Heureusement, Ennis ne s'attendait pas à une effusion de félicitations de la part de la professeur qu'elle n'avait même pas en cours. En même temps, ce n'était pas comme si elle avait été habituée à autre chose dans son enfance ni même maintenant qu'elle était dans l'adolescence. Tout avait toujours été tourné dans les moyens à se donner pour s'améliorer. Et la jeune femme n'avait généralement pour but que de devenir toujours meilleure qu'elle-même. Surpasser les autres n'avait pas de sens pour elle, mais devenir plus forte que la Ennis de la veille oui. Aussi, elle répondit à la professeur par trois hochements de la tête pour marquer son accord et ce malgré l'appréhension de l'eau qu'elle avait d'ailleurs furtivement regardé.

Une appréhension que l'adulte n'avait pas manqué de remarquer et de définir. De la peur. Et même une terrible angoisse que la préfète s'efforçait de juguler au mieux. Mais ça ne l'empêchait pas de devoir mobiliser une quantité folle d'énergie pour que la phobie et l'irrationnel ne prenne pas le dessus. Les yeux noisettes de la septième année scrutèrent le visage de la scandinave. Elle la jaugeait pour savoir le degré de confiance qu'elle pouvait lui apporter. Mais ça maintenant elle savait d'où ça venait, de sa relation ambivalente avec sa mère. La jeune fille pris une longue inspiration et souffla doucement, décidant qu'il ne s'agissait pas de choses aussi intimes que ce qu'elle avait pu révéler à Mark Dole ou Rafael Mason. "Je l'ignore. Nos parents ne nous ont jamais emmener au bord de lac ou de la mer. Ils ne nous ont pas appris à nager non plus. Avant de venir à Poudlard, jamais je n'avais pris un bateau ou même marché sur une rive. Ça m'a toujours effrayé même si j'ai pu apprendre à nager à l'été 2047. Autant sur un balai je parviens à garder mon sang froid quand la potion tourne et je réussi à sortir ma baguette, autant dans l'eau je panique. Comme à la rentrée, j'ai eu du mal une fois ma barque renversée à me calmer pour gagner le rivage par moi même." Parvint-elle à expliquer sans détour avant de s'installer pour l'exercice de méditation.

Elle connaissait bien et en dehors de son séjour à Durmstrang et des exercices de magies de l'esprit elle ne faisait plus de méditations guidées. Aussi elle prit position et ferma les yeux et n'eut aucun mal à prendre un rythme respiratoire relativement lent malgré l'effort physique qu'elle venait à peine de terminer. Elle n'attendit pas les indications pour se connecter au sol par les points de contact, à l'air par sa peau nue caresser par le vent, puis à elle-même, sa magie, les battements de son cœur... Il ne fallait pas bien longtemps elle put donc faire un geste de son poignet gauche à destination de l'adulte, elle était prête. Mais miss Jenkins saurait-elle analyser le signe?

Alors qu'elle partageait les origines de sa peur, la sincérité de l'élève la toucha profondément, elle faisait ainsi preuve d'une grande vulnérabilité en partageant ces détails personnels, et Lorelyne respecta son courage. Un simple geste suffit pour comprendre qu'elle était prête à commencer la séance, elle aussi. La professeur se laissa glisser doucement sur le sol de la rive du lac, choisissant une position confortable. Les jambes croisés, elle posa ses mains sur ses genoux, en tailleur, puis elle ferma les yeux, se laissant envelopper par l'atmosphère apaisante du lieu.

« Plongeons ensemble dans les profondeurs de votre esprit. Soit tout le contraire de ce que l'on apprenait de l'occlumancie, allait-elle parvenir à s'engouffrer dans ses pensées ? Visualisez maintenant un petit ruisseau paisible, où l'eau s'écoule doucement, très doucement. Sentez cette eau fraîche et pure à travers le bout de vos doigt, ressentez son énergie, comment est-elle ? Vive, n'est-ce pas ? Vous êtes en harmonie avec cet élément, et votre magie se mêle à son essence. Vous pouvez sentir les molécules d'eau dans l'air, vous pouvez ressentir la vie qu'elle apporte à tout ce qui l'entoure. Que voyez-vous ? »

La jeune femme venait de guider Ennis à travers une série d'exercices de visualisation, l'encourageant à ressentir l'eau tout autour d'elle.

