Déjà vendredi, le temps passait rapidement, Adulith sentait la fatigue poindre. Elle avait le sentiment de n'avoir pas levé le nez de ses livres et parchemins depuis plusieurs jours. Enfin, ce n'était pas vraiment une impression. Elle avait hâte que cette période stressante soit terminée, après elle aurait plus qu'à attendre patiemment les résultats.

Adulith s'installa tout en essayant de se remémorer tout ce qu'elle avait appris sur les Runes. C'était une matière qu'elle appréciait, et qu'elle avait découverte avec plaisir. Elle trouvait les symboles et leurs significations fascinants, et elle avait toujours trouvé agréable de faire les devoirs demandés, et n'hésitait pas à poser des questions en cours.

Cependant, ses résultats n'étaient pas toujours à la hauteur de son intérêt, elle était dans la moyenne, pourtant ce n'était pas faute d'étudier et d'écouter en cours. Au dernier devoir elle avait réussi à avoir un Optimal, mais elle ne comptait pas trop dessus pour l'examen. D'autant qu'elle était un peu stressée ; mais avant que l'anxiété ne la submerge, le début de l'examen fut lancé.

Elle inspira profondément en lisant le sujet, essayant d'avoir l'esprit clair. Étrangement, elle se sentait plus calme maintenant que l'épreuve avait démarré. C'était souvent comme ça. Elle lu tranquillement toutes les questions avant de commencer depuis le début. Elle écrivait de son écriture appliquée, en essayant de ne pas confondre les runes et en veillant à écrire lisiblement.

Le début se passa sans anicroche, si elle avait l'impression d'avoir tout oublié en entrant dans la salle, sa mémoire elle se souvenait de beaucoup de choses, il lui suffisait de la laisser guider sa main. Elle poursuivit donc l'épreuve sans trop se presser pour ne pas commettre d'erreurs d’inattention, et finalement le temps s'écoula rapidement sans qu'elle ait eu le temps de lever la tête.

La fin de l'épreuve arrivait, elle finit rapidement d'écrire les dernières lignes pour avoir le temps de relire. Finalement ça n'avait pas été si catastrophique, elle n'aurait sûrement pas tout juste, et elle n'était pas certaine d'avoir été assez précise dans certaines réponses, mais ça devrait aller. Elle éviterait le Troll c'était certain, peut-être aurait-elle un A ou un E...

Enfin, ce fut terminé. Adulith rangea ses affaires et quitta la salle, en essayant de ne pas trop penser à ce qu'elle venait de faire, ça ne servait à rien de refaire le travail après coup, maintenant, il fallait se concentrer sur la suite. Et la prochaine épreuve, c'était Botanique. Elle s’apprêta donc à replonger dans les révisions de l'épreuve suivante, soulagée d'avoir fait un pas de plus vers la fin.

J'ai mangé rapidement et plus tôt pour arriver en avance à mon examen. Cela n'a pas été un problème d'y passer moins de temps. Depuis le début de la semaine, j'ai du mal à avaler quoi que ce soit. Je me sens sans arrêt pressée, stressée, comprimée à l'intérieur de mes angoisses. Alors souvent, la faim n'a plus de place pour exister dans mon corps. On l'en a poussé en-dehors comme si elle était un parasite.

En attendant que mon tour vienne, je me concentre sur ma respiration, sur mes états d'esprit. Je cherche le calme comme un Niffleur une pièce d'or. Mes yeux sont fermés, ma bouche légèrement ouverte. Je n'en ai que faire des élèves qui passent devant moi ; ils ne sont pas à ma place, ils ne peuvent pas comprendre, je ne m'en préoccupe pas. L'air s'échappe d'entre mes lèvres. Mes poumons se gorgent de calme. Le vide qui me remplit est plein de sérénité. J'ai l'impression de tenir en équilibre sur un fil qui relierait mes deux épaules. Je suis là, au centre, et j'avance au rythme de chacune de mes respirations. Je ne sais pas où je vais, je ne sais même pas si j'avance réellement ; je me sens juste bien, là, à flotter dans ce nuage de silence sans que les grandes vagues de mes pensées ne viennent m'atteindre.

La porte de la classe s'ouvre brusquement, mais la surprise ne frôle qu'à peine mon corps, et n'y laisse aucune marque. Je tourne la tête vers l'ouverture et me lève avant de rentrer dans la pièce, après avoir salué ceux qui y étaient.

