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27 déc. 2018, 18:54
 RPG++  Le brasier  pv A. Civario 
Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis la dernière sortie de Circéia dans le parc pour une autre raison que le travail. Ces derniers temps, elle était débordée et rien ne pouvait la distraire de son objectif. Il avait pourtant suffi d’une note inhabituelle pour elle dans une matière qui continuait à lui résister pour qu’elle décide de rompre son rythme militaire. Et, un bonheur n’arrive jamais seul dit-on chez les moldus, le temps était miraculeusement beau pour un mois d’Avril. Ainsi avait-elle pu sortir les bras nus, comme un avant-goût d’été. Sa robe devenue fétiche, une tenue de soirée mais si peu habillée qu’elle pouvait passer pour un vêtement de tous les jours, elle l’arborait fièrement, pour un peu elle sautillerait comme une bécasse de Première année.  Des poids intimes l’en empêchaient, et surtout Circéia n’avait plus l’âge de se donner en spectacle.

Face au lac, posée contre le tronc d’un arbre lui-même enraciné au sommet d’une petite butte, la jeune fille n’avait aucun effort à fournir pour laisser aller ses pensées. Plus de magie ni de potions à mélanger. Pas de calcul à faire, ni de danger à anticiper… le bonheur simple d’être là et espérer sentir une odeur nouvelle, un parfum de son pays, puisque Wick n’était pas si éloigné du château, il suffisait d’y croire. Toutes les pensées  les plus sombres, les affaires de famille, les cris, les repentirs jamais exprimés et les trahisons…. Tout oublié. Juste le souffle de ce vent léger, ce vent incongru et pourtant presque chaud, une contrariété aux éléments. Pourquoi avoir décidé de sortir de ce sous-sol si confortable, terré parmi les êtres qui travaillent sans jamais se montrer pour ce qu’ils sont ? Les cachots ne renfermaient pas que des esprits assoiffés d’ambition, de haine envers les moldus et autres mages noirs en puissance. Serpentard abritait aussi bien des gens simples, qui n’avaient qu’une idée en tête, servir, servir les plus folles ambitions, les plus âpres d’entre elles. Servir avec le cœur, avec la noblesse, servir dans le secret d’un travail trop bien fait pour laisser des traces.

Une forme de plénitude l’avait envahie, et le plus surprenant était qu’elle n’aurait pas su dire pourquoi.  Derrière elle, assez loin, des bruits monstrueux se donnaient à entendre. Encore quelque combat impossible entre les créatures de la forêt interdite… Peu lui importait, même les agitations à la surface du lac ne l’attiraient pas plus que cela. Si d’infâmes créatures se disputaient la domination sur les profondeurs, tant qu’elle n’était pas entre eux à devoir faire la police ou rendre une justice aléatoire, tout était pour le mieux. Un couple d’amoureux passa sur ce qui tenait lieu de plage, main dans la main, ils complétaient le tableau d’un début de printemps harmonieux. Le genre de sujets qui lui indifférait mais chacun est libre de sa vie. A ce moment des histoires, un couple est toujours beau à regarder. Plus loin, les montagnes noires se mentaient à elles-mêmes. Car le soleil les transmutaient en face presque grises, ce soleil ordinairement si timide modifiait tout le paysage. Et le contempler demeurait le meilleur moyen de s’en souvenir aux jours plus nombreux où le climat réel faisait rage. On dit parfois que Durmstrang, l’école de Sergeï ALEKHIN se situe dans des terres hostiles, un climat rude. D’expérience, elle ne pouvait pas établir un classement précis mais Poudlard ressemblait à cette description. Sous bien des aspects, les deux écoles rivalisaient. Des jours comme aujourd’hui, Durmstrang devait en connaître aussi alors…

