Elle était confuse, mais les petits soubresauts que les nausées lui causaient encore, ne lui permettait pas de s'excuser de sa maladresse. Heureusement, Mr O'Belt connaissait très bien les signes précurseurs de ce genre de désagrément, il avait anticipé de quelques secondes la catastrophe, apposant sur le bureau une bassine venue de nulle part.
L'effort de vomissement avait amplifié d'un cran les douleurs et les larmes, coulant spontanément sous celles-ci, elles venaient diluer les restes de stase gastrique présente à la commissure de ses lèvres.

Le soutient de l'infirmier jusqu'à la table d'auscultation fut nécessaire, tant les forces de la jeune fille commençaient à lui manquer. La carence de sommeil se montrait cruelle et rendait son corps sans force. Elle saisit le petit récipient qu'il lui tendit, allongé ainsi, la nausée était plus forte encore et elle en aurait surement besoin. Éli se mit en position assise, le haricot collé à sa poitrine, prête pour un nouvel assaut de son estomac.

Le jeune homme prit quelques instants pour nettoyer les dégâts collatéraux de son mal, mais la Poufsouffle n'eut pas la curiosité cette fois, d'observer ses gestes. Se contentant de répondre par un "oui" de la tête lorsqu'il revint lui demander si elle était encore sujette à ses nausées.
Elle avait mal, et sa patience s'estompait de plus en plus. La jeune fille ne voulait pas se montrer si affaiblie, elle se trouvait idiote de se mettre dans un tel état pour un mal si anodin, mais elle ne pouvait plus faire autrement. Les épaules bases, la tête tournée vers la coupelle encore vide, elle fermait les yeux en pleurant.

@Diarmuid O'Belt

La pré-adolescente avait le teint grisâtre et semblait ne pas être très à l'aise sur la table d'auscultation, il redressa donc le dossier pour qu'elle puisse s'y appuyer tout de même et trouver un minimum de confort le temps qu'il procède à un nettoyage sommaire et qu'il lance une analyse sur le prélèvement qu'il avait fait. Quand il revint quelques secondes plus tard pour lui poser une simple question, la Poufsouffle ne parvint qu'à répondre d'un signe de la tête. L'infirmier fit donc venir une potion pour apaiser ce mal là. Il en versa la dose voulu dans un petit gobelet et tendit ce dernier à sa patiente. "Ca va calmer les nausées rapidement après l'avoir bu." L'informa-t-il avant de récupérer la médication suivante, celle qui allait traiter la migraine ou plutôt la mal de tête lancinant. Concernant la migraine en elle-même c'était encre une autre paire de manche.

Quand la première potion fut ingérée, Diarmuid laissa quelques minutes passer en allant mettre quelques notes dans le dossier de l'élève avant de revenir. "Si ça va mieux, je vous donne de quoi calmer le mal de tête. Ensuite nous verrons à rediscuter de tous les symptômes et leur évolution." Il parlait doucement et à voix relativement basse. Les sons forts et aigus était généralement désagréable dans ces moments, être un homme s'avérait être un atout non négligeable de ce point de vue.

Lorsqu'elle but le breuvage que l'infirmier venait de lui donnait, un sentiment d'accalmie arriva immédiatement. Le remède était terriblement efficace et bien que sa tête tambourinée toujours autant, les nausées avaient complètement disparues.

Le jeune homme connaissait extrêmement bien son métier, et la jeune fille avait une totale confiance en ses méthodes. Au vu de son état actuel, elle ne pouvait que s'abandonner à ses conseils et espérer qu'ils soient efficaces. Elle n'aurait pas supporté un jour de plus comme cela.

Elle releva le regard vers Monsieur O'Belt , s'affairant à son bureau sur des notes dont elle ne connaîtrait jamais l'exacte retranscription, mais dont elle pouvait imaginer les grandes lignes. Elle n'avait qu'une envie, c'était de retrouver son lit et un sommeil sans douleur, et lorsqu'il lui proposa de lui donner un remède à son mal elle trouva enfin la force nécessaire pour lui répondre.

