Dès l’annonce de la cérémonie organisée ce 1^er mai, Dominic avait pris grand soin d’entretenir ses cheveux, généralement couverts de son turban fétiche, en prévision de la fête. Il était en fait assez rare qu’il découvre le haut de son crâne, mais le professeur avait dans l’idée de faire honneur aux traditions de Beltaine, notamment celle de la couronne de fleurs. Ce soir-là, des feuilles de houx et quelques marguerites étaient entremêlées dans ses mèches de cheveux, qui avaient un aspect presque satiné en raison des multiples bains d’huile de noix de coco qu’il avait réalisés.

Le chant du chœur des Grenouilles émut le professeur, qui se retint de battre des mains au rythme des rimes aux accents folkloriques et fédérateurs. Une douce euphorie commençait en effet à s’emparer de lui alors qu’il observait le tableau composé par les rubans, les crapauds harmoniques et tout ce beau monde réuni, cela en avait tout l’air, pour un seul et même objectif. Son visage éternellement stoïque, cependant, n’en laissait rien paraître, ou presque. Impatient d’en apprendre plus sur le secret de la magie de Poudlard dont il ignorait les enjeux, il buvait les paroles d’Elina avec la plus grande attention, intimement convaincu d’assister à un événement historique.

Du fait de sa grande taille, Dominic était placé non loin de son collègue, Tuteur et Référent-en-Chef, Sigmund Charleston. Si l’attitude de ce dernier était plus discrète que d’habitude, cela n’échappa pas à son apprenti qui l’observa d’un air curieux au moment où Elina achevait son discours. Remarquant que Sigmund semblait chercher quelque chose, Dominic posa sa main dans le creux du coude de sa voisine de devant. « Dis-moi, tu sais ce que peut bien chercher Sigmund ? Le voilà très soucieux tout d’un coup… », chuchota-t-il à l’oreille de sa collègue de Vol avec un léger sourire en coin.

Beltaine, Alizée aimait beaucoup cette fête dont la tradition était bien ancrée dans sa famille. Elle avait pour habitude de toujours s’habiller convenablement et de porter une couronne de fleurs. Et bien que cette année, pour la première fois de sa petite existence, elle faisait cela loin de son père et de son grand frère, cela ne l’empêchait pas de perpétrer les enseignements familiaux. Ce jour-là, à 18h30 était organisé un discours important de la direction dans la cour de métamorphose. Pour l’occasion, la Serpentard avait mis une jolie robe en soie rosée, rappelant la couleur de ses joues lorsque les beaux jours revenaient, plutôt fluide et légère afin de ne pas être inconfortable au milieu de la foule. Elle avait allié à celle-ci une couronne de fleurs, tradition de la fête, composée de magnifiques fleurs de lys et agrémentée de petits cytises dans le but de rendre le tout plus harmonieux et moins grossier. Une fois prête, elle enfila ses chaussures et partit pour le lieu de rendez-vous.

Une fois sur place, elle peinait à trouver des gens qu’elle connaissait et se contenta de rester la ou elle se trouvait, le temps de profiter du cœur des grenouilles qui témoignait de sa grande dextérité à travers différentes performances. Parmi les élèves qui chantaient elle reconnue rapidement Cheryl Styles, une troisième année de sa maison avec qui elle avait échangé lorsqu’elle s’était croisée sur le terrain d’entraînement. La rouquine était vraiment ravissante et chantait très bien. La première année était impressionnée par son aînée. Une fois finie, elle rejoint la foule d’élèves avant que le discours de la directrice ne commence. Afin de ne pas rester seule, Alizée se faufila discrètement et sans un mot juste derrière l’autre fille. Elle fut à peine positionnée que l’oral débuta. Miss Montmort commença à évoquer le sujet d’un arbre du monde, dont la base serait une pomme gardée précieusement par une élève de Pouffsoufle. Alizée avait un peu de mal à suivre tous les détails. De plus, bien qu’ayant de nombreuses connaissances grâce à la lecture et aux révisions, son cerveau n’avait pas pu tout retenir et encore moins tout connaître. Elle se retrouvait donc là dans une semi-incompréhension. Peut-être ses camarades plus âgés en sauraient-ils plus.

