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29 déc. 2022, 11:17
 Solo  Vacances & Nouvel habitat
TINWORTH — LUNDI 24 JUIN 2047 ; 19H38

#844d4d : Alfred Dewey (père)
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Mes yeux parcourent le papier peint blanc, parsemé de fleur de cerisiers et leur habituelle teinte rosée. Pas vraiment à mon goût, enfin, le mur du fond détient au moins le mérite d'être entièrement recouvert de bordeaux. Je m'attarde un instant sur le bureau, qui n'a évidemment pas été oublié, pour finir par le lit en bois simple. Le même que dans mon ancienne habitation. Je peux entendre, dans la chambre adjacente, mon frère ranger ses affaires comme à chaque début de vacances. Une tradition, en quelque sorte. Je me mets finalement en mouvement, et franchis rapidement la distance me séparant du lit, laissant ma valise au pied de la porte. Le parfum de ma mère flotte dans la pièce, et j'imagine qu'elle est passée par ici un peu plus tôt pour ordonner à mon cadet et sa fâcheuse tendance à s'étaler, de récupérer en vitesse ses affaires déposées dans ma chambre avant que je n'arrive.

S'il existe bien une chose qui fait horreur à ma chère génitrice, le bazar peut certainement être cité. Enfin bref. Je m'étale finalement sur le lit, et me retrouve à observer le plafond d'une blancheur légèrement jaunie par l'air de la mer, non loin. Le jour où j'ai appris la nouvelle de ce déménagement me revient en tête, et je tente de l'oublier. De même que lorsque je me trouvais dans le Poudlard Express, quelques heures plus tôt, un nœud me sert un peu au-dessus du ventre, et je ne parviens pas à chasser cette désagréable sensation de trahison.

Je me sens com...- Stop. Brusquement, je me lève pour sortir de ma chambre, et je dévale les escaliers plus vite qu'il n'en faut pour dire Lumos. Je me dépêche de chausser mes chaussures laissées au pied de la porte d'entrée, alors que je lance à l'intention de mes parents dans la cuisine :

Je pars explorer ce village.

Nolan, le dî...

Chaussures aux pieds, je ferme la porte d'un claquement sec, laissant la phrase de mon père en suspend. Un sourire malicieux envahit mon visage, et je me sens soudainement plus léger. Tinworth, à nous deux !

Je ne connais point l'intelligence. | 5ème année RP
#855400

13 févr. 2024, 14:28
 Solo  Vacances & Nouvel habitat
TINWORTH — MARDI 2 JUILLET 2047 ; 13H26

Je suis sorti, sous le cagnard brûlant de juillet malgré les embruns, mon étui de violon à la main. Honnêtement, je ne sais pas vraiment pourquoi je fais cela. Déjà parce que je m'étais juré de ne plus toucher à mon violon, mais surtout parce que c'est une très mauvaise idée de le sortir sous cette chaleur. Pour tenter de me déculpabiliser, je me dis alors que je rentrerai rapidement au frais dans une pièce humide tout à l'heure. Le bois ne peut pas tant se dessécher en quelques heures, hein ? Pourtant, je suis bien placé pour savoir qu'il n'est jamais bon de laisser un instrument à cordes subir de trop gros changements d'hydrométrie, mais allez... Ça va le faire. Ce n'est pas non plus comme si je changeais d'altitude.

Rapidement, après une petite dizaine de minutes de marche où je me demande encore une fois si je ne ferais pas mieux de rebrousser le chemin, j'arrive sur le lieu que je convoite. Une petite butte où se tient un parc, désert à cette heure-ci, surplombant la mer. Un cadre parfait. Je repère un coin ombré au pied d'un arbre, et l'atteint en deux ou trois enjambées. Ni une ni deux, je m'assois, et tire les deux languettes de la fermeture éclair pour ouvrir la boîte. Aussitôt, une odeur familière envahit mes narines. Un mélange de vieux et de bois, me ramenant à la première fois où j'ai tenu ce violon entre mes mains. Ah, j'étais si heureux de pouvoir enfin jouer sur un 4/4, alors que j'offrais une mine renfrognée à ma mère, lui affirmant que jamais je ne jouerai sur son stupide violon... étant donné qu'on m'avait forcé dans l'apprentissage de cet instrument. Mais finalement, même si jamais je ne l'avouerai à ma chère génitrice, c'est vrai que j'ai plutôt aimé ce cadeau.

