Samedi 29 Août 2048

La rentrée approchait à très grand pas. À vrai dire dans trois jours je serais assise dans le Poudlard Express en direction de la grande école de magie. Pourtant nous n’avions pas fait les fournitures des deux mois de vacances qui nous étaient attribués, il faut dire que nous avons été très pris, que ce soit moi avec mes vacances passée chez Alexander, les nombreuses visites faites à ma famille et mes parents qui étaient débordés niveau travail. Le temps était précieux mais parfois difficilement exploitable puisqu’en s’appuyant sur l’ordre de nos priorités les fournitures étaient loins sur notre liste. Mais enfin, au bout d’un moment les parents se sont alertés, et papa qui avait eut sa journée s’est chargé de nous, emmener, moi et mon frère jusqu’au Chemin de Traverse.

Nous avions réapprovisionné mes équipements de quidditch, notre matériel d’ecole en nous faufilant entre la boutique du Bon Chaudron et de Dogweed et Deathcap, puis nous franchîmes la porte de Fleury et Bott. Cette odeur de papier que j’aimais peu s’amusa à me titiller les narines, me poussant à éternuer dans un couinement étouffé.Pff toute cette poussière qui vole n‘est pas des plus appréciées. Je redoutais d’y entrer depuis le début. Si c’est d’un ennui mortel pour moi c’est une passion vivifiante pour mon père. Et le bémol c‘est que lorsque j‘aurais terminé de trouver les livres demandés, que même Luz les aura lui-même réunis, nous y serons encore. Uno parce que papa va vouloir se promener parmi les piles de livres, deuxio parce qu‘il va pour sûr parler lecture avec quelqu’un et tercio parce qu’il va encore discuter une éternité avec le libraire avec qui il s‘entend bien. Luz s‘en fiche lui, il va trouver un bouquin ou bien dessiner dans son coin mais moi, je ne veux pas retourner à la maison à l‘heure où les Vaudelune sortent de leur terriers.


«- Les enfants, on se sépare pour trouver vos livres. Luz tu pars à gauche, Louna à droite et pour ma part je file tout droit. Avec un peu de chance l‘un de nous trouvera le libraire.»

J’hochai la tête, j’espérais que ce ne soit pas lui pour le coups. Tout de même très motivée pour trouver tous mes livres la première, je me dépêchai liste à la main. J’évitai habilement les gens, que je comparais à des cognards en mouvement. J’avais un oeil rivé sur les livres et un autre sur le chemin. Ça ne dois pas être plus dur que de trouver le vif d‘or tout de même ?! Alors parmi eux je dois trouver le livre des animaux fantastiques.

Après quelques recherches infructueuses je me dirigeais vers une curieuse cage plutôt agitée où de nombreux livres sont posés. Je m’approche et m’apprête à empoigner un barreau, me demandant pourquoi est-ce qu’ils étaient tous dans cette cage mais je recule soudainement lorsqu’ils m’aperçoivent et qu’ils se mettent à tous vouloir me dévorer. Whaw ! Ma main que j’avais souhaité glisser au niveau de la cage avait vite été retirée et je regardais, le cœur battant ces derniers s’affaler sur les devants des barreaux avec la seule envie de me dévorer toute crue. J’en vois même deux en déchiqueter un des leurs…

«- Mais qu’est-ce que c’est que ce truc !?»

Comment est-ce qu’on s’y prend pour l’emmener ? Ça se lit vraiment ? Je crois que pour la première fois depuis longtemps, je suis captivée par un livre.

@Stéphanie Lilith

Quelle plaie. Devoir interrompre ainsi mes vacances pour le travail. Dire que je n'ai même plus de travail ! C'est un monde ! Mais bon, Aki me propose un poste, il serait vraiment dommage de le refuser, sincèrement. Surtout vu ce qu'elle me propose : éleveuse de dragons. Il est plus que clair que ça vendu du rêve. Un métier bien plus adapté à ma mesure, et à ma nature, cela m'étonnerait que je m'en lasse un jour. Mais quoi qu'il en soit, j'avais beau avoir fait mes classes, il s'est bien écoulé plus de deux décennies depuis la fin de mes études... Surtout que je ne m'étais jamais particulièrement intéressée à ces bestioles. Les dragons...

Je peux concevoir la fascination, mais jamais personnellement je n'ai été sensible à ces animaux. De gros tas d'écailles dangereux et volants. Peut-être que je ne les aimais pas car ils étaient impossible à dresser ? Peut-être. Bref, je dois mettre à jour mes connaissances, et rien ne vaut un bon vieux livre pour au moins revoir les bases théoriques.

En tenue de vacances, short et débardeur laissant apparaître mes cicatrices et mes tatouages, lunettes de soleil sur le front, j'ai choisi trois ouvrages qui m'aideront sans le moindre doute. Je me prépare à passer à la caisse pour saluer Annaëlle, lorsque je croise de nouveau un marmot beaucoup trop bruyant à mon goût... Il y en a partout à cette période de l'année. Je claque de la langue en l'observant manquer de se faire boulotter par les livres dévoreurs. J'adore ces livres.

Je lève les yeux au ciel quand je la vois rester captivée par ces livres. Et dans un geste souple, je la fais reculer d'un pas, la main sur l'épaule, d'une poigne ferme. Mes livres dans l'autre bras, je baisse mes yeux vers elle, le visage dur.

- Évite de dégueulasser les livres en te faisant mordre, ce serait dommage.

Pour les livres, évidemment.

La petite sorcière tendit ses épaules lorsqu’elle sentit tout à coup un contact sur l’une d’elles et ne pu s’empêcher d’aspirer l’air d’un seul coup, quand elle se fit tirer vers l’arrière. Surprise, son cœur battait à la chamade, elle qui était plutôt paisible la seconde d’avant. Qui pouvait bien l’avoir contrainte à se reculer ? Elle ne faisait rien de mal. Fronçant ses sourcils Louna tourna son viseur oculaire vers ce fauteur de troubles.

Ni son père ni son frère ni même la tenancière de la boutique en était responsable, à sa grande surprise, c‘était une drôle de dame au faciès pas très agréable. La petite confronta le regard de cette dame en se défaisant de son emprise. Sa remarque était vachement déplacée, surtout pour une banale cliente qui débarquait de nulle part.

«- Pfff j’vous ferais dire que tous ces stupides livres sont dé-jà pleins de poussières.»


Tandis qu‘elle avait tournée le dos à la cage, un morceau de sa légère cape noire qui était censée couvrir une partie de sa robe grise et chic, demeurait sans qu’elle ne le sache entre les barreaux de la prison des livres. Ni une ni deux les bouquins se jetèrent dessus alors que la serpentard avait les yeux rivés ailleurs : vers les livres que tenait Stéphanie.

«- Vous aimez les drag-eurr»


Elle porta immédiatement sa main au niveau de son cou qui était comprimé par l’attache de sa cape et essaya de s’en extirper mais c’était trop serré.

«- Je…respihhh…puuuhh.» Suffoqua-t-elle.