Onyx regarde avec intérêt l'entrée des correspondants, et resserre le nœud de sa cravate.

Scarlett observe chaque élève et s'intéresse beaucoup à eux. Elle n'a néanmoins aucune idée de qui peut bien être cette Alice Sangblanc, et souhaite en apprendre davantage.

N'hésitez pas à intéragir avec Scarlett si vous le souhaitez !

Assis à côté de Matthew, le masque de la fatigue évidemment enfilé, je prenais sur moi pour ne pas m'affaler sur la grande table des Serpents. Pour sûr que cela aurait été mal vu s'il venait à arriver qu'un enfant s'endorme le jour des AMICO. Car au vu de leur mine fermée et de l'atmosphère pesante de la salle, les élèves et professeurs semblaient prendre cela très au sérieux. D'autant plus après le discours très formel de la directrice. Il en était de la prestance de notre école tout de même. Soigner son image à l'international voilà les mots que certains s'étaient amuser à dire entre les couloirs. J'en lâchais un long soupir alors que les portes de la grande salle ne s'ouvrent pour laisser place aux correspondants que nous allions nous coltiner pour les deux prochaines semaines.

« ... »

Il n'y avait pas à dire, ils avaient la classe. Soigné, bien coiffé pour la plupart, une démarche confiante et irréprochable, on aurait dit qu'ils étaient tout droit sortie d'un de ces catalogues de mode que les moldus se plaisent à lire. Je le savais, notre boîte aux lettres en regorgeait chaque semaine. Pour autant, cet éclat de beauté n'était que néant à côté de mon envie de rejoindre mon lit. Tout ce brouhaha et ce spectacle pour 10 bambins, cela été bien absurde quand on savait que ces gaillards et gaillardes ne connaissaient même pas notre langue. Du moins la plupart si j'en jugeais les murmures qui se firent de part et d'autre de la table à la venue d'une fille à la crinière immaculée. Une ancienne élève de Poudlard d'après les dires de mes camarades reptiliens. À se demander pourquoi cette traîtresse nous avait quittés...

Pff... Et dire que j'allais devoir chanter après...
Vivement les vacances.

Nowan regarde avec peu d'intérêt les correspondants.

Maddie, assise au milieu de ses amis, est surexcitée à l'idée de voir Hidjatou. Elle apprécie le passage de chacun des correspondants et en reconnaissait certains. Elle fait des gestes de la main à Hidjatou afin que celle-ci puisse la repérer. Elle taquine Jeffrey au sujet d'Alice Sangblanc.

Elo est installée avec @Sildnir. Elle mate allégrement @Elina Montmort puis se lève et se tient droite à l'arrivée des corres'. Quand elle aperçoit Amira, elle l'interpelle et lui fait un signe de la main, en souriant de toutes ses dents. Puis, elle essaie de rassurer - à sa drôle de façon - @Bad Eaven.

Marine s'assoit à côté de @Scary Limpson et ne rate pas une miette de l'évènement.

Une musique s'élève dans la pièce et aussitôt, le silence se fait. Une silhouette se détache de la fumée verte, on entend distinctement ses chaînes cliqueter et les habitués du château reconnaissent immédiatement le Baron Sanglant. En réalité, c'est un élève qui joue son rôle, Aliosus Nerrah le Préfet-en-Chef, mais il se l'est si bien approprié que l'on pourrait s'y laisser prendre. Pourquoi ce personnage en particulier ? Car qui de mieux placé qu'un être ayant vu l'évolution de Serpentard pour raconter son histoire ? Le Baron était tout désigné. Son regard parcourt la pièce, fier et froid. La musique s'arrête, et lui prend le relais. Chacun est aussitôt captivé par le son de sa voix. Serpentard compte dans ses rangs des orateurs de talent, et il en fait définitivement parti.

« Aux environs de l'an 990, Poudlard fut fondée. L'école fut divisée en quatre maisons, chacune portant le nom de son fondateur et représentant des valeurs qui lui était chères. C'est Salazar Serpentard qui fonda la nôtre. »

A l'évocation de ce nom, un visage se forme dans la fumée. Il s'agit de celui du fondateur. Il s'anime quelques secondes avant de se dissiper. Pendant ce temps, Aliosus a marqué une courte pause, de façon à ce que son auditoire puisse intégrer chacune des informations prononcées. Il n'y en a pour l'instant pas beaucoup, mais il souhaite ne perdre personne.

