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10 juin 2023, 17:48
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
vendredi 15 mai 2048,
7h15
@Louie Mahogany



La nuit avait été courte — ce qui était en réalité une expression maladroite, car moins Sunday dormait, et plus il avait l’impression que la nuit s’étirait, alors qu’on compressait son cerveau dans une migraine assourdissante. Il n’avait pas fait beaucoup d’insomnie dans sa vie, la plupart de ses soirées se terminaient en l’espace de quelques minutes après que sa joue se soit posée contre son oreiller. Mais un méchant rhume avait mis son corps en alerte et la fièvre couplée au manque de sommeil avait eu raison du Serpentard. Dans le dortoir, il s’était plaint à ses camarades qui n’avaient rien demandé, prétextant n’avoir dormi que quelques dizaines de minutes. Bien qu’il avait effectivement peu dormi, les quelques dizaines de minutes étaient une hyperbole : un domaine dans lequel Sunday était passé maître. Tandis que ses camarades s’affairaient, Sunday sortit de la salle commune. Il remarqua que c’était un des rares matins où il mettait les pieds hors de la caverne des serpents parmi les premiers mais ne creusa pas plus profondément l’analyse, jugeant qu’il s’était juste préparé plus rapidement qu’à l’accoutumée. Les pieds dans ses chaussures en cuir, il traînait les semelles contre le sol dans une démarche qui en disait long sur son état de fatigue, bien qu’on retrouvait cet air peu énergique relativement souvent chez lui.

Le Serpentard entra dans la grande salle, annonçant son arrivée par un bâillement bruyant qu’il cacha derrière son coude. Sans réellement regarder où il allait, Sunday se laissa appâter par la bonne odeur de beurre qui se dégageait des croissants, son petit déjeuner favoris. Dans une glissade, il s’assit puis se hissa jusqu’aux côtés d’un de ses camarades en bout de table, sans vraiment faire attention à l’identité de la personne. Ses paupières refusaient de s’ouvrir davantage et il se contenta de voir le monde dans le flou de la silhouette de ses cils. Il se fit la remarque que la glissade sur le banc lui avait donné une sensation différente des autres matins, mais ne chercha pas non plus à expliciter cette remarque. En réalité, le garçon avait totalement oublié de s'habiller et il avait rejoint la Grande Salle en pyjama, il avait néanmoins bien enfilé ses chaussures d'uniforme et ses chaussettes, ce qui contrastait horriblement avec le reste de sa tenue. Son pyjama était constitué d'une chemise de pyjama à manches longues blanche, ornée d'une grosse tête de nounours marron sur le dos, et d'un long pantalon bleu parsemé de petites têtes du même nounours. La tenue pouvait être un peu chaude pour ce mois de mai, mais le garçon n'était pas dérangé par ce fait, bien confortablement installé dans le coton du pyjama.

Les symptômes de son rhume semblaient s’être calmés, et mise à part quelques reniflements bruyants et une migraine qui prenait sa source dans le manque de sommeil, Sunday se sentait assez en forme pour prendre un bon petit déjeuner. Il étendit le bras, manqua de donner un coup de main dans l’épaule de son voisin mais l’évita de justesse et attrapa trois croissants dans sa main dans un exercice fastidieux avant de les déposer sur son assiette. Il se servit ensuite un jus d’orange, ce qui ponctuait la confection de son petit déjeuner préféré. Mais son corps refusa de bouger davantage et il s’immobilisa, les avant-bras posés sur le rebord de la table et le regard perdu dans les reliefs de ses croissants. Il murmura pour lui-même :
Pas envie d’aller en Potions... qu’il ponctua d’un long soupire, dans une tentative d’extérioriser toute sa fatigue, ce qui ne changea pourtant rien à son état physique ni à son état d’esprit. Lentement, son regard se posa sur la revue que son camarade était en train de lire ; le mensuel de la Métamorphose, dont il avait entendu parlé maintes fois bien qu’il n’ait jamais jeté un coup d’œil au contenu. Avec l’espoir qu’une conversation le tirerait de la brume qui rendait toute réflexion nébuleuse, Sunday s’adressa à son camarade sans le regarder puisqu'il avait tendance à s'adresser à tout le monde de la même façon, reprenant son observation passionnante de la croûte d’un croissant.
C’est Potions ce matin, pas Métamorphose… T’es pressé d’être lundi ? demanda-t-il en faisant référence au fait que le lundi commençait par quatre longues heures de métamorphose dont la pratique répétait avait tendance à réduire le cerveau de Sunday au néant.


