Sigmund sourit successivement aux deux garçons. Son expression se fait plus tendre encore quand son regard noisette se pose sur son petit-fils, occupé à distribuer ses offrandes.

Le jeune Chems Daley semble au comble de la surprise. Le sorcier ne comprend pas tout de suite ce qui cause tant de sidération chez l'adolescent avant de se souvenir qu'à ces âges-là, on oublie parfois que les « grandes personnes » ont une vie personnelle en dehors de leur lieu de travail.¹

Nana, dans son innocence enfantine, est le premier à réagir.

« Bah oui c'est papy ! T'as cru il s'appelait comment ? » Parce qu'évidemment à ses yeux d'enfant, son grand-père ne peut exister autrement que par leur lien de parenté. Nana finit par emprisonner dans sa main d'enfant une franche poignée d'autocollants et les dépose sur la table voisine, avant de grimper sur les genoux d'un Sigmund souriant.

« C'est bien mon petit-fils, » confirme l'homme qui n'a malheureusement que des souvenirs partiels de sa précédente interaction avec l'adolescent. « J'imagine que ça se devine assez bien à notre ressemblance. » Il ébouriffe gentiment les cheveux de l'enfant puis pose à nouveau son regard sur l'adolescent pakistanais. « J'espère que vous passez un bon séjour, jeune homme. Profitez bien ! »

Profitant d'un instant d'inattention de son grand-père, le petit garçon commence à vider un pot de peinture sur ses mains. Sigmund attrape aussitôt sa baguette et met fin au carnage en quelques gestes.. décidément, il laissera un sacré pourboire quand ils quitteront l'atelier. Estimant la conversation close pour le moment², il adresse un bref hochement de tête jovial aux deux jeunes hommes et se concentre sur le petit chérubin agité sur ses genoux.
______
¹ Sig' se souvient de Chems et de leur jeu ensemble, mais pas de la conversation sur la grand-parentalité.
² J'attendrai l'arrivée d'Elian pour poster à nouveau du coup !

BAD EAVEN -

FELIPE QUISPE - Correspondant de Bad

Cette journée au Chemin de Traverse touchant à sa fin avait été bien chargée pour Felipe et Bad qui venaient de s'asseoir sur l'un des bancs près de Dogweed & Deathcap. Après la tombola et la décoration du sapin avec Megan et Jwala puis un moment fort avec la famille Cooper lors de concoction de boissons chocolatées, les deux garçons avaient décidé de prendre une petite pause tous les deux. Bad, les coudes posés sur le dossier du banc, regardait le ciel en souriant.

« – Elle était vraiment sympa cette journée, hein ? Le garçon prit soudainement une mine plus triste. Enfin, si on oublie le moment avec la grand-mère d'Orphéa ...

– Sí, es une femme particuliar, répondit Felipe, le visage fermé.

– Mmmm, fut la seule expression qui sortie d'un Bad pensif. Rachel Cooper n'allait quand même pas gâcher les rares moments qu'il pouvait passer avec son correspondant. Le Serdaigle tourna la tête et observa de l'animation derrière la vitrine de la boutique. Tiens, ça te dit d'aller voir ?

– Jé té souis. »

En entrant dans la boutique, Bad vit de la buée apparaître sur les lunettes de Felipe mais celle-ci disparut instantanément dans une fine fumée grise. L'élève de Casadelespíritu avait dû les enchanter pour éviter ce type de désagréments.

Les deux garçons s'installèrent à une table libre et chacun d'eux se mit en projet de créer sa suspension de Noël. Pour Bad, elle prit la forme des retrouvailles, l'année précédente, avec Cadell, son petit frère. Deux silhouettes face à face, attachées par les mains, tournaient en ronde autour d'un sapin illuminé. Pour Felipe, c'était celle d'une ombre à forme humaine dont le visage était paré de motifs géométriques et floraux blancs et qui flottait au-dessus d'une silhouette féminine à la chevelure luminescente. Le péruvien n'expliqua pas à Bad à quel souvenir cela était lié mais étant donné la minutie et la concentration avec laquelle il œuvrait, nul doute que ce moment avait été d'une incroyable importance.