L’Écossaise attendit que le brouhaha se lève un petit peu dans l’assemblée afin de pouvoir parler à Cheryl sans risquer de trop la déranger. Elle adressa à la rousse un jolie sourire auquel seul quelques personnes avaient droit.

- Bonsoir Cheryl ! Comment vas-tu ? Pas trop fatiguée après une aussi belle performance ?

Puis, elle se tourna vers les voisines de son interlocutrice, une petite pipelette posant beaucoup de questions inutiles du nom de Swart et une autre troisième année qui semblait plutôt exaspérée nommée, Tamsin Gillies. La serpent reprenant son habituel visage de marbre leur adressa une gracieuse révérence.

- Bonsoir mesdemoiselles.

Puis, elle se décida enfin à poser sa question afin d’en savoir plus sur la situation.

- Excusez-moi de vous déranger avec ça les filles, mais est-ce que cette plantation signifie que la magie du château va être renforcée ? se rendant compte qu’elle risquait d’importuner ses camarades, elle baissa un peu la tête avant de regarder Tamsin. Si cela vous contrarie de répondre, il n’y a aucun problème, excusez-moi de vous déranger avec ça…

Elle regardait maintenant Cheryl le visage froid mais les yeux remplis d’espoir, en espérant que celle-ci lui apporterait plus d’informations intéressantes et surtout importantes pour comprendre le tout.

Bien qu’elle ait inclus Merinda par politesse, Alizée avait été fort ennuyée et presque agacé face aux questions posées par Swart à Tamsin, car elle trouvait celle-ci tout bonnement sans intérêt. Elle espérait que la deuxième année n’en rajouterait pas une couche, évitant ainsi de contrarier plus que ça les plus âgées.

Alizée vient et écoute attentivement l’ensemble de la cérémonie, avant de poser une question aux filles autour d’elle

@Cheryl Styles@Tamsin Gillies et @Merinda Swart je me permets de me glisser parmi vous

Lily avait le trac en version fois dix. Son cœur battait la chamade, comme à chaque fois qu'elle devait se présenter devant tout le monde avec le chœur des Grenouilles. Heureusement pour elle, elle n'était que choriste, alors elle ne chanterai pas toute seule, seulement en même temps que les autres. Mais elle n'était pas tranquille pour autant, même si ça faisait un petit moment maintenant qu'elle s'entraînait avec le Maestro et ses camarades du chœur. Déjà aujourd'hui, ils étaient restés dans la salle de répétition jusqu'à 18 h pour être parfaitement au point.

Avant de commencer, elle s'efforce de respirer correctement, les mains crispées sur son petit tambourin à cymbalettes. Sa tenue est complétée par une multitude de fleurs, que ce soit la couronne qui trône sur ses cheveux blonds foncés où ses bracelets aux pétales colorés. Elle était bien droite, un peu trop solennelle. Enfin, la chanson commence, et, malgré son appréhension, elle commence à donner de la voix.

Au début, la jeune Gryffondor reste raide et peu à l'aise, mais, très rapidement, elle prend de l'assurance et donne de l'énergie dans sa voix chaude et plutôt agréable à entendre. Elle avait fait des progrès, du moins. Petit à petit, elle se mit à danser légèrement sur place tout en continuant à chanter la mélodie de fond et de marquer la cadence avec le tambourin. Son sourire forcé devint rapidement un vrai sourire, radieux d'être ici et de pouvoir se lâcher sans en être pour autant jugée.

Lorsque le chant fut fini, Lily fut presque déçue, mais très contente d'elle-même et de ses camarades. Elle éclata de rire, de soulagement comme de joie, puis attendit l'accord du Maestro pour pouvoir s'éloigner vers ses camarades. Il y avait tellement de monde qu'elle ne savait pas qui aller voir. Elle n'aperçut pas ses amis dans la foule, alors elle resta au milieu des autres et se concentrant sur le discours de la directrice.

