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16 oct. 2023, 17:53
En arriver là.  A. Delphillia 
☽ Extérieur des serres de botanique. ☾
7 septembre 2048, aux alentours de 11h30

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Cette rentrée était particulière pour Eileen. Tellement de choses s’étaient passées depuis la dernière fois qu’elle avait foulé le sol de Poudlard. Elle avait enfin pu retrouver sa famille, elle se rappelle d’ailleurs encore comme si c’était hier le moment où elle avait aperçu sa mère, puis ses deux frères, dans le hall de la Gare de King’s Cross. L’Irlandaise avait également découvert sa nouvelle maison, cela lui faisait bizarre, jamais elle ne s’était imaginé habiter autre part que dans la maison de son enfance à Cork. Enfin, elle s’était vite habituée et avait rapidement pris ses marques à Dublin.

Ce qui n’avait pas changé, cependant, c’était le sentiment de marcher sur des œufs à chaque pas qu’elle faisait dans le château. Et même si la discussion qu’elle avait eu avec Erwan et Maddie à la fin de sa sixième année l’avait légèrement rassurée, le départ d’Alienor de la table l’avait replongée dans ses retranchements et c’est un point qui l’avait torturé tout l’été. Eileen ne pouvait pas laisser les choses comme elles étaient, la brune savait qu’elle devait des explications à l’anglaise, et à toutes celles et ceux qui avaient été victime de ses décisions.

Eileen avait alors prévu de parler à Alienor ce lundi matin, après leur cours de botanique. Cours qu’elle n’écouta pas vraiment, l’Irlandaise était incapable de se concentrer. Heureusement que ce n’était que de la théorie ce matin, car elle était sûre que si elle avait dû s’occuper de plantes, elle aurait fini par faire une bêtise, et maintenant qu’elle s’était améliorée dans la matière, elle n’avait pas vraiment envie de retomber dans ses travers et d’avoir le professeur Charleston sur le dos. Toute la matinée, elle s’imagina des scénarios sur la manière dont elle pourrait approcher la capitaine des Hel’s, mais rien ne semblait lui convenir. Et la sonnerie qui venait de retentir pour annoncer la fin des cours la plongea dans une panique encore plus grande. Elle ramassa ses affaires qu’elle fourra dans son sac avant de suivre ses camarades en dehors de la serre.

Dans son champ de vision, tout le monde était effacé hormis la batteuse des Hel’s, elle hésita un long moment, l’envie d’abandonner et d’essayer un autre jour lui effleura deux ou trois fois l’esprit. Cependant, Eileen savait que si elle ne se lançait pas aujourd’hui, elle ne le ferait jamais. Alors, se préparant mentalement à affronter la colère ou même bien l’indifférence de l’Anglaise, elle se rapprocha d’elle et l’interpella.

« Alienor, on peut parler ? » Une courte pause, puis elle reprit. « S’il te plaît. »

La souaflle était désormais dans le camp d’Alienor.


@Alienor Delphillia

« Free will does exist, it's just fucking hard.»
7ème année RP - [#601070]

18 oct. 2023, 12:23
En arriver là.  A. Delphillia 
Aliénor avait assisté à son cours de botanique. Un cours théorique tout ce qu’il y avait de plus banal en ce début d’année. Les professeurs commençaient doucement avec leurs élèves, sauf peut-être Miss Valerion qui avait toujours cette pédagogie bien à elle et qui n’hésitait pas à mettre ces élèves dans des situations extrêmes. Mais quelque part, Aliénor trouvait ça bien qu’elle soit la seule à avoir une pédagogie de la sorte après tout, elle les préparait au mieux à ce qu’ils pouvaient vivre de pire. Les autres profs eux… Etaient un peu plus responsables.

Ramassant ses affaires avec un automatisme bien rodé à la fin du cours, elle fin un clin d’œil à Colby avant de le laisser dans la serre. Il prenait toujours un peu plus de temps ici à la fin des cours, son intérêt pour la botanique avait toujours été grand, mais alors imaginez depuis qu’il a faillit fusionner avec un arbre… Bref, sortant de la serre, elle ne mit pas beaucoup de temps avant d’entendre son prénom. Aliénor s’arrêta net quand elle reconnut la voix qui lui demandait de parler. Elle ferma un instant les yeux, inspirant grandement pour ne pas se laisser submerger par les émotions qui se réveillaient en elle quand elle pensait à son ancienne amie. Rouvrant les yeux, elle se tourna vers Eileen.

