Les deux jeunes amants étaient dans les couloirs du château. Ils étaient montés en salle commune, enfin, Aaron avait attendu un peu plus loin pendant que l’enfant prenait toutes ses affaires. Maintenant, ils étaient au troisième étage, en train de descendre pour rejoindre la salle d’étude au deuxième.

Alice avait très peur à l’idée de revoir Tiffanie, tellement peur que ça avait dû lui porter malheur… la jeune Serpentard, adossée contre le mur dit alors "oh t’es là ? Oh c’est mignon t’es avec ton p’tit prince". Notre petite protégée esquisse une légère grimace et tente d’accélérer le pas. La rouquine se penche alors, et chuchote d’une voix presque inaudible "étonnant qu’il s’intéresse à toi".

La main de la brune se serre fort, écrasant celle d’Aaron. Une larme apparaît à nouveau de son œil et coule le long de sa joue. La Smith continue son chemin, sans la main du Serdaigle qu’elle avait préféré lâcher. Elle s’arrête avant d’entrer dans la salle d’étude, s’appuyant un peu contre le mur, juste pour se répéter que tout va bien. Même si ce n’était pas vrai. De sa manche, elle essuie sa larme, puis observe le couloir. Aaron était un peu plus loin. Notre petite protégée avait marché beaucoup trop vite. La Gryffonne décide alors de l’attendre ici, essayant de mimer quelques petits sourires avant d’abandonner.

Après notre échange dans la cour de la tour de l'horloge, nous étions en route vers la salle d'étude pour qu'Alice fasse ses devoirs pour le lendemain mais une fille s'adressa à elle dans le couloir avant d'arriver. Bien que ces mots ne soient pas particulièrement accusateur, je compris instantanément grâce à son ton qu'elle n'était pas là pour sympathiser avec ma petite amie. L'envie de rétorquer me titillait bien évidemment l'esprit, je ne voulais pas laisser qui que ce soit parler mal à Alice car elle ne méritait clairement pas ce genre de chose. Mais pendant que j'y songeais, Alice lâcha ma main et se mis à accélérer le pas.

M'arrêtant quelques secondes, je regarde Tiffanie d'un côté et Alice partir de l'autre, avant de finalement en arriver à la conclusion qu'échanger avec cette fille ne résoudrait aucun soucis alors je devais me concentrer sur le fait de remonter le moral à celle que j'aime. Je me mis alors à la rejoindre, la voyant effacer ses larmes et je la pris directement dans mes bras afin de la réconforter sans même lui demande son avis afin de lui faire encore comprendre, une fois de plus, que j'étais là, avec elle, et que je ne l'abandonnerait pas.

Alice avait la fâcheuse tendance à penser que je puisse ne pas pleinement l'aimer, ou que je ne vois pas ses qualités... mais elle doit savoir que je suis là, et je serais toujours là... pour le meilleur, et pour le pire.

Notre petite protégée avait peur qu'Aaron ait entendu les chuchotements de la rouquine... Les mains légèrement tremblantes, tout fut calmé quand le Serdaigle vint la prendre dans les bras. Ce fut quelques minutes qui servirent à calmer Alice. Une fois revenue dans la réalité, la Smith rougit vivement avant de chuchoter à l’oreille d’Aaron "on est en plein couloir… tu ne veux pas euh… qu’on aille travailler ?".

La Gryffonne n’avait vraiment pas honte de lui, au contraire. Mais timide comme tout, s’affichait en public la mettait mal à l’aise. Surtout les regards posés sur eux, ou encore les rumeurs. Elle préférait lui faire un câlin dans le parc, près du lac, ou encore dans la cours de la tour de l’horloge. Mais en plein couloir… La Smith devenait progressivement une tomate, et ses joues s’empourpraient encore de plus en plus.

Entrant finalement à l’intérieur, elle s’installe dans un coin vide suivi du jeune Smith pour être tranquille. L’enfant dépose ensuite sur la table parchemins vierges, d’autres remplis, un ou deux vieux manuels, des plumes, et un peu d’encre. "Voilà… alors en fait…j’ai pas de devoir de botanique…". Se rattrapant un peu la brune dit dans un sourire "mais t’es bon en Métamorphose ? Moi, je ne suis pas très douée, j’ai un petit travail si tu veux m’aider !". Triant un peu ses feuilles, la Gryffonne cherche dans ses devoirs et en sort finalement un beau sujet encore incomplet.

