Au bout d'un moment, Noé s'était ennuyée à Cardiff, c'était une belle ville, elle pouvait lui accorder ça, mais une belle ville sans amis devenait bien vite moche. Mais, étant donné qu'il n'y avait déjà pas ses parents, elle ne pouvait pas se plaindre. C'est donc pour se changer les idées que Noé avait décidé d'aller faire un tour au zoo de la ville.

Là-bas, il y avait de tout, des éléphants, des pandas roux, des phoques, mais la chose qui intéressait le plus la jeune fille, c'était la cage aux lions. Il n'y avait pas de blaireaux ou d'aigles dans le parc et elle n'avait pas trouvé les serpents, aussi s'était-elle rabattue sur les félins. Elle ferait peut-être bientôt partie des leurs, au terme figuré bien sûr. Enfin, en attendant, elle allait devoir retrouver le chemin de la sortie, ce serait déjà un bon début.

Noé trouva la sortie quelques minutes plus tard. Mais, à sa grande surprise, sous les grandes grilles annonçant le "Victoria Park" se tenait son oncle. Il parlait peinture et modèle d'animaux avec le gardien, négociant pour pouvoir entrer. Noé fit demi-tour avant qu'il ne pût la voir et s'enfonça dans les aller du parc. Si son oncle se mettait à visiter au même moment les mêmes endroits qu'elle quand elle était censée être à l'hôtel, ça n'allait pas le faire. Surtout qu'elle avait déjà acheté le silence du groom, elle ne pourrait pas le convaincre de mentir à un de ses clients pour elle.

C’était une journée plutôt agréable et ensoleillée, comme à son habitude Vincent avait souhaité se rendre au Zoo. Depuis très jeune, c’était devenu une routine, dès que les beaux jours revenaient, le jeune garçon insistait pour aller visiter le parc zoologique de Cardiff. Ses parents, conscients de sa passion pour les animaux, cèdaient régulièrement à l’un des rares caprices de leur fils.

C’est ainsi que la petite famille partit pour visiter une nouvelle fois le parc, armé de leur abonnement. Vincent aussitôt rentré, se hâta de se rendre aux premiers enclos. C’était comme revoir de vieux amis. Il connaissait très bien chacun des animaux et parvenait sans mal à lire dans leurs comportements, l’état d’esprit dans lequel se trouvaient les bêtes. Ses parents quant à eux, gardaient un œil sur lui tout en le laissant s’éloigner autant qu’il le souhaitait.

La famille avait dans le parc, plusieurs routines. Sachant que le naturel distrait de Vincent, le conduisait souvent à disparaître, ses parents et lui avaient établi des repères. Premièrement, ses parents savaient que les endroits que le jeune garçon aimait le plus étaient les volières, la zone où se trouvait les félins et la zone des terrariums où étaient les reptiles et les amphibiens. Ainsi s’ils l’avaient perdu de vue non loin de l’une de ces zones, il y avait de forte chance de l’y retrouver là bas. Deuxièmement, il était convenu que si Vincent remarquait que ses parents n’étaient plus là, tout le monde devait se retrouver au stand où acheter nourriture et boisson. Agé de 11 ans, le jeune garçon était dors et déjà autonome et parvenait sans crainte à visiter le zoo seul, ses parents n’étaient pas spécialement inquiet pour lui qui malgré son inattention était très mature et responsable. Troisièmement, au cas où Vincent ne retrouvait pas ses parents, il devait se rendre à l’accueil du zoo pour demander à faire appeler ses parents aux haut-parleurs du zoo. Une solution que le jeune garçon détestait car il la trouvait particulièrement ridicule et infantilisante.

Finalement, comme ce fut à prévoir, Vincent disparut une nouvelle fois, non loin de l’enclos des félins. Ses parents se dirigeaient donc tranquillement vers cette partie du zoo estimant que comme à leur habitude, il le retrouverait en train d’admirer le lynx ou de faire la conversation à la panthère.

Noé revint rapidement sur ses pas, préférant rester sur un terrain déjà exploré, quitte à prendre le risque de ne pas s'éloigner de la grille. Elle aperçut rapidement la cage aux lions, mais avant de ne l'avoir atteinte, la jeune fille aperçue son oncle, Lyam sur une allée parallèle. Il avait dû quitter l'entrée peu après elle et marcher vite, car il était à peu près à la même hauteur qu'elle. Si, par malheur, il se tournait, il la verrait à coup sûr. Préférant ne pas risquer d'attirer l'attention sur elle, Noé baissa juste la tête pour que si cela arrivait, il ne la reconnaisse pas. Elle fonçait droit sur la prison des félins qui pourrait lui offrir la cachette rêvée. Elle n'aurait ensuite qu'à attendre que son parrain passe et elle pourrait sortir et rentrer à l'hôtel avant lui.

