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24 févr. 2023, 18:52
Jeu d'orgueil  PV 
27 décembre 2047, après le duel et la réaction d'Aelle suite à son échec
Grande salle — Poudlard
7ème année



Le réveil sonne. J'ouvre les yeux sur le plafond de mon alcôve et aussitôt les souvenirs de la veille me reviennent. Mes yeux piquant me narguent et me rappellent combien j'ai été pitoyable dans le parc après le duel.

Me lever me demande un effort incommensurable. Il faut repousser sa couette, affronter Zikomo (Nyakane est déjà parti), tirer le rideau qui veille sur mon intimité... Et tomber sur Araya qui est déjà debout et qui se prépare silencieusement. Je trouve dans le regard qu'elle me lance le relent de mon éclat de la veille ; une vague grimace me tord les lèvres, je m'enfuis dans la salle de bain pour ne pas avoir à l'affronter.

Le poids sur mes épaules m'enfonce dans le sol. À chaque pas que je fais j'ai la sensation que la pierre de Poudlard va m'avaler toute entière. Impression ou envie ? J'aimerais mieux disparaître que de vivre cette journée et toutes celles qui suivront.

Il faut bien que nous descendions ensemble au réfectoire. Avant que je ne quitte le dortoir, Zikomo me demande si je souhaite qu'il m'accompagne. « Pourquoi ? » répliqué-je durement. Pense-t-il que j'ai besoin d'un garde-fou, d'une quelconque aide émotionnelle ? Je n'ai pas besoin de lui pour affronter ça, qu'importe ce que mes larmes de la veille lui ont laissé croire. Ses oreilles se plaquent sur son crâne et c'est à peine si je l'attends me rétorquer qu'il sera là si j'ai besoin de lui.

C'est étrange de marcher auprès d'Araya après ce qu'il s'est passé hier. Je ne supporte pas de la voir près de moi. Je ne supporte pas ses regards, ses lèvres pincées et les salutations joyeuses qu'elle lance à tous les autres sauf à moi. Je ne supporterais de toute manière pas non plus qu'elle m'adresse la parole. Perdure entre nous mon cri de la veille : « La ferme ! ». J'aimerais bien lui enfoncer ma baguette dans le gosier pour lui montrer qui est la plus forte. Hier, me suis contentée de fuir et de—

Autant ne pas y songer. Hier m'apparaît comme être l'un des plus gros points noirs de ma vie. Mon échec est un plat que je ne parviens pas à digérer. Ainsi me contenté-je de garder le silence, de garder mâchoires serrées et poings fermés pour ne pas être tentée d'agir comme une enfant en expliquant à Araya pourquoi ce duel n'était pas représentatif de mon talent et de mon agilité au combat magique.

Je me persuade que si je ne regarde pas de trop près la honte qui m'étouffe et si je ne fais pas attention au mal-être qui me colle à la peau, personne autour de moi n'aura conscience de ce que je ressens depuis que j'ai perdu un duel qui n'aurait pas dû représenter pour moi la moindre difficulté.

Prendre place à la table des Jaunes, attraper assiette et couverts, me servir un verre de jus de citrouille, manger une première bouchée de bacon qui me parait fade et sans goût... Tant de gestes du quotidien qui me semblent aujourd'hui extrêmement difficiles à réaliser. J'ai envie de quitter la table et de la planter là. Bordel, je ne supporte plus son sourire ou ses commentaires banals. Si je ne les supporte plus c'est parce qu'ils me rappellent que hier elle a balayé ma colère, ma rage et ma frustration d'un habile mouvement de bras tatoué ; une bourrasque de vent et c'en était fini. Je ressens encore mes poumons me faire souffrir et ma bouche happer avidement l'air dans le vain espoir de respirer...

« Tu peux me passer le jus de citrouille, s'il-te-plait ? » me demande-t-elle soudainement dans son anglais truffé d'accents chantant.

Je pince les lèvres.
Je me vois chopper la carafe et lui balancer son contenu au visage. Non, mieux : lui fracasser sur le crâne.

