Lorsque Lavinia entra dans la bibliothèque, ce n'était pas les bras chargés de cahiers et de livres, avec son air suffisant habituelle, ni d'un pas assurée. Elle ne s'installa pas non plus directement sur une table libre, sans chercher à camoufler le bruit sec que faisaient ses livres contre le bois verni. Non, aujourd'hui, étrangement, Lavinia n'était venu qu'avec un seul livre dans ses mains, et s'était faite la plus discrète possible. Elle avait contourné les tables de travail commun, et s'était mise à chercher une petite table isolée, caché entre les rayonnages. Elle en avait trouvé une, pile dans le rayon qu'elle cherchait, celui des langues. Elle avait déposé un livre à la couverture de cuir délicatement ouvragé, dont certaines pages avaient été marquées par des petits morceaux de papiers, et avait sorti son encrier et son parchemin avec douceur et silence.

Heureusement pour elle, la bibliothèque n'était pas encore prise d’assaut par d'autres élèves. Une fois installée, Lavinia prit une grande inspiration et se leva. Elle revient sur ses pas aussitôt, retournant le livre qu'elle avait amené sur sa première de couverture, pour cacher le titre aux yeux des curieux. Après réflexion, elle colla même son dos à sa trousse, laissant à la vue des autres élèves que les tranches vierges d'informations compromettantes. Elle n'était pas rassurée, et jetait même des regards hésitants au comptoir où se trouvait le bibliothécaire, mais se ravisait aussitôt. Hors de question d'avouer à qui que ce soit l'objectif qu'elle s'était donné en venant ici.

Lavinia revient dans le rayon des langues, et chercha en lisant chacune des réglettes qui indexait la collection. Allemand, Espagnol, Français, Italien, Portugais... Non, ce n'était pas là. Elle se retourna, pour chercher d'autres catégories de langues. Centaures, Gobelins, Trolls, Vélanes... Non, ce n'était toujours pas ça. Après une nouvelle hésitation, elle se décida à prendre un gros dictionnaire Italien-Anglais et le posa sur la table où elle s'était installée. Après une nouvelle inspiration et un nouveau regard pour surveiller les autres élèves qui étaient, elle l'espérait, trop concentrés sur leurs devoirs pour faire attention à elle, la petite Campbell s'aventura vers le rayon où elle avait juré pourtant ne jamais mettre les pieds : Etudes des moldus.

"Découvrir la bicyclette", "La magie de l'électricité", "Sciences et techniques moldus", "Histoire mondiale des relations moldus sorciers", "Amitié, moldus et secret magique"... Non mais franchement, qu'est-ce qui lui était bien passé par la tête aujourd'hui ? Elle avait l'impression désagréable d'être associé à ces auteurs amoureux des moldus, rien qu'en foullant le sol de ce rayonnage... Mais elle n'était pas là pour chercher à les connaître, ni à sympathiser avec eux. Elle s'était simplement faite une promesse ce matin. La même qu'elle s'était fait avant les vacances, pendant et chaque mois qu'elle avait passé à Poudlard depuis la rentrée. Hors de question qu'elle recule encore une fois.

Lavinia trouva enfin le livre qu'elle cherchait, sur des étagères plus basses : "Dictionnaire moldu à l'attention des sorciers". Elle tendit les deux mains pour se saisir du lourd ouvrage et se redressa, le visage à présent pâle et toujours autant stupéfait. Par Merlin, mais qu'est-ce qu'elle croyait faire ?...

527 mots - C'est parti ! Merci pour ta patience

Eileen, comme bien souvent, se trouvait dans la bibliothèque à la recherche d'un peu de lecture. Ce jour-là, elle s'interrogeait sur la façon dont les sorciers voyaient les moldus. Elle avait déjà eu de grandes discussions avec des personnes qui n'étaient pas des sangs-purs, ils avaient la même vision qu'elle sur le monde moldu et sur le monde sorcier. L'un ne l'emportait pas sur l'autre, il y avait un équilibre à trouver, des mensonges à inventer aussi pour les moldus de son entourage sur la réalité de son univers, car bien sûr le secret magique l'empêchait de parler de ce qu'elle vivait à Poudlard. Cette dichotomie apportait son lot de souffrance à ces personnes qui étaient entre deux mondes. Face à cela, il y avait ceux qui avait tout leur monde dans celui de la magie, qui ne connaissaient pas du tout celui des moldus et qui ne voyaient pas forcément pourquoi ils devraient s'y intéresser.