Mais ce n'est pas pour autant qu'elle comprit un mot de ce qu'elle entendit. Interloquée, elle ne put pas s'empêcher de s'exclamer à haute voix :

Un fruit ?! Un arbre monde ?! C'est quoi, ça ? Poudlard a un souci ?

Puis elle jeta des regards d'excuse aux camarades autour d'elle, gênée d'avoir parlé aussi fort.

Lily est stressée à l'idée de chanter devant tous ses camarades avec le chœur des Grenouilles, avant de se lancer et de savourer le moment, se donnant à fond. Elle rejoint ensuite ses camarades et pousse des exclamations surprises après le discours de la directrice, avant de jeter un regard d'excuse autour d'elle.

Qui veut interagir avec Lily ? N'hésitez pas en tout cas.

D.O'C - C.D
Quatrième année,

Charlotte était aux côtés des autres solistes pour chanter le couplet qui lui avait été attribué. Depuis quelques temps elle se doutait que quelque chose allait arriver. Le chef de chœur avait été particulièrement attentif à ce qu'ils apprennent bien la chanson.

Sur sa tête, elle avait une jolie couronne confectionnée avec moultes Poufsouffle la veille. Elle en était assez fière et rien qu cela faisait resplendir son sourire. C'était un peu stressant de chanter devant autant de personnes pour un événement aussi important.

Quand la musique se termina, elle se détendit légèrement et regarda le petit groupe de Marine. Elle les rejoindrait plus tard pour en débattre. Parfois elle regrettait que ses amis soient autant éloignés les uns des autres. Par exemple, elle pourrait difficilement passer du temps avec Noémie et Zoey en même temps. Pour le moment, elle restait avec Deryn. Elle resta à sa place de chanteuse et se glissa aux côtés de son amie dès que possible.

Elle fit une caresse gantée à son crapaud. Il ne faudrait pas qu'ils rattrapent une maladie... Elle savait des bribes de ce qu'il allait se tramer. Elle avait posé un certain nombre de questions à son amie.

Suite aux mots de Deryn, elle sourit et chuchota avec une toute petite voix.

- Oui. Elle a l'air un peu stressée.

Elle regarda la septième année tenir la main de son ami. Oui définitivement, ça pouvait déstabiliser beaucoup de monde, elle même sentait que quelque chose d'importance se tramait. Mais elle en était heureuse. Poudlard serait encore plus magique. Ce serait beau. Un arbre géant et un arbre magique, le parc de Poudlard serait le plus beau.

- C'est impressionnant de participer à une cérémonie comme ça. On sent que c'est important.

Charlotte regarde le petit groupe d'artisants, cherche ses amis dans la foule et chuchote quelques mots à @Deryn O'Connors

C’est avec beaucoup d’excitation et de curiosité que j’entrai dans la salle, un peu plus apprêtée qu’à mon habitude, et portant une couronne de fleurs, pour cette occasion si particulière. J’avais le sentiment d’assister à un événement spécial, ce n’était pas tous les jours qu’on assistait à une cérémonie avec tant de monde ! Un truc important se cachait là dessous, j’en étais persuadée. En tout cas, je l’espérais ! Je n’attendais qu’une chose : Que cette annonce mette un peu de piment dans les prochaines semaines !

C’est donc de très bonne humeur que j’écoute le chœur des grenouilles, en regardant particulièrement Lily, qui y était choriste. J’applaudis bien fort à la fin, bouillonnant d’impatience, pressée d’entendre la suite. Trop d’espace, et surtout trop de gens me séparaient de Lily, je renonçai donc à la rejoindre pour le moment. Surtout que le discours commençait et que je ne voulais pas en rater une miette !

Mes sourcils se froncèrent en entendant l’annonce. Je n’avais pas envisagé une seule seconde que cette annonce puisse être une mauvaise nouvelle. Beltaine, c’était une fête, je ne comprenais pas pourquoi ils avaient choisi ce moment pour l’annoncer.

