Leïla marchait d’un pas vif en direction du parc. Elle venait de sortir d’un cours de métamorphose épuisant. La jeune fille chercha du regard Fiona, Eva, Agatha ou Allison dans l’espoir de rester avec l’une d’elles. La jeune Serdaigle ne les vit pas. Elles devaient être occupées. Leïla se rapprocha donc du centre du parc vers le lac. Du coin de l’œil, elle vit une fille blonde. Seule. La Serdaigle se rapprocha donc d’elle, dans l’espoir de faire sa connaissance. Leïla secoua ses longs cheveux noir, un tic de timidité qu’elle n’avait jamais réussi à arrêter de faire. Elle se rapprocha de la fille blonde et distingua la broche des Serdaigles épinglé sur sa cape. La jeune fille prit alors la parole :

- Bonjour, je m’appelles Leïla. Leïla Becker. Et toi tu t’appelles Erin si je me souviens bien ?

Leïla ne prit pas la peine de cacher sa timidité et son ignorance. Si elle avait posé cette question ce n’était que par politesse. Peu sociable, la jeune Serdaigle avait peu d’amie et manquait de manière. C’est pourquoi elle n’avait pas pris la peine de faire semblant de vraiment s’y intéresser.
Elle espérait secrètement que ça ne blesse pas Erin mais Leïla ne voulait pas lui faire croire qu’elle possédait trop de sensibilité. Elle attendit donc la réponse de sa camarade en affichant une mine impassible. Contrairement à Fiona ou à Agatha, Leïla avait vraiment du mal à aborder les gens et à se faire des amies. Le seul fait qu’elle ne parle pas souvent au gens le prouvait. Elle espérait qu’Erin prendrait la peine de parler avec elle. Si elle ne le faisait pas, Leïla partirait et laisserait tomber son projet d’amitié. Ou plutôt de respect et de confiance envers l’autre Serdaigle.

295 mots. Avec @Erin Gray-Feather

"Qui a dit que ce n'était pas les sorciers le problème ? Voilà une question que je me pose depuis toute petite. La différence entre sorciers et moldus ? Minim. Je vous introduis aujourd'hui mes idées et les recherches que j'ai effectuées dans le but de les partager. L'histoire sera de la partie -en comptant conflits, en passant par les périodes de paix-, ainsi que la culture et la politique de ces deux peuples qui méritent de cohabiter ensemble, d'apprendre de l'autre.
Ce livre est réservé aux personnes capables de changer de point de vue, et de faire des critiques constructives. Bonne lecture à ceux qui restent."

- Bonjour, je m'appelle Leïla. Leïla Becker. Et toi tu t'appelles Erin si je me souviens bien ?

"Tiens, une amatrice de James Bond."
Je relève la tête, agacée d'être dérangée alors que je m'apprêtais à passer à la partie la plus intéressante de mon bouquin et la dévisage. Longs cheveux noirs, un regard doux, calme et presque perçant. Elle porte l'insigne de Serdaigle, comme moi. Elle m'est légèrement familière... Je finis par hocher la tête et un silence pesant s'installe. Pourquoi ne part-elle pas ? Elle est venue vers moi mais ne semble ne rien vouloir me dire de plus. Je m'éclaircis la voix, éraillée à force de ne pas être utilisée ;

- I will arise and go now, and go to Innisfree.

J'avoue, je flex un peu, mais c'est juste pour voir si elle a un minimum de culture. Normalement, elle devrait connaître ce début de poème. Mais...aussi un peu pour la faire fuir.

262, à toi Laïla

Leïla soupire. Erin semble avoir décidé de l’ignorer. Prête à partir, Leïla se retourne. Et la, elle entends la voix de la Serdaigle monter à ses oreilles.

- I will arise and go now, and go to Innisfree.

Un vieux poème. Leïla le connaît. Elle ne comprends pas tout. Mais c’est assez. Elle comprends son sens. C’est suffisant. Suffisant pour la blesser. Apparement, Leïla s’était trompée. Personne ne la comprends. Personne ne sais ce qu’elle a vécu. Elle est seule. Peu à peu, une armure, telle une carapace prends place autour de la jeune fille. Elle doit se montrer insensible. Toujours. Impassible, les yeux d’acier, Leïla se tourne vers Erin et lui dis dans un murmure :

- Tres bien. Si tu vas à Innisfree, je ne te retiendrai pas. J’ai juste voulu être gentille pour une fois. Mais bon… j’imagine que tu ne veux pas me connaître. Au fond ce n’est pas grave. J’aurais juste pu espérer que tu me comprendrai.

