Le dimanche était un jour de la semaine plutôt tranquille. Généralement, Ellana finissait les derniers devoirs qu'il lui restait, relisait un peu ses cours, avant de s'autoriser une pause détente pour la journée : le stress lié à ses résultats la dévorait, et elle ne pouvait s'empêcher de faire tout du mieux possible, en prenant souvent du temps à faire tous ses devoirs. Elle aimait travailler, ce n'était pas négligeable - ni étonnant, au vu du temps qu'elle passait plongé dans des livres censés lui apprendre des choses - mais comme tout être humain, avait besoin de faire des pauses. Parfois, elle retrouvait ses amis, ou sa petite sœur Lyna, qui avait été répartie à Poufsouffle au début de l'année. D'autres fois, elle était simplement heureuse de profiter de sa solitude.

Depuis un certain temps, elle aimait de plus en plus la Botanique : cette matière qui, au départ, avait fait parti de ses préférées, avec les potions et l'astronomie, était sans doute passée en tête du classement ces derniers mois. Peut-être que depuis qu'elle s'était beaucoup attachée à Lapinou, la petite plante qu'elle gardait sur la terrasse de son dortoir et qu'elle allait voir tous les jours, elle avait une affection grandissante envers tout ce qui touchait aux plantes ? Elle adorait être en leur compagnie, les sentir avec elle, se sentait peut-être plus apaisée. En revanche, elle détestait au plus haut point qu'on l'interrompe, qu'on lui demande ce qu'elle faisait, quand elle restait immobile dans les serres ou sur la terrasse. Malgré l'aura calme qui s'échappait d'elle dans ces moments-là, elle essayait très souvent de ne pas crier aux gens de se mêler de leur oignons, et d'aller voir ailleurs si elle y était.

En ce dimanche où elle était plutôt d'humeur maussade, tout comme le temps pluvieux qui s'annonçait par les gros nuages présents dans le ciel, elle avait décidé de se rendre aux serres de botanique, avant de jeter son dévolu sur la serre du désert. Là-bas, le climat était chaud et sec, tout l'inverse de cette journée d'octobre, humide et fraiche. Et la brune préférait largement la chaleur au froid, la lumière à la pénombre, la sécheresse à l'humidité. Elle avait retroussé les manches de son pull bleu sombre quand elle était arrivée et avait accroché son manteau à sa taille, comme elle l'avait bien souvent fait chez les moldus quand elle était plus jeune. Ainsi vêtue, avec un pantalon noir, un petit carnet à la main posé sur un livre où le titre était caché, tenant un crayon à papier, elle se tourna vers l'Alihosty, tout en gardant ses distances, comme indiquait le petit panneau, puis elle s'installa confortablement au sol, gribouillant quelques petites choses sur son carnet : elle faisait un schéma de l'arbre qui était devant ses yeux. Ouvrant l'ouvrage qu'elle avait emprunté à la bibliothèque, qui n'était autre qu'une encyclopédie des plantes - pour la plupart magiques - elle chercha l'Alihosty dedans, avant de prendre en note des éléments et d'annoter sa petite reproduction. Concentrée, elle essaya de faire quelque chose de clair pour qu'elle puisse s'y retrouver plus tard, bien que pas tout à fait convaincue par son travail. Il lui manquait des éléments, et elle trouvait son dessin bien trop simpliste et un peu trop brouillon. Elle hésitait à recommencer, mais, prise d'impulsivité, elle arracha la feuille sur laquelle elle avait fait son travail, avant d'en faire une boule de papier qu'elle laissa glisser à côté d'elle, frustrée.