"Construire un meilleur piège à souris ne fait que créer des souris plus intelligentes."

Charles Darwin

Suivi de près par Koko, Lyam fit son entrée dans la Grande Salle, d'un air qui se voulait le plus naturel possible. Qui pouvait donc déceler que ce blondinet cachait un objet interdit sous sa cape, serré contre lui ? Qui pouvait donc imaginer qu'ils venaient à peine de quitter les toilettes abandonnées et qu'ils y avaient préparé un plan diabolique ? Personne. Enfin... Il l'espérait. Le garçon lança un coup d'œil complice à la Serpentard. Leur plan était au top !

D'un pas décidé, il se dirigea vers la table des Poufsouffles. Koko et lui avaient optés pour cette table parmi les quatre. En effet, celles de Gryffondor et Serpentard aurait pu valoir des représailles et certains Serdaigles étaient trop intelligents pour percer le mystère. De plus, ceux de la maison d'Helga étaient bien connus pour leur bon appétit. Aucun doute sur le fait qu'un de ces petits gourmands s'emparerait de la boite à flemme et, avec un peu de chance, goûterait un des nombreux bonbons - et pas n'importe lesquels - que contenait la boite.

D'un regard, Lyam toisa les élèves assis à la table. Il s'était arrêté à quelques mètres de celle-ci, préférant attendre une approbation de Koko avant de passer à l'attaque. En attendant qu'elle le rejoigne, il parcourut des yeux la Grande Salle, cherchant un endroit où ils pourraient se réfugier au cas où. Mais de toute manière, il n'y aura pas d'au cas où !

Koko suit tranquillement Lyam comme si de rien n'était. Enfin, ce n'est pas comme s'ils avaient caché une boite à flemme dans leur grande robe... Si ?

Quand Lyam s'approche de leur table cible - les Poufsouffle -, Koko sourit. Elle a hâte de voir ce que leur plan va donner ! Ce sera vraiment réjouissant de voir leur piège se refermer sur un petit Poufsouffle tout innocent...

Le Gryffondor s'arrête pas très loin de la table, cherche son approbation.

- On peut y aller, t'inquiète. Tu verras, ce sera super cool.

Koko chuchote pour ne pas attirer l'attention. Elle pend la boite des bras de son ami et la pose bien en vue sur la table, mais bien entouré d'autres aliments pour ne pas que ça se démarque. Après un rapide coup d’œil aux alentours, elle en déduit que personne ne s'est méfié de son geste qu'elle a fait avec la plus grande assurance, comme si c'était normal.

Elle s'éloigne de quelques pas pour avoir une vue d'ensemble sur les aliments posés près de leur petite surprise.
J'espère que ça ne va pas tarder à arriver... J'ai hâte moi !

Prenant son mal en patience, Koko serre les mains sous sa robe pour ne pas paraitre suspecte et interroge Lyam du regard : vont-ils y arriver ? Et si personne ne mord au piège ? Ou pire ! Si quelqu'un reconnait un bonbon Weasley ? Simple : ils feront comme s'ils n'avaient rien à voir dans l'histoire. Qui pouvait les suspecter ? Ils n'avaient rien fait d'anormal !

Orla était de bonne humeur ce jour-là. D'abord parce qu'on était dimanche, et que le dimanche, c'était sacré ! Ensuite parce qu'elle avait enfin réussi à lancer le sort de Découpe correctement, la veille au soir, pendant une de ses nombreuses sessions d'entraînement dans la salle d'études de Poufsouffle. Devant ses yeux ébahis, le bout de bois qu'elle avait ramené des abords du lac s'était fendu avec un petit crack, comme par magie ! – C'en était, certes, mais elle avait encore du mal à se défaire de cette expression.

C'est donc avec un air particulièrement guilleret qu'elle s'était assise à la table des Poufsouffle pour déguster le repas de midi. Au menu : tourte au bœuf et poulet Tikka Masala ! De quoi régaler les papilles de la petite gourmande.

Elle se servit une franche part de tourte, et l'accompagna de pommes de terre rissolées. Elle hésita un moment en avisant la salade… avant d'en prendre une feuille avec minutie. Tout à la confection de son assiette qu'elle prenait très au sérieux, elle ne remarqua pas que deux élèves s'étaient approchés en catimini de sa table, avant de s'en éloigner comme si de rien n'était.

