Ah, qu'est-ce que c'était marrant, hier, le premier avril ! Même si Narcisse était particulièrement mauvais pour faire de l'humour, des blagues, et des farces autres que ocller des poissons dans le dos de ses camarades, il adorait l'ambiance qui régnait en cette période. De plus, c'était Pâque ! Et ça, c'était le top ! Parce que Pâque, ça rime avec chocolat ! Si si, essayez d'y croire, dans votre cœur fermé d'aigri, vous verrez. Il faut dire qu'hier, même les professeurs semblaient en avoir eu par-dessus la tête à cause de toutes ces agitations. Miss Priddy avait même était obligé de réquisitionner des élèves vagabonds pour... Tiens ?

Il avait l'après-midi de libre, et vaquait donc à ses occupations, mais la petite note disposée à la vue de tous attira son attention. Maintenant que Miss Priddy était sous-directrice, en plus d'être professeure de sortilèges -maintenant qu'il y pensait, elle se distinguait, là où Mister Featherstone avait été obligé (d'après les rumeurs) de choisir entre le poste de professeur et de sous-directeur. C'était la classe !

Alors... A l'attention des élèves... oui, donc, ça le concernait, tiens ? Les arbrisseaux de Pâques n'existent... pas ?

"Hein ?"

Comment ?

"QUOIIII ?!!"

Mais, COMMENT ? Pourquoi ? Mais, c'était impossible ! Il les avait tenu, dans ses mains, et vu de ses yeux vu !! Ô rage, Ô désespoir, Ô sorcellerie ennemie... Il était dévasté. Comment était-ce possible ?! Ils... les... arbrisseaux... qui donnent des œufs en chocolat n'existent pas ? Mais que valait la vie, dans ce cas ? Pourquoi s'embarrasser de continuer à vivre ??

Une fois l'émotion passée, et l'exagération amusée dissipée, il demeurait néanmoins une profonde confusion. Et cela se voyait, de l'extérieur, avec son regard contrarié et sa bouche entrouverte sous la réflexion. Miss Priddy aussi, pouvait inventer des choses ?.. Purée, ça lui paraissait totalement inenvisageable.

Kurayami marchait tranquillement dans les couloirs. Elle sifflotait. Ahhh...Enfin terminé ce satané jour du poisson d'Avril! Bon. Elle adorait ça. Faire gober aux idiots des trucs totalement délirants. C'est extrêmement drôle!

Mais bon. Aujourd'hui, nous sommes le 2 Avril. C'était hier! Elle vit soudain un type étrange en train de faire une crise là au milieu. La jeune brune fronça les sourcils. Il est sain d'esprit, lui? Il était petit, brun aux yeux noirs. "En plus il est minuscule!" songea-t-elle.

La Serdaigle s'approcha du tableau d'affichage, voulant vérifier si quelque chose n'avait pas été rajouté. Elle y trouva un mot de Miss Priddy, la professeure de sortilège et aussi sous-directrice de Poudlard. Il disait que les arbrisseaux de pâques n'existaient pas et que certains élèves pouvaient aller chercher des chocogrenouilles dans sa salle de classe. Kurayami jeta un coup d'œil au type bizarre. Faisait-il une crise pour cela seulement?
-Tout va bien? lui demanda-t-elle. Que s'est-il passé?
Des arbrisseaux de Pâques...Qui y aurait crû? D'ailleurs c'est quoi? "Attends, il y a vraiment crû, lui?!"

Peut-être était-ce des arbres qui donnent des chocolats. Oui, c'était sûrement ça. Dommage que Kurayami n'y était pas... Elle aurait bien aimé faire croire avec Miss Priddy que des arbrisseaux qui donnaient des œufs de Pâques existaient! C'aurait été drôle...Très drôle, même. Incroyablement drôle. Enfin bref. Qu'est-ce qu'il avait par contre, le type là?

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J'ai le droit?

Tentant vainement d'essayer de percer les secrets de cet univers qui chaque jour le dépassait un peu davantage, l'inondant de questions sans réponse, il fut interrompu dans ses réflexions par l'arrivée d'une camarade. Son visage reflétait la plus parfaite des confusions, et il secoua la tête d'un air hésitant, avant de regarder de nouveau la note.

"Euh... ouais, enfin... j'pense, c'est juste..."