Je dégaine ma baguette magique et d'un sortilège suivit d'une formule murmurée du bout des lèvres je fais voleter la chose vers elle. Elle me remercie d'une voix qui ne peut cacher ses vérités : je sais que tu es en colère et je te méprise pour ça. Que m'a dit Nyakane hier déjà ? Ah, oui : « ton orgueil finira par te tuer si tu ne te décides pas à le contrôler ». Qu'il aille se faire voir.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 13 avr. 2023, 13:43, modifié 1 fois.

27 févr. 2023, 00:59
Jeu d'orgueil  PV 
Gryffs était caché derrière son journal, il dévorait l'article sportif lorsqu'une voix aux accents fort reconnaissable retentit devant lui. Il laissa ses yeux dépasser du sommet de la gazette et eu le plaisir de découvrir Aelle et Milya assises en face de lui. Un froid glaciale se dégageait d'elles, surtout de la part de Aelle. Sans accorder un mot à sa correspondante elle fit leviter un pichet de jus de citrouille. Une colère sourde éclata alors chez l'adolescent. On avait pas idée de traiter quelqu'un comme ça, encore moins une invitée, encore moins au Royaume-Uni où l'hospitalité était une question d'honneur. Gryffs se leva alors et attrapa l'anse de la carafe avant que Milya. Il jeta un coup d'œil à son contenu et constata avec agacement qu'il ne s'agissait que d'eau. Il l'a posa sur la table avec emportement. Il se pencha pour attraper le pichet de jus de citrouille et servit un verre généreux à la correspondante en foudroyant Aelle du regard. Son attitude était ridicule, d'autant que Gryffs avait sa petite idée sur l'origine de ce comportement inacceptable.
-"Bonjour Milya, j'espère que la nuit a été bonne. J'ai assisté à ton duel hier. Tu as été fantastique. J'oserais même dire époustouflante mais je craindrais de froisser l'ego de certain."
La pique était plutôt ajustée, l'adolescent espérait déclencher une vive réaction chez Aelle. Il n'attendait qu'un faux pas de sa part pour lui balancer au visage tous ce qu'il pensait de sa conduite ce matin.
-"C'était la première fois que j'assistais à ce genre de magie. J'ai été bluffé."
Il reposa le contenant sur la table. Son regard oscillant de la septième année à l'Ougandaise. La première allait elle se reprendre? Admirerait il toujours quelqu'un qui se laissait abattre à la première contrariété?

Docteur Renaud, Mister Renard !
Il signe de la pointe de sa baguette d'un S comme Sorrow
7ème année RP et 3ème année devoirs.
Peeves 2022

01 mars 2023, 09:43
Jeu d'orgueil  PV 
Un journal se froisse devant moi et dévoile un visage que je n'ai pas envie de voir ce matin — ni aucun autre matin, d'ailleurs. Toute à ma contrariété, je n'ai pas fait attention aux élèves qui nous entouraient lorsque j'ai pris place assise. Et me voilà désormais face à Gryffs Sorrow. Sa présence m'agresse et je sens mon souffle se coincer dans ma gorge. Pas lui, pas aujourd'hui. Mais qu'importe que je supplie Merlin de m'offrir la paix en ce jour si difficile à vivre. Rien n'y fait, le garçon est là et déjà il commence déjà à me courir sur le système.

Je l'observe agir sans un mot, la fourchette crispée dans mon poing serré, bloquée à mi-chemin entre l'assiette et ma bouche. Il attrape la carafe, vérifie à l'intérieur et la repose pour en attraper une autre. Je jette un coup d'oeil dans la première et grimace discrètement en avisant son contenu. De l'eau, pas du jus de citrouille. Sorrow m'envoie un regard si noir que mon coeur en sursaute d'injustice : ça va, j'ai pas fait exprès ! veut-il se défendre. Et puis c'est quoi son problème, à celui-ci ? Pourquoi intervient-il ? Un dîner partagé ensemble durant le bal et voilà qu'il se croit tout permis !

Je plante rageusement ma fourchette dans un morceau de bacon quand il ouvre la bouche. Ses paroles m'envoient une décharge dans le corps. Ma vision se trouble, la tête me tourne, mon coeur s'abat avec rage contre ma cage thoracique. C'est une chose que de vivre avec mon échec mais c'en est une autre de se voir narguer par cet abruti fini. Qui ne fait rien pour cacher sa moquerie, par ailleurs. Si encore il s'était contenté de féliciter Araya, j'aurais pu garder bouche close.