- c'est beaucoup mieux la, enfin pas la tête mais le reste ça va. espérant de toutes ses forces que le médicament suivant soit aussi efficace que le premier. Le ton de sa voix restait faible et l'on pouvait aisément sentir la douleur à travers les mots.

Malgré son empressement à se soigner, elle avait bien entendu la fin de la phrase de l'infirmier. L'éventualité de parler plus sérieusement de son mal et des possibles origines de celui-ci ne l'enchantée pas vraiment. Elle savait bien qu'elle devrait évoquer ses antécédents avec lui, mais elle n'était pas vraiment prête à le faire.

@Diarmuid O'Belt

- "Tenez." Dit-il doucement en tendant un deuxième gobelet contenant la potion qui soulagerait le mal de tête persistant - on ne pouvait pas vraiment dire autrement - de la fillette. Il la laissa boire tranquillement puis il attendit suffisamment longtemps pour que l'actif fasse effet et que la Poufsouffle aille encore un peu plus vers le mieux. Ca ne serait pas parfait puisque cela courait depuis des jours mais cela devrait lui permettre de retrouver du confort et d'être capable de mener la discussion qui allait suivre à propos de tout ça.

Quand il la sentit prête, que son visage eut repris quelques couleurs, Diarmuid se lança donc. "Il faudrait que vous m'en disiez un peu plus sur ce mal de tête. Ce n'est pas la première fois n'est-ce pas?" C'était un faisceau d'indices qui le lui soufflait. Notamment qu'elle ait attendu aussi longtemps avant de venir. Ce n'était pas un comportement anodin, plutôt celui de quelqu'un qui supportait le mal en silence parce qu'il avait eu des réflexions peu agréables. Pour le coup, il connaissait et encore, il était un garçon. Il l'avait bien vu en étant élève ou même étudiant qu'elles étaient bien plus facilement rendue au rang de personnes ne supportant pas la moindre douleur physique.

Cette réflexion lui fit repenser à une constatation qu'il avait fait plusieurs fois et rejoignait le cas suivant. Les filles, adolescentes ou femmes pouvaient retarder le moment de consulter pour prouver aux hommes leur résistance. Mais ce n'était qu'une intuition.

Le deuxième remède fut plus long à montrer ses effets, le breuvage coulait dans sa gorge et sa tête tambourinée. Les minutes avançaient à mesure que la douleur diminuait, pour ne laisser bientôt qu'un fond qui n'avait plus rien d'insupportable. La position de la jeune fille se faisait plus droite, ses traits moins tirés, elle aurait très bien pu partir maintenant, mais elle savait qu'elle ne pourrait plus faire marche arrière.
La première question ne se fit pas attendre, il avait très bien saisi qu'elle n'en était pas à sa première migraine, mais elle se demandait ce qui l'avait trahi, prêchait-il le faux pour savoir le vrai ?
Il n'était plus question de mentir et même si elle l'avait voulu, elle se sentait vidée et incapable de se débattre dans des justifications trop complexe.

- ça m'arrive parfois oui... elle se demanda un instant si cette simple réponse lui suffirait mais à en voir son regard interrogatif elle décida de lui donner toutes les cartes pour l'aider vraiment. ...assez souvent depuis ma méningite, c'était il y a trois ans, mais ça va je suis habitué, c'est juste que ça ne dure pas aussi longtemps et c'est pas si fort d'habitude, sinon je ne serais pas venu vous voir pour ça.

Elle se sentait presque soulagée de lui en avoir parlé. Souvent, elle se refusait à le faire pour ne pas se victimiser aux yeux des autres. Mais là c'était différent, il n'en parlerait à personne et cette information ne servirait que pour son suivi médical.