Doucement, je sors l'instrument de son étui, défaisant le scratch maintenant le manche, puis je sors la colophane ainsi que la barre situées dans le compartiment à côté.

Sol - Ré - La - Mi

Je grimace. Idéalement, c'est ce que j'aurais dû entendre... Mais ça doit faire depuis les dernières vacances que je n'ai pas touché à cet instrument, et honnêtement je n'y ai pas joué beaucoup depuis mon entrée à Poudlard... Alors que je l'avais reçu pour cette occasion. Le gâchis. Enfin bon, c'est la faute de mes parents, ils m'ont trop fait souffert dans l'apprentissage ! Heureusement, j'ai avec moi mon accordeur magique, donc je parviens à réparer le carnage. Je crois.

Les notes résonnent familièrement, alors que je m'ajuste, et je me demande bien ce que je pourrais jouer. Évidemment, j'ai tellement joué autrefois que mes réflexes musicaux me reviennent plutôt rapidement... Mais je ne pourrais jamais pallier au manque de pratique cruel donc j'ai fais montre durant ces trois dernières années. D'ailleurs, je vois bien que mes doigts ne sont plus habitués, mes fameuses petites callosité n'étant plus là pour me protéger des cordes. Je suis plus sensible.

Indécis, je fouille dans la poche annexe pour sortir différentes partitions que j'ai auparavant jouées, et finalement me rabat sur une pas trop difficile, que je devrais être en mesure de tenir. Un concertino de Leo Portnoff. Évidemment, l'auteur est moldu, parce que ce sont eux qui ont écrit le plus de méthodes pour l'apprentissage du violon. D'ailleurs, ça embêtait bien mes parents... Ce que je ne comprends pas. C'est universel, la musique après tout ! Enfin bref, violon sur l'épaule, archet en main, je m'y mets, et les notes résonnent timidement autour de moi. Ce n'est pas fameux, le son manque de confiance, de pratique surtout. Pourtant alors que je progresse, les techniques me reviennent — Ah oui, le sol est bien à cette hauteur. Ah non, mon sib est trop haut... — et je parviens à prêter attention à la musicalité. J'apprécie la résonance des cordes, et je tente d'accentuer les piano ainsi que les forte. Parfois, la technique me rappelle, parce que je ne réussis pas à monter en troisième position, ou que mes double-croche sont trop irrégulières, et de nouveau le morceau vacille. C'est une danse constante entre approche de musicalité, et manque technique qui me rattrape brutalement, coupant mes efforts pour parvenir à une sonorité convenable pour le morceau.

La dernière note résonne maladroitement, et presque essoufflé, je me laisse choir contre le tronc d'arbre, violon toujours en main. Décidément, ce n'est pas fameux, mais... Je l'ai senti là, pas loin, cette sensation que je ressentais alors que je jouais un morceau par cœur. Plus d'entrave technique, mais seulement une liberté musicale énorme. Ça me manque presque. Un côté de moi est tiraillé à l'idée de ramener mon instrument à Poudlard, et pourtant je sais que je ne le ferai pas. Pas encore. Peut-être plus tard... Mais je ne me sens pas encore prêt. Déjà parce que Renn va tomber des nues en apprenant que je lui ai caché ça, et en plus parce que je joue super mal ! J'assume pas du tout là ! Ok, moi je trouve que ça passe parce que je sais à quoi le morceau ressemble initialement, et puis je sais qu'avec quelques mois de pratique je retrouverai probablement mon niveau... Mais je suis certain que si des gens sont entrés dans le parc quand je jouais, ils ont juste fuis en courant ! Encore admettre que je suis le meilleur sorcier du monde n'est pas compliqué, encore pour admettre que je suis le meilleur musicien... Il reste des ingrédients au potionniste !

Soupirant, je me redresse. Allez, encore une fois et je rentre ensuite. Parce que le luthier va bien râler si je fais n'importe quoi avec mon violon.