Décidée à pousser le bouchon le plus loin qu’il lui serait possible, Circéia alla s’allonger dans des herbes pas encore hautes mais déjà grandissantes, de sorte qu’elle pouvait se croire à l’abri des regards. Cette fois, c’était le ciel qu’elle admirait, un ciel dénué de ces nuages noirs si souvent emplis de seaux d’eau déversés à la tonne. Raining cats and dogs disent-ils ailleurs. Quelle image ! On apprécie ce genre de journées justement du fait de leur rareté. Quand en outre elles se combinent avec un état d’esprit à ce point radieux, on touche à la perfection. Si près du sol, on a accès aux odeurs de la terre, ces fragrances proches de celles qu’elle humait à chaque cours de botanique.  Quand sur sa main une bestiole monta, impétueuse et audacieuse créature, Circéia bougea afin de vérifier de quoi il était question. Elle n’avait pas la prétention de savoir si les pattes étaient au nombre de six ou bien huit… voire plus encore qui saurait avant de jeter un coup d’œil ? Une fourmi. Petite, marron, avec des antennes frénétiques, animée par la volonté de comprendre  sur quoi elle se tenait, et si elle avait bien fait de monter sur cette colline à l’odeur de jasmin, à la peau non pas terreuse mais chaude, blanche et presque dangereuse. La géante avait tout pouvoir, écraser cette poussière ou juste la laisser faire. Laquelle des deux était le poisson pilote ? Difficile de trancher. Le fallait-il d’ailleurs.

Les deux créatures hésitaient. L’une quant au chemin à suivre, l’autre quant aux opportunités à laisser à l’intruse. Circéia ne voulait pas perturber l’animal, fallait-il la laisse remonter plus haut encore ? Elle venait de passer le coude… et l’octopode manifestait une hésitation, comme si chacune comprenait que le terrain devenait l’objet de questionnements supérieurs.

Une ombre interrompit l'ascension, Circéia sentant quelqu’un dans son dos.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 28 déc. 2018, 15:06, modifié 1 fois.

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28 déc. 2018, 15:03
 RPG++  Le brasier  pv A. Civario 
Depuis le début du mois d’avril, il pleuvait, les nuages semblaient évacuer toute l’eau de leurs corps a l’aspect cotonneux en prévision de l’été. Il ne faisait pas très chaud, peu de monde sortait et les salles commune et les dortoirs en devenaient extrêmement bruyants. Pour une fille comme moi, c’était insupportable. Moi qui avait l’habitude du silence et des moments de rêverie au bord des fenêtres, le bruit ambiant devenait vite pénible. Je finissais toujours par partir en quête d’un lieu plus calme, revenant souvent bredouille. Je n’aimait pas le bruit, je n’aimait pas la pluie incessante, je maudissait le mauvais temps et le froid, je préférait le calme.
Les sorties entre amis était rares, plutôt inexistantes, les discussions tournaient en rond, il n’y avait rien d’intéressant à dire, la pluie ne cessait de tomber, inlassablement, les brouhahas continuaient, sans jamais baisser de volume, ne serais-ce la nuit, où je dormait et ne me rendait pas compte du silence et rêvait de ce bruit, à force de l’entendre constamment.
Mais vint enfin un jour béni d’avril où le beau temps revint. L’air était plus doux, le temps plus clément, le ciel dégagé, le soleil chaleureux. Je sautai sur l’occasion. Profitant de cette opportunité inespérée de s’échapper de ce monde de sons et de bavardages incessants, je sortait, vêtue de vêtements légers, une chemise blanche avec une jupe bleu pâle arrivant au niveau des genoux. Le tout accompagné d’un gilet léger en cas de vent plus frais.

Sans que je m’en rende compte, mes pas me dirigèrent en direction du parc. C’était un de mes endroits préférés. Il y avait peu de monde, on y était bien. Les arbres offraient une ombre agréable lors des jours de grandes chaleurs mais ils protégeaient aussi des grands vents. Je partis me balader à leurs côtés. Tous ces petits éléments, le temps doux, les arbres, le silence agréable, tout me rappelait les longues balades que plus petite je faisait avec ma mère. On marchait côte à côte, profitant de l’instant présent, échangeant des regards complices, observant les petits animaux en savourant la présence de l’autre à nos côtés. Il en manquait plus qu’elle et ce serait parfait. Mais elle n’était pas là. Du moins pas directement. Le vent me murmurait à l’oreille les paroles que l’on échangeait autrefois, l’endroit était imprégné de sa personne, j’étais imprégnée de sa présence, de nos souvenirs. C’était bon, après tout ce temps, la sérénité, la paix et le calme. J’étais bien. Tout simplement bien. Pas de remords, de regrets, juste le plaisir infini de savourer de nouveau un de ces moments qui me manquait.

