Commençons par le commencement.

Parents.
Richard Beaubois était un homme qui n'avait qu'une passion dans la vie: la biologie. Tout son cursus y avait été dévoué si bien qu'il décida de quitter la France en mettant en pose sa carrière de chercheur pour se consacrer à sa passion: l'étude des organismes dans leur milieu naturel. Il avait pour cela voyagé jusqu'en Amérique pour voir de lui même quelles merveilles d'évolution la nature avait pu produire. Mais pour un moldu, le potentiel danger que pouvait représenter l'ensemble des organismes dont il ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer l'existence était absent, selon lui. Faudrait-il s'étonner qu'il eut frôlé la mort ? Pas vraiment. Mais sa vie, il le devait à une jolie sorcière britanique: Meghan McKenzie. Cette sorcière passionnée était acharnée. Elle avait en commun avec le moldu une passion pour la découverte, mais en différence, des armes pour lutter des dangers de la nature: la magie. Aussi, alors qu'elle profitait de sa vie, voyageant par delà les mers, récoltant à chaque endroit de nouveaux souvenirs pour sa serre, elle dut tomber sur un moldu. Bien sûr, l'homme ne lui inspira pas tout de suite ne serait-ce qu'une once d'attirance (surtout aux bras avec des lianes étrangleuses) mais, en essayant de protéger le secret d'un monde qu'elle affectionnait, elle découvrit un amour pour un être ayant bien un cœur. Un être sans racine, sans feuilles, sans fleurs. Qui plus est, un moldu.

Bien oubliété, les deux passionnés se côtoyèrent. Ils s'aimaient, et décidèrent rapidement de fonder une famille. Peut-être un petit peu trop rapidement. La sorcière, une née-moldue elle-même, n'avait jamais eu la chance d'être acceptée par sa famille telle qu'elle était. Elle était seule, et s'était habituée à cette solitude pour ne compter que sur elle même. Devoir risquer de perdre ce qu'elle avait pour révéler cette magie était trop effrayant. Ils vivaient en moldu, du moins d'apparence. Quand elle partait pour travailler, elle rejoignait sa serre, isolée du monde non-magique et vivait pleinement la vie qui était la sienne. Une vie de sorcière.

Archie est né. Suivit de son petit frère, trois ans plus tard. Archie aimait sa vie de prétendu moldu. Il jouait aux jeux-vidéos des nuits entières, faisait du sport avec ses amis moldu, regardait des séries, des films, lisait des manga... Sa vie était satisfaisante. Pourtant, il était évident qu'il n'était pas comme les autres enfants du village. Des phénomènes étranges se produisaient quand il était dans les parages. Des animaux lui obéissaient sans qu'il les dresse, ou parfois le temps changeait brusquement sans qu'on sache pourquoi. Il devenait de plus en plus évident pour sa mère qu'elle ne pourrait cacher cette nature très longtemps. Elle trouvait toujours des excuses pour expliquer ces phénomènes, si bien que Mr Beaubois crut bien souvent qu'il devenait fou. Cependant, l'entrée à Poudlard d'Archie devenait imminente et il fallait réagir.

11ème anniversaire.

Archie ouvrit lentement un œil. Un bruit l'énervait depuis une bonne dizaine de minutes. Un claquement répété contre sa fenêtre dont le vinveau d'intensité sonore ne faisait qu'augmenter avec le temps. Il soupira d'une voix rauque. Il était sensé être en week-end aujourd'hui. Si jamais c'était bien le jour. Il ne savait plus trop. Il se souvenait vaguement s'être tiré de son clavier sur lequel il s'était endormi, pour s'être blotti dans son lit. Il n'avait, de toute évidence, pas beaucoup dormi. Des cernes lui creusaient les yeux, des yeux à demi clos pressés de se recoucher. Il se leva avec difficulté, comme de longs bras de couvertures voulaient le garder prisonnier de ce lit si confortable, puis, un pas après l'autre, alla ouvrir la fenêtre. Le soleil lui piquait yeux en illuminant ses tâches de rousseur et ses mèches rebelles.

