le rend réel, vivant, et pendant quelques minutes je sais pouvoir faire comme si. Comme si j'allais pouvoir rejoindre Elowen lorsque le train arrivera à Pré-au-Lard, comme si nous allions pouvoir passer l'année à nous retrouver de temps à autre, lorsque j'aurais le temps et l'envie, une petite parenthèse au quotidien pour l'entendre déblatérer des paroles sans queue ni tête. Mon comme si me fait sourire, tout comme sa phrase arguant que les garçons, c'est trop naze ; la réaction de Noestlinger me fait d'ailleurs marrer, ce que je ne cache pas. Tous les garçons ne sont effectivement pas nuls mais lui oui, et agaçant en plus. J'ai une pensée pour Gabryel qui est, parmi les rares personnes que je fréquente, l'un des seuls garçons à s'attirer autre chose que mon mépris.

Il se passe tout un monde ensuite et je n'ai guère le temps d'interrompre l'enfant, ce que je n'aurais de toute façon pas voulu faire. Je n'ai aucune envie de l'empêcher de me complimenter, même si je n'en ai pas grand chose à faire que l'on me trouve belle ou non ; aucune envie non plus de lui dire de ne pas proférer mes mensonges à qui veut l'entendre — quelque part, je crois que je suis rassurée qu'elle crie sur tous les toits que je suis en couple avec Elowen Livingstone, cela fera une grosse vingtaine de personnes, ou plus si cela se répand, à croire que nous formons encore, elle et un moi, un quelque chose de tangible.

La jeune Noestlinger ressemble quasiment en tout point, la saleté en moins, à son cousin. Elle déblatère, déblatère, elle emporte tout et tout le monde dans la frénésie de ses mouvements et de ses paroles si bien que pour une fois, son frère et moi semblons jouer du même côté : c'est à dire de celui de ceux qui sont emportés par la tempête qu'est la fille sans réussir à s'en dépatouiller. Le regard qu'elle pose sur moi est si brillant que je m'en sens gênée. Je gigote maladroitement sur mon fauteuil sans pouvoir pourtant me dérober à ses yeux. Au final, elle quitte le compartiment aussi rapidement qu'elle l'a envahit et le silence retombe tout à coup dans le petit espace. Un silence presque douloureux qui me voit regarder la porte la bouche légèrement entrouverte, les mots que je voulais prononcer manquant de déborder par ma bouche. Je les ravale difficilement, peinant à croire qu'elle ait réellement quitté le compartiment sans me laisser parler.

« Elle est épuisante, soufflé-je sans y faire attention en me laissant retomber contre le dossier du fauteuil. Le portrait craché de Rosenberg... »

Encore surprise, je tourne la tête vers Noestlinger. Me frappe alors l'évidence : nous voilà de nouveau seuls tous les deux. Lui et moi, et entre nous le souvenir de la discussion que je viens d'avoir avec sa sœur. Je me sens tout à coup gênée du comportement que j'ai eu ces dernières minutes : des réactions tout à fait naturelles à propos desquelles je ne me serais pas questionnées si le garçon n'avait pas été présent.

À ma gauche, Zikomo remue. Il se redresse et pointe le museau dans ma direction. Je lui lance un regard aussi inquisiteur qu'inquiet ; je n'ai aucune confiance dans les mots qui peuvent sortir présentement de sa bouche. Va-t-il dénoncer mon grand mensonge ? Non, il a un tout autre projet en tête, pas forcément plus réjouissant cela dit :

« Si elle te fatigue autant que le fait Blaze, Amelia n'a pas trop de souci à se faire, » me nargue-t-il.

Je lui lance un regard noir. Cette phrase nébuleuse n'a aucun secret pour moi : Zikomo sait très bien que le petit Serdaigle m'a énormément fatigué lorsque nous nous fréquentions régulièrement et qu'il m'agaçait, mais que cela ne m'empêchait pas, et je ne comprends toujours pas pourquoi, d'apprécier sa compagnie. Et il sous-entend que ce serait pareil avec la jeune sœur dont il me rappelle d'ailleurs le prénom. Je lève les yeux au ciel en l'ignorant purement et simplement. À la place, je dépose un regard prudent sur Noestlinger.

« Qui aurait cru que t'avais une sœur comme ça ? » Quelques secondes s'écoulent puis : « Haute magicienne de Serpentard, » poursuivis-je dans un gloussement avant de secouer la tête et de tourner les yeux vers le paysage qui défile à toute allure.

05 déc. 2022, 20:59
Un dernier train pour Poudlard  PV 
Même si la perspective d'être seule à nouveau avec Bristyle n'est guère plaisante, je ne peux m'empêcher de me sentir soulagée d'être délestée de la tempête Amelia. J'aime ma petite-sœur de tout mon cœur et elle est une personne infiniment importante pour moi mais il y a des moments où je n'ai pas la force de rester en aussi exubérante compagnie. Chez nous j'ai mes espaces où me refugier quand j'ai besoin du silence et de la solitude indispensables à mon bien-être ; ma chambre par exemple est territoire totalement interdit aux étrangers -comprendre toute personne qui n'est pas moi. Ici, jamais je n'aurais pu la laisser seule en compagnie de Bristyle même si étrangement la Poufsouffle ne s'est pas montrée excessivement hostile.

Je pousse un peu les quelques affaires que j'avais serrées contre moi quand Amelia avait envahi les lieux, me réappropriant doucement la banquette désormais mienne. Un discret soupir de soulagement m'échappe alors que je réajuste ma position, retrouvant un confort oublié ces dernières minutes. Je ne m'attendais pas spécialement à ce que Bristyle ait des choses à dire. Le silence me convient parfaitement -elle le sait et c'est aussi son cas. Pourtant et loin d'être hostile, elle souffle une remarque sur ma petite-sœur qui me fait un peu sourire. C'est rare que je sois d'accord avec elle, mais je hoche doucement la tête en réponse.

Le Mngwi ajoute une remarque que je devine vraie : je ne serais pas étonné que la créature connaisse Bristyle mieux que quiconque. Je commence doucement à comprendre comment elle a pu devenir amie avec Blaze. Ça me remet aussi en pleine figure que nous ne serons jamais compatibles elle et moi, car mon tempérament est bien trop éloigné des rares qu'elle tolère et même si je pense n'y accorder aucune importance, j'ai tout de même un petit pincement au cœur.

Nous sommes différents, voilà ce que j'aurais pu répondre à Bristyle. Mais ces mots seraient sans intérêt : ils ne relèveraient qu'une évidence sans rien apporter de constructif, et je n'ai pas ce besoin de forcer pour alimenter une conversation. Pas avec elle. J'aurais aussi pu évoquer sa probable fratrie en mettant en avant qu'elle cache peut-être des frères et soeurs aimants et bienveillants en totale contraste avec sa personnalité. Mais ça serait méchant même si vrai, et pour quoi ? Le dragon semble apaisé et le moindre de mes mots peut éveiller sa colère -optons plutôt pour le silence.

Je hoche vaguement les épaules, déjà désintéressée par l'échange. Seule m'intéresse Amelia et elle est partie : peut-être reviendra-t-elle, je lui tiens sa place au chaud. En attendant je retourne mon attention aux paysages défilant à travers la vitre, avec un empressement grandissant pour cette nouvelle rentrée scolaire.

____
Eh bien, je pense que ça peut être une fin pour moi, à part si Aelle vient lui chercher des noises ? En tout cas merci beaucoup pour ce RP c'était très cool -comme toujours eheh!

♦ Étudiant.e à l'IMSM - #b45f06
Appelez-moi Ada ou Lest ! ♦

15 déc. 2022, 09:40
Un dernier train pour Poudlard  PV 
Le silence prend ses aises dans le compartiments. Mes yeux se tournent vaguement en direction de Noestlinger avant de retrouver le chemin de la fenêtre et du triste paysage qui défile derrière. Le silence a une teinte étrange, désormais. J'ai les oreilles qui sifflent, comme si elles essayaient de combler le vide que ne peut que laisser le départ d'une fille aussi bruyante qu'Amelia Noestlinger. C'est le problème des personnes qui prennent trop de place : lorsqu'ils s'en vont, on ne sait plus que faire du néant qu'ils laissent derrière eux. Elowen prenait énormément de place. Je ne m'en rendais pas particulièrement compte à la maison mais maintenant que je suis de nouveau à l'école, ou du moins comme si j'y étais déjà, je ressens cet énorme gouffre qui occupe l'espace autour de moi et en moi. C'est un sentiment étrange et dérangeant qui me donne l'impression que mon coeur est très gros dans ma poitrine et qu'il risque à n'importe quel moment de sortir de là pour se faire la malle pour toujours. Ce qui ne serait pas une mauvaise idée, au final.

Avec le silence viennent les pensées moroses et les sombres souvenirs. Je me retrouve bientôt à broyer du noir, le regard plongé dans le regard déprimant du paysage qui me renvoie ma propre lassitude en pleine face. Ces nuages noirs qui s'amoncellent à l'horizon ne ressemblent-ils pas à une métaphore cruelle de mon avenir ? L'obscurité semble vouloir m'attraper par tous les côtés, un jour elle finira par m'avaler totalement, comme elle l'a déjà fait par intermittence durant l'été. À l'école ce sera pire encore. Elle m'attendra à chaque carrefour, dans chaque pièce. Les couloirs sont bourrés de souvenir. Les couloirs, les murs, le sol, tout est rempli d'elle, là-bas. Depuis quand y habitait-elle ? J'ai l'impression qu'elle est là depuis toujours. La vérité, c'est qu'à une époque je connaissais sa biographie par coeur, tout ce qu'on peut connaître du moins, mais maintenant j'ai oublié une information toute simple : quand est-elle devenue directrice de Poudlard ?

Qu'importe ?
Mes lèvres se pincent. Sans doute pour empêcher mon coeur de sortir par ma bouche. Ce n'est que lorsque Zikomo grimpe sur la table dans un bon souple que je remarque que mes sourcils sont froncés et que la colère doit se répandre en vagues autour de moi. Je me redresse et lance un regard en coin au blond qui agit comme si je n'existais pas, ce qui n'est pas loin d'être le cas. J'essaie difficilement de m'extirper de la mélasse sombre qui fige mon cerveau. En vain. Zikomo se rapproche du bord de la table, tout proche de moi. Il semble regarder le paysage mais je sais que c'est moi qu'il observe. Étrangement, le fait de me trouver sous la surveillance de son joli regard doré éloigne légèrement de moi toutes les pensées moroses qui sont revenues aussi vite que la gamine est partie. Je regrette son départ ; la pensée soudaine traverse mon esprit et s'installe dans un coin. J'en aurais presque l'envie de demander à son insupportable frère s'il sait si elle reviendra à un moment ou un autre mais heureusement j'ai la présence d'esprit de me taire.

« Viens, on va faire un tour, » soufflé-je à mi-voix à mon petit compagnon bleu.

Il ne lui en faut pas davantage : il rejoint mon épaule qui est pour lui le fauteuil le plus confortable de la Terre. J'attrape mon sac en même temps que je me lève. Je croise le regard de Nyakane. Dans le geste qu'il fait avec son bec je comprends qu'il préfère rester ici ; je lui réponds de la même manière, dans un geste du menton. De toute façon, j'ai envie de rester seule avec Zikomo.

J'ai besoin de me dégourdir les jambes, de me changer les esprits et surtout de ne plus ressentir cet énorme vide qui m'envahit toute entière. Et si je peux être loin du Serdaigle pendant quelques minutes, je ne demande pas mieux. Dans un coin de ma tête persiste l'idée que je vais peut-être croiser sa sœur dans le couloir. Ou une autre âme naïve comme Rosenberg ou Gabryel.

Plus tard lorsque je reviendrai dans le compartiment, je proposerai à Zikomo de disputer une partie d'échec oral, comme je n'ai pas de plateau : nous visualisons le plateau et nous jouons en annonçant les emplacements de nos pièces. Je finis toujours par perdre le fil mais Nyakane dit que c'est un bon entraînement pour la mémoire.

En attendant je quitte le compartiment sans un mot de plus en claquant la porte derrière moi, en quête d'un peu d'air et de vie.

— Fin —


Fin pour moi aussi !
Merci pour tout, j'aime vraiment beaucoup écrire avec toi.
Comme Aelle le dit dans ses pensées, elle finira par revenir mais je doute qu'elle parle beaucoup avec Lest, sauf si celle-ci lui parle évidemment. Et nous savons déjà comment ça se terminera.