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06 déc. 2023, 12:15
 Bar étudiant  Le Pitiponk
Il s'agit d'un recueil de One Shot ouvert à l'ensemble des joueurs désirant écrire leur personnage dans ce pub sorcier très réputé pour les soirées étudiantes. Si vous désirez rédiger des RP dans un format standard, cela reste possible en ouvrant un nouveau sujet dans le forum de Londres.

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Créé dans les années 2010, ce bar a vu passer des générations de sorciers. Depuis trente-huit ans des soirées étudiantes s'y organisent, les élèves des différentes facultés s'y retrouvent après les cours ou les week-end. S'il accueille depuis sa création les étudiants de tout horizon, le bouche à oreille a permis d'élargir sa notoriété. Aujourd'hui, on trouve au Pitiponk des sorciers de tout âge qui ont su écouter et suivre les indications : effectivement pour trouver le bar et découvrir la façon d'y entrer, il faut connaître une personne qui vous fasse découvrir le lieu (un ancien étudiant, par exemple ; personne n'oublie jamais cet endroit). Personne n'est interdit d'entrée au Pitiponk mais encore faut-il savoir comment y arriver.
Comment s’y rendre
Le bar est camouflé dans une rue de Londres, dans le quartier de Soho. Pour s’y rendre, il suffit de connaître l’adresse et de savoir que cette porte étroite qui ne paye pas de mine dans cette petite ruelle dévoilera son secret si on frappe sur le battant au rythme du refrain de Fais l’hippogriffe, tube des Bizarr’s Sisters. Alors seulement la façade apparaîtra et avec elle, la porte permettant de pénétrer à l’intérieur du bar.

La façade est faite de deux grandes fenêtres carrelées de part et d’autre de la porte, de moulures et d'un linteau de couleur vert foncé. Le nom du pub est écrit en grosses lettres sur la partie supérieure de la devanture.
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Description
Lorsque l’on pénètre dans le pub, la première chose que l’on aperçoit est l’immense peinture magique qui occupe le mur du fond. Les gérants ont l’habitude de proposer aux étudiants du cursus arts appliqués du Campus Magifac (Pays de Galles) d’ajouter leur touche personnelle, ce qui donne à cette peinture un côté à la fois très fourni et original : elle représente une scène qui rassemble toute sorte de personnages rocambolesques, humain ou non, de toute taille et de toute forme, qui se baladent d’un bout à l’autre du mur en saluant les clients — quand ils sont polis.
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La pièce commune du Pitiponk est aussi grande que large, haute de plafond, lumineuse et permettant à un grand nombre de personnes de se retrouver. L’espace central est occupé par une multitude de tables hautes, chacune permettant d’accueillir cinq à six clients.

Ce bar a la particularité de proposer une configuration étonnante. Effectivement, un sortilège est mis en place pour offrir aux clients une expérience inédite et amusante. Tous les samedi soirs entre 23h et 1h du matin, et lors d'événements spéciaux organisés régulièrement, voici comment se présente la salle principale du Pitiponk :

Les murs latéraux sont recouverts de tables et de chaises. Oui, des tables, des chaises, de larges banquettes confortables dans les coins sur lesquelles les clients peuvent s’affaler ; sur les murs, à la verticale. Un puissant sortilège permet de maintenir le tout en place et de passer du sol au mur comme si on changeait de pièce. De quoi faire tourner la tête — mais soyez rassurés le plafond, lui, est épargné et pour cause : il a une autre utilité.

Pour commander sa boisson, le client lambda aurait tendance à chercher le bar des yeux. Pas de bar dans la salle commune du Pitiponk. Pour commander, il suffit de suivre les indications de la pancarte dans l’entrée : SI TU NE PARLES PAS POLIMENT À TON VERRE, NE T'ATTENDS PAS À ÊTRE SERVI. Les verres apparaissent sur les tables, il suffit de leur soumettre la boisson que l’on souhaite boire (« Une Cuvée du Bandimon, s’il-vous-plaît ») ; le verre s’envole une fois que l’on a glissé quelques Mornilles à l’intérieur pour rejoindre les voies de circulation au plafond où verres, chopes, tasses, shot, cornes, coupes, flûtes, tumbler se croisent dans un ballet incessant pour rallier les cuisines et revenir remplis vers leur client.
Parfois, les verres se trompent de direction, s'entrechoquent, laissent tomber leur contenu sur la piste de danse — ou la tête des clients. Parfois, les verres se rebellent et s’ensuit alors une bataille dans laquelle une flûte essaie d’avoir le dessus sur une chope, ce qui force les elfes de maison ou les gérants à intervenir. Mais le plus souvent, les clients reçoivent leur commande sans encombre. Cependant, gare à vous si vous n’êtes pas poli avec votre verre : l’établissement n’est pas responsable si un client reçoit la boisson commandée sur la tête.

