*S'enfuir* Ce mot résonna dans la tête d'Ellana. Il fallait qu'elle parte. Elle n'en pouvait plus. Pourquoi était-elle venue ? *Pour rien* La petite en avait marre du bruit, qui la blessait et la déchirait. Elle en avait marre du vent, qui la faisait pleurer. Elle en avait marre de la foule. La jeune fille se sentait pas bien. Elle avait mal à la tête. Elle n'arrivait plus à se concentrer, à oublier la foule et le bruit. Tout allait trop vite. Le match, les hurlements. Les balles partaient dans tous les sens. *Y'en a trop* La brune ne comprenait plus rien.

Tout s'enchaina alors très rapidement. Le vif d'or fut attrapé, et une bagarre entre les deux équipes explosa. Ellana n'entendait plus rien. Elle ne voulait plus entendre. Mais les Bruits revenaient toujours, achevant les derniers espoirs de la Bleue. Des espoirs qui étaient juste là pour ne pas qu'elle sombre dans le désespoir. Mais la fillette n'arrivait plus à voir la lumière de l'Espoir.

Les deux filles étaient toujours là, assises sur les tribunes en sa compagnie. Mais la jeune brune n'en pouvait plus. Elle avait besoin de partir. Elle avait besoin de s'enfuir. De courir, pour échapper à la fin de ce match. A présent, elle s'en fichait du Quidditch. Le ballet aérien n'était plus. C'était terminé, la fillette n'avait rien suivit. Et elle s'en moquait. Elle ne savait même plus pourquoi elle avait finalement décidé de venir assister à ce match. Peut-être pour lui changer les idées ? Visiblement, ça n'avait pas très bien fonctionné.

Ellana se leva alors des tribunes, et murmura deux mots, à l'attention des fillettes qui étaient avec elle.

- J'peux pas rester. J'pars

Alors, l'Aiglonne, commença à marcher, dans le froid de ce mois de Novembre. Elle n'avait pas envie de se retourner, pas envie de voir la réaction des deux autres filles. Elle avait juste envie de s'enfuir. Et d'oublier. Elle avait envie de partir, loin d'ici, et de ne jamais revenir. Et elle n'allait pas revenir. Ou en tout cas, pas de sitôt. Elle avait fait une erreur en voulant assister au match de Quidditch. Et elle ne la referait plus. La brune accéléra alors le pas. Ses pieds frôlaient le sol, de plus en plus rapidement. Elle se mit à courir. Son pouls s'accéléra, en même temps qu'elle commençait à courir.

La Serdaigle arrêta sa course. Elle n'en pouvait plus. Sa respiration était hachée, et elle avait mal à la tête. Doucement, elle s'assit dans l'herbe froide, et commença à essayer de se calmer. *Inspire. Expire. Inspire. Expire* Les battements de son cœur s'apaisèrent. Une fois calmée, la petite se perdit dans ses pensées. En cet instant, elle se sentait comme un ciel voilé de nuages, où la lumière du Soleil ne peut plus passer. Ses pensées et ses émotions s'entrelaçaient, formant un tissage resplendissant mais destructeur.

La douleur qui lui avait déchiré le cœur quelques jours plus tôt était presque partie. Mais Ellana n'arrivait pas à pardonner à Miles ce qu'il lui avait fait. Ou alors, il n'avait rien fait, et c'était elle qui l'avait mal pris ? Peut-être, mais la petite ne voulait pas l'admettre sous cet angle. Elle ne voulait pas admettre que du point de vue du garçon, c'était sans aucun doute elle qui était en tort. *Tant pis, il a qu'à croire c'qu'il veut !* N'empêche, elle était blessée de son comportement. Elle aurait pensé qu'il ne s'enfuirait pas. Mais visiblement, elle avait eu tort. Encore.

Les pensées de la Bleue dérivaient. Mais celle-ci n'avait pas envie de les retenir. Elle avait juste envie de ne plus penser. Elle en avait marre des pensées et des sentiments, elle en avait assez du monde. Au moins, assise dans l'herbe, le bruit s'était atténué, sans non plus laisser place au silence, et Ellana se sentait déjà mieux. Il n'y avait plus plein de cris. Plus de foule. Plus de gens hurlant à tue-tête. Plus de balles folles et incontrôlables qui menaçaient des gens. Plus de bruit.

