Le Gryffon parcourait les longs couloirs, peu fréquentés à cette heure-ci, à la recherche d'une petite place pour sa toute nouvelle bombabouse.

En effet, Rhys l'avait reçue secrètement par hiboux et était trop content de pouvoir l'ajouter à sa collection de farces et attrapes. Évidemment, elle était en mode test même si elle sentait déjà fort, si fort qu'il l'avait retirée du dortoir pour aller la placer ailleurs. Il s'était donc dit que c'était l'occasion pour voir son fonctionnement sur la première personne qui se la prendrait.

Oui oui, un sans-cœur sans doute mais....c'était trop tentant ! Qui ne rêvait pas de voir quelqu'un se prendre la magnifique bombabouse ! Le Gallois la tenait à travers un mouchoir, ne touchant pas cette texture gluante et nauséabonde. Il la laissait entièrement à celui qui se la récupérerait.

Actuellement, tout ce qui voulait, c'était trouver un petit endroit discret où la poser. Soudain, le garçon aperçu un petit coin dans le mur, pas très visible, dans l'ombre, parfait ! Alors il déposa sa nouvelle farce bien délicatement, récupérant le mouchoir au passage et l'odeur commençait déjà à se répandre dans les airs.

Rhys se glissa ensuite derrière une petite arche, juste à côté de la scène du crime qu'il observait avec attention, attendant qu'une victime passe et se reçoive sa merveilleuse bombabouse. Il était prêt à rigoler.

Mes cours de la journée -et par extension- de la semaine, étaient terminés. Ou plutôt, devrais-je dire mon cours, car le vendredi, je n'ai que quelques heures avec les sixièmes années. J'aime particulièrement enseigner aux plus "hautes" années car les élèves sont plus investis : à partir de la sixième année, ils ont déjà leur BUSE derrière eux et ont montré certaines aptitudes en runes. Si de ce que j'ai pu voir de l'enseignement pendant ces deux courtes semaines me laisse une image positive de mon nouveau métier, je n'ai que peu apprécié voir certains élèves écouter à moitié mes cours. Car si je ne leur ai pas fait de remarque pour le moment, je ne suis pas dupe non plus : je les vois bien, ceux au fond, plus intéressé par des rêveries que par mon cours. Enfin, je ne peux pas non plus leur en vouloir : il faut dire que dans certaines matières, on ne pouvait pas non plus me qualifier d'"élève attentive et sérieuse". A chacun ses centres d'intérêt... Mais toujours est-il que c'est plus agréable d'avoir des élèves attentifs et qui participent pendant le cours.

Sortie de mon bureau pour aller faire une balade dans le parc -il faut bien avouer que me promener dans l'herbe m'a bien manqué, de même que la vue sur le château en extérieur-, je ne suis pas restée longtemps dehors, vite rattrapée par le froid de l'hiver écossais. J'avais beau y être habituée, étant une enfant de l'hiver et en étant à mon vingt-huitième, mais aujourd'hui, il fait particulièrement froid et je ne souhaite pas m'enrhumer déjà. Mon écharpe violette enroulée autour du cou, je monte rapidement les escaliers menant vers la Tour Nord et ma salle de classe. Je traverse un couloir, quand soudain, une drôle d'odeur me parvient.

Elle est forte. Désagréable. Nauséabonde. Je fronce les sourcils, avant de porter instinctivement mes doigts sur mon nez, dans l'espoir de ne plus sentir cet étrange parfum... En vain. Qu'est-ce qui peut bien avoir cet odeur ? La question ne se pose pas longtemps, ayant moi-même été adepte de ces choses-là à une époque de mon adolescence, à laquelle je ne souhaite pas forcément repenser... Cette odeur infecte, donnant la nausée, ne peut provenir que d'une bombabouse. Je ne mets pas longtemps à l'apercevoir, dans un coin du couloir. Le coupable, qui vient probablement de la déposer quelques secondes auparavant, ne doit pas être loin.

Rhys patientait tranquillement dans son petit coin, en attendant qu'une première victime vienne tester sa magnifique bombabouse.

Enfin, après quelques minutes, le Gryffon entendit des bruits de pas qui s'approchaient et se recala bien dans sa cachette pour ne pas qu'on le voit. Mais ses yeux bleus virent une silhouette un peu trop...grande et mature pour un élève. Il avait la malchance d'apercevoir une professeure qui se dirigeait droit vers l'odeur...