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Impuissant, Evelyn ne put que suivre son fils de ses yeux en fentes. L'énergumène s'était faufilé entre les arbres de Noël du stand jusqu'à disparaitre à l'intérieur de la boutique. Peut-être était-il parti en quête d'une graine de sapin à faire pousser mais, dans tous les cas, le grand sorcier se disait qu'Elian devrait forcément revenir vers lui lorsqu'il se rendra compte qu'il lui manquait mornilles et noises... Une révélation qui pouvait mettre hélas beaucoup de temps à arriver jusqu'à son cerveau. Face à ce rapide constat, Evelyn n'était visiblement pas serein : d'un coup de baguette magique très sec, le grand sorcier incita le barda à le suivre en s'excusant brièvement auprès des sorciers qu'il forçait à s'écarter sur son passage.

Elian n'était pas parti très loin, en réalité, il était resté bloqué sur les flocons de neige projetés par les lutins au-dessus d'eux. Heureusement, il n'y avait pas encore foule à Dogweed & Deathcap - et donc moins de dangers potentiels à éviter pour un papa anxieux. Ce dernier fit un pas en avant, tout de même bougon, et ôta son chapeau de sorcier pour épousseter la neige accumulée.

« Ma limite est presque atteinte, choisis une graine rapidement. Et pas trop grand le sapin ! » ordonna-t-il avec fermeté.

Elian cessa de feinter les lutins, posant ses grands yeux miroitants sur tous les coins de la boutique. Elle possédait une certaine atmosphère qui l'émerveillait à tous les coups, mais aussi l'arrosoir enchanté qu'il allait recevoir pour Noël...

« Je vais demander conseil au sorcier, fit Elian avec fierté, comme s'il venait de prendre une décision raisonnable pour une fois.
— Une bien bonne idée, oui... Une excellente idée ! »

Evelyn se décalait pour dissimuler complètement le modèle de l'arrosoir et, ce faisant, son attention fut progressivement attirée par les silhouettes qui occupaient une pièce attenante à la boutique. Une fête entre employés ? Le grand sorcier tendit l'oreille et comprit par le biais de son fils et ses (trop nombreuses) questions destinées au gérant de la boutique qu'un atelier créatif y était installé. S'il avait pu aplatir la paume de sa main contre son front, Evelyn l'aurait fait mille fois. C'était déjà trop tard, Elian revenait vers lui avec un immense sourire :

« Tu ne vas pas le croire ! On peut fabriquer une décoration pour le sapin, c'est tout gratuit en plus parce que je suis ✧ *:･ﾟun apprenti sorcier de Poudlard･ﾟ:*✧ ! » déclama-t-il en présentant un titre invisible avec ses mains.

Le grand sorcier se pencha vers lui, pressant.

« Je veux bien acheter un sapin mais-
— Un sapin ne s'achète pas, un sapin se fait adopter ! le coupa Elian, les sourcils froncés, comme personnellement affecté.
— Tu... Tu m'énerves. On fera toutes les décorations que tu veux à la maison, d'accord ? »

Elian secoua vivement la tête de gauche à droite, ce qui n'annonçait rien de bon.

« Ça ne va pas du tout, tu n'es pas dans l'esprit de Noël... Regarde ! »

Il détacha des petites clochettes de sa ceinture pour les accrocher à celle de son père qui restait visiblement trop déboussolé pour réagir.

« Voilà, et maintenant regarde bien. »

Evelyn restait sur ses gardes, s'attendant à tout et à rien, mais Elian se dirigeait tout simplement vers l'annexe de la boutique. Très bien, il venait donc de se faire avoir en beauté avec la diversion la plus stupide des mondes magique et moldu réunis. Secouant la tête comme pour balayer ce qui venait de se passer, Evelyn partit - comme toujours dans ce genre de sorties aux multiples distractions - à la suite d'Elian, sans savoir s'il devait réellement sévir pour rentrer à Lavernock. Curieusement, il se buta à son garçon qui était resté immobile au pas de la porte.

