Kalev surprit Ginger en train de coller cette affiche, et comme tout le monde, il fut intrigué par son contenu. Au début, cela le choqua, surtout en pensant aux enfants qui fréquentaient cette école. Voir son parent ainsi affiché n'était pas du tout amusant. Mais ensuite, une question réelle se posa à lui : se sentait-il réellement représenté par ce gouvernement ? Face à cette interrogation silencieuse, il secoua doucement la tête. Non, bien sûr que non. Comment pourrait-il se sentir représenté par une bande de vieux réactionnaires qui se soucient peu de l'égalité ? Pas seulement en ce qui concerne les statuts de sang, mais aussi envers les femmes. Ce sont les femmes qui ont transmis le nom des Cohn, celles qui ont fait de cette famille ce qu'elle est aujourd'hui : riche et prospère. Tout le mérite leur revient, à sa mère qui est la matriarche actuelle, puis à sa sœur aînée, Sarah, lorsqu'elle reprendra les rênes. Elles se sont toutes battues pour préserver leur lignée.

Sans la moindre hésitation, Kalev empoigna une pierre et, avant de la glisser dans l'un des bocaux, il la tagua instinctivement avec ces mots : "Abat le patriarcat". Une lueur de colère brûlait dans ses yeux à cet instant précis. Les souvenirs de sa mère, épuisée de se battre pour que les Cohn soient légitimement reconnus comme une famille de sang-pur, à égalité avec les autres familles gouvernées par le patriarcat, lui revinrent en mémoire. Épuisée de se battre pour prouver que les femmes pouvaient être bien plus que de simples utérus sur pattes, uniquement bonnes à engendrer des héritiers. Non, sa mère s'élevait bien au-dessus de cette idée insultante. Elle était la cheffe de famille et il était grand temps que les choses changent. Il rangea ensuite la pierre dans le bocal "Non". Un sourire se dessina sur ses lèvres. Sans aucun doute, sa mère aurait été fière de voir que son éducation portait ses fruits. Il replaça son feutre dans son sac et observa les alentours, curieux de connaître l'opinion des autres à ce sujet. Après tout, ils étaient l'avenir de ce monde. N'était-il pas temps pour eux de le changer ?

Miles fut présent depuis le début. Lorsque Leo arriva de nul part et posa sa publication sur le mur du couloir, il était là. Lorsque tout Poudlard ramena sa fraise afin d'observer ce chef-d'œuvre, il était là. Et même quand Dawson était en train de réprimander Leo sur sa création, il était là. Parce que oui, cela était pour Miles une splendide création, une œuvre révélatrice, digne d'une critique sociétale de Voltaire. Bien que cela pouvait paraître un peu cheap sur le côté un peu esthétique, on ressentait dans l'œuvre la volonté de la capitaine des Griffes Ardentes de retransmettre un message et il fallait être idiot pour ne pas comprendre que cela était bien évidemment à l'encontre de la Chambre des Sorciers.
Miles n'était pas contre le Conseil, au contraire. Il était content de ce nouveau régime qui a pu redonner de l'emploi à ses parents ainsi qu'à d'autres membres de sa famille. Le Conseil a d'une certaine manière permis à sa famille de s'enrichir, ce qui a été très bénéfique pour lui techniquement. Mais la chose qui le dérangeait était leurs décisions discriminantes envers ceux qui n'étaient pas considérés comme pur de sang. Le Gryffon avait certes rien à se reprocher à son statut de sang. Mais il ne pouvait jamais s'arrêter de penser que c'est sa faute si la famille de sa mère ne pourra jamais acquérir le statut de sang-pur puisque son père possède une sang-mêlé parmi ses ancêtres.
Bien que tout le monde savait que ce n'était pas le cas, seul Miles continuait à perpétuer cette idée dans la tête. L'autre chose qui le dérangeait était le fait que les femmes avaient un rôle dans cette société beaucoup plus minimisé par rapport aux hommes parce que oui, Miles était féministe. Il n'avait jamais compris pourquoi ce serait son oncle qui deviendrait le nouvel héritier de sa famille et non pas sa tante qui fut l'aînée. Il fut alors content de voir son meilleur ami écrire sous l'œuvre de Leo un tag plutôt marquant : À bas le patriarcat.

-"À ce que je vois je ne suis pas le seul à penser qu'il y'a plusieurs problèmes avec ce Conseil..", dit-il.

La pierre posait au fond de ce bocal, Kalev eut aussitôt l'envie d'en taguer une autre, histoire d'alléger tout ce qu'il pensait de cette comédie. Mais ça serait égoïste envers celles et ceux qui voudraient aussi donner leurs opinions, bonnes comme mauvaises. Il y a forcément des personnes qui, en effet, se sentent représentées par ses vieux croûtons. Ça le surprend d'ailleurs. Comment ont peut-être en accord avec des vieillard conservateur, misogyne, raciste et réactionnaire ? Il secoue la tête. Que l'Éternel le préserve d'être un jour comme ça.

Une voix attire son attention, celle de Miles. Kalev le salue d'un sourire. Oui, il n'était pas le seul et le Juif espère qu'ils seraient bien plus que trois... sinon, ça deviendrait plus qu'inquiétant. Il tend à Miles son feutre et un bout de pierre qu'il ramasse.

— Je crois que personne ne nous en voudra de taguer quelques pierres... après tout, ce ne sont pas les murs !

Il sort un deuxième feutre de son sac et ne peut se contenir à laisser un second message, emporter par l'excitation du moment. Kalev veut s'exprimer, dire ce qu'il a sur la conscience, pas grave si ça déplaît, il s'en fiche éperdument. Il réfléchit un instant à ce qu'il pourrait encore laisser.

— Tu aurais des idées ? demande-t-il. Un truc cinglant, un peu... histoire de faire grincer quelques dents.

Il pousse doucement Miles avec son coude, le regard complice. Il veut se lâcher.

@Miles Libawa salut !

RP abandonné suite au départ de Kalev.