@Diarmuid O'Belt

Dans la réponse que lui fit la jeune fille, une information en particulier le fit tiquer. Une méningite. Une méningite... Ce n'était pas anodin comme pathologie, ni chez les moldus, ni chez les sorciers. "Donc depuis trois ans, vous souffrez de migraine parfois plusieurs jours de suite." Reformula Diarmuid qui ne put s'empêcher de demander: "Vous en avez parlé avec vos parents? Qu'ont dit les médecins moldus?" Car il se souvenait qu'elle était née de deux parents moldus. Il l'avait lu dans son dossier. Mais il ne se souvenait pas d'avoir lu la mention d'une méningite ou de migraines à répétition. Soit c'était lui qui n'avait pas été suffisamment attentif... Soit ça n'avait pas été écrit. Dans les deux cas cela pouvait poser problème, mais pas pour les mêmes raisons.

L'irlandais inspira doucement, mobilisant ses connaissances sur la méningite chez les sorciers. Car si elle avait été malade enfant, alors elle devait avoir contractée une version sorcière. Les jeunes doués de magie ne tombaient pas malade avec les microbes moldus, leur organisme y résistait particulièrement bien, parfaitement bien même. Une nouvelle plutôt intéressante, c'était qu'elle avait pu être soignée. Celle qui l'était moins était l'apparition et la persistance de ce qui semblait être une séquelle qui devait gâcher la vie de la préadolescente. Quoique non. Elle lui gâchait la vie, sinon elle n'aurait pas finit dans cet état ici même.

Comme elle s'y était attendu, Mr O'Belt ne laissa pas cette information passer sans réagir. Elle savait qu'il était normal pour lui de poser ces questions, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir un peu agacée.

Il n'y avait rien de méchant ni d'accusateur dans le ton qu'il y mettait, mais en venant à Poudlard elle avait espéré oublier ce passage de sa vie. Personne ici n'en savait rien et ça lui convenait très bien. La jeune Poufsouffle avait appris à gérer seule, ces quelques épisodes douloureux, et à part quelques moments ou elle paraissait légèrement à l'écart et renfermée sur elle-même, rien ne pouvait laisser penser aux autres qu'elle n'allait pas toujours bien.
Ces derniers jours faisaient bien sur, exception, et il fallait qu'elle sorte légèrement du silence, au moins ici pour aller mieux.

- Oui ça m'arrive, mais ça va. Les médecins moldus disent que je suis une survivante, que j'ai eu beaucoup de chance et que, finalement je me suis remise extrêmement vite. Au début j'allais toujours faire des contrôles. La tête base, elle savait bien que depuis quelque temps, elle refusait de parler de ses douleurs, même à ses parents et que les visites à l'hôpital, étaient beaucoup moins régulières. Ils s'inquiétaient beaucoup trop, pour rien la plupart du temps, et elle en avait eu marre d'être toujours surveillé. au début je racontais toujours tout, mais je voulais juste être comme mes amies, normale. J'en avais marre de toujours aller chez le médecin, alors j'ai fait comme si j'avais plus mal, ça fait moins peur à mes parents, et c'est que des migraines c'est rien.

@Diarmuid O'Belt Très bel PFRanniversaire au passage !!

En effet, méningite potentiellement sorcière traitée par des moldus, il y avait de quoi être considérée comme une survivante par ces derniers. Et heureusement, ils ont eu l'excellente idée de surveiller l'évolution de son état. Mais de toute évidence, elle avait minimisé, même avec eux. Diarmuid prit un petit peu de temps avant de lui répondre, moins d'une minute, mais les secondes s'étaient quand même un peu étiré avant que le son de sa voix ne perce à nouveau dans le silence, toujours posée. "Vous savez Miss, la douleur, ce n'est jamais rien. C'est un signal que donne le corps pour signifier que justement, quelque chose ne va pas. Avoir mal ne signifie pas qu'on n'est anormale." Fut le début de ses explications. "Dans votre cas, les médecins moldus ont certainement cherché sans trouver parce que l'origine de tout ça est une maladie sorcière. Et toutes ces migraines... Pouvez-vous vraiment dire que ce n'est rien?" Il lui posait réellement la question. En voyant son état actuel, était-ce vraiment rien?

