La tension évacuée avec le départ de l'insolent Poufsouffle, Suileabhan déposa à nouveau son attention sur les sorcières qui se succèderent pour se recueillir, bougie à la main. Comme il l'avait fait un peu plus tôt avant d'être interrompu, il pencha la tête d'un air solennel à chacun des hommages, respectueux envers les défunts honorés autant qu'envers les élèves qui se prêtaient à l'épreuve des souvenirs. Mais, comme il s'en était douté, il en restait au moins un qui ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Tant mieux, le concierge était justement là pour le guider.

- Venez à mes côtés, Stevens. Je vais procéder à mon propre hommage, vous pourrez ensuite vous en inspirer.

Pour qui allait-il prier le premier, cette année ? Suileabhan avait tant de défunts dans sa mémoire qu'il avait toujours presque le tournis lorsqu'il commençait à y réfléchir. Et puis, soudain, un nom s'imposa dans son esprit.

- En ce jour sacré de Samain, où les morts nous écoutent et où nous percevons leur présence, je recommande aux dieux et rappelle à eux et à nous la mémoire de Baqir Jalaluddin. Et pour que son âme jamais ne soit oubliée et puisse trouver le repos, j'offre à sa gloire une histoire du défunt.

Le concierge répéta rapidement la même formule en irlandais, avant d'encourager le petit Serpentard à suivre son exemple. Il reprendrait la parole ensuite.

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Alors qu'elle observait la scène entre Lukas et les autres, Constance ne se rendit pas compte de suite du rapprochement du concierge à ses côtés. Mince, c'était en lien avec l'autre jour et sa blague avec Charlotte ? Machinalement, elle s'était un peu raidie mais les paroles bienveillantes chuchotées la saisirent de surprise puis de reconnaissance pour l'adulte.
Elle leva donc ses yeux vers sa haute stature et hocha timidement de la tête.
Comment avait-il deviné qu'elle n'avait pas de morts à honorer ? Était-il télépathe ? Cela restera un mystère pour ce soir et la châtaine lui adressa un mince sourire :
- Merci Mr Kohler, j'y penserais. Je... je vais réfléchir à une... prière à dire alors...
Puis, elle suivit le concierge du regard alors qu'il fendait la foule avec détermination direction Lukas. Gloups. Elle le vit dégainer sa baguette et se raidit à nouveau avant de constater la raison avec compréhension.
Le sourire en coin de Lukas la glaça un peu. Pourquoi, ô pourquoi continuait-il ce petit jeu ??

Alors que le trouble-fête s'en allait, Constance se tourna vers l'autel en silence. Cherchant dans son esprit qui elle pourrait honorer. Une personnalité ? ... Albus Dumbledore ? Oh... tous les gens morts dans la guerre qui opposa les sorciers aux moldus ?
Elle saisit une bougie.

Constance est surprise puis reconnaissante de l'attention de Mr Suileabhan Kohler qui a saisit sa gêne. Elle observe le départ de @Lukas Sharp avec la même incompréhension que plus tôt. Elle cherche qui elle pourrait honorer de son côté et fini par penser à tous ceux, sorciers comme moldus, qui ont perdus la vie dans la dernière période de confrontation entre les deux communautés. Elle saisit une bougie.

219

Ernest s’approcha de Mr Kohler d’un pas prudent. Il ne voulait pas faire de bourde. C’était vraiment le dernier endroit pour se vautrer ou pour emporter quelque chose sur son passage. Il acquiesça à l’invitation de l’adulte, le regard emprunt de respect, mais surtout de reconnaissance. Par son geste, le concierge acceptait que l’enfant prenne part, même si ce n’était qu’un peu, à ce monde des adultes dont il se sentait tellement exclu. Pas nécessairement une marque de confiance, mais une porte ouverte. Il fallait qu’il s’en montre digne. Et qu’il montre qu’ils n’étaient pas tous des gamins insupportables et insolents.

