C'est une première journée de travail plutôt chargée pour Sigmund qui en plus de ses cours à donner, reçoit étonnamment beaucoup de visite. Encore une fois, on frappe à la porte de son bureau. L'homme n'attend guère plus que quelques secondes avant d'ouvrir à son nouveau visiteur, curieux de son identité. C'est un petit garçon qui lui fait face, l'enfant ne doit pas avoir plus de douze ans. Le visage du professeur s'adoucit aussitôt et se fend d'un large sourire.

« Bonjour ! » lance-t-il joyeusement tant à la plante qu'à son petit propriétaire qui paraît tout intimidé. « Jamais, c'est toujours un plaisir de voir de nouvelles têtes ! Comment t'appelles-tu, petit ? Je peux faire quelque chose pour toi ? Ou pour ta Moly ? » Il l'invite aussitôt à s'asseoir et à se mettre à l'aise, et dépose à côté de l'enfant une corbeille de Chocogrenouilles et un verre d'eau.

Tu as jusqu'au 3 février, 15h15 pour répondre

Les salutations du professeur semblaient joyeuses, et je tentai d’offrir un petit sourire à mon tour. En l’écoutant m’accueillir, je me rendis compte de mon manque de politesse : je ne m’étais même pas présenté.

- Oh hm… Pardon! Moi, c’est Lukas Sharp, Monsieur, répondis-je en acceptant la chaise qui m’était proposée. Le professeur semblait bien comprendre qu’il me fallait de l’aide. Euh moi ça va, mentis-je sans trop m’y attarder. Mais ma plante, oui… Je crois que ma mère m’a surestimé. Je ne connais pas ses besoins. J’expliquais mon problème, comme s’il était déjà au courant que mon jardin et ma serre étaient remplis de plantes. Je ne sais pas si je ne devrais peut-être pas plutôt vous la laisser ?. Lukas tout craché. Un obstacle, un abandon.

Je regardais avec de grands yeux ronds la corbeille de chocogrenouilles qui venait de se retrouver devant moi. Si ma mère savait ça, elle les lui ferait sûrement manger. Puis, un verre d’eau fut également déposé à côté sans indication. Autant les chocogrenouilles je comprenais l’utilité, autant j’eus un doute sur l’utilité. Etait-il en train de me tester ? Devais-je verser de l’eau dans le pot de ma fleur ? Je décidai d’attendre les consignes si tel était le cas.

L'enfant ne tarde pas à expliquer la raison de sa venue. Ça en fait, des petits qui ont des soucis avec leurs plantes. Celle-ci ne lui semble pas particulièrement en mauvaise santé.

« Me la laisser ? » répète-t-il, incertain d'avoir bien compris. Tu veux dire que tu souhaites la placer dans la serre N°6 ? Si c'est le cas, il n'y a aucun problème, j'ai déjà ton nom alors il ne me manque plus que l'année. Tu pourras aller la déposer, les horaires d'ouverture sont indiquées sur la porte pour tes prochaines visites pour t'en occuper. » explique-t-il gentiment avant d'observer un peu mieux le végétal. « On dirait que tu t'en sors bien jusqu'ici. L'as-tu eu pour Noël ? »

S'apercevant du regard de l'enfant sur son goûter sans y toucher, le professeur ajoute : « Excuse-moi, je t'ai servi un verre d'eau mais tu préfères peut-être du thé, ou un chocolat chaud ? »

Tu as jusqu'au 5 février, 18h35 pour répondre

L’entendre répéter ma proposition, puis m’informer des horaires d’ouverture de la serre m’indiquaient clairement que cette plante allait continuer de m’appartenir. Je me redressai pour tenter une nouvelle approche.

Euh…. Je voulais dire … vous la laisser. Pour vous, en fait, ajoutai-je d’un ton timide. Je me rendais bien compte de l’incompréhension que mon professeur devait ressentir, mais je ne voyais pas d’autre issue. J’aurais peut-être mieux fait de déposer la plante devant son bureau et partir. Oui, je l’ai eue à Noël, par ma mère.

D’un petit geste de la main et d’un hochement de tête, je refusais silencieusement les boissons proposées.

Je soufflais légèrement, réfléchissant soudain à la valeur que cela avait d’être botaniste dans ce monde. Vous avez toujours voulu être professeur de botanique, Monsieur ?

Ainsi donc, l'enfant veut lui laisser son cadeau de Noël fraîchement acquis, et ce juste quelques jours après les fêtes. C'est évident qu'il n'a pas encore réellement essayé de prendre soin de sa plante, mais Sigmund n'émet aucun jugement. Ça l'attriste juste un peu de constater que ce pauvre garçon ne semble pas trouver d'autres solutions que de simplement se délester de son présent.

« Tu ne préférerais pas apprendre à t'en occuper ? Si tu veux, on peut aller la planter ensemble dans la sixième serre, et s'y retrouver.. mh, tu me montreras ton emploi du temps, mais une fois par semaine ? pour faire le point ensemble. Qu'en dis-tu? Acceptes-tu de te laisser cette chance ? »

Distraitement, Sigmund se sert lui-même un thé et s'adosse dans son fauteuil, évitant volontairement le regard du garçon. Il ne souhaite pas lui mettre une forme de pression, la décision lui revient.

Sa question le fait sourire. Non, la botanique n'avait jamais été dans ses plans jusqu'à il y a quelques années. Une passion récente bien qu'il s'y consacre presque entièrement désormais.

« Je voulais être présentateur de télévision -me voir dans les boîtes à images, tu vois ? quand j'avais ton âge. »

Tu as jusqu'au 11 février, 20h15 pour répondre

Lorsque mon professeur insista à m’offrir son aide, je ressentis la même soutien que m’avait offert Miss Brennan il y a quelques mois auparavant. Je fronçais légèrement les sourcils, de manière presque imperceptible pour tenter de répéter quoi que ce soit d’étrange. Mais non, c’était bien de l’intérêt et du soutien que je voyais là. Je souris légèrement.