Alors une fois de plus, elle voulut ouvrir ses horizons et voir ce que les sorciers pensaient des moldus, comprendre ce que les sorciers qui ne les approchaient pas du tout pouvaient apprendre à travers la fameuse matière qu'elle n'aurait qu'en troisième année : l'étude des moldus.

Elle se retrouva donc dans le rayonnage en question, à fureter sur les titres de livres. Certains la firent sourire, d'autres l'intriguèrent et elle se mit à feuilleter certains ouvrages, histoire de comprendre ce qu'ils renfermaient.

Plongée dans un livre, elle ne remarqua que lorsqu'elle le ferma la présence d'une élève de sa promotion avec qui elle n'avait jamais vraiment parlé, une serpentard qui étonnamment répondait plutôt bien à son critère de recherche : une sorcière qui ne semblait pas connaitre les moldus.

Elle venait de s'emparer d'un tome assez conséquent. La Serdaigle reposa le livre qu'elle avait en main et s'approcha nonchalamment de la Serpentard. Connaissant la susceptibilité de certains membres de cette maison, elle décida de l'aborder avec douceur, après tout, elle ne la connaissait pas plus que cela :
- "Bonjour Lavinia. Tu vas bien ?"

Volontairement, elle n'avait pas évoqué le rayonnage où elle se trouvait, laissant la possibilité à son interlocutrice de feindre l'ignorance si elle le souhaitait. Elle ne voulait pas la mettre dans l'embarras ou la déranger. Quoi de mieux qu'une phrase bateau pour commencer une discussion ?

387 mots

Lavinia sursauta et poussa un petit cri de surprise, comme un enfant que l'on aurait pris la main dans le sac. Le dictionnaire lui échappa des mains et tomba par terre avec un terrible boucan.

- Par Merlin !

Si elle avait voulu être discrète, c'était loupé. Elle ramassa précipitamment le lourd volume et s'assura que la reliure n'était pas trop endommagée, avant de lever les yeux vers l'élève qui l'avait surprise ainsi. Une élève qui ne lui était pas inconnue, puisque Eileen O'Brien était une camarade de classe. Une serdaigle, très souriante, qui avait tout de même la fameuse tendance à coller un peu trop l'autre sang-moldu de Stevens à son goût pour être totalement irréprochable. Et la croiser dans les rayonnages de l'étude des moldus n'était pas non plus pour donner une bonne image d'elle à la petite Campbell.

- Bonjour, Eileen, la salua-t-elle un peu sèchement.

Elle tenta de cacher derrière son dos le dictionnaire moldus, avant que ses bras fins et peu musclées viennent se plaindre de cette position inconfortable. Elle remit devant elle, tâchant de cacher la couverture de ses bras.

- Bien, et toi, répondit-elle par politesse, sans une once d'interrogation dans sa question rhétorique, avec comme idée de clore rapidement la conversation. Quel hasard. De te croiser ici. Enfin, pas tellement, j'imagine.

Le stress faisait perdre ses mots à Lavinia, chose à laquelle elle n'était pas habituée. Eileen semblait être une bonne élève, alors la croiser à la bibliothèque n'était pas une surprise en soi. Lavinia se sentait obligée de répondre, alors que son esprit lui marmonnait à l'oreille de ne pas s'éterniser ici. Plus elle resterait dans ce maudit rayonnage, plus la Serdaigle pourrait se faire des idées sur ce qu'elle venait y faire. Et si elle venait à le répéter à ses amis ? à d'autres élèves de leur promotion ? Les yeux de Lavinia se rétrécirent avec une soudaine méfiance, et son visage s'assombrit d'une manière un peu inquiétante, voir peut-être même menaçante. Si elle fuyait maintenant, n'en serait-elle pas plus suspecte ? Il fallait qu'elle prenne sur elle et qu'elle concluait cette discussion inutile rapidement.