Je continuai à me balader. Flânant de ci de là. M’arrêtant souvent pour observer des insectes, les fourmis qui essayaient de monter sur mes chaussures par exemple, ou encore pour regarder les oiseaux, les rongeurs qui croisaient ma route et tout ce que je trouvai beau. Un arbre fleuri qui explosait de couleurs fascinantes, une jolie fleur à la corolle intéressante et encore d’autres. J’aimait bien ne rien faire, n’avoir rien à penser d’important ou même ne pas réfléchir du tout. Juste... passer par là. Marcher doucement, sentir la caresse des rayons du soleil sur ma peau, les herbes hautes qui me frôlaient les chevilles lorsque je les foulais de mes ballerines, le doux murmure du vent chaud qui me rapportait le chant de tant d’oiseaux dont je ne connaissait pas le nom. Comme c’était agréable... C’était un de ces moments inestimables dont beaucoup de gens oubliaient de profiter.

Pour changer un peu, je bifurquais en direction du lac pour profiter de sa douce fraîcheur. Sur la berge, deux amoureux se promenaient, main dans la main, profitant eux aussi de ce doux moment qu’offrait la nature à qui voulait bien le savourer. Je les surpris à s’embrasser rapidement. C’était mignon, je souris, qu’ils ne profitent ! Je vis ensuite dépasser le haut du pied d’une jeune fille, allongée dans l’herbe haute. De nature curieuse, je voulus savoir qui c’était et m’approchais doucement. J’eus le temps d’observer son visage, je l’avais déjà croisée dans les couloirs. C’était une élève de Serpentard. Une quatrième année il me semble. Elle observait avec attention une fourmi qui avait eue l’audacieuse ambition d’explorer cette nouvelle terre lisse et blanche. Sans savoir pourquoi, je me plaçais au dessus de la jeune fille et alors qu’elle se retournait , je lui dit en désignant ostensiblement du regard une place à côté d’elle :
- Je peux ? Ça ne te dérange pas ?
Dernière modification par Alice Civario le 26 févr. 2019, 16:50, modifié 1 fois.

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28 déc. 2018, 16:59
 RPG++  Le brasier  pv A. Civario 
Parmi les quatre maisons de Poudlard, Serdaigle était celle qui avait le plus la sympathie de Circéia. Non qu’elle rejetât les autres maisons par principe, en fait, cela lui importait moins qu’à d’autres. Les Gryffondor étaient souvent des gens prétentieux, que la présence d’Harry Potter parmi leurs héros ne faisait que renforcer. Certes, ils étaient braves et cela, Circéia l’admirait. Mais ils n’avaient pas ce petit plus… Quant aux Poufsouffle, bon nombre d’entre eux souffraient d’une terrible restriction mentale. Tous ou presque se croyaient inférieurs aux autres. Et du coup, ils se plaçaient souvent en position de faiblesse avant même qu’on ait pu dire quoique ce fut. Beaucoup parmi les Serpentard détestaient tous les autres, en tout cas quand ils étaient entre eux mais elle n’éprouvait pas ce genre d’animosité. Avec un membre de chaque maison à sa table familiale, elle ne pouvait pas vraiment prétendre être Serpentard par hérédité… Une chose était certaine, la capacité des Serdaigle à résoudre les énigmes les plus tordues, leur goût pour les raisonnements élégants…

- Bien sûr que tu peux. Au contraire, c’est plus sympathique de partager une si belle journée.

A la voir, elle devait être une Première année. Mais cela n’allait pas laisser croire à Circéia qu’elle avait affaire à une idiote.  Pour elle, l’âge ne signifiait pas grand-chose, quand on était une Serdaigle, le « carafon travaille convenablement » comme  disait Gran’pa. En trois mots il fallait comprendre un immense compliment de la part d’un grand-père avare en gentillesses quand il s’agissait d’une autre maison que la sienne…

Circéia avait pu apprécier en de nombreuses occasions les capacités d’analyse des Serdaigle et souvent elle se demandait encore pour quelle raison elle n’avait pas été envoyée dans cette maison ? En d’autres circonstances, sans doute aurait-elle cherché à trouver une réponse à cette question mais aujourd’hui, il faisait beau et, elle n’aurait su dire pourquoi, son cœur avait envie de s’ouvrir. A moins que… faudrait-il plutôt dire qu’il ne craignait rien, par un enchantement  dont elle ne connaissait pas la formule.

Laissant ostensiblement une place à sa camarade, Circéia déplaça sa robe, qu’elle avait pris soin de ne pas poser à même le sol. La cape en prenait pour son grade mais après tout, elle était faite pour protéger, et même si elle en sortirait tâchée, la nettoyer serait toujours plus facile que le tissu dont la Serpentard arborait fièrement la couleur. Les gestes étaient minutieux, on verrait aisément les mains d’une adulte à bien y regarder. En cela, il fallait le dire, Circéia manifestait les premiers atours de la maturité. Sans s’en rendre compte, elle avait revêtu certains costumes d’une adolescence patente, et si l’intérieur était très confus le plus souvent, au-dehors, on pouvait à juste titre la trouver très mûre.

