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30 juil. 2022, 17:36
L'espoir comme un souvenir  Solo   RP++ 
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Canterbury, 31 août 2048, la veille de la rentrée.
Contexte du RP




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La pendule indiquait minuit trente. Immobile et silencieuse sous sa couette, Jeanne attendait que toute sa famille se couche. Elle finit par quitter son lit, le cœur palpitant.

Cette nuit, elle allait faire ce qu'elle s'était toujours interdit.

Elle devait s'enfuir. Partir loin de cette nouvelle réalité qu'elle ne pouvait pas supporter.

Bon. Comment faire maintenant ? Elle n'osait pas passer par les vieux escaliers de bois. Les emprunter aurait rendu son passage aussi inaperçu que celui d'un troupeau d'éléphants. Il fallait passer par la fenêtre. Ça ne devait pas être si... sorcier. Dans les films, ils y arrivaient toujours. L'air qui s'engouffra dans la pièce était chaud et humide.

Dehors, la rue n'était éclairée que par de rares lampadaires. La lune était invisible et de lourds nuages laissaient planer la menace d'un orage. Jeanne respira profondément avant de passer une jambe par dessus le rebord de la fenêtre. Le monde n'était plus le même depuis qu'elle avait reçu cette fichue lettre. Si seulement tout pouvait redevenir normal ! Et si seulement... si seulement elle pouvait encore avoir confiance en quelqu'un. Comment avait-on pu lui cacher tout ça ? Comment sa mère avait pu lui mentir toute sa vie sur le monde qui l'entourait ? Pourquoi son frère ne faisait rien pour l'aider ? Jeanne avait la sensation d'être trahie, par tout le monde, et de ne même pas pouvoir se faire confiance à elle-même. Elle ne se connaissait pas. Depuis la lettre, elle était comme une étrangère à ses propres yeux. Une sorcière. Jeanne tentait de retenir ses pleurs. Personne ne devait l'entendre. Mais elle aurait tant voulu que quelqu'un l'aide. Un instant, elle avait pensé à parler à Thomas, mais il n'aurait jamais pu la croire. Une école de magie ! Elle aurait été plus crédible en racontent qu'elle avait rencontré la fée clochette. Si seulement elle avait pu parler de tout ça à quelqu'un qui pouvait vraiment l'écouter. Comme mamie Evelyne par exemple... Mais elle non plus ne la croirait pas. Il ne restait que... le chat.

Jeanne s'efforçait de ralentir sa respiration qu'elle ne contrôlait plus. Elle dut prendre quelques instants pour se ressaisir. Le tonnerre gronda et la pluie commença à tomber. La jeune fille entama la descente du mur qu'elle observa avec attention. Elle devait en repérer les meilleurs points d'appui. La chambre se trouvait au premier étage, et elle souhaitait arriver en bas en un seul morceau. La distance qui la séparait du sol avait de quoi l'impressionner. Elle essaya de ne pas trop y penser. Ses mains étaient moites et la pluie rendait les briques glissantes. Ses membres tremblaient. Elle mit du temps avant de trouver le courage de se déplacer d'une brique à l'autre. À tout instant, elle sentait qu'elle pouvait déraper. Chaque mouvement lui paraissait durer une éternité. Finalement, il ne lui resta plus que trois ou quatre mètres à parcourir avant d'arriver en bas.

- miaaaaou se plaignit un petit animal au pied du mur.

Jeanne sursauta.

- Citrouille ! Tais-toi, va t'en !

Je jeune fille tourna la tête vers la chatte et son pied glissa. Elle ne put s'empêcher de pousser un cri en tombant. La lumière de la chambre des parents s'alluma aussitôt. Flûte ! Sans même prêter attention à la douleur lancinante de son bras, Jeanne courut se cacher derrière l'arbuste du jardin. La porte s'ouvrit bientôt laissant apparaître la silhouette d'un homme en pyjama.

- Quelqu'un est là ? demanda l'homme de sa voix rauque.

C'était le père de Jeanne. Il était grand, mais plutôt maigre. La réponse à sa question ne se fit pas attendre, car Citrouille y répondit d'un miaulement.

Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il à la chatte qui grelottait. Pourquoi tu n'es pas chez toi à cette heure-ci ?

Immobile derrière les feuillages du petit arbre, Jeanne retenait son souffle. Le père de famille demanda à Citrouille de se mettre au chaud, mais la chatte s'y refusa obstinément, préférant apparemment rester dehors. La jeune fille fut soulagée lorsque Daniel retourna dans la maison. Elle attendit que les lumières soient toutes éteintes pour quitter sa cachette.

Fiou ! C'était moins une. Mais elle avait réussi. Elle venait de sortir en douce sans que personne ne le remarque. Maintenant, il fallait partir. Elle jeta un coup d'œil à la petite maison qu'elle laissait derrière elle. Combien de temps allait-elle devoir partir ? Elle ne savait pas trop. Est-ce que rater le jour de la rentrée suffirait à éviter d'être emmenée à l'école des sorciers ? Est-ce que des monstres allaient la pourchasser jour et nuit pour l'y emmener de force ? En tout cas, sa vie normale était terminée. Toute son enfance à Canterbury, était finie. Qu'elle attende ici ou qu'elle s'en aille, elle finirait par être séparée de tout ce qui jusqu'ici avait été sa vie. Sa gorge se noua. Un éclair traversa le ciel dans un grondement sourd. Jeanne se leva aussitôt et s'engouffra dans les sombres ruelles enchevêtrées où la pluie ruisselait comme les larmes sur ses joue.

