Inscription
Connexion

25 juin 2023, 16:59
Noir cauchemar  PV 
3 MAI 2048, 9h23,
PRÈS DU LAC NOIR, POUDLARD

Alyona, 18 ans



Mes cheveux sont attachés en une queue de cheval rapide, dont quelques mèches se retrouvent exclues. Ma robe de sorcière a laissé place à un pull bleu rayé et un pantalon simple, bleu également. Mes pieds nus sont caressés par le soleil timide qui joue à cache-cache avec les nuages. Droite, baguette en main, regard acéré, sourcils froncés, bouche ouverte, je me tiens au bord de l'appontement, et mon coeur bat si fort que je crains de le voir sortir de ma poitrine et tomber dans le lac comme une pierre un peu trop lourde.

Merlin. Je suis foutrement terrifiée.

J'hésite, me mords les lèvres, essaye de calmer ma respiration trop rapide, trop incontrôlable. Merlin, c'est... c'est si difficile ! Et pourtant c'est vraiment idiot d'avoir peur, c'est lâche, c'est nul. Qui a peur de l'eau, franchement ? Ce n'est que de l'eau, elle ne peut rien me faire. Elle ne peut pas me griffer, me faire mal, me brûler. Je suis plus forte que de l'eau, n'est-ce pas ? Avec ma baguette et mes capacités, je n'ai rien à craindre. Ne suis-je pas déjà tombée plusieurs fois dans ce lac ? Et j'en suis ressortie sans problème. Alors que redouter ? Peut-être de me noyer. Peut-être de sentir mes chevilles être frôlées par des créatures marines. Peut-être d'avoir ce liquide plein les poumons, dans les yeux, dans les cheveux, qui se glisse dans ma gorge et contre lequel je ne peux rien faire. Contre lequel je ne peux rien faire ? Alors, je ne sais pas maîtriser de l'eau ? Mais je sais la transformer, et je sais utiliser ma baguette. Dans ce cas, je peux m'en sortir. Tout le monde a déjà plongé au moins une fois dans ce grand lac tout noir, et n'a rencontré aucun problème. Ce n'est pas comme si des histoires terrifiantes tournaient à propos d'élèves malheureux ayant disparu ici. Non, non, il n'y a rien. Alors pourquoi suis-je si terrifiée ?

Je cligne rapidement des yeux pour chasser les petites larmes qui menacent ma dignité. Merlin, c'est si noir. On ne voit pas le fond. En fait, on ne voit rien. Ce sera froid et noir, un peu comme la mort. Une fois dedans, je serai probablement complètement dépassée. Je ne pourrai rien voir, je ne pourrai plus ressentir l'air sur ma peau, je ne pourrai plus me mouvoir sans risque. J'aurai de l'eau partout autour de moi, vraiment partout, tout contre ma peau, comme une présence cauchemardesque. Je ne pourrai pas la faire fuir avec des mouvements brusques ou m'en débarrasser d'un simple sort. Je serai complètement plongée dedans, au coeur de ce grand lac un peu trop noir.

Je ne peux pas m'empêcher de penser aux expériences que j'ai eues avec cet endroit. Je me souviens d'Anaë, de mon effondrement, du froid, de la glace, de la peur. Je me souviens de ces BUSE de défense contre les forces du mal, de ces créatures, de cette eau à laquelle je ne pouvais pas échapper, de mes difficultés à lancer un sort, de ma poitrine nouée de terreur. Et si, de nouveau, j'étais incapable d'utiliser ma baguette ? Je suis là pour m'entraîner, pour vaincre cette peur qui me rend malade, pour me montrer que j'en suis capable, mais que se passera-t-il si je n'arrive à rien ? Que se passera-t-il si je me rends compte que je suis complètement pétrifiée, que je manque de courage, que je ne peux tout simplement pas passer au-dessus de cette haute barrière qui m'enferme dans une terreur sombre ? Je ne sais pas, Merlin, je ne sais pas ! Mais je dois le faire, cela j'en suis certaine. Je n'ai pas d'autre choix, il n'y a aucune autre solution. Mes ASPIC approchent, et je ne peux pas laisser ce cauchemar d'enfant m'empêcher de réussir. Je ne peux pas. Alors je dois avancer, et réussir.

