Ernest fut légèrement surpris d’entendre la voix d’Eileen au creux de son oreille. Mais sa question l’interpella. Il s’était fait le même genre de réflexion en se dirigeant vers la boutique de souvenirs. La journée était passé beaucoup trop vite. Le regard dans le vide, comme souvent lorsqu’il était en pleine réflexion, l’adolescent rallumait ses neurones.

“Bin… il y a un sortilège… ma mère l’a utilisé une fois quand j’ai failli faire tomber une casserole d’eau bouillante… Arresto Momentum… C’était y a longtemps mais j’m’en souviens parce qu’elle l’a hurlé dans la cuisine et que je me suis fait salement gronder ensuite…”

Il grimaça en se rappelant de cet épisode. Il y avait eu plus de peurs que de mal mais s’en était suivi un gros chagrin. Pour la mère et le fils. C’est ce jour-là qu’Ernest avait fait mourir sa première plante.

“Ça ralentit les objets… p’t’être bien les gens aussi… alors probablement qu’il pourrait aussi y avoir un sortilège qui peut ralentir le temps ? Enfin je sais pas trop… Je sais qu’on peut revenir en arrière… mais du coup, ‘fin… c’est comme si t’étais à deux endroits en même temps… ‘fin… au même endroit deux fois… euh… je sais pas si c’est très clair ce que je dis ?”

Ernest avait engloutit toute la littérature qui concernait la seconde guerre des sorciers et avait lu quelque chose à propos des retourneurs de temps dans une biographie d’Hermione Granger. Mais l’objet ne semblait plus exister.

“Et puis… il y a des sortilèges en botanique… qui permettent de ramener des plantes à leur état de jeunes pousses… c’est un peu comme de faire un retour dans le passé finalement… et puis si c’est possible avec les plantes… ça doit probablement être possible avec les gens…”

Grande question. Et s’il revenait en arrière, au tout début de cette journée, est-ce qu’elle se déroulerait exactement de la même manière ? Et est-ce qu’il garderait les souvenirs de la première journée ?

Ernest sourit alors qu’Eileen se saisissait de l’ouvrage qu’il venait de lui conseiller. Il acquiesça, les joues légèrement rosies. Le fait qu’elle insinue qu’il pourrait être capable de faire image de référence en la matière réhaussa d’un poil sa confiance en lui.

“Bah… j’en ai déjà un certain nombre… entre ceux de ma mère et les miens, on a une belle bibliothèque de bouquins de bota… après, ‘fin… moi j’ai toujours du mal à choisir… j’voudrais pouvoir les lire tous…”

Ça avait toujours été un problème pour Ernest. Choisir. C’était un éternel indécis. Choisir, c’était aussi renoncer d’une certaine manière. Il haussa les épaules et se dirigea vers un autre portant sur lequel balançait des petits porte-clés en forme de plantes, d’insectes et divers lézards.

“T’as vu… on dirait un peu Techno… c’est marrant…”

L'irlandaise sourit en entendant son camarade disserter sur l'arrêt du temps. Il avait visiblement étudié la question. Il émit beaucoup d'idées en même temps : arresto momentum, être à deux endroits en même temps, le retour à la graine des plantes... Ca promettait une belle recherche à la bibliothèque pour la jeune fille lorsqu'elle serait de retour à Poudlard !

Elle lui répondit :
- "Je suis désolée que tu te sois fait gronder dans un tel moment... Tu as dû avoir peur de te faire brûler et elle-aussi... C'était votre façon de faire sortir cette peur..."

A sa réflexion sur le retourneur de temps qu'elle ne connaissait pas, Eileen demanda :
- "En fait, tu bouges suffisamment vite pour être deux toi en quelques instants ? Un peu comme ce super-héros du temps de nos parents qui court super vite... Heu Flash, je crois..."
Avec des oncles et un père moldus, elle avait eu droit à quasi tout le panthéon de super-héros et avait une certaine connaissance de ceux qui avaient marqué leurs époques dans les comics.

Revenir à l'état de graine d'une plante, ca devait être quelque chose :
- "Tu crois qu'on peut alors faire repousser une plante autant de fois qu'on veut ? Un peu comme un phénix qui renait systématiquement de ses cendres ? A ce moment-là, la plante garderait la mémoire de ses précédentes floraisons et serait éternelle... C'est une sorte de sagesse garantie à terme !"

Elle avait entendu parlé du fait que certains scientifiques évoquaient la passation de connaissance par les gênes, comme si la connaissance était inscrite dans l'ADN. L'idée de se renouveler allait plus loin puisqu'il fallait donner son savoir à un descendant mais cela lui ouvrit quand même des perspectives :
- "Le contexte de la connaissance de ce qu'il va t'arriver change-t-il ce que tu vis à ton avis ? Si la plante sait comme elle va évoluer, est-ce qu'elle met en œuvre des stratégies pour changer ce qui n'a pas été ? Et est-ce qu'elle ne pourrait pas être blasée des moments heureux car ce serait normal qu'ils se produisent ?"
Sa question était très philosophique, comme beaucoup de sujets amenés par le voyage dans le temps, la vie éternelle et toutes ces choses qui pouvaient remettre en jeu l'ordre des choses connues.