Dimanche (pour les intimes) — 1ère année RP, Promo Péliade — #374981

11 juin 2023, 00:42
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Sunday n'était pas le seul qui avait passé une nuit courte, mais ce genre d'accidents relevaient plus d'une mauvaise habitude chez Louie.

L'enfant avait parfois du mal à fermer l’œil non pas pour des raisons liées à sa physiologie, mais plutôt à sa personnalité : le Serdaigle n'aimais pas du tout dormir. S'il existait un charme qui retirait le besoin de sommeil, on pouvait être sûr qu'il aurait été le premier sort que le jeune brun aurait cherché à apprendre : il n'avait jamais fait le deuil de ces huit heures par nuit pendant lesquelles il était censé cesser toute activité consciente pour se réveiller le lendemain matin dans un état pitoyable.

S'il finissait toujours par fermer un œil réticent, une nuit occasionnelle qui suivait à une journée particulièrement vide pouvait parfois le laisser plein d'énergie le soir, et donc très vulnérable à une procrastination de l'heure du coucher. Heureusement pour lui, il ne ressentait pas le contrecoup le lendemain, mais plutôt le surlendemain. Et le surlendemain, on était Samedi, ce qui signifiait qu'il aurait tout le luxe de passer la journée à errer comme un Inferi dans les couloirs du château.

C'est ainsi qu'il avait passé la moitié de la nuit du Jeudi à s'inventer quelque activité à faire pour repousser le plus possible le sommeil : relire une énième fois Sorts et Contresorts, inventer un sortilège en créant jusqu'à son incantation (dans un latin plus que douteux), imaginer de A à Z son propre article à publier dans le mensuel de Métamorphose (et qui aurait eut pour sujet principal ce sortilège inventé - il avait même répondu à ses propres questions dans une interview qui le dépeignait comme un génie plein d'humilité), se rendre compte que cet article ne tenait pas la route et qu'il fallait donc le recommencer, puis finalement réaliser que ce sortilège n'était en fin de compte pas très utile, et donc tout reprendre à zéro.

Il s'était endormi au milieu de l'invention de la formule de ce deuxième sortilège en plein cœur de la nuit.

Ce fut dans un état second qu'il se réveilla donc ce matin, se souvenant à peine de la nuit dernière à cause de son sommeil fragmenté. Il s'était hissé hors de son lit, avait fait sa toilette avec le soin d'un gnome et avait entamé le trajet le plus pathétique du mois jusqu'à la Grande Salle pour son petit déjeuner.

Le brun se traina encore endormi jusqu'à la table des Serdaigle, son mensuel de Métamorphose sous le bras. Une fois installé, il se servit de quelques viennoiseries ainsi que d'un jus de fruit, puis il reprit un semblant de lecture. Il avait commencé à lire le mensuel peu après l'avoir reçu, au début du mois : il pensait le finir aujourd'hui.

A peine s'était-il plongé dans un des derniers articles qu'un confrère Serdaigle s'installa à côté de lui. Le brun ne lui adressa à l'origine qu'un mouvement de tête endormi, mais poli (il n'était pas sûr que son camarade l'ait vu, puisqu'il ne lui adressait pas un regard). Son nouveau voisin n'avait pas l'air très vif non plus, aussi Louie pensait qu'il allait passer un petit déjeuner silencieux, ruminant mollement sa pâtisserie en relisant plusieurs fois les mêmes lignes.