« Vous êtes capable de contrôler cette eau. Pour cela, utilisez votre magie pour la façonner, pour créer de nouvelles formes et définir ses mouvements. Vous la sentez ? Votre confiance, elle grandit à mesure que vous maîtrisez cet élément. Vous êtes tout prêt du but, l'eau. »

La séance de méditation se poursuivit, guidant la Gryffondor à travers différentes manipulations de l'eau imaginée. Lorelyne l'encourageait à explorer sa magie sous un nouvel angle, à se familiariser avec l'élément qui avait été source de tant d'angoisse. Elle n'avait pas pour but de lui supprimer cette angoisse, mais de l'aider à l'accepter, et pourquoi pas l'atténuer légèrement.

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La toute première phrase fit tiquer Ennis et quand elle était en pleine méditation ce genre de réaction se lisait sans peine sur son visage. Après tout, il était bien plus difficile de se maîtriser quand un part de sa conscience était mobilisée en interne. Toutefois, du fait de cette concentration, elle n'en fut pas plus perturbée et se laissa guider même si cela signifiait de lutter contre ses habitudes d'apprentie occlumens.

Invoquer l'eau de but en blanc la fit frissonner, quand bien même l'image donnée était celle d'une eau calme et peu abondante. L'idée même de s'imaginer se baisser volontairement vers un cours d'eau pour y glisser sa main était difficile, pourtant elle se força jusqu'à s'entendre répondre "indomptable" à la professeur scandinave qui poursuivit ses indications. Mêler sa magie, posée et sournoise à un caractère aussi imprévisible... La Gryffondor déglutit mais s'y essaya, difficilement. Son rythme cardiaque accéléra, un pic d'anxiété fit surface. Elle le réprima, reprenant le contrôle par la respiration.

Que voyait-elle. A vrai dire elle ne saurait l'exprimer. Elle ne voyait pas aussi précisément que d'autres pourraient le faire. Tout était plus imagé dans son esprit et ses souvenirs. Les sons étaient bien plus percutant, les sensations tactiles aussi, les impressions, les émotions. La voix de la professeur se fit distante, la jeune fille l'entendait sans la comprendre. Un souvenir venait de la rattraper, sans prévenir. Elle était à Letterkenny, enfant, toute petite, moins de quatre ans, courant dans un couloir qu'elle reconnaissait sans aucun mal. L'étage parental. Elle laissa différentes portes de côté, leur chambre, le salon privé de sa mère, une bibliothèque et finit par pousser celle de leur salle de bain. Elle ne savait plus pourquoi mais elle avait urgemment besoin de sa mère qui avait pourtant demandée de ne pas être dérangée le temps de prendre un bain.

- "Mère!" Le cri franchit la barrière des lèvres de sa version enfant dans sa tête mais aussi les siennes, bien physiques. La septième année ouvrit alors les yeux, coupant le souvenir. Tout ce qu'elle ressentait, c'était sa frayeur d'enfant.

Pendant qu'elle aidait Ennis à surmonter ses peurs, Lorelyne se laissa également emporter par l'apaisement qui émanait du lac noir. Après tout, la jeune femme était venue pour cette raison, pour méditer à l'aube comme chaque matin, alors elle se plongea profondément dans ses propres songes, laissant son esprit vagabonder au fil des eaux calmes du lac. Elle se sentit devenir une partie intégrante de l'environnement qui l'entourait, fusionnant avec la nature et absorbant toute sa tranquillité. Ses pensées se dissipèrent, laissant place à un calme intérieur profond, et la blonde savoura l'instant de profonde sérénité dans lequel elle se trouvait, où les soucis et les préoccupations de la vie quotidienne semblaient s'éloigner.

