Cinq jours. Il ne s'était pas écoulé cinq jours depuis la dernière altercation entre lui et la professeure Sixtine Valerion. La dernière fois, le problème concernait encore une fois Gonflus. Et Klee, certes. Mais aujourd'hui, il voulait parler à cette professeure par rapport à une camarade. Une élève, dans la même classe, après qu'il ait assisté à une "démonstration" de Gonflus et de Mucus. Il avait été révolté, mais dans le même temps, et c'est ce qui le bloquait depuis que c'était arrivé, il comprenait pourquoi elle l'avait fait. Plus exactement, il pensait comprendre, il voulait penser qu'elle faisait ça pour aider les élèves. La dernière fois, avec lui, elle avait parlé de "leçon", elle avait dit qu'il la remercierait plus tard. Voilà ce qui lui posait problème : il était d'accord sur le fond, mais pas sur la manière de faire.

Et ça le rendait fou. Il n'arrivait pas à se débarrasser de l'impression qu'il devait au moins essayer de faire quelque chose pour arranger la situation, mais quoi ? Il refusait catégoriquement d'aller en parler à autrui, et encore moins à d'autres adultes, l'idée d'ainsi la balancer lui donnait envie de vomir. Mais dans le même temps, faire comme si rien ne s'était passé et que tout allait bien, cela lui donnait également la nausée. Il se rendit compte qu'il aurait dû se lever sur le champ pour exprimer ce qu'il pensait et défendre l'élève, mais ses hésitations l'avaient trahi.

Mais l'histoire qu'il y avait eu en salle commune avec l'appel à témoignage, c'était trop pour lui, ce fut la goutte d'eau. Il devait agir, et de la manière qu'il jugeait la plus juste. C'est pour cela que ses pas le conduisirent face à la salle de la prof, devant laquelle il se tenait désormais de toute sa petitesse. Armé de son courage inconscient et de son sens de vouloir régler, de vouloir faire ce qui lui paraissait la bonne chose à faire, il se racla la gorge avant de toquer à la porte.

Lorsqu'elle ouvrirait, si elle ouvrait, il lui dirait le plus courageusement possible, en la regardant dans les yeux, en se tenant droit :

- J'suis vraiment désolé de vous embêter Miss, mais j'aimerais vraiment vous dire un mot... S'il vous plaît...

Le vendredi était une journée que Sixtine appréciait particulièrement, car elle n'avait pas à supporter à longueur de journée des petits gamins ignorants et puants. Le vendredi elle ne dispensait qu'un cours et les 3es années n'étaient pas les pires. La médaille de la pire promotion revenait à la promo 47/48.

Ce soir-là, elle était dans sa salle de classe, très occupée à corriger les copies toutes plus infâmes les unes que les autres lorsqu'une personne n'ayant rien de mieux à faire était venue frapper à sa porte. Un coup de baguette plus tard, elle lui avait ouvert et leva les yeux au ciel et voyant Narcisse Brando dans l'encadrement de la porte. Pour autant, elle l'invita à entrer et à prendre place face à elle sans lui décrocher un regard. Déjà qu'il lui faisait perdre un temps précieux, elle n'allait pas en plus le considérer plus que nécessaire.

- Il est vrai que vous me faites perdre mon temps alors parlez ou vous servirez de repas aux acromentules dans le placard.

Évidemment, il n'y avait aucune acromentule dans le placard, mais Sixtine savait que le petit Brando frissonnerait à cette idée et elle adorait le voir devenir tout blanc. Car après tout, effrayer les enfants, c'est une passion plus qu'un loisir. Toujours plongée dans ses copies, elle griffonna un commentaire sur l'un des parchemins avant de passer au suivant.

Narcisse s'avança sans hésiter, mais ne s'assit pas. Il était déjà suffisamment petit pour ne pas en plus perdre des centimètres en posant ses fesses sur une chaise, et il se sentait plus à l'aise lorsqu'il parlait debout. L'ambiance aurait tout aussi bien pu être plongée dans un bain de glaçons, elle ne lui accorda pas un regard. Il se mordit l'intérieur des joues pour s'efforcer de ne pas se laisser envahir par l'anxiété grandissante que la professeure faisait naître en lui.

Mais chose surprenante, la provocation (ou la menace) de la professeure, n'eut pas l'effet qu'elle escomptait. Narcisse fut surpris, entrouvrant la bouche sous le choc, jetant un regard en direction du placard auquel elle faisait sans aucun doute référence. Ce n'était pas qu'il doutait de sa menace, il était trop naïf pour penser qu'elle bluffait, mais il n'avait pas le temps ni le loisir d'avoir peur. Ou plus exactement, si, il flippait bien sa race, mais quelque chose au fond de lui s'alluma, et fit taire toute crainte. Il n'allait pas se laisser faire, elle cherchait à l'effrayer, elle allait être déçu.