Eileen serra contre son cœur l'ouvrage sur les plantes carnivores mais ne fut pas tellement aidée par la réponse d'Ernest quant aux livres qu'il souhaitait lire. Il voulait tous les lire. Pourtant, il lui avait semblé que son œil avait regardé vers un ouvrage en particulier tandis qu'il disait cela. Mine de rien, elle s'en empara, le glissa discrètement contre elle et l'autre livre qu'elle avait pris pour elle.

Puis, elle suivit le Londonien jusqu'au portant qui avait attiré son attention. Avisant le porte-clés qu'il lui montrait, elle s'exclama :
- "Tu as raison ! C'est tellement lui !"

Elle s'empara de deux portes-clés identiques et sans lui laisser le temps de répondre, elle déclama d'autorité :
- "Un pour toi, et un pour moi ! Je t'interdis de refuser ! Tu as payé mon entrée ! Comme ça, on pensera à l'autre et à cette belle journée quand on utilisera nos clés !"

Un clin d'œil ponctua sa phrase puis elle avisa deux personnes qui attendaient de passer en caisse.

Elle montra non loin plusieurs cartes postales de plantes carnivores. C'était la distraction idéale pour faire la queue sans qu'il s'aperçoive de l'achat du livre qu'il avait repéré.
- "J'en ai pas pour longtemps pour payer ! Tu m'attends là ? Il y a peut-être des plantes que tu ne connais pas... Tu cherches et tu me dis quand je reviens avec mes achats ?"

Ernest tentait toujours de remettre les choses dans leur contexte, comme si ça aiderait à légitimer son cheminement de pensée ou simplement à l’expliquer. Il haussa les épaules à la remarque d’Eileen.

“Je crois que j’m’en rendais pas vraiment compte… c’est qu’une fois que maman c’est mise à crier que j’ai eu peur… enfin… c’était y a longtemps… et puis ouai… elle avait eu peur…”

Le thème du temps et de la relativité furent mis sur le tapis. Comment avait-il réussi à en arriver à ce sujet de conversation ? Cela n’était pas très étonnant. L’esprit d’Eileen était lui aussi une machine à idées et à raisonnement. C’était peut-être pour cette raison qu’il s’entendait si bien avec elle. Chaque réflexion était une ouverture à une nouvelle réflexion. Rien n’était figé avec la jeune fille. Rien n’était faux, rien n’était juste. Les idées faisaient leur bout de chemin.

“Je sais pas trop comment ça marche… les retourneurs c’était des objets plutôt rares j’crois et il me semble pas que ça existe encore… et euhm… les plans de fabrication, c’est pas le genre de truc que tu trouves dans la bibli de l’école… enfin p’t’être dans la réserve… mais j’ai de gros doutes…”

Il l’écouta faire sa propre hypothèse et secoua la tête en intégrant sa proposition. Le sujet n’était vraiment pas facile. Il n’avait pas les compétences en physique nécessaire pour en comprendre tous les tenants et aboutissants mais c’était marrant d’essayer de deviner.

“Le Flash, il est bien plus vieux que tes parents… J’ai vu un film qui datait de 2020, c’est hyper vieux… mais c’est un bon exemple… Je sais pas si c’est le même principe cela dit…”

Le gamin se frotta la tête en réfléchissant à ce qu’Eileen commentait à propos des plantes, des capacités du phénix. Il n’avait aucune idée de quel genre de magie se cachait derrière cette habilité.

“Bin je sais pas trop… à chaque fois, la plante elle doit quand même puiser son énergie dans un substrat pour pousser… et les ressources, c’est pas infini, tu vois… à force elle doit s’épuiser… à mon avis, elle finirait par mourir… J’demanderait à ma mère… mais pas sûr qu’elle puisse répondre pour les plantes magiques…”

Tout en tripotant les couvertures des livres sur les étagères, l’adolescent écoutait la rouquine avec attention.

“Les plantes, elles gardent de toute façon la mémoire de ce qui est arrivé avant… c’est comme ça qu’elles arrivent à s’adapter et à pérenniser… et elles transmettent ces informations dans leur graines… parfois sur des centaines de générations de plantes… Une graine, c’est un peu comme un livre d’histoire quand on y pense…”

La suite de la conversation était pour lui beaucoup plus abstraite. Ernest considérait les plantes comme des êtres vivants. D’un autre ordre, certes, mais vivants et sensibles. Il voyait cela comme quelque chose de plus organique et de moins intellectuel. Même s’il parlait à sa plante et qu’il avait l’impression qu’une connexion existait bien entre elle et lui, il n’était pas sûr qu’elle comprenne réellement son langage. Pour lui, il s’agissait plus d’intention. De vibrations. Un peu comme les abeilles de la Ruche. On ne comprenait pas, mais on sentait.