« Tu sais quoi, j'ai changé d'avis, on devrait rentrer tout de suite. Tout de suite ! » pressa Elian en essayant de le repousser vers la boutique.

Son père se sentait rassuré à l'entente de ce soudain - et inespéré - revirement de situation, mais il était surtout très curieux à l'idée de connaitre ce qui l'avait provoqué.

« Sig..? sourit-il à travers sa barbe en reconnaissant le sorcier affairé près de l'une des tables de travail. Et notre Mini-Sig national, bien entendu ! »

Voilà une vision qui pouvait lui faire oublier un moment l'enfer qu'Elian lui faisait vivre sur le retour du Chemin de Traverse. Ce n'était pas du tout une surprise de retrouver les Charleston ici, Sigmund trempait toujours dans les meilleurs affaires pour occuper les enfants. Il avança, poussant sans effort son garçon sur la scène que ce dernier avait souhaité éviter - il en savait la tendre raison. Le bambin fut soulevé de sa chaise pour finir calé sur le bras du grand sorcier. Elian éprouvait toujours beaucoup de mal à partager Sigmund avec le véritable héritier des Charleston, ce n'était pas un secret.

« Ouf, il a bu beaucoup de lait ce petit chou ! Regarde ça Elian, comme il a encore poussé ! »

Elian approcha, sonné comme si les Joncheruines lui avaient réservé une attaque surprise. Pourtant, il était content de retrouver Chems et son correspondant Qaasim après les avoir laissés sur le Chemin de Traverse dès leur arrivée en Portoloin - c'était comme si son père l'avait autorisé à profiter de ses amis comme tous les autres étudiants de Poudlard. Il était aussi content de découvrir cet espace jusqu'à présent inconnu dans cette boutique qu'il affectionnait tant. Et puis il était évidemment très content de revoir son tonton Sig. Mais un nuage noir dans sa vision périphérique obscurcissait tout ce tableau. Il portait plusieurs titres... Le chou qui buvait du lait, le bébé mignon qui ressemblait à présent à un enfant minuscule et toujours mignon, le véritable héritier des Charleston : Jonathan "Nana" Charleston !

Son père avait détaché l'une des clochettes fixées à sa ceinture pour la tendre au parfait poupon. Heureusement, Elian n'était possessif que de son tonton et pas vraiment de ses propres biens. Tout en se dirigeant vers Sigmund pour lui faire un câlin - il ne pouvait pas s'en empêcher -, il observa la réaction de son Némésis avec une curiosité affichée : le jeune sorcier aimait bien quand les privilégiés qu'il ornait parfois de clochettes réagissaient bien. Son père finissait toujours par s'en débarrasser : c'était alors un méchant. Sa crapaude - qui dormait toujours dans son terrarium non loin d'eux - aimait bien son collier orné d'une clochette : c'était une gentille. Charlotte Dwight lui avait offert ces clochettes : c'était une gentille fée Clochette. Il n'était pas encore sûr pour ses copains de dortoir car il était possible qu'ils n'aient pas encore remarqué les clochettes enfouies dans leurs malles. Mais puisqu'elles devaient sûrement y rester cachées : ils étaient par voie de conséquence des gentils aussi. Si l'Enfant refusait la clochette, il n'y avait plus d'espoir d'entente.