Mes doigts se crispent si fort sur le manche de ma fourchette que mes articulations blanchissent. Je lève vers lui un regard froid dans lequel brille tout le mépris qu'il m'inspire. Et dire qu'il est l'ami de Peers. Lui, si prompt aux moqueries, alors qu'elle se caractérise par sa douceur solaire.

« Fais ton choix, Sorrow, sifflé-je entre mes dents. Soit tu la complimentes, soit tu me fais chier. Mais fais pas les deux, t'es ridicule. »

L'injure fait frémir Araya. Je ne me tourne pas vers elle, je suis trop occupée à darder le Poufsouffle de mon regard sombre, mais son malaise me fait un bien fou. J'aime l'idée qu'elle s'offusque de ma vulgarité, elle qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, parfois de façon bien plus immature qui moi, mais qui le fait sans jamais utiliser un mot plus haut que l'autre. Je me rends compte avec un temps de retard que je l'ai empêchée de répondre aux compliments de Sorrow. Et bien tant pis, il n'avait pas qu'à me lancer cette pique.

D'un geste mécanique je reprends mon petit-déjeuner mais les aliments ont moins de goût encore que tout à l'heure et ma gorge est tellement nouée que j'ai du mal à avaler. Je me force, j'agis pour ne pas que la glace honteuse qui me gèle de l'intérieur ne soit visible de l'extérieur.

Une seconde passe avant qu'Araya n'intervienne, une grimace figée entre colère et gêne sur le visage.

« Euh... Merci, Gryffs, commence-t-elle d'une voix prudente. Je me suis bien débrouillée, c'est vrai. »

Un ange passe. Je me souviens de ses paroles. Je suis mauvaise combattante. La mauvaise combattante a laminé l'une des meilleures élèves de septième année en Sortilèges de Poudlard. J'ai envie d'exploser quelque chose. Je dois respirer. Inspirer, expirer, voilà. Feindre avaler une gorgée de jus de citrouille tout à fait naturelle.

« Mais j'ai été impressionnée par vos sortilèges ! On est pas... » Elle réfléchit à ses mots, comme elle le fait souvent — l'anglais lui fait parfois défaut. « Pas capable de faire ce genre de choses, à Uagadou. »

Elle doit sans doute faire référence aux autres duels. J'en conclus qu'elle est restée observer le passage des autres élèves. Je n'ai aucune idée de qui a gagné ou non. Je ne connais que mon propre échec. Brûlant. Honteux. Pour la seconde fois en vingt-quatre heures une vague brûlante se déverse dans mon corps. Elle n'a rien de colérique ou de rageuse. Elle n'est que désespoir. Elle me fait me sentir pitoyable, elle me tord le ventre, me noue les entrailles. J'avale une nouvelle bouchée de bacon pour la faire disparaître et pour faire taire les voix dans ma tête qui chuchotent : tu ne vaux rien, tu ne vaux rien.

19 mars 2023, 23:05
Jeu d'orgueil  PV 
Gryffs plissa imperceptiblement les yeux d'agacement. Elle avait le mauvais goût de prétendre qu'il se rendait ridicule vraiment? Il s'apprêtait à rétorquer mais Milya intervint et avec une habile diplomatie, changea de sujet de conversation. Gryffs n'avait aucune envie de lui imposer une scène de bon matin. Il abdiqua et pivota légèrement pour qu'Aelle ne soit plus présente dans son champs de vision. À califourchon sur le banc il répondit.
-"Tes sortilèges sont moins démonstratifs mais quelle efficacité. Ce qui m'impressionne le plus ce n'est pas tant l'absence de baguette magique mais plutôt l'aisance dont tu as fait preuve dans l'usage de sortilèges informulés. Chez nous seuls les élèves les plus habiles en sont capables."
Depuis cette année seulement ils avaient entrepris de s'exercer aux sortilèges informulés et comme les autres élèves Gryffs était confronté aux mêmes difficultés.
-"L'apprennez vous depuis le plus jeune âge ou utilisez vous des formules au début? Tu n'as fait usage que d'un seul élément je suis curieux, y es tu contrainte ou bien es tu capables d'en employer d'autre?"
Gryffs se demandait comment faisait les sorciers de cette région du monde pour déterminé à quel élément ils étaient affiliés si sa première suggestion était juste. Il se demandait désormais auquel lui même aurait été dévoué s'il était né à l'autre bout du monde. Le Poufsouffle avait un tempérament sulfureux. Beaucoup lui aurait prêté le feu, lui aurait plutôt opté pour l'eau contre toute attente.
Bien qu'il faisait de son mieux pour l'ignorer, Gryffs ne pu s'empêcher de jeter un regard furtif à Aelle. Si elle ne s'était pas montré si détestable il aurait aimé avoir son opinion sur le sujet.