La méditation était son refuge, un endroit où elle pouvait se reconnecter avec sa paix intérieure, se ressourcer et trouver le bon équilibre. Mais cette opportunité n'était pas donnée à tout le monde, il fallait posséder une grande maîtrise de soi pour parvenir à dompter ce contrôle. La Gryffondor avait échoué, son cri avait brisé la bulle protectrice qu'elle avait essayé de créer, et Lorelyne rouvrit les yeux brusquement, elle sentit l'étrange agitation qui émanait de l'élève.

« Que se passe-t-il ?! Plusieurs réponses à cette question étaient possibles, la professeur connaissait également la solution à chacune d'entre elles. Elle posa une main légère sur l'épaule d'Ennis, offrant ainsi son soutien. La méditation peut aider à apaiser les pensées tumultueuses, mais il faut aussi être prêt à affronter ce qui émerge. »

Le cri avait été à la fois puissant et profond, peut-être autant que la peine qui l'animait, alors Lorelyne s'inquiéta pour l'état émotionnel d'Ennis qui venait d'entrer en jeu, elle était sûrement à deux doigts de frôler la crise d'angoisse et la professeur s'efforça donc de la faire reculer, ou la jeune fille ne parviendrait pas à extérioriser le poids lourd de son anxiété.

« Je veux que vous vous concentriez uniquement sur votre respiration. Ressentez l'air entrer dans vos poumons, puis sortir doucement. Suivez le rythme de votre souffle, un rythme lent, concentrez-vous sur cette sensation régulière, c'est un cycle infini. Lorelyne continua de repousser l'éventuelle crise qui pouvait surgir à tout moment, consciente de l'urgence de la situation. La clé était de garder Ennis ancrée dans le moment présent et de l'empêcher de sombrer dans l'abîme de ses souvenirs douloureux. Inspirez profondément par le nez, puis expirez doucement par la bouche. Répétez ce processus aussi longtemps que nécessaire, en vous concentrant uniquement sur votre respiration. Laissez toutes les pensées et les émotions venir et partir, sans vous y accrocher. »

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L'émotion prédominait - la peur, la frayeur même - empêchant Ennis d'être en mesure de conscientiser les autres stimuli de son environnement. Si elle perçut la voix de la professeur, elle fut bien incapable d'entendre la question de la professeur. La main sur son épaule lui permit en revanche de venir fixer son regard sur le visage de l'adulte. "C'est... l'pr'mière fois." Parvint-elle difficilement à articuler en réponse au conseil mêlé de reproche qui suivi. Encore qu'elle ne saurait dire à l'instant présent si c'était un conseil, un reproche ou les deux en même temps. Pour le savoir, il faudrait qu'elle soit capable de se souvenir des mots prononcé et de quelle manière par la suite. Vu son état actuel, il était probable que ça ne soit pas le cas.

Respirer. Lentement. Mécaniquement. Ne penser qu'à ça. L'air qui entrait, frais, avant de ressortir, chaud. Inspirer en se forçant à le faire par le nez, lèvres closes. Expirer en soufflant par la bouche le plus lentement possible. Empêcher son diaphragme de décider de l'allure. Ne pas s'accrocher aux sensations. Laisser les images filer. Elle savait faire. Ennis savait qu'elle savait le faire. Il fallait qu'elle garde les yeux ouvert. Et pour ne pas céder à la tentation de les fermer elle les gardait accrochés sur le visage de la professeur. Ça fonctionnait. Il avait fallu du temps mais ça fonctionnait.