Pourtant, l'autre garçon fit un son qui attira toute son attention, lui faisant cesser de mastiquer sa trop grande bouchée. Le châtain grommela d'abord, pour lui-même, sur sa réticence à aller en cours de Potions. Louie n'en avait également pas très envie ce matin, mais visiblement pas aussi peu que son camarade.

Son regard hard se déplaça à nouveau vers son mensuel, lentement, mais le châtain lui adressa ensuite directement la parole, même s'il ne le regardait pas directement. Il semblait avoir remarqué ce qu'il lisait, puisqu'il lui demanda :

" C’est Potions ce matin, pas Métamorphose… T’es pressé d’être lundi ?

Louie leva à nouveau la tête en sa direction. Il ne lui semblait pas avoir déjà vu le garçon dans sa classe, qui devait donc être une année au dessus de lui. Le brun n'était cependant pas opposé à un peu de conversation, surtout si cela pouvait le réveiller avant son premier cours.

La bouche pleine de croissant, il aplatit un épi, lui adressa un large sourire, puis lui dit :

— Mbghlf grbfhl mghmbf blfm. "

Ces paroles attendaient visiblement une réponse de son interlocuteur, puisqu'il l'observait dans l'expectative, la mine amicale.

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Pinçons le pinson, Astrid le pinson - Cui cui 𓆏

11 juin 2023, 12:11
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Depuis sa rentrée à Poudlard, Sunday portait les repas dans la Grande Salle en grande estime : c’étaient les moments préférés de sa journée. Ici, pas de Maman pour lui dire de manger plus de ceci, moins de cela, de se servir dans un ordre ou dans un autre. Ses camarades n’étaient pas des dictateurs gastronomiques et le laissaient manger à sa guise. L’appétit, déjà considérable, du Serpentard avait alors redoublé et il engloutissait des quantités astronomiques, surtout au petit déjeuner. Mais ce matin tout geste lui paraissait si difficile que la nourriture avait une odeur d’efforts. Son combat contre son manque d’appétit cessa quand son camarade Serpentard lui répondit, et il lui adressa finalement un regard. Son cerveau enclencha un premier temps de réflexion afin de confirmer l’identité de son interlocuteur, mais aucun nom ne lui vint. Il abandonna rapidement l’enquête, bien conscient qu’il avait toujours été mauvais pour retenir les prénoms et les visages — il espérait simplement que son camarade ne viendrait pas lui demander quelque chose qui trahirait cette méconnaissance.

Se sentant un peu coupable de manquer de ce sentiment familial que les élèves étaient encouragés à entretenir envers leurs camarades de maison, Sunday décida de fournir un effort supplémentaire pour tenter de décrypter les paroles du brun. Les doigts refermés sur le pan de sa manche, il laissa son regard se perdre dans les paragraphes du mensuel que lisait l’autre Serpentard tandis qu’il tentait de dénouer le sens des syllabes inintelligibles. Il se repassait les sons en boucle, les démêlant les uns des autres, tentant de les compter pour tenter d’y déceler des mots, une logique. Mais aucune conclusion ne ponctua sa réflexion, et même la brume de sommeil voilant ses capacités intellectuelles ne pouvait être à l’origine de cette incapacité : l’exercice était simplement trop compliqué. Par égard pour ce sourire et cet enthousiasme, il attrapa un des croissants qui attendaient leur heure dans son assiette, en arracha brutalement l’extrémité — tout en manquant de faire tomber son assiette, lui assenant un coup de coude involontaire dans un bruit métallique désagréable — puis enfourna le morceau de viennoiserie dans sa bouche. Mettant en pratique l’exemple du spécimen extraterrestre qui venait de tenter d’entrer en communication avec lui, il gonfla volontairement les joues pour l’imiter et il prononça, le sourire en moins :
Mrph mh mgrph mh ? Mrrrrrph mhmh MH ! marquant des intonations exagérées pour donner du vie à sa phrase, tout en agitant ses bras dans tous les sens. Lui-même ne savait pas du tout ce qu’il avait tenté d’exprimer au Serpentard, mais il espérait que les émotions qu’il avait entremêlées au sein de son discours incompréhensible donnent l’illusion qu’il avait bien saisi le sens de la discussion. Finalement, il avala le morceau de croissant par automatisme et manqua de s’étouffer, tentant de noyer l’insupportable toux avec de copieuses gorgées de son jus d’orange.