Orla mordit dans la première part de sa tourte, mais cette dernière était encore trop chaude, malheureusement pour elle (et sa langue) ! « Ah ouh, ah ouh, 'est chaud ! », dit-elle, la bouche pleine et entrouverte. Vite, vite, de l'eau pour éteindre l'incendie ! Elle étendit sa main jusqu'au pichet le plus proche, et c'est à ce moment-là qu'elle la vit : une boîte d'un rouge flamboyant, entouré d'un magnifique ruban de la même couleur, à quelques centimètres de son assiette.

Orla marqua une pause, les yeux fixés sur la boîte. Elle avala difficilement la bouchée sans boire de l'eau au préalable, comme elle l'avait prévu, tant elle était enthousiasmée par la merveille qui se trouvait devant elle. Elle regarda aux alentours, pour voir si cette boîte appartenait à quelqu'un. Visiblement, ce n'était pas le cas. Orla essuya ses mains sur sa serviette et prit la boîte précautionneusement, avant de l'admirer sous tous les angles. « Comme c'est joli ! », laissa-t-elle échapper.

Elle hésita un quart de seconde, puis ouvrit la boîte. Ce qu'elle y découvrit la ravit encore plus : des bonbons ! Des bonbons de toutes les couleurs ! Elle n'attendit pas une seconde et en plaça un dans sa bouche. Elle le croqua, et aussitôt son estomac se tordit. Son sourire disparut. Oh non…

J'ai considéré qu'on était le midi, n'hésitez pas à me dire si quelque chose ne vous convient pas !

D'un air totalement innocent, Lyam fit semblant d'observer le plafond de la grande salle. Très peu de décorations étaient présentes, la période s'y prêtant peu. Ni sapin, ni citrouille géante, ni guirlande n'envahissait l'espace. Cela rappela au garçon la première fois qu'il avait fait son entrée dans cette immense salle. Il avait directement levé les yeux vers le ciel étoilé - car il faisait déjà nuit - et avait laissé courir son émerveillement.

Koko s'empara de la boite que Lyam tenait sous sa cape et s'empressa de la déposer sur la table des Poufsouffle. Ils se retirèrent légèrement de la future scène de crime, gardant tout de même un œil sur la boite à flemme. La Serpentard lui lança un regard interrogateur. Sans doute lui demandait-elle quand est-ce qu'un petit imprudent s'emparerait de la boite. Cette occasion arriva très rapidement et Lyam indiqua la jeune Poufsouffle d'un mouvement discret de la tête. La pauvre jeune fille s'empara de la boite, qui avait déposée dans les beaux plats que les elfes avaient dû cuisiner.

Un court instant, le Gryffon se demanda s'où provenait la boite à flemme et comment Koko l'avait acquise. Il savait simplement que son cousin la lui avait envoyée, profitant sans doute de l'envoi d'une lettre ou d'un faire-part. Enfin, lui avait soi-disant envoyée. Rien ne lui prouvait et il savait très bien qu'elle était capable de lui avoir menti. Il chassa rapidement cette idée, le regard rivé vers la Poufsouffle.

Un frisson parcourut le corps de Lyam lorsque la jeune fille avala un bonbon et commença à se plier en deux. Son âme de fêtard commençait déjà à s'en aller et il regrettait presque son acte. Mais comment se rattraper, sans que Koko le prenne pour un lâche ?

Quand une jeune Poufsouffle s'approche et s'empare de la boîte, Koko la regarde immédiatement, sans non plus attirer l'attention. Elle est plutôt contente quand la fille prend le bonbon. Mais son sourire retombe soudain quand elle remarque l'état assez déplorable dans lequel est maintenant la gourmande.
Pff. C'est ça de faire attention à rien aussi.

- Bon, c'était marrant, mais on ferait mieux de l'aider maintenant, si on ne veut pas se faire accuser pour meurtre au bonbon.

Alors Koko s'approche de la fille. Il lui semble l'avoir déjà croisé dans les couloirs, mais sans vraiment d'intervention l'une envers l'autre.

- Bah dis-donc, t'es dans un sale état ma pauvre. Viens là, on va t'amener à l'infirmerie.

Koko ne lui dit pas qu'elle est en partie responsable de son état. Pas qu'elle veuille vraiment mentir, elle ne veut juste pas recevoir du vomi par surprise.
Je ne sais pas ce qui m'a pris de faire cette blague. Enfin, c'était comme même drôle. Et j'allais rien en faire, de cette boîte. Stupide Quentin...

