La menace de la psychomage fit soupirer l'enfant. Évidemment, c'était simple de la forcer à mettre cette cape alors qu'elle n'en avait pas envie. N'ayant aucune envie de se retrouver avec ça collé dans son dos pour toujours, elle s'exécuta de mauvaise grâce, ne lâchant pas un mot.
Elle ne s'était pas trompée, la femme avait été bien hypocrite durant leur rendez-vous. Elle prétendait pouvoir l'aider, être de son côté, mais dès qu'elle s'approchait des limites du règlement, son masque se retournait. Comme tous les adultes.
Mais l'intruse rebondit alors sur les propos de la Gryffone. Orlaith écarquilla les yeux en entendant son ton et ce qu'elle disait ! Et bah, elle s'attendait à ce qu'elle s'excuse et suive docilement les adultes comme la plupart des autres, mais ça... Non, elle ne s'attendait pas à ça ! Une lumière scintilla dans ses yeux.
Elle avait retranscrit exactement ce qu'elle se disait ! Bon, ça n'allait pas leur éviter de se faire engueuler par les deux adultes, mais au moins elles le seront têtes hautes. Et ça, c'était déjà une bonne chose.

Elle la fixa ensuite dans les yeux et reprit avec un ton plus discret. Orlaith ricana. "J'savais pas qu'des sorciers de 40 ans avaient encore peur des orages... P't-être qu'il lui faudrait une thérapie !" lui glissa-t-elle d'un air amusé avant d'accueillir Telio sur ses propres épaules, le laissant glisser sous ses tresses ébouriffées.
Effectivement, il semblait s'être pris d'affection pour l'autre serpent. "Normal, elle a l'air chouette !" Elle sourit en direction de l'animal, qu'elle distinguait d'un bleu foncé dans la pénombre.
Mais l’aparté entre les deux élèves fut à nouveau interrompu par Miss Vermillon. La petite sorcière fronça les sourcils devant son explication, quelle arrogance ! "P't-être que si vous nous f'siez confiance, vous auriez su qu'on serait rentrées avant ces dix minutes. Et on serait pas là se faire engueuler." C'était évidemment un mensonge, mais ça, elle ne pourrait pas le prouver.
Vraiment, comme si un petit orage allait les tuer de toute façon. Et qui elle était pour décider du bon moment ou de la bonne tenue pour en profiter ! Tous les adultes sont comme ça : ils parlent, ils parlent et ils se rendent même pas compte qu'ils disent n'importe quoi.

Enfin, ça ne servait à rien de répondre. Effectivement, le chef de cœur ne semblait avoir qu'une envie : retourner à l'intérieur. Il n'était vraiment pas obligé d'aller les chercher si ça le saoulait autant. Mais elle leur emboîta le pas, retournant vers le château sous la surveillance de la psychomage.
Occupée à retenir Telio qui semblait avoir une grande envie de rejoindre à nouveau Cleo, Orlaith se désintéressa un peu de ce qui se passait autour, se rendant à peine compte qu'elles étaient rentrées dans le château.
C'est à ce moment que M. Tripplehorn - qui avait été plutôt discret tout du long - décida de rentrer en scène. Et voici ! La leçon de morale tant attendue, rendue encore plus ridicule par l'élocution et le langage de l'adulte.
Installée dans l'un des fauteuils du foyer, la rouquine le toisa de haut en bas, ne réfrénant pas son air de mépris. La honte de cette École... Il lui en fallait bien peu. A croire qu'elles avaient torturé un autre élève ! Vraiment, il fallait apprendre à doser sa colère.

On aurait dit un personnage de dessin animé : il faisait les 100 pas devant les enfants. Plus sa liste avançait moins la Gryffone ne parvenait à réprimer son sourire. Tout ça pour une petite sortie nocturne, et bah ! Voilà qui demandait au moins un renvoi de l'établissement !
Elle lança un regard à Merinda, amusée. Il annonça ensuite sa grande et juste sanction. Un blâme, la fillette n'avait aucune idée de ce que c'était, un retrait de points, comme si elle se souciait de la Coupe, l'information des DDMs, comme si Charleston allait dire quoi que ce soit, et celle des parents, de toute façon leurs relations ne pouvaient pas tomber plus bas !
Parfait, voilà qui était fait. Mais vraiment, ils étaient obligés de les escorter jusqu'à leurs dortoirs ? Elles avaient quoi, 5 ans ? Elle soupira. Vraiment, le jour où elle ne serait plus considérée comme une gamine, ça changerait des choses. "Toutes mes excuses pour votre immense déception monsieur, on peut se dépêcher d'aller se coucher maintenant, comme on le prévoyait avant votre intervention ?"
Elle tourna ensuite ses talons pour prendre la direction du dortoir de Gryffondor, sans regarder la psychomage. Mais elle se retourna au bout de quelques pas, se rendant compte qu'elle n'avait pas dit au revoir à la Serpentard. "A la prochaine Merinda ! Dors bien !"