Leïla soupire et se balance, les yeux dans le vide. Elle repense au traumatisme qu’elle a vécu étant petite. Perdue. Elle ne compte plus sur rien. D’un coup, la Serdaigle reprends ses esprits. Il est hors de question qu’elle perde ses moyens face à Erin. Son honneur est en jeu. Est c’est tout ce qui lui reste.

219 mots. À toi Erin…

Ok. Elle comprend... mais pas vraiment. Test raté. Je la regarde et suis légèrement surprise ; elle semble vraiment mal.

- L'auteur l'a écrit car il était nostalgique. De son enfance, de sa terre. Je ne me moque pas de toi. C'est une manière de me présenter. Libre à toi de comprendre, mais si c'est un peu ambigu...

Je suis comme l'écrivain, comme Yeats. Simplement, personne ne semble le comprendre. Trop centrés sur eux-mêmes, les hommes sont convaincus de ressentir tout le mal du même ; comme l'a dit...personne que je connaisse, malheureusement. Même les philosophes n'en ont que faire d'un sujet aussi inintéressant. Je me lève, prise d'une furieuse envie de la secouer un peu et lui faire partir ce regard vide et perdu.

- J'ai une question. Pourquoi ?

Libre à elle d'interpréter ça comme elle veut. Il n'y a pas de but derrière cette question. Juste une manière d'en apprendre plus sur elle, presque métaphoriquement. C'est tiré par les cheveux, mais j'en ai que faire. J'ajoute :

- Je ne suis pas sociable. Si tu connais mon nom, tu as dû le remarquer. Voilà ce que je pense de toi, même si je ne te connais pas et que mon jugement sera sans doute bien loin de la réalité : tu as peur d'aller vers les autres. Pourquoi ? À toi de me le dire, ça ne me concerne pas. Tu espérais un quelconque signe d'amitié de ma part mais tu n'en n'as pas reçu. Déçue, tu "m'attaques", ton ego étant blessé. Or, ce signe de compassion, d'amitié, je ne le montre qu'aux personnes qui le méritent. À toi de me montrer si c'est ton cas.

279 mots

Leïla écoute Erin lui parler. Cette fille a le don de faire ressortir tout ses défauts. Elle a le don de savoir bien parler. Alors si elle peut le faire, Leïla va lui expliquer. Elle va lui expliquer se qu’il s’est passé quand elle était enfant. Et peut être qu’elle comprendra.

- Quand j’étais enfant, en primaire, James parents me chouchoutaient et j’avais plein d’amis. Jusqu’au jour où ma mère a eu un cancer. Elle est partie à l’hôpital. Elle y est sûrement d’accord. Mes amies ont alors lancé une rumeur sur le fait que j’étais contagieuse et que si elles s’approchaient de moi, elle finiraient à l’hôpital. Ce jour là, ça a été la fin. Ok plutôt, le début. La fin de mon amitié et le début de ma vie solitaire. A partir de se jour, les gens m’ont harcelée. Il se moquaient de moi pour un oui ou pour un non. Quand j’en ai parlé à mon père, il ne m’a même pas écouté. Il avait complètement changé depuis le départ de ma mère. Des fois, quand il était en colère, il me battait. J’en ai encore des traces.Il a donc rigolé et m’a dit d’une voix dédaigneuse :
- Si tu a besoin d’aide, va en demander à ta mère. Mais non ! Suis je bête ? Elle est à l’hôpital à cause de toi ! Tu ne la surveillait pas. Moi, je ne pouvais pas le faire, j’étais trop occupée ! Les paroles de mon père m’avaient blessée et je choisissait de ne plus accorder ma confiance à personne. À Poudlard, j’ai cru que ça pourrait peut être changer. Je me suis même fait des amies. Mais peut être que ça finira comme ça. Alors si je me suis trompée sur tout la ligne… je ne sais même pas pourquoi je te raconte ça.

Leïla baisse la tête, en se disant qu’Erin n’a sûrement que faire de ce qu’elle vient de lui dire et que ça va juste l’ennuyer. Leïla est prête. Prête à s’en aller. A partir. Au pire, si personne ne la comprends, elle restera seule, dans son dortoir sans amies à qui parler. La jeune Serdaigle ne veut pas que ça se passe comme ça. Mais si elle n’a pas le choix… c’est ce qu’elle fera. Comme elle a toujours vécu.