-Ouais, mais pas là.

Elle se tourna avant de se déplacer vers les serres de façon à être un peu plus à l’abris des regards indiscrets. La jeune fille n’ayant pas spécialement apprécié la réaction de ces amis quand au retour de l’ancienne capitaine, elle s’était montrée d’autant plus froide avec la brune ces derniers temps. Une fois dans un endroit un peu plus calme, elle se tourna pour faire face à son amie.

-Qu’est ce que tu veux me dire ?

Son ton n’avait rien d’amical, il n’était même pas neutre non, il était agressif, comme si la présence d’Eileen agaçait profondément Aliénor. Une réalité ou un personnage, certainement un peu des deux. La batteuse des Hel’s avait toujours eu un égo surdimensionné et avait déjà été plusieurs fois rejeté par ces proches. D’abord sa mère, puis Rey, ensuite Grégoire et Eileen… Elle avait de plus en plus de mal à pardonner ce genre de comportement. Donc Eileen devait bien jouer. Elle avait un créneau de parole, elle devait l’utiliser à bon escient. Deux démones face à face, ça pouvait très rapidement tourner au vinaigre.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

23 oct. 2023, 10:43
En arriver là.  A. Delphillia 
Eileen se tordait les mains, le silence qui s’était installé en attendant la réponse d’Aliénor, enfin, si elle répondait, était assez angoissant pour la jeune femme. Le temps semblait défiler avec une lenteur infinie. Mais lorsqu’enfin la voix de la Capitaine des Hel’s raisonna dans les serres, alors que les deux se faisaient maintenant face, ce fut un soulagement pour Eileen. Elle avait été incapable de savoir avant de se lancer si Aliénor lui répondrait ou non. Et même si ce n’était que le début et que l’Anglaise n’allait sûrement pas lui rendre la vie facile lorsqu’elle allait s’expliquer, au moins, elle ne la rejetait pas.

L’Irlandaise suivit alors la Septième Année dans un coin plus reclus des serres, et lorsqu’elles y furent, Aliénor reprit la parole avec un ton si agressif que le premier venu serait parti en courant. Mais Eileen connaissait Aliénor, connaissait son caractère, et même si les deux s’étaient éloignées par la faute de la native de Cork, cela n’y changeait rien. Alors, elle fit face, la brune savait que son ancienne amie ne serait pas aussi réceptive que Maddie et Erwan il y a quelques mois, avant les vacances d’été. Surtout qu’elle se doutait que cette agressivité n’était que certainement que la traduction de la peine et la douleur qu’elle avait ressentie et accumulée durant ces longs mois où Eileen les avait ignorés sans un mot d’explication.

Le visage de l’adolescente resta neutre, mais à l’intérieur son cerveau fumait pour essayer de trouver les bons mots, l’Irlandaise savait très bien qu’elle n’aurait qu’une chance.

« Il y a maintenant plus d’un an et demi, quelques jours après mon dernier match de Quidditch avec les Hel’s, j’ai reçu une lettre. De mon père. Il était au courant que j’avais mis mon nom dans l’urne noire. Me demande pas comment, ni pourquoi il m’a envoyé la lettre qu’à ce moment-là, j’en sais rien, je lui ai pas demandé. Mais le fait est qu’il savait, et qu’il a menacé de tuer le reste de ma famille si jamais je faisais reparler de moi. »

Eileen fit une pause pour ravaler les larmes qui lui montaient aux yeux. C’était dans le passé désormais, sa famille était en sécurité et son père derrière les barreaux, mais de repenser à cette période pas si lointaine de sa vie faisait remonter des émotions dont elle se serait bien passée aujourd’hui. Elle se dégage la gorge avant de reprendre.

« J’ai paniqué. Je sais que j’aurais du mieux gérer la situation, en parler à quelqu’un, un prof, voire même la directrice, mais j’avais tellement peur. De les mettre en danger, de vous mettre en danger si je continuais d’exister, que disparaître complètement était le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas lui laisser la moindre chance de mettre à exécution sa menace. »

Elle ferme les yeux pour retenir ses larmes qui revenaient de plus belle.

