La professeure de défense contre les forces du mal ainsi que la professeure de potions avaient toutes les deux organisé une sortie scolaire un peu particulière. En effet, elles avaient affiché sur les portes de la grande salle un parchemin où tous les élèves, à partir de la cinquième année, étaient libres de s'inscrire pour visiter l'Institut Supérieur de Droit Magique en vu de leur future orientation post-Aspic.

Les deux professeures avaient eu un total de 8 inscrits pour cette première visite. Elles allaient donc pouvoir sortir et visiter l'école avec un petit groupe, ce qui n'était pas plus mal pour assurer la sécurité des uns et des autres. Elles avaient donné rendez-vous aux 8 étudiants dans le hall d'entrée puis, une fois avoir fait l'appel des noms, elles avaient entrainé le petit groupe jusqu'à l'extérieur de l'école pour ensuite prendre un portoloin menant jusqu'à l'Institut.

Une fois sur place, tout le petit groupe fut accueilli par le doyen de l'établissement à savoir Monsieur Terence Wright d'Arby, un ancien professeur de Structure judiciaire Magique. Il allait pouvoir faire une visite guidée de l'école et répondre aux nombreuses questions des élèves et, pourquoi pas, des enseignantes. Sixtine s'était présentée au doyen avait indiqué qu'ils étaient au complet et enfin, la visite pouvait commencer. Un rapide coup d'œil à l'école suffisait pour comprendre que la structure n'était pas vieille.

@Magdaléna Xarinez
@Aelle Bristyle, @Cinead Reid, @Bad Eaven, @Celia-Awena Fournier, @Orphéa Cooper, @Leo Ginger, @Eider Dawkins & @Sybil Donevant

Samedi 19 octobre 2047
Institut Supérieur de Droit Magique — Écosse
7^ème année


Ma principale inquiétude ce matin était de savoir si Priddy allait accepter de me faire un résumé de son cours que je suis obligée de manquer pour pouvoir assister à la visite de l'ISDM. Non pas que j'éprouve de crainte particulière de manquer quoi que ce soit du programme : je suis déjà en avance sur celui-ci, mais j'avoue ne pas avoir sauté de joie lorsque j'ai appris que la visite aurait lieu sur l'un de mes cours les plus importants de la semaine. J'ai donc réfléchi à cette question durant tout le trajet jusqu'à l'école de droit et ce n'est qu'une fois dans l'édifice que j'ai réellement réussi à me concentrer.

Si je me suis inscrite à cette visite, ce n'est pas pour répondre à une envie d'inscription mais seulement pour satisfaire ma curiosité. Le droit ne m'intéresse pas tellement, pas plus que tous les autres enseignement qu'offre cette école, je n'aurais donc littéralement aucune autre occasion de visiter ces locaux et surtout de me faire une idée sur ce qu'ils ont à offrir. Je sais déjà que j'aurais à fréquenter dans ma vie plus d'une école ou institut supérieur, j'ai déjà une idée plus ou moins précise de ce que je ferai les prochaines années, mais qu'en est-il des autres, des écoles dans lesquelles je n'étudierai jamais ? Et si je manque quelque chose ? Hors de question. Poudlard m'offre l'occasion unique d'en savoir plus sur ces endroits. Je veux bien sacrifier quelques heures de sortilèges pour cela, même si ça me forcera à aller voir Priddy par la suite.

À peine entrée dans le bâtiment que je ne peux que noter les nombreuses différences que la bâtisse a avec Poudlard. Ici, nous sommes bien loin de l'imposant château écossais. Tout semble beaucoup plus récent et lumineux, plus vivant à certains égards mais peut-être que cette impression me vient que de l'habitude que j'ai à fouler les couloirs de Poudlard.

Je sors discrètement de mon sac mon petit carnet ainsi que la plume que je garde toujours avec moi. Je suis prête à prendre note de tout ce qu'il se passera. À commencer par une description rapide du doyen dont je connais évidemment l'identité et tout ce que je peux savoir sur lui : j'ai tout de même préparé cette visite.

Je ne fais pas trop attention à mes camarades. Je suis ravie que nous soyons si peu, cela laissera davantage de place aux questions et aux discussions. Je me fiche à peu près de tout ceux qui sont là mais je prends bien soin de me tenir à une distance raisonnable de Eaven que je n'ai aucune envie de côtoyer, que ce soit de près ou de loin. Ainsi, je préfère me poster à l'avant, non loin des professeures et du doyen pour ne rien manquer.

Merci pour cette occasion de RP !