Docteur Renaud, Mister Renard !
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7ème année RP et 3ème année devoirs.
Peeves 2022

26 mars 2023, 11:55
Jeu d'orgueil  PV 
Contre toute attente, une chose dans les paroles de Gryffs Sorrow, malgré tout le mépris et la colère qu'il m'inspire ce matin, parvient à franchir la cape de désespoir qui me recouvrait et grignotait peu à peu toute ma confiance en moi. « Chez nous, seuls les élèves les plus habiles en sont capables, » dit-il en parlant des sortilèges informulés — il n'est guère difficile de comprendre qu'il n'en est donc pas capable, ce qui ne m'étonne pas tellement. Comme il le dit, les élèves qui y parviennent se comptent sur les doigts d'une main et je n'en connais d'ailleurs pas. Ce qui ravive légèrement ma confiance, c'est le fait que je parvienne, de deux façons différentes et pas sans efforts pour l'une d'elle, à manier ma magie sans formuler le moindre mot. Moi, la septième année qui vient de se faire laminer dans un duel par une piètre combattante, par une érudite qui déteste les affrontements, je peux littéralement faire de la magie informulée — même si je ne parviens pas encore à lancer le moindre Lumos sans sa formule.

Je me demande ce que dirait Sorrow s'il me voyait faire apparaître un golem de pierre, s'il me voyait lui ordonner de bouger... Évidemment, il ignorerait que faire grandir la chose de plus de quelques centimètres m'est impossible... Peut-être devrais-je lui montrer la vague difforme de pierre que je parviens désormais à créer sans effort, avec ma seule volonté ; aucune forme, aucune grâce, mais qu'importe qu'elle fasse trente centimètres ou un mètre de hauteur ? Le seul fait que je puisse la créer sans formule rabattra le caquet de ce sorcier imbu de lui-même et si prompt à la moquerie. Et que dire de cette magie pure, ce tourbillon de magie que Celle-dont-je-ne-prononce-pas-le-nom m'a appris à manier ? Je n'ai réussi qu'une seule fois mais je sais que personne dans ce château, élève évidemment, n'est capable d'une telle prouesse. Penser à elle me tord le coeur mais elle a le mérite de m'aider à recoller les morceaux de ma confiance.

Je parviens enfin à avaler un morceau de bacon sans avoir l'impression que l'on fait couler de l'acide dans ma gorge. Le goût me semble moins fade qu'un instant plut tôt — mais pas aussi bon que hier au matin lorsque j'étais persuadée de gagner mon combat. Sorrow agit comme si je n'existais pas. J'accélère la cadence de mes bouchées : dès que j'ai fini, je me tire très loin de ces deux-là.

En attendant... Il me faut bien écouter leur conversation. Intéressante, certes, mais aujourd'hui je n'ai pas la tête à ça. Évidemment, je juge le Poufsouffle à cause de sa méconnaissance de la magie africaine. Évidemment, mes lèvres font une grimace moqueuse, mes sourcils font des vagues sur mon front et je renifle de façon hautaine en distribuant des regards noirs à qui veut bien les recevoir.

Araya accueille les questions du garçon avec un grand plaisir. Je ne la connais pas suffisamment pour le savoir, mais c'est facile de le deviner à son sourire. C'est vrai qu'ils se sont fort bien entendus, au bal. Elle remonte les manches de sa drôle de cape pour exhiber ses — magnifiques — tatouages. Au centre des arabesques trône la pièce maîtresse de cette oeuvre : un symbole qui montre à quelle cohorte elle appartient.

