Le 10 octobre 2041, le sous directeur de la culture quitte son poste et pour Sixtine, c'est le signe que le gouvernement va mal et qu'il ne faut pas rester sous son gourou. Suite à cette décision, elle décide de parler avec son compagnon pour qu'ils prennent une décision à deux. Malheureusement la discussion ne se passera pas comme prévu et après des échanges violents tant physique que verbal Sixtine décide de quitter son foyer pour se réfugier dans la petite maison qu'elle avait acheté quelques années auparavant. Elle ne pensait pas s'y rendre avant sa retraite mais aujourd'hui, les choses n'avaient pas tourné en sa faveur.

En arrivant de cette petite bâtisse, elle claqua la porte et s'effondra se laissant glisser le long de la porte. Elle était enfin seule et pouvait se libérer de chaos émotionnel quelle ressentait. Elle cria, brisa des vases et frappa sa tête contre la porte avant de s'endormir de chagrin.

Le lendemain, elle s'était réveillée toujours au même endroit. Elle décida de ne pas pleurer plus et de se mettre au travail pour nettoyer cette maison qui allait être la sienne pendant un certain temps désormais. Quelques jours plus tard ou plutôt, quelques semaines plus tard, une fois que la paperasse pour démissionner était terminée et qu'elle se retrouvait enfin libre de ne plus agir pour le gouvernement elle se retrouva bien seule. C'est ainsi qu'elle décida d'écrire un journal ou plutôt, de parler de ses émotions et de son chagrin pour ne plus le garder en elle. Pour faire disparaitre ce trou béant qu'elle ressentait à la place de son coeur.

Installée à son bureau, elle prit la plume familiale et après un long soupire commença son récit.

J'ai rencontré Soliman en 2033 au ministère, il était lui-même Auror. Il s'agissait d'un homme charismatique qui m'a tout de suite beaucoup plu mais je ne suis allée le chercher tout de suite. Je ne suis pas du genre à me précipiter, j'aime jouer et tester avant de m'engager sérieusement dans une relation. Bien que je ne considère n'avoir eu aucune relation sérieuse à ce jour.
Finalement, après quelques mois à avoir appris à ce connaître nous avons décidé de nous mettre ensemble. Il y avait entre nous cette petite alchimie qui m'attirait à lui comme un aimant et notre relation était assez haute en couleur. Quand j'y repense, les crises de jalousie rythmaient notre quotidien. Il m'accusait d'infidélité quand je l'accusais du même péché sans preuve, bien sur. Je le trouvais peut être trop beau, trop bien pour moi et la réciproque devait être vrai. Malgré tout, nous arrivions à passer au dessus de nos disputes.

J'ai passé 7 années de ma vie avec Soliman, j'ai voulu une vie de ma famille qu'il m'a refusé sous prétexte qu'un enfant abimerait mon corps. Quand j'y repense je me trouve idiote d'avoir accepté de tel parole et pire encore, d'avoir vu un compliment dans ses mots.

Il y a quelques semaines, je lui ai annoncé que je voulais quitter le gouvernement car les changements qui s'opéraient ne me plaisaient pas. Il n'a pas du tout aimé, il m'a insulté, traité de traitre à mon sang. Il avait conscience de me faire du mal et c'est vrai, je n'ai pas su garder mon sang froid alors j'ai voulu l'attaquer en lui lançant un sort. Mais cet Auror plus aguerri que moi a répliqué et voilà qu'on a détruit l'intérieur de notre ancienne maison à cause de cette dispute. Notre ancienne maison, pardon.

La veille, Sixtine n'avait pas eu la force d'écrire plus. Elle ne saurait dire pourquoi mais elle s'était sentie coupable d'écrire tout ceci. Un lien invisible relié sa plume à son coeur et ce lien avait tremblé, avait menacé de céder. Elle avait eu l'impression de trahir son amour, son ex compagnon.
Elle avait passé une nuit agitée, elle avait repensé à pas mal de moment de sa vie, elle avait en quelque sorte vécu une deuxième fois. Pour ce défaire de ce mal elle avait une solution, continuer son récit.

Cette nuit j'ai rêvé. Ca peut paraitre anodin mais je me rends compte que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas fait de rêve. Oh bien sur, je n'ai pas fait que rêver j'ai aussi revu mes vieux souvenirs. Mais j'ai rêvé que j'étais devenue un papillon et que je volais à travers les fleurs. C'était un rêve doux et agréable. J'aimerais faire ce rêve éternellement.

Ce matin, par habitude j'ai préparé deux cafés. Et puis je me souvenue qu'il fallait que j'apprenne à vivre seule. Mais pour faire ça, j'ai besoin de raconter ma vie à deux. Le matin, je me levais tôt en sortant discrètement du lit pour ne pas réveiller Soliman. J'enfilais ma robe de chambre et je descendais à l'étage. Je ramassais les vêtements qu'il avait jeté en boule dans un coin de la pièce puis je faisais couler du café tout en préparé un petit déjeuner à Soliman. Ensuite, je lui montais son plateau pour qu'il puisse manger et je quittais la pièce car il avait horreur d'être dérangé le matin. Je lui préparais ses affaires, je préparais les miennes et attendais qu'il descende.
Au travail, il me couvrait de baiser, me complimentait devant ses collègues et devant les miens. Il me prenait dans ses bras et se permettait même une petite tape sexiste qui ne me déplaisait pas. Je me sentais si belle, si heureuse, il montrait son amour et j'adorais ça.
Le soir, il me demandait pourquoi j'avais fait une mission avec tel homme et si j'en avais bien profité. Je devais lui prouver que je n'appartenais qu'à lui et que je lui étais dévouée.