Il observa l’homme avec beaucoup d’attention durant son hommage. Il dégageait quelque chose de lourd, comme un fardeau invisible. Mais cette pesanteur indéfinissable ne lui était pas complètement inconnue. Il l’avait entraperçu chez lui, à la maison, dans des regards. Dans des soupirs écrasants. Dans les épaules voûtées de sa mère qui se tenait généralement si droite. Juste des petits signes, comme les pièces d’un puzzle qu’il ne pourrait jamais assembler.

Quand le concierge eut terminé son éloge funèbre, Ernest sentit son regard se poser sur lui. Il inspira un bon coup avant de se lancer, se concentrant pour ne pas faire de bévue.

“En ce jour sacré de Samain… où les morts nous écoutent et… où nous percevons leur présence… je recommande et je rapelle aux dieux… et à nous… la mémoire de tous ceux qui ne sont plus… Pour que leurs âmes ne soient pas oubliées et… puisse trouver le repos.”

Il alluma sa bougie qu’il posa parmi les autres avant de se reculer, l’atmosphère solennelle le poussant à une certaine humilité.

275 mots

Ernest suit l'exemple de @Suileabhan Kohler avant de s'écarter en silence.

Avec le départ du petit insolent, l'autel près du Cromlech retrouva le calme et la sérénité nécessaires à la célébration de Samain. Tenant toujours sa bougie allumée entre ses mains, juste devant lui, Neven observait en silence les hommages qui se succédaient. À chacun d'eux, il hochait solennellement la tête, se recueillant avec respect pour la mémoire des défunts évoqués, même s'ils lui étaient pour la plupart inconnus. "Puisse votre lumière nous guider..." priait-il inlassablement.

Il esquissa un imperceptible sourire en observant toute la pédagogie du concierge à l'œuvre, lorsque celui-ci guida les plus jeunes pour leurs hommages. Montrant l'exemple, Suileabhan adressa une vibrante prière à la mémoire d'un sorcier qui avait probablement beaucoup compté dans son parcours. Sans le connaître, l'astronome ressentit pourtant toute l'émotion de son collègue, au point qu'un bref frisson lui parcourut le dos. À nouveau, il adressa ses propres respects au défunt.

Puis vint le tour du jeune Serpentard - probablement un deuxième année car Neven ne l'avait jamais eu en classe - que Kohler semblait avoir pris sous son aile. Moins sévère qu'à l'accoutumée, le gallois lui adressa même un sourire qui se voulait encourageant. « Pour que leurs âmes ne soient pas oubliées et puissent trouver le repos. » répéta-t-il à la suite du garçon, s'associant à cette prière universelle.

Vint enfin l'heure où les sorciers les plus jeunes finirent de rendre hommage, ce qui décida Suileabhan à hâter un peu les choses. Après tout, il devait encore se retrouver auprès du second autel et, tout pédagogue qu'il soit, n'était pas très enclin à laisser des élèves dehors après le couvre-feu, même pour Samain. Le concierge posa donc une main rassurante sur l'épaule du jeune Serpentard qui s'était enfin lancé, avant de le laisser rejoindre à nouveau la petite assemblée.

- Pour certains sorciers dont je fais partie, lors des pleines célébrations de Samain, il est de coutume de dédier une journée aux souvenirs, aux histoires de nos défunts. Il ne s'agit pas d'un exercice facile, aussi, je ne vous imposerait rien. Laissez-moi simplement vous compter, en accord avec mes mots, une histoire de Baqir Jalaluddin.

Il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver des souvenirs autour de celui qui avait fait partie de ses amis pendant près de huit ans.

- Baqir était un sorcier étant né, et ayant vécu dans un pays en guerre. Son enfance, vous vous en doutez, n'a rien eu de facile, mais il ne s'en plaignait jamais. Au contraire, il y puisait sa volonté de devenir meilleur. Croyant que toutes les âmes avaient la même valeur, Baqir était la preuve vivante qu'il était, qu'il est possible de préserver ses idéaux tout en se battant pour un monde meilleur. Je me souviens d'une fois où, affamés, nous étions tombés sur un chevreuil blessé par le piège d'un chasseur moldu. En quelques minutes, il avait calmé, soigné et libéré l'animal. Et après quelques autres minutes, il fit apparaitre un bon repas.. dont je tairais la provenance.