Orphéa arriva dans le grand hall avec cinq minutes d’avance sur l'horaire donné. Elle était excitée à l’idée de passer une journée à l’extérieur du château, et surtout ravie que ce genre d’initiative soit pris par l’école. Depuis quelque temps déjà, elle se posait des questions sur son avenir et sa future orientation professionnelle. Il y avait d’autres écoles qu’elles souhaitaient visiter, mais elle était contente de commencer par l’Institut Supérieur de Droit Magique. Son père y travaillait, et de nombreux membres de sa famille y étaient passés, depuis plusieurs générations. La jeune fille savait que si elle décidait d’y poursuivre ses études, sa grand-mère ferait tout ce qui était en son pouvoir pour appuyer sa candidature. Mais avant de prendre une quelconque décision, elle voulait observer de ses propres yeux, rencontrer des professeurs des étudiants, et glaner le maximum d’informations. C’était aussi un moyen détourné de passer un moment avec Bad, loin de Poudlard et des nombreux yeux indiscrets. La Serpentard s’était demandé pourquoi il souhaitait visiter une école qu’il ne pourrait de toute façon pas intégrer à cause de son statut de sang, mais elle en était finalement contente. Avant de transplanner avec l’ensemble du groupe elle lui adressa un sourire sincère mais discret.

En arrivant sur place, Orphéa observa rapidement les lieux avant de remarquer que certains semblaient étonnés par la modernité du lieu. Ce n’était pas son cas. Elle savait que l’école avait déménagé il y a un peu plus de deux ans. La brune n’eut pas l’occasion d’étaler sa science car déjà on les accueillait. Elle n’eut aucun mal à reconnaître le doyen d’Arby. Elle ne savait pas s’il allait la reconnaître, mais elle prit soin de le saluer brièvement. Histoire que l’on ne puisse pas dire que la fille de Caleb Cooper était mal éduquée. Puis comme les autres elle attendit patiemment que la visite commence. la cinquième année se fichait un peu de la présentation générale, mais elle doutait qu’on les laisse déambuler librement dans l’école avant un exposé très complet des filières, des programmes et des lieux.

Bad était comme une licorne noire au milieu de ses camarades. Si nombre d'entre eux savaient depuis longtemps qu'il voulait devenir Auror, il pouvait donc paraître surprenant de le retrouver ici à vouloir visiter l'Institut Supérieur de Droit Magique. En réalité, c'était une visite d'une nature bien différente qui l'intéressait. Celle d'esprits féminins qui seraient présents lors de cette sortie en dehors des murs de Poudlard. Quand Bad avait su qu'il pourrait passer un moment privilégié en compagnie d'Orphéa et Sixtine Valerion, le garçon avait eu l'envie irrépressible de s'inscrire à cette sortie. Une pulsion qu'il avait assouvi sans trop d'hésitation.

Cela expliquait pourquoi, en ce samedi d'octobre, Bad parcourait les nouveaux locaux de l'Institut Supérieur de Droit Magique en pleine campagne écossaise plutôt que de suivre les cours peu agréables de Mr Featherstone. Ni plume, ni carnet n'accompagnait le Serdaigle qui préférait user pleinement de ses yeux et de ses oreilles plutôt que de noter d'inutiles informations. Son véritable intérêt n'était pas les mots provenant de la bouche de Terence Wright d'Arby mais plutôt les conséquences du sourire affiché sur les lèvres d'Orphéa lorsqu'ils avaient quitté le château de Poudlard. Un sourire simple, réciproque et exaltant.

S'approchant de la jolie Serpentard, Bad effleura volontairement les doigts de la jeune fille en glissant les mains dans les poches de sa propre robe. Pourtant, il garda les yeux fixés sur le doyen et fit mine que ce geste n'était qu'une pure maladresse. Orphéa ne serait clairement pas dupe et cette idée ravissait le garçon.

Terence Wright d'Arby... Quel nom étrange et familier à la fois ! Cinead avait l'impression de l'avoir déjà croisé quelque part mais impossible de se rappeler dans quelle situation. Bref, il chassa cette idée pour revenir au sujet du jour.