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Il n’est pas rare de voir apparaître un elfe de maison, ci-et-là. Il s’occupe de remettre de l’ordre, de nettoyer et fait attention à ce qu’il n’y ait aucun débordement, surtout durant les soirées privées. Il suffit que l'attention des elfes soit attirée pour que l’un d’eux apparaisse auprès d’un client à l’âge douteux et exige de voir sa carte d’identité. Au client de choisir de sortir ou non sa carte, mais s’il refuse de se plier aux ordres il sera expulsé sans état d’âme hors de l’établissement.

Lorsque l’on longe le mur du fond (le mur avec la fresque) vers la droite, on trouve un renfoncement qui mène aux toilettes, à la cuisine et à une grande porte qui s’ouvre sur l'extérieur. Derrière celle-ci se trouve la cour intérieure de l’établissement, laquelle offre un espace ouvert sur le ciel. Dans cette cour : des bancs, un bel arbre au centre et un calme bienvenue qui change de l’intérieur.


La lanterne du Pitiponk



C'est dans le couloir menant à cet endroit qu'a été gravé un drôle de symbole qui pulse d'une lumière diffuse : un Pitiponk au regard joueur qui agite une lanterne. Certains étudiants savent ce qu'il signifie, d'autres le découvrent à leurs dépends. Ce symbole a été créé et inventé il y a de très nombreuses années par des étudiants avides de s'amuser. On trouve parfois ce Pitiponk sur un flyers annonçant une réunion ou une affiche qui invite à un quelconque événement. Ce sont parfois des affiches qui concernent toutes les facultés de Grande-Bretagne ou parfois internes à une seule faculté, mais la signification du symbole reste la même : si vous voyez la lanterne du Pitiponk, préparez-vous à assister à une soirée étudiante de qualité.

Autres détails
Durant les soirées étudiantes il y a toutes les heures des départs de navette-portoloin en direction des différentes universités de Grande-Bretagne. Tout le monde est surveillé avec une grande attention et on ne laisse personne transplaner s'il n'est pas jugé suffisamment en forme pour le faire en toute sécurité. Le service de navette-portoloin se trouve dans l'entrée et tout le monde a le droit d'y accéder gratuitement.

Partout dans le pub sont placardées des pancartes de bois sur le lequel le message change régulièrement : « Si t’y vois flou, prends le magicobus, sois pas fou ! », « Celui qui transplane, c’est celui qui ne boit pas », « Si tu te désartibules, n'accuse pas les bulles ! ».
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Ambiance
Jours normaux

En temps normal, le bar est assez calme en journée, plus agité en soirée, surtout durant les week-end. Beaucoup d’étudiants sont clients mais on retrouve également des sorciers de tout âge et de tout horizon.
Des soirées à thème sont parfois organisées.


Pendant les soirées étudiantes

Le pub est en général plein à craquer, la musique est forte, il y a du bruit. Il n’est pas rare que l’on pousse de force des étudiants trop agités à prendre une navette-portoloin pour rentrer chez eux. L’utilisation de la magie est plus rigoureusement surveillée durant ces soirées pour éviter tout débordement.

À 23h, apparaissent sur les murs latéraux des chaises, des tables, des banquettes. Les clients sont alors invités à monter sur les murs afin de vivre l'expérience du pub... La tête à l'envers.

À minuit pile, les tables hautes et les tabourets de la salle principale sont magiquement poussés sur le côté pour laisser de la place à celles et ceux souhaitant danser. Les lumières se tamisent et la musique augmente.
Merci de veiller à bien respecter les règles RPG en vigueur sur le site.

Avec la contribution de Nora Starks.