« Notre magie marche très différemment de la votre, commence-t-elle avec un ton qui ressemble, j'ai du mal à me l'avouer, au mien lorsque je parle de quelque chose qui m'intéresse. Ces tatouages m'aident à utiliser... Non, canaliser, se reprend-elle, ma magie. Il n'existe aucune formule chez nous. »

Pour prouver ses dires elle se concentre, le visage penché sur ses bras. Malgré moi, je suis son regard et vois ses tatouages s'illuminer. Au même moment, une légère brise qui n'a rien de naturel souffle à la table des Poufsouffle et s'amuse à soulever les mèches de cheveux les plus fines. Quelques têtes se tournent vers nous. Araya fait retomber la brise et s'autorise un sourire. Je repars à mon bacon, la tête plein des souvenirs de ses bourrasques de la veille — une bouffée de haine injustifiée remonte dans ma gorge.

« Je ne suis pas contrainte d'utiliser un seul élément, poursuit-elle de son accent marqué, mais les personnes qui arrivent en contrôler hum... plusieurs sont très rares et moi j'y arrive pas. Je peux apprendre une ou deux manipulations de l'eau, par exemple, mais j'ai pas besoin : je me concentre sur mon élément. »

Voilà ce qui nous différencie. Araya brillera certainement un jour par sa maîtrise de l'air, j'en conviens. Mais à sa place je me serais tuée à la tache pour toucher à tout, tout comprendre, tout apprendre. Peut-être au détriment de la maîtrise totale ; et alors ?

08 juin 2023, 00:01
Jeu d'orgueil  PV 
Gryffs oublia complètement la présence de Aelle. Il écoutait avec une attention accrue les explications de Milya et t'ouvrir de grands yeux chargés de curiosité lorsque l'encre qui courrait le long de son bras s'illumina et qu'une bise magique chatouilla ses joues.
-"C'est absolument fascinant. L'usage d'un seul élément doit vous demander beaucoup d'imagination pour répondre aux défis du quotidiens."
Une question jaillit alors de sa réflexion.
-"Existe t'il de ce fait une notion de magie noire?"
Gryffs peinait encore à comprendre la définition exacte de ce qu'était la magie noire. Pour lui il ne s'agissait qu'une forme de catégorisation de certains sortilèges particulièrement dangereux ou malveillant. Il avait même dû mal à classer la Legilimancie. Ce n'était à proprement parler pas de la magie noire mais les dommages que pouvaient occasionner les Legilimens sur l'esprit de leurs victimes auraient pu lui valoir une place sur la liste.
Il se resservit un verre et le siffla d'une traite.
-"À Poudlard la rumeur dit que l'ancienne directrice, madame Loewy, aurait été une mage noire. Et à titre personnel, je suis sincèrement persuadé que c'est vrai."
Gryffs repensait avec amertume à la réaction de la vieille sorcière lorsque Mei avait piqué une colère durant la seconde épreuve du tournois qui s'était déroulé au cours de sa première année.
-"Avez vous des sorciers à la réputation particulièrement mauvaise?"
Plus la conversation avançait plus les questions fusaient dans la tête de l'adolescent et il se rendit très vite compte que ce petit déjeuner ne suffirait pas à étancher sa curiosité. Gryffs trouvait Milya particulièrement sympathique et intrigante. Peut être pourrait il entretenir une correspondance l'an prochain?
Il jeta un regard à Aelle...Il valait mieux ne pas émettre cette idée devant elle. L'animal était revêche et pourrait aisément prendre la mouche. On ne touchait pas à ses affaires et bien qu'elle affichait aujourd'hui une certaine amertume pour sa correspondante, il y avait gros à parier que la septième année était plus attachée à Milya qu'elle ne le laissait paraitre.