Apercevant une trouée dans le foule, j’en profitai pour m’avancer vers Lily en me frayant un passage, m’efforçant de ne bousculer personne. Pile en arrivant, je l’entends se poser des questions sur le discours. Apparemment, elle n’a pas plus compris que moi.

- Coucou ! T’as trop bien chanté ! Ça a l’air d’être pas cool cette histoire d’arbre monde ! Pourquoi ils nous disent ça maintenant ?

Shawna arrive excitée par cette annonce, mais est déçue et préoccupée en l’entendant. Elle se fraye un passage dans la foule et rejoint Lily Dawson

@Lily Dawson, si tu m’acceptes !

La rouquine laissa échapper un soupir de soulagement lorsque Tamsin rouvrit les yeux, et ne put s'empêcher de sourire suite à son compliment. Ce flot d'informations pouvait être inquiétant pour certains, comme pouvait le constater Cheryl en regardant autour d'elle, notamment une voix non loin des deux sorcières qui avait posé un tas de questions à la suite. En se tournant vers la voix en question, la rouquine reconnut Merinda. Elle non plus n'avait rien compris au discours de Miss Montmort. Décidément, Poudlard n'était pas peuplé de lumières.

— J'ai rien compris non plus, chuchota la jeune fille en direction de la jeune Swart.

Leur conversation fut interrompue par une seconde voix, une voix que la troisième reconnut assez rapidement. Cette idée se confirma lorsqu'elle aperçut le visage d'Alizée. Les deux Serpentard ne se côtoyaient pas réellement mais elle avait déjà eu l'occasion de se parler, bien que ce n'était pas la meilleure situation puisque c'était au moment où Cheryl était tombée à cause d'une maladie.

— Tu sais comment me parler, toi, fit la rouquine en retournant son sourire à la première année. Mais oui, ça va merci. J'aime beaucoup ta robe, la complimenta-t-elle en la regardant de haut en bas.

Recevoir un compliment de Cheryl Styles était extrêmement rare. Si bien que elle-même en était surprise qu'elle en donne un ce jour-là à Alizée. Mais il fallait bien dire que ses propos lui avaient fait drôlement plaisir.

— Je t'avoue que j'ai pas vraiment écouté... lui souffla-t-elle en passant la main dans ses cheveux.

Cheryl répond à @Tamsin Gillies et @Merinda Swart, puis à @Alizée Melrose

Les adultes ignorent les murmures qui montent parmi les élèves, se contentant de lancer quelques œillades appuyés aux élèves les plus remuants et, bien vite, Elina continue son discours laissant un sourire léger se glisser sur son visage à mesure qu'elle parlait.

" Planter un arbre monde n'est pas une chose que l'on fait tous les jours. Ce n'est pas une mission à prendre à la légère et c'est pourquoi nous avons le plaisir d'avoir parmi nous en ce jour si particulier, des sorciers et sorcières venues des quatre coins du monde pour aider ce futur géant à prendre racine. "

À ces mots, deux hommes s'avancent. Présents depuis quelques jours à Pouldard, les deux professeurs de Castelobruxo se dirigent solennellement vers le centre de la cour. Ils semblent vérifier quelques détails invisibles à vos yeux en agitant leur catalyseur respectif, échangeant parfois quelques mots à voix basse. Graciano Santos, le plus grand des deux hommes, pointe soudain le sol de sa baguette et d'un geste bref extrait sans mal plusieurs pierres. En effet, sous les yeux surpris des spectateurs, le dallage de la cour semble se démonter comme un de ces jeux de construction pour enfants, les pierres se détachant du sol une à une pour se poser délicatement un peu plus loin, laissant bientôt place à un cercle d'un mètre de diamètre environ. Afonso Câmara, le deuxième sorcier, extrait alors du centre une petite quantité de terre avant de se retourner vers les adultes en hochant la tête.

Les deux hommes se postent solennellement autour de l'espace terreux alors que Sarah sort à son tour du rang. Ceux qui ne l'avait pas encore vu aperçoivent alors le fruit doré, en lévitation sous une cloche de verre que la sorcière tient fermement devant elle. La sous-directrice rejoint Elina au moment où cette dernière reprend la parole.

