Lorsqu'Eileen avait su qu'elle allait rejoindre Poudlard, elle avait voulu emmener avec elle un bout de sa terre natale, un bout de son Irlande. L'idée lui vint rapidement de penser en terme de plante. En effet, elle aurait ainsi visuellement et olfactivement un peu d'Irlande avec elle.
Ce qui ne gâchait rien, c'est qu'elle avait vendu à sa famille moldue et à ses amis qu'elle partait en Ecosse pour rejoindre une école qui avait un cours de botanique de qualité...

Pour cette raison, elle avait rejoint sa mère et lui avait exposé son souhait : emmener un peu de bruyère avec elle ! Abigaïl, qui avait la main verte comme son potager en témoignait, l'avait aidé dans son projet.
Ensemble, elles avaient empoté un peu de bruyère irlandaise rouge sur une base de paillage pour préserver la fraicheur et l'humidité du sol. Puis, la mère avait accompagné la fille dans l'apprentissage de la vie de la plante. Certes, il s'agissait d'une plante facile d'entretien, mais avoir une plante nécessitait certaines connaissances.

C'est ainsi que la jeune fille s'occupa de sa plante, qu'elle nomma rapidement "mo chara" ce qui signifiait en irlandais "mon amie." Elle se prit au jeu de lui parler en l'arrosant et simplement lorsqu'elle venait voir comment elle se portait.

Rapidement, elle se rendit compte que sa plante se portait beaucoup mieux lorsqu'elle était en compagnie. Bizarrement, lorsqu'elle était la seule plante de l'espace dans lequel elle se trouvait, "mo chara" dépérissait... alors que près d'une congénère, elle s'épanouissait. Eileen avait pu s'en rendre compte par hasard lorsqu'elle avait posé sa plante dans la cuisine à côté d'herbes aromatiques de sa mère le temps d'une journée. Au soir, elle n'avait pas reconnu sa plante tellement elle semblait en parfaite santé !

C'est ainsi que, fort logiquement, lorsqu'il avait fallu préparer les bagages pour Poudlard, "mo chara" avait été enveloppée très soigneusement de sorte à ne pas subir de dommages dans la malle de la jeune fille. Sa mère avait jeté elle ne savait quel sortilège qui avait permis de l'enfermer comme dans un cocon de protection. La jeune fille s'inquiétait de la sociabilité de sa plante... Elle ne voulait pas la voir dépérir. Savoir qu'elle avait un professeur de botanique sur qui s'appuyer en cas de besoin la rassurait.

En arrivant dans son dortoir, l'irlandaise avait déballé ses affaires, positionnant sa chère amie sur sa table de chevet. Cependant, elle avait rapidement remarqué qu'aucune autre plante n'avait rejoint le dortoir.

Elle pensa à en parler au professeur de botanique dès qu'elle le verrait. Or donc son premier jour de cours avait fini avec un cours de botanique ! Elle avait été voir Mr Charleston avec sa problématique.

Elle avait alors appris qu'elle pouvait apporter sa plante dans la serre N°6 et continuer à en prendre soin autant qu'elle le souhaitait. C'est ainsi que vers 15h30 ce jour de rentrée, la jeune irlandaise entra dans la serre.

Elle prit une étiquette, y indiqua les informations nécessaires :
- Le nom de la plante : comme elle l'appelait déjà en son cœur "mon amie", elle décida de cumuler mon et amie pour en faire un nom. La bruyère acquis ainsi le nom de "Mochara".
- Son espèce : bruyère irlandaise rouge.

Puis, elle se dirigea vers son professeur et lui demanda l'autorisation de déposer sa plante dans la serre.

Image :

Reducio

dite "Mochara"
Espèce : Daboecia cantabrica rubra
Propriétaire : Eileen O'Brien
Date d'arrivée : 02/09/2047

Entretien et visite aux plantes :

Intrigué par un petit papier posé au pied d'une plante, Sigmund le ramasse. Il sourit en lisant la note très enfantine de @Lucas Calme.

Lucas,

Ta plante est toujours la bienvenue dans la serre. Concernant l'entretien de ta plante, je passe régulièrement dans la serre N°6 pour m'assurer que tout va bien. Néanmoins, il va de ta responsabilité de t'occuper d'elle, même si je ne la laisserai pas dépérir. Ne t'en fais pas, tu peux me demander conseil quand tu veux, ou t'orienter vers la Garde-Chasse ou son stagiaire, Elian Kernac'h.