Elian entraîne son papa à l'intérieur de la boutique, évite de peu de se faire spoiler son cadeau de Noël et découvre l'existence de l'atelier créatif ! En rejoignant l'arrière-boutique, il cherche à faire demi-tour par réflexe pour éviter le cher petit-fils de @Sigmund Charleston mais son père aperçoit son ami - ce qui lui fait abandonner tout espoir de fuite. La présence de @Chems Daley et de son correspondant Qaasim lui apaise cependant le cœur, tout comme la découverte de cet espace encore inconnu de sa boutique préférée. Il se concentre sur le "test de la clochette", profitant du fait que l'Enfant soit aux prises de son père pour demander un câlin à son tonton ö

- Du jardinage ? J'sais bien qu'on a cours de botanique, mais... y'a des techniques magiques pour jardiner ? questionna Lyna, intriguée. Genre, des outils qui font des trous dans la terre tout seuls ? Ils vendent aussi des plantes, du coup ?
Ellana rigola intérieurement aux questions de sa sœur. Elle n'avait pas la réponse pour les outils, elle-même trop nouvelle dans le domaine bien qu'aimant bien plus la botanique que sa jeune sœur. Peut-être qu'Erin aurait la réponse, elle qui avait un père botaniste ? Même si elle n'était pas non plus totalement sûre que le père de son amie lui parle souvent de son travail, et surtout, des outils de "jardinage" qu'il utilise.
C'était drôle de voir le manque de connaissances de sa sœur, même si elle-même ne pouvait pas prétendre en avoir beaucoup plus. Mais surtout, on voyait sa curiosité débordante. Avec cette dernière qualité, elle aurait pu être répartie à Serdaigle, mais sans doute n'était-elle pas assez raisonnable et calme ? Quoi que, lire un livre de temps à autre ne lui faisait pas de mal, bien qu'elle préfère courir dehors. Sans doute que son enthousiasme, sa gentillesse, sa bienveillance et sa naïveté l'avaient conduite à Poufsouffle.

- J'vais faire un bonhomme de neige qu'on avait fait avec Lyna y'a quelques années, avant qu'on ne connaisse la magie, répondit-elle calmement à son amie, quand celle-ci lui posa la question au début de l'atelier.
- Tu dois pouvoir prendre tout c'qu'il y a non ? 'Fin moi, j'ai pas vu de restrictions, et du moment qu'tu prends pas tout, ça va non ? enchaîna la blonde promptement, ne laissant pas le temps à sa sœur de répondre. Et moi, j'crois qu'j'vais faire une boule où j'vais peindre une baguette magique dans une chaussette, pour représenter l'moment où j'ai r'trouvé Ellana aux vacances de Noël y'a deux ans ! Erin, tu veux faire quoi du coup ?

Emballée par son idée de représenter le bonhomme de neige fait sans aucune magie, et sans même la connaissance de cette chose étrange - lui pointant du doigt qu'elle ne pourrait jamais tout savoir et qu'il y aurait toujours des secrets bien gardés - la plus âgée des trois filles était allée chercher trois petites rondelles de bois de tailles différentes, une pour chaque partie du corps de son œuvre et de la peinture blanche, avant de se mettre au travail pour peindre les rondelles. En attendant que son œuvre sèche, elle avait commencé à chercher des paillettes, pour pouvoir représenter l'écharpe et les boutons en couleur, avec peut-être quelques points de colle. A présent, il fallait qu'elle trouve de quoi lui faire un chapeau, une carotte, et elle rajouterait peut-être une petite fleur sur le chapeau, pour faire une pointe de personnalisation.

La question posée par Lyna me fait me souvenir des moments que je passais dans les serres familiales lorsque j'étais enfant. En réalité, je passais surtout mon temps à observer les plantes et à les dessiner qu'à regarder mon père et les employés travailler.
- euh... en fait, j'sais pas trop... mais j'pense qu'il doit exister des sorts spéciaux pour les plantes... p'être qu'on les étudiera plus tard en Botanique ou en Sortilèges... ou alors, faudrait poser directement la question au prof...
A propos des articles vendus dans la boutique Dogweed & Deathcap, je pouvais au moins donner une réponse plus précise, puisque j'avais déjà fait une visite de la boutique en août dernier.
- Y'a surtout des plantes qui servent d'ingrédients de potion, comme du dictame ou des orties séchées... mais y'a aussi des plantes décoratives. En fait, j'suis v'nu en aout. J'y ai croisé l'infirmier d'l'école d'ailleurs. Et j'en ai profiter pour acheter un transplantoir et une paire de cache-oreilles. Va falloir que j'rempote "Rosalia" au printemps..., la dernière phrase est dite d'une voix plus basse.