Il y avait à sa fenêtre un hibou. Il voyait des hiboux de temps en temps venir se poser prêt du jardin, mais sa mère semblait toujours essayer de les éloigner de la maison, comme ci ceux si étaient porteurs de maladies ou de mauvaise nouvelles. Cette fois, c'était à sa fenêtre que le hibou était perché. Achie donna quelques coups forts sur sa fenêtre pour effrayer l'animal mais rien. Il restait là, fier, comme si il était à son poste. Archie regarda l'animal plus attentivement puis -il se frotta les yex pour être sûr de ce qu'il voyait- vit une lettre attachée à sa patte gauche. Il ouvrit la fenêtre, regardant l'animal avec un mélange de scepticisme et d'agacement.

« Ils connaissent pas la poste tes propriétaires ? Demanda-t-il avec mauvaise humeur. »

Le hibou eut un hululement outragé mais ne cilla pas. Avec un soupir, Archie délia la lettre accrochée à la patte du hibou puis referma la fenêtre d'un claquement sec. Il se jeta sur son lit, et ouvrit cette missive. Encore une fois, il pensait ne pas être réveillé. La lettre parlait d'un prétendu collège de sorcellerie, de fourniture scolaires à acheter, de magie. Archie laissa tomber la lettre sur le sol avant de lui-même se laisser tomber sur son lit. Pour avoir déjà essayé les RPG, il savait que le monde sorcier, lutin ou mages ne l'intéressait pas. C'était sûrement un club de nerds fanatiques qui allaient jusqu'à dresser des hiboux. Les gens sont passionnées de nos jours n'est-ce pas ? Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser que cette lettre ne présageait rien de bon.

Lorsqu'il descendit prendre son petit déjeuné un peu plus tard, la lettre fourrée dans une poche de son sweat, il sentit une odeur alléchante à souhait. Une odeur de tarte à la citrouille. Alors que son père l'étreignait en lui souhaitant un joyeux anniversaire, sa mère semblait bien plus tendue. Elle lui souhaita, les dents serrées, comme si une tempête allait abattre sur la maison à tout moment. Alors qu'il buvait son café, il sortit la lettre et leur raconta le réveil qu'il avait subi. Tandis que son père écoutait avec attention, sa mère arborait un visage sombre. Elle prit place à table dans un geste presque théâtral en regardant son fils comme si elle allait lui annoncer la pire des nouvelles possibles. Elle sortit de sa manche d'un morceau de bois qu'elle posa soigneusement sur la table et fit s'assoir le père d'Archie face à elle. Elle était seule, face à eux.

« Mon fils. Peut-être que j'aurai du m'y prendre plus tôt. Il y a des choses que tu dois savoir sur ta mère. Et toi aussi... chéris. Dit-elle en tournant vers son mari une tête de quelqu'un s'apprêtant à faire quelque chose de très désagréable. Cette lettre dit la vérité. Je suis une sorcière et tu as, toi aussi, des dons de magie. Elle fit un geste pour faire taire son mari et son fils qui s'apprêtaient à la couper avec un rictus amusé. Je vous l'ai caché car, je n'étais pas sûr que tu sois prêt à affronter cette partie de ma vie, mais je me rends compte que j'aurai du le faire plus tôt. Conclu-t-elle en fixant son mari. »

Alors que le mari et le fils commençaient à rire, elle prit le bout de bois posé sur la table, l'agita d'un geste ample et transforma la cafetière posée entre eux en un gros chat blanc. Les rires se turent. Archie regarda le chat, sa mère, son père puis sa tasse avec l'impression qu'on avait mis quelque chose dedans.