- "Merci." Dit-elle en premier lieu, sans la professeur elle aurait perdu pied. "C'est la première fois que je perds le contrôle comme ça. En plus de dix ans." Même quand il s'était agit de faire le tri de ses souvenirs liés à l'agression de Smith elle n'était pas sorti de sa méditation. Elle l'avait poursuivit en pleurant mais elle n'avait pas été éjectée ainsi. "Je suis désolée." S'excusa-t-elle en baissant la tête. Au delà de ce qu'elle imaginait être l'opinion de la professeur à son propos, l'irlandaise savait que d'être sortie de son propre recul en elle-même avait du être violent pour Miss Jenkins. "Je l'avais oublié, le souvenir qui... J'avais trois ou quatre ans, pas plus." Expliqua la Gryffondor du mieux possible.

La détresse de l'élève se faisait ressentir, dans ses réactions, mais encore plus dans son regard. Il semblait appeler à l'aide. La perte du contrôle des émotions, Lorelyne la connaissait bien, elle avait déjà été confrontée à ce genre de situation mais habituellement, les élèves se calmaient plus vites contrairement à Ennis. La jeune fille avait un douloureux souvenir enfoui entre elle, qu'il n'était peut-être pas judicieux de faire ressortir, ou pas encore, car iétait injuste qu'elle ne soit pas préparée à l'affronter, alors il valait mieux attendre.

« Ne vous excusez pas. Encore moins parce que vous êtes humaine, et que vous ressentez des choses, c'est normal. Nous portons tous des fardeaux, des peurs et des souvenirs douloureux. Mais la professeur voyait bien que la Gryffondor portait un poids bien plus lourd que la normale, elle la rassura avec le peu d'éléments qu'elle avait en sa possession. Vous avez traversé quelque chose de très difficile, et il est normal que cela resurgisse dans un moment aussi fort. »

La jeune femme retira sa main de son épaule mais garda le contact visuel, avec un regard doux et compréhensif. Il était plus qu'important pour elle de respecter le rythme et la volonté de l'élève en matière de partage émotionnel, alors pour l'instant, la seule chose qu'elle pouvait lui apporter, c'était de lui offrir un espace sûr et sécurisé.

« Vous êtes en sécurité ici, regardez autour de vous. C'est une belle journée, la nature est calme, vous avez des amis qui vous aiment et des professeurs qui vous soutiennent. » continua-t-elle, en essayant de lui transmettre un sentiment de réconfort, une bulle protectrice qui éloignait les dangers extérieurs et ses angoisses intérieures.

La méditation pouvait être une expérience très personnelle, et la blonde fut contre l'idée de faire revivre ses souvenirs à Ennis. Elle n'était pas encore tout à fait prête, et elle devait respecter ses propres limites, cette crise d'angoisse en avait déjà franchi une.

Ennis acquiesça à plusieurs reprises pendant que la professeur lui parlait. Signe qu'elle l'écoutait même si elle semblait concentré sur ses exercices de respirations pendant lesquels son regard partait s'appuyer sur les choses qui pouvaient les entourer. Les mots, contrairement à un peu plus tôt, avait du sens, facilitant également son retour à la réalité ambiante. Un retour qui s'accompagna par une prise de conscience, celle de la main de l'adulte sur son épaule. Qui n'y resta pas longtemps d'ailleurs. Elle ne saurait dire si la professeur scandinave l'avait compris ou si elle-même avait envoyé des signaux de gêne, mais le contact disparu. La préfète suivi des yeux la main qui s'éloignait avant que son regard ne vienne retrouver celui qui lui faisait face.

Une question commençait à fleurir dans son esprit. Une question qu'elle n'allait pas pouvoir poser tout de suite puisque Miss Jenkins reprenait la parole. A nouveau, la septième année acquiesça. "J'irais voir mon frère si ça ne va pas." Lui assura-t-elle avant que son interrogation ne lui revienne malgré la fatigue double, physique et émotionnelle. "Miss?" Se risqua alors la jeune femme. "Qu'est-ce qui peut avoir déclenché la venue du souvenir?" Demanda-t-elle avant d'expliciter sa pensée. "Je médite depuis enfant, jamais quelque chose comme ça ne s'était produit. J'ai déjà été me confronter à des souvenirs, mais jamais l'un d'entre eux ne s'est imposé comme ça. Encore moins un dont je n'avais pas conscience." Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle les maîtrisait totalement, mais là, elle avait été submergée, engloutie. De nouveau elle inspira, hésitante, avant de souffler doucement. Rien que de poser la question rendait l'équilibre émotionnel fragile.