Dans l'atelier, les deux sœurs m'expliquent ce qu'elles comptent réaliser comme décoration. Lorsque la plus jeune me demande ce que je compte faire, je rougis légèrement, un peu génée.
- euh... ben... en fait, c'est pas un souv'nir passé que j'vais faire... mais un actuel... J'voudrais faire à chacune une boule de Noël en souv'nir de cette journée partagée toutes les trois ensemble... Vous trouvez ça bête ?, demandais-je sans oser les regarder.

- Pas grave si tu sais pas, répondit la blonde. Tu peux pas tout savoir non plus ! J'suis désolée de poser autant de questions, continua-t-elle. Pourquoi est-ce qu'ils vendent des cache-oreilles ? Ce s'rait pas plutôt dans les boutiques de vêtements ? demanda-t-elle, intriguée. En quoi est-ce qu'un cache-oreilles pouvait avoir un rapport avec la botanique ?
- On étudie les mandragores en troisième année, et ses cris peuvent être dang'reux, donc c'est pour s'protéger les cache-oreilles, lui répondit sa grande sœur, qui avait par ailleurs beaucoup aimé ce grand chapitre sur cette plante - et heureusement pour elle, puisqu'ils n'avaient presque que fait ça en botanique depuis le début de l'année, à part en décembre où ils avaient entamé un nouveau thème de l'année sur les plantes toxiques et hypocrites.
- C'est étrange, une plante qui crie... murmura pensivement Lyna.
- J'pourrais t'aider à rempoter Rosalia, s'tu veux. J'aimerais bien mettre Lapinou dans la serre pour l'hiver au moins.
- Rosalia et Lapinou, c'est vos plantes ? demanda la plus jeune, question à laquelle sa grande soeur acquiesça d'un léger mouvement de tête vers l'avant.

L'atelier commencé, Ellana attendait avec impatience de savoir ce que souhaitait faire Erin. Son idée à elle était peut-être un peu étrange, mais elle s'en moquait bien : tout se comptait pour elle en cet instant était de s'amuser et d'avoir des bons souvenirs de cette journée de fin décembre. Elle accrocherait sans doute la décoration qu'elle allait faire sur son sapin, bien qu'elle doutait fortement que celui-ci ne soit pas ravagé par une petite chatte du nom de Lojae. Par ailleurs, celle-ci avait été un peu oubliée, endormie dans un sac - resté entrouvert - de sa maîtresse, au milieu de ses vêtements. Cette dernière avait bien du mal à l'enfermer dans une cage, pas à cause de l'animal mais plutôt car elle ne supportait pas de voir des créatures enfermées.

- Mais c'est trop sympa, comme idée ! répondit doucement Ellana, ne voulant pas qu'Erin se sente gênée. C'était étrange de voir son amie avec les joues rouges, quand d'habitude, c'était elle qui rougissait beaucoup.
- J'suis d'accord, j'adore ton idée ! Puis c'est pas très grave si c'est pas un souvenir lointain... enchaîna Lyna.