" Miss Delphillia, je crois que c'est à vous. "

Les regards des adultes se tournent alors vers la jeune Poufsouffle au moment où la sous-directrice soulève doucement la cloche de verre. Le fruit, en lévitation, n'attend plus qu'une chose, être déposé dans la terre fertile de Poudlard.

Attention :

• Les règles des RP s'appliquent ici, respectez bien la limite de 220 mots minimum par post.
• Des posts d'évolution du contexte seront postés régulièrement dans le sujet. Veillez à bien les prendre en compte et à préciser vos actions en quelques mots à la fin de vos posts pour faciliter le travail des MJ.
• Veillez à bien respecter les règles de cohérence élémentaires !
• Pensez bien à ne pas mentionner votre âge ou votre année si vous n'êtes pas inscrits dans la chronologie.
• Suite des posts : 1 - 2 - 3 - 4 - 5

Lorsque Narcisse entendit la suite du discours de la directrice, toute son attention en fût s’en retrouva à nouveau captée. Rajustant sa couronne de fleurs dans ses cheveux d’un petit geste de la main, se détournant brièvement de ses camarades, son sourire gagna à nouveau du terrain. Même s’il ne partageait pas entièrement le point de vue de Miss Montmort -comment ça, on ne plantait pas des arbres tous les jours ? Lui-même en avait déjà planté avec ses parents, c’était super cool et facile ! Il ne lui vint pas à l’esprit toute la signification de cette formulation…

Mais, enfin, l’apparition, ou tout du moins, la mise sous les projecteurs de ces deux adultes inconnus, balaya toutes ses questions. Ses yeux s’écarquillèrent, sa bouche s’entrouvrit dans un plus grand sourire alors qu’il se mit sur la pointe des pieds en redressant la tête.

À l’instant où il pensa formuler une nouvelle question, le plus grand agita sa baguette.

« WOOOOoooow !!! »

Il ne put contenir le moins du monde son exclamation, son sourire s’étirant jusqu’à ses oreilles.

« Oh purée… c’est ouf… »

Le rouge lui monta sur le haut de ses joues et sur le bout de son nez, ses yeux pétillèrent et son regard s’illumina. Le monde entier autour de lui s’effaça presque entièrement, alors qu’il concentra toute son attention sur cette démonstration magique. Qui était, pour lui, plus que fascinante et merveilleuse.

« Ali ??? Oh purée ! »

Ses deux mains se plaquèrent sur sa bouche, tombant des nues, impressionné, en apprenant le lien entre son amie et la pomme. Les dominos s’enchaînaient, et une fierté brûlante enflamma son cœur, elle méritait tellement !

Il fut incapable de prononcer le moindre mot, simplement enchanté par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les milliards de questions envahirent sa tête, mais il appréciait désormais infiniment trop l’instant pour songer ne serait-ce qu’à laisser échapper d’autres sons que ses petites exclamations bienheureuses.