Mon coeur bat très vite et je suis à deux doigts de pleurer tant je suis effrayée. Je tremble, j'ai du mal à respirer et l'impression d'avoir une roche dure appuyée contre ma poitrine. Je suis si proche de ce grand lac, oh Circé, si proche ! Si je perds l'équilibre, je chute. Si on me pousse, je tombe. Si je sursaute, je m'y échoue. Il ne faut pas grand-chose pour que mon corps rencontre brutalement cette eau glacée. Alors c'est à moi de faire le premier pas.

J'avance mon pied au-dessus du lac et, sans réfléchir, me laisse basculer, des larmes plein les joues, les yeux clos pour ne rien voir de ce qui m'arrivera.

Parfois j'ai juste l'impression d'être folle, complètement folle.

Je ne sais pas nager, je suis terrifiée, et je m'en vais chuter dans un grand lac noir en espérant éteindre la flamme de ma peur une bonne fois pour toutes.


@Yesenia Cooper, n'hésite pas à me dire si quelque chose ne te convient pas !

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique
présence partielle

26 juin 2023, 12:47
Noir cauchemar  PV 
La fin de l'année scolaire annonçait pour Yesenia le moment de relâcher la pression un maximum avant d'affronter les examens auxquels elle se préparait depuis des mois. L'année n'avait pas été évidente pour elle. Un bulletin de troisième année malheureux en était la cause. Elle avait beaucoup travaillé pour parvenir à obtenir de meilleures notes.

L'adolescente dévala les escaliers de l'entrée de Poudlard, en direction du parc. Elle croisait quelques élèves qui profitaient eux aussi des beaux jours, puis parti en direction du lac noir, un petit chaudron entre les mains. Ici, il y avait un peu moins d'élèves, et elle longea l'eau en quête d'algues à récolter pour la prochaine bêtise qu'elle ferait.

Après tout, il était normal qu'à quinze ans, l'adolescente soit encore friande de ce type d'activité, n'est-ce pas ? Yesenia grandissait, changeait, mais certaines choses étaient bien trop ancrées en elle pour disparaître complètement, et pourtant cela faisait partie du processus. Grandir, c'était accepter que certaines choses ne seraient jamais plus comme avant.

La Serpentard était plongée dans ses pensées, lorsqu'elle leva la tête vers le ponton, non loin de là. La fille semblait fixer quelque chose dans l'eau. Avait-elle perdu quelque chose ou fixait-elle simplement l'horizon. Yesenia ne voyait pas son visage. Elle s'approcha prudemment du ponton. L'adolescente était bien plus âgée qu'elle, mais ce n'était pas quelque chose qui arrêtait Yesenia. Au pire, si elle la dérangeait, l'adolescente n'avait qu'à la remballer sèchement, comme n'importe quel aîné de Poudlard.

Elle déposa son seau, et posa les pieds sur le ponton. Ses baskets étaient pleines de sable, ce qui laissait une sensation désagréable.

- Tout va bien ? dit-elle à quelques mètres de l'adolescente, avant que celle-ci ne fasse un pas dans l'eau.

Inquiète, Yesenia s'approcha à toute vitesse, mais il était trop tard, l'adolescente était immergée. Ni une, ni deux, elle retira ses basket et plongea dans l'eau pour la récupérer.

Membre de la Pyjamafia
Pile électrique, Concierge 2021, Charmant 2022 & 2023
#6b4d84 - Discord : Yese #6070 - 5ème année RP

27 juin 2023, 15:16
Noir cauchemar  PV 
Est-on en train de me parler ? Ce « tout va bien ? » m'est-il destiné ? Y a-t-il d'autres personnes sur l'appontement ? Merlin, je n'en sais rien ! Je n'en sais rien et je ne peux pas me retourner pour regarder, ou même répondre et dire quelque chose, peu importe quoi. Je me sens chuter, tomber, et ce au ralenti. Je vois l'eau qui se rapproche doucement, lentement, beaucoup trop lentement. Oh, elle est si sombre, si noire, comme un abysse dont on ne verrait pas le fond. Un instant, ma peur m'abandonne. Il n'y a plus que cette surface mouvante que mon corps s'apprête à percuter, à déranger. Qu'y a-t-il sous tout ce noir, derrière ces ombres envahissantes ? Un peu de lumière, peut-être ? J'aimerais bien trouver le soleil derrière toute cette noirceur.