- Je m’appelle Circéia et comme tu vois, j’ai de longs cheveux. Mais les tiens sont encore plus impressionnants !

Chez les ALEKHIN, enfin plutôt les GUNNRAY d’ailleurs, la chevelure avait toujours constitué un sujet de conversation de la plus haute importance. Ivanovna, sa sœur, Neptuna sa tante et… Mère bien évidemment entretenaient leur toison avec grand soin. Aussi, pour Circéia, observer les autres au travers du soin qu’ils mettaient à tenir nette leur fourrure lui permettait de savoir très tôt si elle faisait face à une personne respectable. Et à première vue, au regard de la beauté de l’ensemble, c’était le cas.
Voir quelques-uns de ces fils voler au gré de la brise printanière rendait le tableau exquis.

- Tu passes combien de temps par jour à t’en occuper ?

La probabilité qu’elle use de subterfuges sorciers pour les soigner était forte. Mais Circéia préférait quant à elle des méthodes plus naturelles, à base de produits fabriqués par Mère ou achetés dans des boutiques dont elle ne connaissait pas l’existence. Mère parlait en ces cas rares de secrets de famille. Tant que l’ensemble avait un sens, cela ne changeait rien pour elle. Mais il lui semblait que dans le cas présent, la probabilité de les rendre à ce point soyeux avait de fortes chances de s’expliquer par une magie qu’elle réprouverait pour ne pas avoir à la jalouser…
Dernière modification par Circéia Alekhina le 25 sept. 2019, 16:27, modifié 1 fois.

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29 déc. 2018, 10:29
 RPG++  Le brasier  pv A. Civario 
Après s’être retournée, elle me regarda d’un air indéfinissable. Amical ? Presque... admiratif. Sans savoir ce qui se passait dans sa tête je dus sûrement faire une drôle grimace. Je ne sais pas, je ne m’en suis pas rendue compte. Mais vu mon incompréhension cela du surement arriver. J’eus alors un peu peur de sa réaction. Ma grimace pourrait sûrement la déranger ! Et puis, j’adorais faire de nouvelles rencontres, à tel point qu’il arrivait que je dérange les autres parce que j’arrivais au mauvais moment ou parce que ils ne savaient pas comment me dire d’aller voir ailleurs. Pourtant, je ne pouvais m’en empêcher. Mais lorsqu’elle ouvrit la bouche en souriant je sus que ça irait.

- Bien sûr que tu peux. Au contraire, c’est plus sympathique de partager une si belle journée.
- Merci beaucoup ! je lui répondis, le sourire aux lèvres.


La jeune fille se déplaça pour me laisser une place que je m’empressai d’occuper. Après cette très longue balade, j’avais les jambes en compote ! Elle décala sa robe verte aux couleurs de sa maison avec des geste précis. Adultes je dirais. Elle avait l’air... non, elle était plutôt mature. Et jolie. Elle avait de longs cheveux noirs lisses et brillants, des yeux profonds, d’un noir de jais et une peau lisse et très pâle qui contrastait avec ses cheveux et ses yeux. Elle avait un visage fin et des mains fines elles aussi qui avaient l’air fortes. Comme si elles ne tremblaient jamais. C’était le signe d’un grand sang-froid. Cette élève dont je ne connaissait pas encore le nom était plutôt petite. Mais une chose que j’aimais beaucoup chez elle - outre ses cheveux - était sa voix. Une voix douce, agréable. Peut être un peu enveloppante, certains pourraient la dire caressante et la trouver dérangeante mais moi elle me plaisait. Ce genre de voix qui nous hypnotise. Qu’est-ce que ce serait si elle chantait ?! Une mélodie douce, chaude, caressant le cœur des gens, un baume. Je ne savais pas la décrire mais elle me plaisait. Dans le sens général, elle avait l’air intelligente et assez mature, plutôt jolie malgré sa petite taille, je l’aimait bien.