Elle ne demande pas l'avis de Lyam. De toute façon, s'il n'est pas content, il a qu'à le dire. Et s'il ne dit rien, c'est qu'il n'a rien à dire, c'est évident.

Quelques regards se sont peut-être tournés vers eux, mais personne ne vient s'enquérir de ce qu'il se passe.
Tant mieux. Pas envie de répondre à leurs stupides questions.

Instinctivement, Orla porta la main à sa bouche. Non, elle n'allait quand même pas… ? Pas devant tout le monde ? Aussitôt, elle repoussa la boîte le plus loin possible d'elle, comme si ce simple geste pouvait changer quelque chose à son affaire. Quelle idiote elle avait été de croquer dans le premier bonbon venu, dans une école de sorcellerie ! Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans ce… cette… ce truc ? Un sort, un poison ?!

Orla se tint le ventre et regarda autour d'elle pour voir si elle avait attiré l'attention de quelqu'un. Tout le monde semblait occupé à festoyer de tourte et de poulets… chose qu'elle faisait elle-même il y avait encore quelques secondes ! Ô temps suspends ton vol… Ce qu'elle aurait donné pour être à leur place en cet instant !

Elle ne s'était jamais sentie aussi mal. Son estomac se tordait dans tous les sens pendant que la fièvre lui montait aux joues, elle sentait sa vision se troubler… C'était la catastrophe !

Orla entendit une voix près d'elle qui la fit sursauter. Elle se retourna peut-être plus brusquement que de raison et vit une fille de Serpentard, qui lui semblait être de sa promotion. Orla entendit vaguement qu'elle lui adressait la parole, mais ses oreilles commencèrent à siffler, et ça ne facilitait pas la compréhension. Elle put comprendre les mots « sale état » et « infirmerie ». Orla baragouina :

« Attends… quoi ? L'infirmerie ? Non, non, merci, ça va aller, je vais… » Les oreilles d'Orla sifflaient de plus belle, elle chercha à se mettre debout et y parvint, mais difficilement.

« Je vais… je crois que je vais sortir. Prendre… prendre l'air. »

Elle voulut marcher mais retomba immédiatement sur son banc. Merlin, ce qu'elle avait mal au ventre ! Elle se prit la tête dans les mains, avant d'essayer de se relever... Rien n'y faisait, la douleur la rendait incapable de faire le moindre geste.

Ses inquiétudes n'étaient pas fondées et Koko avait dû ressentir la même chose que lui, car elle s'approcha ni une ni deux de la jeune victime. Lyam s'empressa de la suivre, un peu désemparé par ce qu'il venait de se passer. Le jeune Poufsouffle refusa la proposition de Koko pour aller à l'infirmerie et tenta de se relever, sans succès. Son mal de ventre avait l'air de la faire terriblement souffrir.



Le garçon ne savait pas vraiment ce qui aiderait la Poufsouffle. Il ne pouvait pas lui proposer à manger, c'était une très très mauvaise idée, mais aucune autre proposition ne lui venait à l'esprit. Cela lui faisait mal au coeur de la voir souffrir ainsi, mais ils ne pouvaient tout de même pas lui avouer que c'étaient eux qui avaient placé la boite à flemme à cet endroit.

Lyam avait déjà vécu des maux de ventre, mais rien qui ne ressemble atrocement à celui-ci. Il s'assit sur le banc des jaunes, à la droite de la malade. Là, il était sûr de ne pas recevoir de vomi. Au cas où. Le Gryffon jeta un rapide coup d'œil aux autres personnes autour de lui. Certains semblaient les avoir remarqués, mais aucun ne venait leur parler. Tant mieux d'ailleurs. Il n'avait surtout pas envie qu'un adulte se rende compte de la présence de la boite...

@Koko Kayla et @Orla LeFer

- Pff. C'est pas en rampant que tu vas atteindre la sortie. Laisse-toi faire un peu, petite boule de cheveux.

Koko lance un regard à Lyam qui semble un peu désemparé face à la situation.



Quand la Poufsouffle lui a refusé son aide, Koko a soufflé intérieurement.
Elle est stupide ma parole, ou c'est le bonbon qui la rend comme ça ?
Elle espère pour la fille que c'est la deuxième possibilité. Ca ne doit pas être marrant de vivre avec un QI inférieur à celui d'un Scroutt à pétard.

