Ce match est vraiment une catastrophe ! Mais je n’ai pas le temps de me plaindre car on me fait signe d’entrer sur le terrain. En tant qu’attrapeur cette fois. J’avoue que je stresse un peu plus que tout à l’heure. Je veux dire, frapper dans une balle pour cogner un joueur adverse, c’est dans mes capacités, et j’admets que ça me plait bien. Mais attraper une petite balle jaune qui vole dans tous les sens, c’est un peu plus technique. Je monte sur mon balai avant de rejoindre le terrain. Je fais un petit signe de la main à Eider qui rejoint le banc des remplaçants que je viens juste de quitter. Elle a bien géré et il va maintenant falloir que je fasse pareil ! Au moment où je scrute la zone de jeu pour trouver mes coéquipiers, quand un mouvement attire mon attention. Le souafle vient tout juste de passer dans l’un des anneaux adverses. Est-ce qu’on vient enfin de marquer nos premiers points ? Un sourire prend place sur mon visage en constatant que finalement, on n’a peut-être une petite chance de remporter le match. Ou du moins, de ne pas finir à 110 à 0 ! Je prends une grande inspiration pour me concentrer avant de prendre un peu de hauteur. Maintenant, c’est à moi de les aider. Je concentre toute mon énergie et ma concentration dans ma recherche de la petite balle jaune, sans faire attention aux autres joueurs. Après tout, je ne crains rien. Ma seule menace peut être le cognard mais j’ai une confiance aveugle en Antonn, donc je ne m’en occupe pas. Je ne prends même pas la peine de surveiller les faits et gestes de l’attrapeuse adverse. Elle est sur le terrain depuis un bon moment, elle doit commencer à fatiguer, ce qui n’est clairement pas mon cas !

Repérer [3 secteurs]

Souriant chaleureusement à Ali, je lâche un rire à sa comparaison.

- J'crois que je préfère le cimetière !

Affaissé sur le banc, je regarde le jeu d'en bas, muscles complétement relâchés. Y'a pas à dire, même si j'aime plus que tout être sur le terrain, se poser quelques minutes ça fait pas de mal.

Surtout que l'équipe est cool, et donc qu'on passe un bon moment. Un peu de rigolade au milieu du match.

Quand Ali m'annonce mon remplacement imminent, je grogne pour la forme, me redressant sur le banc en prenant une dernière gorgée d'eau. Heureusement, j'ai pas eu trop le temps de refroidir, mais vaut mieux m'échauffer un coup quand même. Ce serait le mauvais moment pour se blesser.

M'élevant rapidement sur le terrain en tapant dans la main d'Argentella au passage, je ne peux que constater les dégâts de plus prêt. Le souafle est, sans doute pour la première fois du match, très proche de nos anneaux, et dans la main d'un joueur adverse.

Kate, fatiguée, ne peux rien faire et j'assiste de loin à leur premier but du match. Et le seul. Kalev plonge du mauvais côté, et voilà que le score évolue. 30-110.

Je sais évidemment qu'on a encore beaucoup d'avance, mais j'ai l'impression que ce but marque un tournant. Dans un match ou on domine complètement, un seul but peut suffire à leur redonner l'envie de gagner.

Et ça, navré pour eux, mais c'est impensable.

Me penchant sur le manche en bois de mon balai, je prends de la vitesse pour atteindre leurs buts avant qu'ils n'aient vraiment le temps de réagir. Contre-attaquer rapidement, c'est un excellent moyen de reprendre le dessus, et je vais pas m'en priver.

Levant le bras en l'air, je me tourne vers Kalev, regard concentré sur sa silhouette, comme ci je pouvais le convaincre de ne pas se laisser abattre simplement en le fixant.

Mauvaise décision qui l'a mené vers le mauvais côté. L'anneau visé était le 19m, au lieu de celui auquel il pensait initialement. Dépité, Kalev rattrape le souafle en chute libre. Il avait une seule chose à faire, et même cela, il n'est pas foutu de le faire correctement ! "Comment Gryffs faisait-il pour toucher juste à chaque fois ?" Kalev se promet de lui poser la question plus tard, après le match. Mais pour l'instant, il ne doit pas sombrer dans la déception et doit rester concentré, car il a un souafle à relancer. "Allez, c'est reparti..."