Un sourire compatissant en guide de réponse, ce n'était pas suffisant, mais c'était tout ce qu'elle pouvait lui offrir pour l'instant. Question difficile, il fallait trouver les mots, et comme depuis le début de cette rencontre, Lorelyne avait l'impression de marcher sur des oeufs. Elle comprenait que quelque chose perturbait profondément la jeune fille, mais sans connaître tous les détails, elle devait avancer avec prudence. C'était comme si elle naviguait sur des eaux troubles, et le bateau tanguait à mesure que la professeur se sentait à la fois préoccupée par le bien-être de l'élève et soucieuse de ne pas la mettre mal à l'aise davantage.

Une situation délicate où l'empathie et la prudence étaient essentielles. Lorelyne se positionna donc principalement en soutien, et quand elle sentit une brèche, la communication fut ouverte, et elle s'engouffra à l'intérieur.

« La méditation peut parfois révéler des aspects de nous-mêmes que nous avons refoulés ou oubliés. Cela est souvent déclenché par des émotions fortes, du stress, ou simplement par le fait que vous êtes prête à affronter certaines parties de votre passé que votre esprit a peut-être préservées jusqu'à présent. Les souvenirs enfouis peuvent émerger lorsque vous atteignez un certain niveau de concentration, et avoir des effets particulièrement intenses, comme maintenant. »

Les mots étaient justes, choisis avec précaution sur un ton neutre, il ne fallait pas en faire trop et rester factuelle. La blonde cherchait à percevoir le réaction d'Ennis, elle sentit qu'elle pouvait encore approfondir sa pensée, car il ne fallait pas qu'elle voit la pratique de la médiation comme quelque chose de néfaste, sa mauvaise expérience ne devait pas la contraindre à arrêter pour de bon ces exercices.

« Cependant, la méditation peut également être une puissante alliée pour vous aider à traiter ces souvenirs et à les intégrer à votre vie de manière plus saine. Si cela devient trop difficile, n'hésitez pas à me le faire savoir, et nous ajusterons notre approche. Elle fit une pause avant de l'expliquer plus en détails, en triturant la pierre d'améthyste du manche de sa baguette. Par exemple, un objet protecteur peut vous aider à vous sentir en sécurité pendant la méditation. Choisissez un objet qui a une signification spéciale pour vous, qui vous rattache à quelqu'un ou à quelque chose, qui vous évoque le réconfort. Cela pourrait être n'importe quoi, une pierre, un bijou, ou même un objet que vous avez fabriqué vous-même. Gardez-le près de vous pendant la méditation. Quand vous le touchez, rappelez-vous que vous êtes en sécurité, que vous êtes entourée de soutien et de bienveillance. »

Ennis avait senti que poser les dernières questions à propos de ce souvenir qui était remonté de nul part fragilisait l'équilibre qu'elle venait de retrouver d'un point de vue émotionnel. Mais elle avait besoin de chacune des réponses pour mieux appréhender et ce qui venait de se passer et ses séances futures. Elle se força donc à respirer pour ne pas se faire avoir et repartir dans de l'angoisse incontrôlable et surtout, pouvoir entendre les explications de la professeur.