Dimanche (pour les intimes) — 1ère année RP, Promo Péliade — #374981

11 juin 2023, 18:41
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Louie ne put qu'être un témoin impuissant face à la démonstration de stupidité de son camarade. Face à cet idiot aux joues gonflées et aux bras agités, il se rendit compte trop tard qu'il menait une lutte qu'il avait donc déjà perdue : celle de garder sa part de croissant dans sa bouche.

Dans un sursaut d'hilarité sauvage, il expulsa tout son croissant dans son assiette, plaçant bien trop tard ses mains devant sa bouche à présent vide. Ça n'était pas des plus ragoutants, mais il n'avait eut aucun contrôle sur la situation. Heureusement, les fragments de viennoiserie ne s'étaient pas retrouvés dans les assiettes et les verres environnants : l'étendue des dégâts n'excédait pas sa propre vaisselle. L'équipe de nettoyage n'aurait pas trop de travail face à cet accident, et il pouvait espérer ne pas avoir trop dégouté ses camarades de maisons.

" Pardon,
dit-il simplement, un semblant de sérieux le regagnant à peine. Il utilisait son couteau pour repousser les miettes qu'il venait de tousser dans un coin de son assiette. Sans lever les yeux de sa tentative de tri, il continua :

Je disais juste : oui, j'ai hâte des prochains cours de Métamorphose parce qu'Aguavino, c'est sympa. "

Même sans ses sortilèges aux effets graduellement utiles qu'ils apprenaient au fil de cette première année (ils avaient commencé à transformer des petites bêtes en boîte d'allumettes au second trimestre et avaient entamé le dernier trimestre avec un maléfice assez amusant qui rendait ses victimes complètement chauves), Louie trouvait la Métamorphose passionnante en elle-même. Il aimait regarder le monde qui l'entourait et se focaliser sur un sujet qui ferait un bon candidat à l'une des métamorphoses qu'il connaissait. Cette anse de tasse avait la forme d'un serpent endormi. Cette grappe de raisins pourrait faire une très belle nuée d'oiseaux, s'ils étaient assez petits. Et si ces deux pieds de table se changeaient en verre ? Ils se briseraient, et le reste du meuble s'affaisserait, entrainant avec lui tout ce qui se trouvait dessus, tout ça à cause d'un ou deux simples sortilèges bien placés.

Louie était loin de maîtriser les charmes nécessaires à la réalisation de ne serait-ce qu'un dixième de ces petites expériences de pensée magiques, mais il viendrait peut-être un temps ou il pourrait penser ces choses avec plus de cohérence, dans un monde où il y avait de la logique dans la transformation d'un fruit en oiseau.

Et si ce camarade de Serdaigle était en deuxième année (ce qui était probable, puisque Louie ne le reconnaissait pas parmi les têtes des premières années qui était avec lui en classe), cela signifiait qu'il était encore plus avancé que lui dans ce domaine. Peut-être aurait-il quelque conseil à lui apporter - cela sous entendait cependant qu'il soit disposé à parler cours, ce qui ne semblait pas être le cas dans le moment présent.