Merinda pouffa à la phrase d'Orlaith.
""Les adultes se croient mieux que nous mais bon, en pratique..."
Elle rit doucement en faisant un clin d'oeil à la rouquine, avant de demander à voix très basse, pour que les adultes n'aient aucune chance de les entendre :
"C'était ta première excursion nocturne où pas ? Perso c'est ma deuxième."
Un nouveau clin d'œil.
""Nan nan, faut pas leur faire de thérapie ! Ca se trouve la prochaine fois ils auront trop peur et ils viendront pas nous chercher, hihi."
La Gryffondor recueillit Telio sur ses épaules et complimenta Cleo.
""Oui, elle est chouette ! Sa vie c'est manger-câlin-dodo ! Ou bataille contre Klee !"
Merinda aurait bien aimé prolonger la conversation mais les deux premières années venaient tout de même de se faire choper par deux adultes, et la psychomage reprit la parole. Rebondissant sur ce que disait Orlaith, Merinda dit à son tour :
""On comptait pas passer la nuit dehors... Vous imaginez des trucs, les adultes..."
Mensonge, tout comme ce qu'avait dit sa camarade, mais aucune preuve ne pourrait aller à leur encontre.
Suivant les deux adultes jusqu'au château, Merinda caressait affectueusement sa vipère et profitait une dernière fois de la pluie et de la beauté de l'orage autour d'eux. Quel spectacle ! Si seulement il n'avait pas été interrompu par deux adultes grincheux... Durant le trajet de retour, un sourire de bien-être était gravé sur les lèvres de la Serpentard.
Arrivés dans le hall, le chef de chœur se lança dans une leçon de morale particulièrement longue et exagérée. La jeune fille à la peau métisse sourit lorsqu'il dit qu'elles étaient la honte de cette école. Eh bien, elles avaient prit du grade dis donc ! Et elles n'étaient qu'en première année ! Que cela donnerait-il après plusieurs récidives ? Elles deviendraient la honte du pays ? Merinda ne put s'empêcher d'émettre un petit ricanement.
""Excusez-nous Monsieur, mais nous ne vous avons causé aucun tort, c'est vous qui avez choisi de venir nous chercher, précédent notre intention de rentrer quelques minutes après."
Un blâme sur leur dossier ? Ça n'était rien. Informer Valerion ? C'était déjà pire... mais Merinda avait la tête haute et resterait digne même face à sa Directrice de Maison. Elle n'avait pas peur d'elle, même si la professeure de Défense contre les Forces du Mal était la première qui l'avait surprise lors d'une excursion nocturne.
Le Maestro comptait la raccompagner jusqu'à la salle co, comme si elle ne connaissait pas le chemin...
Ce fut avec un grand sourire que la Serpentard répondit à la Gryffondor :
""Merci Orlaith ! Passe une bonne nuit aussi ! A plus !"

@Placido Tripplehorn, @Orlaith Ó Súilleabháin et @Mia Vermillon

Placido me donnait et je le regardais, complétement dépassé, il ne me voyait probablement pas puisqu'il était passé devant moi d'une façon magistrale, mais les adolescentes devaient comprendre que ce n'était pas contre elles que j'étais le plus en colère. Quoique au vu de l'insolence que les deux jeunes avaient fait preuves lors du trajet jusqu'au château, je crois qu'un sort pour ne plus les entendre parler les trois auraient été bien plus efficace pour me détendre. Bien sûr, je ne disais rien et les laissait parler. Si elle se pensaient maline de parler à deux adultes du château sur ce ton, tant mieux pour elles. Elles feraient probablement moins les fières lorsqu'elles seraient toute seule devant leur directeur.rice de maison. Quand au chef de cœur, je jettai sa cape désormais sèche mais en boule sur le canapé le plus proche. Il pouvait probablement déjà s'estimer heureux que je l'ai séché, sa réaction au vu de sa cape en boule sur le canapé ne m'intéressait guère.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais en laissant le chef de cœur s'occuper de réprimander les deux filles mais probablement à tout sauf à ça. Non seulement c'était ridicule mais cela n'avait absolument aucun effet sur l'attitude des jeunes filles. J'étais très honnêtement désespérée et désemparée. Il était complétement excessif et ridicule, bien sûr cela allait bien avec le personnage mais qu'est ce que cela avait le don de m'agacer ! C'était terrible. En ce qui concerne la punition, j'haussais les sourcils. Une fois de plus, une fois de moins dans l'excès, dans le fond... Est-ce que j'en étais vraiment à ça près ? Allez hop, 25 points de moins, derrière lui je me massais les deux tempes, secouant la tête de désapprobation. *C'est pas possible que quelqu'un l'arrête à ma place*. Heureusement qu'il ne pouvait pas me voir. Il annonça ensuite que j'étais chargée de rapporter Orlaith jusqu'à sa salle commune et j'hochais la tête, le regardant s'éloigner avec la serpentard, sans merci, ni rien, un silence. Je pensais d'abord lui souhaiter une bonne soirée mais les mots ne sortirent pas de ma bouche, trop difficile à prononcer et bloqué dans ma gorge, probablement d'amertume.