Ma protégée n'est pas très polie Elle avait juste très envie de partir...
En tout cas, je suis ravie de cette Danse _{et désolée de poster si tard}

Malgré le match qui s'intensifiait, et tout se qu'on pouvait y dire sur celui-ci, aucune des deux autres filles avec qui Lia était, ne parlaient.
*Pour une fois que j'ai envie que des gens parlent, ils n'en font rien. Est ce qu'une fois dans ma vie, je peux avoir au moins une chose que je veux ?
Nan, t'es tellement pourri jusqu'à la moelle, que tu l'mérites pas !
Sympa.
Avoue c'est vrai...
P't'être, p't'être pas.*
La gamine commençait à faiblir. Ils y avaient trop de bruits, trop de monde, trop de joie, de colère ou de déception. Sa tête lui faisait terriblement mal, et être au milieu de tout ça, n'arrangea pas la chose.
*Haaa... Pourquoi j'ai pas apporté mon casque ? Pourquoi j'me suis dit que s'serait une bonne idée. Franchement, pourquoi j'suis là ?
C'est toi qui l'a voulu hein. Regarde, tu t'y habitues et bam, tu d'viens sociale.
Toujours cette foutu idée dans la tête... JE NE VEUX PAS devenir sociale, compris !? J'veux juste m'enfuir d'ici au plus vite, car là j'tiens plus.
Au moins jusqu'à la fin du match ?*

Tout en faisant cette proposition, les cris des autres s'accentuèrent de plus belle. Le vif d'or avait été attrapé. Tout le monde hurlaient, sautaient, de joie ou de colère, ils se mettaient debout, fêtaient la chose incroyable qu'il venait de se passer. Lia était sur le point de s'évanouir tellement son mal de tête s'accentuait. Elle n'arrivait plus du tout à suivre, elle avait tout simplement l'impression de ne plus être présente. Un fantôme qui subit sa propre vie. Alors que la gamine commençait à voir floue, ses oreilles entendirent un son vaguement familier.
*La voix de la Serdaigle.*
Lia regarda autour d'elle, mais celle-ci était déjà partie. Elle se leva avec difficulté et se rendit compte qu'il y avait beaucoup trop de gens qui lui bloquer le passage pour sortir d'ici. De cette enfer.
*Arghh... Mais a quoi ça sert ce genre de chose à part plus souffrir qu'autre chose aux oreilles et à la tête...
À être ensemble et fêter ou déprimer ensemble des victoires ou des défaites de sa maison.
Trop bien...*
La gamine fit un vague salut à la Gryffondor avant d'essayer de s'enfuir de la foule surexcitée.

Tandis que sa panique augmentait au fil de son avancé dans la foule, et qu'elle avait de plus en plus du mal à marcher et à respirer avec le froid et le surplus , eux continuaient à hurler. Ils hurlaient dans ses oreilles leurs bonheur et leur malheur. La Jaune n'en pouvait plus. Au final, sur le point de s'écrouler, elle finit par arriver au parc. Il n'y avait pas encore beaucoup de monde par ici. Après tout, ils étaient tous concentrés sur la bagarre qui se passait dans le "stade".
Lia prit une grande bouchée d'air et sa panique commença à s'envoler. Elle respira mieux, et son mal de tête finit aussi par diminuer.
*Ça fait du bien...
Mais pourquoi tu n'as pas fêté avec les autres ?
J'étais sur le point de m'évanouir idiote. Et puis, j'aime pas ce genre de moment. Plus jamais je vais participer à un match de se sport.*

Elle marcha tranquillement pour aller à l'intérieur du château et surtout dans la chaleur de celui-ci et son silence apaisant qu'il y a normalement a l'intérieur de celui-ci.
*Ils hurlent trop fort ces idiots. Inutile de gâcher sa voix pour ça...*
Toujours en direction de son dortoir, elle vit la Serdaigle assise dans l'herbe, en plein milieu du parc. Celle-ci avait l'air un peu... Paniquer. Lia s'arrêta, et l'observa se calmer.
*Elle aussi n'supporte pas les bruits qu'a engendrait se foutue match ? Où est-ce pour autre chose ?*