“Je crois pas que les plantes cherchent à être heureuses… juste à bien pousser et à survivre…”

L’adolescent continua sa déambulation dans la boutique, le regard se baladant d’une étagère à une autre. Il rougit légèrement quand la demoiselle proposa d’acheter deux porte-clés. Proposer était un peu léger comme mot. Elle ne lui laissa pas le choix. Mais il ne pouvait pas répondre grand-chose à son argumentation. C’était fair play. Et puis plus que la cadeau, le fait de savoir qu’il allait partager un objet commun, comme une sorte de secret, ça l’enchantait plus qu’il n’aurait bien voulu le reconnaître.

Il y avait peu de chance pour qu’Ernest trouve une carte de plante qu’il ne connaissait pas. Mais faire la queue dans la file ne l’enchantait pas plus.

“J’vais t’attendre dehors plutôt…”

La peur n'était pas un sujet évident à aborder, aussi Eileen laissa-t-elle tomber la discussion. Par contre, elle se concentra sur les retourneurs de temps. Ces objets avaient l'air rares et particulièrement anciens.

Elle se demanda ce que ca lui ferait de retourner le temps... Aimerait-elle le faire ? Encore que... il fallait qu'elle parvienne à comprendre exactement ce que cela impliquait et pour l'instant, c'était plutôt évasif... d'autant que sa comparaison avec Flash ne semblait pas convaincre Ernest. Ca devait être autre chose. Mais quoi ?

Ils auraient beau sortir toutes les théories du monde, ils n'avaient aucune certitude quant à la réalité et le lieu ne s'y prêtait guère... Ils étaient après tout entourés de moldus. D'ailleurs, l'un d'eux avait visiblement tiré l'oreille dans leur direction lorsque le sujet de Flash avait été évoqué. Un fan ? Peu importait... Il fallait revenir aux fondamentaux ! Chuchotage, mensonge et diversion... Le secret magique en dépendait !

Heureusement, la conversation revint sur les plantes. Un sujet bien plus banal pour n'importe quelle personne présente dans cette boutique ! Banal mais extraordinaire aussi lorsqu'on voyait les merveilles présentes dans ce jardin.

L'irlandaise écouta un sourire aux lèvres Ernest lui parler de substract, un mot qu'elle ne connaissait pas l'été avant d'arriver à Poudlard, mais qu'elle maitrisait grâce à Mochara et ses cours de botanique à Poudlard. Pourtant, elle fut attristée d'entendre parler de la fin de la régénération de la plante.
L'idée que le garçon demande à sa mère des informations complémentaires la ragaillardit, toutefois le curieux monsieur qui s'intéressait à Flash semblait leur coller aux basques. De peur qu'il ait saisit le dernier mot prononcé par son ami, elle lui répondit tout en montrant discrètement à la vue du moldu mais clairement à Ernest l'intrus :
- "Tu me diras ! C'est vrai qu'en y pensant la nature fait de la magie ! Toutes ces plantes qui peuvent soigner, nourrir et nous aider au quotidien... La nature est si généreuse !"

Ernest semblait avoir compris car la conversation dévia sur l'histoire que renfermait l'ADN, dont celui d'une plante. Quoi de plus moldu que l'ADN ? Et justement, quoi de mieux pour faire rêver une jeune Serdaigle que de se dire que l'apprentissage pouvait passer par celui-ci. Qu'est ce que ca ferait pour un humain de récupérer les années d'apprentissage de ses ancêtres, leurs vécus, leurs émotions, leurs réussites et leurs échecs ? Tant d'émotions seraient-elles livrées avec les connaissances ? Ne serait-ce pas trop lourd à vivre ? Tant de questions sans réponse...
- "Tu crois qu'on pourra un jour lire l'histoire d'une plante ? Ca doit être tellement passionnant de pouvoir échanger avec une plante. Elle a la sagesse d'années derrière elle qui la rendent beaucoup plus apte à comprendre le monde que nous..."

Il n'était pas question de savoir si les plantes voulaient être heureuses, effectivement. Ou en tout cas, pas au sens du bonheur où les Humains l'entendaient. Bien pousser et survivre étaient peut-être leur bonheur à elles, les plantes ?

La rouquine fut heureuse de réussir à imposer l'achat du porte-clés à Ernest, ce serait une sorte de lien entre eux. Elle fut aussi contente qu'il ne l'accompagne pas à la caisse, même si le fait qu'il sorte signifiait que le temps passé dans la boutique était écoulé et que celui de se dire "au revoir" s'approchait.

Finalement, la queue ne fut pas si longue et elle rejoignit Ernest à l'extérieur avec deux sacs en kraft, chacun composé d'un livre et d'un porte-clés.