1e année ; couleur : #7361ba
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12 juin 2023, 20:23
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Le visage de Sunday s’étira, la bouche ouverte, avant de finalement se rétracter en une moue dégoûtée. Il n’osa pas observer les morceaux humides et mâchouillés du croissant et trouva refuge dans le mur qui se trouvait en face d’eux : qu’il était beau ce mur, vierge de toute nourriture ayant été mastiquée au préalable, de toute trace de bave. Sans prendre conscience de son expression de dégoût qui avait figé ses traits faciaux, le Serpentard lâcha un petit « oh beurk » inhibé avant de finalement retrouver le courage de poser son regard à nouveau sur la table, tout en prenant soin de ne pas franchir une frontière invisible qui le mènerait à la scène désastreuse visuellement. Son camarade Serpentard ne parut pas plus dérangé de son petit accident, et s’il lui présenta des excuses que Sunday ne méritait pas particulièrement mais qui attesta de la politesse du garçon, ce dernier embraya sur la suite de la conversation. Il avait au moins le mérite de ne pas être dramatique.

La métamorphose était, comme toute autre matière à Poudlard, un point d’interrogation pour Sunday dont les difficultés s’amoncellaient en une montagne qu’il semblait tout bonnement incapable de franchir. La pratique magique lui posait beaucoup de problèmes et la relation entre Saperlipopin et Sunday était constamment mise à l’épreuve par leur maladresse respective. C’était sans compter sur le fait que l’Ecossais s’évertuait à utiliser ses mains, forgé par les habitudes des moldus, au lieu d’avoir recours à la magie. Pour lui, le réflexe des autres élèves à utiliser la magie au moindre souci était étrange. Cependant, il était aussi maladroit avec ses mains qu’avec sa magie, si bien qu’aucune méthode ne paraissait lui convenir réellement.
Mais la métamorphose, à ses yeux, posait tout un tas de problème éthique. Il n’avait pas besoin d’être très engagé dans la cause animale pour se rendre compte que les animaux subissaient un traitement somme toute douteux et parce qu’il ne s’était jamais métamorphosé, ou n’avait jamais été métamorphosé lui-même, il lui était difficile de se rendre compte des sensations qui pouvaient parcourir, ou non, les animaux qu’on venait de métamorphoser.
Malgré tout, l’idée de passer pour un inculte lui était insupportable. Quand bien même il avait passé son année à se ridiculiser à tout bout de champ en dévoilant involontairement ses méconnaissances et lacunes, il avait décidé de se fondre un peu mieux dans la masse. Pour ça, il fallait avoir l’air d’un vrai sorcier, alors il décida de répondre de manière un peu hasardeuse :

Ah oui, la Goua Vino, le célèbre sortilège qui transforme une bouteille de vin en une peinture à la gouache, j’en ai entendu parlé plusieurs fois ! Il ajouta, attrapant son verre en imitant les adultes dans les films, levant légèrement celui-ci comme s’il buvait de l’alcool. T’as des goûts d’artiste, quel panache !
Il ne savait pas réellement comment on employait l’expression de « quel panache », ni ce que ça signifiait, mais sa bouche avait formulé les mots sans concerter son cerveau et il porta son verre à ses lèvres pour prendre une grande gorgée de jus d’orange — mais aussi pour se taire, car, après réflexion, il était certain qu’il faisait fausse route sur ce sortilège de la Goua Vino. D'un naturel plutôt optimiste quand il s'agissait de lui-même, il espéra que le garçon ne remarque pas qu'il ne savait pas du tout de quoi il était question.


Dimanche (pour les intimes) — 1ère année RP, Promo Péliade — #374981

13 juin 2023, 03:57
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Le garçon aux cheveux châtains répondit presque immédiatement aux paroles de Louie sur la métamorphose.

" Hein ? Il y a un sort qui fait ça ? fit le brun d'un air intrigué. Impossible, il n'en n'avait jamais entendu parlé.

C'était un charme de deuxième année, sans aucun doute. L'enfant tentait de se représenter la transformation, affichant un court instant un air rêveur devant son aîné : la bouteille se changeait en tube et le vin en peinture, très probablement. En faisant un effort de visualisation, il devait même être possible pour le sorcier qui lançait le sort de choisir la couleur de la gouache. Cela pouvait être très utile, et il imaginait ce que les artistes sorciers pouvaient accomplir avec de la peinture magique sortie tout droit de leur imaginaire, sans contraintes physiques dans leur conception.