Alors, quand mes pieds s'enfoncent brusquement dans l'eau, rapidement suivis par le reste de mon corps, mes yeux sont grands ouverts, comme avides de découvrir, de retenir l'instant, papillon enfermé dans le creux de mains trop chaudes, trop étouffantes, trop petites pour contenir le monde d'un autre.

Et puis, brutalement, il n'y a plus que l'eau. Le papillon s'est envolé.

Mes yeux, mon nez, ma bouche, mes vêtements, tout est plein de ce liquide envahissant. Si mon coeur n'est pas directement atteint, il demeure trempé de terreur. Je ne peux pas respirer, et je ne peux pas me concentrer sur autre chose que sur ce froid qui glisse le long de ma peau, tout contre mon corps, si près de mes pensées. Il s'infiltre entre mes doigts, sous ma robe, dans mon nez, et il est tellement présent, accroché à moi, que le choc de sa présence noie mes perceptions. Il est grand, terrifiant, figeant ; puis il n'est plus rien qu'un souvenir. Alors, je ne pense plus qu'à cette eau tout autour de moi qui m'empêche de respirer. Si je ne me débats pas, je m'enfoncerai dans ces profondeurs et ne pourrai plus sentir l'air sur ma peau, c'est cela ? Il n'y aura plus que du noir. Là, les yeux grands ouverts, brûlants et pleurant, j'aperçois d'étranges lumières tamisées tout au-dessus de moi. Mais si je ne bouge pas, elles deviendront plus lointaines et je ne les verrais plus. Alors, je dois faire de grands mouvements, remonter à la surface, ou quelque chose comme cela. J'ai l'impression d'avoir plongé dans un tableau, et j'ai peur de ne plus trouver son entrée.

Mes jambes et mes bras, poussés par un instinct plus fort que moi, se mettent à bouger dans tous les sens. Je me débats contre l'eau, et peut-être un peu contre ma peur, aussi. Je serre fermement ma baguette contre ma paume, comme si c'était elle qui me donnait du courage, de la force, une volonté. Merlin, Merlin, Merlin, il y a de l'eau tout autour de moi ! Et il fait sombre ici, tellement sombre ! Il n'y a plus de soleil, plus d'air, plus rien à regarder, à sentir, à percevoir, si ce n'est ce liquide infini regorgeant de noirceur. Je ne peux pas rester là, je ne peux pas ne rien faire, je ne peux pas penser correctement. Ma peur m'embrase la peau. Je me sens tout doucement brûler. Une énergie immense me remue le ventre avant de plonger dans mes membres. Il faut que je sorte d'ici, il faut que je sorte d'ici, vite ! Je ne peux pas rester là. Oh Circé, c'est horrible. Il y a de l'eau tout autour de moi. Elle va s'infiltrer dans ma bouche, dans mes poumons. Je ne pourrai plus rien voir, ressentir. Je ne pourrai plus respirer. Il faut que je sorte de là, par Merlin, il faut que je sorte de là !

Alors, je remue dans tous les sens, la peur au ventre. Jusqu'à ce qu'un corps me percute brusquement. Tout est sombre, et je ne vois rien. Est-ce un bras ? Une robe de sorcière ? La terreur me paralyse avec violence. Ou peut-être est-ce une de ces créatures du lac qu'on ne voit pas de la surface. Oh non, c'est ridicule. Cela ne peut pas être ça, n'est-ce pas ? Merlin, faites que ce ne soit pas une créature. Si l'eau ne m'avait pas englouti, je serais probablement en train de sangloter. J'ai terriblement peur, je n'arrive plus à penser correctement et je ne sais même pas ce que je fais. Tout se passe rapidement, et mes réflexions sont juste noyées par la terreur qui me secoue.

Ma baguette toujours serrée dans ma main, je me débats avec moi-même pour remonter à la surface. Je ne veux pas voir ce qu'il y a sous cette eau, je ne veux rien voir. Je veux juste sortir d'ici, et ne plus jamais y revenir. Qu'ils essayent donc de nouveau de me faire plonger dans de l'eau pour affronter une de ces créatures ! Jamais je n'irai, jamais !

Ma tête retrouve soudainement l'air libre, à force de mouvements incontrôlés. Je crache de l'eau, me retrouve éblouie par une lumière aveuglante, et n'ai même pas l'opportunité de m'époumoner pour faire sortir toute cette terreur noyée dans mon corps à cause de ce liquide rentré dans mon nez.

Merlin, faites que ce que j'ai touché ne soit pas une créature.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique
présence partielle