Orlaith ne prit pas le temps de m'attendre et je la suivis sans faire de bruit, avant qu'elle ne dise au revoir à sa collègue. Quelle soirée, rien de rien ne s'était passé comme prévu et ce n'était pas difficile de comprendre que j'étais très en colère du comportement des trois personnes qui avaient fait de cette soirée ce qu'elle était devenu. J'avançais dans les couloirs, sans faire de bruit. L'atmosphère devait probablement être pesante pour la gryffondor, je n'étais plus la psychomage gentille qu'elle avait pu voir à mon bureau et j’espérais que c'était bien clair pour elle. Je voulais bien aider les personnes, mais l'insolence avait ses limites. Je répondrais à ses questions si elle en avait mais je ne ferrais rien de plus, je n'aimais pas l'irrespect et les deux jeunes filles avaient ensemble franchi la limite. La seule chose que j'étais réellement prête à accueillir de sa part était des excuses. Toute autre conversation me paraissait inutile, j’espérai qu'elle en était bien consciente. Le silence en disait probablement beaucoup sur la déception que je ressentais à l’égard d'Orlaith. L'insolence était une toute autre chose que les sorties nocturnes.

Mon dernier post si Orlaith ne dit rien je pense Désolée, elle est particulièrement énervée (la joueuse est ravie car c'est la première fois que j'écris ces émotions avec Mia)

L'attitude des deux fillettes avait fini de graver l'avis du Maestro dans le marbre à leur sujet : elles faisaient sans doute partie de ces jeunes dont l'éducation avait été finie à la Bièraubeurre. Il en avait eu vent, il pouvait en faire le constat à présent. C'était le genre d'enfant dont on pouvait facilement tracer le chemin jusqu'à Azkaban, la prison pour sorciers, et qu'on avait du mal à vouloir aider. A vrai dire, ce n'était pas tant la médisance envers l'autorité qui pouvait inquiéter mais l'absence de toute remise en question à leur si jeune âge : où avaient-elles appris à se montrer si impassibles devant des sorciers confirmés qui pointaient les risques de leurs comportements insensés..? Tout cela était si perturbant que Tripplehorn se donna pour mission de bien souligner le vide de leurs émotions à l'équipe pédagogique : leur réaction n'était pas normale du tout et ces apprenties sorcières pouvaient potentiellement constituer un danger pour le reste des pensionnaires. Comme elles ricanaient entre elles sans essayer de justifier réellement leur comportement, il ne servait à rien de continuer à creuser un peu, ces deux fillettes étaient un peu perdues - pour ne pas dire dénuées de la plus élémentaire des intelligences humaines, celle de la survie. Bien que le Maestro avait récupéré sa cape séchée par Mademoiselle Vermillon - qui pliait curieusement les vêtements en boule - un frisson parcourut son échine alors qu'il se retrouvait seul avec la jeune Merinda Swart sur le chemin des cachots. Habituellement, le Maestro appréciait de réaliser ce chemin qu'il avait parcouru tant de fois en tant qu'apprenti sorcier, ce n'était plus réellement le cas. La lumière au bout de sa baguette magique n'avait pas réellement de quoi lui réchauffer le cœur sous le grondement de l'orage. Descendant quelques marches, il observa en biais le serpent qu'elle portait. Pauvre bête, le confronter à une telle tempête... Devant la salle commune de Serpentard, Tripplehorn trouva un étudiant de confiance pour prévenir un préfet au sujet de la fillette et éviter qu'elle ait l'idée de ressortir cette nuit. « En vous souhaitant une nuit très reposante Mademoiselle, adressa froidement le Maestro, les mains sur les hanches. Il sembla se détourner dans le couloir mais finit par ajouter en haussant la voix, comme s'il se déchargeait de quelque chose qui lui trottait dans la tête depuis un moment : Ah, et sachez que je n'ai pas encore quarante ans ! » Il se retourna dans un mouvement de cape, geste qui marquait sa profonde vexation. Visiblement il avait entendu l'odieuse discussion des fillettes au retour du parc et gardait en mémoire cet élément en particulier. Lui devait encore retourner une petite heure surveiller autour du hall. Il ne rêvait qu'à retourner auprès de ses perruches, dans la tranquillité de sa cabine pour prendre soin de sa précieuse santé et de ses précieuses chaussures.