La gamine se voyait un peu en elle. Certe elle ne l'a connaissait presque pas, mais quand elle l'a voyait là, assise par terre, dans le froid de novembre, à regarder dans le vide, elle se vit elle aussi faire la même chose, tous les soirs, dans son dortoir.
*Elle non plus n'est pas bien.*
Comme si quelqu'un lui avait dictée ce qu'elle devait faire, la Jaune s'assit en face de la Bleue et commença, à triturer l'herbe.
Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle c'était assise ni pourquoi elle restait en face de cette fille qui ne connaissaient rien d'elle, et que Lia ne connaissaient rien non plus, mais elle ne bougea pas. Absolument pas. Pourtant, l'autre a sûrement besoin d'être seule, et Lia aussi à besoin de l'être.
*Alors pourquoi ?*
Peut être que de voir une autre personne aussi perdu qu'elle, lui a donné l'envie de rester avec celle-ci. La gamine ne voulait peut être pas perdre quelqu'un qui avait l'air aussi mal qu'elle.
Où tout simplement, Lia avait besoin d'être avec cette personne qui, elle le sait, ne hurlait pas comme les autres.
*Sa voix à elle, pour le peu que j'ai entendue, est douce et agréable.*

Plus jamais. Elle ne retournerait pas à ce genre de choses. Le bruit, qui s'était apaisé quand elle s'était un éloignée, lui parvenait toujours par brides, dans sa tête, qui ne semblait pas vouloir lui faire respirer le silence. Depuis plusieurs secondes, elle ne respirait même plus, sans même sans rendre compte. Elle retenait sa respiration, comme pour essayer de ne plus entendre tous les sons qui se répétaient en échos dans sa tête. Elle en avait assez, elle aurait voulu crier, hurler, se défaire de tout ce bruit, de toute cette agitation. Mais, elle ne le fit pas. Aucun son ne sortit de sa bouche, elle demeurait silencieuse.

Ses genoux contre sa poitrine, la tête basculée vers l'avant, ses fins cheveux bruns lui tombant de toutes parts, ondulant le long de son dos et de ses jambes, elle restait immobile, les yeux fermés, s'enfermant dans un noir étouffant. Elle voulait apaiser ses pensées tumultueuses, les stopper, les étouffer dans le noir absorbant. Elle voulait que tout s'arrête, que rien ne se soit passé, revenir plusieurs jours en arrière.

Elle était à bout. Malmenée par son navire dans l'eau agitée, elle avait failli - à plusieurs reprises - tomber dans la mer salée, plonger dans cet abîme de douleur. Elle n'était pas remise de la précédente douleur qu'une autre faisait surface, la noyant un peu plus. On avait salé les blessures de son cœur en morceaux, la rendant encore plus faible, démunie. Elle ne voulait pas se battre, renoncer tout de suite, ne pas avoir affaire à son plus grand ennemi. Mais, elle ne pouvait rebrousser chemin, elle ne pouvait pas abandonner maintenant ; s'abandonner maintenant. Il fallait qu'elle tienne le coup, que le sommeil revienne, qu'elle n'ait plus de cauchemars. La nuit, ses peurs se changeaient en figures, les déformant et les rendant encore plus atroces, pour l'enfant qui ne voulait plus fermer l'œil. Mais, devait-elle s'abandonner, elle ? Non, ça serait encore plus douloureux, insupportable. Il fallait qu'elle tienne le coup.

Elle refusait de laisser les larmes dévaler son visage, ne voulant pas se montrer à elle-même qu'elle avait été poussée à bout. Elle voulait se sentir plus forte, moins abattue, accablée. Jamais, elle ne retournerait à un match comme celui-ci. Elle le répéta plusieurs fois à voix basse, pour entendre le son de ses paroles, comme une promesse à elle-même.

L'enfant recroquevillée sentit derrière elle une présence - l'avait-on suivie jusqu'ici ? Elle ne voulait pas savoir, ne voulait même pas voir qui était là. En cet instant, elle voulait rester dans l'ignorance, de peur que la vérité lui fasse mal : elle n'en pouvait plus de ne pas bien se sentir. Elle avait chaud, malgré le vent froid, mais prendre l'air lui faisait du bien. Elle en avait marre d'étouffer, de se sentir oppressée, trop serrée au milieu d'une foule.