En attendant son tour, elle avait eu le temps de réfléchir à une façon de faire passer l'achat du livre. Elle se doutait qu'il n'avait accepté le porte-clés que parce que son argumentation avait été valable.
- "Je sais que tu vas rester chez toi cet été. Je n'ai pas envie que tu t'ennuies, alors que je t'ai pris un petit quelque chose qui j'espère te plaira..."

Ne voulant pas qu'il refuse, elle ajouta pour enfoncer le clou :
- "Et puis, comme ça, ce sera pour ton anniversaire... Je ne sais pas quand il est, mais au moins, j'aurai pu te le fêter !"

Sur ce, elle lui tendit le sac papier à son attention et attendit sa réaction avec impatience !

Une fois de plus, les deux adolescents avaient laissé leur esprit les emmener vers une réflexion métaphysique et presque philosophique. La question du voyage dans le temps soulevait beaucoup d’interrogations, de possibilités et laissait la porte ouverte à pas mal d’interprétation pour des gamins de leurs âges. Il y avait le côté pratique, mais également le côté éthique. Qu’est-ce qu’on avait le droit de faire avec un tel pouvoir ? Comme le disait le grand philosophe et héros masqué, Spiderman, “Un grand pouvoir impliquait de grandes responsabilités.”

De fil en aiguille, ils avaient recommencé à parler de plantes. C’est qu’il s’agissait d’un sujet avec lequel le petit brun était particulièrement à l’aise. Et dont la source d’intérêt ne se tarissait jamais. Il sourit en entendant la rouquine s’exprimer sur le caractère magique de la nature. Lui en était convaincu et sa mère, Lucy, n’avait cessé de lui répéter toute sa vie. La nature était fascinante, créative et d’une manière ou d’une autre, tout était lié. La magie y compris.

“J’crois que la magie, ça fait partie de la nature en fait… ‘fin… toute cette énergie, elle doit bien venir de quelque part… un peu comme la vie… tout ça, c’est forcément connecté, nan ?”

Le visage du Serpentard se contracta légèrement, signe qu’il réfléchissait intensément pour tenter de mettre des mots sur une pensée. Il y avait certaines idées, certains mécanismes qui pour lui semblaient si naturels qu’il avait du mal à les exprimer avec des mots.

“Bin… on peut déjà, en quelque sorte… les scientifiques non-maj font des études très poussées sur les plantes… On retrouve aussi des plantes fossilisés et en comparant l’ADN des unes et des autres, on peut aussi établir leur évolution…’fin… comme pour les hommes quoi… j’crois qu’au final on vient tous de la même cellule… hommes, sorciers, animaux, plantes… enfin plus ou moins quoi…”

La visite touchait à sa fin et Ernest préféra attendre Eileen à l’extérieur de la boutique le temps que la jeune fille termine ses achats. Comme pour s’imprégner encore une fois du cadre et de l’atmosphère de cette magnifique journée d’été. Faire compter les quelques minutes qui leur restait. Ce fut néanmoins la rouquine qui changea la donne. Son initiative qui fit de ces derniers moments quelque chose d’encore plus particulier.

Le visage du garçon vira instantanément au carmin alors que le jeune fille impliqua qu’elle lui avait fait un cadeau en plus de celui auquel il avait plus ou moins consenti. Il déglutit alors que son regard passait du paquet au visage de la fillette sans oser bouger le moindre membre. Eileen avait vraiment un don pour le mettre dans l’embarras. Mais maintenant que c’était fait, est-ce qu’il ne serait pas terriblement impoli de refuser ? Est-ce qu’on pouvait refuser quelque chose à quelqu’un de manière courtoise ? Et si la gêne le paralysait, n’y avait-il pas une petite part de lui qui était incroyablement flattée ?

“Mais… je… ‘fin… mon anniversaire, c’es qu’en septembre… et… ‘fin… moi je… j’ai rien pour toi…”

C’était probablement ce qui le gênait le plus. Ne pas pouvoir retourner la faveur. Ne pas y avoir pensé en premier aussi peut-être. Mais face à l’enthousiasme de la jeune fille alors qu’elle lui tendait le paquet, il pu difficilement ne pas le saisir. C’était presque comme si elle l’avait lâché dans ses mains. Ernest entrouvrit le papier et un sourire fendit son visage avant qui ne réussisse à l’en empêcher. Il pouvait difficilement faire la fine bouche face à un livre sur les plantes. Quel qu’il soit, il l’aimerait forcément.

“Euhm… bin… ‘fin… je… Merci…”

Il emballa soigneusement le bouquin dans son emballage pour pouvoir le ranger dans son sac. Discrètement, il avait sorti le porte-clé qu’il avait glissé dans la poche de son jeans. Celui-là, il voulait le garder sur lui.