Après que la Poufsouffle est essayée de danser comme un gnome à trois jambes et se soit mangé la poussière, sort cette fameuse phrase.
Pff. C'est pas en rampant que tu vas atteindre la sortie. Laisse-toi faire un peu, petite boule de cheveux.

Elle remarque que la boite est toujours en vue de tous.

- Il ne faudrait pas que quelqu'un trouve ça. On va la jeter dans un placard sur le trajet vers le parc. Puisque l'autre idiote ne veut pas aller à l'infirmerie, on va juste aller dehors.

Alors elle prend la boite et la cache sous sa robe. Puis elle essaie de porter du mieux qu'elle peut la fille pour l'amener dehors, mais son petit corps n'est pas très utile dans cette situation...
Elle est lourde dis-donc !

Orla tira sur le col de sa chemise et inspira profondément avant d'expirer. Les mains à plat sur le banc de bois, sa respiration était hachée, irrégulière. Tout autour d'elle semblait tanguer alors que le sifflement dans ses oreilles diminuait, laissant la place aux sons étouffés de la Grande Salle. Soudain, Orla entendit une autre voix près d'elle : elle tourna la tête et tomba nez à nez avec un garçon blond qu'elle avait l'impression d'avoir déjà vu quelque part. Il lui demanda si elle voulait quelque chose, ce à quoi elle fit un signe négatif de la tête.

« Non, c'est gentil mais j'ai l'estomac tout retourné, je vais rien pouvoir avaler… »

Orla inspira à nouveau un grand coup, mais rien n'y faisait, elle ne parvenait pas à retrouver son souffle. Elle savait qu'il aurait été plus facile d'accepter l'aide proposée par les deux élèves, mais elle ne pouvait s'empêcher de rester sur la défensive. Elle n'aimait pas se montrer vulnérable devant des inconnus.

Mais Orla n'eut pas le temps de se morfondre davantage : sans lui demander son avis, la Serpentard la souleva de son banc pour la porter dans ses bras ! Orla hoqueta et mit aussitôt sa main devant sa bouche : dans son état, il valait mieux qu'elle la garde fermée. Elle voulut lui dire qu'elle pouvait la reposer, mais rien ne pouvait sortir, elle n'avait tout simplement pas la force de résister. Embarrassée par son état et par la faiblesse dont elle faisait preuve, elle murmura un « Désolée… » à l'attention de la fille qui la portait à bout de bras.

Elles parvinrent jusqu'à la porte de la Grande Salle lorsqu'Orla sentit que le grand air ne pourrait pas lui être d'une grande aide. Orla leva les yeux vers la Serpentard et dit d'un air penaud, avec une petite voix :

« Tu avais raison tout à l'heure, il vaut mieux que j'aille à l'infirmerie. »

La moindre syllabe lui arrachait une grimace, mais elle se retint de rendre son déjeuner sur sa porteuse.

Désolée pour le délai, mon IRL a été plus chargé que prévu ces derniers jours !

La Poufsouffle répondit négativement à sa question. En effet, dans ces cas là, valait mieux éviter de manger quoi que ce soit... En tout cas, si on ne voulait pas se retrouver à nettoyer le plancher. C'est alors que, brutalement, Koko passa son épaule sous le bras de la jeune fille et tente de l'amener au parc, afin qu'elle puisse prendre l'air comme elle l'avait souhaité. Lyam prit un peu de temps à réagir - décidément, il était un peu embrouillé par tous ces événements - mais fila prêter main forte à la Serpentard, en soutenant la victime de l'autre côté.

D'un coup d'oeil furtif, le Gryffon vit Koko s'emparer de la boite afin que celle-ci ne reste pas en évidence sur la table. Lyam ne savait pas si elle faisait cela pour qu'il n'y ait pas de second malade ou simplement pour éviter d'être reconnus coupables. Il vit donc Koko cacher la boite sous sa cape, comme il l'avait fait auparavant, en venant des toilettes abandonnées.



En passant le seuil de la gigantesque porte pour sortir de la grande-salle, la Poufsouffle, déclara préférer se rendre à l'infirmerie, finalement. Le garçon pinça les lèvres, bien conscient que cela susciterait sans doute une pique désagréable de la part de la vipère.

Décidément, toutes ces mésaventures lui avaient fait oublier la fatigue qu'il éprouvait lorsqu'il s'était rendu dans les toilettes en mauvais état, afin d'obtenir un minimum de tranquillité.

@Orla LeFer & @Koko Kayla