La brune s'en alla donc à son activité, plein d'idées fleurissant dans sa tête. Finalement, elle n'accrocherait pas son bonhomme de neige sur le sapin mais plutôt dans sa chambre. Ses parents laissaient sa chambre telle qu'elle la laissait à chaque fois qu'elle partait à Poudlard, ceux-ci ne voulant pas faire de mauvaises surprises à Ellana. Pourtant, elle n'était pas sûre que ce soit aussi le cas de Lyna, celle-ci dormant avec le plus jeune de la famille. Leur modeste maison n'avait que quatre chambres, et l'ainée était la seule à ne pas partager la sienne, bien que ça ne l'aurait pas dérangée de le faire avec la blonde.
Elle avait badigeonné de peinture blanche trois petites rondelles de bois, et avait pris quelques paillettes, pour faire les boutons et l'écharpe. Elle ne voulait pas en mettre sur la peinture pas sèche, bien que ça collait, car elle avait peur que ce soit moins beau qu'en mettant de la colle. En revanche, elle n'était pas non plus tout à fait convaincue pour faire l'écharpe avec ça... N'y avait-il pas des petits morceaux de laine ? En trouvant des mauve, la jeune fille décida de les prendre. Tant pis pour le rose, c'était déjà bien ainsi ! Cependant, il restait un ou deux points obscurs, pour le chapeau, surtout. Elle ne savait pas comment s'y prendre, et hésitait à mettre de la peinture, de peur de tout gâcher. Au pire, est-ce que si elle faisait une petite couronne de poinsettia, ces jolies petites fleurs de Noël, ça le remplacerait ? Sans doute, et c'était une bonne idée pour personnaliser un peu son œuvre. Et pour la carotte, elle la dessinerait avec une peinture orange, normalement, ça ne devrait pas trop poser de problèmes.
Elle continua donc son travail, contente d'elle et de ses idées.

Lyna, quant à elle, avait certainement commencé à peindre sa boule, ou du moins, à tracer les contours de la forme qu'elle voulait faire, mais la brune, trop concentrée sur son propre travail, ne regardait pas celui de sa cadette.

Lyna était un étrange mélange, avec un côté curieux et un côté gourmand. Apparemment, c'est ce dernier qui avait du la conduire chez Poufsouffle. Cette pensée me fait sourire. J'étais heureuse d'avoir fait la connaissance de la petite sœur de mon amie.
- Dis-moi, Lyna... l'Choixpeau..., il aurait pas hésité un peu pour ta répartition ? Parc'que t'aurais fait une bonne Serdaigle, j'pense ?, lui demandais-je avant de me retourner vers l'ainée pour voir sa réaction.
Et en parlant de plantes, la petite blonde n'était pas au bout de ses surprises.
- Attend de voir "celles qui sautent" et "celles qui cognent" ! Là, tu verras qu'les plantes magiques sont... ben magiques !, dis-je en terminant ma phrase dans un grand éclat de rire. euh... c'sont nos plantes. La mienne est dans la serre n°6 depuis presque un an., répondis-je à la dernière questions de Lyna.


Je venais d'expliquer ce que je voulais faire comme décoration et j'étais un peu angoissée en attendant leur réaction. Allaient-elles trouver mon idée idiote ou allaient-elles être touchées que je considère cette journée comme un moment inoubliable...
- Oh ! Merci... Allez, on s'y met alors ! , dis-je avec entrain suite à la réaction plus que positive des sœurs.

C'est ainsi que je pars à la recherche de ce dont j'ai besoin : deux boules de couleur bleue et une doré, à défaut de vrai jaune, de la peinture bronze et noire et un pinceau très fin pour écrire.
Ce que je compte faire n'est pas trop compliqué, mais va exiger de la minutie pour tracer des lettres de manière régulière et sans trembler. Afin de me faciliter la tâche, j'essaye de prendre les plus grosses boules possibles. Ainsi, j'aurais plus de place pour écrire.
Une fois le matériel rassemblé, je me trouve un coin à peu à l'écart, pour plus de tranquillité.
Attrapant la boule dorée, je trempe le fin pinceau dans la peinture noire et je me mets au travail

« L'autotollant s'écrase sur la boule et pouf, paillettes et là ça colle, ça brille t'as vu ? Et pis la peinture moi je mets là comme ça c'est bien, pis après encore toto-collant ! La boule elle est comme toi papy elle est pleine paillettes ! Eh t'as vu papy comme c'est joli ! Il est gentil monsieur du magasin de donner les autotollants. » Et en plus de bavardages que de gestes, tout doucement la seconde décoration de l'enfant prend forme et se dessine plus précisément en un amas de couleurs vives, dépareillées et dénuées de tout sens pour un regard adulte. Mais aux yeux du grand bambin, c'est toute une merveille qui s'est façonnée sous ses doigts et son grand-père en est comme toujours immensément fier.