Archie était perplexe. Cela faisait bientôt 1 mois qu'il n'avait pas été en cours. Un mois également que son quotidien avait subi quelques nouveautés. Peu de temps après la lettre, son père partit. Il disait qu'il devait réfléchir, sûrement à propos de 13 années de mensonges. Archie lui était à la maison et s'instruisait.
Il s'était toujours plus ou moins attendu à ce que ses parents cessent de se côtoyer. De part leurs caractères si différents, des troubles que leur couple a pu endurer. Il s'était même demandé quelle mouche avait bien pu les piquer pour qu'ils décident de se marier. Sa mère, d'ordinaire souvent absente semblait toujours cacher quelque chose, et son père avait toujours soupçonné qu'elle lui ait taillé les cornes. Mais que cette fin arrive comme ça, Archie ne l'avait pas vu venir.
Durant ce mois sans école, il avait découvert l'utilisation d'un nouveau meuble de sa maison. Dans une pièce toujours inoccupée qui faisait office tantôt de bureau, tantôt de chambre, il y avait une vieille armoire dont il n'avait jamais trouvé la clé. Quand son père fut parti, la mère d'Archie l'emmena dans la pièce, déverrouilla l'armoire d'un coup de baguette et fit signe à Archie de s'engouffrer dedans. Au début réticent, étant persuadé que sa mère avait peut-être intégré une sorte de secte ou je ne sais quoi (abus d'histoires d'horreur sur youtube), il entra finalement dans l'armoire et en sortit quelque secondes après.

Lorsqu'il en sortit, il dut se frotter les yeux pour bien voir ce qu'il croyait voir. Il était dans une immense verrière en forêt. La pièce était grande, un mélange d'odeurs exotiques lui chatouillait le nez. Il y avait ici des dizaines de plantes toutes plus extravagantes les unes que les autres: il semblait flotter dans les airs des sortes de gros nénuphars recouverts d'écailles aux reflets métalliques. Des fleurs grimpant sur les mûrs semblait se contracter puis se relâcher dans un bruit d'éternuement en répendant des parfums attirants, des espèces de champignons semblaient bouger depuis leur pied comme s'ils dansaient. Le plus étonnant était le fait que certaines plantes semblaient être entourées par une sorte de bulle de savon géante, plus ou moins opaque. Archie observait tout cet endroit d'un regard mélangeant étonnement et enthousiasme. Ce lieu semblait tiré d'un filme de science fiction.

Quand dans un "crac" sonore, sa mère apparut derrière lui, il ne put s'empêcher de sursauter. Au fils du moi précédent, elle avait semblé être libérée d'un poids qui lui pesait, elle-était moins tendu qu'elle ne l'avait été. Elle ne s'était pas excusée de lui avoir menti. C'était comme ça, c'est tout. Archie ne savait pas s'il devait lui en vouloir ou pas. Elle avait inondé sa chambre de nouveautés comme pour distraire son attention avec toutes les choses qu'il avait à découvrir. Elle lui avait offert un balais volant (un peu cliché au goût d'Archie), des livres sur la magie, des friandises toutes plus étranges les unes que les autres, mais aussi des choses plus normales et plus ciblées comme de nouvelles pièces pour son ordinateur, la suite d'une saga littéraire qu'il affectionnait et même un chat. Un chat aux oreilles plus grandes que la moyenne, qui levait toujours le menton comme si il avait une raison de se sentir supérieur. Il l'adorait déjà.
Toujours est-il qu'Archie apprit de nombreuses choses sur sa mère. Tout d'abord, celle-ci ne travaillait pas chez un fleuriste mais était bien botaniste. (cela semblait même évident à la vue de cette pièce.). Elle avait donc étudié à ce fameux collège, "Poudlard" et avait été envoyée dans la maison Serdaigle. De ce qu'il avait compris, les élèves étaient répartis dans quatre maisons, sortes de clans ou de classe et apprenaient là bas tout ce dont ils avaient besoin de savoir quant à l'utilisation de la magie. Le collège était en interna et toute machine y était embrouillée. Il avait cru comprendre que ce collège était une obligation mais ne s'en était pas offusqué.

En réalité, il avait toujours eu de grandes facilités pour les matières qui l'intéressaient, surtout les mathématiques. Il prenait plaisir à travailler quand il savait ça valait la peine, que c'était utile, dans son intérêt mais là, il allait étudier toutes sortes de choses qu'il n'avait jamais envisagé: potions, métamorphose, sortilège... Il était curieux de voir ce que cette nouvelle perspective avait bien à lui offrir, et surtout de savoir pourquoi lui et sa mère étaient si différents de ce qu'elle a appelé "moldu". De surcroît, il était impatient d'apprendre à maîtriser cette force qui faisait de lui quelqu'un de spécial. Il avait su qu'il y avait quelque chose de pas net chez lui, de part tout les évènements étranges qui se produisaient quand il était en colère, triste, ou heureux. Maintenant il savait: il était un sorcier. Archie Beaubois, mage.