Rapidement, on me dit ce que je dois faire. Alors, tout se met en marche dans mon crâne, comme ces machines moldues dont j'ai déjà entendu parler. Rouages, engrenages, les idées roulent ; chaque pensée s'écrase contre une autre pensée ; la machine s'active, s'échauffe ; tout est mécaniquement effectué.

Créer un talisman runique, c'est quelque chose que j'ai déjà fait. J'en connais les étapes, les difficultés, les détails, les points sur lesquels il faut passer le plus de temps, les fautes qu'il ne faut pas commettre. Cela me rassure de savoir que ce qu'on me demande de faire, je le maîtrise. Je parviens alors à réfléchir plus efficacement et mes gestes sont plus mesurés. Je sais également que je peux me faire confiance, que mes doutes sont certes légitimes, mais que je ne dois pas trop les écouter. J'ai déjà réalisé un talisman, alors je peux de nouveau le faire, et réussir. Plus qu'une envie, c'est une nécessité.

Je commence par choisir le support. Je ne passe pas trop de temps sur cette première étape, je sais ce qui conviendra le mieux, ce dont j'ai besoin, ce qui sera le plus adapté au talisman que je veux réaliser. Alors, je ne passe que quelques dizaines de secondes face aux différents supports, le temps de les observer, hésiter légèrement entre deux supports, et prendre celui dont j'ai besoin.

Poursuivant l'épreuve, j'attrape les instruments nécessaires pour graver les runes que j'ai choisies sur mon support. Je fais attention à ce que je ressens, mais également à mes gestes. Tout doit être précis. Je ne dois pas déraper, perdre ma concentration, être distraite ou ne pas assez m'attarder sur des détails importants. Je tiens fermement entre mes doigts l'occasion de réussir, et je ne veux pas la laisser glisser.

Ainsi, j'avance dans mon épreuve, rapidement mais sans être trop pressée. Mes mouvements sont sûrs, mesurés, adroits. Jamais je n'ai réalisé un talisman avec autant de concentration. Ils sont étranges ces examens, tout de même ; ils me poussent toujours bien plus loin et haut que ce que je ne pensais atteindre. Comme quoi, les révisions, le travail, les efforts, c'est utile.

Et puis, l'examen se termine. Je me sens à bout de souffle, comme après une longue course. Une course pour quoi, contre quoi ? Merlin seul le sait. Mon regard glisse sur le talisman que j'ai créé. Il est exactement comme je l'imaginais et le voulais. Je pense que c'est la première fois qu'il me paraît aussi réussi. Oh Circé, je me sens presque fière. Cela s'est bien passé, et c'est terminé. Une épreuve de moins. La dernière de la journée. Demain, je devrai replonger dans cet état presque hypnotique, de concentration et d'équilibre. Mais avant, je vais m'accorder un peu de repos. Il faut que je retrouve ma respiration.

Je quitte la salle après un bref mot de politesse, sans savoir réellement où mes pas me porteront.

Edmund parcourait rapidement des yeux quelques parchemins couverts d'une écriture fine et serrée : ses cours de runes de l'année précédente. Il était absolument certain d'avoir oublié quelque chose d'important concernant l'interprétation du tirage de la croix celtique et, bien que ce cours date de sa troisième année, il n'en demeurait pas moins possible que des questions soient présentes à ce propos dans l'examen. On ne pouvait jamais être trop prudent.

Ce fut à l'instant même où le garçon trouva, enfin ! le chapitre concernant les tirages runiques que la porte de la Grande Salle s'ouvrit et que les élèves furent invités par le professeur de runes à pénétrer dans la salle d'examen. La boule au ventre, Edmund rangea ses notes à contrecœur et referma son sac avant d'aller s'installer à la place qui lui avait été assignée.

Il croisa en chemin @Elizabeth Merrow, l'amie de Charlotte qu'il avait croisé par deux fois cette année, mais se contenta de la dépasser sans l'interpeler : elle ne l'avait de toute façon pas vu. Assis à sa place, il attendit que le professeur leur distribue les sujets en tentant comme il le pouvait de dénouer la boule d'angoisse qu'il sentait se former dans son ventre.