« Je suis désolée, Aliénor. Pour tout le mal que je t’ai fait, je suis sincèrement désolée. »

La gorge serrée, et incapable de dire quoi que ce soit de plus à ce moment-là, elle laissa à la Septième Année en face d’elle la parole si elle la souhaitait.

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7ème année RP - [#601070]

24 oct. 2023, 11:41
En arriver là.  A. Delphillia 
Fermée, comme hermétique, elle se préparait à ce qu’allait lui dévoiler Eileen. Qu’allait-elle bien pourvoir lui dire ? Qu’est ce qui pourrait justifier qu’abandonner toutes les personnes qui l’appréciaient et devenir une connasse sans cœur qui ne daigne même plus donner des raisons pour avoir laissé tout le monde dans la merde ? Le regard de la jeune Delphillia ne sciait pas malgré les mots douloureux de son ancienne amie. Des problèmes de famille, des problèmes de père abusif. C’est dingue comme cette histoire lui paraissait familière. Parce que comme cette fois là à Halloween, Rey lui avait raconté une histoire similaire et comme elle, il l’avait abandonné. Quand Eileen s’excusa le regard de la jeune Delphillia tomba sur le sol. Le mal qu’elle lui a fait ? La capitaine de quidditch soupira.

-Vous êtes tous pareil… Incapable de faire confiance hein !

Sa tête c’était redressé et son regard humide refaisait face aux yeux gris de sa camarade de promotion. Elle avait haussé la voix, incapable de se retenir. Un torrent d’émotions l’envahissait, elle était en colère contre le gars qui lui avait retiré son ami, triste qu’elle ait à vivre ça, déçue qu’elle ne soit pas jugée assez digne de confiance pour qu’on lui confie des problèmes, frustrée de ne pas avoir pu l’aider… Et d’autres qu’elle ne parvenait pas à décrire.

-On a tous vu qu’t’allait pas bien, on a tous essayé les premiers jours ! Toi t’as rejeté tout le monde pendant plus d’un an ! Tu nous a laissé dans la merde, et parce que t’avais trop de fierté pour demander de l’aide et bien t’as tout cassé derrière toi sans te retourner.

Aliénor serra les dents, tentant d’arrêter son flot de paroles. Elle était totalement désabusée de voir son ancienne capitaine revenir comme une fleur à un diner puis après un cours. Elle n’aurait pas du l’apprendre de la sorte, comptait-elle si peu pour Eileen ?

-T’étais mon amie, une des personnes de qui j’étais le plus proche ! J’te confiait tout, j’passais le plus clair de mon temps avec toi et il ne t’as même pas fallut plus de 2 secondes pour balayer tout ça. T’aurais pu tout faire, me laisser un mot, m’écrire une lettre, passer par quelqu’un j’en sais rien ! Mais non, t’as préféré faire comme si tout ce qu’on avait construit, toute notre amitié c’était que du vent pour toi.

C’était injuste de la part d’Aliénor. La Poufsouffle avait certainement vécu une période très difficile et c’était murée dans un silence préférant gérer seule ce qui n’était jamais la solution d’ailleurs. Elle a dû surmonter seule ces épreuves mais malheureusement ils avaient tous vécu, et ils avaient tous eu à gérer leurs problèmes. Aliénor n’arrivait pas à le voir, elle n’arrivait pas à se mettre à la place de son ancienne coéquipière et comprendre sa décision. Elle était beaucoup trop blessée et elle avait beaucoup trop changé.

-Alors ouais soit désolée, mais c’est trop tard Eileen.

Aliénor fit un pas en arrière, observant de haut en bas sa camarade avec mépris. Elle était dure, Aliénor avait toujours été dure et ce encore plus avec ceux qu’elle estimait. Actuellement elle était bien trop blessée pour pardonner quoi que ce soit.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

09 janv. 2024, 15:26
En arriver là.  A. Delphillia 
Trop de fierté ? Trop de fi- Eileen n’en croyait pas ses oreilles, elle ne voulait pas y croire. Au-delà de la douleur qui avait planté ses ongles dans la chair de son cœur, c’est la colère et le désarroi qui firent surface.