Son visage était très calme lorsqu'il regarda l'armoire et qu'il commença à parler, réfléchissant déjà à comment il pourrait vaincre ces acromentules sans le sortilège adéquat.

- Je serai rapide : pourquoi vous avez pas été plus gentille avec Lavinia ?

Son coeur accéléra de manière inattendue alors qu'il redirigea ses yeux sur elle, croisant les bras sur sa poitrine pour soutenir son regard, s'armant de tout son courage.

- J'sais bien que vous avez voulu lui apprendre quelque chose, vous avez voulu faire passer un message, mais... la manière dont vous l'avez fait... j'arrive pas à comprendre pourquoi vous l'avez fait comme ça... Devant tout l'monde, sans lui expliquer pourquoi vous faisiez comme ça... Elle avait vraiment l'air pas bien après...

Il voulait rajouter d'autres éléments, parler davantage, mais il se força à se limiter au strict minimum. Cela lui coûta beaucoup, et une drôle de moue se dessina sur ses lèvres alors qu'il se mordait malgré lui l'intérieur de ces dernières.

Effort Exceptionnel, parchemin suivant.
La question fit écho dans la pièce, pourquoi elle n'avait pas été plus gentille ? Venait il vraiment de poser cette question digne d'un gamin sans cervelle élevé par une meute de Lutin de Cornouailles ? Diantre, qu'il était stupide ce garçon. Sixtine se trouvait bien patiente de le laisser encore suivre ses cours. Heureusement, il se rattrapa légèrement avec la suite.

La professeure leva les yeux de sa copie et arqua un sourcil en regardant la chose lui servant d'élève. Et, la première question qui apparu dans l'esprit de l'ancienne Auror fut "Pourquoi diable n'a t-il pas posé son derrière sur cette chaise ?". Chassant cette question, elle se demanda ensuite si elle devait répondre aux interrogations du mini pouce ou non. Après tout, elle avait déjà perdu alors un peu plus ou un peu moins, elle pouvait bien lui répondre.

- Dans tous mes cours, je fais des démonstrations des sorts que nous allons étudier pour que vous puissiez vous imprégner de la gestuelle, de l'incantation et également de l'effet du sort. J'ai demandé à Miss Campbell de venir sur l'estrade et vos camarades du fond n'allaient rien y voir j'ai donc utilisé Gonflus pour que chacun puisse analyser le sort. Maintenant Mister Brando, si mes méthodes ne vous plaisent pas et si mon enseignement vous déplait vous êtes libre de ne pas venir. En revanche, lorsque vous quitterez Poudlard avec votre petit diplôme en main et vos rêves pleins la tête, n'oubliez pas que c'est vous, qui avez quitté mes cours et vous le regretterez quand vous comprendrez l'importance de se préparer à la brutalité du monde extérieur. Les autres professeurs vous semblent peut être plus pédagogue et plus sympathique mais vous reviendrez me voir le jour ou un des gâteaux de Sigmund vous sauvera la vie.

Narcisse redoutait quelque peu la réaction de sa professeure. Non pas qu'il avait directement peur d'elle, mais il espérait que le dialogue puisse s'installer sans qu'elle ne décide subitement de couper court à l'échange. Aussi, son coeur manqua un battement lorsqu'elle commença à parler, mais très vite, il fut surpris de voir qu'elle prenait le temps d'exposer son point de vue ! Il en écarquilla un peu les yeux, et un sourire naquit doucement sur ses lèvres tandis que le haut de ses joues rougissaient. L'impression de devoir lutter contre elle disparaissant, il prit le temps de s'assoir, posant ses mains sur ses genoux, le visage ouvert et innocent.

Il hocha la tête lors de ses premiers propos, elle confirma ce qu'il soupçonnait (et espérait) il s'agissait bien d'une démonstration et non pas d'une punition ou d'une humiliation. Il ne put dissimuler sa surprise lorsqu'elle expliqua pourquoi elle avait utilisé Gonflus, et baissa la tête en fronçant les sourcils, sa main venant frotter son menton alors qu'il hocha doucement la tête. Il fut soulagé. La deuxième partie de son discours, en revanche, il eut plus de mal à le comprendre. Ce n'était pas du tout ce qu'il avait insinué ! Au contraire il adorait les cours de la professeure, si bien qu'il ne put contenir son impulsivité :

- Mais jamais d'la vie ! J'adore vos cours et...