356 mots - @Eileen O'Brien

Voyant sa camarade sursauter, Eileen s'interrogea sur le pourquoi de ce sursaut. Etait-ce parce que Lavinia était concentrée dans sa lecture ou ses réflexions ou était-ce pour un motif différent ?

Ne la connaissant pas, elle n'était pas en capacité d'y répondre. Pourtant, elle était plutôt fine psychologue et son jugement ne la trahissait que rarement : elle se doutait que cela avait une raison avec le rayonnage où elles se trouvaient. Certains Serpentards auraient nié s'intéresser au monde moldu ou même auraient réfuté l'idée même d'avoir pensé à se renseigner sur ce monde... La fierté les en empêchait, l'éducation surtout.

Elle se demanda si Lavinia pouvait être de ces élèves qui étaient sang-pur-et-fier-de-l'être. Comme elle ne s'intéressait pas du tout au statut de sang, qui était l'une des seules discriminations vraiment présente dans le monde des sorciers, elle ne pouvait qu'imaginer.

Elle décida d'adapter son comportement à quelqu'un qui voyait les choses ainsi. Après tout, la demoiselle venait de cacher dans son dos le dictionnaire qu'elle avait pris sur l'étagère, comme si c'était un honteux mensonge. Cela confirmait un peu son intuition, non ?

Elle répondit sur le ton de la conversation :
- "Et oui, si on me cherche, on me trouve souvent à la bibliothèque !"

Puis tenta :
- "Par contre, c'est la première fois que je viens dans ce rayonnage. J'étais intriguée par ce cours qu'on pourrait avoir l'année prochaine en fonction de la filière choisie : l'étude des moldus !"

Elle n'expliqua pas que ce qui l'intéressait c'était de voir comment les sorciers voyaient les moldus. D'avoir mis sur le tapis l'orientation en 3ème année, cela lui donna une idée :
- "C'est quand même dingue de nous faire choisir une filière avec des cours qu'on a jamais testé tu ne trouves pas ? Et si jamais, ca ne nous plaisait pas !"

Au moins, ca offrait une porte de sortie à son interlocutrice ! Elle pourrait toujours prétendre s'intéresser à son avenir. Elle termina :
- "En tout cas, ce sera probablement des points faciles pour moi si je prends ce cours puisque je suis sang-mêlée !"

354 mots

Lavinia resta de marbre et sur ses gardes, observant froidement Eileen et guettant chaque intonation dans ses phrases. A la moindre trace de moquerie ou d'ironie, la Campbell sortirait de ses gonds et lui ferait comprendre son erreur. Cependant, quand la Serdaigle commença à parler du cours sur les moldus, Lavinia leva les yeux au ciel.

- Qui cela intéresse, ce genre de matière ? Je compte bien prendre une filière où on ne me demandera pas de supporter des heures à faire l'éloge des moldus au sein même d'une école de sorciers.

Puis elle haussa les épaules à la seconde remarque de la rouquine. Rien ne l'empêchait de se renseigner sur des matières à l'avance, si cela l'inquiétait. Après tout, Lavinia avait déjà eu des introductions à la majorité des cours dispensés à Poudlard. Alphabets runiques, bestiaires fantastiques, notions de divination... Elle ne se sentira pas perdue, quelle que soit la matière qu'elle aura en face d'elle. Sauf l'étude des moldus, bien entendu. Il ne manquerait plus que ça !



- ... puisque je suis sang-mêlée !

Lavinia retourna à la réalité présente aussi rapidement que ce souvenir avait jailli de son esprit. Elle secoua la tête pour en chasser les dernièrs effluves malaisants, tout en montrant ainsi son exaspération devant la réponse de l'autre Serdaigle. Une sang-mêlée. Et elle en était fière ! Par Merlin, encore ! Elle était vraiment cerné par des demi-bourbes ! En soit, elle n'aurait pas dû être si surprise, venant d'une fille qui collait l'autre Stevens comme un veracrasse.