06 mars 2024, 11:46
 Bar étudiant  Le Pitiponk
Pour un mot de trop < PRÉCÉDEMMENT

Vendredi 18 décembre 2049
Pub
Le Pitiponk, Londres, Soho
1ère année à l’AESM


En compagnie de

Oswald Johnson
23 ans
Étudiant en art de l'ensorcellement


Londres est assaillie par la neige. Le froid y est moins intense qu’au Pays de Galles, mais les flocons humides s'infiltrent à travers ma cape qui n’est pas si épaisse que cela et me glacent le corps. Je frissonne violemment.

« Ça caille ! » s’exclame Johnson, sa voix s’étirant dramatiquement en fin de phrase.

J’ai depuis un moment compris que cet homme est incapable de garder pour lui les divers sentiments et sensations qui le traversent. Il doit toujours énoncer à voix haute quand il a froid, quand il a faim, quand il est joyeux ; ses pensées débordent hors de son crâne et se déversent dans le monde sous forme de paroles. C’est épuisant. Je lui jette un regard fatigué auquel il répond par une grimace penaude.

Plantée au milieu de la ruelle obscure dans laquelle nous avons transplané, j’attends impatiemment qu’il se mette en route puisque je ne connais pas l’emplacement de ce pub dans lequel il veut me traîner. « Ce sera la soirée de l’année ! » m’a-t-il répété. Je me fiche de la soirée de l’année. J’ai eu tort une seule fichue fois en sa présence et voilà que cela me force à le suivre à un idiot rassemblement d’étudiants surexcités — cela m’apprendra à dire : « Arrête de crâner, abruti, je te parie que tu n’es même pas capable de l’utiliser en imprégnation, ce sortilège ! » à un garçon dont je ne sais rien et qui sait vraisemblablement utiliser l’imprégnation avec talent.

Oswald Johnson, immense dadais au sourire éclatant, me regarde comme je le regarde et ne bouge pas d’un iota, des flocons de neige coincés dans ses boucles brunes et un air béat sur le visage.

« Tu comptes rester planté là ? » lui lancé-je durement en le mitraillant du regard.

Il s’éveille tout à coup, toujours aussi penaud. Sa main frotte l’arrière de sa tête.

« Ah oui, pardon ! Viens, c’est par là ! »

Je lui emboîte le pas en soupirant, désespérée qu’il soit si tête en l’air, si joyeux, si agaçant, si bavard, si incompatible avec tout ce que je suis. Parmi tous les étudiants de l’AESM, c’est lui qui a décidé de venir s’asseoir à la table d’étude que je me suis choisie. Pas une personne passionnée, réservée, silencieuse, intéressante, mais lui. Et j’en suis constamment désappointée.

« Tadaaa ! »

Les deux mains levées, Johnson me montre fièrement une porte miteuse à la peinture écaillée. Étant une enfant de sorciers ayant grandi dans le monde magique, je devine évidemment que cette chose n’est qu’un camouflage. Un sourcil impatient se dresse sur mon front. Johnson baisse les bras, une moue contrite sur le visage, et approche son poing serré pour frapper en rythme sur le battant.

Ma ma ma, ma ma ma, ma ma ma.
Je rêve ou il s’agit de…

« Fais l'hippogriffe, précise le jeune homme en se tordant le cou pour me lancer une œillade amusée. Intemporel ce tube, hein ? »

Il recule d’un pas et se dévoile enfin à nous une façade beaucoup plus impressionnante que la vieille porte qu’il me montrait si fièrement. Avec l’apparition viennent les bruits ; le tapage étouffé d’une bande d’étudiants qui s’amuse dans un pub où résonne de la musique. Le nom du bar est inscrit en grandes lettres, aussi majestueux que promis mais qui m’inspire plus de désespoir que d’impatience.

« Allez, viens, m'encourage Johnson en poussant la porte, c’est parti ! »

Nous pénétrons dans un monde bruyant et étouffant. Partout où je regarde, je vois des étudiants en groupe, debout ou assis, toujours un verre à la main, qui s'esclaffent et tentent de parler plus fort que le voisin. Une musique qui m’est familière résonne dans la pièce et si personne ne danse vraiment, j’aperçois quelques corps qui bougent en rythme, même s’ils sont assis. Une odeur de bièraubeurre renversée et de vieille fumée flotte dans l’air.