S. Charleston

Lucas Calme, tu gagnes 1 PR que tu peux demander dans mon bureau.

Ajout d'une plante :

Image :
Espèce : Daboecia cantabrica rubra
Propriétaire : @Eileen O'Brien
Date d'arrivée : 02/09/47

Eileen tu gagnes 1 PR pour le dépôt de ta plante. Tu peux les demander dès maintenant dans mon bureau.

Eileen s'était instaurée un petit rituel. Elle essayait de passer deux fois par semaine pour voir sa plante. Elle avait compulsé quelques ouvrages sur la bruyère et savait que la première année, sa chère Mochara aurait besoin d'être régulièrement arrosée. Au-delà des besoins fondamentaux de son amie, Eileen pensait aussi à sa sociabilité. Son étude préalable dans sa cuisine quant à la vivacité de sa plante l'avait profondément marqué et c'était la raison première qui l'avait amené à confier Mochara à la serre N°6.

Mochara était positionnée dans le fond de la serre, sur un carré de trois par trois et séparée d'un carré d'une autre plante. Elle semblait bien s'acclimater à son nouvel environnement et ne pas en vouloir à la jeune irlandaise qui avait un peu l'impression de l'avoir abandonnée en la laissant dans cette serre et en ne la prenant pas avec elle.

Alors, certains pourraient dire que c'était par culpabilité que la jeune fille venait voir sa plante, mais ceux qui la connaissaient bien auraient compris que c'était par affection.

Cet après-midi là, comme tous les lundis, après le cours de botanique, elle passa le bout de son nez dans la serre.
Elle commença par saluer sa plante d'une voix guillerette.

Elle se mit en quête de l'examiner. Etait-ce là une mauvaise herbe ? Tout de suite, il fallait l'enlever.

Délicatement, l'irlandaise se munit du matériel mis à disposition et détailla minutieusement chaque feuille, chaque fleur afin d'en vérifier la bonne santé.

Tout en auscultant sa Mochara, Eileen lui raconta les dernières nouvelles du pays qu'Ybou lui avait ramené le samedi précédent. C'était devenu une habitude très rapidement. Il fallait dire qu'elle était écoutée pleinement. Elle avait l'impression que les clochettes s'orientaient vers elle lorsqu'elle s'exprimait.

Elle termina de donner des nouvelles de sa famille en lui disant :
- "Maman adore que je lui parle de toi dans mes hiboux. Je crois que tu lui manques ! Papa m'a demandé de lui dessiner un croquis pour voir ton évolution... J'espère que tu ne m'en voudras pas si ce n'est pas réussi..."

C'est ainsi qu'après avoir fini l'entretien de sa plante, et l'avoir arrosée, Eileen s'empara d'un livre comme sous-main, d'un parchemin et d'un stock de crayons et tenta de griffonner une bruyère irlandaise. Elle se concentra mais le résultat ne parvenait pas à refléter la réalité. De toute façon, que ce soit un croquis ou une photo, cela ne rendrait en rien la beauté et la santé de sa Mochara.

Elle montra son œuvre à la bruyère. Elle s'était appliquée.


Pourtant, elle n'était pas très contente du résultat.
- "Qu'est-ce que t'en penses ? On ne te reconnait pas vraiment... Je trouve que ca manque de caractère..."

L'heure tournait. Après avoir rangé le matériel emprunté et laissé place nette, la jeune irlandaise s'en retourna vers sa salle commune vers des devoirs qui l'attendaient sagement. Elle salua de la main et lui rappela qu'elle viendrait la voir sous 2 à 3 jours.

Eileen arrivait tout juste de son cours de vol ce jour-là. Lorsqu'elle pénétra dans la serre, elle apprécia le changement de température.

Parvenue devant Mochara, elle commença par la saluer :
- "Bonjour ma toute belle ! Comment vas-tu aujourd'hui ?"

Avisant une possible mauvaise herbe, elle se lança dans son inspection bi-hebdomadaire :
- "On dirait que ca va depuis lundi ! Tant mieux !" observa la jeune fille. "Par contre, ta terre est un peu sèche. Tu dois avoir soif ! Attends je vais arranger ça !"

L'irlandaise chercha l'arrosoir, le remplit d'eau et saupoudra la précieuse denrée sur son amie.
- "Humm... Ca fait du bien, hein ?"