Eileen comprenait le cheminement de pensée de son ami et ne pouvait qu'aller dans son sens :
- "Je crois que tout est lié. Que serions-nous en tant qu'être humain sans notre environnement ? Et notre environnement serait-il le même sans nous ? Ca rappelle un peu la chaîne alimentaire... Enlève une feuille de chêne, tu tues la chenille qui l'aurais mangé, le hérisson qui l'aurait dévoré, le loup qui en aurait fait son repas... Nous sommes un écosystème !"

Comme la plupart des jeunes de sa génération, au moins du côté moldu, Eileen avait été élevée dans l'idée qu'il fallait protéger la planète. Elle était sensible à la nécessité d'arrêter la surconsommation et de réduire la destruction de l'écosystème autant que possible... même si les plus pessimistes tendaient à dire qu'il était peut-être trop tard. Mais l'espoir était quelque chose dont tous avaient besoin pour avancer. D'espoir, la jeune fille vivait aussi.

Ce qui l'amena à clore ce chapitre en détournant légèrement la conversation :
- "Rien que notre rencontre a créé beaucoup de changements quand on y pense ! Ne serait-ce que ma présence ici ! C'est à toi que je le dois ! Comme la journée merveilleuse que je viens de passer !"

Et quand la question de l'ADN amena l'idée que tous provenaient d'une même cellule, cela allait totalement dans son sens. Elle acquiesça donc.
- "Une cellule, un coeur qui bat, une vie... Quelque part, nous sommes les cellules de la planète. C'est par nous qu'elle vit !"

Elle termina ses déclarations grandiloquentes en disant :
- "C'est presque trop philosophique comme réflexions pour une si belle fin de journée, tu ne crois pas ?"

Plus tard, lorsqu'elle donna sa surprise à Ernest, elle ne fut pas étonnée de l'attitude qu'il eut. Visiblement quelque chose le chiffonnait. S'il était comme elle, elle pouvait comprendre ce que c'était. Elle avait eu la même réaction lorsqu'il lui avait offert le billet d'entrée : elle n'avait brûlé que d'une envie, lui offrir la pareille ! C'était normal, naturel pour elle. Elle lui dit donc :
- "Et ne crois pas que tu m'as rien offert en contrepartie ! La visite d'aujourd'hui était digne d'un guide 5 étoiles... et tout travail mérite salaire !"

Et l'air de rien, lorsqu'il lui annonça que son anniversaire était en septembre, elle lui demanda :
- "Ah oui ?! A quelle date ?"

En retour à son remerciement, elle lui offrit un hochement de la tête accompagné d'un large sourire, signe qu'elle le remerciait dudit "merci".

Avoir offert le cadeau signifiait que la fin de la journée approchait. Et ils durent prendre le chemin de la sortie.

Eileen en était attristée mais elle ne voulait pas gâcher cette belle journée par ce fatidique moment. Aussi, décida-t-elle d'en faire quelque chose de joyeux et de repartir avec une promesse au fond de son cœur :
- "Promets-moi qu'on va continuer notre correspondance !" lui demanda-t-elle, suppliante.

Elle ne se connaissait pas capable d'adopter ce ton, et pourtant, il lui vint très naturellement. Elle ne s'en rendit pas compte mais toute personne qui la connaissait aurait su que cela impliquait quelque chose d'important pour la rouquine.

Écosystème, voilà un mot qui plaisait beaucoup au petit brun. Il ne le croisait pas beaucoup depuis qu’il était à Poudlard. Ce n’était pas une notion qu’utilisaient beaucoup les sorciers. Pas autant que les non-maj en tout cas. Ernest sourit discrètement à la remarque d’Eileen. Une chose était sûre, il était bien content de faire partie du même écosystème qu’elle.

“Je suis assez d’accord ouai… sauf que c’est peu probable qu’un loup mange un hérisson, en vrai… ils sont plutôt du genre à s’attaquer à des grands mammifères… comme des cerfs ou bien des élans… enfin c’est pas impossible, hein… mais le hérisson à une technique de dissuasion hyper efficace… faudrait vraiment que ce soit un cas extrême et encore, le loup prendrait le risque de salement se blesser… enfin, euh… je vois c’que tu veux dire…”

Ernest rougit légèrement et se frotta l’arrière du crâne en réalisant que cette aparté n’était peut-être pas pertinente dans le fil de la discussion. Son souci du détail et de l’exactitude avait encore frappé et il ne put s’empêcher de préciser :

“Les hérissons ont pas beaucoup de prédateurs naturels finalement… Le renard, parce qu’il est super rusé arrive à les manipuler sans se faire piquer… Et puis les blaireaux aussi… mais ça c’est parce qu’ils ont suffisamment de force pour les retourner et accéder à la partie vulnérable aussi… et… y les hiboux… mais eux ils jouent sur l’effet de surprise et le force aussi… ‘fin… pas le loup par contre…”

Malgré la gêne et l’intuition qu’il en avait peut-être trop dit - il ne voulait pas passer pour un M. Je-sais-tout - le gamin se sentait néanmoins plus serein d’avoir apporté ces quelques précisions. Il aimait l’exactitude. Plus encore, il en avait besoin. D’où cette boulimie face aux livres, au savoir et à l’apprentissage. Son équilibre dépendait de la vérité. Un équilibre précaire car il s’agissait d’un concept plutôt subjectif pour un gamin qui ne se fiait qu’à l’objectivité. Du moins, il essayait.

