Et voilà. Le jour redouté... En même temps, la fillette savait qu'elle n'allait pas réussir à y couper. Elle le savait la veille lors du banquet, quand elle avait les larmes aux yeux sans même parvenir à se maîtriser, elle le savait quand elle s'était rendue au Lac le soir et qu'elle était parvenue à afficher un sourire sur ses lèvres, et elle le savait maintenant, alors qu'elle trainait sa valise derrière elle.
Heureusement pour elle, il y avait toujours Alf à ses côtés. Alf qui l'avait déjà soutenue durant le banquet et qui avait passé toute l'année à ses côtés, mais qu'elle allait désormais devoir quitter pour retourner dans sa famille de Moldus.

Orlaith était tellement enfermée dans sa morosité, sans sa colère, dans son appréhension qu'elle se rendait à peine compte des émotions qui traversaient également son ami. Clairement, il était dans un état similaire, mais puisque cela semblait lui être la norme, elle ne réalisait pas. Après tout, les Gryffons étaient toujours en concordance presque parfaite, alors comment serait-elle étonnée que ce soit également le cas en ce moment ?
Elle hocha à peine la tête à sa question et le suivit dans la cabine du Poudlard Express sans même la regarder avant de se laisser tomber bruyamment sur une banquette. Le brun était en face d'elle, et enfin, en braquant ses grands yeux verts sur lui, la petite sorcière se rendit compte qu'il allait mal. Il ne parlait pas, fixait dans le vide.

"Alf... Ça va ?" laissa-t-elle échapper dans un filet de voix. C'était pas dans ses habitudes de se préoccuper des humeurs des autres, surtout quand elle était elle-même dans cet état, mais elle ne serait plus là pour faire rire le garçon durant les prochains mois. Alors autant s'assurer que ça allait aller. Que ça allait bien se passer.
"J'te savais pas travailleur, t'aimes pas les vacances ?" lança-t-elle avec un sourire légèrement triste affiché sur son visage, tentant une blague pour retourner à leur bonne humeur habituelle, mais à vrai dire elle-même n'y croyait pas. Ils n'étaient pas d'humeur, c'est comme ça, mais peut-être qu'au moins comme ça il pourrait essayer de lui expliquer.

Cette sensation était atroce. La boule au ventre, une envie de vomir omniprésente, une sensation de brûlure interminable. On pourrait presque que le jeune homme était malade.

Pour autant ce n'était pas le cas ; même si la baignade dans le lac lui avait laissé une petite toux très peu agréable, il n'en était pas au point d'être complètement malade.

Il avait envie de retrouver sa soeur, il en avait même très envie. Mais il n'avait plus de nouvelles de sa famille depuis un petit moment et avait peur de ce qu'il s'était passé dans la maison lorsqu'il n'était pas là.
Il remarqua qu'Orlaith n'était dans un état guère différent. Ce n'était pas si étonnant, il évoluait en parfaite symbiose au niveau de leurs émotions une grande majorité du temps.

Au moment où il voulut l'interpeller pour lui demander si ça allait, elle prit les devant :
"Je... Nan j'te rassure je suis toujours pas travailleur, sembla-t-il rigoler, mais l'envie n'était pas là."
"J'ai pas envie de rentrer, ça me fait peur. Et pour autant... tu sais que j'ai pas peur. Fin là je sais pas, ça me stresse. Toi aussi nan ? demanda-t-il, tout en connaissant parfaitement la réponse."

Il ne connaissait pas la raison de l'état de son amie mais il savait que cela devait être très important pour que ça la mette dans un état pareil. Elle qui était pourtant toujours joyeuse, tirait une tête d'enterrement, ce qui inquiétait tout de même le jeune garçon.

En attendant la réponse de la jeune fille, il avala sa salive, qui lui sembla être aussi brûlante qu'un shot de Whisky Pur Feu, mélangé à de l'acide. Une larme solitaire coula sur sa joue, mélangeant douleur physique et psychologique.

@Orlaith Ó Súilleabháin un retard... que je peux même pas qualifier mdrr mais tu me connais