Manque de chance, au milieu de son passage se trouvait quelqu'un qu'elle bouscula de plein fouet.

- Quelle idée de se mettre au milieu du passage aussi ! Lâcha-t-elle, passablement irritée.

La collision avait dû faire du bruit, car quelques visiteurs se retournèrent. Elle eut un coup d'œil vers son oncle qui n'avait visiblement rien vu, trop occupé à parler art avec un certain James, d'après son badge. Mais, il n'était pas parti pour autant, il s'était arrêté devant la cage des singes. La jeune fille se cacha derrière l'enclos des lions pour ne pas être vue par son oncle et se pencha sur le garçon qu'elle avait bousculé. Après avoir vérifié ses priorités, elle pouvait se permettre de s'intéresser à autre chose.

- Ça va ? Lui demanda-t-elle en lui tendant la main pour l'aider à se relever. Désolée, j'étais heuummh… Distraite.

Elle observa le jeune homme, pas bien grand, mais à peine plus jeune qu'elle, il n'avait, d'après elle, aucune raison de se trouver à cet endroit-là, en ce moment-là. Mais, c'était surement simplement de son point de vue.

- Je m'appelle Noé, Noé Roy. Et, toi ? Dit-elle sur un ton qui cette fois-ci était plus curieux qu'agacé.

Le dos contre le mur, Noé reprenait son souffle tout en dévisageant le garçon. Une nouvelle occupation, exactement ce dont elle avait besoin pour attendre

* Qui es-tu, d'où viens-tu, dis-moi tout… *

Vincent été comme à son habitude, en pleine admiration des grands félins. Leur carrure imposante, leur grâce, leur agilité, tout cela émerveillait le jeune sorcier. Mais il fut vite extrait de sa contemplation par un choc. -Paf- Une jeune fille qui semblait avoir le même âge que Vincent venait de le heurter en râlant.

Semblant essayer de se dissimuler, l'inconnue finit par retrouver son savoir vivre. Vincent toujours sous le choc de la collision, attrapa la main qui lui était tenu et se redressa tant bien que mal.

- Ca va, ca va...

Soucieux de ne pas faire remarquer cette jeune personne qui paraissait de toute évidence éviter quelqu'un, il s'avançait d'avantage derrière l'enclos. Plus proche de son interlocutrice, il poursuivit l'échange.

- Moi, c'est Vincent, Vincent Delgehier. Mais je peux savoir ce que tu fuis comme ça ?

Vincent profita du calme retrouvé pour épousseter ses vêtements. Maintenant qu'il y pensait, il était passablement irrité de s'être fait rentré dedans de la sorte. Être arraché ainsi de sa fascination pour les félins commençait à laissé un arrière gout amer dans sa bouche. Mais la curiosité maintenait son irritation à un niveau acceptable.

Les parents du jeune garçon avançaient tranquillement, de leur côté, vers le lieu où se trouvait les deux jeunes sorciers. Est-ce que Vincent sera amener à présenter la fuyarde à sa famille ? Seul l'avenir nous le dirait.

Noé fut un peu gênée quand elle entendit la question du garçon. Elle ne lui faisait pas encore assez confiance pour lui répondre en toute impunité qu'elle ne voulait pas se faire voir par son oncle, en vérité, elle n'accordait qu'à très peu de personne sa pleine confiance. Mais, elle n'aimait pas mentir, pas parce que ce n'était pas dans ses principes, elle trouvait totalement bête de dire des choses qu'elle ne voulait pas dire pour une simple raison de morale. Mais, car elle préférait chercher d'autres moyens pour ne pas dire la vérité. Elle avait toujours trouvé que ça rajoutait du piment dans les conversations. Bien sûr, lorsque c'était vraiment important, elle mentait sans aucun souci, mais ce qu'elle voulait cacher à ce moment-là n'était pas si honteux.

- Très bien, Vincent, c'est ça ? Question entièrement rhétorique, histoire de gagner du temps.

Elle se décida finalement à inventer un nouveau stratagème, stratagème qu'elle avait en vérité déjà utilisé mainte fois, tout le temps avec succès.