Kalev dirige son balai vers l'anneau central, scrutant rapidement la situation : Elijah vient de prendre la place d'Ella, Deryn est hors de portée, Kate est concentrée sur le Vif d'Or et le cognard semble s'être momentanément éclipsé. "Une bonne nouvelle", se réjouit-il, se rappelant qu'il était la cible il y a peu. Il sait qu'il peut compter sur sa capitaine et sa batte. Il roule doucement des épaules, cherchant à relâcher la tension. Avec l'adrénaline dissipée et le calme revenu, Kalev recentre son attention sur l'instant présent ; Elijah se déplace et fait signe dans sa direction. En réponse, Kalev lève son pouce, puis évalue la distance.

— Allez, ça va le faire, marmonne-t-il.

Il ajuste sa position et son altitude, dévie légèrement, puis arme son bras. Tendu comme un arc, il vise au mieux en direction d'Elijah. Ce n'est pas une tâche facile et il se demande s'il mettra suffisamment de force. Pas le temps d'hésiter, Kalev déclenche le tir vers de son coéquipier, puis reste à l'affût ; à tout moment, sa relance peut échouer et si la balle tombe près de lui, il devra bouger.

Que venait-il de se passer, alors que la Serpentard avait du mal à se raccrocher à la situation ? Erza l’avait rejoint près des buts adverses avant d’être cognée, Louna avait fait une relance incroyable que Veronica avait réussi à récupérer, et puis… Elle avait tiré. Sans y croire vraiment, mais en tentant le tout pour le tout. Elle aurait pu, elle aurait dû, se rapprocher davantage, profiter de la situation pour augmenter ses chances, pour analyser, pour peser le pour et le contre… Mais elle ne l’avait pas fait. La poursuiveuse verte et argent avait joué le risque d’un tir plus éloigné, le risque de subir une nouvelle fois la terrible poisse qui affligeait échec sur échec à son équipe.

Et elle avait marqué.

Veronica n’en revenait pas. Son premier but du match, son premier but de la saison… son premier but tout court, depuis qu’elle était entrée dans l’équipe de Quidditch en tant que batteuse et attrapeuse remplaçante. Un peu d’espoir, alors que les Crochets étaient mis à mal depuis le coup d’envoi. Laissant le choc du moment la saisir quelques instants, elle se reprit aussi vite, pour se reconcentrer sur le match, soudainement reboostée. La troisième année ne lâcha pas le souafle du regard alors que Cohn effectuait ses actions, et se déplaça dans la même trajectoire – en direction de Coyle, et des anneaux de Serpentard.

Je lance de toutes mes forces le souafle après avoir longuement étudié la trajectoire que je souhaitais qu’il prenne. Je le regardais voler, fendre l’air, et puissamment arriver de l‘autre côté du terrain, dans les mains de Veronica. Ohh yes ! Ça c‘est chouette, nous repartions sur une bonne lancée, maintenant il fallait que continuions. Puis de fils en aiguille, le ballon se balada et rentra finalement dans l‘anneau le plus éloignée. Oh Veronica avait aussi la gniack.


«- Ouais bravo Niks !!»

M‘exclamais-je en levant le poing et en levant mon fessier du manche de mon balais en m‘appuyant sur le dos de mes pieds. Un brin d’espoir naissait de nouveau dans nos écailles. Alienor que je gardais à l’œil venait férocement d’éloigner le cognard. Tant mieux je ne suis pas en danger au moins.

Enfin je me ravisais en voyant arriver Coyle. Oh non pas d‘autres tirs ! Du moins pas d‘autres points en leur faveur.
Vite une tactique…un mot ?

«- Elijah ferme la bouche, tu vas gober l‘abeille qui te tourne autour !»


Niks promis ce n‘est pas toi l‘abeille en question !

Ben, qu'est-ce qu'elle vient de faire du cognard ? Je le regarde sceptique s'éloigner du terrain, il reviendra bien vite de toute façon. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça, mais à quelque chose d'un peu plus... Offensif ? Je me sens inutile du coup. Non pas que je sois mécontent de voir ainsi le danger écarté, mais enfin, je sers à quoi moi s'il n'y a plus de cognard ? Me remettant de ma surprise passagère, j'observe avec joie Veronica marquer. Voilà des points qui font du bien au moral.