Le garçon se retourna se passant la main dans ses cheveux ébènes, paniqué. Il n'avait JAMAIS demandé à ce que ça soit une prof qui passe pile au moment ou...
Il n'eut pas le temps de terminer sa réflexion qu'il se retourna et vit deux yeux d'aigles le transpercer. L'adulte avait dû sentir la farce et attrape et devait se douter qu'il y était pour quelque chose. Rhys était figé sur place, ne sachant pas ou aller, quoi faire, comment réagir...

Enfin bon il se ressaisit et avec un peu de courage et de détermination, releva la tête et tenu fermement le regard de cette professeure. Heureusement il ne semblait pas l'avoir donc elle ne le connaissait pas. Cela devait être une professeure qui enseignait une des matières à partir des filières que l'on choisissait en troisième année.

Alors prudemment, le Gallois s'avança doucement et passa comme si de rien n'était. Comme il se savait déjà cramé, il ne passa pas par quatre chemins et alla récupérer sa bombabouse en la saisissant avec le même mouchoir que lorsqu'il était arrivé.

Il se retourna vers la professeure, lui fit un sourire un peu forcé avant d'hésiter à risquer sa vie.

-Heu hum...si vous voulez la garder haha essaya-t-il pour blaguer, crispé bon ben je...hum... termina-t-il en montrant de la main le sens opposé pour essayer de s'en aller sans s'attirer davantage d'ennui...

@Alwenn McNeil mes excuses pour le petit retard !

Cette odeur va me coller à la peau quelques jours, je le sens. Qui a eu l'idée d'inventer pareille bêtise ?! Et comment, autrefois, ai-je pu trouver cela amusant ? La colère s'empare de mon corps, sans que je ne tente de la contenir. Autant j'ai appris à contrôler bien des sentiments, autant celui-là m'échappe toujours, me file entre les doigts comme de l'eau que l'on tente d'attraper. J'ai toujours été colérique. Je me suis toujours énervée pour pas grand-chose. J'essaie de respirer. De reprendre ma respiration. De calmer mon envie de lancer une chose si nauséabonde sur celui ou celle qui me l'a fait ; ce serait puéril et inutile.

Dans le fond du couloir, caché derrière une arche, quelqu'un observe la situation, d'un œil un peu trop intrigué pour être innocent. C'est rare que je ne sois pas souriante, c'est rare que j'ai l'air de mauvaise humeur, mais cette fois, je ne peux m'empêcher de toiser cet élève, probablement le farceur. Je ne dis rien. J'attends simplement qu'il sorte de l'ombre. Je sais qu'il a vu que je l'ai vu. S'il tente de s'enfuir, de toute façon, j'ai les tableaux de mon côté, ces peintures avec lesquelles j'ai essayé, quand j'étais encore élève, de tenir une discussion censée... en vain. Je les aime bien, ils peuplent le château à leur manière, et ils peuvent se révéler être de fins observateurs.
Tout d'abord, l'enfant ne bouge pas. Puis, il sort de l'ombre, la tête levée... de fierté ? Peut-on seulement être fier de cette farce ? S'il voulait me voir en train de lui faire des yeux noirs, c'est réussi. Il passe près de moi, récupère sa bombabouse dans son mouchoir. Il n'y a plus de doute possible : à moins qu'on ne l'ait missionné à venir me défier, il est le coupable, son simple geste vient de me l'avouer. Son objet dans la main, il sourit. Il ose sourire. Ca faisait bien longtemps que je ne m'étais pas autant mise en colère, que je n'avais pas pensé de telles choses. Que quelqu'un se fiche de moi : voilà une chose que je déteste, par dessus tout.

- Oui, je la veux bien, je lui réponds froidement. "Attendez, avant de partir." Il vaudrait mieux ne pas penser à ce qu'il arriverait s'il décide de reprendre son chemin. "Est-ce que vous en avez d'autres ? Et votre nom et votre prénom s'il vous plait." Quant à la maison à laquelle il appartient, c'est assez évident, en regardant son uniforme : il s'agit d'un Gryffondor. L'odeur nauséabonde toujours présente, mes membres toujours crispés, je ne parviens pas à me détendre : je n'ai pas voulu retourner ici, enseigner à Poudlard, pour me prendre des "trucs qui puent" dans le visage.