Suileabhan partit d'un petit rire envers les sorciers réunis devant lui, afin de bien leur faire comprendre que leur repas avait été celui préparé par le moldu en question.

- Sorcier ou animal, il se souciait de tous ceux qui ne lui étaient pas hostiles et l'a prouvé à de nombreuses reprises en sauvant ma vie plus de fois que je n'aimerais l'admettre, et celles de dizaines d'autres encore.

Cessant de sourire, le concierge reprit un air plus solonnel.

- Baqir, ce soir, nous nous souvenons de toi. Baqir, demain, tu ne seras pas oublié.

Suileabhan répéta ces mêmes mots en Irlandais, avant de conclure.

- Quelqu'un souhaite-il nous parler d'un défunt ? Je le répète, mais ce n'est absolument pas une obligation.

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Il ne fallu pas bien longtemps après sa sortie teintée de mépris à destination de Sharp pour qu'elle sente une main se poser sur son épaule. Et si elle n'avait pas reconnu la façon de faire de son frère aîné, elle se serait dégagée en un temps record. Elle n'aimait pas les contacts physiques surprises, nombreux étaient ceux qui le savaient maintenant, parfois à leurs dépends.

L'irlandaise regarda le garçon jusqu'à ce qu'il soit parti et seulement après, elle reprit le fil des différents hommages réalisés. Chaque personne habituée avait ses propres phrases rituelles et l'envie ou non de donner des éléments sur le ou les défunts qu'ils évoquaient. Le concierge aida Ernest puis rappela la possibilité de conter l'histoire des disparus dont ils avaient ravivé le souvenir. "Je ne me souviens pas." Glissa alors Ennis, dans sa langue natale, à son frère. Elle avait probablement été entendu par leurs voisins les plus proches, les deux autres adultes.

En d'autres circonstances cela aurait été probablement étrange pour elle de se rendre compte qu'elle était au milieu d'eux. Mais là, c'était différent. Elle les avait comme oublié comme me visage de sa grande, elle venait de réaliser que sans photo, elle serait incapable de la décrire. Sa main vint chercher celle de Diarmuid. Quête de réconfort.


Les paroles en gras sont prononcées en irlandais

Constance observa en silence les interventions des protagonistes l'entourant, sa bougie éteinte entre ses mains. Elle se sentait toujours un peu de "trop" mais sa curiosité avait raison de son embarras et la figeait sur place, écoutant avec attention les éloges funèbres.
Lorsque Mr Kohler parla de son ami Baqir, la châtaine l'observa de ses grands yeux noisette, toujours silencieuse. Toutefois, elle ressentait l'émotion dans le récit et dans les traits du concierge, ce qui la troublait un peu et elle ressentit alors de la compassion pour lui et pour son ami défunt.

Alors que le concierge se tournait vers l'assistance, proposant à quiconque de se livrer sur un proche défunt, la poufsouffle s'approcha discrètement et avec l'aide d'une autre bougie, alluma la mèche de la sienne.
Son regard plongea dans la lueur de celle-ci. Pour qui allumait-elle cette bougie ? Pour l'ami de Mr Kohler, Baqir ? Pour tous les sorciers comme moldus morts dans la dernière guerre ? Pour ses proches encore vivants restés en Angleterre ?

Elle posa sa bougie sur l'autel, parmi les autres et chuchota "Qui que vous soyez, on ne vous oublie pas."

Elle détacha enfin ses prunelles de la flamme et les plongèrent dans ceux de l'adulte.
- Monsieur, je suis désolée pour votre ami, dit-elle sincère. Je, je viens de poser une bougie pour lui et pour tous ceux décédés dans le conflits entre les sorciers et les moldus. Pour eux tous, précisa-t-elle, ne voulant pas faire de distinctions, des morts sont des morts qui qu'ils étaient, et pour leurs familles qui ont connu la peine.