Mais cela signifiait-il qu'il fallait une bouteille de vin par tube de gouache ? Cela devait représenter une petite somme si l'on souhaitait varier un minimum les teintes ... et si aucune métamorphose ne tenait sur la durée, alors la peinture redeviendrait inévitablement du vin sur la toile, et l’œuvre serait alors ... il s'égarait. Un silence de plus d'une poignée de secondes était sur le point de s'installer. Pour ne pas avoir l'air trop perdu, Louie joua la carte de l'honnêteté.

- Euh - je parle pas de la Goua Vino, mais d'Aguavino. Agua, vino. Eau, vin. Eau en vin. Son regard se précipita sur les éléments qui se trouvaient sur la table de leur maison. Attends.

Il bu d'une traite le fond de son jus d'orange qu'il tenait d'une main tout en sortant sa baguette de l'intérieur de sa robe de l'autre, puis il posa son verre et se servit de l'eau à la hâte.

Le pichet replacé sur la table et son verre rempli dans la main droite, il pointa sa baguette dans sa main gauche en direction du contenant, pris un instant en fixant le tout, agita avec précision son catalyseur au dessus du liquide, puis incanta " Aguavino ! " avec clarté, intention et enthousiasme. En un clin d’œil et sans réelle pyrotechnie, l'eau changea de couleur dans le verre, devenant rose vif, tel un jus de bubble gum tout droit tiré d'un mauvais film pour jeune adolescents. Louie y jeta un coup d’œil enjoué puis afficha une mine déçue quand il vit le résultat de son propre sort, sa lèvre inférieur passant à l'avant malgré un sourire maintenu, ce qui donnait à ce dernier un air un peu idiot.

- Ça marche pas tout le temps, mais c'est quand même rigolo quand ça fait ça, commenta t-il, les yeux rivés sur son étrange eau rose. "
Reducio
Pour le jet de dés, voici ce sur quoi je suis parti :
1 = rien ne se passe, Louie rate son sort
2 à 3 = l'eau se change en eau colorée
4 à 5 = l'eau se change en thé
6 = l'eau se change en vin

1e année ; couleur : #7361ba
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13 juin 2023, 19:00
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Le premier questionnement de son camarade Serpentard avait sonné comme un glas pour Sunday : il était découvert, fichu, exposé, pris la main dans le sac et jeté directement dans la fosse aux menteurs. Le corps raidi, prêt à accepter les remarques désobligeantes qui suivraient probablement, les yeux marrons du Serpentard suivirent les mouvements de son camarade en un silence ignorant. Tout d’abord, il n’eut aucune idée de ce qui allait se passer. Puis, quand ce dernier comprit que le brun allait lancer le sortilège, il fronça légèrement les sourcils, les épaules remontées contre son cou. S’attendant à une explosion imminente ou à tout type de catastrophe qui suivait généralement ses propres tentatives de sortilèges, il posa ses mains sur la table dans un mouvement de recul, le haut du corps penché à l’opposé de son camarade.

Rien de très spectaculaire n’arriva cependant. Le cœur de Sunday put reprendre sa course habituelle tandis qu’il se pencha pour observer le contenu du verre. Un rire, mélange subtile entre la nervosité et l’amusement, passa ses lèvres avant qu’il ne les scelle aussitôt derrière sa main à la vue de la moue déconfite du Serpentard. Puis, dans une imitation maladroite de l’expression de celui qui devait être son aîné puisqu’il ne se rappelait pas l’avoir vu dans ses activités de première année, il forma un petit sourire penaud.
Ouais hein, c’est pas grave, ça donne bien plus envie que du vin.
Il ne mentait pas : le vin ressemblait à du jus de raisin dont il n’aimait pas le goût, et si c’était comme le café, c’était probablement mauvais. Mais les adultes avaient toujours des idées et des goûts étranges que Sunday ne partageait pas, peu importe ses tentatives d’imiter ses parents.