Elle tapota la terre. Celle-ci était désormais humide... Un bon signe ! La première année s'empressa de ranger le matériel qu'elle venait de sortir puis revint vers son bout d'Irlande.
Elle constata que la plante grandissait bien et qu'elle était toujours entourée d'autres plantes. Sa santé n'était pas en danger.

Ensuite, Eileen commença à lui raconter sa semaine depuis lundi. Puis elle lui fit part de son ressenti quant à son intégration dans l'école :
- "Tu sais, je suis contente. Les gens sont très sympathiques et je ne me perds plus dans les couloirs ! Et j'adore les matières enseignées... je trouve que c'est très intéressant."

S'avisant qu'elle avait oublié :
- "Ah, au fait ! Je t'ai ramené un cadeau ! J'ai demandé aux parents de m'envoyer une photo de la lande pour que tu te sentes moins seule !"

La jeune fille sortit de son sac une belle photo encadrée qu'elle plaça entre le pot de sa plante et la fenêtre de la serre.
- "Voilà... Comme ca, tu seras moins nostalgique de l'Irlande toi aussi !"


- "Il faut que j'y aille, sois sage !" lanca-t-elle avec un signe d'au revoir. "A lundi !"

En partant, la rouquine déposa sur le bureau de son professeur absent un mot qu'elle avait préparé à l'avance :

Bonjour professeur,
J'ai déposé un cadre photo à côté de Mochara pour qu'elle se sente moins seule.
J'espère que ca ne vous dérange pas. Si c'était le cas, dites-le moi et je le récupèrerai lundi.
Eileen O'Brien

"Après un bon repas, quoi de mieux que d'aller câliner sa plante ?" avait pensé Eileen en sortant de la grande salle après un déjeuner plantureux.

C'est ainsi qu'elle avait rejoint les serres de botanique en ce jour ensoleillé mais froid d'octobre. Elle était toute guillerette lorsqu'elle passa la porte de la serre.

Elle suivit le chemin habituel jusqu'à Mochara puis salua sa plante.
- "Bonjour ma belle ! J'espère que tu vas bien aujourd'hui ! Tu as vu ce beau soleil ? Quand on nous dit qu'en Ecosse il pleut tout le temps, les gens ne connaissent pas le beau temps de l'Irlande, tu ne crois pas ?"

En sifflotant, elle entreprit son tour d'inspection habituel.
- "Hum, à part une petite soif, tout m'a l'air OK..."

En l'arrosant, elle continua en tapotant la terre pour s'assurer de son humidité :
- "Là... Voilà..."

Eileen entreprit ensuite de raconter à sa confidente ses dernières aventures dans l'école.
- "Donc tu vois" termina-t-elle "les potions c'est pas si difficile que cela quand Maman s'en occupe mais quand c'est moi qui fait, c'est pas si simple !"

Pendant qu'elle bavardait, la jeune fille regarda en dehors de la serre et se fit rêveuse :
- "Tu te souviens de l'Irlande à cette saison ? Ca me rappelle de sacrés souvenirs..."

Vint alors aux lèvres de la fillette une chanson irlandaise qu'elle entendait beaucoup chez elle dont le titre était "The rocky road to Dublin" et qui évoque un homme qui voyage de Dublin à Liverpool :
"In the merry month of June from me home I started
Left the girls of Tuam nearly broken hearted (...)"

La chanson avait un rythme qui entrainait à la danse. Eileen n'était pas la reine des danseuses mais elle entraina Mochara dans un petit pas cadencé où elle tapait du pied jusqu'à la fin de la chanson.

Lorsqu'elle eut fini, elle reposa délicatement la plante à sa place puis lui adressa un signe de la main en lui disant qu'elle la verrait le lundi suivant.

Entretien et visite aux plantes :

Quand Sigmund a repris la tête des serres, il a bien constaté que les soins apportés aux plantes occupant les lieux étaient assez inégaux... certains élèves étaient plus attentifs que d'autres, il fallait croire. Parmi les plantes manifestement très bien entretenues, on compte une bruyère appartenant à une certaine Eileen O'Brien.

@Eileen O'Brien, tes visites datant d'avant la prise de fonction de Sigmund, tu ne gagnes pas directement de PR liés aux posts en eux-mêmes. Tu en gagnes cependant 3 pour la bonne impression laissée au professeur lorsqu'il a jugé de l'état des plantes de la serre. Tu peux les demander dans mon bureau.

