Inscription
Connexion

21 avr. 2024, 20:35
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
31 DECEMBRE 2041

Allongé de tout son long sur son lit, par dessus les couvertures et l'oreiller sur le ventre, Diarmuid observait pensivement le dos de sa main gauche. Depuis la veille son annulaire s'était paré d'une chevalière portant ses initiales. Cette dernière et les mots prononcés par ses parents lorsqu'il l'avait découverte dans son écrin le laissait particulièrement songeur. La formulation exacte lui échappait parce que son attention était alors portée sur l'anneau gravé qui apparaissait sous ses yeux mais pas la signification. Il n'était plus juste Diarmuid - s'il en doutait avec les cadeaux symboliques des dernières années - mais bien Diarmuid O'Belt. Plus que lui, c'était son appartenance à la famille O'Belt qui se dessinait sous ses yeux. Après tout, le O et le B de son nom étaient mises en avant. Pas tant par la taille que par la gravure plus marquée, ou profonde, il ne savait pas trop. Il n'était pas vraiment quelqu'un qui soit manuel ni même curieux de ce genre de chose.

Et si sa famille n'avait pas d'importance politique majeure et n'en aurait probablement jamais, du moins pas sous la houlette de son père et encore moins la sienne, il avait compris - et cette chevalière en était la réaffirmation - qu'au delà de son épanouissement personnel il y avait la pérennité de la famille O'Belt. L'importance du nom... Il laissa retomber sa main en soupirant. Il ne savait pas quoi en penser. D'un côté, sa famille était importante pour lui, réussir à ses yeux et aux leurs... Mais cet avenir, celui de chef de famille, celui qui ne pouvait que perpétuer le nom, ça ne lui correspondait pas. Il n'était pas un leader, loin de là, et ne parlons pas d'être stratège. Et puis il ne savait même pas s'il voudrait des enfants un jour alors...

Il ferma les yeux, pensant à ce qu'il découvrait par l'intermédiaire d'Aurore avec qui il correspondait toujours depuis son retour à Beauxbâtons. Elle aussi venait d'une famille exclusivement sorcière et s'ils avaient un train de vie plus que confortable, il n'y avait pas autant de règles à suivre. Et des rapports entre parents et enfants bien différents. La française avait connu des moments plus riches avec eux. Et chacun avait un droit à la parole ou au réconfort. Et il n'y avait pas de secrets. Ses pensées se mirent alors à vagabonder, quoiqu'elles restaient aux côtés de la blonde. Ils s'étaient embrassés pendant qu'elle était encore à Poudlard. Mais depuis, il n'y avait que les écrits. Des courriers espacés par les délais de la poste magique internationale. Un sourire naquit sur son visage par la force des réminiscences et il se perdit dans les hypothèses qui jalonnait le moment des retrouvailles.

Et puis, alors qu'il perdait son regard dans des yeux clairs, un grattement sur la porte le ramena à la réalité. La voix d'un elfe s'éleva alors. L'irlandais reconnu sans aucun mal Brownie qui lui annonçait qu'il était temps de rejoindre la salle à manger. Le tout jeune adulte attrapa l'oreiller toujours sur son ventre pour le mettre sous sa tête. Il laissa celle-ci s'enfoncer dedans avant de basculer sur le flanc pour se redresser. Il n'avait pas envie de quitter ce lit mais il poussa tout de même sur ses mains pour se lever. Il soupira une dernière fois à la pensée de l'idéologie dans laquelle il baignait puis inspira profondément. Il quitta sa chambre avant d'enfermer soigneusement la porte. C'était une habitude prise pour préserver cette dernière du regard maternel. Une fois dans le couloir, il se dirigea vers les escaliers, rejoignant Domhall en haut des marches. Pas besoin d'échanger plus que de nécessaire avec son frère. Ennis déboulait derrière eux, se propulsant entre eux deux. Il ne put manquer qu'elle les cherchait du regard et pris la main qu'elle lui tendait. Cela ne durerait pas longtemps, quelques marches à peine. Il était l'heure du dîner être en retard n'était pas tolérer, et les marques d'affections trop importantes guère plus, surtout quand on avait onze et dix-huit ans.



THÈME A LA FOLIE - AVRIL 2024 - AMANDE
L'amande est un symbole d'éternité.