388 mots. À toi @Erin Gray-Feather

En écoutant le monologue de Leïla, je sens mon visage se décomposer. Et suis prise d'une pitié sans nom.

- J'entends ce que tu dis. Ce qu'il t'es arrivé se passe dans des centaines de familles, à l'heure actuelle. Je compatis, mais ce n'est pas pour ça que je te fais confiance. Je suis admirative de ceux qui se relèvent. Tu l'as fait, mais tu a laissé des Tyrarges te changer.

Je la regarde dans les yeux, histoire de lui faire comprendre.

- Ce que je te conseille, même si je ne peux absolument pas comprendre ce que tu as vécu, au risque de salir la mémoire de ceux qui sont harcelés ; dis f*ck à la vie. Simplement. Montre lui que tu es une battante, pas une faible. Bats toi à ta manière. Évidemment, je ne te dis pas que ça sera facile. Simplement que, plus les gens vont voir à quel point ça t'affecte, plus ils y prendront plaisir et continueront.

J'hésite et fais quand même :

- J'ai connu une fille, avant. Elle se faisait harceler, à cause de son nom de famille, et d'un problème physique. Elle a perdu plusieurs amis, comme toi. Pas tous, heureusement. Puis, elle leur a montré à quel point elle valait mieux qu'eux. Et tu sais quoi ? À présent, elle es heureuse. Et n'en a rien à faire du regard des autres. Non, je ne te parle absolument pas de moi, si je te dis ça, c'est que je lui ai posé la question ; est-ce que je peux raconter ton histoire pour prouver aux autres personnes dans ton cas que tout est possible ? Que ça ne dépend que d'eux ?

Je me redresse.

- Je veux bien entretenir une relation amicale avec toi. Devenir ta pote, en soit. Car je suis mi-admirative, mi-déçue : du potentiel que tu gâches, mais qui est énorme. Il suffit juste que tu l'exploites bien. Mais je t'ai posé une question. Pourquoi ? Cette fois, elle a un sens. Pourquoi tu ne fais pas un doigt à la vie, histoire de lui montrer que tu es capable, que tu es forte malgré ce que tu as vécu ?

366 mots

Leïla sent son visage s’éclairer. Elle croit comprendre ce qu’Erin essaye de lui dire. Peut être que se n’est pas la faute des autres si elle se fait rejeter ? C’est peut être sa faute à elle. A Leila. Elle n’a jamais osé se révéler. Une erreur qu’elle ne commettra plus. D’un sourire pour Erin, elle prends la parole. Confiante.

- Je crois que tu as raison. Je ne devrai pas me laisser aller. Je devrai me ressaisir. Merci Erin. Merci de m’avoir ouvert les yeux sur mes problèmes. Merci d’accepter de devenir mon amie. Ce que tu as fait pour moi. La, maintenant, personne ne l’a jamais fait. Alors, oui, promis, je vais essayer de me ressaisir. Je ne te promets rien mais c’est le mieux que je puisse faire.
Leila commence à comprendre. Que depuis le début elle ne rejette pas la faute sur les bonnes personnes.

- Je tiens à m’excuser Erin. Pour ne pas avoir été juste avec toi. J’espère que tu me pardonnera.

Leila attends une réponse, stressée. Si Erin lui pardonne, alors ce sera le début d’un nouveau départ. Leila ne se laissera plus faire. En attendant, elle doit faire en sorte de ne plus se faire malmener par la vie. Tant pis, si ça embête les gens, elle ne se laisseras plus faire et montrera son vrai visage.

225 mots. @Erin Gray-Feather

Leïla s'excuse enfin et je m'autorise à finalement lui sourire.

- L'essentiel est que tu m'aies comprise. Tu n'as plus qu'à aller vers les gens.

Je cherche mes mots un petit moment et reprends :

- Tu sais, j'étais et je suis encore un peu comme toi. Les personnes avec lesquelles je ne me sens pas à l'aise, même si je les apprécie, je vais être muette, réservée, distante voire froide. Alors que ce n'est pas dans ma nature. Il y a toujours une cause, cherche la tienne et ça sera plus facile. J'ai trouvé la mienne, mais c'est une bien longue histoire...