J'ai toujours cru que c'était comme ça qu'il fallait prouver son amour. Que tout le monde avait cette vie là. N'ayant pas eu repère amoureux dans mon foyer familial j'avais tout simplement bu les paroles de Soliman.

Je tourne en rond dans cette maison et je finis par me rendre compte que je me suis isolée toute seule, j'ai coupé les ponts avec ma famille. C'est vrai que ma famille n'est pas la plus aimante mais mon oncle a souvent voulu me voir, prendre de mes nouvelles et j'ai toujours refusé. Je me suis enfermée toute seule dans un quotidien chaotique que j'ai appris à aimer. Aujourd'hui, je vais devoir apprendre à vivre normalement, à ressortir et à reprendre le contrôle de ma vie. Je n'ai plus besoin de demander une autorisation quelconque, je suis libre et je peux devenir la femme autonome que j'étais avant Soliman.

J'ai conscience de ma force il faut simplement que je trouve un moyen de ne plus ressentir ce sentiment pesant qui me donne envie de retourner là bas. Pourquoi suis-je tellement attaché à ce quotidien vécu ? J'ai fuit une réalité horrible et mon coeur veut y replonger comme si je n'avais aucun amour propre. Comme si, ma seule existence tournée autour de lui.

L'ancienne Auror n'écrivit plus dans son journal pendant des semaines, les voisins n'entendirent aucun bruit, personne n'eut de nouvelle de cette femme. Elle expliquera plus tard qu'elle procédait à son sauvetage. Pire encore, elle ira jusqu'à parler d'un sevrage sentimental. C'est ainsi que 5 semaines plus tard, elle reprit possession de son journal pour expliquer les méfaits accomplis.

Il est 5h30 du matin et je me sens prête, aujourd'hui je sais que j'ai passé un cap, j'ai enfin accepté de tourner la page, non sans difficulté. Mon corps est faible mais dans quelques jours il se remettra de ses blessures et bientôt, j'aurais une âme purifié et un corps repenti.
Je m'excuse auprès de mon corps que j'ai torturé jusqu'au sang, je m'excuse auprès de moi-même car je me suis infligée des douleurs atroces à chaque pensée que j'adressais à Soliman mais c'était le seul moyen. La douleur physique, les goutes de sang glissant jusqu'au sol, c'était le seul moyen pour moi de me rappeler de ma réalité cauchemardesque avec Soliman et par extension, le seul moyen de ne pas y retourner.
Je n'ai pas crié, j'ai accepté la douleur et après plusieurs semaines d'auto mutilation je sais que je n'éprouve plus aucun sentiment pour Soliman. Je peux ressortir, je n'irais pas le voir, je peux reprendre contact avec ma famille, je n'ai plus peur de mon passé.

Ce post RP n'est pas chronologique, il va simplement relater des faits passer de la vie de Sixtine avec Soliman.

La maison est grande, des métaux précieux habille les murs et des tableaux signés décor les pièces. Un elfe de maison est à la disposition des deux sorciers et bien que cette demeure ne manque pas d'élégance, elle manque cruellement de chaleur. Lorsque vous mettez un pied dans le hall d'entrée vous ressentez tout de suite une ambiance froide et une aura pèse sur vos épaules. Cette aura, c'est celle d'un homme, le maitre des lieux, Soliman.

Soliman est un homme séduisant, sa musculature est parfait, ses traits sont fins mais puissants et son charisme vous donne envie de baisser les yeux pour ne jamais croiser son regard. C'est un homme froid qui aime dominer et qui le fera comprendre à chaque personne cherchant à s'approcher de lui. Lorsque Sixtine rentre dans cette demeure, son coeur se serre, sa respiration est courte, les battements dans sa poitrine se font plus vite et de manière irrégulière. Il descend le grand escalier et lorsqu'il la voit retirer son habit de fourrure, il reste de marbre en la toisant de haut.

- Viens ici.

La mâchoire serrée, Sixtine ne souhaite pas être docile et exécuter ses ordres à sa guise. Elle avait donc relevé la tête et prit la direction de la cuisine à droite des escaliers. Mais avant d'entrer dans la pièce, l'homme qui partageait sa vie tenait à lui rappeler certaines choses.

- Quand je te dis de venir, tu viens sauf si tu souhaites me mettre en colère. Dit-il sans hausser le ton. Il avait gardé un ton froid et distant mais très autoritaire.

Elle s'était arrêtée net, elle n'avait pas envie qu'il se mette en colère, elle n'avait pas envie de subir sa colère. Elle l'avait déjà subit et elle ne souhaitait pas que ça recommence. Les coups, les marques sur sa peau, les traumatismes qui, à jamais hanteraient ses nuits. Finalement, elle fit volte-face et afficha une mine désolé avant de venir auprès de Soliman.

Une fois à son niveau, il renifla ses cheveux, il l'avait prit dans ses bras et lui caressait tendrement le dos tout en lui murmurant à l'oreille qu'elle n'avait rien à craindre, qu'il ne lui ferait aucun mal. Le contact de la peau de Soliman sur celle de Sixtine la fit frissonner mais pas d'amour ou d'excitation, elle frissonnait de peur. La peur de ne jamais sortir vivante de cet enfer car l'enfer, c'est lui.
Pourtant, bien que la peur l'envahisse, elle était heureuse de le voir aimant avec elle, heureuse d'avoir obtenu un moment de tendresse...