Le Chœur des Grenouilles suivait son chef comme une armée bien rangée, déjà au fait de sa position à adopter dans la Cour, juste devant l'entrée qui menait au Hall du château. Aucun des disciples n'avait à rougir, le Maestro Piccolo estimait que tous avaient respecté les directives quant à l'importance de la bonne présentation. Lui-même s'était trouvé assez en difficulté pour les reconnaitre sous leur aspect printanier, trop habitué à voir ses ouailles dans l'uniforme de Poudlard ou dans les habits confortables de fin de semaine - bien que dans ce dernier cas il ne manquait jamais de leur faire remarquer bien peu subtilement qu'une bonne présentation comptait aussi lors des répétitions. Après avoir servi sourire et courbette à l'assemblée, le sorcier tourna le dos et adopta un air très concentré devant choristes et crapauds qui le rendait presque menaçant. Sous les lueurs des lampions, il se balança un peu à gauche puis à droite en s'étirant pour bien observer les positions de chacun, déjà prêt à diriger le chant de sa baguette sans cœur. Il n'avait même pas eu le temps de s'extasier sur les invités ni sur cet environnement idéal pour une prestation vocale - la Cour disposant d'une très bonne acoustique qui rivalisait avec la réverbération parfois excessive de la Grande Salle. L'exercice était définitivement plus facile. Au signal, la magie opéra immédiatement. Tout était bien en place, il fallait dire que le Maestro Piccolo n'avait pas laissé ses choristes tranquilles durant tout l'après-midi malgré la facilité qu'ils avaient à réussir la chanson. L'inconnue se trouvait plutôt du côté des crapauds harmoniques qui ne s'étaient pas représentés devant une grande assemblée comme celle-ci depuis leurs dysfonctionnements avérés. Heureusement les conseils avisés de Monsieur Trevor Toadheart et les soins du professeur Dawson avaient su jusqu'ici porter leurs fruits, mais il demeurait le souvenir du chaos engendré par les précieux crapauds il y a quelques mois. Par moments, le chef de chœur les observait avec plus d'intensité qu'il ne jugeait ses apprentis sorciers, comme s'il leur intimait silencieusement d'attendre la fin de la chanson avant de décider de bondir sur l'auditoire. Bien heureusement, rien de tel ne se produisit - même si certains avaient essayé de gober les pétales de fleurs - et la prestation fut plus que réussie de bout en bout. Même ceux qui avaient décidé de s'accompagner de petits tambourins à cymbalettes ou de lancer quelques pétales de fleurs n'avaient pas commis d'impairs. Solistes et choristes s'étaient montrés à la hauteur avec toute la légèreté et les ondes positives que la chanson demandait et le Maestro les salua comme à son habitude durant les applaudissements. « Venez et soyez les bienvenus ô chanteurs à la belle voix », glissa le sorcier à sa petite troupe en référence au titre de leur chanson, les invitant d'un geste à se dissoudre. Certains rejoignirent leurs amis, d'autres préférèrent rester à leur place de choix. Son petit sourire satisfait leur indiquait que personne ne mériterait de recevoir un oreiller dans la tête lors de la répétition du prochain samedi. A l'aide de sa magie, il s'occupa plutôt des coussins qui accueillaient les six crapauds harmoniques, les transformant un à un en cage tandis que la voix du professeur Montmort prenait le relai. Au milieu de ces douces paroles, le sorcier s'arrêta dans ses gestes - le crapaud Vittorio collé contre lui, comme tous les deux pareillement très intéressés. Cette cérémonie prenait un sens nouveau, bien que Tripplehorn lui en avait déjà beaucoup accordé. Un peu sonné par l'existence d'un tel fruit - il était certain qu'il devait receler un pouvoir immense - le sorcier s'occupa d'emprisonner le crapaud d'un air pensif. Rien de toutes ces informations n'était à laisser de côté. Les dépassant de quelques têtes avec son chapeau pointu de chef de chœur, il apparut soudain derrière les jeunes Charlotte et Deryn qui écoutaient elles aussi leur directrice avec attention. Son regard s'abaissa particulièrement entre les mains de Charlotte où se trouvait le gros crapaud Beniamino qui lui semblait grandement apprécier sa place. Etant donné qu'une plus grosse cage lui était nécessaire et que le sorcier préférait plutôt réaliser une petite pause sans magie, il en profita pour prêter meilleure oreille aux précieuses informations du professeur Montmort, aussi captivé par le fil des événements que ses choristes. L'un des deux sorciers de Castelobruxo - que Tripplehorn, trop intimidé par leur simple apparence, fuyait depuis leur arrivée - réalisait une sorte de sort informulé pour extraire des dalles au centre de la Cour. Le chef de chœur tiqua un instant, un peu trop attaché à la beauté de ce sol, avant de découvrir de ses yeux éclairés d'une lueur d'envie ce qui brillait entre les mains du professeur Priddy. Le sorcier n'imaginait plus seulement la puissance de ce fruit, il était maintenant également témoin de son élégance. Il ressemblait à quelque chose que l'on devait effectivement protéger sous cloche et qui devait embellir sans effort n'importe quelle pièce de la maison, en plus d'intriguer tout un auditoire d'invités. Quelle beauté ! Dire qu'à présent, il se trouvait à disposition du commun des sorciers. Le regard toujours figé sur la brillance de ce fruit doré, on aurait dit que le sorcier réalisait un sortilège d'attraction sans même tenir sa baguette magique. Le Maestro Piccolo dirige le très talentueux Chœur des Grenouilles (bravissimo les Grenouilles (et les crapauds) ), puis s'occupe d'emprisonner les crapauds harmoniques en écoutant les intéressantes informations de la directrice. Il s'immobilise derrière ses choristes @Charlotte Dwight (lui laissant son crapaud un peu plus longtemps) et @Deryn O'Connors, happé par le semis de ce fruit qu'il imagine probablement décorer sa table de chevet.