« TONTONTONTONTONTONTONTON ! » mitraille le bambin en réponse à une voix bien familière. Le regard de Sigmund suit celui de son petit-fils pour se poser sur son meilleur ami. Ça c'est une sacrée surprise, ce n'est pas vraiment le genre de lieu où l'on s'attend à trouver Evelyn Kernac'h. Sigmund laisse volontiers son ami s'emparer du bambin qui tendait avec force les bras pour réclamer un gros câlin. Le sorcier penche légèrement la tête, à la recherche de la petite tête blonde qui est forcément présente -il n'y a qu'Elian pour parvenir à traîner son père dans un endroit pareil. Évidemment que son petit bichon d'amour est là ! l'adulte adresse un tendre sourire à l'adolescent, prêt à réceptionner un câlin bienvenu. Il serre avec force le garçon contre lui et profite de la proximité pour planter un gros baiser sur sa joue, se fichant bien de chatouiller ce dernier avec les poils de sa moustache. Bientôt, il pourra voir son petit sucre presque tous les jours -Merlin ce qu'il a hâte de lui annoncer ! S'il a pu en parler brièvement avec Evelyn, la nouvelle n'en reste pas moins terriblement récente : Elian n'est à priori pas encore au courant. Voir l'adolescent quotidiennement sera une douce consolation après un éloignement inévitable avec Nana.

« Par quelles menaces a-t-on réussi à te faire prisonnier de ce marché de Noël aux mille merveilles, mon cher Evelyn ? » taquine gentiment Sigmund.

Nana confortablement installé dans les bras de son tonton se saisit de la petite clochette avec un émerveillement aussi enfantin que sincère. Il la laisse au creux de sa petite main potelée ouverte, bouche bée comme si on lui avait offert le plus joli des escargots ou un gros gâteau recouvert de crème.

« C'est trop joli ! » Il referme soudainement le poing et tend ses deux bras vers Elian, suppliant. Son regard se fait un peu pressant -maintenant que l'adolescent a quitté les bras de son papy et que lui a dit bonjour à tonton, c'est au tour du Poufsouffle d'avoir un câlin de Nana ! « Je veux Elian ! » au cas où ce dernier n'aurait pas encore compris le message. Le regard de l'enfant se met à pétiller. « La cochette c'est pour Elian, et moi d'abord j'ai des cadeaux pour toi aussi ! J'ai vu Maman Nél qui veut des pièces pour des cadeaux, et moi c'est pour toi j'ai pris parce que moi je t'aime gros comme un troll des montagnes ! » Et zut, Sigmund n'a pas encore eu le temps de trier les bonbons pour ne conserver qu'une petite sélection pour son filleul... Evelyn va tirer la tronche.

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@Elian Kernac'h et toujours à côté, @Chems Daley

Les achats de dernière minute était prenant, le compteur aux fesses, Alaska avait l'impression de ne faire qu'acheter pour acheter. Rien ne l'intéressait vraiment, rien ne sortait du lot et n'était à son goût. Tout lui paraissait ordinaire et sans âme, mais c'était loin d'être l'esprit de Noël, habituellement elle aimait offrir des cadeaux utiles et marquants... Les vitrines étaient banales, jusqu'à ce qu'elle passe devant celle de Dogweed & Deathcap et son atelier des décorations. C'était ce qu'il manquait à son panier, un véritable cadeau personnalisé, fait maison. La jeune fille avait laissé son frère discuter avec les anciens élèves de Poudlard, ils se remémoraient les souvenirs de leur scolarité, leurs exploits, leurs aventures, et leurs bêtises bien entendu. Penser à quitter cette école lui procurait toujours un léger pincement au cœur, qui s'intensifiait à chaque fois qu'elle se rapprochait du moment où elle passerait ses ASPICs et qu'elle plierait sa valise pour la dernière fois. Plus que deux ans.