Docteur Renaud, Mister Renard !
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Peeves 2022

12 juin 2023, 10:53
Jeu d'orgueil  PV 
Un orage gronde dans mon corps lorsque les mots magie noire sortent de la bouche de Gryffs Sorrow. Le tonnerre me fige sur place tandis que l'éclair me fait lever des yeux choqués sur le garçon qui me fait face. Choquée, je ne le suis pas parce qu'entendre parler de cette magie est rare, mais parce que ses mots m'ont percutée avec une force absolument bouleversante et m'ont ramenée quelques mois en arrière, pendant l'été. Je me revois penchée sur le grimoire dont le contenu ferait hurler mes parents à décrypter la vieille écriture abîmée pour apprendre des formules et des rituels glaçants qui hantent depuis mes ambitions les plus folles. Gryffs Sorrow ne sait rien de tout cela, il ne sait absolument pas à qui il s'adresse et—

Ma fourchette s'échappe de mes mains et retombe avec un fracas étourdissant sur mon assiette. Araya se tourne aussitôt vers moi. Mon coeur bat tellement vite contre ma cage thoracique et ma gorge est tellement nouée que je crains qu'elle n'ait compris la raison de ma maladresse — a-t-elle compris que c'est le nom que le garçon a prononcé qui me fait réagir comme cela ? Je me redresse faiblement en me grimant un sourire d'excuse sur les lèvres qui parait si déplacé sur mon visage que tout le monde pourrait comprendre que quelque chose ne va pas. Je récupère ma fourchette et baisse les yeux sur mon assiette pour essayer de faire passer la grande vague de sentiments qui m'étouffe tout à coup.

Je me fiche que Sorrow ravive les rumeurs qui ont couru sur elle jusqu'à son départ. D'ailleurs, elle n'a jamais été troublée outre mesure par celles-ci, je le sais. C'est ce que j'ai tant apprécié, chez elle. Elle ne s'évertuait pas à détruire des rumeurs qui étaient de toute façon vraies : elle se contentait de les laisser passer en s'amusant des échos qui retombaient parfois dans ses oreilles.

La douleur arrive si brutalement que je dois serrer les doigts autour de ma fourchette pour lutter contre l'envie soudainement de balancer quelque chose par terre, n'importe quoi, juste pour apaiser un peu la peine qui me tenaille le corps au souvenir de ma directrice.

Araya et Sorrow sont insensibles — ou presque — à ce qui m'arrive. Après un regard étonné et suspicieux lancé dans ma direction, peut-être s'attendait-elle à ce que je réagisse au propos du garçon, elle entreprend de répondre à ses questions.

« Comme dans tous les communautés, il existe chez nous des sorciers à la réputation mauvaise, » commence Araya d'une voix lente, et je me demande si elle va évoquer Cygnus Sidiki. « Des sorciers qui font du mal et qui utilisent la magie d'une mauvaise façon, comme madame Lo... Loe... Votre ancienne directrice, » poursuit-elle sans réussir à prononcer le nom typiquement anglais.

Un sourire affreusement colérique me colore le visage. Je secoue la tête et je sais, je sais que je ne vais pas résister à l'envie de répliquer quelque chose. Pas alors que je suis déjà à fleur de peau et que j'ai envie depuis mon réveil d'exploser quelque chose avec violence. Et voilà que ma bouche s'ouvre sur une réplique plus froide que l'hiver :

« C'est pas parce que des rumeurs couraient sur elle qu'elle utilisait la magie d'une mauvaise façon. »

Des flashs de souvenirs s'imposent à moi : je la vois sur le Plateau qui manie sa magie brute pour dégommer le sommet d'un sapin sans le moindre effort. Je la vois dans le repaire de sa vouivre qui s'abîme la main pour nourrir son dragon de magie noire. Je la vois dans son bureau me parler de cette magie qui fait frémir la quasi-totalité de la population britannique — la magie noire qui la fascinait, qui l'appelait comme elle m'appelle.

Je regrette aussitôt mes paroles mais je ne m'excuse pas pour autant. Je fronce les sourcils pour me soustraire au regard que me lance Araya et retourne à mon assiette dont le contenu ne me fait plus envie.

« Oui, tu as raison, m'accorde Araya en faisant courir sur moi un regard plus long que nécessaire avant de se tourner de nouveau vers le Poufsouffle. Nos cohortes affrontent depuis un bon moment maintenant des sorciers que tu appellerais sûrement "sorciers de mauvaise réputation". »

Son ton se fait plus grave, son visage plus sérieux.