Cet après-midi là, lorsqu'Eileen reprit le chemin de la serre N°6, une fois n'est pas coutume, elle n'était pas seule ! Mochara trônait fièrement dans ses bras.

En effet, la jeune irlandaise était rentrée au pays pour les vacances d'hiver et bien sûr, sa confidente avait suivi le même chemin. Comme lorsqu'elle était arrivée à Poudlard, elle avait veillé à chaque voyage à bien protéger sa plante des cahots de sa malle, de telle sorte qu'elle était parvenue en bon état à destination, que ce soit en Irlande ou de retour au Château.

La fin de l'année avait passé à une vitesse folle entre ses cours, ses ami(e)s, ses fiches de travail, ses visites à la serre, ses balades dans le parc, ses envois hebdomadaires de courrier... mais Eileen avait quand même pris le temps de s'apercevoir que sa chère plante avait grandi. Elle avait donc pendant les vacances embauché sa mère pour qu'elle l'aide à la rempoter. La plante semblait beaucoup plus à son aise. Les deux O'Brien avait conservé le paillage au pied de Mochara pour préserver la fraicheur et l'humidité du sol. Sa croissance était lente mais mesurait à présent 50 cm de haut pour quasi autant de large. La serre N°6 lui avait clairement permis de s'épanouir.

Or donc, lorsqu'elle pénétra dans la serre, Mochara se trouvait dans ses bras. La fillette la déposa à son endroit habituel de ses mains gantées à cause du froid puis entreprit de vérifier que tout allait bien. Elle examina donc comme à son habitude le végétal.
- "Tu n'as pas trop souffert du voyage, je suis contente ! Un peu d'eau, et on ne saura même pas que tu es partie de la serre !"

Après l'avoir arrosée, Eileen réajusta le cadre photo dans lequel on voyait la bruyère irlandaise qu'elle avait amené là en octobre dernier.
- "Je suis sûre que comme moi tu es contente d'avoir revu l'Irlande même si tout le monde m'a fait des compliments sur toi à la maison !" adressa-t-elle avec un sourire à son amie.

Rêveuse, la rouquine continua :
- "En tout cas, je suis contente que l'on soit revenue toutes les deux à Poudlard. C'est une nouvelle année qui s'annonce ! Je te laisse ! On se voit dans la semaine."

Remettant gants et écharpe, l'irlandaise adressa son salut habituel à son amie et quitta la serre d'un pas léger.

Son cours de vol était à peine terminé qu'Eileen rentrait dans la serre N°6 et saluait sa plante adorée.
- "Bonjour ma belle ! Comment vas-tu cet après-midi ?"

Elle la contempla, scruta la moindre trace de mauvaise herbe et de problème et conclut, après avoir retiré une pousse étrangère et arrosé Mochara, que tout allait bien.
- "Je pense que si on continue comme ca tu auras une belle floraison à l'été."

Pensive, la jeune fille continua à discuter :
- "Tu sais que lundi je t'ai parlé de la St Valentin... C'est demain, ca sent l'amour partout dans les couloirs ! J'ai même vu des coeurs et des chocolats en préparation dans la salle commune... Je trouve dommage que les gens attendent une fête commerciale pour offrir un cadeau ou prouver leur amour à leur moitié... D'ailleurs en parlant de cadeau !"

Eileen sortit de son sac un livre avec un conte irlandais. Elle expliqua :
- "Les parents m'ont envoyé ça. Ils savent que j'adore lire. C'était une histoire que Maman me racontait quand j'étais petite, mais nous n'avions pas le livre. Elle l'a trouvé en faisant une foire je crois. Si ca te dit, je vais te la lire."

Ne recevant pas d'objection, elle ouvrit le livre intitulé "Le prince des bardes" et se mit à raconter un conte étrange à sa confidente végétale.

Lorsqu'elle eut finit, elle referma le livre.
- "J'espère que ca t'a plu ! Ca m'a replongé dans ma jeunesse ! Je me vois encore écouter Maman me raconter cette histoire au coin du feu ! Ca me fait bizarre de voir les mots écrits !"

Avisant l'heure à sa montre, elle se pressa de ranger ses affaires, salua Mochara de la main en lui promettant de la voir le lundi suivant.

C'est complètement surexcitée qu'Eileen rentra ce jour-là dans la serre N°6. Elle rejoignit rapidement Mochara et lui déclara :
- "Maidin mhaith ! C'est d'époque avec la St Patrick qui a eu lieu hier ! Faut trop que je te raconte mais avant, tour d'inspection bi-heddomadaire ! On ne perd pas les bonnes habitudes !"