Un nouveau sourire fendit son visage face à l’enthousiasme de la rouquine face à cette journée. Lui aussi l’avait apprécié. Un instant, il pensa à ses mères. Il faudrait vraiment qu’il les remercie de l’avoir laissé partir malgré la punition et qu’il mette les bouchées doubles pour se faire pardonner auprès de Lucy. Enfin auprès des deux.

La réflexion tordit légèrement ses sourcils à la remarque de la jeune Serdaigle.

“Hum… Tu crois pas plutôt que c’est plutôt nous qui vivons pas elle ? Enfin, j’veux dire… t’enlèves les humains… il reste toujours la planète… l’inverse est faux, par contre…”

Là où Eileen voyait la philosophie, Ernest voyait la science mais elle avait raison. Leur raisonnement commençait à partir plutôt loin. Le gamin aimait bien avoir ce genre de discussion avec elle mais le sablier qui égrenait le temps de leur journée était presque vide.

Ernest rangea soigneusement le livre que lui avait offert Eileen dans son sac non sans une certaine gêne. Il n’était pas tout à fait convaincu par son argumentation mais il sentait bien que ça ne servait à rien de discuter avec elle. Il lui revaudrait. Plus tard. Quand elle ne s’y attendrait pas. Et quand il aurait une vraiment bonne idée, surtout.

“Hein ? Euh… le 19 septembre… Comme Hermione Granger…”

Une lueur passa dans ses yeux. Depuis tout petit, Ernest aurait voulu se targuer d’être né le même jour que l’une des plus grandes figures de la sorcellerie du siècle. Seulement dans son école moldu, personne ne savait qui était Hermione Granger. L’effet serait retombé à plat. Et puis il n’avait pas le droit d’en parler de toute façon. Mais qu’est-ce que ça l’avait démangé toutes ces années.

“Et toi ?”

Il avait jeté la question de la manière la plus innocente possible. Après tout, elle aussi lui avait demandé. Il retournait simplement la politesse. Tout en parlant, les deux adolescents arrivaient près de la porte du Lion. Là, chacun reprendrait son chemin ou plutôt son métro dans des directions différentes.

“Bien sûr ! ‘Fin… on l’avait déjà dit de toute façon…”

Mains dans les poches, il n’arrivait pas à se résoudre à faire un pas de plus. À mettre un point final à cette journée.

Eileen sourit en écoutant parler son ami. En fait, elle n'avait aucune idée de quel prédateur mangeait les hérissons, c'était plutôt une idée générale qu'elle voulait évoquer. Elle fut reconnaissante au petit brun des précisions qu'il apportait :
- "Ah ! Je ne savais pas que les hiboux aussi pouvaient manger des hérissons... Merci pour ces informations ! "
Elle qui avait Ybou à la maison ne le verrait probablement sous le même oeil désormais. Elle adorait les hérissons, les trouvaient trop mignons et imaginer que ces petites bouilles pouvaient se faire attaquer par le volatile domestique lui mettait la chair de poule...

Cette idée du loup mangeant le hérisson, elle l'avait mise en avant un peu comme si elle avait évoqué qu'un enfant était un prédateur naturel de friandises. Et encore, est-ce que tous les enfants les aimaient ? Elle-même n'appréciait vraiment que le chocolat. Il fallait avouer qu'elle se jetait sans réfléchir sur les chocogrenouilles, plus pour la friandise que pour la carte à collectionner. Pourtant, elle savait que d'autres élèves préféraient d'autres sucreries.

Elle fit appel à ses souvenirs. Que donc contenait le chariot de sucreries du Poudlard express ? "Patacitrouille" tilta dans son esprit mais elle était persuadée qu'il y en avait d'autres...

Elle se remémora le retour vers Londres avec Daphné, son premier voyage avec Mei et son échange avec Elise. Ah oui, des dragées surprises de Bertie Crochue les avaient laissé sceptiques. Trop de surprises possibles, trop de variétés incongrues. Par contre, les Fondants du Chaudron avaient eut plus de succès.

A force de réfléchir à cet enchainement alimentaire, Eileen finit par demander :
- "Les hérissons sont en quelque sorte des friandises pour le renard et le blaireau alors... Tu en as des préférés, toi, des sucreries ?"

Sans savoir pourquoi, elle se doutait qu'Ernest les appréciait. Cela pouvait être une façon d'aller sur un terrain plus joyeux comme conversation, surtout à l'heure où ils allaient bientôt se quitter... Et clairement, la jeune fille ne le souhaitait pas...