Je ne connais point l'intelligence. | 5ème année RP
#855400

20 févr. 2024, 10:29
 Solo  Vacances & Nouvel habitat
TINWORTH — MERCREDI 10 JUILLET 2047 ; 8H09

#465a81 : Gloria Dewey (mère)
#60775f : Jeremy Dewey (frère - dix ans)
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Je remue ma cuillère dans le bol de céréales. Non mais elle me gave, dès le matin, elle ne pouvait pas partir au boulot comme mon père, au lieu de m'embêter avec son histoire de violon, là ? Évidemment, j'ai pas été discret l'autre fois, donc voilà que j'en fais les frais... Parfait pour me conforter dans la décision de ne pas reprendre cet instrument tout de suite.

Écoute maman, on en a déjà parlé, j'ai pas envie de re-...

Un bruit sourd me fait relever la tête, interrompant la discussion, et ma génitrice pousse un soupir d'exaspération à la vue du hibou aplati contre la fenêtre. En quelques enjambées, cette dernière traverse la cuisine pour ouvrir au malheureux volatile, et le nourrir avant qu'il ne reparte.

Mais bon sang, ils sont obligés de toujours nous envoyer les volatiles les plus imbéciles ?!

D'un air morne, j'acquiesce. C'est vrai, c'est le deuxième en une semaine qui nous fait ça, on a dû se faire ficher par les postiers à ce rythme... Néanmoins, voilà que je n'ai guère le temps de me questionner davantage sur cette malédiction, que j'observe le visage de ma mère se décomposer littéralement à la lecture du courrier, avant de se teinter d'un léger rouge. Mon frère qui débarque à ce moment dans la cuisine ne comprend d'ailleurs pas mieux que moi la cause de ce phénomène.

Sal-... Eh, qu'est qu'il se passe 'man ?

Interdit, lui et moi nous regardons, pour qu'elle fasse une tête comme ça dès le matin, c'est que c'est grave !

NOLAN DEWEY, veux-tu bien m'expliquer CECI ?

Et la voilà qui m'agite furieusement un bout de papier sous les yeux. Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour y remarquer le blason de Poudlard, et encore moins pour distinguer quelques D éparpillés par ici ou par là...

D ! Désolant en Sortilèges, Désolant en potion, moyenne générale : PIÈTRE !

Mon frère me regarde avec une grimace l'air de dire " Beh mon vieux, tu vas pas y couper". Merci, génial pour le soutien !

Tu te rends compte de ce que ça signifie ? Et tes études supérieures, tu y as pensé ?! Non évidemment, parce que c'est bien plus amusant de... — Qu'est-ce qu'a écrit ta prof de sortilèges déjà ? — « jouer à l'homme araignée des moldus » que de prendre au sérieux son avenir !

La moutarde me monte un peu au nez, même si je préfère attendre un peu avant de rétorquer. Si ce n'est que ça, je peux encore laisser passer. Enfin, la voilà qui s'affale sur une chaise, jetant le parchemin au milieu de la table, bien visible pour tout le monde... Et à sa lecture, mon frère pousse un petit sifflement.

Ah ouais, il est encore pire que l'année dernière !

La goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ma mère le fusille du regard alors que le volume monte d'un ton :

Et toi Jeremy, on ne t'a pas demandé d'y ajouter ton grain de sel ! Nolan, interdiction de vacances pour le mois de juillet, tu vas rattraper ton retard et DÈS MAINTENANT.

Je hausse les sourcils alors que mon visage se teinte d'une incompréhension aussi profonde que le lac de Poudlard.

Quoi ? Mais ça veut dire quoi, ça ?! J'y peux rien si les profs ne comprennent rien à ce que je fais, et puis on s'en fiche des notes, c'est pas important !

Nolan, pas de non possible. Tu te débrouilleras pour ramener mieux l'année prochaine, ou sinon tu passeras tes journées à travailler jusqu'à obtenir des résultats satisfaisants.

Oh c'est bon là, elle m'a réellement saoulé. Le regard aussi transperçant qu'une lame, je me lève abruptement tandis que je pars à l'étage en claquant la porte de la cuisine.

C'est ça, ouais...

Reducio
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Je ne connais point l'intelligence. | 5ème année RP
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