- Je m’appelle Circéia et comme tu vois, j’ai de longs cheveux. Mais les tiens sont encore plus impressionnants !
- Je m’appelle Alice. Merci !
je répondis avec un large sourire. Les tiens sont très beaux ! Je passe ma main dans mon dos pour vérifier leur longueur et me rends compte qu’ils avaient encore beaucoup poussés depuis l’été dernier. Oh la, je n’avais même pas remarqué qu’ils étaient aussi long ! Ils m’arrivaient presque à la taille maintenant !

Ainsi elle s’appelait Circéia. Le sujet de conversation était un peu farfelu mais peut importait. Je voulais simplement profiter de cette magnifique journée aux côtés d’une personne sympathique. Parler des cheveux ? Mais enfin pourquoi pas. C’était un sujet de conversation comme un autre après tout ! Peut être aimait-elle regarder ce détail physique parce qu’elle le trouvait particulièrement beau ? Ou étais-ce à cause de son cadre familial lors de son enfance ? Peut m’importait, j’allais pouvoir discuter avec une nouvelle personne et cette perspective me rendait toujours joyeuse.
Mes cheveux voletaient légèrement derrière moi à cause du vent chaud. Je regardai le ciel puis un papillon passer au dessus de nous. Puis mon regard revint vers Circéia. A quoi pouvait-elle bien réfléchir ? Elle avait l’air un peu plongée dans ses souvenirs, où ses pensées je n’en sais rien. Je me redressai et me tournai vers elle, prête à relancer la conversation. Amis je fus devancée. Elle me questionna :

- Tu mets combien de temps par jour à t’en occuper ?
- Eh bien.... je dirais... pas très longtemps en fait. Je fais souvent attention à me les attacher correctement la nuit pour ne pas ressembler à un épouvantail le lendemain matin, ce qui me permet d’avoir moins de noeuds et passer moins de temps à m’en occuper. En fait, je les démêle et puis c’est à peu près tout. Bon bien sûr, c’est forcément plus long que pour d’autres parce qu’ils sont longs et les démêler entièrement est plus compliqué. Et toi ? Tu mets combien de temps par jour pour t’en occuper ? Au fait, tu connais le compte moldu Raiponce ?

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29 déc. 2018, 21:40
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Alice…. Quelle chance de porter un tel nom… Circéia adorait depuis toujours ce conte pour adultes, car celui qui croit au conte pour enfants dans ce cas se trompait, elle en avait conscience. Elle enviait cette fille parfaite, à la candeur et la bonté irréprochables… Et Raiponce ? Non, elle ne connaissait pas. Mais elle tenait là quelque chose à creuser au travers d’un livre au plus vite.

- Merci du compliment. Je fais ce que je peux. Et sans la potion Lissenplis !

Elle avait travaillé la question quelques semaines plus tôt en cours de potions. L’effet était plus que magnifique mais elle rechignait à employer des moyens magiques pour être belle. Cela lui laissait un goût amer… toujours se demander si les autres sont ainsi parce qu’ils sont ainsi ou par le simple mensonge de la magie. Mais elle ne voulait pas récriminer. Ce n’était pas le jour.

- … peut-être la connais-tu ? Nous venons de l’étudier en Potions. Un truc efficace mais moi, j’en reste aux méthodes de grand-mère. Brosser, beaucoup et souvent. C’est un enfer mais avons-nous le choix ? Ils ne te tirent pas la nuit à être attachés comme ça ?...

Circéia avait essayé durant ses débuts à Poudlard mais ils étaient tellement indociles qu’il fallait serrer très fort, peut-être car ils avaient la finesse d’un fil d’étoile… Et comme en plus ils prenaient une forme assez pitoyable, le genre faux plis en trois dimensions, elle avait fini par renoncer et se résoudre à se lever tôt pour s’autoriser une coquetterie.

- … moi j’ai vite renoncé.

En repensant à ce soulagement, elle eut un infime mouvement vers Alice, comme si un coup de coude allait intervenir. Mais il était un peu tôt pour ce genre de familiarités. Circéia était très à son aise, de manière purement surprenante mais les limites de cette ivresse existaient encore pour l’instant.

- Et puis à quoi bon, de toutes les façons, je préfère…

Elle allait dire qu’elle n’aimait pas qu’on la regarde mais là encore, son cœur lui interdit cette pensée négative. « Ma fille, aujourd’hui, tu dois voir la vie positivement, c’est un ordre ! ». Etait-ce bon signe si elle commençait à se parler ainsi ? Un premier pas vers la folie ou justement le premier pas vers autre chose de bien plus réjouissant ?

-…qu’ils soient présentables, c’est déjà pas mal.