L'irlandaise comprit ce que voulait dire le Serpentard :
- "Oui nous sommes bien peu de choses face à ce qui nous entoure..."

Elle reprit après une petite pause :
- "Et justement, nous faisons tous partie d'un tout. Que nous soyons humain, animal, végétal, minéral... Nous avons tous une action sur la Planète et c'est par elle que nous vivons !"

Lorsqu'il répondit à sa question sur son anniversaire, Eileen sentit une fierté dans la façon dont il évoqua la célèbre amie d'Harry Potter qui avait tant fait pour la défense des créatures magiques et la justice. Elle ne pouvait qu'aller dans son sens :
- "Wahou ! Voilà une date facile à retenir !"

Après un temps à faire mouliner son cerveau, elle parvint à retrouver une phrase qui collait bien à l'héroïne évoquée par son ami; qu'elle avait entendu elle ne savait plus où mais qui l'avait marqué tant elle était criante de vérité :
- "Si tu veux cerner la vraie nature de quelqu'un, regarde la façon dont il traite les personnes qui lui sont inférieures et non pas ses égaux*."

Cela la renvoyait elle-même aux difficultés qu'elle avait rencontré avec une personne qu'elle avait cru être une amie, cela la renvoyait aussi à la façon dont certains traitaient les animaux qui atterrissaient dans la clinique vétérinaire de son père. Tant de cruauté sur des apparences sincères...

Ce rapport de la date d'anniversaire d'Ernest identique avec celle de Granger était une vraie bénédiction ! Il fallait avouer qu'elle n'était pas bonne en mathématiques, et visiblement fâchée avec tout ce qui comportait des chiffres. Avec un moyen mnémotechnique pareil, c'était une véritable chance pour elle ! "Ernest est né le 19/09" se répéta-t-elle en boucle plusieurs fois dans la tête pour tenter de le retenir. Et autant, l'anecdote de l'anniversaire en commun avec Granger était ancré, autant quelques minutes plus tard, la Serdaigle aurait été bien en mal de redonner la date exacte...

- "Je suis née le 25 mars... à quelques jours près, j'aurai pu être habillée en vert avec la St Patrick !"

Elle ne savait pas qui de célèbre était né ou mort en même temps qu'elle, elle ne connaissait pas de fait historique associé à cette date. Tout ce qu'elle notait, c'était que son anniversaire intervenait 8 jours après la St Patrick, qui se tenait le 17 mars. Ce mois était donc synonyme pour elle de célébration.

Ce qui était beaucoup moins festif, c'était cette porte du Lion qui approchait d'eux inexorablement et avec elle la fin de la journée.

Elle jeta sur le tapis une dernière phrase, tentant de prolonger le moment :
- "Tu me diras comment tu trouves le livre..."

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*Harry Potter et la coupe de feu, Sirius Black

Ernest se laissait aller à une montagne incommensurable de détails, de rectifications et de précisions. Ce qui était bien le signe qu’il était nettement plus à l’aise avec Eileen. Il resta néanmoins perplexe à sa comparaison. Pas sûre que les renards ou les blaireaux aient réellement conscience de ce qu’était une sucrerie. Ils mangeaient ce qui leur tombait sous la main. Et si c’était un hérisson, c’était bien triste pour le hérisson mais c’était comme ça. Dans la chaîne alimentaire, seuls les humains avaient le luxe de choisir ce qu’ils voulaient manger.

Mais son esprit fut rapidement distrait de cette histoire de proie-prédateurs et de réseau trophique par la question de la rouquine. L’adolescent n’avait que très peu le droit à des choses trop sucrées ou bien trop chimiques. Et même les pâtisseries de Pops, ça restait exceptionnel.

“Moi ce que je préfère, ce sont les tritons au gingembre. Mais j’en mange pas souvent, ma mère dit que c’est pas hyper bon pour la santé. Après, j’ai pas tout goûté… ‘fin… j’crois pas que je connaisse tous les bonbons, quoi… mais j’pense que les tritons resteraient mes préférés quand même…”

Son front se plissa alors qu’il essayait de passer en revue toute les confiseries sur lesquelles il avait déjà pu mettre la main à des occasions diverses et variées. Ses mères lui en envoyait parfois, mais ça restait très rare. Il y avait bien eu le chariot de confiseries dans le Poudlard Express mais le Serpentard avait préféré s’abstenir pour économiser pour son sac sans fond. À Halloween, certains spécimens avaient été présentés sur la table de la salle commune.

“Et toi ? C’est lesquels que tu préfères ?”

Était-il réellement conscient de la stratégie d’Eileen pour faire durer le moment ? En tout cas, il s’y joignait promptement. Lui non plus, il ne voulait pas que ça s’arrête. Ce serait à celui qui rendrait la dernière balle et il ne voulait pas que ce soit lui. Comme lorsque sa mère téléphonait à sa grand-mère. Personne ne voulait jamais raccrocher.