Ses mains vinrent se placer d'elles-mêmes sur sa bouche pour le faire taire, son visage devenant incroyablement rouge en moins d'une seconde. Il abaissa les mains en se raclant la gorge, tentant de chasser la chaleur de ses joues alors qu'il réfléchissait. Une certaine nervosité pouvait se lire dans son langage corporel, il était mal à l'aise car il cherchait ses mots, il sentait que quelque chose le dérangeait dans la réponse de la professeure mais il n'arrivait pas à exprimer quoi.

- Sur le fond, vous avez raison, mais... Je... j'sais pas pourquoi, mais ça va pas... Enfin, vous avez raison, je le sais, je suis d'accord, c'est super important qu'on apprenne ce que vous enseignez, et j'remets pas du tout ça en question, mais...

Il se mordillait l'intérieur des joues en gesticulant doucement sur la chaise, ses doigts frottant le tissu de ses vêtements, il se força à redresser la tête pour la regarder, le visage décidé, le regard déterminé.

- Pourquoi vous avez pas dit ce que vous venez d'me dire à Lavinia ? Vous pensez pas que c'aurait été mieux ?.. J'veux dire, j'sais que vous pouvez être bienveillante, vous avez été super gentille avec mon ami par exemple ! Alors pourquoi parfois, vous agissez comme... aussi... avec autant d'froideur ?

Aucun reproche ne pouvait se lire sur son visage, aucune agressivité, aucun défi. Seulement une grande incompréhension, ainsi qu'une empathie certaine, une volonté de comprendre et d'essayer d'arranger les choses comme il le pouvait.

Après avoir terminé son petit discours, Sixtine s'était replongée dans la correction de ses copies, n'adressant aucun regard à mini pouce se tenant devant elle. Elle arqua un sourcil lorsqu'il reprit la parole pour dire qu'il adorait ses cours. Finalement, elle pouvait bien lui accorder quelques instants de plus alors, elle déposa sa plume sur son bureau et écouta avec attention le garçon.

Il venait de la qualifier de bienveillante et super gentille, le visage de la professeure s'en offusqua naturellement. D'un geste théâtral elle était venue placer sa main sur son coeur avant de disposer ses coudes sur son bureau et de poser son visage entre ses mains.

- Mais oui, vous avez raison, devenons meilleurs amis et allons courir dans les champs de blé. Dit elle en prenant une voix aiguë, en remuant des paupières et en offrant un sourire loin d'être sincère à son élève.

Elle resta ainsi durant quelques secondes tout en réfléchissant à la personne qui avait pu la congratuler auprès de ce vulgaire gamin. Sharp n'était tout de même pas ami avec cette calamité ? Puis, elle décida que le nom de cette personne n'était qu'un détail. Elle se leva rapidement de sa chaise, attrapa sa baguette et pendit Narcisse par la cheville.

- Etre gentil c'est prendre le risque de mourir plus vite et écoutez moi bien, Brando. Dit elle comme si le nom de famille de ce garçon était une insulte. Je ne suis pas prête de mourir.

Si Narcisse commença par ressentir une drôle d'inquiétude en voyant la prof poser la main sur son cœur, un drôle de sourire rassuré se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle reprit. Il n'en croyait pas ses oreilles ! La professeure venait-elle réellement de s'ouvrir à lui ? C'était formidable ! Il débordait de joie et son sourire s'étendit jusqu'à ses oreilles tandis que ses joues rougirent naturellement.

- Oh mais oui j'adorerais ! Ce...

Il se figea, bloquant ses mots dans sa gorge, demeurant la bouche entrouverte une longue seconde. Puis il la regerma vivement en se reculant sur sa chaise, jetant un regard suspicieux à Miss Valerion. Il fronça les sourcils et plissa les yeux, avant de lever lentement son index dans sa direction.

- Vous... vous, vous vous fichez d'moi... Hein ?

Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle aurait pu dire une chose pareille si elle ne le pensait pas, et son regard confus et perplexe s'agitait dans ses orbite. Il laissa échapper un petit claquement de langue dans sa réflexion, une drôle de moue se dessinant sur ses lèvres, remplaçant le sourire. Il trouvait ça drôle, et se remit à sourire, lorsque brusquement, il sentit la gravité s'inverser et son pied le tirer par les airs !

- WOOOW !!