Edmund était tout à fait familier avec la notion de stress, tout examen sans exception — y compris dans les matières qu'il réussissait le plus simplement — en était une source pour lui, mais il était cette année-là exceptionnellement affecté. À cause du travail colossal qu'il avait fourni en métamorphose et sortilèges pour rattraper le retard qu'il avait accumulé depuis sa première année, ainsi que de la période à vide qu'il avait connue entre février et avril avec l'approche du match contre les Griffes Ardentes, il avait dû délaisser certains sujets, dont l'étude des runes. Ses résultats lors de l'année et ses connaissances générales dans la matière demeuraient tout à fait satisfaisantes, bien sûr, il demeurait après tout égal à lui-même et conservait pour cette matière une certaine curiosité, mais il sentait qu'il n'était aussi parfaitement préparé que ce qu'il aurait pu, ou même dû, l'être. Et cela lui faisait craindre le pire pour cet examen.

La grande horloge de Poudlard sonna 14h, l'examen commença, et avec lui Edmund se força à abandonner tout à fait toute once de stress qui l'habitait encore. Il n'avait plus le temps pour cela.

Retournant son sujet, il se saisit immédiatement de la plume anti-fraude qui lui avait été fournie et se mit à gratter lignes après lignes sur son parchemin. L'une après l'autre, il répondit aux premières questions sans trop hésiter et passa aux exercice un peu plus difficiles qu'il sut résoudre avec une précision satisfaisante. Malheureusement, comme il s'y attendait, les problèmes les plus difficiles lui donnèrent plus — trop — de fil à retordre, et bien qu'il finit l'examen en ayant répondu à chaque question du sujet, il sentit que les dernière réponses qu'il avait apporté manquaient un peu de finesse dans leur réflexion.

L'horloge se fit entendre de nouveau, sonnant 15h. Alors qu'il se levait pour quitter la salle et rejoindre son examen suivant, fort insatisfait de sa prestation qu'il jugeait absolument médiocre — lui qui était habitué à exceller en Étude des Runes vivait mal de ne pas aussi bien réussir les questions les plus ardues avec la même efficacité que ce qu'il se savait capable de réaliser — Edmund fronça instinctivement les sourcils. Quinze heures ? Mais... mais quinze heures c'était exactement l'heure de début de son épreuve pratique de Soins aux Créatures Magiques ! Il aurait déjà dû y être ! Merlin, comment avait-il pu ne pas se rendre compte plus tôt que ses épreuves de Runes et de SaCM se chevauchaient presque ! Et maintenant, il allait être en retard !

Jetant sur son dos son sac plein de parchemins et de livres de révision, Edmund sortit en courant de la salle d'examen et s'élança vers le parc sans attendre une seconde de plus.

Adulith se dépêcha de rejoindre le Cromlech où l'attendait l'épreuve pratique du cours de Runes. Lorsqu'elle arriva, le professeur était déjà présent ainsi que deux autres examinateurs qu'elle ne connaissait pas. C'était un peu impressionnant, mais elle essaya de calmer son esprit afin de rester concentrée sur la tâche qu'elle avait à accomplir.

Elle dit bonjour poliment et attendit qu'on lui explique ce qu'on attendait d'elle. Attentive aux consignes, elle essaie de se souvenir de ce qu'elle a appris. Elle est libre de graver une rune de son choix. Ce n'est pas facile, il faut se décider rapidement.

Adulith prit quelques minutes pour observer les pierres à sa disposition. Une idée venait de germer, elle devait trouver la pierre adéquate.
Elle trouva finalement la pierre qui convenait le mieux à la rune qu'elle désirait créer : une pierre de taille moyenne, un peu ovale et lisse. Elle la prit dans ses mains, et entreprit d'y graver la rune ELHAZ. Tout en travaillant, elle se concentrait sur le symbolisme de cette rune et ce qu'elle représentait pour elle, c'est-à-dire la protection et le caractère immuable du destin. Elle travaillait lentement mais avec application.

Elle avait choisi cette rune car elle correspondait à son état d'esprit actuel, et elle était associée au dieu Heimdall. Ce dieu était lié à la fois au commencement et à la protection du monde ; il se dégageait de son histoire une certaine puissance et une sérénité qui avait plu à la Serdaigle. Il lui rappelait le dieu Janus dans la mythologie romaine, ce dieu du passage, qui est à la fois un gardien et un rappel que les événements suivent leur cours. Son caractère protecteur lui plaisait particulièrement.