La visage de Lavinia se ferma encore davantage.

- Tant mieux pour toi, j'imagine, répondit-elle sèchement. Si tu trouves du plaisir à parler d'industrie, d'ecclésiastiques et de langueurs pulmonaires.

Elle avait balancé les mots qui lui semblaient les plus incompréhensibles dans le livre qu'elle tendait en vain de comprendre dans sa globalité. Elle n'avait pourtant aucune idée de ce que cela voulait dire... Elle ajouta, pour conclure la discussion :

- En soit, je trouve que c'est une bonne idée. Comme ça, tous les sangs-moldus rejoindraient les même filières.

... Et laisseront tranquilles les vrais sorciers, ceux qui étaient nés pour ça. Ils ne seraient alors pas ralenti par des demi-sorciers nés du dernier Lumos. Le peu d'estime que Lavinia aurait pu avoir pour la Serdaigle disparut comme un claquement de doigts. Elle n'avait plus aucune raison d'accepter de lui faire poliment la discussion, et commença à s'avancer pour quitter ce rayon si mal fréquenté pour revenir à son problème. La traduction idiote d'un méprisable livre moldu sans valeur.

@Eileen O'Brien

Eileen comprit que son raisonnement avait été le bon lorsqu'elle vit la réaction de son interlocutrice. Comme s'il y avait du bon et du mauvais sang ! Les sang-purs avaient vraiment une vision écornée de la réalité, sans nuance, sans joie.

L'éloge des moldus ? En quoi vouloir mieux comprendre une culture en faisant l'éloge ? Est-ce que l'étude des potions, des créatures magiques ou des sortilèges faisaient l'éloge de leurs matières ? Ou au contraire, n'était-ce pas une façon de mieux comprendre, en toute neutralité de quoi on parlait...
- "L'éloge, tu crois ? Etudier quelque chose implique forcément d'en faire l'éloge selon toi ?"
Elle essayait de comprendre la vision totalement différente de la sienne qu'elle avait en face d'elle. Pourquoi se hérisser autant à propos des moldus ?

De la compréhension de la jeune fille, une discrimination naissait d'une différence, souvent liée à une peur de ce qu'on ne comprenait pas, parfois née aussi d'une certaine jalousie de ne pas être comme l'autre. Là, clairement, il n'y avait pas de jalousie. Seulement la peur. La peur d'être envahi par du sang "contaminé"... comme si c'était vraiment réaliste !

Est-ce qu'ils pensaient un peu à la consanguinité ces sang-pur-si-fiers-de-l'être ?! Son père, féru d'histoire, lui avait raconté comme les pharaons égyptiens pour garder leur lignage hérité des dieux avaient fini par se marier entre parent et enfant et même entre frère et soeur... ce qui avait conduit à des maladies graves physiques comme mentales, et même à des cas de folie.

Pourtant, l'arrogance dont Lavinia faisait preuve n'avait aucun impact négatif sur la jeune fille. Chacun avait droit de penser ce qu'il voulait si ce n'était pas nuisible pour autrui. En ce moment, elle ne faisait qu'exprimer son opinion, sa vision du monde. En aucun cas, la Serdaigle ne sentait remise en question dans ce qu'elle était. Elle avait fait un trop long chemin pour ça depuis qu'on l'avait malmenée bien des mois auparavant.

Les termes qu'évoquaient la jeune fille n'avaient rien de honteux. Aussi répondit-elle calmement :
- "L'industrie est ce qui a permis aux moldus de pouvoir réaliser des choses que la magie permet de faire aux sorciers. Ils ont encore des choses à apprendre, mais globalement, pour des gens qui ne maitrisent pas la magie, ils se débrouillent plutôt bien ! "

Par contre, les deux autres termes, il était certain qu'elle "ne prenait pas plaisir" à en parler :
- "Concernant les ecclésiastiques, je crois qu'il y en a clairement chez les sorciers, même s'ils n'ont pas la même nom."
Après tout la religion du sang était bien instaurée, et elle avait ses adeptes ! Là, c'était sa mère qui lui avait parlé prosélytisme lorsqu'elle lui avait rapporté cette discrimination du sang. Elle était plutôt d'accord avec elle. Le parallèle était étonnant.