« Cygnus Sidiki est un homme à la réputation mauvaise, dit-elle, une colère latente se cachant derrière sa voix. Il a fait beaucoup de mal autour de lui et il continue encore malgré les efforts de notre directrice pour l'arrêter. »

Le souvenir d'Erza calme légèrement, mais bien peu, ceux de ma directrice et les douleurs qui y sont associés. Une directrice contre une directrice. Je me concentre sur l'africaine et la douceur qui a toujours émané d'elle quand elle me parlait. Je m'efforce de calmer les battements colériques de mon coeur abîmé.

16 août 2023, 07:29
Jeu d'orgueil  PV 
Gryffs boit littéralement les paroles de Milya, il découvrait avec plaisir que tous les pays avaient leurs histoires propres. Probablement aussi fournies que celle du Royaume-Uni. L'interruption de Aelle le laissa stoïc, par simple politesse. Il n'en pensait pas moins. Après avoir acquiescé la Poufsouffle, Milya reprit. Elle evoqua alors Cygnus Sidiki. Ce nom ne lui semblait pas inconnu mais il eu beau se creuser la cervelle, Gryffs ne parvint pas à se remémorer à quelle occasion il l'avait entendu. Après quelques instants de réflexions il balaya cette interrogation d'un battement de cils et enchaîna.
-"Ta directrice c'est bien Erza Nyakane?"
Tenta Gryffs qui testait ses connaissances sur les autres écoles de Magie. Une étape qui lui avait semblé essentielle lorsqu'il s'était mis en tête de postuler à la Magifacpo.

-"Dans le même genre, je me demandais si votre usage de la magie vous donnait accès à ce que nous appelons les magies de l'esprit. La legilimancie, l'occlumancie? Voir même les sortilèges de possession?"
Une nouvelle approche pratiquée à l'étranger pourrait peut être lui apporter de nouvelles pistes dans sa quête. Il n'accordait plus aucune attention à Aelle. Toute son attention était accordée à Milya qui lui paraissait être une mine d'informations et elle semblait parfaitement disposée à partager ses connaissances et sa culture avec eux. Une générosité dont n'aurait pas fait preuve n'importe qui.
Soudain l'ampoule s'alluma, Cygnus Sidiki, les sept lignées... Sa mémoire avait fini par faire son travail. Il se rappelait maintenant, il avait même aperçu Issa Sidiki, l'ancien directeur de Ouagadougou, le soir de la bataille de Poudlard.

Docteur Renaud, Mister Renard !
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7ème année RP et 3ème année devoirs.
Peeves 2022

02 sept. 2023, 16:36
Jeu d'orgueil  PV 
La question du garçon me fait lever les yeux au ciel. Évidemment que sa directrice est Erza Nyakane, qui voudrait-il donc que ce soit ? Merlin, mais pourquoi fait-il l'étalage avec une telle sincérité de son ignorance ?! Loin de partager mes pensées, Araya affiche un sourire indulgent et elle répond simplement et sans jugement à la question du Poufsouffle : oui, sa directrice est bien Erza Nyakane, la petite fille de l'ancien directieur, Issa Sidiki. Je me retiens de toutes mes forces d'envoyer une vilaine pique à Sorrow pour souligner l'étendue abyssale de son idiotie. Disons que j'ai conscience, pour une fois, qu'une intervention me desservirait plus qu'autre chose.

Je poursuis mon petit déjeuner en prêtant une oreille attentive à ce qui se dit près de moi. Même si une ébauche de réponse se fait dans mon esprit aux questions posées par Sorrow qui est décidé à nous faire subir sa présence jusqu'à la fin du petit-déjeuner, la réponse de ma partenaire m'intéresse. Je sais ce dont est capable la magie africaine pour avoir fréquenté Zikomo durant toutes ces années. Il m'a raconté énormément de choses à propos de cette magie étrangère, il m'a longuement (et parfois moins longuement) parlé de ses anciens compagnons, des sorciers africains, et de leur capacité magique. Certains étaient capables de réaliser des choses fantastiques dont nous n'aurons pas même l'idée ici, en Angleterre. D'ailleurs, j'ai moi-même assisté à une démonstration de magie fabuleuse avec Sidiki. J'en garde un souvenir vivace.

« Les sortilèges de possession sont, dans notre culture comme dans la votre, pas ce qu'on pourrait qualifier de magie blanche, » remarque Araya sur un ton plutôt distant.