Elle termina de graver la rune en veillant à bien s'appliquer et à rester concentrée sur l'idée de protection et son lien avec Yggdrasil.
Si au départ elle l'avait pensé pour elle, elle décida que cette rune devrait prendre sa place avec Alvy, sa meilleure amie. Celle-ci avait vécu des moments très difficiles ces dernières années, et elle aurait besoin d'un peu de protection. Elles iraient ensemble déposer la Rune dans le parc où elles allaient jouer quand elles étaient petites, elle connaissait l'endroit idéal, un peu reculé, au pied d'un arbre immense qui avait veillé sur leurs jeux d'enfants pendant des années.

Quand elle eut fini, elle se trouva beaucoup plus sereine, la création de la rune avait calmé ses pensées, et elle se sentait calme et concentrée. Elle avait fini dans les temps, et la rune était nette.
Elle termina donc l'épreuve, remercia ses examinateurs, sans parvenir à deviner ce qu'ils avaient pensé de son travail, et reprit la direction du château en réfléchissant aux prochaines tâches qui l'attendaient.

- 240 mots

Ok alors.. L'étude des runes, ça allait, techniquement ?

Ce n'était pas spécialement la matière que j'aimais ou révisais le plus. Je travaillais quelques fois oui, mais pas assez pour considérer que je travaillais vraiment. Disons que j'avais de la chance, des facilitées.. Peut-être qu'au final c'était ça mon côté Serdaigle ? Dur de savoir. Cette matière ne m'intéressais pas tant que ça. Cette année, j'ai eu A, mais seulement au talent.

Enfin, pour ces examens j'avais tout de même un peu révisé. Disons.. 2heures ? Pas tant que ça oui tu vas me dire, mais je devais réserver du temps à l'Histoire de la magie !

L'année en elle même s'était bien passée. Je n'étais pas aussi insuportable qu'en botanique par exemple, non, je ne participais juste pas. Je restais dans mon coin, je rendais mes devoirs en temps et en heures, mais pas de quoi s'extasier non plus. Enfin ! J'étais une élève moyenne dans cette matière.

Je suis arrivée à l'épreuve théorique les mains dans les poches, détendue. C'est pas comme si l'étude des runes était particulièrement importante dans mon parcours quoi. Je stressais carrément plus pour d'autres matières, ça c'est sur !

Durant les examens, j'ai du avouer que j'ai rien compris à certaines questions, mais dans l'ensemble tout s'est bien passé. Je ne me suis pas tant attardées aux questions plus difficiles. J'ai bien rempli ma copie, me suis relue et corrigée même si l'orthographe n'était pas la chose en laquelle j'étais le plus douée, et tout cela sans aucune pression. En sortant, j'ai bien étiré les bras comme si je sortais d'une longue sieste. Bon sang ! Qu'elle mauvaise élève j'étais à l'époque !

Dawn était installée à une table de la petite salle depuis plusieurs minutes. Seulement munie d'une plume, elle avait laissé sa baguette dans les dortoirs. Étrangement, C'est durant la période d'éxamen qu'elle se trouvait le moins souvent en possession de sa baguette. Elle avait également glissé dans sa poche le talisman gravé de la rune Ansuz qu'elle avait créé en quatrième année. La rouge s'assura qu'il était bien là en tapotant le tissu de sa robe de sorcier. Autour d'elle, les élèves de cinquième, sixième et septième s'installaient. La jeune fille en profita pour passer en revue ses connaissances. Elle pouvait s'appuyer sur de solides acquis qu'elle entretenait depuis quatre ans maintenant. Les runes étaient une de ses matières préférées. Elle ne pouvait se l'expliquer car cette matière était un peu différente des autres qu'elle affectionnait. Au-delà de l'aspect divinatoire et symbolique, c'est le côté linguistique qu'elle appréciait.

Comme pour toutes les matières qui lui plaisait le plus, Elle faisait un peu plus d'efforts dans l'étude. Non pas qu'elle négligeait les autres cours, mais elle y mettait un peu plus de cœur à l'ouvrage. Enfin, elle pouvait compter sur sa mémoire qui lui faisait rarement défaut et n'avait donc pas beaucoup plus de travail à fournir. De cette façon, elle arrivait à maintenir d'excellentes notes. L'année dernière, elle avait brillé durant son épreuve des BUSEs. Nul doute qu'elle était capable de réitérer l'exploit. D'ailleurs, la gryffone avait trouvé les cours de cette année particulièrement intéressants. Comprendre la symbolique et le sens de chaque rune était un pas de plus vers leur compréhension. Les résultats de son travail journalier et de ses évaluations en étaient la preuve et elle arrivait à maintenir une bonne moyenne générale.