Sans prendre la peine de répondre à sa question trop perdu à mes pensées, je la suivais machinalement dans la pièce lorsqu'elle s'y engouffra, sans même m'en rendre compte. Un peu comme lorsqu'on marche dans le château trop occupé à penser et qu'on ne se rend même pas vraiment compte du trajet et ce qu'il s'y est passé par inattention.

Finalement, elle me sortit de mon esprit en m'adressant la parole une fois à table, mais je ne me suis pas assez concentré et j'en ai raté le début de la phrase... je ne pouvais pas lui avouer sinon elle croirait que je ne suis pas vraiment avec elle, voire pire, elle risquerait de stresser en s'imaginant que je pense à d'autre fille ou que sais je, alors que je ne pense qu'à elle. Mais soucis étant, comment donner l'impression que je n'ai rien raté de sa phrase... il va falloir que je joue le bluff, en espérant que ça passe. La boule au ventre, je rétorquais alors :
- Oui bien sûr ! Du coup ça porte sur quoi ton devoir, les Mandragores ? Le Filet du Diable ? Le Dictame ? Je connais tout par cœur !

Maintenant.. il n'y a plus qu'à observer sa réaction, en espérant ne pas me prendre la foudre, ma technique était à double tranchant et je risquais gros si j'étais à côté de la plaque. Mais il faut dire que la rencontre dans le couloir m'avait tout chamboulé l'esprit.

Aaron avait l’air un peu dans la lune. Se doute-t-il de quelque chose ? L’enfant s’apprête à lui donner un petit coup de coude pour le réveiller quand soudain, il secoue un peu sa tête histoire de réveiller ses neurones et se met à parler. Suite à sa phrase notre petite protégée grimace. Il n'avait vraiment rien écouté. La Gryffonne l’écoutait inventer quelque chose en lien avec la botanique pour tenter de cacher son manque d’attention.

Le regardant bien en face, elle vit qu’il n’était pas très à l’aise. Que cachait-il ? La belle rouquine ne l’aurait pas laissé indemne ? Prenant alors la parole, Alice dit "…t’es sûr de m’avoir écouté ? T’as entendu ce que Tiffanie à chuchoté hein ?". Puis déjà les larmes aux yeux elle dit ensuite "ou alors c’est la fille qui t’as fais une étreinte tout à l’heure ? Elle te manque déjà ?". Ses ongles, s’enfonçant dans son bras l’enfant, n’en pouvait plus. Une douleur étreignait sa poitrine, ses yeux voulaient pleurer de plus belle, et ses doigts tremblaient.

L’enfant, pour aller jusqu’au bout de ses pensées ajoute donc "à moins que ce soit la jolie Tiffanie ?". C’est vrai, cette fille avait tout. Elle était belle, plutôt intelligente, et elle savait s’exprimer et se faire remarquer. Et comme Tiffanie avait prit soin de le préciser à notre petite protégée, à Alice elle, n’était…rien.

En tapotant sur son crâne, je repris la parole :
- Tu dis que des bêtises voyons ! En effet, je n'étais pas hyper attentif à tes propos, mais je pensais pas à d'autres filles, je me demandais juste comment j'allais faire pour te remonter le moral petit cœur !

Bon, ce n'était pas tout à fait vrai, mais pas complètement faux non plus, mais il fallait que je choisisse mes mots avec prudence pour ne pas lui faire de mal ou la blesser. Puis en fait non, je dois être honnête avec elle, alors je continue :
- Bon OK, pour être précis, je pensais à ce que la fille t'as dit dans le couloir, mais je préfère pas te poser des questions et que tu m'en parles pour le moment car sinon tu retrouveras pas le sourire !

Et voilà, je me sentais bien plus léger désormais, s'il y a bien une chose que je ne supportais pas, c'était le mensonge, surtout au sein d'une relation amoureuse alors autant jouer carte sur table avec elle. Mais il y a autre chose que je n'aime pas, le fait qu'elle doute de mon amour, bien que je trouve ça un peu attirant car cela montre qu'elle a peur de me perdre, mais cela voulait aussi potentiellement dire qu'elle n'était pas confiante vis-à-vis de la stabilité de la relation. Quoi qu'il arrive, il fallait que je pense à autre chose...