Mon regard est instantanément attiré par l’immense fresque qui règne sur la salle, en face de l’entrée. D’ici, je peux voir les petits personnages qui se promènent librement sur le mur. Intéressant, songé-je. Mais guère passionnant. Je me sens déjà perdue. C’est un sentiment étrange : je suis persuadée que je n’ai rien à faire ici et qu’il me faut m’en aller le plus vite possible. C’est sans compter mon désagréable camarade qui se penche vers moi et qui hausse la voix pour couvrir le bruit de la musique.

« C’est génial, hein ! »

Je lui réponds par un long regard froid qui donne le ton : ce n’est pas génial, j’ai déjà chaud, l’odeur me dérange, il y a trop de monde et trop de bruit, je sais déjà que je ne vais pas pouvoir faire un pas sans frôler tous ces gens, je n’ai pas envie de rester là, j’ai envie de retrouver le confort de ma chambre, le silence, la paix et…

« Suis-moi, j’ai une idée, » me souffle Johnson en me lançant un regard qui m’ordonne de le suivre dans la foule.

Alors, les lèvres pincées et des insultes grouillant dans mon esprit, je le suis de près, soulagée que son grand corps nous fraye un passage au milieu des clients. J’étais à moitié persuadée que son “idée” allait rendre encore plus insupportable cette soirée qui commence mal, mais il parvient à nous dégoter une table haute située dans un coin de la pièce éloignée du gros des clients. Il attrape deux tabourets et m’encourage à m’installer avec une ribambelle de sourires qui m’insupportent. J’apprécie néanmoins qu’il ait eu la présence d’esprit de ne pas nous traîner au milieu d’un groupe d’idiots ; j’aurais été obligée de rester, mais je l’aurais mal vécu.

« Tu bois quoi ? »

J’attrape le verre qu’il me tend après m’en avoir expliqué le fonctionnement. Je l’observe murmurer sa commande à sa chope, ce qui le rend un peu ridicule mais je ne prends pas le risque de me moquer sachant que je vais faire la même chose.

« De l'hydromel, » commandé-je à mon verre tout en glissant la somme adéquate à l’intérieur.

Nos verres s’envolent, lourds de nos pièces de cuivre, pour rejoindre le plafond où se croisent et s’entrecroisent toutes sortes de contenants vides ou remplis, direction les cuisines, ou peu importe où se trouve bar.

Oswald Johnson n’est pas une personne pour qui le silence est dérangeant. Personne ne dit rien jusqu’à ce que nos commandes nous parviennent. Lui regarde les clients et moi je résiste à l’envie de sortir un bouquin parce que le pari que j’ai perdu stipulait bien : « m’accompagner à la soirée de fin de semestre au Pitiponk » et que le verbe accompagner est différent de faire acte de présence. Mais une fois qu’il a sa boisson en main, l’étudiant en ensorcellement commence à me questionner, sans la moindre transition, sur mes examens, ma réussite potentielle, les exercices auxquelles j’ai été confronté ; il me questionne si bien, n’hésitant pas à insister sur des détails que je pensais être la seule à trouver intéressants que je finis par me dérider légèrement, très légèrement (disons que j’arrête de répondre par des “oui” et des “non”), et à lui poser quelques questions en retour pour savoir comment se sont déroulées ses propres épreuves.

Si je n’avais pas été dans un pub bruyant remplit de ce que je considère être des idiots flemmards, j’aurais pu passer un bon moment. Malheureusement, je suis dans un pub, et je ne considère pas comme “passer un bon moment” le fait d’être forcée de discuter avec un gars qui m’a traîné ici simplement parce qu’il a gagné un pari.


10 mars 2024, 18:54
 Bar étudiant  Le Pitiponk
18 DÉCEMBRE 2048, TARD
PUB LE PITIPONK, LONDRES,

Alyona, 19 ans,
avec Nahele Weaver


Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu Londres sous la neige. Peut-être depuis cette fois où j'y suis allée durant les fêtes avec Anaë. C'est si étrange d'y retourner, des années après, mais presque sur la même période. Tout est recouvert de blanc et la nuit semble briller. Les quelques lumières qui éclairent les rues révèlent les flocons qui dansent en dessous. C'est une jolie soirée pour sortir.