Rapidement, la fillette se mit à l'aise, étudia Mochara sous toutes ses coutures, évacua une mauvaise herbe, arrosa ce qu'il fallait... Lorsque sa plante eut fait son brin de toilettes, l'irlandaise continua :
- "Comme tu le sais, hier, c'était ma première St Patrick à Poudlard ! C'était trop bien ! Déjà j'avais mis du vert sur presque toutes mes affaires !"

Elle rigola à ce souvenir puis poursuivit :
- "Ensuite, j'ai intrigué pas mal de monde avec mes touches de vert donc ca m'a permis de parler de chez nous ! Les élèves sont vraiment trop sympas à Poudlard ! Ah et puis, j'ai passé la journée avec une autre irlandaise qui est à Serdaigle. Elle vient de Ballymena. Et on a rencontré une Poufsouffle très sympa au diner qui elle vient de Dublin ! Ca a été quelque chose tu sais ! "

Quand elle eut finit de lui raconter sa journée, elle reprit :
- "C'était pas comme à la maison mais on a quand même fêté ça ! C'est le principal, tu ne crois pas ?"

N'obtenant aucune objection, elle poursuivit :
- "Comme tu étais ici toute seule pendant ce jour de fête, je t'ai ramené quelque chose pour compenser..."

Rapidement, elle farfouilla dans ses affaires et en ressortit un trèfle qu'elle avait fait en origami.

- "Tadaaaa..." s'exclama-t-elle !

Elle le planta dans la terre du pot de la bruyère puis admira l'ensemble.
- "Il te va comme un gant..."

Puis, elle s'avisa qu'il était temps de retourner à ses devoirs.
- "J'espère que mon petit cadeau te plait... On se voit lundi !"

Après un dernier salut, elle sortit rapidement de la serre.

La journée avait été longue pour la jeune fille puisque comme tous les mardis, ses cours se finissaient à 18h. La veille elle avait dû sauter son rituel du lundi à cause d'une urgence, elle se rattrapait donc aujourd'hui.

Lorsqu'elle parvint à la serre N°6, elle salua Mochara puis s'excusa d'avoir manqué leur rendez-vous rituel du lundi.
- "J'avais un devoir à faire pour aujourd'hui et je n'ai pas vu l'heure passer" déclara-t-elle penaude.

Comme à son habitude, elle scruta sa chère bruyère à la recherche d'une mauvaise herbe ou d'un quelconque signe inquiétant. Rien d'anormal à l'horizon. Elle la contempla longuement, pensive. Cela faisait quelques semaines qu'elle avait retiré le trèfle en origami car il s'était gorgé d'eau. Sa bruyère s'épanouissait bien ici et c'était le principal. Comme pour les vacances d'hiver, elle avait bien profité de la présence de l'irlandaise à ses côtés en la voyant un peu plus souvent...

En arrosant sa Mochara, Eileen se sentait calme et apaisée. La voir, c'était toujours comme une sorte de soupape pour se calmer, se recentrer sur soi et prendre du recul. Elle se remettait de ses heures de cours et regagnait de l'énergie progressivement.

Après avoir tâté l'humidité de la terre et s'être rassurée sur l'état de santé de son amie, Eileen partit dans ses souvenirs. Elle se souvint d'une comptine irlandaise de son enfance : Dilín Ó Damhsa.
Elle se mit à la chanter à voix haute, son esprit hors du temps :
- "Dilín ó damhsa damhs’, Dilín ó damhsa dí (...)"

Elle racontait comment un beau garçon faisait danser une jeune fille pour lui ravir son cœur. Cette chansonnette était pleine de douceur et de souvenirs.
Lorsqu'elle l'eut fini, Eileen demanda à Mochara :
- "Ca t'a plu ? Je suis sûre que lorsque tu étais dans les champs plein de parents l'ont chanté à leurs enfants !"

Avisant l'heure qui se faisait tardive, elle se rendit compte qu'il allait être l'heure d'aller diner.
- "Je te laisse et te dis à bientôt ! Probablement jeudi ou vendredi ! Sois sage !"

Elle s'assura qu'elle avait tout correctement rangé et laissé propre comme elle le faisait à chaque fois qu'elle quittait la serre puis elle s'enfuit en direction de la grande salle, laissant une pointe de nostalgie voltiger dans l'air.