La discussion rebondit encore un peu, d’anniversaires en héroïnes. Ernest en avait beaucoup. La conversation aurait pu encore s'éterniser s’il en avait fait la liste ainsi que de tous leurs exploits. La citation d’Eileen résonna dans son esprit et s’il n’était pas capable d’en sortir une leçon sur le champ, elle n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Pour l’instant, c’était lui qui était en bas de la chaîne alimentaire. Tout comme le hérisson. D’ailleurs est-ce qu’un Serpent pouvait manger un hérisson ? Il faudrait qu’il se renseigne.

“La Saint Patrick… c’est une fête irlandaise ?”

Ce n’était pas la première fois qu’il s’intéressait à la culture de la jeune Serdaigle. L’Irlande avait beau ne pas être très éloigné de la Grande Bretagne, il n’y avait jamais mis les pieds. Et comme tous les endroits où il n’était jamais allé, il y avait un petit goût d’exotisme.

À présent, les deux gamins se retrouvaient sous cette porte qu’il était si difficile de franchir. Ernest avait replongé ses mains dans ses poches et bientôt ses écouteurs rejoindraient à nouveau ses oreilles et il reprendrait le chemin de Camden.

“J’suis sûr qu’il est super… ‘fin j’veux dire… bien sûr… je te le dirais dès que je l’aurais lu… je te l’écrirai…”

Cette journée avait été riche d'informations mais les plus importantes pour la jeune fille restaient tous ces détails qu'elle apprenait sur la vie de son ami. Son anniversaire, sa friandise préférée...

Elle-même n'était pas friande de sucreries... c'était clairement trop de sucre pour elle et le gingembre, ca lui piquait les papilles. Elle en avait mangé dans un restaurant japonais sans réussir à apprécier ce produit trop fort dans sa bouche. Elle se demandait si le bonbon était aussi fort.
- "Le triton est aussi fort que le gingembre qu'on trouve dans les restaurants de sushis ? " Elle poursuivit "Qu'est-ce que tu aimes tant de ce bonbon ? "

Elle voulait comprendre, faire en sorte qu'Ernest soit moins un mystère qu'il ne l'était en début de journée. Quoique si elle s'arrêtait à présent, la mission était déjà remplie. Mais, elle n'en avait jamais assez... Elle pensait d'ailleurs n'en avoir jamais assez du petit brun...

Cette pensée s'envola et la rouquine ne put que sourire lorsqu'il évoqua toutes les sortes de bonbons :
- "Tu en as goûté combien ? Tu vois des différences entre les bonbons sorciers" chuchota-t-elle "et ceux qu'on peut acheter à la boulangerie ? "
Elle n'allait pas spécialement en boulangerie, sauf pour acheter du pain. Son père était particulièrement friand de baguette et ils avaient la chance d'avoir un couple de français qui avait installé sa boulangerie non loin de chez eux.

Elle avait baissé le son sur ce terme de sorcier, car même s'ils étaient à l'extérieur, ils restaient dans un lieu rempli de moldus et il serait malvenu que quelqu'un capte quelque chose qui pourrait violer le Secret magique et mettre un soupçon quant à l'existence de la magie. Elle voyait déjà le tableau, imaginant les journaux des deux mondes en train d'évoquer que deux jeunes gens ; la Gazette évoquerait probablement de Poudlard ; avaient vendu la mèche et finit avec une sanction...

Elle en avait des frissons dans le dos rien que d'y penser. Mais heureusement, la conversation restait légère.
- "Je suis plus chocolat... que bonbon. Donc j'apprécie les chocolats en forme de grenouilles... Par contre, je ne collectionne pas du tout les cartes qui vont avec même si j'aime bien lire l'histoire du personnage dessus. Ca permet de découvrir des grands noms !"

En même temps, elle n'avait pas mangé tant de chocogrenouilles que cela et ses cartes finissaient toujours dans une poche pour "plus tard". Ce n'est que lorsqu'elle vidait ses poches qu'elle retrouvait la carte et se mettait à la lire. Il fallait avouer que dans un tel cas, la carte était souvent en piteux état.

Eileen fut très heureuse de parler de sa tradition à Ernest :
- "C'est une fête célébrée le 17 mars. Patrick est le fondateur du christianisme en Irlande après avoir été vendu comme esclave par des pirates et s'être échappé. Il est connu comme celui qui a fait fuir les serpents d'Irlande. C'est aussi une journée où on porte du vert en l'honneur de notre symbole : le trèfle. D'ailleurs, celui qui ne porte pas de vert à la St Patrick sera victime de farce de la part des Leprechauns !"

La porte se trouvait désormais là, le moment fatidique de la séparation était de plus en plus proche. Même s'il avait été repoussé avec délice par l'excitation des deux jeunes gens.

- "J'ai hâte de te lire !" avoua-t-elle, toujours excitée par l'explication dans laquelle elle venait de partir en parlant de son île.

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