Entourée d'une bonne dizaine de livres ouvert ainsi qu'une volée de fiches de révision, Faustine essayait de venir à bout de ses révisions. Les examens approchaient et elle avait l'impression d'avoir encore tant de choses à apprendre. La jeune fille voulait en plus absolument tout savoir sur le bout des doigts, elle voulait faire ses preuves dans ce monde magique, tenter de montrer qu'elle y avait bien sa place.

La Poufsouffle consulta sa montre pour regarder le temps qu'elle avait déjà passé, mais constata que cela faisait à peine une demi-heure qu'elle était là. Cela lui paraissait si long... Pourtant, elle était non loin de s'ennuyer, elle avait huit matières à réviser, mais le soleil qui brillait dehors ne lui donnait tout sauf envie de réviser et elle se déconcentrait sans cesse. Aller rejoindre ses amies dehors avait l'air tellement mieux qu'apprendre tout cela. Bien sûr, elle trouvait, comme au début d'année, tous ses cours captivants, mais peinait à tout mémoriser. Elle s'embrouillait, s'emmêler les pinceaux et finissait par désespérer. En regardant vite fait son calendrier, elle constata néanmoins qu'il ne lui restait que peu de temps avant les examens. L'anxiété pointa le bout de son nez et lui fit perdre ses moyens. Plus que quelques jours pour apprendre tout ça... Allait-elle y arriver ? Passerait-elle en deuxième année ?

Tentant de chasser ces pensées néfastes qui ne faisait qu'augmenter son stress et diminuer son temps de révision, elle se remit au travail, écrivant des tas de choses d'une écriture frénétique sur ses fiches. La salle d'étude étant vide à cette heure-ci, Faustine était au calme et plongée dans ses pensées, ce pourquoi elle n'avait guère entendu s'entrouvrir la porte pour laisser entrer une Poufsouffle aussi rousse qu'elle, venue sans doute également réviser.
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Vraiment vraiment désolé pour cette immense retard Lucia ! J'espère que tu ne m'en voudras pas trop...

Il faisait tellement beau dehors que travailler n'était pas la motivation première de Lucia. La jeune irlandaise avait donc décider de prendre de quoi grignoter dehors pour le repas du midi, et elle réviserai dans la foulée, à l'extérieur, en profitant du grand soleil qu'il faisait.

Cela aurait été une bonne idée. Mais la concentration de Lucia commençait à être difficile à garder en cette fin d'année, et la fatigue se faisait sentir de plus en plus au fur et à mesure des semaines. Heureusement, les vacances arrivaient, et avant ça, les examens. La raison de ses révisions. Le bruit, et le soleil qui commençait à la faire brûler eurent raison à de nombreuses reprises de sa faible concentration. Elle lisait moins d'une page de son livre ou de son cours, puis elle regardait ce qu'il se passait autour d'elle, ou se perdait dans ses pensées en admirant la beauté des paysages. Mais il fallait qu'elle avance un peu aujourd'hui.

Certes, elle était loin d'être en retard dans ses révisions, elle avait travaillé régulièrement tout au long de l'année, et tous ces cours la fascinaient, alors c'était assez simple de retenir les informations principales. Les dernières révisions étaient pour retenir les informations secondaires, et pour que toutes les informations qui étaient dans ses cours soient bien claires dans sa tête. Il fallait absolument qu'elle réussisse son passage en deuxième année. Le contraire était vraiment inenvisageable.

Normalement, avec la quantité d'informations qu'elle connaissait déjà, les sortilèges qu'elle maitrisait et tous les devoirs qu'elle avait fait avec le maximum de sérieux dont elle était capable lorsqu'elle trouvait les informations nécessaires, elle devait pouvoir s'en sortir. Mais cela ne lui suffisait pas. Il fallait qu'elle en sache plus, toujours plus. Il fallait qu'elle maîtrise parfaitement, les informations, qu'elle puisse dire le maximum d'informations sur chaque sujet. C'était la seule chose qui la rassurait. Et pourtant, le fait de remplir son cerveau d'informations sans plus de sens que l'ordre qu'elles avaient dans son cours, n'avaient rien de rassurant.

Ses pas l'avaient menée vers la salle d'étude. Ce qui était plutôt logique après réflexion. Un endroit calme, où, vu le temps, il n'y aurait certainement personne. La lumière y était agréable, et elle avait tout de même une vision sur le soleil qui pouvait éclairer sa peau, si elle se mettait au bon endroit. Elle avait ses cours dans son sac, sa baguette également. En entrant, elle n'était pas seule, mais ce n'était pas grave. Il n'y avait qu'une autre personne, une jeune fille, qu'elle avait déjà vu. C'était une pouffy de sa génération. Il n'y avait aucun risque.