Si c'était à lui de répondre, il dirait non. Mais il savait aussi qu'adolescent on ne voulait pas forcément montrer ce qu'on considérait comme des faiblesses. Même adulte, pensa-t-il ironiquement à propos de lui... Même d'autres qui n'aimait pas aller voir un médicomage. Mais bon, là n'était plus trop la question. Non, elle était plutôt là: "Nous avons deux options. Est-ce que vous souhaitez qu'on cherche d'où tout ceci vient? Ou bien vous préférez qu'on agisse seulement avec des potions pour soulager les migraines quand elles surviennent?" Elle avait le choix.

Elle patientait, assise sans un mouvement, avec devant, la perspective inéluctable d'un sermon bien mérité. La tête basse, pas très fière des dernières paroles qu'elle venait de prononcer, il allait falloir qu'elle assume maintenant. Sa douleur persistante des derniers jours, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, est ce que le couperet de Mr O'Belt allait encore un peu plus alourdir cette culpabilité déjà présente ?

Les paroles enfin prononcées n'allaient pas du tout dans la direction à laquelle elle c'était préparer, à la place l'explication qu'il donna à la jeune fille eut plutôt le mérite de la soulager un peu. Non ce n'était pas rien, les migraines lui gâcher certains moments, et elles lui prenaient de plus en plus d'énergie pour les supporter discrètement. Le simple fait qu'il lui pose la question, pas une question vaguement lancée, une vraie question, lui fit déjà un bien fou. Éli se sentit considéré, pour la première fois depuis longtemps, et pas juste étudié comme un cas médical.

- non c'est pas rien, vous avez raison. J'en ai vraiment marre parfois. La Poufsouffle ne voulait pas laisser ses émotions et sa colère la submergé, elle massait ses tempes plus par reflexe cette fois, un peu pour se donner une contenance face à un sujet qu'elle n'aimait pas abordé. La douleur était quasi inexistante à cet instant, mais le souvenir de ses heures déchirantes de battements, lui revenait en tête si facilement, comme marquées bien trop profondément en elle. Je veux arrêter d'avoir mal ! Au point ou elle en était, le repli n'était plus une option. Vous pensez pouvoir trouver ce qui me donne ces douleurs ?

Les doigts de ses deux mains s'entrecroisaient maintenant sur ses genoux, en réalité, elle était tétanisé de découvrir la raison de son mal, elle avait terriblement peur d'un nouveau diagnostic et toutes les conséquences qui en découlerait. Le mutisme et l'ignorance dans lequel elle c'était noyer peu à peu, volontairement, étaient sa façon de s'en protéger inconsciemment.

@Diarmuid O'Belt

Tout un florilège d'émotion lui parvinrent de sa patiente. Elle lui avait semblée plus ou moins successivement, le plus souvent en même temps, apeurée, soulagée, en colère, soucieuse, inquiète... Beaucoup pour une seule personne, même quand elle exprimait assez clairement une forme de ras-le-bol à ces douleurs chroniques qui devaient plus que l'handicaper selon les périodes.

A sa question, il commença par hocher la tête. "Oui c'est possible, il s'agit d'examens à mener qu'il est possible que je fasse ici." Expliqua-t-il en essayant de lui faire passer un sentiment de sérénité à la jeune fille. "Mais," parce qu'il y avait un mais, comme souvent lorsqu'il s'agissait de pratiquer des soins sur des mineurs, "il y a deux conditions indispensables. D'abord, faire passer la crise actuelle. Qu'elle ne reprenne pas dans les jours à venir. Si certains tests sont faisable sur une migraine en cours, je préfère que ça soit sur un tout début. Et surtout, il va me falloir l'accord de vos parents." Elle restait mineure et les soignants n'avaient pas tout pouvoir, même dans le monde sorcier.

Réfléchissant à mesure qu'il parlait, il avait croisé les bras sur son torse. "Si vous confirmez cette envie de recherche de la cause, je peux leur écrire. Et toutes les conclusions seront dans votre dossier médical. Est-ce que ça vous va comme ça?" Termina l'irlandais par une question.