Dans l'année.

Archie était en permanence en attente. Il devait intégrer Poudlard à la prochaine rentrée, puisqu'il fallait avoir 11 ans au moment de la rentrée, et que son anniversaire était en septembre. Chaque mois de plus passé à étudier dans son collège "moldu" lui avait paru vide de sens. Il avait donc conclu avec sa mère -il l'avait en réalité fait chanté- qu'il pourrait profiter de se temps passé à la maison pour rattraper le retard en matière de magie qu'elle lui fait fait accumuler.

Archie ne passait pas beaucoup de temps avec sa mère malgré tout son temps libre pour plusieurs raisons. La première étant qu'il ne lui faisait plus confiance. Elle avait essayé de racheter son affection, mais cette tentative honteuse à ses yeux n'avaient poussé Archie qu'à l'ignorer purement et simplement. Il ressentait certes un certain ressentiment, mais après quelques réflexions, il conclut que l'envie insatiable de sa mère de regagner son amour était une caractéristique dont il devrait profiter. Il testait les limites de ce qui était possible, dangereux, moralement répréhensible. Il lisait énormément, au point où son ordinateur commençait à prendre la poussière. Tandis que les livres sur l'histoire de la magie l'avaient vite ennuyés, il persévérait pour essayer de comprendre tant bien que mal quelles genres d'institutions régissaient les gens comme lui. Il avait lu les livres de métamorphose, sur les créatures magiques, les sortilèges, et la botanique. Pour cette dernière discipline, sa mère avait encore une fois tenté une approche. Elle rédigeait elle-même un livre sur cette discipline, et il était vrai qu'une fois entré dans sa grande verrière, on ne pouvait douter de ses capacités.

Avec une grande variétés de plantes, mais aussi de livres spécialisés sur les plantes et leur utilisation dans des domaines très variés, il n'avait aucune excuse pour ne pas être exceptionnel en botanique. D'ailleurs, une des seules choses qu'il devait faire afin de pouvoir rester tranquillement chez lui, était de préparer une fois par semaine une sorte de bouillon de multiples ingrédients dans un gros chaudron posé dans l'âtre d'une cheminée. Pour cela il devait suivre à la lettre une recette écrite semble-t-il par sa mère à la main. Elle avait été raturée par endroit et le parchemin présentait plusieurs tâches. Chaque étape était détaillée à l'extrême, allant jusqu'à préciser la bonne méthode pour découper des rhizomes. En réalité, cette potion était comme une soupe et il était facile de cuisiner, il suffisait de bien suivre la recette. Il était évident que sa mère voulait simplement l'instruire à sa manière en faisant passer cela pour une corvée. Il versait ensuite la mixture dans un vaporisateur et "pchittait" une nombre donné de fois sur certaines plantes. Les organismes semblaient toujours pousser plus vite. Il fallait entrer dans une "bulle" arroser la plante. En fonction de la bulle, il y avait des objets placés devant pour y accéder, comme un masque des lunettes, ou des gants.

Il avait lui même voulu faire pousser une plante. Il avait pris une graine au hasard et l'avait mise dans un mouchoir en tissu imbibé d'eau jusqu'à ce que une racine sorte de la graine, puis l'avais mies en terre. Il attendait de voir ce qui en sortirait.

Il ne restait plus longtemps avant qu'il puisse passer les murs de l'école. Chaque jour semblait un peu plus court. Et pourtant, rien de notable ne semblait s'y produire. Il mettait une distance avec sa mère, le temps qu'il réfléchisse à la bonne manière de réagir face à elle. Quant à son père, c'était très silencieux. Pas un message. Rien. Vivement Poudlard et sa déconnexion...