La jeune fille venait de s'enfoncer dans l'arrière boutique en suivant les indications, mais ce fut le bruit des discussions qui la guida jusqu'à l'atelier. Elle s'immisça parmi elles pour trouver une place de choix, proche du matériel décoratif.

« Bonjour tout le monde ! » salua-t-elle naturellement, en reconnaissant de nombreux visages.

Pour sa décoration, Alaska n'avait pas vraiment d'idées précises, elle faisait confiance à sa créativité qui se manifestait lorsqu'elle assemblait les couleurs et les formes. Il ne manquait plus que cet élément déclencheur : une phrase, un son, un évènement...

Je n'ai pas forcément osé me joindre à vos discussions, mais je serais ravie d'en faire partie. Toute personne extérieure est également libre de se joindre à moi !

Lyna aurait fait une bonne Serdaigle, selon Erin. A vrai dire, Ellana comprenait le point de vue de son amie, mais en réalité, à part sa curiosité plus que débordante, la petite blonde n'avait pas tellement un caractère associé aux valeurs de la maison des Bleus. Certes, elle aimait bien travailler, mais seulement de temps à autre, pareil pour la lecture : elle ne pouvait pas tenir longtemps en place, sans avoir envie de se défouler et de bouger partout. Et sa sagesse était bien basse... tout comme sa réflexion. La jeune Poufsouffle préférait agir avant de réfléchir, ne consacrant finalement que très peu de temps à la réflexion.
- Mmh... à part la curiosité, j'ai pas trop l'caractère pour aller à Serdaigle. J'crois qu'Poufsouffle me convenait mieux... commença la blondinette avant de faire les yeux ronds quand la rousse lui annonça que des plantes sautaient. Elle n'aurait jamais imaginé ça ! J'suis surprise... répondit-elle en riant à la suite de l'amie de sa grande sœur. Le monde de la magie ne cessait de l'étonner, depuis qu'elle l'avait réellement découvert...



Ellana était concentrée sur son travail, qui prenait petit à petit forme. Elle visualisait parfaitement ce qu'il lui restait à faire, et cette capacité à imaginer les choses l'aidait souvent. Pour les sortilèges, ce n'était qu'un atout de plus, bien qu'elle ait d'autres difficultés, qu'elle essayait d'estomper. Ses principaux problèmes venaient de la maîtrise des émotions car la brune se laissait trop souvent emporter par ce qu'elle ressentait. C'était un peu étrange, étant donné qu'elle pensait beaucoup également... Et que le combat était parfois rude entre la pensée et les émotions !
Terminant en une quinzaine de minutes supplémentaires son bonhomme de neige en bois - même si la peinture n'était pas encore tout à fait sèche partout -, elle était plutôt contente du résultat obtenu. Evidemment, ce n'était pas comme dans sa tête, mais elle ne s'attendait pas à pouvoir reproduire ce qu'elle imaginait, consciente qu'elle n'avait pas les talents nécessaires.

- J'ai terminé et vous ? demanda-t-elle en laissant son œuvre sécher et en regardant où elles en étaient.
- Presque pour moi ! s'exclama Lyna, qui avait toujours été habile en travaux manuels. Ses petits doigts agiles maniaient les pinceaux avec habitude et facilité. La blonde avait souvent dessiné et peint, depuis que sa grande sœur était à Poudlard, redécouvrant cet art qu'elle trouvait à présent merveilleux, bien qu'elle l'ait un peu mis de côté avec sa propre rentrée. Mais nul doute qu'elle aurait toujours des tâches de peinture sur les doigts pendant les vacances !