Sa voix m'étonne ; je me tourne vers elle et remarque à l'angle que prennent ses sourcils que l'idée même de pouvoir réaliser un tel acte de magie lui déplaît particulièrement. Ce qui m'étonne le plus dans l'histoire c'est que Gryffs Sorrow ait posé une telle question. Peut-être que ses questions à propos de l'ancienne directrice n'étaient pas désintéressées ? Je plisse les yeux dans sa direction. Quoi, ce cher Poufsouffle serait-il donc intrigué par une magie ayant une si mauvaise réputation dans notre pays ?

« Je ne sais rien de ce genre de magie, poursuit ma correspondante en baissant les yeux sur son assiette — je devine que dire "je ne sais pas" lui est particulièrement désagréable et j'en ressens un plaisir égoïste. Mais ce qu'on peut faire est très différent de ce que vous vous pouvez faire avec votre baguette. J'ai des cours qui m'apprennent à contacter des esprits, à lier des contrats avec eux, mais on m'a jamais appris comment aller dans l'esprit de quelqu'un ou comment protéger le mien. »

C'est déjà étonnant qu'elle sache ce qu'est la Légilimancie et l'Occlumancie. Évidemment, je ne le lui dit pas à voix haute.

« Peut-être que certains sorciers de chez nous peuvent le faire. » Elle secoue la tête, les sourcils froncés. « Mais je peux pas en être sûre. »

Je ne peux pas avoir côtoyer cette fille pendant tous ces jours sans deviner la suite : je sais qu'une fois rentrer chez elle elle fera tout pour avoir une réponse précise à donner aux questions de Sorrow, ne serait-ce que pour ne plus jamais devoir dire je ne sais pas.

« C'est ça qui t'intéresse ? lui demande-t-elle d'une voix curieuse. Les magies de l'esprit ? »

J'ai également une question qui me chatouille les lèvres. À propos de l'intérêt de Sorrow pour les sortilèges de manipulation et la magie noire. Elle me titille réellement, mais je m'occupe de la noyer dans une grande et longue gorgée de jus de citrouille. Je n'ai pas envie de m'intéresser à lui. Sa tête me donne envie de lui balancer mon reste de bacon dessus.

13 déc. 2023, 21:36
Jeu d'orgueil  PV 
Gryffs nota sa désapprobation. Il hocha la tête pour manifester son assentiment.
-N'est pas legilimens qui veut. En réalité il y en a si peu que ce type de magie n'ajamais vraiment était catégorisée. Bien que lord Voldemort était un maître en la matière... Les possessions c'est encore autre chose.
Sa voix était empreinte d'une certaine passion bien qu'il tentait de contenir son enthousiasme.
-J'admet avoir un certain intérêt pour la legilimancie. Mais je ne sais pas encore comment m'y prendre.
Mentit l'adolescent qui suivait depuis quelques semaines maintenant un entraînement hebdomadaire avec miss Valerion mais qui préférait pour l'instant que personne n'en sache rien. Encore moins Aelle qui serait ravie d'apprendre qu'il rencontrait d'énormes difficultés.
-Je trouve que c'est une magie subtile, les meilleurs sont capables de lire les pensées de leur entourage sans effort et sans se faire repérer. C'est tellement habile.
Se justifia Gryffs qui ne voulait pas laisser planer de doute sur son opinion pour la magie noire.
-Mon intérêt s'arrête là, la possession, la magie contre-nature, tout ça. Je trouve ça vulgaire.
Trancha le Poufsouffle l'air snob. Puis quittant le costume du petit aristocrate anglais qu'il revêtait par moment, il s'avança par dessus la table les yeux avides de curiosité.
-Et ces tatouages là ? Comment on vous les faits ? Vous avez tous les mêmes ou chaques sorciers en possèdent des différents ? Est ce que ça fait mal ?
Bah oublie. Je t'embête trop avec mes questions. Et puis si Aelle a fini d'être mauvaise perdante, elle a sûrement envie de profiter de ta conversation.

Ajouta le sixième année l'air mesquin. Cherchant à délier la langue de son ancienne complice de circonstances.

Docteur Renaud, Mister Renard !
Il signe de la pointe de sa baguette d'un S comme Sorrow
7ème année RP et 3ème année devoirs.
Peeves 2022