- D’accord, on peut essayer, commençai-je plus enthousiaste. Merci Monsieur. Je regardais à présent la plante devant moi, elle me semblait prendre plus de couleurs. Comme si elle avait pu entendre tout cet échange. Ou peut-être était-ce moi et mes changements d’humeur qui faisaient cet effet.

Lorsque M. Charleston mentionna son rêve d’enfant, je ne pus m’empêcher de rire à ce qu’il appelait sérieusement « une boîte à images ». Je n’osais pas le reprendre, de peur de le vexer.

- Oh, oui, je vois. Je gardais maintenant les produits présentés devant moi, et avais soudain envie de me servir d’une chocogrenouille, mais n’osais plus m’en servir.
Est-ce qu’en botanique, on peut être prof sans utiliser sa baguette magique ?, demandai-je soudainement.

Pardon pour le retard. Je peux invoquer ma carte « élève malade/en weekend » ?

Les épaules du professeur s'affaissent légèrement avec soulagement. Bien sûr, ça n'aurait pas été dramatique d'avoir une plante supplémentaire dans les serres : elles sont justement faites pour cela. Mais ce garçon dégage un manque d'assurance évident et le botaniste aurait été bien en peine de le laisser sans soutien.

Heureusement, le petit paraît retrouver un brin de morale. Sigmund ne comprend pas les raisons de son rire mais c'est communicatif et un sourire joyeux se dessine sur ses lèvres sans qu'il ne s'en rende compte.

Il reprend un air plus sérieux suite à la dernière question de l'enfant, même si son sourire bienveillant reste ancré sur son visage.

« Ce n'est pas incompatible, mais la baguette est un outil qui facilite beaucoup d'éléments du quotidien, y compris pour le travail. Et il y a quelques cours où il faut tout de même faire usage de la baguette dans tous les cas, notamment pour apprendre les sortilèges de botanique aux élèves. Pourquoi cette question, est-ce que la botanique t'intéresse? Ou le métier de professeur ? »

Carte invoquée !
Tu as jusqu'au 18 février, 19h55 pour répondre

En écoutant la réponse de mon professeur, je ne peux cacher ma déception. J'essaie de me raccrocher à cette facilité qu'il mentionne, acceptant que la tâche puisse être plus difficile sans baguette. Ce ne serait pas un problème, je pourrais toujours dire à mon père que j'enseigne la botanique dans un petit coin d'Ecosse où personne ne connait l'existence des baguettes, où je serais comme tous les autres. Mais mener une vie entière sur un mensonge me semblait être une montagne bien trop grande à gravir. Je soupirais, j'avais l'impression d'être dans une impasse. Miss Brennan avait tort, j'avais forcément devoir choisir mon camp un jour où l'autre. Cet entre deux ne menait à rien.

- Hm.. Je ne sais pas ce qui m'intéresse, Monsieur, fis-je en haussant les épaules. J'étais perdu, je ne savais pas vers où aller. C'était certes un peu tôt, mais j'avais pourtant l'impression que cette année était décisive. Pardon, je vous embête. Je venais juste pour cette plante. Je dois donc la déposer dans votre serre ?. Je m'étais redressé de ma chaise, ne souhaitant pas l'importuner davantage, je montrais que j'allais bien repartir avec ma plante.

« Oh non, tu ne m'embêtes pas petit. » A-t-il été un peu dur dans sa réponse ? Le garçon paraît un peu chagriné. « Tu sais, » reprend-il plus doucement, « tu n'es qu'en première année, enfin il me semble ? C'est tout à fait normal de ne pas savoir ce qui t'intéresse. Pour certains, ça prend toute une vie pour trouver sa réponse. J'en suis un bon exemple, j'ai repris des études à presque cinquante ans. Mais surtout, tu as toute ta scolarité et bien plus encore pour apprendre à utiliser ta magie de la façon qui te conviendra et te semblera naturelle. C'est un processus qui prend du temps. Je sais combien il est difficile d'être patient à ton âge... et si on faisait un jeu, toi et moi ? Allons déposer ensemble ta plante dans la serre. Là-bas, j'aimerais bien que tu prennes en note toutes tes pensées du moment. Tes tracas, tes petits bonheurs et victoires. Ce que tu n'arrives pas à faire, ce que tu aimerais apprendre. Tu me laisseras ce papier si tu l'acceptes, dans une enveloppe scellée. Et quand ta Moly montrera sa première fleur, nous relirons tout ceci ensemble et ferons un point. Ça te dit, est-ce que ça te semble amusant ? »

Tu as jusqu'au 23 février, 21h20 pour répondre

Si tu veux, nous pouvons conclure l'échange avec nos deux prochains posts, et continuer avec un RP dans la sixième serre ?

J’écoutais presque religieusement les paroles de M. Charleston et partais dans mes rêveries en l’entendant mentionner ses cinquante ans. Cela me semblait tellement vieux. Quel âge pouvait-il avoir ? Je tentais de reprendre le fil de son discours jusqu’à ce qu’il mentionne mon utilisation de la magie. Ma manière naturelle ? C’était l’absence d’utilisation, mais je doutais fortement que c’est ce qu’il entendait par là.

Un jeu venait d’être mentionné : j’écoutais. Cela ne paraissait pas être un jeu très amusant, ou peut-être pour lui, et visiblement que dans un seul sens. Je serais le seul à jouer, le seul à écrire, le seul à donner un petit papier.

- Et vous, vous ne jouez pas ? Vous n’écrivez pas vos tracas et vos petits bonheurs ?

Go pour le RP