Elle se sentait bien, les parfums du parc lui donnaient des envies. Chanter, danser, peut-être même dire des âneries pour changer un peu de tous ces mois de travail sans relâche.
Quand on ne connait pas les gens, on a toujours peur des silences. Ils semblent vite signifier qu’on n'a rien à se dire, que l’on est mal à l’aise… Mère lui avait appris à combler ces vides mais Circéia trouvait cela factice. On voyait immanquablement que parler pour ne rien dire était une seconde nature. Mais alors que dire quand on est vide d’idées parfaites ? Etre soi, pour une fois…

- … Je ne sais pas pourquoi mais aujourd’hui, je me sens bien ici... Longtemps j’ai eu un chignon et puis j’en ai eu assez. Mère me l’imposait au point que j’ai dû renoncer à faire autrement. Et puis… j’ai décidé de faire comme je voulais. Après tout, ce sont mes cheveux. Ils sont plus présentables comme cela.

C’était exactement cela. Pendant des années, Circéia avait vécu sans rechigner les vies d’autres gens, qui décidaient de tout pour elle. Et c’était un enfer, une prison sociale, le carcan des adultes. Et peu à peu, à bien y réfléchir, elle prenait de l’assurance, commençait à savoir dire non, pas tellement dans les mots mais dans les faits eux-mêmes. Cette révélation avait quelque chose de savoureux. La forêt était en train de s’embraser, plus rien ne comptait que cette prise de conscience qu’elle avait le droit d’être ce qu’elle voulait elle. Alice… au pays des merveilles… Quelle lumière… alors qui était-elle pour cette Alice-là, qui pouvait-elle représenter dans cet univers de magie incessante ? Car si elle était assise à côté d’Alice, il fallait bien qu’elle soit l’un des autres personnages…

- Es-tu une fille sage, Alice ?

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30 déc. 2018, 00:25
 RPG++  Le brasier  pv A. Civario 
- Merci du compliment. Je fais ce que je peux. Et sans la potion Lissenplis !

En entendant ce nom farfelu, je fis une drôle de tête. Mais quelle était donc cette potion ? Sûrement quelque chose pour les cheveux. Puisque c’en était le sujet de conversation. Pourtant, je n’étais pas sûre de saisir parfaitement son utilité. Pourquoi utiliser une potion pour embellir quelque chose de déjà beau ? Je ne connaissait pas de chevelure repoussante ou peu agréable à regarder. Des cheveux sales, peut être. Mais autant simplement les laver. Enfin, quelle idée que de créer une telle potion. Bon bien sûr, tout le monde n’était pas satisfait de ce qu’il avait, et évidement, c’est humain. À nos yeux, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Je faisait moi aussi parti de ces gens là, à vouloir toujours un peu mieux. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Personne ne pouvais s’en empêcher. Toujours à vouloir un peu mieux, à envier l’autre mais c’était comme ça. Mais de là à créer Un potion pareille... j’étais... étonnée. Peut être un peu déçue, ne seront-nous donc jamais satisfaits ?

- … peut-être la connais-tu ? Nous venons de l’étudier en Potions. Un truc efficace mais moi, j’en reste aux méthodes de grand-mère. Brosser, beaucoup et souvent. C’est un enfer mais avons-nous le choix ? Ils ne te tirent pas la nuit à être attachés comme ça ?...

Eh bien non, je ne connaissait pas. Et peut m’importait de la connaître ou non. Quelle utilité ? Quelle futilité... Mais qui étais-je pour en juger ? Peut être d’autres appréciaient-ils cette potion. Elle devait donner un rendu joli - sinon je ne pense pas que quelqu’un s’en servirait, ou même tout simplement l’aurait inventée - et être utile à d’autres. Mais à mes yeux... pff... rien de bien... utile, intéressant ? Je ne sais pas. Je me fis tout de même la promesse intérieure de ne pas m’en servir. Enfin, sauf en dernier dernier recours. « Celui que ne change jamais d’avis est un idiot. » Il me semble que c’était ça, une citation que j’avais sûrement dû rencontrer dans un livre ou autre. Enfin bon, je verrais un jour peut être... Pour l’instant j’avais la ferme intention de ne pas me servir de cet artifice qui - à mes yeux - était plutôt déloyal. Pourquoi se soucier des autres ?
Mais qui étais-je pour faire la morale et prononcer les "bonnes paroles" ? Ne fais-je pas partie des personnes qui se soucient du regard des autres ? Ne suis-je pas une personne qui souffre aussi de la peur ? Peut être ces choses là rassurent... J’ai souffert de la peur, de la colère, du rejet et pire... de l’abandon... Je ne savais rien de ce que les autres avaient traversé. Peut être mon histoire n’était qu’un tout petit rien comparé à la leur...
J’étais emportée dans un tourbillon d’émotions...