- Eh bien Vincent, d'après toi, qui est-ce que je fuis ? Dit-elle sur un ton malicieux, tout en retournant la question.

La ruse fonctionnait en deux temps, déstabiliser la cible, puis lui offrir la réponse sur un plateau en la tournant à la blague pour convaincre la personne visée de ne pas le répéter, voir, même de l'oublier. Noé procédait actuellement à la première étape.

- Très bien, je t'aide. Dit-elle en baissant la voix. La réponse est l'une de ces trois options : je fuyais un tueur en série qui m'en veut parce que j'ai pris le dernier pain au chocolat de la boulangerie, mais ne t'inquiète pas, il n'en veut qu'à moi. Ou : je me cache d'un zombi qui en veut à mon cerveau, d'ailleurs, attention maintenant, j'ai probablement attiré l'attention sur toi. Ou bien : je cherche simplement à ce que mon oncle ne me voie pas à un endroit où je ne suis pas censée être. Alors, ta conclusion ?

Lorsque Vincent entendit sa question retournée, rapidement, toute trace d'animosité le quitta. Il avait toujours aimé essayer de deviner et de comprendre les choses.

Qu'est ce qu'elle fuit selon moi ?

En un clin d'œil ses pensées fusaient.

Il y a peu de chance que ce soit un lion ! Il trouvait cette bague relativement drôle mais cela n'aurait peut-être pas été du goût de Noé.

Il y a de forte chance qu'il s'agisse de quelqu'un. Puisqu'elle ne semble rien tenir ou manger et qu'elle a cessé de courir après s'être cachée, donc, pas quelqu'un qui la poursuivrait ? Probablement ses parents ?

Mais le jeune garçon n'eut finalement pas à répondre, La jeune fille enchaîna presque aussitôt avec des propositions de réponse. La mine un peu troublée et déçue, Vincent écouta avant de répondre.

- J'imagine donc tu tu te caches de ton oncle...

Une certaine lassitude émanait de sa voix, trahissant que le jeu ne l'avait pas beaucoup amusé. Puis, il reprit l'échange.

- Comment cela se fait que tu ne dois pas être ici ? Tu es interdit de sortie ou quelque chose dans le genre ?

Soudainement Vincent se rappela que lui aussi avait des parents ici. Il est probable d'ailleurs que ceux-ci réapparaissent prochainement. Est-ce que cela risquerait de faire remarquer la fuyarde ?

- D'ailleurs mes parents vont probablement pas tarder à arriver. Moi aussi, il ne vont pas tarder à me retrouver.

Après avoir prononcé ces mots, Vincent se rendit compte de leur ambiguïté. Noé pourrait également comprendre cela comme le fait, que lui-même, fuyait ses propres parents. Ce n'était pas le cas à l'origine, mais au vue de la situation, il était à craindre que l'arrivée de ses parents fasse fuir sa nouvelle connaissance et il devait admettre que cela l'ennuierait.

- Est-ce que tu préfères que l'on s'en aille ?

Et maintenant, il se rendit compte qu'il la suivait alors même qu'il la connaissait à peine. Il se trouvait dors et déjà, beaucoup trop influençable. Mais cela l'amusait de le constater.

Noé n'avait jamais été interdite de sortie et cette idée l'amusait beaucoup. Ce pourrait être drôle, ça ferait une raison de plus de haïr ses parents. Par contre, son oncle n'était pas du genre à faire ça quand on y réfléchissait. Mais, cela avait surement un rapport avec le fait que ce soit la première fois qu'ils se retrouvaient seulement tous les deux en territoire moldu.

Restant fidèle à son idée de ne pas mentir, Noé répondit :

- Pas vraiment, disons que j'ai une certaine aptitude à m'attirer des ennuis… Ce qui se passe en est surement la preuve, mais bon, je veux bien rester à la maison avec mon oncle, mais sans lui ça devient vite ennuyeux.

Ce qui n'était pas faux, elle était aussi sortie par simple esprit de contradiction, mais ça, elle pouvait l'omettre.

- Si tu connais un endroit où je pourrai me cacher tout en pouvant le surveiller, je suis preneuse. Dit-elle en désignant d'un signe de tête le direction de son oncle.

Il était sûr qu'une cachette était la bienvenue, surtout si des parents arrivaient. La jeune fille se leva pour fuir les adultes et invita Vincent à la suivre, où à la guider si l'envie lui prenait. Elle ne voulait pas avoir à faire avec des parents étant donné sa mauvaise expérience. Elle repéra dans la foule deux personne qui avançaient dans leur direction qui pourrait bien être les parents du jeune homme. Noé se détourna d'eux et leur tourna ostensiblement le dos.