Ses mots dits, elle se replaça sur le cercle externe et après quelques minutes de plus, recula dans la pénombre environnante et reparti vers le château.
Ce rituel aux morts avait été assez émotionnel et avait donné du grain à moudre. Bien que cela ne fut pas le cas de tout le monde, pense-t-elle en référence au comportement déplacé de son camarade Lukas. Ses pieds la menèrent jusqu'au Hall et elle retrouva avec soulagement le monde des vivants.

Merci pour cette opportunité de rp, dernier post pour moi

Après avoir favorablement accueilli et respecté le dernier hommage de la jeune Poufsouffle qui avait fini par s'éclipser dans la nuit, Suileabhan se retourna une nouvelle fois vers l'assemblée. Il avait entendu la remarque de la préfète de Gryffondor, mais ce n'était pas à lui de réagir sur ce genre de choses. Il se racla la gorge.

- Bien. Maintenant, pour ceux qui le veulent, je met à votre disposition une statuette en bois pour chacun d'entre vous. Vous pouvez le voir, elles sont d'allure plutôt génériques, c'est pour cela que je vous ai laissé quelques-uns de mes couteaux si vous désirez retravailler leurs traits, rajouter quelques runes...

Tout en continuant de parler, il avait ramené la caisse contenant les petites statues vers son public. Même si la majorité de celui-ci était désormais composé de sorciers avec une forte connaissance des traditions, il préféra ne pas exclure le jeune Stevens pour autant.

- Traditionnellement, ces statuettes sont offertes à l'autel en tant qu'offrandes aux dieux, en y rajoutant les traits de celui à qui on adresse la prière. Comme la plupart de ces prières sont en l'honneur des défunts, certaines familles préfèrent parer la statue de traits du mort et d'un dieu en même temps. Mon seul conseil : faites attention aux couteaux, ils sont enchantés pour facilement decouper le bois.

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@Ernest Stevens

- "C'est normal." Souffla Diarmuid en réponse à sa sœur avant de lui assurer. "On en reparlera." Il avait les yeux fixés sur l'autel, il les avait tourné vers Suileabahn, saisissant la dernière opportunité pour parler de leur grand-mère paternelle. "Une femme dévouée à sa famille, douce et patiente avec les plus jeunes." Court, simple, juste, probablement biaisé de son appréciation d'enfant, mais ce n'était pas ça qui était important. Quoique les autres veuillent penser ou pensait savoir d'elle, tout ce qui comptait était que ses proches entretiennent le souvenir. Puis il parla de Rosin, là aussi très succinctement. "Rappelée trop tôt par la Magie." Le tout en conservant sa main au contact de sa sœur.

Il avait ensuite laissé l'ami de son père mener la suite de la cérémonie et récupéré une statuette. "Je vais faire la gravure de Seanmháthair." Il sortit alors son propre couteau d'une poche de sa cape et commença le travail de personnalisation, mêlant les traits de Ona O'Belt, née Byrne à ceux d'une déesse connue pour la protection du noyau familial. Le tout agrémenté de runes irlandaises. Il n'était pas le plus doué dans cet exercice, mais ça lui tenait à cœur. Et puis, comme souvent dans les célébrations, l'intention primait sur l'art.


Les paroles en gras sont prononcées en irlandais.

Ma bougie allumée toujours entre mes deux mains, j'écoute la prière énoncée par Mr Kohler, prêtant attention à la formulation exacte qui a été utilisée. Mais ma prière reste silencieuse, seules mes lèvres bougeant. Puis, je la pose à côté des autres.
Un petit sourire se forme lorsqu'Ernest prononce la sienne, surement avec timidité, vu ce que je connaissais du jeune Serpentard.
Le concierge de Poudlard partagea alors un souvenir de la personne à qui il avait rendu hommage en allumant sa propre bougie.

Lorsque le temps des hommages fut fini, Mr Kohler présenta une caisse qui contenant des statuettes de bois. Il expliqua alors qu'il nous proposait d'en personnaliser une à l'image de la personne que l'on venait d'honorer lors de la prière.
Je repense à la cérémonie de l'année dernière. J'avais déjà eu l'occasion de travail sur une statuette à ce moment-là. Je m'en saisi d'une, la tournant entre mes mains, ne sachant pas trop comment représenter une personne dont j'avais peu de souvenir.