- … moi j’ai vite renoncé.

Mon visage ne représentait pas ce que je pensais. Je l’écoutait avec une tête tout à fait normale et pourtant, qui pourrait savoir quel incendie enflammait ma tête et mon cœur à cet instant précis. J’était un peu perdue.
Je notait un minuscule, infime, à peine perceptible mouvement de Circéia. Un accès de familiarité qu’elle ne s’autorisait pas ? Je l’encourageai à continuer avec un sourire chaleureux.

- Et puis à quoi bon, de toutes les façons, je préfère…

Elle eut un moment de réflexion. Que pensait-elle ? A la suite de sa phrase ? Que voulait elle dire ? Circéia... ce nom... il me rappelait quelqu’un...

- …qu’ils soient présentables, c’est déjà pas mal.

J’acquiesçais. Comme se contenter était bon. Il fallait viser mieux. C’était une bonne chose. Mais viser bien. Ni trop haut, ni trop bas. Trouver le juste milieu. Et ne pas dévier de sa cours aux risques d’atterrir dans la jalousie et l’envie d’avoir ce que l’autre as et que l’on a pas.
Circéia... mais qui me rappelait elle ?

- … Je ne sais pas pourquoi mais aujourd’hui, je me sens bien ici... Longtemps j’ai eu un chignon et puis j’en ai eu assez. Mère me l’imposait au point que j’ai dû renoncer à faire autrement. Et puis… j’ai décidé de faire comme je voulais. Après tout, ce sont mes cheveux. Ils sont plus présentables comme cela.

Cet aveu me redonna un large sourire comme on en voyait souvent affiché sur mon visage. Pouvoir parler à une personne qui s’affirmait pleinement m’enchantait. Quel plaisir savoureux. J’avais longuement vécu sous la coupe de quelqu’un d’autre moi aussi. En l’occurrence sous celle de mon père. Un moldu qui avait interdit la magie à la maison. Ma mère et moi partions souvent pour des escapades dans les bois pour la pratiquer. Mais à cause de moi, ils avaient divorcé et ma famille s’était brisée. Mon père avait étendu sa haine sur le reste des moldus de la famille et ils détestaient tous les sorciers. Mais l’heure n’était pas aux tourments par une si belle journée et en si belle compagnie !

- Es-tu une fille sage, Alice ?
- Une fille sage ? Que dirais tu ? Je me considère comme sage à l’extérieure, quoique discrète mais candide et un peu malicieuse je dirais. Et pourtant... a l’intérieur c’est un véritable tsunami, un incendie d’émotions toutes plus contradictoires les unes que les autres, toutes plus farfelues les unes que les autres mais aussi toutes plus belles et passionnantes les unes que les autres.
J’avais dit cela sans réfléchir. J’avais juste dit le sens profond de mes émotions et de mes pensées, enfin. Depuis mon arrivée à Poudlard, je m’ouvrais plus aux autres et découvrait tant de choses inconnues, dans tous les sens du terme. Depuis mon arrivée dans cette école, je n’avais plus à réfléchir à deux fois avant de parler et de donner mon avis. Ça faisait du bien...
Et toi ? Est-tu sage Circéia ?

Je prononçait ce prénom avec délectation. Circéia... Circé... voilà à qui elle me fait penser. Une version bien plus gentille mais avec sa voix envoûtante, ce prénom si doux à prononcer mais surtout sa magie. Sa magie qui avait réveillée en moi de nouvelles sensations. Je m’étais remise en cause, j’avais remué mes souvenirs, j’avais parlé librement, sans penser, et ce, grâce à cette simple discussion avec elle en un beau jour d’avril. Qu’est-ce que c’était bon... Comment la remercier ? Un simple merci ne me semblait pas à la hauteur... mais... Merci du fond du cœur, magicienne de mes sentiments...
Je souris, heureuse, et attendit sa réponse.

