La jeune fille s'emporta parfaitement en un instant. Même si elle ne savait probablement rien pour sa maladie, le soleil tapait à présent par éclats dans la cour, et le petit serpent blanc se sentit rassuré d'avoir fait la bonne décision.
Le comportement de la Gryffondor lui fit monter la moutarde au nez : il devait se contenir et ne pas s'énerver. Son altercation lors du cours d'astronomie lui avait déjà forgé une petite réputation de bagarreur, et il souhaitait se faire oublier pour quelques temps. Cependant, Aleyna cherchait avec son sarcasme et en haussant le ton à ce point.

- Oh mais attends ! Mais j'vois rien ! Ohlala mais c'est tellement bizarre !

Cette fois c'en était trop pour l'écossais. Il laissa sa rage prendre le dessus :

- BORDEL DE MERDE ALEYNA, TU CROIS QUE J'AI LES CHEVEUX BLANCS PAR CHOIX? FAIS PREUVE D'UN PEU DE BON SENS, NOM DE DIEU!

Des injures Moldues ; celles-ci ne semblaient pas réellement toucher les nombreux né-sorciers du château, mais envers une née-Moldue, ça pouvait être très différent. Allait-elle être étonnée?
Aucun sorcier ne jurait de façon Moldue, encore moins un né-sorcier, alors pourquoi ?

Augustin s'en voulut instantanément, il avait en une seule phrase avoué à demi-mot deux de ses secrets les plus importants, envers une ennemie qui plus est : sa maladie, et son lien avec le monde Moldu, qu'il préférait cacher.

@Aleyna Rankins, ça chauffe...

En plein dans sa moquerie, son cerveau n'analysa pas les hurlements du serpent blanc. Ainsi, à ses oreilles, c'était une pâle copie de Taz qui ne l'empêcha pas le moins du monde de continuer son monologue.

Au milieu de la cour, le souffle court, les bras croisés et l'esprit bouillonnant envers le jeune garçon qui ne daignait toujours pas se déplacer. La jeune fille finie par revenir sur ses cris hurlés plutôt.
Si elle finit par en comprendre la forme, le fond lui semblait complètement incohérent. Comment pouvait il parler de cheveux alors qu'elle l'accusait de fuir ? Où était le bon sens dont il parlait ?!
Et la politesse ? Entendre de si gros mots de la bouche d'un de ses camarades la choquait puisque chez elle, ses parents prononçaient rarement de tels mots ou alors ils étaient déguisés.
De son côté, il lui était rare de les invoquer sauf lors de colère intense. Généralement derrière sa porte claquée après avoir été congédié par ses parents sans pouvoir s'expliquer. Là suivait un " TA GUEULE !!" hurlait silencieusement avec une pluie de doigt d'honneur et un "J' TE DETESTE !". La rage ainsi déversée ne laissait qu'un chagrin immense qu'elle finissait par calmer en se jetant dans son lit pour sangloter toutes les larmes de son corps.

D'un ton sec, elle s'empressa de lui renvoyer sa bêtise ne comprenant pas ou il voulait en venir.
- Mais qu'est ce que je m'en fou d'tes cheveux ?! T'as cru qu'moi j'ai choisi l'noir ?! En même temps, ses mains vinrent attraper une de ses mèche ébène pour appuyer ses propos. Et j'te ferais dire que les non-sorciers ont les mêmes ! J'pensais que les sorciers seraient plus originaux, il est où Merlin et vos dragons ?!Après un silence et un énième soupir, pensant toujours que c'était à lui de venir à elle, l'écossaise reprit la parole Bon allé bouges ! j'vais pas attendra 5 000 ans ici !

Figé au beau milieu de la cour, la situation lui paraissait irréelle. Elle ne comprenait pas ou quoi? Ou la situation ne le permettait pas? Après tout, d'un point de vue extérieur, il ne s'agissait que de deux gamins se crêpant le chignon pour aucune raison à vingt mètres l'un de l'autre.
Pour Augustin c'était irréel, de l'extérieur c'était ridicule.

Cheveux noirs ou blancs, pour la fillette cela ne changeait absolument rien, mais pour le serpent la différence était colossale : qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour changer la couleur de ses cheveux de manière permanente. Des cheveux noirs, quel bonheur ça aurait été!

Les mots qui suivirent de la bouche de l'écossaise eurent l'effet d'une bombe : rien de pire ne pouvait venir frotter l'ego du serpent. Le visage de l'albâtre se décomposa tout en fronçant les sourcils. Elle ne bougerait pas alors? Eh bien tant pis pour elle.

Il leva sa main pour en tirer un énorme doigt d'honneur sans dire un seul mot avant de se replier en courant dans la cour pour rejoindre la porte, tout en se protégeant du soleil. Une fois dans le couloir, il frappa le mur de la paume de sa main en ne pouvant retenir le gros mot qui lui titillait la bouche.
Il avait vraiment eu cette volonté de se réconcilier avec la noiraude, mais son attitude l'avait énervé.
Et vu que Strawberry ne lui parlait de toutes façons plus, il n'avait aucun compte à rendre à qui que ce soit.

@Aleyna Rankins, je suis de retour excuse moi pour l'immense retard, j'étais un peu perdu sur la manière de terminer ce RP, je pense que de cette manière ça le fait bien t'en penses quoi? En tout cas fin pour moi, merci pour ce dialogue de sourd

Il avait cédé à sa colère, explosant en une fureur noire. Aleyna resta d'abord clouée, incapable de comprendre comment ses mots avaient déclenché une telle réaction. La rage d'Augustin était démesurée et complètement décalée par rapport aux mots qu'elle avait prononcé.

Mais tout cela la tourmenterait plus tard car si d'abord elle en était abasourdie, immobile, alors qu'elle essayait de digérer ce qu'il venait de se passer. Elle fut finalement contaminée par la rage de son camarade, empêchant alors toute forme de réflexion ou recul sur la situation. Une fureur brûlante monta en elle, envahissant chaque fibre de son être. D'un geste impulsif, elle frappa violemment la neige de son pied, en hurlant, son visage déformé par une colère incontrôlable.

Il l'avait vraiment prise pour une idiote, et elle c'était laissé faire. Comment avait elle pu un seul instant croire que ce crétin était sincère ? La première année ressentait une haine profonde et viscérale, pour ce qu'il avait fait, pour avoir joué avec sa naïveté, pour avoir réussi à la mettre dans cet état-là.

A présent retourner en salle commune lui semblait impossible. Noé en faisait déjà bien assez, pas la peine de lui faire supporter une nouvelle fois son excès de colère. Il fallait qu'elle se défoule. Besoin de courir, de sauter, de crier pour évacuer toutes ses tensions.
D'un pas rapide et déterminé, elle s'élança dans le couloir menant au pont couvert, dans l'espoir que le parc devienne son sanctuaire et subisse sa peine.