Un haussement d'épaules impuissant, une inspiration hésitante.

"C'est juste, j'pensais pas qu'Miss Priddy inventait des trucs pareils... J'pouvais pas imaginer qu'elle puisse dire un truc qu'était pas vrai !"

Son regard revint de nouveau sur la Serdaigle, avec un nouveau haussement d'épaules, et il s'adossa contre le mur.

"Genre... Comment ça s'fait que ça existe pas... purée, c'est trop bizarre, si elle le dit, c'est qu'c'est vrai non ?"

En temps normal, il aurait ensuite repris la discussion joyeusement en parlant d'autre chose avec énergie. Rigolant à gorge déployée à cette blague qu'il trouvait particulièrement drôle, appréciant tout l'investissement que sa professeure y avait mis. Cependant, en cet instant, il était bien trop troublé pour y arriver. L'idée qu'une adulte comme elle puisse débiter tout et n'importe quoi... Il ne savait pas, ça lui apparaissait tellement absurde. L'idée qu'on puisse dire quelque chose qui n'est pas vrai, tout faire pour laisser croire l'inverse, cela lui semblait... bizarre.

Il n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'on puisse mentir. Même un tout petit mensonge absolument inoffensif et rigolo comme celui-là, il faisait tellement aveuglément confiance à tout le monde sans hésiter. Ce genre d'événement perturbait tout particulièrement la perception qu'il avait du monde qui l'entourait.

"En avril, ne perds pas le fil". Non? Ce n'était pas ça? Pourtant, il faudrait peut-être y penser, parce que parfois c'était dur de s'y retrouver le premier du mois, entre ce qui devait être une blague, ce qui était très certainement une blague, et ce qui était vérité vraie. Parce que, même si le jour était propice aux inventions en tout genre, on continuait quand même de vivre, alors il pouvait bien y avoir des choses sérieuses aussi. C'était une journée qu'Astrid appréciait beaucoup, même si elle était souvent de ceux qui tombaient dans le panneau. Elle ne le prenait pas mal, loin de là, et s'amusait même parfois à inventer des histoires à partir de celles qu'elle avait crues. Si elle s'était laissée avoir, c'est qu'elles étaient bien, alors pourquoi les oublier juste comme ça?

Mais ce jour était fini, et il avait fallu revenir au quotidien. Au moins, le quotidien en question était-il tout aussi extraordinaire que les blagues du 1er, et en plus cette année il commençait par une matinée d'Histoire de la Magie ! La deuxième année comptait consacrer son après-midi à ses devoirs pour se libérer son week-end, et se dirigeait donc vers les escaliers pour rejoindre sa salle commune après avoir fait un petit tour dehors pour digérer et faire une pause.

Elle ne se serait sans doute pas arrêtée, si une exclamation ne l'avait pas fait se retourner. Comment ça "Quoi?"? De... Narcisse en plus? Qu'est-ce qui avait pu mettre son camarade dans cet état? Curieuse, elle rebroussa chemin pour rejoindre le jeune Poufsouffle, son regard interrogateur passant lui à la Serdaigle à ses côtés à mesure qu'elle s'approchait. Elle surpris la conversation qui les animait en cours de route, et plissa le front.


Elle remarqua enfin l'annonce devant laquelle ils étaient rassemblés, annonce qui n'était pas là la veille il lui semblait, et la lut rapidement. Ses sourcils se froncèrent d'abord, perplexe, puis ses yeux s'écarquillèrent, surprise et déçue.


C'était trop injuste ! Elle aurait tellement aimé que ces arbrisseaux de pâques puissent exister. Imaginez un peu un jardin où l'on ne cultiverait que ça: le rêve de tout enfant qui se respecte ! Et les sorciers pouvaient faire de la magie, pourquoi n'auraient-ils pas pu créer une telle merveille?
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J'm'incruste, soutien entre crédules

Kurayami observa la nouvelle venue. Un Serdaigle. "Euh...Astrid...? Et son nom je ne le connais pas..." Apparemment elle y croyait aussi... Qui aurait crû que quelqu'un serait aussi crédule...?
Note à moi-même: Miss Priddy est capable d'inventer des trucs à dormir debout, mais elle est super convaincante. Faire attention à ce qu'elle dit.
-Bah...Faut croire que si. Mais...C'était bien des arbres qui donnent des chocolats, non? C'est vrai que c'aurait été génial que ça existe...Dommage. Faudra bien que quelqu'un l'invente, non?