Plusieurs fois pendant ces dernières, la Gryffondor - toujours concentrée sur son diaphragme - hocha la tête. Même si tout était un peu brumeux, elle en retenait quelque chose dont elle n'avait pas encore conscience. Son état de concentration et peut-être sa maîtrise de la méditation avait permis à ce souvenir de trouver le chemin jusqu'à ses pensées conscientes. "D'accord." Parvint à articuler la septième année juste avant que la norvégienne poursuive en lui expliquant que ce qu'elle venait de vivre pouvait autant être un révélateur qu'une solution. En soit elle le savait déjà, elle utilisait depuis longtemps la méditation pour faire du tri dans sa tête justement. Mais avec la fatigue c'était ben plus dur de le verbaliser. Faire des signes affirmatifs de la tête était bien plus simple pour faire comprendre qu'elle comprenait ce qui lui était dit.

- "Je vois. J'ai certainement quelque chose." Répondit-elle doucement une fois la mention d'un objet d'ancrage évoqué. "C'est la première fois qu'on m'en parle. Mais c'est vrai qu'à Durmstrang," elle coupa sa phrase pour prendre plusieurs respirations profondes, puis elle plissa des yeux, comme si elle cherchait à faire la mise au point sur un souvenir, "certains avaient quelque chose dans les mains." Elle devait maintenant réfléchir à quoi, sans y penser, il y avait... Sa main se porta à son cou. Le collier offert par Diarmuid. Elle avait d'autres bijoux aussi, elle devrait y réfléchir, à tête reposée. "Merci Miss." Finit par dire l'irlandaise, toujours la main posée sur le collier présent sous le tissu de son haut. Ses doigts vinrent se serrer doucement dessus, l'aidant à reprendre une respiration presque normale.

Toujours assise, elle détacha finalement sa main de sa gorge et eut un frisson. Ce dernier eut comme effet un peu étrange de finir de la reconnecter avec la réalité. "Miss Jenkins. Je... sais que je pourrais demander à mon frère mais..." Je ne peux pas vous dire qu'il est Legilimens comme ça, "vous pensez que vous seriez d'accord pour, une autre fois, être présente, quand je chercherais à voir le souvenir en entier?" Elle ne se voyait pas le faire seule sur son lit ou dans le parc. Une crise d'angoisse était déjà un moment suffisamment gênant pour ne pas ajouter le fait que quelqu'un la conduise à l'infirmerie. Sinon, autant directement demander à son aîné d'être là.

Son objet protecteur, il était coincé dans le manche de sa baguette. Il s'agissait d'une pierre précieuse, une améthyste, connue pour ses propriétés apaisantes, spirituelles et protectrices. En utilisant l'améthyste comme composant essentiel de sa baguette, Lorelyne pouvait bénéficier pleinement de son énergie. Elle l'accompagnait dans chacune de ses séances de méditation et de divination, surtout dans les plus sensibles, lorsqu'elle s'adonnait à des pratiques dites illicites, entre communication avec l'au-delà et rites vaudous.

Comme Ennis l'avait souligné, la jeune femme avait pris l'habitude de se connecter à certains objets pour se protéger depuis sa scolarité à Durmstrang. Depuis cette fois, où après une journée de cours particulièrement intense sur l'étude de la mort en Arts magiques du corps, elle avait reçu une apparition maléfique le soir-même, pendant un rêve. Une nuit qui avait viré au cauchemar en quelques secondes à peine, puisque l'esprit s'était invité dans ses songes et avait tenté de prendre possession de son corps. Ses camarades de chambre étaient parvenus à la libérer de son emprise en calmant ses impulsions, et toute cette agitation lui avait valu un séjour à l'infirmerie.

« Bien sûr, Ennis. Je suis d'accord pour vous accompagner lors de votre prochaine séance. Un soutien peut faire toute la différence. dit-elle en faisant allusion à sa nuit cauchemardesque, car sans ses colocataires, Lorelyne n'aurait pu se débarrasser de l'esprit maléfique. N'hésitez pas à me faire savoir quand vous vous sentirez prête, et nous pourrons le faire ensemble. Mais Lorelyne ne voulut pas précipiter les choses. Prenez le temps dont vous avez besoin, surtout. »

Fin pour moi en théorie, sauf si tu veux aborder autre chose !