Réso 1 & Compléments - Eileen - Erin - Lyam - Marine - Ernest - Etan - Réso 2


Eileen avait été tellement absorbée par le chant qu'elle n'avait pas remarqué que Charlotte était présente dans le choeur des grenouilles. Il fallait avouer que c'était quelque chose de voir des grenouilles choristes, des batraciens qui se liaient à un chœur humain pour en sortir une si belle mélodie.

Puis, il y avait eu le discours. Une annonce en fait. Longue et qui lui avait fait peur. Poudlard étant en danger... ou plus exactement la magie qui l'entourait. Pourtant, elle se sentait rassurée de voir le groupe d'amis qu'elle s'était constituée proche d'elle en cet instant.

Erin ne semblait pas spécialement avoir d'avis sur la question de la gravité de la situation. Elles semblaient toutes deux être sous le choc de la révélation.

Heureusement, Lyam avait eu une parole pleine de sagesse, digne d'un Serdaigle : important pas aussi grave qu'on pourrait le penser sinon l'ensemble des élèves ne serait pas présent en ce lieu, en cet instant, qui se voulait solennel. Il était de sa promotion mais elle n'avait jamais vraiment pris le temps de lui parler autant qu'elle aurait du. Pourtant, chaque échange avec lui était un moment qu'elle appréciait. Et elle souhaitait l'appeler son ami. Elle lui dédia un sourire pour l'effort, pour le geste qu'il avait eu pour le groupe.

L'irlandaise entendait l'argument, pourtant la peur ne la quittait pas totalement. Trop d'obscurité, de risque évoqués alors même qu'un faible rayon d'espoir avec cette graine perçait son chemin pour tracer un rai de lumière.

L'état stressé de Marine face à la foule n'arrangeait pas particulièrement l'affaire. La Serdaigle n'aimait clairement pas la voir en difficulté. Elle se rapprocha autant qu'elle le pouvait du bras de son amie, et comme elle l'avait déjà fait par le passé, elle le lui prit, le serra fort, veillant à lui impulser un peu de réconfort, d'énergie. Elle lui chuchota à l'oreille :
- "On est là, Marine. Imagine qu'il n'y a que nous. Ca va aller. Ca ne devrait pas durer longtemps. Respire par le ventre."

Inquiète tout de même pour la Lionne, elle jeta un regard à Erin espérant que celle-ci prendrait le relai de l'autre côté de Marine, dans une sorte de barrière de leurs corps vis-à-vis du reste de la foule. Mais son aînée n'était pas dans son esprit, elle ne pouvait pas deviner ce qu'elle pensait. Malgré cela, Eileen avait pleine confiance dans l'esprit de déduction de son héroïne personnelle. Erin savait tout, pouvait tout. Elle allait probablement remarquer l'état dans lequel se trouvait leur amie commune. Et elle allait agir, avec efficacité. A n'en pas douter. Elle était comme ça, Erin. Une vraie fonceuse quand il le fallait. Un cœur en or aussi : lorsqu'il fallait aider les gens, elle était toujours là. Eileen se rendait compte de la place qu'elle avait pris dans son propre cœur.