Alors qu'il approchait son bras du verre pour le pencher un peu plus vers lui afin d’en observer la couleur, son camarade lui fit une remarque qui provoqua une réalisation brusque chez Sunday :
C'est quelle maison, ça ? interrogea-t-il en lorgnant de toute évidence sur la tenue de l'Ecossais. Se désintéressant totalement du verre, il longea ses manches du regard, puis adressa une expression affolée en direction de son interlocuteur.

Mais… pourquoi tu m'as pas dit avant que je suis encore en pyjama ! s’exclama-t-il d’un air horrifié, les oreilles bourdonnant et se teintant d’un rouge qui ressortait au travers de ses mèches de cheveux. Ceci expliquait les quelques regards amusés qu’il avait reçu plus tôt dans la matinée après être sorti de la salle commune, mais le dédain de certains Serpentard nés-sorciers avaient anesthésié Sunday à ce genre de comportements, si bien qu’il n’y avait pas réfléchi plus que ça. Il passa ses jambes par dessus le banc pour se retrouver dos à la table, et observa son pantalon aux têtes d’ourson le fixer du regard d’un air qui lui parut moqueur tant il avait honte. Heureusement pour lui, le temps qui le séparait du premier cours de Potions avait encore de quoi s’étirer et rien ne pressait. Finalement, il ajouta en direction de son camarade d’un air las, la tête penchée en arrière avec l’expression d’un perdant. J’ai tellement la flemme d’aller jusqu’aux sous-sols, pourquoi la salle commune est là-bas...


Dimanche (pour les intimes) — 1ère année RP, Promo Péliade — #374981

23 juin 2023, 22:25
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Il avait raison, l'eau rose-vif donnait plus envie que le vin, même si ça n'était pas mettre la barre très haut : Louie avait déjà essayé pendant les fêtes de fin d'année sous les regards amusés et désapprobateurs de son père et de sa mère, respectivement, et son visage n'avait pas pu s'empêcher de grimacer face à l'amertume de la chose. Comment les adultes pouvaient-ils aimer ?

C'était au beau milieu de leur échange que Louie réalisa soudainement que son interlocuteur n'était pas habillé pour les cours, alors que leur première heure s'approchait dangereusement. Après le lui avoir fait remarqué, le jeune endormi se montra encore plus surpris que lui : il ne l'avait visiblement pas remarqué, ce qui était, selon lui, très amusant.

- Je l'avais pas remarqué, se justifia t-il en ricanant, buvant son eau colorée - qui avait un goût parfaitement ordinaire, comme prévu.

Face à son air empli de honte, Louie tenta de calmer son air rieur et s'apprêta à réconforter le garçon en pyjama en lui suggérant de l'assumer et d'en faire une déclaration de mode, mais il ajouta quelque chose d'un air las qui l'interpela grandement malgré son état encore peu réveillé :

- J’ai tellement la flemme d’aller jusqu’aux sous-sols, pourquoi la salle commune est là-bas...

- La tour Ouest, le corrigea t-il en fixant son verre rose. Tu veux dire la tour Ouest. c'est pour ça qu'ils la surnomment "la tour de Serd -" tu es chez Serpentard. S'interrompit t-il brusquement en le fixant. C'est pour ça qu'il ne le reconnaissait pas. Il balaya ensuite ses camarades de maison du regard. Pourquoi tu es assis à notre tabl - oooh ... Ça n'étaient pas ses camarades de maison, ou alors, il y avait eu un changement de couleurs pendant la nuit et il n'avait pas reçu le mémo. Si on se fiait à leurs couleurs jaunes, Louie et son camarade d'étourderie étaient assis avec les Poufsouffles.

- C'est incroyable, enchaîna t-il d'un air rêveur en observant ses environs, sérieusement impressionné, on a deux cerveaux parfaitement différents et on a réussi à faire la même erreur au même moment. Je pense qu'on est liés d'une façon ou d'une autre, conclut-il avec assurance, retournant à son verre, visiblement peu embêté par leur bêtise. Je suis Louie. Comment tu t'appelles ?