Le Gryffon sentait un regard lourd de reproches dans son dos mais n'osa pas se retourner. Enfin ce n'était pas qu'il ne voulait pas mais qu'il ne fallait mieux pas. Alors tout doucement, comme s'il essayait de s'éclipser il commença à lever lentement le pied droit pour le poser devant le pied gauche et ainsi commencer le cycle de la marche avant de s'enfuir à grandes enjambées.

Rhys avait déjà son plan de secours. Il fuyait le plus rapidement possible jusqu'au parc, vers le lac ou un endroit qui servirait facilement de cachette. Il retournerait ensuite en salle commune en évitant les couloirs puis foncerait dans les dortoirs ranger sa bombabouse ou la jeter par la fenêtre si elle puait trop. Après il devait se faire tout petit et attendre que le temps passe et que cette prof l'oublie totalement de la surface de la terre et le tour était joué.

Mais alors qu'il s'apprêtait à prendre son élan une voix glaciale s'éleva au-dessus de lui et lui retomba comme un sceau d'eau froide sur la tête. Oups, peut-être qu'il aurait dû prendre ses jambes à son cou plus rapidement...
Le garçon s'arrêta net et, hésitant, tourna tout doucement la tête pour voir une expression un peu trop sévère à son goût. Il se retourna ensuite entièrement vers la professeure pour lui faire face avec ses yeux bleus.

-Vous...vous la voulez vraiment ? demanda-t-il incertain mais surtout déçu.

Il voulait garder sa bombabouse il avait fait des pieds et des mains pour se la procurer, il n'allait pas l'abandonner maintenant ce serait dommage, en plus il ne l'avait pas encore vraiment testée...

-Heu madame je pense que je vais la garder risqua-t-il à ses périls c'est...un...un...un héritage familial ! Voilà c'est ça ! Un héritage familial ! bafouilla le Gallois en trouvant une excuse express.

Ça devrait passer non ?
Pitié qu'elle soit gentille... pensa le garçon dans sa tête.

-Non non elle est unique répondit-il presque ému Rhys Walters madame, enchanté de vous connaître enchaîna-t-il en jouant si bien le jeu que ça en devenait comique.

Il avait l'impression de répondre à un interrogatoire mais peu importe, du moment qu'il s'en sortait vivant avec sa bombabouse il pouvait répondre à n'importe quelle convocation.

@Alwenn McNeil

A mon affirmation, à laquelle il n'aurait normalement pas dû répondre, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils. Autant j'aime sourire, j'aime voir la vie du bon côté des choses et ne pas me laisser pourrir la journée par des gamins un peu trop insolents, autant là, c'est trop. Je ne peux pas continuer de sourire, je ne peux pas ne pas dévisager le gosse, qui semble "déçu" que je lui demande sa bombabouse. Comment veut-il que je lui fasse confiance, pour ne pas l'utiliser à nouveau ? Je ne lui réponds pas tout de suite, attends qu'il continue. Je tente de calmer les pulsions en moi, de calmer mon cœur que je sens battre à toute vitesse dans ma cage thoracique. Il le fait rapidement, tentant de se défendre en disant qu'il s'agit d'un... héritage familial ? Et moi, je suis quoi ? Un mammouth laineux ? Je m'empêche de lui faire la première réponse sarcastique qui me vient en tête... mais malheureusement pour lui, la patience n'a jamais été un de mes points forts. Et qu'on se moque de moi en me prenant pour une idiote, il s'agit bien d'une chose que je déteste.

- Oui, je la veux vraiment. Et non, vous n'allez pas la garder, lui rétorqué-je en tendant la main pour qu'il me donne la bombabouse. Et il a intérêt à le faire. Si je peux encore contrôler à peu près ma colère, nul doute que s'il me prend encore une fois pour un niffleur de trois jours, il passera un sale quart d'heure. Je ne peux m'empêcher de douter à son affirmation me disant qu'elle est unique ; pourquoi est-ce que je croirais un enfant qui s'amuse à lancer ça dans les couloirs ? Cependant, n'ayant aucune preuve pour démontrer du contraire, je ne m'attarde pas trop là-dessus ; ça ne servirait de toute façon à rien. Je ne réagis pas à sa réponse concernant son nom et son prénom, bien que la forme de sa phrase aurait de quoi. Je tente de me focaliser sur ma respiration, pour ne pas plus m'énerver... Ca ne ferait qu'empirer les choses. Il faut simplement que je lui prenne sa bombabouse et que je retienne son nom pour pouvoir faire remonter à son Directeur de Maison son comportement... inacceptable ? C'est tout simple. Je tente de m'en convaincre, attendant de récupérer la boule puante.