Des arbrisseaux de Pâques...ça a l'air génial! Faudrait trouver un moyen d'en inventer et d'en faire pousser pour de vrai!
-Au moins il y a un point positif: ceux qui l'ont aidé auront des chocogrenouilles...Moi je n'y étais pas... J'aurai bien aimé, je pense.
La première année sourit.
"Ne surtout pas leur dire que j'aurai adoré faire croire aux élèves crédules que de tels arbres existaient. Ne surtout pas leur dire..."
Elle pouffa en repensant au jour où son père avait réussi à lui faire croire au fait que les fleurs aux pétales en forme d'étoiles qui poussaient dans leur jardin pouvaient devenir des étoiles filante. La petite Kurayami de 6 ans était restée toute la nuit à les regarder dans l'attente qu'elles se transforment, en vain. Après ça, elle s'était juré de ne plus jamais croire quelqu'un le jour du 1er Avril.

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Narcisse avait commencé à percevoir le monde d'une autre manière. Pendant une fraction de seconde.

Puis Astrid débarqua, et le replongea immédiatement dans la tourmente de l'abyssale trahison qu'il venait de subir ! Inimaginable ! Son visage se déforma à nouveau, ses traits reflétant toute sa confusion et sa détresse, sa volonté de comprendre. Il secoua la tête, en désignant le papier d'un geste désespéré.

"Les arbrisseaux ! Ils..."

Il ne put finir sa phrase, la gorge de nouveau enserrée par l'affliction. Lorsque son amie se mit à son tour à déplorer l'affreuse vérité, il hocha la tête, les lèvres pincées.

"Mais ouais ! J'comprends pas ! Ils... ils avaient l'air si vrai... genre... et puis, on est dans l'monde magique ! Pourquoi ça existerait pas ??"

Au-delà de l'effet infiniment dramatique que l'auteur souhaite donner à la désespérance de son petit personnage naïf, il est important de noter à quel point Narcisse n'exagérait en aucun point.

Il vivait tout ce qu'il traversait avec passion et sincérité, quitte à ce que cela l'affecte de façon démesurée. Il ne réfléchissait jamais dans le feu de l'action, et n'arrivait à prendre du recul que si quelqu'un d'extérieur savait trouver les mots justes, ou la bonne situation, le bon moment. Pour lui, apprendre un mensonge, surtout venant d'une personne qu'il tenait en si haute estime, c'était affreux. Seul le fait que cet événement soit une boutade lui permettait de ne pas s'effondrer.

Oui, le mensonge, en lui-même, n'était vraiment pas grave, c'était même, de toute évidence, très rigolo. Et il aurait pu trouver ça hilarant, et il trouverait ça hilarant dans quelques jours. Mais en attendant, le fait qu'il se rende que tout ce qu'on dit n'est pas forcément vrai, il n'était pas encore prêt à remettre en cause sa perception du monde, pas comme ça.

Son visage devint soudainement déterminé, il serra le poing au niveau de sa poitrine, avant de brusquement regarder de nouveau l'affiche traitresse.

"Ok, et ben tu sais quoi ?!"

Son index pointa le vil parchemin, sa voix exprimant toute sa passion et la vérité de ses mots et de ses pensées.

"J'inventerai un arbrisseau à œufs de pâques !! J'y passerai toute ma vie s'il faut ! Mais si des plantes qui parlent et qui crient, qui rampent, qui pleurent, qui bavent ou qui mordent existent, bah j'vois aucune raison qu'un arbre avec des œufs en chocolat puisse pas exister !"

Il croisa finalement les bras sur sa poitrine, boudeur, mais en regardant ses camarades d'un air buté et déterminé.

"Et vous s'rez les premières à goûter. Non mais. Les arbrisseaux de Pâques qu'existent pas... et puis quoi encore ? J't'en foutrais, bientôt on m'dira que le père noël il existe pas aussi tiens."