Vincent pensait commencer à comprendre. Noé semblait avoir dû être seule sans son oncle pendant un certain temps et avait décidé de partir s’occuper sans en avertir son parent.

Après quoi la jeune fille demanda à son nouveau compagnon s’il connaissait un endroit où se cacher tout en observant l’oncle. L’homme semblait quant à lui se diriger vers l’espace où se trouvait les terrariums. Cela tombait bien, il souhaitait lui-même aller rendre visite aux serpents et l’endroit était parfait pour se cacher !

- On peut le suivre discrètement et l’observer en se cachant derrière les terrariums si tu veux !

Apercevant ses parents au loin, Vincent leur fit malgré tout un signe de main afin de leur montrer qu’il était là et que tout allait bien avant de se mettre en route avec Noé.

- On y va ?

Le jeune garçon se permit d’attraper sa complice par le bras afin de l'entraîner dans la direction des terrariums.

Pendant ce temps, les parents du garçon l'observaient de loin. Ils furent tout deux étonnés de le voir avec un autre enfant mais ravis de voir qu’ils semblaient bien s’entendre. Il poursuivirent tranquillement leur route, comprenant que leur fils n’avait probablement pas envie d’être suivi de trop prêt.

Les deux jeunes gens se retrouvèrent alors dans un large couloir. Celui-ci n’était pas très éclairé laissant planer une atmosphère quelque peu mystérieuse. Tout au long de ce corridor était aligné divers terrariums aux aménagements très variés. Certains étaient composés de zones humides où des grenouilles paressaient sous la lampe. D’autres ressemblaient à de petits déserts en boîte où ne subsistaient que quelques branches sèches accompagnées de plantes grasses près desquelles un serpent ondulait. D’autres encore tenaient plus de l’aquarium et abritaient des tritons déambulant entre les algues ou se hissant hors de l’eau en escaladant des bout de bois humides. De l’autre côté de ces terrariums, en transparence, il était possible d’observer les gens qui se trouvaient à l'extérieur du couloir et c'est ainsi que Noé et Vincent purent observer l’oncle qui avançait dans le parc.

Le garçon semblait avoir compris quelque chose, Noé ne savait pas quoi, mais au moins, elle n'aurait pas à s'expliquer plus. La jeune fille n'aimait en effet pas s'étaler sur sa vie, encore moins devant des inconnus. Et elle en savait trop peu sur Vincent pour dire qu'ils se connaissaient. En voyant son compagnon faire un signe à ses parents, Noé se rembrunit. La complicité des autres enfants avec leurs géniteurs l'avait toujours rendue jalouse. Même si elle était depuis longtemps passée outre ça, en avoir la démonstration juste devant ses yeux la fit se durcir imperceptiblement.

Elle accepta néanmoins l'aide du jeune homme et lui emboita le pas en enfonçant sa capuche sur sa tête. Malgré la chaleur de l'été, elle avait remis son pull sombre pour ne pas être trop voyante.

- T'as l'air de bien connaître le zoo, tu viens souvent ? Dit-elle en essayant d'établir un dialogue. Moi, c'est la première fois, j'suis en vacances…

C'était aussi l'une des premières fois qu'elle était en vacances, mais ça faisait partie des quelques choses qu'elle ne voulait pas dire au point qu'elle était prête à mentir.

Quand ils arrivèrent dans le couloir, Noé en resta bouche bée. Toutes ces plantes, toutes ces créatures, la jeune fille était assaillie sous les émotions différentes. La petite partie compatissante d'elle plaignait les animaux enfermés, mais une autre lui répondait que c'était un parfait moyen d'observation. Noé fut tout de suite plus attirée par les aquariums. Elle avait grandi près de la mer et son entourage disait continuellement qu'elle était née avec des branchies en raison de son aptitude à l'apnée. Elle connaissait certains animaux pour les avoir déjà vus et elle avait l'impression d'être à nouveaux dans la mer. Elle était tellement absorbée par sa vision qu'elle ne remarqua pas le profil familier de l'autre côté du vivarium. Ses yeux regardèrent, sans les voir, ceux, si similaire, de son oncle. Lui-même ne la vit pas, trop absorbé dans la contemplation d'un iguane en pleine sieste.

RP abandonné