Connaissait-elle vraiment la personne en face d’elle ? De toute évidence, il semblerait que non, et c’est ce qui déstabilisa le plus l’Irlandaise. Car Aliénor l’avait dit elle-même, les deux Poufsouffle avaient tout de deux meilleures amies, elles étaient quasiment tout le temps ensemble, elle se confiait l’une à l’autre et Eileen faisait une confiance aveugle à l’Anglaise. Alors d’entendre que pour la capitaine des Hel’s l’enfer qu’elle avait vécu et qu’elle avait malencontreusement fait vivre à ses amis n’était que le fruit de sa fierté, d’un caprice de son amour-propre, ça la mit hors d’elle.

Le corps de la brune s’était crispé au fur et à mesure du monologue de la Poufsouffle, si bien qu’elle en était arrivée au point de sentir certains de ses muscles commencer à tétaniser.

Une certaine tension s'était installée entre les deux Poufsouffle, mais c’est un son qui traduisait l’incrédulité de l’Irlandaise qui brisa le silence.

« C’est toi qui me parles de fierté ? Toi, qui m’en a collé une parce que t’avais pas supporté que je défende quelqu’un qui avait blessé ton ego. Toi, qui es incapable de voir plus loin que le bout de ton nez alors que je viens de t’expliquer que ma famille, voire même peut-être vous, toi, Maddie, Erwan, Minie et j’en passe, étiez en danger de mort si je faisais le moindre écart. Excuse-moi de tenir si peu à toi que je préfère sacrifier ce que j’ai de plus cher pour être sûr que vous ne risquez rien. »

Eileen marqua une pause alors qu’une larme de colère dévala sa joue. Elle ne s’en rendit même pas compte, bien trop sur les nerfs pour sentir l’eau salée sur sa peau.

« Oui j’ai merdé, oui j’aurais pu m’y prendre autrement, faire mieux. Tu peux même pas savoir à quel point ça me ronge de m’imaginer le mal que je vous ai fait. Mais si t’es pas capable de comprendre que je vous préfère vivant, alors tant pis pour moi. »

Eileen réajusta son sac sur son épaule, prête à partir, car clairement, si Aliénor ne voulait pas essayer de comprendre, ça ne servait à rien de rester et de remuer le couteau dans une plaie déjà purulente.

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7ème année RP - [#601070]

15 janv. 2024, 09:25
En arriver là.  A. Delphillia 
S’il y avait bien un adjectif, un défaut qui pouvait être donné à Aliénor par les personnes qui ne la connaissaient pas vraiment c’était égoïste. Et elle l’était, souvent, a ne penser qu’à elle et ne jamais transférer ces actes à ce que ça pouvait coûter aux autres. Alors oui, elle s’était améliorée sur ce point, mais restait toujours opportuniste et faisait passer son intérêt avant celui des autres. Cependant, l’admettre et se le prendre en pleine tronche par une amie était deux choses bien différentes. Les paroles de son amie lui faisaient mal, très mal, comme si elle se prenait une rafale de coups de poings dans l’estomac. Elle avait un nœud dans la gorge et les larmes au bord des yeux mais se refusait à en lâcher une seule, par fierté, exactement ce qu’elle reprochait à Eileen. Mais ce n’était pas la première fois qu’elle agissait de la sorte. Eileen était tout à fait préparée à la réaction d’Aliénor qui l’avait aussi engueulé quand elle avait mis son nom dans l’urne. Elle en avait marre que ces amis soient toujours prêts à se sacrifier, à faire passer les amis avant eux. Une moue de dégout passa sur le visage de la capitaine qui fit un pas en arrière et tentait de maitriser sa respiration. Ses dents se plantèrent un instant dans sa lèvre inférieur alors que son regard, qui jusque-là soutenait celui de sa camarade, se baissa vers le sol.

-Parce que tu pense vraiment que je risquais la mort ?

Elle releva les yeux. Elle en avait marre, marre qu’on veuille la protéger. Parce que finalement ils voulaient tous la protéger et ils sont tous sortis de sa vie.