- "Et quant aux langueurs pulmonaires, je ne connais pas. Une maladie ? Tu en connais un rayon sur les modus dis donc ! " déclara-t-elle, admirative. Et elle l'était. Aucune ironie dans sa bouche. Comment Lavinia pouvait-elle connaitre ce terme ? Elle était drôlement calée !

Lorsque la Serpentard répondit sur les filières, Eileen ne s'étonna pas de voir une sorte de volonté de faire une fois de plus une différence entre ceux qui avaient un pied dans le monde moldu et les sorciers 100% :
- "Ah tu crois ? Il y aurait alors des filières pour les sang-purs ?" interrogea-t-elle curieuse d'en savoir plus.

Lavinia ne réagit pas devant la première question, peu surprise qu'Eileen tente de rebondir sur ses mots. Bien sûr qu'ils allaient faire l'éloge des moldus. On parlait de Poudlard, cette école "indépendante" qui refusait de se plier au bon sens et au Conseil des sorciers, à la société sorcière même.

Cependant, quand Eileen se mit à tenter de faire des définitions maladroites des termes que Lavinia avait énoncés avec dédain, cette dernière se retourna, surprise et un peu agacée. Elle se moquait d'elle ? Ou elle cherchait simplement à bien faire, à l'aider ? Alors il fallait qu'elle révise un peu ses méthodes pédagogiques. "Des choses", "je crois que", "ça a le même nom", "une maladie"... Et dans les deux cas, cela n'allait pas à Lavinia. Elle ne voulait, ni de ses moqueries, ni de sa sympathie. Elle n'en avait pas besoin.

- Me voilà drôlement plus avancée, siffla-t-elle avec dédain et ironie. Merci pour ces explications précises et limpides. Et je suppose que tu saurais aussi me placer la Lombardie sur une carte ? Le Milanais ? La Mauritanie ?

Lavinia voulut faire mine d'applaudir, mais avec le dictionnaire dans les mains, ce n'était pas chose aisée. Elle le cala contre sa poitrine et frappa en silence dans ses paumes. Après tout, elles restaient dans une bibliothèque...

- Bravo, vraiment. Tu auras sans doute de beaux Optimal, en Moldulogie. C'était bien la peine d'entrer dans une école de sorciers, tiens...

Sans trop bien comprendre pourquoi, le calme et les réponses de l'aiglonne l'agaçaient au plus haut point. Eileen se croyait intelligente, à savoir des choses que Lavinia ignorait ? Elle n'aimait pas ça, et avait envie d'être blessante, de voir son joli minois se froisser. Cependant, la dernière question d'Eileen n'était pas totalement dénuée d’intérêt.

- Des filières sang-pures, ça serait une idée. Mais avant même cette extrémité, des filières nés-sorciers, ça serait pas mal, je trouve. Après tout, c'est un peu le cas à Beaux-Batons.

Lavinia se rêvait parfois, élève de l'école française comme l'avait été sa mère, avec des séparations nettes entre les statuts. Entourée d'enfants comme elle, avec le même rang et la même éducation. Cependant, bien que la petite Campbell ne se projette alors que dans la maison Nocturna, celle de sa mère, elle ne réalisait pas qu'elle aurait sans doute été dans celle de Leones... En compagnie de ces même sangs-moldus qu'elle méprisait tant et tentait d'éviter comme la dragoncelle. Les choses n'étaient pas si simples, même dans le pays de Flamel.

- Et franchement, cela serait rendre service à tout le monde.

Ce RP prends une tournure à laquelle je ne m'attendais pas, mais j'aime bien xD ! Dis-moi si tu veux que je modifie quelques choses, @Eileen O'Brien

Eileen ne fut pas étonnée que sa question n'obtienne pas de réponse. Après tout, Lavinia semblait campée sur ses positions et ne voulait pas débattre de l'intérêt que pourrait avoir un telle matière pour elle. Apprendre des choses ce n'était clairement pas en faire forcément l'éloge. Il n'y avait qu'à voir dans les livres d'histoire le nombre de guerres qui étaient enseignées... et jusqu'à présent, aucun enseignant n'avait dit à ses élèves que c'était un exemple à suivre ! Heureusement !