Après avoir glissé sa déposition de plainte à Sigmund, Hallie avait profité de la liberté de l'après-midi pour rendre à la salle d'étude – comme la parfaite étudiante qu'elle était – , où elle entamerait la montagne de devoirs non-fait qu'elle avait amassé au fil de la semaine. Sa démarche trahissait un mélange de lassitude et d'exaspération, chaque pas semblant plus lourd que le précédent. L'idée d'avoir à être coincée et surveillée pendant au moins une heure l'avait mise d'une humeur exécrable.

Le couloir, baigné dans une lumière tamisée, était calme, seulement perturbé par le murmure lointain des conversations des élèves et le doux cliquetis des porte-plumes sur les pupitres. Les murs de pierre semblaient capturer les sons, créant une atmosphère feutrée propice à la réflexion. Chacun paraissait absorbé par ses propres affaires, laissant Hallie se frayer un chemin sans être perturbée.
Alors qu'elle approchait de la salle d'étude, une vague de nervosité l'envahit, son cœur battant la chamade à l'idée d'être coincée et surveillée pendant des heures. La porte de la salle d'étude se dressait devant elle, imposante et intimidante, ses contours flous dans la lumière tamisée. Une bouffée d'appréhension monta en elle, obscurcissant son champ de vision jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus discerner que les murmures des élèves alentours. Certains étaient regroupés, échangeant des rires et des plans pour le week-end à venir. Traversant la foule, elle ne put saisir que des bribes de leurs conversations, mais rien ne semblait la concerner.

Soudain, un cri strident déchira l'air, rompant le calme relatif du couloir. Hallie sortit de sa torpeur et se retourna instinctivement vers l'origine du bruit, où un groupe d'élèves paraissait agité. Le paysage alentour avait maintenant retrouvé toutes ses couleurs, et elle reconnut Narcisse, parmi eux, un de ses aînés, visiblement en proie à une vive agitation. La petite tête noire, désignait le panneau du doigt, visiblement outré, d'un signe accusateur. Narcisse était une véritable boule d'énergie, et quand bien même, elle le trouvait un brin dramatique, la petite le portait cher à son cœur. Un marmot né-moldu appréciant également leurs sports et s'astreiyant à leur pratique.

« J'inventerai un arbrisseau à œufs de pâques !! J'y passerai toute ma vie s'il faut ! Mais si des plantes qui parlent et qui crient, qui rampent, qui pleurent, qui bavent ou qui mordent existent, bah j'vois aucune raison qu'un arbre avec des œufs en chocolat ne puisse pas exister ! » s'exclama fortement son camarade.

La rouquine, piquée d'un intérêt surgissant, s'approcha tout doucement sans en perdre un mot. La confusion régnait dans son esprit, ses sourcils se fronçant à mesure qu'elle tentait de comprendre. Le gamin, un peu trop fier de lui, promit monts et vallées aux filles qui l'écoutaient attentivement. Avec la discrétion d'un chat se faufilant à travers une porte, Hallie était arrivée au panneau sur lequel triomphait, une affiche écrite par, ou par un des membres de la direction de Madame Priddy. Après l'avoir lue attentivement, elle se tourna vers Narcisse et lui demanda honnêtement, incrédule :

« Pourquoi tu brailles comme ça Narcisse ? »

Son cartable pesant sur ses épaules lui causait une douleur lancinante dans le dos, et elle le lâcha brutalement, le bruit sourd de son impact contre le sol brisant momentanément le silence. Elle s'étira avec soulagement, cherchant à soulager ses muscles endoloris. Pendant ce temps, Narcisse soufflait comme un bœuf avec force, cherchant à imposer sa présence dans la salle. Intriguée, Hallie observa les filles qui le fixaient, captivées par son discours farfelu, reconnaissant parmi elles les visages familiers d'Astrid et de Kurayami, ses camarades de classe. Après un moment de réflexion, elle ajouta acculée avec un demi-sourire en coin :

« Et... ça existe pas, le Père Noël... T'es trop grand pour pas l'savoir... »

Son ton, légèrement accusateur, se voulait remettre le personnage à sa place, déjà monté ses grands chevaux. Il avait beau être son aîné, cela ne faisait nullement peur à Hallie qui avait par le passé affronté des bêtes bien plus horrifiantes que celle-ci, tel que Tom Bain. Elle espérait également que les deux autres filles le calmeraient de manière un peu plus radicale.



@Narcisse Brando deux personnalités en feu j'espère que t'es prêt.e