Suite à la prise de parole du Serdaigle, Alice préfère ne pas répondre. Cette dernière se tait alors, et se met à lire le sujet du devoir qu'elle tenait entre ses mains. Intéressant, ça l'inspirait déjà ! Mais les questions étaient bien plus difficiles que l'impression nous en donnait. Faisant mine d'être concentrée, Alice lit et relit la même ligne en boucle pour ne pas avoir à fixer le vide.

Aaron continu alors en s'expliquant. La jeune fille aimait un peu plus cette réponse. "Oki" lâche t'elle alors en un petit sourire forcé. Ne savant pas trop quoi dire ou quoi faire, se contente de jeter de discrets coups d'oeil à son camarade et de jouer nerveusement avec ses doigts. C'était à se demander s'il s'agissait de la seule chose qu'elle était capable de faire. Désespérant, pense alors Alice.

Pour briser un peu ce silence pesant, la Gryffonne dit alors "hmm....alors...on le fait ce devoir ?". En attente d'une réponse, la rouge et or reste un peu déboussolée, là, dans son coin. Pourquoi, c'était si dur les relations humaines ? Pourquoi faire de son mieux plus d'une heure était presque insurmontable ? Pourquoi fallait-il souffrir quand les autres souriaient ? Parfois, le cœur chagriné, tout faisait mal...mais pourquoi moi ? La vie nous posait tant de questions qui resteraient à jamais sans réponse...

Afin de la calmer et la détendre un peu, je me déplaçais derrière elle avant de délicatement poser mes mains sur ses épaules en initiant un léger massage, je n'appuyais pas bien fort, à vrai dire, ça ne ressemblait même pas vraiment à un massage... Certainement encore une fois un petit être, qui cherche à trouver un prétexte pour créer du contact physique avec la fille qu'il aime, un peu maladroit et apeuré il le fait alors de la manière la moins... bizarre, surprenante, afin d'éviter toute réaction qu'il ne saura gérer. Mais je m'appliquais tout de même, pour que ma couverture ne soit pas découverte.

Naviguant mes mains le long de ses épaules, je les glisse dans sa nuque avant de les passer sur sa tête, laissant ses cheveux errer entre mes doigts, créant un lien toujours plus puissant. Bien que banal, le moment était exceptionnel, comme toujours, mais je ne me laissais pas distraire et je prêtais attention au réaction d'Alice. Sans m'en rendre compte, bien quarante secondes s'étaient écoulées et je n'avais toujours pas répondu à sa question, ce qui l'avait inévitablement fait stresser à mon avis. Alors, pendant ma tête au dessus de son épaule, je regarde les papiers qu'elle tient en main et dit :
- Oui ! Commençons par ce que tu veux ! En espérant que je puisse t'aider malgré mon jeune âge !

Le Serdaigle initia une sorte de massage. Mais notre petite protégée comprenait bien l'intention derrière : créer un contact entre eux deux. La brune ne réplique pas, elle se laisse faire, appréciant ce moment. Les mains du jeune garçon étaient tièdes, sa peau était bien souvent chaude, et l'enfant adorait se réchauffer dans ses bras. Se blottir jusqu'à être totalement apaisée. Dans ses bras, elle se sentait protégée du monde entier, elle n'avait plus peur de rien.

Bien que son âge était plus jeune, Aaron réussit à mettre sa main à la patte. Le devoir se finit rapidement, au bout d'une bonne heure, il fut achevé. La Gryffonne secoue son poignet un peu douloureux, sa main était beaucoup trop serrée sur sa plume. Son texte faisait deux bons parchemins. La brune était plutôt fière de son travail, on pouvait bien vite le lire sur son petit visage souriant. La lionne couvre alors son camarade de remerciements. Il faut dire qu'il le méritait grandement.

Un peu fatiguée, la rouge et or repose sa plume. Alice et Aaron rangèrent alors les diverses affaires de cours avant de sortir de la salle d'étude. Les révisions, c'étaient plutôt bien passé, et notre petite protégée avait retrouvé son beau sourire. La jeune fille le raccompagne donc à son dortoir avant de rentrer dans le sien.