Sans grande surprise, les tentatives d'explication de la jeune fille furent accueillies avec sarcasme. Pourtant, en demandant à la Serpentard ce qu'étaient les langueurs pulmonaires et en pointant le fait qu'elle connaissait des choses qu'elle-même, la sang-mêlée, ne connaissait pas, elle avait mis en avant une sorte de supériorité de connaissances que la blonde aurait pu prendre à son avantage.

Mais non, elle avait décidé de glisser dessus et d'attaquer la Serdaigle. Ce n'était pas la première fois et sûrement pas la dernière que l'Aiglonne faisait face à un(e) Serpentard clairement remonté contre elle. Son statut y était clairement pour quelque chose, mais elle se doutait qu'il y avait quelque chose en plus et ici, ca ressemblait beaucoup à une certitude d'intelligence ou de connaissances que l'irlandaise ne possédait pas au final...

- "Je ne connais pas tout ! Loin de là ! Je pense que tu aurais à m'apprendre sur les langueurs pulmonaires... Je te demandais si c'est une maladie car je n'en sais rien. Et je ne connais pas non plus ce que tu évoques... Ce sont des pays ?"

A la réflexion sur la moldulogie, Eileen entendit un énième sarcasme qui commençait à faire beaucoup. Aussi répondit-elle du tac au tac :
- "Parce que rentrer dans une école de sorciers pour apprendre à être sorcier alors que tu en es déjà une, ca vaut la peine ?"

Elle s'était échauffée, et elle, si calme en règle générale, s'en voulait un peu. Elle chercha à revenir à un ton apaisé, du moins de son côté :
- "Qu'est-ce que tu aimerais étudier dans ce cas ?"

Cela rendrait service à tout le monde ? Vraiment ? Elle voulait en savoir plus sur le fond de la pensée de sa camarade, aussi demanda-t-elle :
- "Tu crois ?"

---
Eileen est très nulle en géographie. Si tu voulais pointer ses connaissances, ce n'est vraiment pas le bon domaine !

Elle qui aurait voulu mettre fin à la conversation, c'était peine perdue. Eileen la submergeait de questions, et Lavinia se refusait de tourner les talons, comme si ignorer les interrogations de l'Aiglonne serait un nouvel aveu d’échec. Lavinia lui faisait face, la mine toujours aussi renfermée.

- Comme si ça m’intéressait... Je l'ai juste lu dans un livre qui...

La vipère s'arrêta et plissa les yeux, regrettant d'avoir répondu cela. Elle n'allait pas non plus se justifier de connaître des mots moldus dont elle ignorait le sens ?... Surtout que la Serdaigle semblait lui être d'une piètre aide pour définir ces termes mystérieux. Et qu'est-ce qu'elle l'agaçait à garder son calme, ses questions innocentes, dégoulinants de bonnes attentions et de pitié ! Aussi, quand elle réagit devant sa pique concernant la place des nés-moldus dans une école de magie, Lavinia afficha un petit sourire amusé et acéré.

- J'étudie la magie, moi. La vraie magie, son histoire. Je ne vois pas l’intérêt d'étudier des moldus dans une école de sorcelleries. Une école pour les sorciers, précisa-t-elle en appuyant bien sur la préposition.

Quand elle la vit tiquer également sur sa dernière allusion, son sourire froid s'étendit encore un peu. Peut-être qu'elle allait lui faire une fleur, et lui expliquer comment cela marchait, de l'autre côté des murs de Poudlard...

- Bien sûr. Pour les nés-sorciers, cela éviterait les multiples interventions des nés-moldus à qui il faut tout expliquer, des choses basiques pour nous depuis que nous apprenons à parler. Ce sont surtout eux qui rencontrent des difficultés en classe, cela ralentit tout le monde.