Il commence à neiger et je mets ma capuche, puis commence à me diriger vers le château, invitant tacitement Leïla à faire de même. J'ai un cours de vol dans une heure, et je ne veux pas être déjà trempée en commençant. Ça va être agréable, tiens. Heureusement, pas de cours d'astronomie en vue. De plus que je n'apprécie absolument pas le prof... Ses cours sont ennuyeux, et j'apprends bien plus rapidement avec mon père chez moi. Avec son visage ferme et sévère, ses consignes et ses pensées étriquées... normal que j'ai eu une mauvaise note au premier devoir. OK. Je me cherche des excuses, mais ce que je dis -ou plutôt pense-, est aussi vrai que la note que j'ai reçue est basse.

Erin est perdue dans ses pensées pour l'instant X')
229 mots

Leïla est rassurée en voyant Erin commencer à se détendre. Elle va même jusqu’à lui sourire. Puis, lui dit d’une voix faible :

-L'essentiel est que tu m'aies comprise. Tu n'as plus qu'à aller vers les gens.

Leïla hoche la tête. Tout ce que dis Erin est vrai. Puis, la Serdaigle lui explique qu’elle est un peu comme elle. D’un coup, des flocons se mettent à tomber. Erin se dirige vers le château. Leïla la suit. Elle sent qu’Erin commence à se perdre dans ses pensées. La neige redouble de violence. Leïla sent le froid glacé lui mordre la peau.

Puis, elle se rappelle de quelque chose. Elle n’arrives pas à remettre la main sur se souvenir. Seules de bribes lui reviennent.

Elle a quatre ans.
Elle est dans une voiture.
Elle se dispute avec son frère à propos de bonbons.
Un hôtel.
Une fille blonde.
Une dispute peut être ?

Le reste est confus. Leïla sent pourtant que ces informations ont leur importance. Puis, elle se souvient d’un autre détail. Une fille. Des yeux bleus et des cheveux blonds. Et une autre rencontre. À six ans cette fois. Leïla comprends enfin…

Si elle a l’impression de connaître Erin, c’est parce qu’elle l’a connaît. Elles se sont déjà vues. Déjà rencontrées. Déjà parlées. Leïla se fige et se tourne vers Erin. Puis, elle lache :

- C'était toi, pas vrai ? À Dublin… Dans l’hôtel. On avait quatre ans et je suis rentrée dans ta chambre sans faire exprès.

Leïla se demande si Erin et bien celle qu’elle pense et si oui, si elle s’en rappelle. Le reste n’a pas d’importance.

272 mots. J’avais l’impression que tu souhaitais terminer le RP donc j’ai fait en sorte que Leila se souvienne d’Erin… j’espère que ce n’est pas trop tôt. @Erin Gray-Feather.

- C'était toi, pas vrai ? À Dublin... Dans l'hôtel. On avait quatre ans et je suis rentrée dans ta chambre sans faire exprès.

Je tourne la tête vers elle, les yeux exorbités. De quoi elle parle ? J'essaie de me rappele d'une quelconque rencontre, mais rient ne me vient à l'esprit. Un violent mal de crâne me prend soudain, et je titube, déboussolée, puis tout devient noir.

"Je dors à moitié, quand un bruit me fait entrouvrir un oeil. Mes parents sont partis faire un petit planning de notre semaine, et mon frère est dans la salle de bain, aussi je me redresse, surprise. Une jeune fille de mon âge vient de pénétrer dans la chambre, et semble paniquée..."

Mon frère... Cheveux châtains, mi-longs, yeux noisette rayés de doré...

La petite fille regardait le jardin, seulement éclairé par la lueur de la lune, quand une ombre attira son attention. Une ombre fine, grande et musclée. Étant donné qu'il y avait uniquement sa maison dans les environs, elle sut immédiatement l'identité de la silhouette. Mais pourquoi son frère se baladait-il la nuit, tout seul ? Il aurait pu la prévenir ! Elle aurait adoré venir avec lui.
La blonde sauta agilement de la fenêtre, malgré sa cheville douloureuse, et se précipita vers James. Dès qu'il la vit, son frère fronça les sourcils et chuchota précipitamment :

- Erin, tu ne peux pas rester là. Je...suis en train de te préparer une surprise.
- Je ne te crois pas.
- S'il te plaît, le pigeon voyageur, souviens toi ! C'est le service que je te demande !

La petite fille hoche la tête, amusée que son frère se souvienne de ce moment là et retourne en trottinant dans sa chambre.

"Ce souvenir était faux, celui dont j'ai rêvé. Je viens de le revoir tel qu'il s'est vraiment passé".

Je me reviens à la réalité, avec l'impression d'émerger du Lac Noir, et me retrouve affalée par terre, tremblante, une larme coulant sur ma joue.

333 mots