« Salazar était un grand sorcier, un sorcier comme on en voit peu. Il était puissant et ambitieux. Très ambitieux, même. Il comptait faire de Poudlard une école de magie élitiste, celle où seraient formés les meilleurs sorciers à travers les siècles. Cependant, il n'avait pas la même vision que les autres fondateurs sur ce que devait être un bon sorcier. Il accordait par exemple beaucoup d'importance à la pureté du sang de ses élèves. Lui-même étant de sang-pur. »

Le visage du faux Baron s'éclaire un peu, il s'apprête à raconter sa partie préférée.

« Mais son sang extrêmement pur n'était pas sa seule particularité. Salazar Serpentard était surnommé Langue de Serpent pour sa capacité à parler le Fourchelangue. Il était en capacité de communiquer avec les serpents ! Ce don est l'un des plus rares du monde sorcier, on raconte que seul lui et sa famille l'ont possédé, à l'exception du célèbre Harry Potter. C'est en raison de ce lien particulier qu'il avait avec ses reptiles, qu'ils sont présents sur notre blason, les serpents sont devenus le symbole de notre maison. »

Cette fois, lorsqu'Aliosus fait une pause, ce sont des serpents qui apparaissent dans la fumée. Ils glissent élégamment sur le sol et dans les airs et on peut entendre leurs sifflements. Le spectacle est à la fois beau et impressionnant. Après avoir laissé tout le monde profiter de l'apparition, le Préfet-en-Chef claque des doigts et les serpents disparaissent. Il reprend son récit.

« Bien sûr, les talents de notre fondateur ne s'arrêtent pas là, il était aussi un puissant legilimens, il avait l'aptitude de pénétrer l'esprit des gens qu'il rencontrait. Nous pourrions encore passer des heures à conter tous ses talents, mais cela finirait sans doute par être long. Nous passerons donc à la suite de son histoire. Salazar finit par s'exiler de Poudlard. »

Le ton employé par l'orateur a des consonnances quelque peu dramatiques, il a changé d'un coup, devenant bien moins léger.

« Salazar voulait interdire l'entrée de l'école aux nés-moldus. Il ne leur faisait pas confiance et voulait que nos savoirs surnaturels et magiques soient réservés à ceux dont le sang était pur. Les trois autres fondateurs n'étaient pas de cet avis. Il se disputa fortement avec eux, et plus particulièrement avec Godric Gryffondor. Une fois le dialogue rompu, il décida de quitter l'école. Cependant, ce ne fut pas sans une petite surprise d'adieu : La Chambre des Secrets. »

La partie qu'il aborde maintenant n'est pas la plus glorieuse. La majorité des élèves souhaiterait oublier cet épisode.

« Il laissa derrière lui une pièce secrète, gardant enfermé un Basilic, ce géant reptile tant redouté. L'objectif était que même après sa mort, le Basilic puisse éliminer les élèves qu'il considérait impurs de Pouldard. Cet acte, même s'il n'est pas une source de fierté, et bien la preuve de sa détermination, une qualité qu'on attribue à notre maison. Rassurez-vous, le Roi des Serpents a été éliminé en 1993. Mais qui sait si Salazar ne nous a pas encore laissé quelques cadeaux ? Nous le découvrirons bien à l'avenir. »

Aliosus marque un silence, puis fait volontairement s'entrechoquer ses chaînes. Il dévisage chacun des individus présent dans la pièce avant de reprendre la parole.