Lavinia en était persuadée, bien que son observation n'ait pas été des plus objectifs pour tirer de pareil conclusion... Et elle occultait volontairement le fait qu'elle en connaissait personnellement, des nés-sorciers avec des difficultés. Mais cela ne lui servirait pas de le reconnaître devant Eileen.


- Et puis même après. À quoi ces connaissances serviraient à des nés-moldus qui souhaiteraient revenir dans leur monde de non-magiques ? Et tu imagines ? Et ils le justifieront comment, ces années d'absence, avec le secret magique ? "J'ai disparu pendant sept ans, et pouf ! je viens de me réveiller" ? Et puis, à Poudlard, tout le monde les accueille à bras ouvert, leur donnant l'illusion que la société sorcière fera de même à la sortie de l'école. Mais l'arbre généalogique est réclamé dans des écoles supérieures, et certaines n’acceptent que des nés-sorciers. Ils se retrouveront bêtes, tiens, avec un diplôme dans leurs poches qui ne leur servira à rien... Donc oui, cela rendrait service à tout le monde.

Lavinia ne lâcha pas Eileen du regard pendant toute sa tirade, guettant le moindre mouvement de la serdaigle qui trahirait une émotion, une colère, une gêne, une soudaine honte, ou même un regret. Une de ses émotions négatives qui pourraient nourrir le mépris de la petite Campbell pour sa camarade pour son plus grand plaisir cathartique.

Lavinia se mettait en difficulté toute seule... Voulant mettre en avant une compétence ou une connaissance, elle reconnaissait elle-même qu'elle n'en savait rien. Elle avait voulu renvoyer Eileen vers des sujets qu'elle aurait dû connaitre mais se révélait elle-même dans l'incapacité de les expliciter...

Dans son passé, l'irlandaise aurait appuyé ce fait et aurait ainsi permis que les choses s'enveniment... Mais, elle avait fait un travail sur elle-même et laissait glisser le mépris et les piques malencontreuses... Enfin, normalement...

Car ce qu'elle avait fini par lâcher, excédée par des accumulations exaspérantes, cela lui revenait à présent. La Serpentard avait trouvé sur quel bouton appuyer pour déclencher un état négatif chez la Serdaigle... encore que... si elle avait su que c'était plus le cumul que l'élément évoqué en question, elle aurait peut-être moins jubilé ! En tout état de cause, tandis qu'une énumération venait à ses oreilles tentant de renforcer le point de vue de son interlocutrice, la rouquine avait tout le temps nécessaire pour retrouver son calme.

C'est donc totalement stoïque qu'elle accueillit les derniers mots de sa camarade. Elle ne releva pas la préposition ou la définition du sorcier. Elle n'était pas là pour faire un cours et s'en préservait bien. Pourtant, elle fit mine de réfléchir et questionna, cherchant à comprendre :
- "Tu crois donc que le sang détermine la capacité à apprendre et permet d'acquérir la sagesse de la connaissance ?"

Lorsque la discussion s'orienta vers les nés-moldus, Eileen fut étonnée qu'elle se dévoile autant. Elle aurait bien pointer du doigt qu'en parler révélait que Lavinia y portait de l'importance. On ne met pas sur le tapis un sujet qui ne nous inspire pas... Et elle avait dû se poser des questions sur ce que devenait les nés-moldus à la fin de leurs études pour parler ainsi du secret magique, des 7 ans de silence et des études supérieures...

Tout ce qu'elle disait était sujet à des contradictions portées en elle-même car elle évoquait aussi que certaines écoles réclamaient l'arbre généalogique. C'était donc bien que d'autres ne le réclamaient pas... Et puis, tout le monde n'était pas obligé de faire des études supérieures...

Là encore, la deuxième année chercha ailleurs :
- "Tu aimerais faire quoi comme études supérieures ?"

Il ne servait à rien de rentrer dans une discussion pour laquelle elle savait qu'elle ne parviendrait à faire entendre raison à son interlocutrice. Chacun avait le droit d'avoir son point de vue, si virulent soit-il, tant qu'il ne causait pas de tord à autrui...

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