Je lâche le bras de Nahele après le transplanage, encore toute remuée par celui-ci. L'étudiant me jette un regard compatissant, attendant quelques secondes que je me remette de mes émotions pour avancer. Ce soir, il a délaissé l'uniforme de l'Institut pour quelque chose de plus simple, ne conservant de l'école qu'un haut sombre avec le blason de l'IMSM sur l'épaule. Je porte le même, bien qu'il soit pour le moment encore caché sous ma cape.

C'est la première fois que je vais à une soirée étudiante. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Enfin, si : du bruit, du monde, des odeurs, du mouvement. Cela aurait dû m'inquiéter un peu ― je ne pense pas que je serai particulièrement à l'aise au milieu de tout cela ― mais Nahele m'a convaincu de venir. Il m'a dit que cela me ferait du bien après tous ces examens que nous venons de passer, que cela m'aiderait à sourire. Il m'a parlé du fait qu'on pouvait y croiser des étudiants de toutes les écoles supérieures du Royaume-Uni, ce qui se révélait aussi agréable qu'instructif. Qui n'est pas heureux de retrouver d'anciens camarades qu'il ne pensait plus voir ? Ce sera étrange d'y apercevoir des étudiants des années supérieures. Seront-ils nombreux ? J'espère que le pub est grand. Sur ce propos, l'étudiant en médicomagie n'a fait que me révéler que le lieu avait ses surprises et ses originalités, ce qui, à ses yeux, pouvait justifier la venue. Je me demande ce qu'il entend par-là. Cependant, je fais confiance à mon ami. Je sais qu'il ne me veut aucun mal. S'il est convaincu que venir au Pitiponk me fera du bien, alors je le crois. De plus, quelle étudiante serai-je si je refusais de faire un pas en dehors de mon établissement ? Ne dit-on pas qu'on n'a qu'une vie, qu'on ne sera qu'une seule fois jeune ? Dans ce cas, si je n'étais pas venue, je l'aurais regretté.

Nos pas font du bruit dans la neige. Nahele est devant moi, me guidant vers l'entrée du pub. Des flocons viennent parsemer ses cheveux en bataille de blanc. Il en a, de l'allure ! Je serai presque tentée de lui jeter une poignée de neige dans les cheveux, juste pour parfaire ce tableau. Cependant, je suis grande, et je tiens à ma fierté. Alors, je me contente de sourire en suivant mon ami, observant le monde qui, autour de nous, semble plongé dans le silence.

Enfin, Nahele s'arrête en face d'une porte toute simple dans une petite ruelle.

« C'est ici. »

Il me regarde de ses yeux clairs, alors je hoche la tête, comme pour lui dire « c'est bon, je suis prête, allons-y ». Alors, il frappe à la porte sur un rythme qui me dit vaguement quelque chose, sans que je ne sache pourquoi, et que je m'efforce de retenir. Après qu'il se soit arrêté, toute la façade du bâtiment se métamorphose pour révéler celle du pub. Le Pitiponk. Nous y voici. Je pousse le battant d'une main ferme, quittant le silence blanc de Londres pour le bruit et les lumières de la soirée étudiante.

À l'intérieur, le monde ne semble pas être le même. Tout est envahi de vie. Presque à l'excès. Il y a beaucoup d'étudiants, tellement qu'il semble impossible de tous les regarder, de chercher à tous les reconnaître. Il y a de quoi se perdre dans un environnement comme celui-ci. Et tout ce bruit, Merlin ! À croire que la vie s'est trouvé une voix, ou peut-être plusieurs. Les conversations vont de bon train, certaines jaillissant de la foule à l'aide de grands éclats de rire. Oui, ici, tout éclate : la vie, le bruit, le monde, les odeurs. Mes sens s'en retrouvent tout assaillis, tout débordés. Je ne sais pas sur quoi me concentrer. Je ne sais même pas où regarder ! Alors, je me rapproche de Nahele, prête à lui attraper sa veste s'il venait à s'éloigner un peu trop. Je ne voudrais pas le perdre ici.

La pièce est grande, même si avec toutes les personnes qui s'y trouvent, cette impression est plus atténuée. Sur le mur du fond, une immense peinture attire à elle tous les regards perdus. On y devine, de loin, des personnages de bien différents aspects qui s'y baladent. Au centre, des tables hautes se font les points de rendez-vous de plusieurs groupes d'étudiants. Nahele se faufile entre eux pour que nous rejoignions le mur du fond.