Dawn reçut sa copie et, comme toujours, elle parcourut une première fois la totalité des questions afin d'en trouver mentalement la réponse avant de passer à la rédaction. Elle trempa sa plume dans l'encrier et commença sa rédaction. Elle répondit en premier lieux aux questions dont la réponse lui venait le plus vite à l'esprit. Cela lui permettait de gagner du temps pour les questions qui demandaient un peu plus de réflexion. Elle écrivait presque aussi vite que ses pensées lui venaient. La jeune fille était plutôt confiante. Pourtant, elle avait la boule au ventre, lui indiquant que son stress était présent. Elle répondit à la totalité des sujets dans une copie soignée et claire.

La fatigue la rattrapait à mesure qu'elle grattait le papier. Elle se sentait vidée comme si elle avait couché la totalité de ce qu'elle avait dans la tête sur le parchemin. La sixième année termina quelques minutes avant la fin du temps imparti et en profita pour relire sa copie et s'assurer qu'elle n'avait pas laissé une coquille ou une faute d'orthographe. Malgré son assurance, elle ne pouvait pas être certaine qu'elle avait répondu correctement à chaque question. Le stress aidant, même minime, pourrait lui avoir joué des tours. La seule façon de le savoir c'était de rendre sa copie, ce qu'elle fit, et d'attendre les résultats. Elle salua Mister Clare en quittant la classe avant de se remettre à ses révisions.

Premier examen d'études des runes. Et devant son parchemin, Alexander ne semblait toujours pas réellement savoir comment aborder cette discipline. Ce n'était pas la première fois qu'il serait noté, mais ce jour-là, son résultat devrait normalement refléter le travail et sa compréhension du programme de l'année. Ce qui ne le rassurait pas nécessairement.

Bien que les runes lui paraissaient être une discipline plutôt intéressante, sa complexité lui avait donné du fil à retordre toute l'année. Malgré ses efforts, il demeurait un élève très moyen. Il espérait que ses révisions lui permettraient d'augmenter un peu sa note en fin d'année, mais maintenant qu'il se trouvait devant le sujet d'examen, il ne pouvait s'empêcher de douter. S'il avait déjà des difficultés en troisième année, cela s'annonçait compliqué pour les années à venir.

Il balaya rapidement ses pensées parasites pour tenter de se concentrer sur le moment présent. Chaque chose en son temps. Il avait un examen à composer. Le regard du Gryffondor parcourut le sujet pour tenter de mettre de l'ordre dans ses idées. Finalement, il attrapa sa plume et commença à gratter frénétiquement le parchemin. Certaines questions lui paraissaient faciles, lorsqu'il s'agissait de restituer des éléments clés du cours. Mais s'agissant de questions faisant appel à sa réflexion et à une compréhension fine du programme, il se sentait complètement dépassé.

Finalement, à la fin de l'heure, l'anglais avait le même sentiment qu'après chaque devoir rendu. Il avait sauvé les meubles, mais n'avait pas particulièrement brillé. Il tenta toutefois ne pas se laisser déconcentrer par l'angoisse d'un mauvais résultat. Après tout, il avait fait de son mieux et n'avait pas de regret quant à son investissement dans la discipline.

Jeudi 11 juin 2048, 10h50
Poudlard
7^ème année


Après avoir sobrement salué l'examinateur, je prends place au bureau. Différents matériaux se trouvent devant moi. Ils me serviront à créer un talisman runique. Cela ne me semble pas difficile. Même si si l'Étude des runes n'a été qu'une matière optionnelle ces dernières années, je n'ai jamais négligé mon apprentissage — surtout, je l'ai toujours apprécié, même si je ne comprenais pas toujours, comme pour la Divination, l'importance des runes. Cependant, mes révisions ont toujours été régulières et mes notes au-dessus de la moyenne. Cet examen ne me fait pas peur, j'ai confiance en ma grande mémoire et même si je ne fais rien de parfait, je sais que je réussirai quoi qu'il arrive.