« Serpentard a pendant longtemps, suite aux agissements de Salazar, été vue comme la maison des mauvais ou des mages noirs. On nous a longtemps désignés, sans réels fondements, comme ceux cherchant sans cesse à nuire aux trois autres maisons. Chacune de nos qualités ont été déformées pour se transformer en défauts. Notre ambition a été désignée comme de l'avidité, chaque fois que nous cherchions à nous élever, on nous accusait d'en vouloir toujours plus. Notre fierté a été décrite comme de l'égocentrisme, est-ce mal d'avoir de l'amour-propre ? Notre ruse, elle, fut changée en perfidie. Et ainsi de suite. Nous avons sans cesse, à travers l'histoire, été diabolisés. Cependant, Merlin, était un élève de Serpentard. Oui, vous m'avez bien entendu, Merlin qui est considéré comme le sorcier le plus célèbre de tous les temps, le Prince des Enchanteurs, a été réparti à Serpentard. Voilà bien la preuve que notre maison forme des sorciers d'exception, et non pas uniquement des mages noirs comme certains voudraient vous le faire croire. »

Le jeune garçon reprend sa respiration.

« Sur ce, je vous remercie de m'avoir écouté, et vous prie d'accorder autant d'attention à la suite de notre présentation. »

Le faux baron recule dans la fumée, faisant résonner ses chaînes pour la dernière fois.

La fabuleuse fumée verte se calma pour laisser apparaître la deuxième partie de la pièce. Elle vint s’abaisser aux niveaux des pieds de deux duellistes qui s’avancèrent d’un pas décidé l’une de l’autre. Les talons d'une Gryffondor, une certaine Koko Kayla, comme de la Serpentard, Louna Hamilton, s’affaissaient en un claquement plus ou moins audible mais toujours régulier jusqu’à s’approcher de plus en plus l’une de l’autre. Elles s’arrêtèrent net dans leur démarche féline quand un mètre seulement les séparèrent, elles saisirent leur baguette et les levèrent verticalement, devant leur nez avant de les rabaisser, de se saluer dignement puis de se retourner et d’effectuer de nouveau le chemin inverse où cette fois, elles s’éloignèrent l’un de l’autre. Le signal qui fut donné par Merinda Swart, déguisée en professeure de duel et tempêta jusque dans les oreilles de chacune.

Koko, ou la fausse élève de Gryffondor que l’on reconnaissait grâce à une robe noire partiellement teinte à différents endroits de rouge, ne tarda pas à faire fuser le premier sort.



La lumière de sa baguette sembla atteindre de plein fouet Louna qui fit un bond d’un mètre en arrière et s’écrasa au sol. Des cris de joie tonnèrent et « la Gryffondor » commença à se pavaner, à taper dans les mains d’un petit groupe de camarades (eux aussi Serpentard déguisés en Gryffondor) et à savourer sa victoire beaucoup trop vite. Et non, il ne faut pas vendre la peau du serpent avant de l’avoir vraiment tuée, car voyez-vous, il n’adore pas qu’on envisage de le transformer en sac à main. Pendant que Koko se félicitait de la victoire de sa bataille, Louna se releva et fit fuser un nouveau sort.

Il est connu qu’il faut regarder où l’on met pieds… Notamment pour éviter de se faire mordre la cheville par surprise par un serpent. Le reptile qu’elle n’avait pas vu, vint s’attaquer à la cheville préalablement protégée de la Gryffondor, qui tomba les fesses les premières au sol. Elle lâcha sa baguette plus loin derrière elle, pour venir s’agripper à sa cheville et feindre une douleur insupportable. Dépatouillée du serpent que Miss. Swart avait métamorphosé en peluche, Koko se mit à ramper pour récupérer sa baguette, Louna, un sourire narquois aux lèvres termina la bataille, et gagna ce duel.

La Gryffondor était par terre immobile, la Serpentard s’en approcha et posa, l’air provoquant, son pied sur le dos de cette dernière comme quand on bat un lion dans une arène. Louna annonça le visage rempli de fierté.

« Dans la Grande Salle, terrible Grande Salle, LE LION EST MORT CE SOIR ! »

La victorieuse aida la fausse Gryffondor à se relever et ils saluèrent le public dans une élégante révérence avant de disparaître à nouveau sous la fumée.

La seconde d’après, la fumée qui embrassait un moment plus tôt le sol reprit en amplitude et vint fouetter le visage de chacun pour enfin occuper tout l’espace. Elle réunissait ses particules vertes et vint former petit à petit ce qui ressemblait à des anneaux de Quidditch. Cette fois des élèves habillés en tenue de Quidditch s’avancèrent, on pouvait distinguer les Crochets d'Argent et les (faux) Hel's, ainsi que les Crocheers et les (faux) Hel’s Angels.