Lucia amena ses affaires sur une des tables proches de la fenêtre et s'assit le plus discrètement possible. La jeune poufsouffle semblait concentrée sur ses cours, et stressée. Enfin, le dernier détail était une impression. Elle écrivait de manière très rapide des tonnes d'informations. Un peu comme Lucia dans son cerveau, mais sur des feuilles.

Faustine préparait à présent une fiche de révision sur les fondateurs de Poudlard. Elle connaissait sur le bout des doigts l'histoire d'Helga Poufsouffle, ce qui était pour elle normal étant donné qu'elle était de sa maison et voyait son portrait tous les jours. Elle avait également bien réussi à retenir l'histoire de Rowena Serdaigle qui l'inspirait par sa sagesse et sa grandeur d'esprit. Pour Godric Gryffondor elle se débrouillait plutôt bien, elle l'avait déjà révisé aussi auparavant. Il ne lui restait donc plus que Salazar Serpentard qu'elle avait repoussé à maintes reprises. La jeune fille n'aimait guère son histoire, mais se devait de la connaître aussi malheureusement. Elle prit une de ses fiches, des stylos verts et argents pour présenter, et commença.

Tellement concentrée, la petite n'entendit toujours pas la discrète Poufsouffle venue s'installer elle aussi pour réviser. Au bout de quelques minutes, Faustine laissa échapper un soupir mêlé d'exaspération et mit en lambeaux sa feuille avec violence. D'un naturel très perfectionniste, elle ne supportait pas que ses fiches de révisons aient trop de défauts. Ce trait de caractère était d'autant plus renforcé quand elle n'était pas son assiette et c'était aujourd'hui malheureusement le cas. La Poufsouffle commençait à en avoir marre de réviser, d'être contrainte de passer ses journées à l'intérieur sans pouvoir profiter du soleil avec ses amies. Sous le coup de la colère, elle balaya ses feutres verts et argents de sa table et grommela :

- Par Merlin, ces révisions sont trop durs !

Elle suivit des yeux les feutres qui vinrent rouler sur le sol et son regard tomba sur une Poufsouffle de sa promo nommée Lucia. Elle sentit ses joues devenir rouge écarlate et la colère laissa subitement place à la honte. La jeune rousse s'était donnée en spectacle devant une de ses camarades, cela était tellement humiliant ! Elle espérait que cette dernière n'ait rien entendu, mais cela semblait peu probable étant donné qu'elles étaient uniquement toutes les deux dans la salle. La petite se leva ramasser ses stylos dans un premier temps, et constata qu'ils avaient malheureusement roulé au pied de la chaise de Lucia. Se résignant à y aller, elle réfléchit en même temps à des excuses qu'elle pourrait lui formuler, mais n'ayant toujours pas trouvé arrivée auprès d'elle, Faustine lui dit simplement d'une petite voix timide et gênée :

- Je suis désolé, j'ai... fait tomber mes stylos...

Elle s'empressa de les ramasser puis en se relevant, vit que Lucia révisait également les examens au vu de ses affaires sorties. Faustine lui avoua, quelque peu désespérée :

- C'est si dur ces révisions je trouve, il y a tant à apprendre...
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@Lucia Varalta
Et voilà, j'espère que ça te va !

Lucia ne faisait plus attention à ce que faisait la jeune pouffy, elle s'était concentrée sur ses révisions à elle. Enfin, à moitié sur ses révisions, et l'autre moitié dans ses pensées, son stress, et le regard perdu dans les paysages qui l'entouraient. Lire et relire ses cours ne lui apportaient plus rien, elle avait l'impression de pouvoir ressortir tous ses cours de l'année en par-coeur tellement elle les avaient lu et relus. Et pourtant, dès qu'elle cachait son cours, elle se sentait perdu derrière un trop-plein d'informations, et n'arrivait plus à tout redire, n'arrivait pas à tout enregistrer clairement. Et cela la stressait toujours plus. Elle décida de prendre un morceau de parchemin pour essayer de noter un maximum d'informations sur le cours qu'elle venait de lire, le cours de métamorphose sur les 3 sortilèges qui permettaient de changer une aiguille en allumettes. Elle avait fermé son cours et commençait à écrire, toutes les informations qui lui passaient par la tête sur ce cours.