Surpris et abasourdi durant une seconde, il ne put piper mot, mais lorsqu'il reprit ses esprit, il se rendit compte que sa main gauche était allée d'elle-même, par réflexe, dégainer sa baguette. Il se mit à rougir, se sentant honteux d'avoir ainsi tiré sa baguette face à la professeure de défense contre les forces du mal...

- Purée de...

Toutefois, lorsqu'il se mit à froncer les sourcils, il décida de ne pas la ranger, et la conserva en main, avant de croiser les bras sur sa poitrine, pendant doucement dans le vide, écoutant les paroles de la professeure.

Il n'était pas d'accord avec son discours. Fondamentalement parlant, il sentait bien qu'il entrait en désaccord avec elle. Il secoua doucement la tête par réflexe, un mélange de surprise et de désapprobation sur le visage. Là où il aurait pu s'offenser, s'énerver, se mettre à s'égosiller à s'en déchirer la gorge, il se contenta simplement de porter sa main à son menton pour continuer de réfléchir, laissant flotter à son tour quelques secondes de silence. Il croisa à nouveau ses bras sur sa poitrine, plongeant son regard dans celui de Valerion. Il ne fut pas capable de conceptualiser sa pensée, mais instinctivement, il ressentit quelque chose qui le poussa à poser la question à la professeure :

- Miss... vous avez... peur d'être gentille ?..

Son visage ne reflétant qu'une inquiétude et une curiosité candide. Il en avait presque oublié dans quelle position il était, son regard était franc et innocent, curieux mais empathique.

- Vous êtes super forte, alors... pourquoi vous pouvez pas être gentille avec les autres ? Vous avez vraiment peur qu'on vous fasse du...

Ses lèvres se fermèrent et ses joues se gonflèrent légèrement, comme si le mot refusait de sortir de sa bouche.

- du mal ?..

Pendu par la cheville la chose avait attrapé sa baguette comme si elle pouvait lui être utile. Il avait du y réfléchir tout en faisant cette action car il n'en fit rien et heureusement pour lui. Elle s'était rassise à son bureau pour mieux le regarder et pour se remettre à la correction des devoirs lorsqu'il prit la parole. Qu'est ce qu'il était pénible cet enfant.

Peut d'être gentille ? Mais il se prenait pour qui ce nain croisé avec un troll ? N'avait il pas compris qu'il n'était pas en position de parler ? N'avait il pas compris qu'elle souhaitait le calme. Non, il avait décidé de discuter au plus grand désarroi de la professeure de défense contre les forces du mal.

- Brando, vous me tapez sur le système. J'ai bien envie de vous couper la langue à coup de Diffindo. Mais puisse que vous semblez tant intéressé par mon cas je vais vous expliquer un principe très simple : Il existe toujours plus fort que sois. Et la force ne signifie pas que vous êtes imperméable au mal, si quelqu'un vous dit le contraire, il ment.

D'un mouvement agile du poignet elle lui redonna sa liberté en le laissant tomber sur le sol. Après un rapide coup d'oeil pour s'assurer que sa nuque ne soit pas brisée, elle se concentra de nouveau sur son parchemin. Il n'était pas fameux ce devoir, il valait mieux le corriger rapidement et passer à autre chose. Elle releva ensuite la tête pour chercher son élève du regard. Avait il fini par partir ?

La première phrase de la professeure cogna fortement sur l'esprit de Narcisse. Ce n'est pas quelque chose qu'il avait voulu. Il n'avait pas voulu l'irriter ni même l'embêter. Pour lui, il avait uniquement voulu se montrer gentil et ouvert, il voulait écouter ce que Miss Valerion avait à dire, il voulait savoir lui-même si elle était aussi horrible qu'il avait entendu. Et lorsqu'elle avait expliqué sa vision des choses, le garçon s'était rendu compte qu'il se sentait profondément en désaccord avec elle, il pensait comprendre son point de vue, mais il avait l'impression, au fond de lui, que quelque chose clochait. Par réflexe, il plaça sa main en protection sur sa bouche sous la menace du Diffido, avant de la retirer doucement en réalisant qu'il s'agissait probablement à nouveau d'une menace à en l'air. Pourquoi tenait-elle tant que ça à l'intimider ?

En revanche, lorsqu'elle lui proposa d'expliquer un nouveau concept, il lui prêta sa totale et complète attention. Et ses yeux s'écarquillèrent, il entrouvrit la bouche sous le choc. Mais, alors... si être fort ne suffisait pas, que pouvait-on faire ? Mille questions lui vinrent à l'esprit alors qu'une peur profonde jaillit du fond de son cœur : une obsession grandit à nouveau en lui, l'idée qu'il ne serait jamais assez fort. La peur que peu importe ce qu'il fasse, peu importe à quel point il travaillait dur, jamais cela ne pourrait suffire, et...