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Dernière modification par Jeanne Hammond le 07 mai 2024, 19:55, modifié 26 fois.

Jeanne Hammond
Première année RP, Serdaigle

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25 avr. 2024, 02:53
L'espoir comme un souvenir  Solo   RP++ 
La fille de onze ans sentait ses cheveux roux coller son visage à cause de la pluie qui tombait à flots. Les pavés étaient devenus glissants sous ses pieds, et sa salive finit par prendre un goût de sang. Elle avait si froid ! Elle était restée en pyjama et n'avait rien pris avec elle. Courir la réchauffait un peu, au moins. Mais elle restait plongée au cœur de la nuit, toute seule dans le dédale sans fin que formaient les rues.

Alors que sa respiration devenait de plus en plus haletante, elle se rendit compte que des bruits de pas semblaient suivre les siens. La cadette des Hammond n'aurait pas su dire si ce qu'elle entendait était quelqu'un, l'écho de ses propres pas ou bien les délires son imagination. Apeurée, elle accéléra de toutes ses forces. Elle n'osa ni s'arrêter, ni tourner la tête, n'eut-ce été qu'un instant. Elle poursuivit sa course effrénée, serpentant aussi vite qu'elle le put entre les avenues et allées de la ville. Deux poings de côté finirent par avoir raison de son endurance. Elle s'arrêta. Personne ne paraissait se trouver dans les parages.

- miaaaaaaaaou fit Citrouille à quatre ou cinq mètres.

- Mais... Tu m'as suivie ? s'étonna la jeune fille qui laissa échapper un rire nerveux.

Elle s'approcha de la chatte assise sur un muret et la gratta sous le cou. L'animal au pelage roux ferma les yeux et ronronna.

- Tu es une vraie petite aventurière, toi, tu sais ? Mais oui, je t'aime aussi, ma petite Citrouille.

La présence de l'animal la réconfortait. Elle se sentait moins seule. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette profonde détresse qui la rongeait. Elle se était complètement dépassée. Combien de temps comptait elle errer comme ça ? De simples souvenirs comme celui du rire cristallin de Marius, son petit frère, se transformaient en autant de poignards aiguisés. Pourquoi devait-elle perdre tous ceux qu'elle aimait ?

Les coups tonnerre commencèrent à se faire plus rares et la pluie s'apaisait. Des anneaux de fer s'entrechoquèrent. Dans le jardin d'une propriété voisine, un énorme chien se mis à aboyer et à se dévisser la tête comme un fou, essayant de briser les chaîne qui le retenait. Jeanne poussa un cri de surprise. Heureusement, la bête ne pouvait pas l'atteindre, mais elle était beaucoup trop bruyante ! Elle ne tarderait pas à réveiller toute la rue.

- Silencio ! ordonna avec assurance la voix chevrotante d'une vieille dame.

L'imposant molossoïde se tut. Jeanne se retourna, stupéfaite. La grand-mère qui avait parlé se tenait au milieu de la rue, un parapluie rouge et or dans une main, un mince bout de bois dans l'autre. Elle portait un manteau de velours orange qui, malgré le parapluie, avait été complètement trempé. La mamie aux yeux en amande regardait la jeune fille avec un tendre sourire.

- M... mamie Evelyne ? bredouilla la petite.
- Comment vas-tu ma Jeannette ? demanda la grand-mère.
- Mais... Qu'est-ce que... comment...

Evelyne se rapprocha de sa petite-fille afin de la mettre à l'abri des gouttes qui tombaient encore et lui essuya le visage avec sa manche.

- Ne t'inquiète pas ma puce, tu me demandera ce que tu veux, mais allons nous mettre au chaud. Tu as vu dans quel état tu es ?

Jeanne resta muette. Elle était traversée par trop d'émotions contradictoires pour sortir le moindre mot. La grand mère prononça ce qui devait être une autre formule magique, et un vieux balais paille de riz couru jusqu'à sa main.

- Allez, monte. fit-elle. N'aie pas peur, je volerai doucement.

Voler ? C'en était trop. Jeanne explosa :

- Une sorcière ! Tu es une sorcière toi aussi ! Pourquoi tu ne m'as jamais rien toi non plus ? POURQUOI ?

Jeanne hurla. Elle déversait toute sa colère dans ses mots. Jamais elle ne s'était comportée comme ça, encore moins avec sa mamie. Mais elle n'en pouvait plus, elle débordait, il fallait que ça sorte. Quand elle eut finie de crier, elle fondit en larmes et prit sa grand-mère dans ses bras. Elle avait tant besoin de réconfort. Mais aussi tant besoin de comprendre.

Toutes deux restèrent ainsi quelques instants. Doucement, la pluie se dissipa.

- Viens. Dit simplement la grand-mère dont la voix était devenue plus serrée.


Prochains posts à venir... :)

Jeanne Hammond
Première année RP, Serdaigle

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