Oh oh...peut-être avait-il un peu trop joué sur les nerfs de la professeure...elle avait froncé les sourcils. Était-ce plutôt bon signe ou mauvais présage ? Hmm mauvais sûrement ! Mais le garçon ne voulait pas se plier en quatre comme ça. Allait-elle lui donner une punition ? Sans doute. Allait-elle faire remonter son comportant, peut-être légèrement abusif ? Peut-être. Allait-elle tout raconter à son directeur de maison ? Probable. Allait-elle carrément le révéler aux supérieurs suprêmes c'était-à-dire la directrice de l'académie ? Impossible. Non elle n'allait pas aller jusque là simplement pour une petite bombabousette....

N'empêche que malgré son cran, le Gryffon ressentait tout de même un léger soupçon de peur. Il n'aimait pas forcément les représailles mais savait qu'il faisait tout pour s'en attirer hélas. Pourquoi au diable les farces et attrapes étaient interdites ? On ne souhaitait pas l’épanouissent des élèves et leur amusement ? Cela n'avait purement aucun sens.

Puis Rhys entendit à nouveau la voix calme de la prof mais avec un soupçon ou plutôt une grosse poignée de colère. Le garçon était si fidèle à sa bombabouse qu'il tenta vaillamment de la protéger avec un dernier geste d'auto-défense. Mais peine perdue, le regard de faucon qui le transperça en plein cœur lui fit lâcher prise et il tendit délicatement l'unique bombabouse à cette dame.

-Prenez bien soin d'elle... renifla-t-il presque.

Derrière son jeu d'acteur le but : qu'elle le prenne en pitié et lui rendre l'objet. Pourtant, il le savait bien qu'elle savait qu'il l'a prenait pour un bourssouflet à trois têtes mais bon voilà...on faisait avec les moyens du bord...

Non en fait il était simplement idiot en ce moment même.

@Alwenn McNeil mes excuses pour mon retard !

Au moins, il a vu que je suis en train de m'énerver, ce gamin un peu trop insolent à mon goût. Je récupère la bombabouse et la tient fermement dans ma main. Heureusement qu'il a mis ce mouchoir, toucher véritablement la boule puante à moitié explosée ne me ravirait guère... Je suis contente qu'il me l'ait finalement donnée ; je n'aurais pas à la lui prendre par la force -car s'il joue à faire le petit malin, nul doute qu'il n'ira pas très loin. Je n'ai pas le droit de lui faire de mal, mais d'un Accio bombabouse, je la lui aurais récupéré facilement. Et un simple sort d'entrave n'a jamais fait de mal à personne si ?

- La poubelle prendra soin d'elle, oui, lui dis-je froidement. Et arrêtez ce petit jeu, je vous prie, je n'aurai pas la patience de vous supporter plus longtemps.

A présent, il faudrait que j'aille prendre une douche... Rentrer à la maison au milieu de la journée m'agace un peu, mais je n'ai heureusement plus cours cet après-midi et je ne tiens pas à sentir la bombabouse jusqu'à la fin de la journée. J'aurais mieux fait de passer ailleurs, dans un autre couloir, loin de ce petit insolent à l'imagination trop grande. Qui donne en héritage à sa famille une bombabouse ?
Avant de le laisser partir, je lui adresse un dernier mot.

- Rendez-vous demain matin à 8h devant la salle de runes. Je ne tolèrerai pas de retard, lui dis-je. Et si vous en cachez d'autres, vous feriez mieux de me le dire tout de suite, avant de devoir venir tous les samedis matin. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de journée, et à demain, conclus-je, avant de tourner les talons. Direction Pré-au-Lard pour aller prendre une bonne douche et me débarrasser de l'odeur putride de la bombabouse, puis j'irai dire deux mots à Sigmund sur le comportement de ce jeune élève de Gryffondor. Détention et usage d'objets interdits et surtout insolence envers un professeur, ça ne fait pas joli.