-Je suis pas une putain de princesse qu’on doit protéger quand vous vous mettrez ça dans le crâne ? J’en ai marre que tous mes amis disparaissent pour soi-disant me protéger au lieu de me faire confiance et me parler !

Cette fois elle ne parvint pas à les retenir et des larmes s’échappèrent de ces yeux. Elle les essuya d’un revers de manche autant agacée d’elle-même que d’Eileen qui lui faisait face. Elle se retourna, laissant échapper un râle de frustration. Pourquoi ils se sentaient tous incapables de lui parler quand les choses allaient mal ? Elle pensait vraiment qu’elle était égoïste à ce point ? Elle se retourna vers elle, le regard accusateur.

-Si c’est vraiment ce que tu penses, ben t’as raison barre toi, si je suis qu’une égoïste qui ne garde ces amis que lorsque tout va bien alors va-t’en, si tu penses que je suis pas capable d’aider mes amis ou de les comprendre quand les choses font mal alors dégage ! Et va régler tes putains de problèmes toute seule vu qu’impliquer tes amis te gênerais.

Aliénor fit de-nouveau demi-tour cachant son visage zébré de larmes à celle qui était son amie et qui aujourd’hui n’était plus qu’une inconnue, voir pire, une fille qu’elle n’appréciait même pas.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

11 févr. 2024, 18:57
En arriver là.  A. Delphillia 
L’Irlandaise comprenait la réaction de sa camarade de maison, à sa place, elle aurait aussi trouvé la situation ridicule. Cependant, elle était à sa propre place, et elle avait vécu ce qu’elle avait vécu, aussi absurde que cela pouvait sembler.

« Sur le moment, oui. Et ça peut te paraître complètement lunaire, mais qu’est-ce qui aurait pu me faire penser le contraire à ce moment-là ? »

Eileen laissa la déferlante de rage lui passer dessus. Elle resta silencieuse, alors qu’Aliénor disait ce qu’elle avait sur le cœur. L’Irlandaise encaissa tout, les larmes de son ancienne amie, le regard accusateur, sa colère et l’ajouta à la pile déjà bien haute des choses qu’elle ne pourra jamais se pardonner. Jamais était peut-être un bien grand mot, mais ce n’était, en tout cas, pas prêt d’arriver.

Cependant, elle ne pouvait pas rester sans rien dire face aux mots l’Anglaise.

« Le jour où tu comprendras que d’être protégé ne signifie pas être faible. Que si j’ai pas voulu vous impliquer c’est pas parce que vous me gêniez, mais parce que je sais que vous auriez tout fait pour trouver une solution, pour me protéger. Quitte à vous mettre en danger et vous ruinez la santé. Pas parce que vous êtes fragile, mais parce que personne n’est préparé à subir ça. La preuve, regarde où j’en suis. »

Elle désigna son corps amaigri d’un revers de main. Même si les retrouvailles avec sa famille lui avaient fait du bien, tout le mal qu’elle s’était infligé ne pouvait pas être effacé en deux mois. Cela ne faisait que deux semaines tout au plus qu’elle arrivait enfin à manger un repas entier sans avoir la nausée.

« Mais ça, tu veux pas le comprendre. »

Eileen ne voulait pas partir, ça serait donné raison à Aliénor, mais elle ne voyait pas l’intérêt de rester alors que la Poufsouffle qui venait de lui tourner le dos était si empêtrée dans sa douleur qu’elle ne voyait rien d’autres. Serrant le poing à s’en faire saigner, elle chuchota un nouveau : « Même si c’est trop tard, je voulais au moins que tu saches que je suis désolée. »

Qu’elle le prenne ou qu’elle le jette, le choix était à Aliénor, et peu importe la décision qu’elle prendra, Eileen l'acceptera, elle lui devait bien ça. Même si cela signifiait la fin de leur amitié.

| Eileen n’est pas encore partie, mais partira si Aliénor reste muette |

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7ème année RP - [#601070]