Cette visite de l'Institut Supérieur de Droit Magique l'intéressait à plus d'un titre. La découverte de ce haut lieu de l'enseignement l'attirait évidemment dans le cadre de son orientation. L'immense bibliothèque, une des plus grandes du monde magique avec plus de trente mille ouvrages, le laissait rêveur. La visite encadrée notamment par Mrs Xarinez, une enseignante qu'il estimait, lui permettait également de passer la journée en compagnie de ses amies Orphéa et Sybil.
Mais il y avait une autre raison. Une raison plus intime, plus profonde et sournoise, qui avait un lien direct avec la nomination récente de son père au poste d'Administrateur en chef de la prison d'Azkaban. Un poste par défaut, bien loin des ambitions de ce dernier qui visait initialement un poste bien plus important au sein du Secrétariat à la Justice magique. C'est en cela que cette visite s'avérait intéressante.

En secret, depuis cet été, le garçon avait déclaré la guerre à son père, ce qui faisait que tous ses faits et gestes serviraient dorénavant, à lui prouver qu'il valait mieux que lui. Et dans ce cas, l'idée d'intégrer un jour l'Institut Supérieur de Droit Magique pouvait très bien lui permettre de supplanter les ambitions de carrière de Lachlann Reid.

Après l'invitation de Mr Wirght les incitant à se présenter, un silence pesant s'installa parmi les élèves. Personne ne souhaitait prendre l'initiative d'être le premier. Le lieu était impressionnant et Mr Wright faisait lui même autorité. Cinead comprenait parfaitement que ces camarades puissent éprouver de la retenue ou une certaine timidité. Lui aussi ne se sentait pas très à l'aise à l'idée de se présenter. Mais, il trouvait encore plus gênant leur manque de réaction. Alors avant que le silence ne devienne parfaitement intenable, il se décida à avancer d'un pas pour sortir du rang et pris la parole :

"Bonjour Mr Wright. Merci de nous accueillir dans votre institut. Je me nomme Cinead Reid. Je suis originaire de la région d'Aberdeen. J'ai quinze ans et je suis en cinquième année dans la filière Totale. Je suis ravi de passer cette journée ici et de découvrir ces lieux, notamment votre fabuleuse bibliothèque. A titre personnel et même si j'ai quelques idées, je n'ai pas encore arrêté de choix quant à mon orientation post ASPIC. Le droit et les métiers qui en découlent m'intéressent éminemment et je compte sur cette visite pour me donner une idée plus précise des formations que votre institut pourrait nous proposer".

C'était plutôt pas mal et Cinead s'estimait assez fière de son intervention. Il n'avait pas hésité, ni bafouillé et tenu des propos sincères sans se mettre trop en avant. Reprenant place parmi ses camarades, il tourna son regard dans leur direction, attendant le prochain à se lancer.

Orphéa sentit brièvement quelque chose lui effleurer la main, et elle n’eut pas besoin de tourner la tête pour savoir qu’il s’agissait de Bad. Elle garda son regard fixé sur le doyen qui commençait à parler. La jeune fille faisait mine d’écouter attentivement ses paroles, tout en se rapprochant du Serdaigle, de manière à ce que son épaule frôle légèrement son bras. Elle écouta ensuite la réponse de Cinead, et quand il eut terminé et que son regard balaya l’assemblée du regard, croisant le sien, elle se lança à sa suite, en s’éloignant légèrement du garçon.

« Orphéa Cooper, je suis la fille de Caleb, commença la Serpentard. Je suis en filière Science, en cinquième année également. Concernant mon orientation professionnelle, j’ai quelques idées, pour la plupart complètement aux antipodes les unes des autres, mais mon choix n’est pas encore arrêté. J’aimerais bien découvrir l’Institut autrement que par ce qu’en dit mon père avant de faire mon choix, en visitant les lieux et en parlant avec les enseignants ou les étudiants par exemple »

La brune connaissait déjà les noms et les programmes des différentes spécialités, le fonctionnement de l’école, et les autres choses insignifiantes que souhaitaient probablement découvrir les autres. Ce qu’elle voulait, c’était découvrir si elle était faite pour le droit. Plus elle pensait à son avenir, plus elle aurait aimé qu’un choixpeau d’orientation existe. Plutôt que de l’envoyer à Serpentard, il aurait pu la guider vers son parcours post Aspic.

Je prends place dans un fauteuil lorsque le doyen nous propose de le faire. Cette position m'offre certes une vue plus directe sur mon interlocuteur et les autres élèves mais c'est donnant donnant : ils en voient autant de moi que j'en vois d'eux. Je croise les jambes et baisse les yeux sur mon carnet pour griffonner quelques mots à propos de l'homme. La suite n'est guère une surprise pour moi. Au vu de notre groupe restreint il était évident que nous devrions nous présenter. J'imagine rapidement les quelques phrases que je vais dire pour me présenter tout en écoutant et en observant les élèves qui prennent la parole avant moi.

Le premier à parler est un grand garçon dont le visage m'est familier. Il me faut une bonne poignée de secondes pour remettre mes souvenirs en place : je me souviens de lui dans la Grande salle, affalé sur la table des Bleus après avoir balancé son poing dans le visage d'un autre garçon et s'être pris un sortilège en retour. L'amusement froisse brièvement le masque de sérieux qui repose sur mon visage. Dans la Grande salle ? Il faut être terriblement idiot pour se battre dans ce lieu fréquenté.

Reid, c'est son nom. Je trouve son discours très pompeux et officiel. Mais il a le mérite d'être intéressé par la bibliothèque, ce qui est suffisamment notable pour me le rendre non pas intéressant mais déjà moins antipathique.

La prochaine personne à se présenter utilise une tournure de phrase qui me fait grincer des dents. Je n'ai jamais apprécié les "je suis la fille de". Et elle utilise le prénom de son père comme si lui et le doyen était de proches amis ; ce qui est peut-être le cas mais pourquoi a-t-elle ressenti le besoin de le préciser ? J'en conclus aussitôt et sans la moindre nuance que la jeune fille n'a que ça pour elle, le nom de son père, ce qui ne m'inspire pas un très grand respect.

Un froncement de sourcil grimé sur le visage, je griffonne quelques mots sur mon carnet, consciente d'avoir une forte propension au jugement aujourd'hui — et de plus en plus souvent, à vrai dire. Mais les gens sont si souvent décevant, comment ne pas les juger alors qu'ils laissent voir d'eux des choses si peu attirantes ? J'estime que les âmes les plus agréables à côtoyer se font remarquer au premier contact. Par le passé, les quelques rares personnes que j'ai estimées au premier regard être dignes de mon intérêt l'étaient effectivement. Quant aux autres... Certains diraient que je ne peux pas savoir si elles sont dignes ou non si je ne les côtoie pas mais moi je sais et cela me suffit.

Je ramène mon regard sur le doyen au visage avenant et décide de profiter du silence laissé par les mots de Cooper pour prendre à mon tour la parole. Lorsque je le fais c'est d'une voix froide et sans intonation ; une voix tout à fait polie et adaptée au lieu et au moment.

« Aelle Bristyle. Septième année, filière Complète. Je ne m'inscrirai pas ici, avoué-je sans détour à l'homme en soutenant son regard. Ce qui explique ma présence : c'est peut-être ma seule occasion de visiter votre institut. » Je hausse les épaules et parcoure l'espace de vie du regard. « Je ne voulais pas manquer ça, on sait jamais. »

Oups, pardon pour le jugement de vos personnages ! Tant qu'Aelle ignore qu'Orphéa et Bad fricotent ensemble, promis son jugement ne devrait pas être plus sévère.

C’est probablement la première et la dernière fois que je mets les pieds dans cet établissement. Et pour être honnête, je ne sais pas tout à fait ce que je fous ici.

Mis à part des salutations et quelques banalités à gauche à droite, je ne dis pas grand-chose entre l’instant où je rejoins le point de rendez-vous dans le Hall, celui où je prends le portoloin et les premiers pas que j’effectue dans l’enceinte de l’Institut supérieur de droit magique. Plutôt, je prends le temps de balayer du regard les lieux, d’inspecter l’espace de vie et de détailler de haut en bas celui qui se présente comme étant le doyen de l’institut.

Et je continue à observer lorsque les présentations débutent. Fabuleuse bibliothèque. Blabla. Fille de Caleb. Tsss, oui, j’ai bien compris que ce qui intéresse cette institut, ce sont les origines. Après mes deux camarades de cinquième année, je laisse encore passer une présentation avant de prendre à mon tour la parole.

« Leo Ginger. Filière sport et soins, cinquième année. Je pense me lancer dans le Quidditch professionnel après Poudlard. »

Je souris très légèrement. Filière, check. Vœux professionnels, check. Phrases courtes et factuelles. Je ne compte pas me présenter plus que cela, jugeant que ça sera aussi rapidement oublié que dit. Tout ce que vous voulez…

« Pour ma part, je suis venue pour voir à quoi peut bien ressembler un institut qui me refuse d’office parce que certains de mes ancêtres - que je n’ai jamais connus et que je ne connaitrai jamais - n’étaient pas assez sorciers.  »

Je croise les jambes et me laisse aller conte le dossier de mon fauteuil, le visage impassible. C’est tout ce que j’ai à dire pour le moment.