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30 déc. 2018, 15:48
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Pourquoi faut-il donc que les filles aient les cheveux longs ? Et seulement elles ? Oh, je sais…certains garçons trouvent que c’est un style que de les avoir « à la façon de ». Mais cela ne change rien au problème. La vie range les gens dans des cases. Et par le fait, les filles sont tenues d’avoir les cheveux propres, les manières douces, l’esprit alerte mais surtout pas contradicteur.  De charmantes petites poupées que l’on sort de leur écrin pour faire bonne figure, montrer au monde ce que la famille sait faire, combien les parents sont de bons parents. Mais justement, est-ce bien le cas me concernant ? Depuis de longs mois je n’en suis plus convaincue. Aussi est-ce un combat entre les fondations sur lesquelles j’ai été construite et ce que je suis en train de devenir par la simple action de ma vie, de ma vie propre, celle que je cherche à diriger, celle que je veux réaliser. Dans ce parc, entourée d’attentions délicates, sans doute parce que candides, je suis enfin un peu moi-même.

- Sage ? Encore faudrait-il en définir le contexte. Alice, je te demandais cela parce que tu portes le nom d’une héroïne tellement attachante. Quand je pense à ce prénom, je ne vois pas ces vieilles dames aux jambes gonflées, qui n’ont sur le monde qu’un regard sépia, modifié par les années… Non… ce que j’imagine, c’est cette petite fille, comme nous, qui se promène dans un univers féérique, avec des lapins pressés et des reines autoritaires, malheureuses. Alors je me demande si cette Alice-là aura des chances un jour d’être autre chose qu’une personne sage…

Entre mes mains, je tiens un des premiers brins d’herbe de l’année, en l’écrasant, je pourrais sentir sa verdeur. Mais je préfère le laisser tel quel, continuer de grandir. Parce que je n’ai pas le besoin de détruire pour vivre dans mon environnement immédiat.  Alice me regarde, et je sens en elle une grande part de ce que j’étais il y a encore très peu de temps. Peut-être même l’instant d’avant son arrivée.

- Moi… je suis née sage hélas.

Je trouve la formule à ce point parfaite que je ne peux me retenir de pouffer pour de bon. Et je me sens partit à la renverse. Pour me retenir, par réflexe, je prends son bras et ainsi, je parveins à éviter de me vautrer dans mon ridicule.

-… pardon Alice. Je suis bête. Mais tu sais, je ne suis pas habituée à parler autant. Tu dois avoir sur moi un effet… peut-être que grâce à toi, je vais laisser tomber toute sagesse…

Alors, comme une révélation ne vient jamais seule, je me lève et hurle :

- VENEZ A MOI, MAGES NOIRS. JE VAIS VOUS REGLER VOTRE COMPTE UNE BONNE FOIS !!!!

A ce moment précis, j’ai des pensées stratosphériques. D’un côté, je me dis qu’il ne faut surtout pas révéler quoique ce soit à Alice de ce que je redoute concernant Mère. Et puis je sens en moi pour la première fois la raison profonde de ce désir d’être présidente du magenmagot un jour. Faire le bien, rendre la justice, et surtout arrêter le plus possible de mages noirs, pour tout ce qu’ils auraient pu faire pour contribuer à pourrir mon enfance.  Je viens de comprendre. Et d’assumer. Je leur mènerai la vie dure et des dizaines d’aurors travailleront avec moi à ma cause. Mais je me rends compte, surtout, que c’est agréable, parfois, de… perdre pied et se laisser aller à la folie. La même que celle qui m’a permise d’entrainer Phoebe dans une danse insensée, en apparence. La même qui…. Je mets la main sur ma bouche, comme pour donner l’impression que je regrette mes propos. Ce n’est absolument pas le cas, je suis au contraire très satisfaite de moi. Pour une fois…

- J’espère au moins que tu n’en es pas une Alice parce que sinon, le magenmagot en personne va t’envoyer à Azkaban derechef !

Je ris, et l’envie de la prendre dans mes bras est tenace. Mais une fois encore*, je suis retenue par ces satanés instincts ALEKHIN. De la tenue ma fille, de la tenue… pour ce qu’on en fait ensuite… Et mes poumons s’emplissent d’un air vivifiant.
Pourtant, quand je me retourne, une forme de sidération me prend, comme si tout cela n'avait été qu'un rêve, un coma temporaire. Je suis seule, non plus désespérément mais à nouveau seule. Quelle est donc cette Alice qui est venu à moi pour un instant, un instant seulement ? Etait-elle vraiment là ? J'ai rêvé. Mais pour une fois c'était un rêve agréable, ardent.

* décision prise par les dés

Reducio
Finite RPGiem

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...