Modérateur - Infirmier depuis le 11/02/2047 - color=#351C75

23 mai 2024, 12:11
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
AVRIL 2049
VACANCES DE PRINTEMPS

Diarmuid était le seul des trois enfants O'Belt à passer régulièrement dans leur maison familiale. Domhall n'y mettait les pieds que sur invitation de leur père et n'acceptait de venir que lorsque sa présence ne pouvait pas être excusée. Quant à Ennis, c'était à peu de choses près la même chose. Il fallait simplement ajouter les moments où leur père lui imposait de venir, estimant qu'elle ne pouvait pas rester seule à l'appartement en l'absence de ses deux frères. Un traitement 'de faveur' qui prendrait fin dans quelques semaines. Une fois étudiante, tous savaient que l'argument ne tiendrait plus. Au moins elle ne croisait pas leur mère d'après des dires que l'aîné croyait sincèrement.

A chacune de ses visites, et il n'allait pas mentir en spécifiant que ça concernait toujours le commerce de Cathleen, cette dernière se trouvait dans sa chambre et la pièce attenante qui lui servait à recevoir. Elle y avait un petit coin boudoir, un bureau et ce qui se trouvait être ses loisirs. Sa mère peignait et brodait, composait aussi des bouquets qui décoraient toujours les pièces à vivre. La fibre artistique de la famille venait d'elle. Et quoiqu'elle en dise, ses deux cadets en avaient hérité, surtout Dom. A chaque fois qu'il venait et voyait tout ça, il y pensait et à chaque fois il hésitait. Devait-il ou non tenter de parler avec sa mère des deux autres, pour lui faire comprendre à quel point ils avaient été blessés par ses réactions.

Lorsqu'il frappa, la voix de cette dernière s'éleva depuis l'intérieur et la porte s'ouvrit l'instant d'après. "
Bonjour mère." Dit-il en s'avançant pour déposer les quelques papiers à lui faire signer pour la boutique. S'il était gestionnaire sur les parchemins et que Domhall était celui qui l'était quasiment dans les faits, elle en restait la propriétaire. Cathleen s'avança près de lui. "J'y regarderai plus tard. Saxo te les portera d'ici quelques jours." C'était la première fois qu'elle agissait ainsi, reportant au futur l'administratif pour lui proposer plutôt de discuter dans le boudoir. Le pédiatromage hésitait et ne savait pas quoi en penser. C'était sa mère et même s'il avait des choses à lui dire sur des blessures d'enfance... Et bien c'était sa mère, elle n'avait pas été que négativité et il était celui qu'il était aujourd'hui aussi en raison de ce qu'elle lui avait inculqué. Tout n'était pas à jeter dans l'éducation qu'il avait reçue.

Par Merlin il se trouvait dans une position difficile. Il n'avait aucune idée de quoi faire. Oui il discutait avec elle. De banalités essentiellement mais... Peut-être allait-il trouver une ouverture pour se faire intermédiaire des deux autres. Pour le moment il n'en voyait pas. Était-ce une volonté maternelle ou bien ne parlait-elle que de lui de manière inconsciente. Il n'en savait rien. Mais ça le blessait qu'elle les occulte finalement. Ni l'une ni l'autre ne méritaient d'être mis de côté et...

Ce fut au moment de partir qu'il osa, trouva le courage parler. Vraiment au tout dernier moment. Il lui avait déjà fait ses aux revoir, sobres comme toujours, et il se trouvait sur le pas de la porte. Il venait de se retourner et allait la refermer manuellement quand il parla sans vraiment réfléchir. "
Domhall et Ennis vont bien. Si ça vous intéresse." Et sans attendre de réponse, il avait tourné les talons et était parti d'un pas assez vif. Il n'avait pas couru, mais il n'avait pas pris bien longtemps avant de descendre les marches et de quitter les lieux par l'espace dédié au transplanage dans le jardin. Il avait fuit la réaction de Cathleen, la laissant seule avec les émotions que son ton froid et les mots avaient pu faire en elle. Et le pire dans tout ça? C'était qu'il ne se sentait pas mal de l'avoir fait, plutôt soulagé. Comme si c'était là la seule bonne option qui s'offrait à lui malgré de longs questionnements avant de la mettre en place. Il sentait comme un poids en moins d'avoir réaffirmé devant leur mère la solidité de sa fratrie, qu'elle passait avant leurs parents. Que le souffle de ce trio lui permettait, lui, de prendre la bonne direction.


THÈME A LA FOLIE - MAI 2024 - GIROUETTE


Modérateur - Infirmier depuis le 11/02/2047 - color=#351C75