Son parchemin n'avait rien de propre ou de clair, c'était même plutôt le contraire. Il y avait des mots et des phrases dans tous les sens, des schémas et des flèches qui se perdaient comme une chasse au trésor sur sa feuille. N'importe qui d'autre se serait perdu en le relisant, et même elle n'était pas sûre de la relire. Mais ce n'était pas le but de ce parchemin de toute façon. Il avait plutôt pour but de l'aider, de l'apaiser, de se montrer à elle-même qu'elle connaissait des choses, que son cerveau n'était pas vide.

Toutes ses pensées bien trop bruyantes l'empêchèrent d'entendre la brune à ses côtés s'approcher d'elle, ni, entendre les stylos tomber. C'est quand elle la vit à ses pieds en train de les ramasser qu'elle s'en rendit compte, et qu'elle compris une forme d'excuse, et parler de stylos. Sa camarade devait être aussi stressée qu'elle, même si ce n'était certainement pas le même stress, pour ses examens. Elle semblait perturbée, comme si aucun de ses mouvements ou de ses phrases ne semblait naturel, tout semblait artificiel, comme si elle devait improviser des phrases au milieu d'un univers tracé au centième de millimètre près.

Enfin, quelques secondes plus tard, et après s'être relevée, sa camarade rajouta une phrase, vraiment à son attention cette fois-ci, et beaucoup moins artificielle. Elle lui avoua en partie sa peur, même si les mots n'étaient pas formulés comme tels. Les révisions étaient dures, pour Lucia, c'était plutôt l'inconnu des examens qui lui faisait peur, elle ne savait pas ce qu'il fallait qu'elle sache, et toutes les informations se bousculaient dans sa tête, elle n'arrivait pas à leur donner un fil conducteur clair. Et tant à apprendre, en effet, elle avait l'impression de connaître des milliers de choses, d'avoir appris régulièrement, d'avoir assisté à tous les cours, ou presque, mais de ne pas en avoir manqué beaucoup, grand maximum une dizaine sur l'année, mais elle les avait tous rattrapés, et travaillés encore plus que ses autres cours. Et pourtant, il lui semblait que rien, ou pas grand chose ne voulait rentrer dans sa tête. Et pourtant, cela ne pouvait pas être le cas étant donné que son parchemin commençait à être rempli de partout, et il ne restait pas beaucoup de place pour rajouter la fin de ce que son cerveau lui permettrait. Elle allait certainement écrire en tout petit dans les coins, pour finir de vider sa tête, et rendre sa feuille encore plus illisible qu'elle ne l'était déjà.

Mais pour le moment, la phrase de sa voisine avait attiré son attention, et pourtant, elle ne savait pas quoi lui répondre. En temps normal, elle aurait essayé de la rassurer au mieux, et de l'aider si elle en avait besoin. Mais aujourd'hui, c'était différent. Son esprit était occupé ailleurs, et le fait de mettre en pause son cerveau ne semblait pas être une option qu'elle pouvait envisager. Ou même, à laquelle elle pensait. Et pourtant, elle en aurait bien besoin, de le faire taire quelques instants.

Mais il fallait qu'elle lui réponde quelque chose. On ne pouvait pas laisser un silence pesant après une phrase qui semblait avoir eu pour but d'attirer l'attention de la jeune irlandaise, ou un appel à l'aide peut-être.

- J'ai l'impression d'être complètement perdue et de tout mélanger dans ma tête, rien n'a plus de sens.

Finit-elle par ajouter, avec une forme de sourire, ou léger rire, à la fin. Elle avait opté pour la vérité. Ne pas réfléchir, juste dire ce qu'elle ressentait. Et cela lui avait enlevé une sorte de poids. Lucia était loin d'être plus claire dans son esprit, mais elle se sentait un peu plus sûre d'elle, et comme si maintenant, l'idée de pouvoir potentiellement aller aider sa camarade, pouvait être envisagée. Ce n'était pas encore dans sa tête directement, et l'idée pouvait mettre du temps à germer. Mais le fait d'avoir poser des mots à l'oral, sur le brouillard qu'elle avait dans sa tête et qui pouvait très légèrement apparaître par le mouvement de ses jambes et de ses doigts, semblait avoir permis de retirer ce qui était clair et normal dans sa tête habituellement, mais qui ne l'était plus actuellement.