Suite de l'heure de colle (Redose / Veronica)

A la sortie de la colle, Veronica soupira une énième fois. Tout ça pour les fichus potions d’Alexander. Il me le revaudra. La troisième année détestait la sensation de ses propres mains, salies par la tâche ingrate d’épluchure qu’on lui avait imposé pour avoir soi-disant fricoté avec les apprentis trafiquants de Poudlard. Au moins elle avait eu le temps de cacher l’ingrédient dans son uniforme pour ne pas se le faire confisquer en chemin vers le bureau du concierge.

Cependant, il y avait eu un avantage à cette colle, enfin… Une opportunité qui s’était présentée à elle, alors qu’elle épluchait sa énième pomme de terre. Elle était quasiment sure d’avoir vu Redose Omniak parler avec les mêmes vendeurs qui lui avaient fourni sa propre marchandise – il était donc très probable qu’il était en possession de la même chose qu’elle. La Serpentard attendu alors la fin de leur corvée punitive pour interpeller discrètement le Gryffondor mangeur d’épluchure à la sortie.

« Omniak attends, je dois te parler. »

Elle lui fit signe de le suivre dans un coin de couloir plus loin – elle ne comptait pas retomber une nouvelle fois sur le concierge détestable dans la même journée. Puis elle s’adressa à lui avec son habituel impassibilité.

« Je sais que t’as été pris en flag pour avoir acheté un truc aux pourvoyeurs. Je veux te le racheter. »

Elle était cool au final cette retenue, j'me suis remplis sans trop me remplir pense avec des épluchures et quelques bouts de pommes de terre encore accrochés à ces épluchures, que je continuais machinalement à macher, encore et encore. En sortant de la retenue je ne pu malgré tout m'empêcher de penser, qu'est-ce que je fais maintenant ? J'ai des ingrédients qui me seront sans doute pas utile pour l'instant, petite flemme de cuisiner en plus, c'était assez rare de croiser les pourvoyeurs donc je me suis dit j'allais faire un petit achat et j'offrirais l'ingrédient à un type ou je le vendrais plus cher ou bien je ferais une expérience mais au final j'ai un peu la flemme...

Derrière moi "mon"... Nom. Avait été prononcé, me retournant d'une manière molle et désengagée.
Mes bras ballants se balançant d'un pôle à l'autre.

L'autre serpy ? De la retenue ? J'l'ai un peu mauvaise que personne m'ait répondu même pas le concierge, pas cool. Mais bon, j'peux pas leur en vouloir, c'était pas nécessairement important et peut-être pas le bon moment, peut-être avait-il la haine de s'être fait prendre et le concierge a... Pas une gueule de porte-bonheur.

Elle me fit signe de la suivre et c'est ce que je fis... Nous voilà dans un coin de couloir plus loin, sûrement pour éviter les vieux même si j'avoue que je pense pas qu'ils nous choppent, sauf si elle avait peur que je parle fort, je comprends, ma voix porte souvent. Bref, tout ça pour me racheter mon ingrédient. Flemme de parler pour l'instant, je frottais juste mes doigts devant elle, le signe universel du langage universel. Demander. Argent.

Mon autre main était à plat, c'est sur ce petit nid que naîtrait la thune.

Il l’avait suivi sans un mot et sans protestation, ce qui fut une première bonne nouvelle. Malgré tout, la brunette leva légèrement les yeux au ciel face à son silence et à ses simples gestes, mais ne dit rien de plus. Au moins il ne semblait pas contre la vente. Alors elle se contenta de sortir une partie de sa monnaie d’une des poches intérieures de son uniforme. Une mornille, deux, trois… La troisième année comptait rapidement ce qu’elle avait dans le creux de la main, avant de le présenter au garçon en face d’elle – prête à refermer sa main s’il osait vouloir lui piquer l’argent qui était encore à elle.

« Un gallion, huit mornilles et huit noises, annonça-t-elle en même temps le total de la monnaie qu’elle présentait. C’est okay pour toi ? »

Veronica avait encore quelques pièces en poche, mais avec son propre achat d’ingrédient auprès des pourvoyeurs, il ne lui restait plus grand-chose de ce qu’elle avait pris dans sa réserve. Cependant cela devrait être suffisant pour négocier rapidement avec le Gryffondor. Si Omniak acceptait sa proposition, elle attendrait qu’il montre l’ingrédient pour lui donner l’argent et en finir rapidement.

Car tout ce qu’elle voulait, c’était aller prendre une bonne douche dans ses dortoirs. Alexander la rembourserait surement, ou lui donnerait une compensation de toute façon. Il lui revaudrait ça pour sûr, ne serait-ce que pour la séance d’épluchage de pomme de terre forcé avec le concierge et cette traitresse de Wright.

Un gallion, huit mornilles et huit noises... C'est seulement 8 noises de plus que ce que j'avais dû payé, un bénéf de 8 noises c'est tellement nul, j'hésite à annuler la vente elle me prend pour un jambon ? Un bon jambon là ? Ooh yeah avec du fromage et des tomates qui formerait une fleur sur un lit de spaghettis oh mon Dieu ce que j'ai la dalle les épluchures de pommes de terre c'était bon mais un bon jambon là hmm j'en baverais presque... Hmmmmm.... Un filet de bave à finit par s'échapper de ma bouche.

Bref. Un gallion, huit mornilles et huit noises, ça allait... Pas être suffisant, alors je continuais à frotter mes doigts et, après tout ces pauvres petits premières années qui avaient contribués à remplir ma bourse méritaient-ils de perdre ainsi leur argent ? Pour un bénéfice de... 8 noises ? Non. Je ne pense pas que ça soit juste. Ces pauvres petits ont sûrement économiser dur ou amadouer longtemps leurs parents juste pour qu'un gars plus fort qu'eux se fasse un bénéf de 8 noises. Mais eh, d'une, y'a pas de petites économies et de deux j'en ai rien à taper que ça soit juste ou pas, ça me fait encore plus plaisir que ça soit injuste, même si tout plaisir était de courte durée en ce moment...

Redose sortit alors l'ingrédient avec sa main gauche, le rapprocha de la main de la serpentard, prit l'argent pour finalement déposer l'ingrédient. Bien sûr que ça me gênait de sortir cette main, mais pour être honnête, ça commence à me fatiguer de toujours tout cacher.
Je partis sans un mots mes huit noises en poches.