De l'autre côté de la jeune fille, Ernest. Il avait rejoint le groupe discrètement. Elle ne l'avait jamais vu si blanc. C'était une autre source d'inquiétude pour la jeune fille. Presque bienvenue car la distrayant de la sienne propre vis-à-vis de la situation actuelle. Elle ne put s'empêcher là aussi de saisir la main à son côté et de jeter un sourire, qu'elle voulait rassurant à son ami. Elle entremêla ses doigts à ceux du Serpentard en un geste rassurant, fort de symbolique pour elle. Elle tenta de ramener un peu de couleur sur les joues du Serpentard. Elle chercha du regard les yeux qu'elle aimait tant, cherchant un instant à s'y perdre, à y trouver de la force.

A ses côtés, son cousin, Etan. Elle lui avait jeté un sourire lorsqu'elle l'avait vu arriver. Elle avait remarqué les cheveux des deux verts et argents. A n'en pas douter une idée commune et une réalisation de son camarade de promotion. Utiliser Herbifors dans un tel contexte relevait du génie.

Tout en regardant son cousin, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir du bonheur lorsqu'elle le voyait, et de toute façon, ne le souhaitait pas. Qui refuserait la joie lorsqu'elle se présente ? Quelques soient les circonstances, il était toujours de bonne humeur et de bons conseils. Il fallait juste qu'il soit plus rassuré avec l'usage de baguette, elle y pourvoyait autant que possible avec Ernest. A eux d'eux, ils convaincraient Etan de ses aptitudes. Elle le savait qu'il pouvait être bon avec les sortilèges si seulement il acceptait d'avoir confiance en lui. Mais là n'était pas le moment pour en parler.

Ainsi, bon gré, mal gré, son cœur battant chassa l'inquiétude de l'instant, pour se concentrer sur ses amis. Sur ce qu'ils lui faisaient ressentir. Sur la chaleur qui s'insinuait en elle, sur le réconfort qu'elle voulait procurer, sur la joie qui faisait une trouée comme un rayon de soleil dans une forêt.

Elle n'avait pas conscience du tableau qu'elle pouvait offrir, et s'en fichait royalement. Ce qui lui importait pour l'instant, c'était de rassurer ceux qui étaient chers à son cœur, avant elle-même.

Puis, la parole fut prise par la directrice, Mrs Montmort. La solennité de l'instant revint à elle comme un boomerang.

Planter un arbre monde n'était pas une mince affaire ? Mais ils avaient quand même des botanistes de choix parmi le corps enseignant. Son ancien sous-directeur, Mr Charleston qu'elle adorait... Des sorciers supplémentaires étaient-ils vraiment nécessaires ? A priori oui, sans qu'elle ne comprenne vraiment pourquoi.
- "Vous croyez que Mr Charleston va participer ?"
Cela lui semblait logique. Il était une sorte de héros en botanique, en tout cas celui de ses deux Serpentard préférés et le fait qu'il soit unanimement apprécié ne faisait que renforcer ce constat dans l'esprit de la rouquine, que s'il ne participait pas, ce serait une injustice.

Elle regarda la scène qui se déroulait devant elle avec une attention accrue, consciente toutefois de la proximité de Marine d'un côté et d'Ernest de l'autre.

Une certaine Miss Delphilia fut appelée pour soulever la cloche de verre où la pomme se trouvait et son souffle fut suspendu, attendant une suite qui serait probablement inscrite dans les annales de l'école.

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La peur d'Eileen à cause de l'instant s'estompe peu à peu grâce à ses amis. D'abord rassurée par @Lyam Coyle, son attention est ensuite concentrée sur l'état de @Marine Baylacq et espère qu'@Erin Fergusson pourra lui apporter l'aide nécessaire pour la soutenir. Elle a un sourire lorsqu'elle voit arriver les Serpentard et leurs cheveux - dont @Etan O'Brien ; la joie de les voir bataillant contre son inquiétude qui revient lorsqu'elle voit la lividité d'@Ernest Stevens. Elle regarde attentivement la cérémonie et pose une question au groupe.