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22 févr. 2024, 15:01
 OS  Cora est de retour
Lundi 21 Décembre 2048


Saleté de train. Toujours, inlassablement la même pensée, à chaque début et fin de vacances. Mais là c'était un autre Noël qui s'annonçait. D'habitude elle le fêtait avec Maman et ses grands-parents. Mais face au fait que la brunette n'avait pas vu sa mère depuis les huit derniers mois, ses grands-parents avaient consenti à la laisser passer le début des vacances, et donc Noël avec "son moldu", comme ils les appelaient. Descendant du train, traînant sa malle, Noémie chercha Jon du regard, mais fronça d'un coup les sourcils, avec un furieux sentiment de déjà vu, seulement cette fois tout était inversé.

Cora. Cora était là, elle allait bien, n'avait pas l'air blessée, et Jon, qui avait l'air furieux à en manger sa barbe. Première fois qu'elle avait ses deux parents l'attendant à la gare. Maman n'avait pas l'air plus heureuse que ça non plus. Sa main se serra sur sa malle. Six mois sans nouvelles. Six mois. Et elle revenait là comme un champignon vénéneux sauteur. Comme si de rien n'était. Elle s'attendait à quoi? Que Noémie arrêterait de vivre en l'attendant?

Elle s'approcha des deux. Cora s'élança et la prit dans ses bras. Les poils de Noémie s'hérissèrent de colère, et son corps se raidit. Des marques d'affection, encore plus en public, depuis les six dernières années, de la part de Cora, Noémie pouvait les compter sur les doigts de ses mains. Que croyait-elle? Que ça suffirait à tout oublier?

"Qu'est ce que tu m'as manqué. Ma puce. Ma chérie." lui chuchotait Cora dans son oreille, sa tête enfouit dans son cou. L'aiglonne ne réagit pas. C'était trop facile. Trop facile de revenir. La prendre dans ses bras. Lui dire des mots d'amour comme jamais elle ne l'avait fait. C'était hypocrite. Son regard croisa celui de Jon, qui manifestement n'en pensait pas moins.

Quand enfin la torture de l'étreinte fut fini, Noémie vit que sa mère eut les larmes aux yeux, mais aveuglée par la colère, la seule chose à laquelle elle pouvait penser c'était qu'elle jouait bien la comédie, jusqu'à son petit sourire soulagé.

"T'as fini?"

Le temps se figea. L'expression de la sorcière en face d'elle perdit de son sourire. "Noémie, non s'il te plait. J'avais pas le choix. Tu dois me comprendre.
-Tu as trente secondes pour m'expliquer. La route pour Birmingham c'est long, et j'aimerais qu'on ne fasse pas attendre Claire."

Trente secondes, Noémie se trouvait généreuse. Les explications avait intérêt à être bonnes. Mais le temps s’égraina et la seule chose qui sortit de la bouche de la mère fut: "Je suis désolé. Je ne peux rien te dire."

Voilà qui simplifiait largement les choses. "Donc on a rien à se dire. Passe de bonne fêtes Cora.", dépassant sa mère, sans un regard, ne voulant défaillir dans ses résolutions, elle s'approcha de son père avec l'envie de blesser Cora comme elle l'avait blessé. Et d'un mouvement calme le prit dans ses bras, et pour enfoncer le clou, dans un dernier geste de méchanceté: "Salut Papa, on y va?"

3a88fe-Médiatrice et ReC-Marrainage
4ème année RP- préfète INRP de Septembre 2047 à Février 2048 - Sondage médiation

23 févr. 2024, 00:36
 OS  Cora est de retour
Point de vue de Cora


J'étais venu en avance pour attendre le train. Huit mois que je l'avais pas vu. Six mois que je me terre dans mon appartement comme un rat. Tout à un gout de renouveau. Mais il y a désormais quelque chose de plus. Je scrute les alentours, à vérifier que personne ne me reconnait, mais dans la foule de parents, il y en a un, qui me fixe. Jon. Que fait-il ici? Est-ce qu'il vient récupérer ma...notre fille?

"T'étais passé où?!"

Pas de bonjour, merci, rien, que des reproches.

"Je ne crois pas que ça te regarde."

Son regard tourne aux alentours, avant qu'il ne m'attrape le bras et me chuchote à l'oreille: "Quand je récupère Noémie dans un piteux état qui se trimballe en permanence avec un journal avec ton avis de recherche si." Mon regard se fait glacial, tout comme ma voix, tandis que je le plonge dans ceux coléreux de mon premier amour. "En tant que moldu ça ne te regarde pas." Je récupère avec un peu de violence mon bras, nous attirant quelques regards suspicieux, me poussant à rabattre ma capuche. Un long silence s'en suit. Je le sens bouillonnant de colère, mais je ne peux rien dire. Ce n'est pas son monde, pas ses problèmes. Noémie n'était pas sensé être son affaire. Il était pas là pendant douze ans, qu'est ce qui lui fait croire qu'il est légitime? Il n'en voulait pas de Noémie, il s'en souvient pas? C'est trop facile de faire le père parfait quand on a pas eu l'enfant aussi jeune que moi. Qu'on était déjà un adulte, avec sa vie bien rangée.

Le silence est brisé par le bruit du train, et j'aperçois la mâchoire de Jon se contracter. On fait un drôle de couple de parents. Et je me rends compte que c'est la première fois qu'on fait des activités de parents à deux. J'espère que Noémie appréciera. Tandis que j'observe chaque élèves qui sort, attendant la mienne. Ses huit mois m'ont fait comprendre beaucoup de choses. Et notamment mes erreurs. Je ne cacherais pas que Noémie était un accident de potion contraceptive. Mais si aujourd'hui on me proposait de tout refaire, je crois bien qu'en ce soir fatidique, je ne la boirai pas cette potion, si cela veut dire que je peux avoir l'honneur d'avoir Noémie comme fille. Je sais que cette séparation était pour son bien. Je ne peux pas lui laisser ce monde pour faire sa vie. Je dois faire quelque chose, et si ça veut dire ne pas pouvoir la voir temporairement, ça vaut le coup. Mais là, je veux sentir son odeur, l'écouter parler de potions, de Charlotte, de ses histoires de Serdaigle, du dernier livre qu'elle a lut. Tout. Je veux la prendre dans mes bras comme je ne l'ai pas assez fait. Lui dire les mots que je ne lui ai pas assez dit. Alors quand enfin je la vois, je fais juste ça. On est réunie, enfin, tout ira pour le mieux maintenant, la tempête est passée. Je serais une meilleure mère, je le promet.

Je m'imprègne de son visage qui m'avait manqué, ses yeux penseurs et... froids.
"T'as fini?"

Tout s'écroule. Était-ce l'erreur de trop? Bien la seule que j'ai faite avec ses intérêts en tête et rien d'autres. Bien la seule qui ne découlait pas de mon égoïsme immature. C'est fini? J'ai perdu son amour? Je dois lui faire comprendre. Ça peut pas être tout. "Noémie, non s'il te plait. J'avais pas le choix. Tu dois me comprendre.
-Tu as trente secondes pour m'expliquer. La route pour Birmingham c'est long, et j'aimerais qu'on ne fasse pas attendre Claire."

Trente secondes? Mais il me faudrait une éternité pour tout t'expliquer. Et je ne peux mettre ta sécurité en danger, et celles du reste des membres de sang pour sang. Je suis liée par quelque chose de plus grand. Comprends s'il te plait. "Je suis désolé. Je ne peux rien te dire."

"Donc on a rien à se dire. Passe de bonne fêtes Cora."

Cora. Cora. Elle m'a appelé par mon prénom. Pas maman. Je ne le suis vraiment plus pour elle? Je ne mérite même plus cette appellation? Ce rôle? Je ne réalise même pas qu'elle bouge, je me tourne, mon coeur se serre. Là où je me suis pris que du mépris, Jonathan a le droit à ce que j'ai tant besoin. "Salut Papa, on y va?" Papa. Pas Jon. Une première aussi. Je les vois qui partent, avec la sensation illégitime qu'il m'a volé ma fille. Qu'il a prit le beau rôle.

Après cinq minutes où je suis comme sonné, je transplane direct chez Morgan. Je vais avoir besoin de taper dans sa réserve de Whisky pur-feu.

@Morgan Rosenwald, bon courage :rofl:
Et @Charlotte Dwight pour la mention
Dernière modification par Noémie Claire-Cornwell le 25 févr. 2024, 00:52, modifié 1 fois.

3a88fe-Médiatrice et ReC-Marrainage
4ème année RP- préfète INRP de Septembre 2047 à Février 2048 - Sondage médiation

25 févr. 2024, 00:50
 OS  Cora est de retour
Point de vue de Jon


Fermes les yeux et fonces dans le mur entre le quai neuf et dix. Mais c'était quoi ces explications exactement? Je serre la feuille dans mes mains, mon regard dérivant de l'écriture en pattes de mouches et le mur en face de moi. Je dois vraiment juste courir comme un idiot tout droit dans un mur? Plus j'en apprends sur ... tout ça, plus je tombe des nus.

Enfin bon, on est à Londres, au pire j'aurais qu'à faire croire que j'ai été au pub un poil trop tôt aujourd'hui. Donc bon, je ferme les yeux, court, attendant le moment fatidique où je vais me briser le nez sur un mur. Que ne ferais-je pas pour ma fille? Mais rien, rien du tout. Je réouvre mes yeux, et voit le mur... derrière moi. Autant quand Noémie m'avait tout dit j'avais été sceptique, mais depuis j'ai vu deux trois signes, mais il m'arrivait toujours de douter de la véracité de ce que je voyais. Mais peut-être bien était-ce la preuve dont j'avais besoin.

Les gens autour de moi, les autres parents sont habillés bizarrement. Colorés, avec de drôles de chapeaux, des...robes? Même les hommes? Je me sens étrange avec mon jean et mon manteau. J'en vois bien des comme moi, d'autres...moldus c'est comme ça que Noémie nous appelle.

Je me pose contre le mur, attendant donc ce train. Celui dont j'ai entendu parlé cet été. Que la brunette puisse encore rentrer dedans après ce qu'elle m'a raconté m'impressionne. J'ai hâte de passer Noël avec elle. Notre premier Noël. Mon coeur se réchauffe à cette idée. Il aurait dû en avoir d'autres. Quinze pour être exact. Mais le passé ne se refera pas. Alors on s'en contentera d'un pour l'instant.

Mes yeux sont pris par touts les éléments surnaturels que je peux voir, des baguettes et autres. Mais d'un coup j'aperçois une chevelure brune et des yeux bleus que je connais trop bien. Je me suis tellement perdu dedans à l'époque, me suis trop de fois réveillées avec ces mèches dans la bouche. Mes sourcils se froncent. Six mois sans nouvelles, mettant notre fille dans tout ses états et elle va juste la récupérer de l'école comme si rien ne s'était passé? Mais tandis qu'elle regarde chaque passants, j'aperçois une lueur ... inquiète dans ses yeux.

On est peut-être pas des pros quand il s'agit de la parentalité de Noémie, mais il me semble qu'une discussion est nécessaire.

"T'étais passé où?!"

Mince, je crois que ma colère c'est fait ressentir. "Je ne crois pas que ça te regarde." Oh Cora. Cette partie de toi ne m'avait pas manqué. Ta conviction que tes actes n'impactent que toi. Mais non, la vie ce n'est pas comme ça. Encore plus quand tu es responsable d'une ado. D'une enfant aussi. Mais je connais aussi ta capacité à faire l'anguille, t'extraire des situations et les fuir. Sans trop réfléchir je t'attrape le bras. 'Quand je récupère Noémie dans un piteux état qui se trimballe en permanence avec un journal avec ton avis de recherche si." Et pendant que je dis ça, si proche de toi, je sens ton odeur. Celle qui me rendait fou. Celle qui me manquait quand tu es parti. Celle à laquelle je me suis rattaché avec un tee-shirt que t'avais oublié chez moi. Je dois encore l'avoir, il doit trainer dans le grenier. Mais maintenant elle ne me fait rien je constate avec soulagement. "En tant que moldu ça ne te regarde pas." Je te sens te dégager de ma prise, et je ne me bat pas. Je ne veux pas non plus t'agresser. Mais je n'apprécie pas ce ton, cette phrase. Cette envie que tu as de me tenir éloigné de tout. J'ai ma part de responsabilité oui, mais tu es partie ce soir là. Avec mon enfant. Ce n'est pas mon monde, c'est un argument fallacieux. C'est celui de ma fille, je suis concerné. J'ai le droit de savoir qu'elle vit dans une dictature, le droit de savoir ce qu'elle fait de ses journées dans son école. Mais surtout, je te vois rabattre ta capuche. Et je comprends d'un coup. Tu t'es encore foutu dans le pétrin hein? Et bien cette fois. Tu ne faisais pas n'importe quoi. Tu te cachais. Et ce qui t'as valu cette affiche c'était pas un truc bête n'est ce pas?

Mes pensées se stoppèrent quand j'entendis le train. Mon corps se contracte quand je le vois. C'est là dedans que Noémie, et tout plein d'autres gamins ont été prit en otage. Je repense à ça en le voyant, j'imagine Noémie sur le pont qu'elle m'a décrit, en chaussette, poursuivie par une taré. J'aimerais bien l'avoir en face de moi celle là. Moldu ou non. Je n'aime pas ce train. C'est viscéral.

Quand enfin je vois le visage familier de notre fille, je vois son visage se fermer d'un coup quand ses yeux se posent sur Cora. C'est la première fois que je la vois dans son uniforme. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur le sujet. Cora. Cora la prends dans ses bras, lui murmure je ne sais quoi. Et je crois que c'est sincère. Et plus je la vois et plus je sais que c'est sincère. Mais aussi maladroit. Terriblement maladroit. Et quand mon regard croise celui de Noémie, je sais que j'ai raison. Mais j'essaye de lui dire visuellement de ne pas mal le prendre.

"T'as fini?" Le message n'est pas passé. Je reste impassible. Noémie ne fait pas ça. Je te connais, je connais tes yeux qui observent, qui remarquent tout. Mais là tu es aveugle. Tu ne vois pas ce que ta mère essaye de te dire. "Noémie, non s'il te plaît. J'avais pas le choix. Tu dois me comprendre." Et il faudra faire mieux que ça Cora. Ça ne suffira pas. Car je le sais désormais depuis cette été. L'adolescente en face de nous te reproche plus que ces six mois d'absences. Elle te reproche sept ans où tu n'étais pas émotionnellement là. Ou au mieux tu te comportait en grande sœur avec elle. Elle te reproche les fois où elle se réveillait dans votre appart pour tomber nez à nez avec un inconnu dans la cuisine. Elle te reproche le monde d'aujourd'hui dans sa fureur adolescente. À vrai dire je crois que dans son état elle te reproche tout les maux de la terre. Il lui faut un responsable à son malheur, et elle t'a désignée en partie à tort.

"Tu as trente secondes pour m'expliquer. La route pour Birmingham c'est long, et j'aimerais qu'on ne fasse pas attendre Claire." J'aimerais intervenir, dire que Claire peut attendre. Que c'est une piètre excuse. Mais c'est entre vous. "Je suis désolé. Je ne peux rien te dire."

Suite à ça tout s'enchaine comme dans un rêve. "Donc on a rien à se dire. Passe de bonne fêtes Cora." Noémie qui vient vers moi. Tu me prends dans tes bras. "Salut Papa, on y va?" Et un sentiment glacial me prends. C'est bas ce que tu fais. Et tu le regretteras. La première fois que tu m'appelles papa c'est pour blesser ta mère. C'est vicieux. C'est pas comme ça qu'on fait Noémie. On n'utilise pas les gens qu'on aime pour blesser ceux qui nous aime. On ne repousse pas les gestes d'amours. On utilise pas un parent contre l'autre peu importe tout le passif. On ne blesse pas pour blesser.

Et pour la première fois je vais t'engueuler dans la voiture, et déjà j'en suis désolé.

3a88fe-Médiatrice et ReC-Marrainage
4ème année RP- préfète INRP de Septembre 2047 à Février 2048 - Sondage médiation