Il avait déjà oublié que son nouvel ami était en pyjama - il ne l'avait pas oublié à proprement parler, mais la chose était déjà passée au second plan. Ce n'était que des habits, et si l'oubli était amusant, Louie ne voyait vraiment pas de quoi se moquer : c'était comme des vêtements décontractés, non ? Non, c'était clairement un pyjama : il y avait du coton doux et des oursons.

Aux yeux excentriques du brun toutefois, ça n'était pas vraiment un problème. Lui ne s'habillait pas comme ça, mais il n'avait pas encore développé ses goûts vestimentaires, portant ce que sa mère lui achetait : il était persuadé que quelqu'un dans cette école pourrait adopter le style ursidé de son interlocuteur.

1e année ; couleur : #7361ba
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27 juin 2023, 11:36
Blaireaux matinaux  Louie Mahogany 
Le rire de Louie avait beau être communicatif, Sunday était beaucoup trop effaré par la situation pour avoir le temps de penser à la convention sociale qui encourageait à sourire et à rire quand son interlocuteur le faisait.
La suite du dialogue acheva de l'enfoncer dans un sentiment d'humiliation cuisant ; son regard ne quitta pas le visage de son camarade alors qu'il l'observait prendre conscience de leur situation, tandis que lui-même réalisait la bêtise qui l'habitait en ce matin là. Il avait pourtant l'habitude des étourderies, mais un record avait probablement été battu en ce jour. La perspective de trouver un associé de maladresse lui procura néanmoins un sentiment de détachement quant au ridicule de la situation — et puis, pour Sunday qui avait l'habitude de passer pour un étrange garçon aux yeux de ses camarades, ça n'avait finalement pas tant d'importance, il n'y avait déjà plus de réputation à sauver.

La remarque du Serdaigle sur leur... compatibilité, lui arracha un sourire un peu timide, lui qui n'avait pas l'habitude des compliments ou des marques d'affection. La situation lui parut soudainement beaucoup moins grave, beaucoup moins bête qu'elle n'aurait pu l'être réellement dans les yeux d'un autre : ce n'était qu'un pyjama, tous les Serpentard l'avaient déjà vu dans cet accoutrement et ça n'avait eu aucun impact sur sa vie sociale. Puis, il avait pu rencontré un camarade à qui il n'avait jamais vraisemblablement parlé. En fait, avec un peu de réflexion, il réussit à restituer la vision de son camarade, là-bas, dans les premiers rangs d'un cours, ces places que Sunday évitait toujours comme s'il avait peur de devenir bon élève en s'y asseyant. Heureusement pour lui, son camarade n'attendait visiblement pas de lui qu'il connaisse son prénom et il se présenta sous le nom de Louie, ce qui arrangea totalement le Serpentard qui n'eut pas besoin d'interroger son interlocuteur sur son identité.
Moi, c'est Sunday, répondit-il, le regard en coin pour observer la réaction de son camarade et voir s'il allait se moquer de son prénom. Finalement, il mima l'acte de regarder dans une loupe comme les détectives dans les cartoons, et se pencha légèrement vers les cheveux de Louie dans un geste qui aurait pu questionner n'importe qui. Faut sculpter.. sculter.. ausculpter..? non, c'est ausculter, oui ça doit être ça ; faut ausculter ton cerveau parce que de ce que ma famille m'a dit, mon cerveau il va pas très bien alors le tiens doit pas aller très bien non plus.

Mettant de côté le fait qu'on n'auscultait personne avec une loupe, le garçon se redressa et se tourna de nouveau vers la table, mettant officieusement la discussion en pause le temps d'attraper un croissant et de continuer son petit déjeuner — il n'avait pas autant de temps qu'escompté, puisqu'il lui fallait à présent descendre aux sous-sol et rejoindre son dortoir afin de se changer avant les cours. Voilà qui ne le ravissait pas.


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