Avant toute chose, je commence par dessiner le talisman que je souhaite ; les cours suivis ces dernières années m'ont bien appris une chose : ne pas se précipiter. Je dessine donc en brouillon, choisis la matière, la forme, la rune à graver dessus et l'outil que j'utiliserai pour cela. Je ne cherche pas à faire compliqué. Je choisi une rune de protection, Elhaz, qui a souvent été gravée sur les bâtiments pour les protéger ou sur les armes des guerriers ; et qui sert au bouclier runique.

Sûre de moi, je pousse mon brouillon sur le côté pour attraper un morceau de pierre que je taille pour lui donner la forme ovale que je désire. Pour la couleur, je choisis d'utiliser de la simple argile rouge. J'attrape ensuite un stylo de gravure pour intégrer ma rune à l'ensemble.

Tout le temps que dure mon examen, je ne relève pas les yeux une seule fois sur l'examinateur. Je me concentre du début à la fin, m'arrêtant seulement pour faire courir mes yeux sur les murs le temps d'une réflexion plus approfondit à propos de ma rune ou du matériel sur lequel je la grave. Et si je me sens moins à ma place que dans toute autre matière utilisant la magie pure et dure, cela ne m'empêche pas d'avoir confiance en mes capacités. Une fois terminé, je range mon espace de travail et quitte la pièce, contente du travail effectué.

Seconde épreuve, ce qui dans un sens l'arrangeait, retenir dans sa tête toutes les notions complexes et cryptiques des Runes anciennes dans sa tête plus longtemps en cette période occupée aurait été une gageure. Là, au moins, elle ferait de son mieux, et puis elle pourrait évacuer le trop plein jusqu'à la rentrée où elle pourrait reprendre ses efforts similaires à la tâche de Sisyphe.

Au signal, elle fila retrouver sa table, et gratta distraitement les rainures du doigt en attendant sa copie, fronçant les sourcils devant les runes qui semblaient partout à son cerveau concentré, dans ces deux griffures sur le bois, dans les joints des dalles de pierre de la salle... Merlin, c'était comme regarder les nuages et y voir des dragons. Cela dit, si elle trouvait le travail excessivement difficile et souvent rébarbatif, elle appréciait beaucoup les moments où ils parlaient légende et culture nordique, l'ouverture vers le monde magique que cela lui procurait. Elle jeta un coup d'œil aux alentours, cherchant ses camarades : Maddie et Chems bien sûr, Aelle, Ennis, et quelques autres - l'option était réservée à seulement quatre filières après tout - mais se reconcentra parce que le sujet arrivait.

La lecture du sujet augmenta un peu son anxiété, il n'y avait aucune question qu'elle trouvait facile. L'impression décourageante que son travail pourtant conséquent au regard de son absence de facilité pour la matière était insuffisant de prime abord la tenailla, avant qu'elle ne s'ébroue pour commencer à poser les choses sur un parchemin brouillon avec méthode. Cette année avait été dédiée à creuser plus en profondeur et s'éloigner des rivages plaisant des légendes avec l'étude des innombrables sens des runes des trois Oett. Aussi, les questions étaient difficiles, et si ça n'avait été son travail régulier bien que moins performant que d'autre tout au long de l'année, toutes ces questions d'analyse l'auraient coulée. Les devoirs qu'elle avait trouvé difficiles avaient au moins remplis leurs promesses : le sujet d'aujourd'hui était dans la continuité, et si elle réussissait à se calmer, elle pourrait appliquer les bonnes techniques pour s'en sortir convenablement. Le correcteur n'en sortirait certainement pas en louant son génie, mais elle n'en demandait pas autant. Juste, de fournir des efforts acceptables au minimum, et mieux si possible. Les questions de divination avaient sa préférence, parvenant plutôt facilement à faire des liens symboliques entre les choses, comme un jeu avec Elian tout en haut de la tour.

La copie était faite au plus propre dans le temps imparti, et avait été sauvée des ratures réflexives par l'usage du brouillon qui se révéla payant même si elle termina les questions au pas de course avec peut-être un peu moins de soin et la main crispée : l'horloge filait. Quand ce fût l'heure, elle eut un grand soupir, et quitta la salle sans se faire prier pour prendre un peu l'air.