12 févr. 2024, 18:00
En arriver là.  A. Delphillia 
Dos à sa camarade, Aliénor écoutait ces paroles. Elle voulait les empêcher de la protéger ? Parce que la protéger la mettrait en danger ? Mais si elle était à ce point en danger la seule chose à faire était d’en parler à un prof ! Certes Aliénor n’était pas vraiment fan de la pédagogie mise en place à Poudlard et n’avait pas une totale confiance envers les adultes en charge de l’école mais elle savait reconnaitre quand elle avait besoin d’aide et d’une véritable aide. La joueuse de quidditch souffla un grand coup en passant ces mains dans ces cheveux laissant sa tête accompagner le mouvement. Elle aurait pu se retourner à ce moment-là, montrer à Eileen les larmes qui glissaient sur sa peau, la douleur que lui procurait le fait que tous ces amis se soient éloignés d’elle, mais la phrase qu’elle rajouta mit instantanément le feu à cette idée et la réduisit en poussière. Ces doigts se crispèrent dans ces cheveux et elle stoppa net son geste.

« Tu ne veux pas le comprendre. » Elle disait ça comme si c’était une évidence alors qu’une seconde auparavant elle était capable de le comprendre et de l’admettre. Mais plus maintenant. Cette phrase fit bondir la fierté de la jeune fille et son cœur se serra. Eileen avait une si piètre vision d’elle… Elle retira ces mains de ces cheveux d’un coup sec, s’en arrachant deux ou trois au passage. Elle ne pouvait pas rester là, c’était trop d’un coup. Eileen qui revenait vers elle comme une fleur, l’histoire insensée qu’elle lui racontait, le danger quotidien dans lequel elle était depuis plus d’un an, cette stupide envie de vouloir protéger Aliénor et enfin cette image qu’elle dépeignait de la capitaine des Hel’s, d’une fille incapable de se mettre à la place des autres par pur envie de ne pas les comprendre. Aliénor avait bien des défauts, mais entendre ces mots de la bouche de celle qu’elle considérait comme l’une de ces plus proches amies… C’était trop.

Elle attrapa son sac et alors qu’Eileen s’excusait une nouvelle fois dans un murmure, Aliénor se tourna avant de filer. Passant à côté de la fille, elle ne put faire sortir qu’un « Au revoir » éraillé tant sa gorge la brulait. Son pas était rapide, elle battait en retraite. Mais pouvait-elle faire autrement ? Elle n’allait pas sangloter devant Eileen en lui disant à quel point ces mots l’avaient blessée. Non, elle avait bien trop de fierté pour ça et durant tout le trajet jusqu’au château, elle tenta de retrouver une respiration normale, le visage caché derrière ces cheveux. Elle avait besoin de temps pour accepter et digérer tout ce qu’il venait de se passer et avec ce temps, elle pourra prendre une décision.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

31 mars 2024, 00:58
En arriver là.  A. Delphillia 
À peine eut-elle fini de s’excuser que l’adolescente regarda, impuissante, Aliénor quitter la salle de classe de Botanique. Seul un simple au revoir prononcé par l’Anglaise et là voilà partie. Eileen, resta un long moment, debout, le regard dans le vide. Dans sa tête, se bousculait sans cesse la même, comment les deux filles avaient pu en arriver là, telle deux étrangères. Mais à cette question, l’Irlandaise avait une réponse, elle savait très bien comment. À cause d’elle. Si seulement son père n’avait pas eu cette emprise malsaine sur elle, si seulement elle s’était confiée à quelqu’un, n’importe qui, si seulement elle ne les avait pas tous rejetés alors qu’ils cherchaient juste à l’aider, si seulement… Eileen le savait, tout était de sa faute.

Ta faute, ta faute, ta faute.

L’Irlandaise se prit la tête dans les mains, alors que son inconscient la torturait avec ces deux mots. Les jambes flageolantes, Eileen tomba à genoux, ses articulations heurtant douloureusement le sol de pierre alors que son corps était secoué par des sanglots dont le bruit résonnait dans la serre. Eileen savait que ce moment finirait par se produire, tôt ou tard, elle savait qu’Aliénor aurait du mal à la pardonner, si jamais elle lui pardonnait. Mais être confronté au fait que ce n’était plus une simple possibilité, mais la dure réalité n’en était pas moins douloureux.

Ta faute, ta faute, ta faute.

« Je sais, » dit Eileen d’une voix tremblante.

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