Ce sont les cheerleaders qui commencèrent le spectacle, alors que les anges jaunes faisaient une figure, une magnifique pyramide, nous pûmes distinguer l’une des Crocheers tester sa solidité en la touchant du bout des doigts. Ce contact à première vue bénigne fit s'écrouler leur tour, les faisant tomber chacune leur tour.

Mais le spectacle n’était pas fini, car les verts se mirent à former une sorte d’escalier humain géant sur lequel dévala Antonn Clifford et Erza McGowan. Antonn, à l’aide de sa batte frappa dans un cognard qui atterrit tout droit sur l’un des Hel's qui tomba comme une quille au sol. Quant à Erza, elle monta jusqu’au sommet de cet escalier et fit un très grand bond du haut de la pyramide pour attraper adroitement le vif d’or qui flottait plus loin. Une fois attrapé au vol, elle retomba sur le sol avec un certain contrôle, le genou droit au sol. Miss Swart avait pris soin de ramollir un peu le sol pour que sa chute ne soit pas douloureuse. Mais c’est avec un large sourire qu’elle leva la main, renfermant la petite boule dorée aux si belles petites ailes. Les acclamations ne tardèrent pas à faire écho jusqu’aux oreilles de chacun.

Tous les Serpentard saluèrent le public et la fumée qui formait le terrain de Quidditch se dispersa. Dans le brouillard de fumée qui s’agitait certains pouvaient distinguer les têtes de grands joueurs connus ayant été à Serpentard se former puis disparaître.

Reducio

Première ligne du haut de gauche à droite : Wilson Kingson, Hannah Lyse Sparks, Noah Hilton, Alaska Cross, Edmund Dale.
Deuxième ligne de gauche à droite : Eileen Eastwood, Luca Brazi, Eileen Adams, William Backerley, Lili Cooper.
Troisième ligne de gauche à droite : Isaac Powell, Vanellia Chronos, Carry Harrison, Yesenia Cooper, Ella Figne.

Voilà la dernière partie de la pièce, la scène se déroulait en plein cours de Potions... La professeure a donné une consigne, ils devaient créer un philtre d'amour avec les ingrédients suivants : Œuf de Serpencendre, Poudre rouge sombre, Poudre bleue, Poudre jaune, Poudre verte. Alaska Cross et Alexander Joyce Jr sont deux élèves de Serpentard, et ricanent beaucoup au fond de la classe. Ivy Starfell et Tamsin Gillies interprètent deux élèves de Serdaigle, placés juste devant Alaska et Alexander.

Professeur Merinda Swart : Faites très attention à la recette, et soyez précis dans les mesures.
Alaska (à Alexander) : Tu penses que si j’en mets dans le verre de Professeur Swart, elle tombera amoureuse de moi ?
Alexander : Je suis sûr que même avec un philtre d’amour, personne ne tombera amoureux de toi !

Alaska tape Alexander avec son manuel, ce qui le fait glousser de plus belle. Il commence à lancer la poudre verte sur sa camarade, mais une Serdaigle se retourne en soupirant.

Ivy : Si vous voulez mon avis, vous ne ferez qu’empoisonner Professeur Swart si vous continuez à jouer avec les ingrédients comme ça.
Alaska : Si je rate ma potion, je te la donnerais, comme ça tu seras celle à être empoisonnée !
Alexander : Je pensais que les langues de vipère étaient toutes chez les Serpentards, mais apparemment les Serdaigle en ont pas mal aussi !
Ivy : Je ne suis pas une langue de vipère, je signale juste votre stupidité.
Alexander(scandalisé) : Stupidité, nous ?!
Alaska : Je parie qu’on peut mieux réussir notre philtre que vous, bande d’oisillons.
Tamsin : Jamais un Serpentard ne sera meilleur qu'un Serdaigle, dans aucune matière ! Il faudrait une bonne dose de Felix Felicis pour ça, et encore...
Ivy : Je vous lance le défi de nous battre ! Tamsin et moi prouverons encore une fois la supériorité mentale des aigles !
Alexander : Les serpents sont bien meilleurs en potions, on vous montrera ce que c’est d’être humilié, oisillons !

Les quatre élèves se mettent à faire la potion, se dépêchant. Puis la Serdaigle se lève, la main en l’air.

Tamsin : On a fini, Professeur Swart !
Alexander : Nous aussi !
Professeur Swart : Eh bien, pour une fois, les élèves du fond sont les premiers à finir !
Alaska : C’est parce que nous sommes des élèves très talentueux.
Professeur Swart : Je n’en doute pas !

Professeur Swart prend les deux flacons et les regarde, les comparant.

Alexander : Les filles, soyez prêtes à avouer votre défaite !
Ivy : Quelle défaite ? Vous êtes ridicules, vous ne prouvez seulement que les Serpentards sont encore plus idiots qu’ils n’y paraissent.
Alaska : Ne relève pas leurs insultes, Alexander, ils ne faut pas trop parler, mais prouver par nos actions que nous sommes les meilleurs.
Professeur Swart sort de sa réflexion.
Professeur Swart : Miss Starfell, Miss Gillies, votre potion me semble trop transparente… vous n’auriez pas versé un peu trop d’eau ?

Alaska et Alexander ricanent, pendant que Ivy et Tamsin palissent.

Tamsin : Nous sommes désolés, Professeur Swart.
Professeur Swart : Par contre, je suis impressionné par votre potion, Miss Cross et Mister Joyce Jr. Elle me semble presque parfaite.
Alaska : Vous pouvez la goûter si vous voulez !
Alexander : (chuchotant) Je t’ai dit que même avec un philtre, elle ne sera jamais amoureuse de toi !
Professeur Swart : Cessez vos bavardages ! Je rajoute 5 points à Serpentard pour cette potion parfaite. Miss Starfell et Miss Gillies, vous ferez mieux au prochain cours.

Ivy et Tamsin essaient de se cacher, pendant que les Serpentardsourient. Un élève arrive avec une banderole :

Reptile flamboyant de vert et d'argent, nous sommes les serpents, Ouvrez grand vos oeillères, voici notre univers ! Dans la maison de Salazar, nous portons fièrement notre étendard, Un poil vantard, on ne rentre dans aucun standard. Héritier d'une grande lignée, on ne fait qu'une bouchée des sabliers, Toujours déterminée et avec une grande fierté, c'est notre destinée, La seule erreur serait de nous sous-estimer, nous sommes affamés, on veut gagner. En faisant preuve d'ingéniosité, on parvient à toutes nos finalités. Suivez le lavabo direction les cachots, sous les tuyaux voilà notre château, Les serpents royaux sont tous dans le même caveau, prêt à répandre le chaos. Le lac noir est notre territoire, soyez prêt à perdre tout espoir car c’est à nous que revient la victoire. Le choixpeau vous guidera dans la maison de Salazar, Et vous verrez à travers les vitraux notre ami le calamar.

Quand vient le tour de la maison Serdaigle, un petit groupe d’élèves quitte le confort de leur table pour se regrouper face aux invités et aux élèves des quatre maisons. Malgré leurs répétitions en amont, certaines sont plus à l’aise que d’autres : la jeune et pétillante préfète Zoey Redfly corrige la position de quelques camarades un peu perdus, tirant sur des bras pour les amener à leur place. Derrière, Astrid Keaty la suit comme une ombre, elle aussi toute excitée. Il ne faut pas plus d’une poignée de secondes pour qu’un chœur se forme au centre, composé surtout des élèves les plus jeunes. Placées sur les côtés, quelques élèves plus âgées complètent le tableau. Parmi eux, Alyona Farrow sourit à l’assemblée, même si ses doigts crispés sur le bord de sa veste trahissent un stress certain. Lest Noestlinger, pâle comme un mort, semble se demander ce qu’elle fait là. Irene Gates paraît affronter la foule de son regard concentré, laissant juste apparaître un léger sourire quand son regard croise ceux de Christopher Martin puis de Mihael Atanasov.

Toutes vêtues de l’uniforme de Serdaigle, trois portent dans leurs cheveux noués un petit ruban bleu à la couleur de leur maison.

À la table des professeures et pour une raison parfaitement obscure, miss Lydon ne semble pas dans son assiette. Peut-être est-ce la faim qui lui tord le ventre, mais elle paraît quelque peu contrariée. C'est sans doute sans lien avec la présentation de la maison de Rowena.

Le silence se fait et, l’instant d’après sur un discret signal d’une des élèves, trois voix s’élèvent dans la Grande Salle. Sur l’air de la très connue mélodie Witches in December qui a fait fureur à sa sortie en 2041, Kimberly Harlez, Astrid et Tatiana Hosse entonnent en choeur :

« Serdaigle est notre maison et si tu te questionnes, voici pour toi quelques informations. De bleu et de bronze est notre blason et ces couleurs tapissent notre maison. Au sommet d’une tour nous vivons, tantôt la tête dans les nuages parfois le nez dans de vieux ouvrages. »

À leur droite, Alyona lève sa baguette magique et murmure une formule sitôt le premier mot chanté. De son catalyseur jaillit une vive lumière rouge avec laquelle elle dessine largement le S de Serdaigle. La lettre reste suspendue dans l’air tandis que les dernières notes chantées tombent. Sans temps mort, Zoey s’avance alors d’un pas et clame d’une voix forte une suite parlée, au rythme aussi soutenu que la mélodie.

« Érudits nous sommes, souvent reconnus pour notre intellect. Nous brillons à notre façon comme chaque Maison, mettant en valeur l’érudition sous toutes ses déclinaisons. »

Son regard pétille. Elle semble ne se souvenir qu’au dernier moment qu’il ne fait pas sens de s’applaudir soi-même -et bien que certains mots aient fini totalement mâchés par son enthousiasme, l’ensemble est fluide et Alyona achève de dessiner le E de Érudits au même instant. La blonde recule, rejoignant une Astrid qui s’empresse de lui murmurer quelque chose à l’oreille. Cependant personne ne remarque le rire de Zoey puisque toute l’attention est déjà tournée vers la personne suivante. Erin Fergusson s’est avancée d’un pas. L'enfant moins exubérante que sa préfète mais tout aussi enthousiaste et souriante exprime sa réplique avec aisance.

« Rowena, fondatrice de notre maison, nous a transmis ses qualités, et à son honneur, une statue a été érigée devant la bibliothèque de notre salle commune. Brillante, créative, elle fut trahie par sa fille qui lui vola son précieux diadème. »

Elle semble soulagée quand les derniers mots sortent de sa bouche, achevant sa prise de parole. À côté, Alyona conclut aussi un R qui rejoint les autres lettres flottant dans l’air, formant un début de mot que certains auront sans doute déjà deviné. Joy Wakberg est la suivante. La brune semble plus timide que les autres mais ne fait aucun écart sur sa réplique, qu’elle énonce avec clarté.

« Dame Grise, aussi appréciée qu'incomprise, fille de Rowena, jalouse Helena, assassinée par ce Baron qui l'aimait, fautive d'avoir dérobé puis d'avoir caché ce diadème tant désiré, restera à jamais notre fantôme affilié. »

Comme pendant toutes les répliques, Alyona vient ajouter la première lettre avec un Flambios toujours aussi parfaitement exécuté. S E R D flotte désormais juste au-dessus de toutes ces jeunes têtes. Astrid, loin de se satisfaire d’une simple introduction chantée quitte un instant la compagnie de Zoey pour clamer sa nouvelle réplique. Elle qui ne tenait plus en place à l’instant et sautillait partout en attendant son tour laisse exploser tout son enthousiasme, ponctuant ses propos de larges gestes.

« Aigle puissant, voici l'animal qui nous représente. On aime voler toujours plus haut pour atteindre les hauteurs, mais n'oublie pas que nous avons aussi un grand cœur. Ne te fie pas aux ignorants qui pourraient nous qualifier d'ennuyants, car derrière notre quête de la connaissance, nous savons aussi être amusants. »

Derrière, une Lest livide manque de s’évanouir à cause du stress, pas le moins du monde aidée par une Astrid qui prend des libertés sur son texte même si le sens global reste identique. Le A rejoint les autres lettres et l’enfant recule d’un pas, laissant place à une Erin parfaitement enthousiaste.

« Imagination et originalité, voici deux autres de nos qualités. Nous inventons, concevons, innovons, avec toujours de nouvelles idées, et nous aimons repousser les limites de notre créativité, pour nous projeter encore plus loin. »

Tandis qu’Alyona termine de dessiner le I de imagination, Joy fait son retour avec autant de sérieux qu’elle en montre depuis le début. Sa voix est claire et posée, et elle veille à respecter à la lettre le rythme choisi. Quelques personnes attentives remarqueront cependant son regard curieux qui semble s’attarder plus longuement sur les garçons que les filles -l’adolescente semble profiter de sa position pour s’offrir une analyse complète des invités masculins. Juste derrière elle, Kimberly s’adonne à la même activité, souriant discrètement si son regard croise celui d’un joli garçon.

« Grâce au heurtoir représentant l'aigle, notre emblème, pour entrer dans notre salle commune de bleu et bronze, il faut résoudre une énigme à laquelle seuls ceux qui sont réfléchis peuvent trouver la réponse. »

La préfète blonde ne patiente pas jusqu’à la fin de la réplique de sa camarade pour s’avancer à nouveau. Elle sourit largement aux autres élèves et aux invités alors que Joy termine sa tirade et que le G se dessine dans l’air, n’attendant qu’un soupçon de silence pour reprendre la parole. Son sourire s’élargit quand vient à nouveau son tour.

« Là-haut dans notre tour, ou partout dans le monde, nous assouvissons notre curiosité et nous gagnons en sagesse. Notre savoir est un trésor que nous aimons nous partager, qui nous aide devant le heurtoir, qui remplit notre mémoire. »

C’est presque à regret qu’elle laisse place aux trois élèves qui ont fait l’ouverture. Tatiana, Astrid et Kimberly échangent un rapide regard et reprennent aussitôt la dernière réplique, chantée sur le même air que la première.

« Et ainsi s'achève la présentation de notre maison. C'est votre tour à présent chers invités, de vérifier si votre personnalité fait de vous un protégé de la maison de Serdaigle. »

Quand tombe la dernière note, le mot dessiné tout du long par Alyona hérite de son dernier ajout, formant juste au-dessus des participantes bleues et bronze un étincelant « SERDAIGLE » en lettres écarlates.

Loin de se satisfaire de cette simple conclusion, les élèves les plus âgées lèvent leurs baguettes magiques pour une ribambelle de sorts, éclairant brièvement la salle comme un petit feu d’artifice. Laurence Solomon, d’un geste souple de poignet et un « Periculum » discrètement prononcé fait apparaître de majestueuses étincelles bleues qui viennent jouer puis fondre dans le ciel magique de la Grande Salle, avant de relâcher de petits éclats de lumière sur les quatre tables. À côté, Joy fait de même, rejoignant ce concert de lumières. Le bref éblouissement bleuté offre une distraction suffisante pour que personne ne remarque que Lest doit s’y reprendre deux fois avant de faire jaillir une multitude d’aigles de sa baguette. Son dernier essai particulièrement réussi laisse s’envoler plein de rapaces qui volent librement à travers les lieux et rejoignent le ballet de ceux contrôlés par Irene, qui s'étaient fluidement échappés de sa baguette tendue vers le ciel. En même temps et avec plus d’aisance, Alyona offre une multitude de petits oiseaux bleus pour compléter le tableau : des passerins indigo naissent en masse de l’extrémité de sa baguette, accompagnés de quelques merlebleus et hirondelles bicolores.

Tous les sortilèges s’estompent en même temps et aussitôt, les élèves saluent plus ou moins discrètement l’assemblée avant de retourner à leur place.

Merci à Alyona Farrow, Astrid Keaty, Coelestin Noestlinger, Ellana Duchêne, Erin Fergusson, Irene Gates, Joy Wakberg, Kimberly Harlez, Laurence Solomon, Melissandre Hyde, Tatiana Hosse & Zoey Redfly.