Lorsqu'elle relâcha son sort, il laissa échapper un petit cri de surprise. Par réflexe, il était habitué à tomber de sa branche en cochon pendu, il ouvrit les mains pour se réceptionner et balancer en arrière pour atterrir sur ses pieds. Il se figea un court instant en se redressant, rendant son regard à la professeure. Allait-elle être surprise de la manière dont il s'était réceptionné ? Ou encore une fois, s'en contreficherait-elle simplement parce qu'elle ne l'aimait pas ? Une nausée le prit à son tour, et son visage se durcit sous une grimace de révolte. Puis lorsqu'elle abaissa les yeux, comme s'il n'avait jamais été là, toute énergie le quitta, un vent froid s'insinua sous ses vêtements, et lentement, il se détourna pour prendre le chemin de la porte, tel un automate. Mais en posant la main sur la porte, son corps agit de nouveau de lui-même.

- Vous pourriez m'apprendre ?

S'il ferma les yeux en s'entendant et en se sentant pathétique, lorsque son poing se ferma malgré lui, ses ongles s'enfonçant dans sa paume pour le motiver, sa voix prit de l'assurance. Il regarda de nouveau la professeure, la main toujours sur la poignée. Son regard était déterminé, son visage était dur, tout son courage et sa ténacité émanaient de lui telle une aura l'entourant et semblant presque imperceptiblement hérisser ses cheveux sur sa tête. Peut-être le fruit de l'imagination, tout simplement. Il déglutit, hésitant, mais son regard ne le trahissait pas, il était dur et empli de courage.

- Je vous demande pardon si je vous irrite, vraiment, mais... Vous pensez que vous pourriez m'aider ? J'ai, j'ai pas envie d'être faible toute ma vie !

Il serra les dents au point de presque les faire crisser, avant de prendre une grande inspiration pour reprendre le contrôle de lui-même. Sa main lâcha la poignée lorsqu'il se tourna totalement vers elle, avant de se tenir aussi droit qu'il le pouvait les bras le long du corps, les poings serrés, les yeux portant toujours aussi loin.

- S'il vous plaît, j'ai pas envie d'être un poids pour les autres, j'veux travailler plus dur, j'veux...

Sa bouche s'entrouvrit, il se figea, une ombre passa sur son visage, et il détourna légèrement le regard, le visage pris d'une soudaine rougeur. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, mais il se rendit compte du ridicule de sa situation, et une grande honte l'envahit, ainsi qu'un sentiment d'impuissance insupportable. Il prit une grande inspiration, se mordant l'intérieur des joues.

- Excusez-moi... Vous n'avez qu'un mot à dire, et je vous laisse tranquille.

Un petit regard sur le mini troll, il s'apprêtait enfin à quitter la pièce, Sixtine aurait de nouveau tout le loisir de profiter du silence de cette pièce. Pourtant, lorsque sa main se posa sur la poignet, il fit volte face. Il posa une question tout en gardant sa main sur la poignet, ajouta des excuses puis, lorsqu'il lâcha enfin cette pauvre poignet, il implora.

La professeure de défense contre les forces du mal déposa sa plume dans son tiroir, rangea ses copies dans un autre tiroir, fit un peau de rangement sur son espace de travail puis, se dirigea jusqu'au tableau. Elle enchanta un craie et fit signe à Brando de prendre place sur l'un des pupitres devant le tableau.
La craie dessina un cercle puis diviser le cercle en 11 parts plus ou moins égales.

- Vous avez 7 années d'études à Poudlard, chaque année, vous remplissez une nouvelle part mais, si vous regardez bien, il y a 11 parts. Les 2 autres parts représente vos capacités, votre volonté et le talent. Vous me suivez ? Demanda t-elle avant de reprendre. A la fin de cette année, vous aurez, si vous suivez bien mes cours, rempli une part et peut être que vous aurez également rempli une petite part du camembert "volonté". Les capacités et le talent ne seront visibles que plus tard, une fois que votre capacité magique aura un peu plus évoluée. Je pourrais comparer votre capacité magique à une graine. Pour le moment, votre graine commence tout juste à s'adapter à son nouvel environnement mais, avec de la patience, elle deviendra une belle fleur. Maintenant, pour répondre à votre question, non, je ne vais rien vous apprendre de plus pour l'instant, revenez dans 3 ans, nous en rediscuterons.