Alors que je passe à côté des bancs des remplaçants en vitesse, j'entends Eider m'interpeller. Je me tourne vers elle et lui adresse un sourire. Mais je remarque immédiatement qu'elle semble avoir une idée derrière la tête. Elle projette vers moi un petit flacon, que je rattrape de justesse de la main gauche. Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Je le regarde d'un air méfiant, et dirige ensuite ce même regard méfiant vers ma coéquipière. Elle semble attendre de moi que je le boive, si je comprends bien tout. Fatigué, je ne cherche pas réellement à en découvrir davantage, de toute manière je n'en ai pas le temps, la balle donnant des cauchemars à tous les joueurs ne tardera sans doute pas à faire son grand retour parmi nous. J'hausse donc les épaules, et me décide à obéir. Eider ne me ferait pas faire quelque chose de mauvais n'est-ce pas ? Surtout lorsque personne dans l'équipe n'ignore à quel point j'ai horreur de m'égarer lorsque je suis sur un terrain de Quidditch ? Trop tard pour m'en soucier maintenant je suppose.

Voyant le pouce levé de mon coéquipier, je calme ma respiration doucement, remuant légèrement sur mon Brossdur.

L'important, c'est d'arriver à trouver cet équilibre complexe entre être détendu, et être prêt à l'action. Tendu pendant trop longtemps et je n'arriverais pas à partir au quart de tour, pas prêt et mon temps de réaction en est affecté.

L'une des poursuiveuses adverse file dans ma direction, sans surprise, et je garde les yeux fixés sur le ballon. Peu importe le reste des joueurs, que ce soit le vif ou le cognard, il faut pas que j'y fasse attention.

Ce qui se passe se passe, moi ça m'empêchera pas de marquer. Enfin sauf si l'arbitre siffle la fin du match, mais j'espère avoir le temps pour un dernier but, quand même.

Je me permet un regard vers les tribunes qui ne m'apprends strictement rien, mais qui me rappelle au moins la quantité de jaune assis là, à nous regarder.

Ecartant et resserrant les doigts tours à tours sur mon balai, je me concentre sur la tâche rouge qui parcoure le terrain vers ma position. Que Kalev ai excellé dans sa relance ou non, il va falloir que je bouge pour l'amener aux anneaux.

Je me redresse sur le manche en bois, muscle contractés dans l'attente, et alors que le souafle devient de plus en plus gros, j'essaye d'estimer sa trajectoire.

Heureusement, elle est parfaite et j'ai à peine besoin de tendre le bras que le cuir s'écrase dans ma paume. La ramenant contre mon torse en poussant mon balai de la main gauche, je file vers les buts, regard dur.

Allez mon gars, c'est toi et elle maintenant.

Mon bras se lève, alors que je choisis l'anneau du regard, comptant bien duper la gardienne une nouvelle fois.

RIVER attribue la réussite critique du repérage du Vif d'Or à HAMILTON.

Et mince. Elle avait raté son tir. Elle fulminait. C’était d’autant plus désagréable qu’elle ne pouvait qu’applaudir le bel arrêt de la gardienne. Elle savait qu’elle avait regardé son anneau trop longtemps, qu’elle s’était découverte. C’était complètement de sa faute. Enfin, de sa faute et de celle de cette gardienne qui avait décidé d’être douée. Mais tout de même. Quelques secondes plus tard, Alienor la faisait sortir, mettant Elijah à sa place. Elle s’efforça de ne pas penser que c’était à cause de son tir raté. Après tout, Kate était sur le terrain depuis longtemps et il faudrait que quelqu’un finisse par la remplacer avant qu’elle ne s’effondre de fatigue.

Argentella descendit donc vers les bancs, et regarda le match d’en bas. Relance parfaite, tir de Blackburn et… re-mince. Un but. Voilà que les Serpentard se réveillaient. Au même moment, Alienor la faisait revenir sur le terrain. Elle ne se serait pas reposée très longtemps. Alors qu’elle remplaçait Kate, celle-ci lui fit de grands gestes en direction d’une partie du terrain, clamant des paroles inintelligibles, lui indiquant visiblement de pas aller par la. La blonde lui répondit d’un regard noir, presque menaçant. C’était bien gentil mais elle pouvait transmettre les informations avec plus de discrétion. Qu’elle donne l’emplacement du vif à River aussi.

Suivant tout de même ses conseils, elle alla vers le côté opposé du terrain pour tâcher de trouver la balle jaune.