Étrangement, de la scène qui se joue autour de moi, je trouve beaucoup d'enthousiasme. C'est assez fou, voir toutes ces personnes rassemblées ici pour rire et s'amuser après ces dernières semaines exténuantes. Cela redonne le sourire. Les examens étant passés et ne pouvant être changés, on peut désormais souffler et retrouver grâce aux autres la force qui s'en était allée. Alors, c'est rayonnante que je suis mon ami, le regard emporté dans tous les coins et sur tous les visages, avide de cette énergie qui se dégage de la foule.

Nahele me montre la fresque et m'explique son histoire, penché vers moi, parlant fort pour que sa voix passe au-dessus du vacarme. Elle a été faite par les étudiants du cursus arts appliqués de Magicfac. Et elle est magnifique, que ce soit de près ou de loin. L'étudiant en médicomagie m'indique ensuite les toilettes, les cuisines et l'extérieur. C'est là-bas que nous nous dirigeons après quelques minutes, nos verres remplis de bièraubeurre.

L'air, dehors, est frais. Il n'y a d'ailleurs pas grand monde dans cette cour. Quelques bancs sont occupés, mais des places restent libres. Nous saisissons l'occasion, Nahele et moi, de nous asseoir.

« Alors, qu'est-ce que tu en penses ? demande-t-il, un sourire dans la voix.
C'est... si vivant ! Non, c'est assez fou. On se sent porté par quelque chose d'immense. »

Je porte mes lèvres à mon verre. L'alcool n'était peut-être pas le meilleur choix que je pouvais faire. Entre cela et l'ambiance à l'intérieur du pub, je risque de rentrer demain avec bien de la fatigue, et un sacré mal de crâne.

« Tu es souvent venu ici ? »

Nahele regarde autour de lui en souriant. Il semble lui aussi apprécier la fraîcheur et le calme du lieu.

« Deux ou trois fois pour y retrouver des amis. »

Je me demande s'il en a à l'intérieur, si parmi ces visages que nous avons croisés, certains lui étaient familiers. Pourquoi est-il venu avec moi s'il pouvait venir avec d'autres ? Je garde le silence sur cette interrogation, manquant de courage pour la laisser s'échouer hors de mes lèvres. À la place, j'en profite pour questionner l'ancien Poufsouffle sur ses venues ici et sur sa première année à l'Institut. Il me parle alors sans trop m'en dire. Pour le pub, il semble préférer conserver un certain mystère, argumentant que s'il ne m'en dit pas trop, c'est pour que je puisse le découvrir par moi-même. Sur le reste, au contraire, il ne rechigne pas à me donner des détails. Alors, il me raconte son arrivée à l'IMSM, sa découverte du cursus, ses premières impressions, ses rencontres. Puis, il me parle de ses examens passés et de ce qu'il a fait en première année. Il me raconte des anecdotes qui me font rire, mimant parfois des comportements, ajoutant un caractère sacré aux petits gestes quotidiens. L'écouter m'aide à me sentir plus à l'aise. Certains faits dont il me fait part me surprennent. Alors, je pose des questions, je cherche à en savoir plus. Et le temps semble passer bien plus vite de cette manière. Cependant, c'est lui qui finit par nous prendre au piège quand, poussés par le froid et notre immobilité, nous nous voyons contraints de regagner l'intérieur. La cour, de toute manière, était doucement en train d'être envahie par des groupes de plus en plus nombreux.

À l'intérieur du pub, il semble, si cela est possible, y avoir encore plus de monde que lorsque nous sommes entrés. Pourtant, après avoir traversé le couloir devenu assez étroit, nous parvenons à trouver, un peu à l'écart, des chaises hautes sur lesquelles nous asseoir. En passant entre les tables, Nahele salue plusieurs personnes, parfois d'un simple signe de tête, parfois avec quelques paroles courtoises. Moi, je remarque d'anciens camarades au loin, mais aucun dont je n'étais proche. Alors, je reste près de l'étudiant de deuxième année, souriante, savourant la sensation de pouvoir me laisser aller dans ce flot de vie qui m'entraîne bien loin du monde et de ses questions.

suite

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique