La fête de Mabon. La jeune sorcière avait consacré des semaines à la préparation de cette célébration, qui avait une signification particulière pour elle. Elle était dédiée à l'équinoxe d'automne, à la récolte et à l'équilibre entre la lumière et l'obscurité, et où été pratiqué certains rituels, comme la divination. Sous les arbres centenaires du parc et sur une grande table en bois, Lorelyne avait disposé une variété d'objets et d'artefacts liés à la divination mais pas que, il y avait aussi de quoi se rassasier comme une mince pie faite maison, et de quoi décorer : un bouquet de sauge, des pommes de pins... Des bougies et des lanternes magiques étaient disposées tout autour, créant une atmosphère chaleureuse.

Un peu plus loin, un autel avait été dressé, sur lequel reposait des offrandes de fruits, de légumes et de feuilles automnales, ainsi que des objets rituels dont une pomme. La jeune femme avait revêtu une robe de lin brodée de motifs avec des citrouilles et des feuilles de lierre. Elle fit signe à un groupe de curieux de se rassembler autour de l'autel où reposaient des lanternes en papier, chacune ornée de runes et de dessins inspirés de la nature.

« Prenez-en une chacun, il y en a assez normalement. Ces lanternes une fois allumées, servent à guider les esprits bienveillants vers nos festivités. Mais avant de l'envoyer dans le ciel, vous pouvez écrire un voeu sur un morceau de parchemin, puis le placer à l'intérieur, à côté de la flamme. Laissez partir la lanterne dès que vous vous sentez prêt. Alors, qui souhaite essayer ? »

En cet équinoxe, l'été laissait la place à l'automne, révélant l'arrivée d'une fraicheur dans les températures.

A cette période de l'année, Eileen avait l'habitude d'être en famille. La journée se passait souvent de la même façon le dimanche le plus proche de ce jour-là. Le matin était consacré à une promenade en forêt destinée à ramasser ici des feuilles mortes, là des pommes de pins, puis des glands, ou du lierre et pourquoi pas des pierres... Toutes sortes de choses issues de la nature qui pouvaient servir de décoration. Après cette balade matinale, très appréciée des enfants, la famille O'Brien se réunissait autour d'un bon déjeuner, mijoté aux petits oignons par Mamili. Papili tenait à ce que chacun explique en quoi il était reconnaissant avant le début du repas puis ils se régalaient des délices maisons. Lorsque venait l'après-midi, un atelier de décoration était organisé. Des guirlandes avec les feuilles mortes étaient réalisées, des pierres peintes, des glands décorés, du lierre drapé sur les objets afin que le salon resplendisse aux couleurs de la saison.

Ce jour particulier passé loin de sa famille rendit nostalgique la jeune fille, donc, après sa journée assez chargée du mardi, elle avait posé ses affaires dans son dortoir et avait décidé d'emmener Mila dans le parc. L'air était vivifiant, le soleil commençait à se coucher plus tôt, mais il était encore présent dans le ciel.

Au hasard de ses errances dans le parc, la jeune fille et son animal parvinrent sous les arbres du parc... L'Aiglonne n'en était pas une pour rien... Elle se dirigea vers la grande table qui trônait sous leur parure et découvrit, interloquée, plusieurs objets dont certains lui rappelèrent la fête familiale comme des pommes de pins.

Un peu plus loin, elle remarqua ce qui ressemblait à un autel. Derrière lui, une professeure, qu'elle n'avait pas encore eu, se trouvait là, dans une robe de lin qui lui rappela un peu les habits druidiques malgré les motifs automnaux brodés.

De nouvelles personnes arrivaient et sans qu'elle s'en rende compte, la jeune fille n'était plus la seule à observer la scène étrange, presque hors du temps qui se déroulait face à elle. Le moment avait quelque chose de solennel. Elle n'osait pas bouger, presque hypnotisée par ce que ses yeux lui donnaient à voir.

Soudain, l'adulte prit la parole et invita chaque personne le souhaitant à lancer une lanterne vers le ciel. Elle connaissait le principe qui était assez courant en Asie pour certaines festivités... S'intéresser aux cultures du monde avait ses avantages !

Toujours avide d'expérience et de nouveauté, l'irlandaise s'approcha, recommandant bien à Mila de se tenir sage. En saluant aimablement et remerciant l'enseignante face à elle, elle s'empara d'un morceau de parchemin sur lequel elle écrivit "expériences et joie", ce qui résumait globalement bien ses aspirations. Puis, elle le plia et le glissa à l'intérieur d'une lanterne, près de la flamme, en faisant attention à ne pas se brûler.

Elle s'écarta un peu du groupe puis laissant l'air chaud gonfler la lanterne, elle la lâcha et la vit s'envoler.

Lorsque sa lanterne fut haut dans le ciel, elle se retourna vers la jeune "druide" et osa lui demander :
- "A quoi servent les offrandes ?"

Un fois ses devoirs les importants terminés, Alxandre sortit du château pour rejoindre le parc. Lors ds deux derniers cours de divination, la professeur Jenkins avait évoqué organiser un rituel pour la fête pour la fête de Mabon. En digne sorcier élevé parmi les sorciers, il ignorait toutes des traditions que la plupart des autres élèves connaissaient depuis leur petite enfance et il brûlait chaque fois de les découvrir.

En arrivant sur place, l'adolescent écarquilla les yeux, à la fois impressionné et émerveillé par la construction du petit autel. Cela lui rappelait un peu les récits lus dans les mythes grecs ou romains. il remarqua ensuite l'enseignante dans sa robe de lin et bégaya :

"Vous... vous êtes très belle, madame."

Il rougit aussitot de sa remarque et ajouta :

"Euh.. excusez-moi."

La tête baissée, encore honteux de sa réflexion un peu trop spontanée, il écouta les explications de la jeune femme, puis s'éloigna pour écrire lui aussi son propre voeu même s'il ne savait pas boen qoui souhaite, hormis avoir de meilleurs résultats à ses prochains devoirs. Cela lui paraissait... ordinaire. Et égôïste. Il se décida finalement à écrire une phrase pour espèrer que sa mère soit toujours en bonne santé et la glisa à l'intérieur d'une lanterne quelques minutes après que l'autre élève relâchait la sienne. Elle venait d'ailleurs de poser une question sur les offrandes et la réponse lui semblait évidente. Timidement, il bredouilla :

"Euh... C'est pour remercier les esprits d'exaucer nos sohaits ? Enfin, euh... c'est un échange ? en leur donnant de quoi manger, comme les fruits, euh, ils exaucent nos voeux qu'on a écrit ? "

Il baissa à nouveau la tête, plus du tout sûr d'avoir la bonne réponse.

Alors qu'Alexander quittait son emplacement habituel du Parc pour rejoindre le château, chacun de ses sens ou presque fut attiré différemment par un petit attroupement d'élèves. Sans faire attention à qui était présent, ses yeux furent happés par deux éléments qui sortaient de l'ordinaire. Le premier, c'était la sorcière, visiblement une professeure, qu'il ne connaissait ni de Godric ni de Salazar. Le second, c'était les objets, l'autel disposé en ces lieux. Certains lui firent froncer les sourcils, tandis qu'il reconnaissait le reste, paré de son absence de réaction visible.

- Mabon ?

Le nom de la fête lui avait échappé tel un chuchotement qui retranscrivait mal le fait que le Serpentard était passablement intrigué. Plongé en pleine réflexion, il ne lui fallut que quelques instants pour réunir certaines pièces du puzzle. La presque inconnue était forcément la nouvelle professeure de divination, étant donné qu'il n'avait jamais eu cours avec elle. Cette conclusion faillit faire tourner les talons illico au garçon, mais c'était sans compter sur le reste de ce qui le travaillait.

- Excusez-moi, vous êtes sûr que nous pouvons participer ? Dans mon clan, nous ne sommes pas autorisés à participer ni même assister aux festivités et rituels avant notre majorité.

Alexander ne connaissait d'avance ni la réponse de l'adulte, ni ce qu'il ferait en fonction de celle-ci. Il était simplement interloqué de ce qu'il voyait, ce qui tranchait franchement avec les enseignements de sa grand-mère.

En dehors de ses entraînements matinaux bienvenus, Suileabhan n'avait ni souvent l'occasion, ni souvent l'envie - il avait déjà bien à faire avec le château - de diriger ses pas vers le parc. Cependant, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Il s'était débrouillé pour terminer ses tâches quotidiennes avec un peu d'avance, laissant le reste à quelques préfets ou adultes compétents, avant de se diriger vers un endroit bien précis. Le concierge avait en effet eu écho de quelques rumeurs sur ce qui se préparait dans ce coin, et il ne fut pas déçu d'apercevoir l'éclatante chevelure de la nouvelle professeure de divination. Jusque là, on ne lui en avait dit que du bien, mais Suileabhan n'était pas homme à se fier au jugement des autres. Il préférait le sien, et celui-ci commençait à se dessiner favorablement.

Avançant au travers de la petite troupe d'élèves, l'irlandais ne fit pas attention à la moitié de leurs babillages, jusqu'à ce qu'une remarque attire soudain son attention.

- Mister Bellanger, vous êtes un peu en avance sur le calendrier des festivités. L'amour, ce n'est pas encore pour tout de suite.

Généralement, les élèves avaient du mal à saisir son humour, aussi Suileabhan conclut d'un léger clin d'œil en direction du Gryffondor, avant de tourner son sourire vers la jeune professeure.

- Ce sont de jolis préparatifs que vous avez ici.

Le concierge jugeait autant les quelques outils liés à la divination, matière jadis affectionnée, que ce que la sorcière avait mis en place pour quelques célébrations.

- Ça vous dérange si je reste un peu ? Ça fait un moment que je n'ai pas pratiqué en public. N'hésitez quand même pas si je peux aider.

Ces derniers mots avaient été prononcés plus bas, à l'attention seule de la professeure.

Ce soir là, la professeur de divination avait organisé une soirée pour Mabon. Ennis avait donc assez naturellement fait parti des personnes ayant décidé de se rendre jusqu'au lieu désigné pour que chacun puisse faire ses célébrations. Sous sa cape mi-saison doublée de laine fine, elle portait une robe de sorcière mêlant beige et marron, couleur de la saison qui s'annonçait. En arrivant sur place, elle constata la présence d'un autel déjà dressé avec des éléments associées à la nature et à l'automne qui démarrait, mais aussi du matériel de divination et des petites lanternes. Autour d'elle, quelques questions commençaient à fuser et la Gryffondor, plus âgée des étudiants présents pour le moment, sourit lorsqu'un de ses camarades reçut une réponse du concierge qui venait d'arriver dans leur dos. "Bonsoir Miss Jenkins, Mister Kohler." Salua-t-elle les deux encadrants avant de s'approcher doucement de l'autel. Pour elle il manquait quelque chose... Un quelque chose qui pourrait être ajouté dès lors que son frère arriverait, il lui avait promis qu'il le ferait.

En attendant, elle écoutait les éventuels réponses, observait le rituel de la lanterne qu'elle ne connaissait pas, et fut particulièrement surprise par la remarque d'un jeune Serpentard qui se tenait là, à pas trois pas, qui la surpris. "Vraiment? Dans ma famille, nous y sommes introduit dès le premier acte de magie. D'abord spectateur, puis acteur dès que notre présentation est faite à douze ans." Le pourquoi lui avait longtemps échappé, elle avait fini par comprendre pleinement les raisons à mesure des explications de Diarmuid sur le comportement du flux magique. Se yeux se portèrent sur l'ami de son père qui parlait bas à l'intention de la professeur norvégienne, puis sur son camarade blond.


@Alexander Joyce Jr @Suileabhan Kohler @Lorelyne Jenkins

Mabon était arrivé.

Avec mon arrivé à Poudlard, je n'avais jamais vraiment pris le temps de préparer la fête. J'avais fait du rangement dans mon dortoir. J'avais disposé quelques décorations comme des glands, des pommes de pin mais rien qui ne m'avait réellement convaincu. Il fallait aussi dire que j'étais plutôt perdue face à la marche à suivre. Habituellement mes parents préparaient tous ce qui était en rapport avec les rituels et on décorait ensemble la maison avant que notre famille arrive.

Je me sentais bizarre à l'idée de fêter Mabon sans mes parents. Mais ce l'était encore plus de ne pas le faire. Donc je suis venue. L'atmosphère me rendait timide. C'était chaleureux mais en même temps très imposant. Je crois que la dame était la professeure de divination et j'étais d'accord avec la remarque du garçon, très drôle par sa spontanéité, sa robe lui allait très bien.

- Je ne suis pas sûre mais c'est la plupart du temps pour des rituels, un souhait comme tu as dit. Non ?

Ça me paraissait probale, surtout pour les pommes. Après, peut-être que ma famille faisait les choses différemment des autres ?

En tous cas, pas du tout comme celle d'un des garçons.

Pas de Mabon avant sa majorité ? Le pauvre. Je ne vois pas comment je pourrais faire sans. C'est ma fête préférée de l'année !

- C'est dommage, c'est vraiment sympa comme fête, Mabon. Dans ma famille, c'est juste pour les purifications et les rituels qu'on doit attendre.

Il y allait avoir du beau monde, ce soir. Un mélange qui pourrait devenir très intéressant. La présence du concierge m'inquiètait sans raison apparente mais je passa vite à autre chose, me concentrant à observer plus attentivement les objets sur la table, essayant de comprendre l'utilité de chacun.

Mabon... Il y avait pensé une bonne partie de la journée. Il n'y eut que pendant ce moment au Café du Rosier pour discuter avec Angie que ça ne l'avait pas plus préoccupé que ça. Mais peu de temps après l'avoir quitté, le besoin de préparer le rituel du soir lui était revenu. Aussi avait-il fait les quelques visites dont il avait besoin avant de rentrer à Poudlard. Ce serait là bas qu'il pourrait obtenir les derniers éléments promis à sa sœur quand elle était passé le voir rapidement en descendant prendre son petit déjeuner pour lui parler de ce qui était prévu dans le parc. Il savait qu'elle avait toujours en travers la soirée de Samain de l'année dernière.

Aussi, même s'il devait surveiller l'infirmerie, cette dernière étant vide de tout patient, il descendit dans le parc non sans laisser les lieux sous bonne surveillance - juste au cas où. Sur son épaule, un sac de toile assez léger contenait divers éléments végétaux ainsi qu'une base de couronne faite de branchages réalisée par Domhall la veille. Il était passé la chercher chez Ollivander et avait put voir le travail soigné de son cadet... et tous les détails qui y avait été ajoutés.

Sur place se trouvaient déjà quelques élèves mais aussi deux collègues. L'instigatrice du moment bien entendu mais aussi, sans grosse surprise, Suileabhan. "Bonsoir," Dit-il en tendant la main à la femme. "Je crois que je n'ai pas encore pu me présenter directement. Diarmuid O'Belt, je tente de garder tout le monde en bon état." Dit-il dans un sourire avant de saluer son compatriote, toujours en tendant sa main. "Bonsoir Suileabhan. Et celui de mon père, nous nous sommes vu rapidement aujourd'hui." La salutation paternelle étant transmise il ne lui restait plus qu'une chose à donner au concierge. Une petite enveloppe dont il ignorait le contenu. A l'intérieur se trouvaient trois petites pièces de bois fines et gravées chacune d'une rune oghamique. Il la sortit de son revers de cape, laissant entrevoir sa chemise en lin épaisse et claire, et la donna à son aîné. "Il m'a dit que tu saurais quoi en faire ce soir."


@Lorelyne Jenkins @Suileabhan Kohler

Olivia inspira un grand coup, savourant l’air automnal. Après deux heures enfermées dans une salle de classe, même si c’était pour une matière qui rapidement devenait une de ses favorites, elle n’avait pas envie de se retrouver à nouveau, à travailler dans un espace clos. C’était pour cette raison qu’elle avait pris la direction du parc, afin de se dégourdir un peu les jambes et de profiter de l’air frais.

Elle ne savait pas si elle allait reprendre les recherches pour son devoir d’astronomie ou poursuivre sa lecture plaisir de « Le Quidditch à travers les âges », mais elle était à la recherche d’un arbre au pied duquel elle pourrait se réfugier pour ne pas être trop dérangée par le vent, lorsqu’un rassemblement de personnes attira son attention. Le groupe était composé d’adultes et d’élèves et en son centre, Olivia reconnut à sa longue chevelure blanche la professeure de divination.

Sa curiosité piquée, la née-moldue s’approcha un peu plus pour découvrir que deux tables avaient été installées sous les arbres. Dessus un bric-à-brac d’objets : des bougies, des pommes de pin, des tartelettes, des fruits, des feuilles, des lanternes en papier. Elle se demandait à quoi tout cela allait servir, lorsque d’un geste de la main la professeure de divination invita le groupe à s’approcher de la plus petite table et se mit à expliquer ce qui était attendu des personnes présentes.

Elle ne savait pas exactement de quelles festivités il s’agissait, mais elle aimait l’idée de pouvoir formuler un vœu et, suivant les consignes de l’enseignante à la lettre, elle commença la rédaction de son souhait.

Mesdames et messieurs les esprits bienveillants, je sais pas si c’est grâce à vous, mais si c’est le cas, merci de m’avoir choisi pour être une sorcière. Pouvez-vous m’aider pour que je sois une bonne sorcière ? La magie, c’est un peu difficile à faire quand même, du coup j’aurais besoin d’un coup de pouce pour mieux visualiser les choses et contrôler mes émotions. Et aussi pour voir les constellations parce que l’astronomie, c’est super compliqué. Merci.

Olive

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Autour d’elle, les bribes de conversation lui permirent d’obtenir des informations supplémentaires et, se tournant vers la personne la plus proche d’elle, elle demanda discrètement. « Mais du coup, c’est qui Mabon ? Et les esprits bienveillants, on va pouvoir les voir comme les fantômes dans le château ? C’est eux qui vont exaucer nos vœux ? »

Mabon, la fête des dernières récoltes, a lieu chaque année à l'équinoxe d'automne. En rejoignant le point de rendez-vous fixé avec mes deux comparses, Noé et Aleyna, je me rappelle des moments conviviaux que je passais avec ma famille lors de cette fête.
Lorsque les grains arrivent à maturité et que tous les membres de ma famille ayant la force nécessaire à cette rude tâche se précipitent dans les champs pour récolter la moisson, les chants résonnent dans l'air et la joie se lit sur tous les visages. Mabon signifie la fin des récoltes et donc l'achèvement d'un long travail, éprouvant et répétitif. Durant toute l'année, mon père veille à chaque graine, puis à chaque épi de blé qui s'épanouit sur ses terres. Quand vient Mabon, c'est la fin d'un cycle, mais également le commencement d'un autre. Sonne un nouveau épisode de notre vie.
Il y a exactement deux ans, en septembre 2046, la fête de Mabon a marqué un nouvel épisode pour nous tous, mais plus spécialement pour moi. Lors d'une balade en forêt pour récolter toutes sortes de feuilles mortes, de glands, de pierres et de pommes de pin, la première manifestation de ma magie a eu lieu. Seuls Arabella et Finlay avaient assisté à l'événement. Ils avaient pris peur. Puis ils ont accepté ce qu'ils ont vu.

En plein dans mes pensées, je me rend à peine compte que je suis arrivé au point de rendez-vous où m'attendent déjà Noé et Aleyna. Je les salue, enjoué par la soirée qui nous attend, et on se dirige directement vers le parc. Une fois sortis du château, le froid de fin septembre, qui commence à se faire ressentir, viens légèrement nous rappeler que l'été touche à sa fin et que l'automne pointe le bout de son nez. Je lève les yeux au ciel : cette nuit, le ciel est dégagé. Les étoiles sont encore plus brillantes et resplendissantes que d'habitude. Pour la première fois depuis mon arrivée à Poudlard, je peux profiter de sortir après le couvre-feu ! Et en plus, je ne risque aucune punition. Comment ne pas en profiter ?
On arrive rapidement au niveau d'un groupe d'élèves et d'adultes, réunis autour d'un autel submergé de fruits, de légumes et d'artefacts mystérieux. Des bougies délimitent un espace assombri par les arbres, dont les feuilles font barrière à la lumière vivace de la lune.

Une femme habillée comme une druide - c'est la professeur de divination, mais je n'ai pas cours avec elle cette année - nous accueille et nous propose d'écrire un vœu sur un morceau de parchemin, de le placer dans une lanterne puis de la laisser s'envoler dans le ciel. C'est alors que je prend conscience que j'avais l'habitude de participer à cette fête dans le monde moldu, mais que des pratiques différentes doivent avoir lieu chez les sorciers ! Et apparemment, cette fête met à l'honneur la divination.
Curieux et impatient de me prêter à cette nouvelle activité, je me dirige vers les bouts de parchemin, en prend un, ainsi qu'un stylo, puis vais m'asseoir un peu plus loin dans l'herbe pour formuler mon vœu, à l'écrit. Je laisse dériver mon regard dans la mer d'étoile qui me surplombe. Les conversations au cœur de la fête semblent s'éloigner. Tout est paisible.
Je me rappelle les paroles de mon frère, Finlay, sur le quai de King's Cross. Puis je me remémore le mantra qui est devenu le mien lors cette nuit de Lugnasad, le 6 août dernier : "Bien vivre, c'est faire une étoile de chaque rêve et de chaque étoile, l'essentiel." Ces rêves, tous autant qu'ils sont, je les réaliserai, un par un.

Une phrase simple me vient en tête. Un vœu court, mais qui signifie tant de choses :

Attraper les étoiles

Une fois écrit, je plie mon morceau de papier, puis, en attendant que Noé et Aleyna me rejoignent pour qu'on laisse s'envoler ensemble nos lanternes, je regarde une nouvelle fois les étoiles.

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