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Oh. En voilà une qui, au lieu de dire « pourquoi ? », pense à me demander mon nom. Je pose un regard neuf sur la gamine, étonnée qu'elle ait même l'intelligence de me proposer de lui donner n'importe quel nom, juste pour savoir à qui elle parle. Un rictus appréciateur me déforme la bouche ; je m'apprête à répondre, mais elle me devance et je l'écoute silencieusement, grignotant ma brioche morceau par morceau.

*Elle a mal compris*, songé-je en la regardant — Merlin, qu'elle est petite, à côté de moi. *Et elle m'trouve pas trop méchante*. De plus en plus étonnante.

« Bristyle, » jeté-je du bout des lèvres. Et si elle ne comprend pas, c'est pareil. Je continue d'une voix égale : « J'ai pas dit être d'accord. Je dis que t'as rien à dire, que c'est leurs affaires, quoi. »

On devrait laisser le choix aux autres d'être ce qu'ils veulent ; même si ce sont des Autres. Mais venant d'une fille qui me dit qu'elle veut penser à tous les gens qu'elle pourrait potentiellement aider, ça ne m'étonne pas qu'elle ne soit pas capable de me comprendre.

« Si j'ai pas l'air méchante, tu crois que c'est parce que j'ai passé les quatre dernières années à penser aux Autres que je pourrais... Aider ? » rétorqué-je, un sourire moqueur m'étirant les lèvres.

Plume de @Charlotte Dwight, j'ai vraiment du mal aussi, je te l'avoue !

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Bristyle... C'était un joli nom. Elle avait répondu à sa question ! Cela lui fit vraiment plaisir. La grande avait déclenché en elle une quête de savoir immense mais elle devait l'étouffer pour le moment. Ce qu'elle lui demandait était plus intéressant. Elle but son jus de citrouille en continuant d'écouter la grande quand son ventre gargouilla d'un bruit que l'on ne pouvait pas manquer. Ses joues prirent une couleur de feu alors elle se dépêcha d'attraper une brioche et de croquer dedans à pleine dent.

Elle afficha un air un peu perdu en entendant les paroles de sa voisine. Cette conversation devenait compliquée pour elle mais elle devait arriver à exprimer son point de vue, s'affirmer devant la grande. Sa voix était plus hésitante.

- J'comprends pas vraiment... Si mes valeurs sont pas respectées sous mes yeux je dois laisser faire ce qu'il se passe sans broncher ? En laissant les autres tranquilles ? J'arrive pas à penser comme ça...

Elle regardait l'autre dans les yeux. Son regard était tellement profond... Elle devait en avoir vécu des choses la grande. Mais elle avait encore cet air moqueur sur son visage.

- Chacun échappe à la méchanceté comme il veut... Moi j'aimerai juste pas faire de mal aux autres. Toi c'est comme tu veux. Mais... J'te trouve pas méchante avec moi.

Plume d'@Aelle Bristyle

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Plume de @Charlotte Dwight !

« Mh, » fis-je.

J'aimerais rajouter que la petite changerait certainement d'avis en me côtoyant, que les Autres finissaient toujours par dire des choses méchantes sur moi parce qu'ils ne me comprenent pas et qu'il n'y a aucune raison pour que cette gamine soit différente d'eux. Mais je tiens ma langue, n'ayant aucune envie de parler de moi.

Je me détourne du regard de l'autre pour observer Aodren qui rit avec ses amis. Quand ses yeux croisent les miens, il m'offre un grand sourire joyeux que je décide d'ignorer.

« Les autres aussi ont leurs valeurs. »

Merde, mais depuis quand je défends les Autres idiots, moi ?

« J'vois pas pourquoi tu leur imposerais les tiennes. » Je termine en une gorgée ma tasse de thé. « D'ailleurs si tu te décides pas à laisser les gens tranquille, tu vas le regretter un jour, » marmonné-je à la blonde en lui jetant un regard en coin.

« Y'a des gens pas commodes ici. »

Et en prononçant ces mots, je me demande si je parle de moi ou des Autres.

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L'urne noire hante mes pensées et assombrit mon visage. L'angoisse vit toujours sous ma peau tandis que les paroles de Miss Montmort résonnent encore dans ma tête. *Quand est-ce que tout cela prendra fin ?*

Je sursaute en entendant la voix d'une Serdaigle près de moi. Je ne m'attendais pas à une réponse. En fait, je ne faisais que penser à voix haute. Mais peut-être qu'elle a raison. Leur accorder ce qu'ils veulent avoir n'est pas une bonne idée. Je suis certaine que Wilson n'espérait pas que les choses changent en criant ainsi ses mots. C'était simplement pour se faire remarquer et faire polémique. L'Autre a raison.

Je hoche la tête aux dires de la Serdaigle, arrachant en même temps un petit bout de brioche.

« T'as raison. Il sait très bien que ses accusations ne pourront rien changer. Il ne dit cela que pour qu'on le regarde. Et puis, d'autres choses sont bien plus importantes en ce moment. »

Je souris à l'autre Bleue avant d'enfourner un petit bout de brioche dans ma bouche. Je voudrais ne plus penser à l'avenir. Je voudrais oublier le passé. Je voudrais aimer le présent.
Et toi, enfant aux yeux d'écorce, que voudrais-tu ?

Apparemment, l'élève qui venait de porter l'accusation s'appelait Wilson.
Pour porter une telle accusation, et surtout juste avant le premier match de la saison, il devait vraiment être frustré de ne pas avoir été pris dans l'équipe.

Aucune des trois filles ne connaissait vraiment Hannah, mais elles étaient toutes d'accord sur le fait qu'elle n'aurait pas pu faire une chose pareil, c'était trop tordu, et surtout il n'y avait pas de raison à le faire.

C'était forcément une coïncidence.

- J'espère aussi. De toute façon, je pense pas que quelqu'un va croire à un truc pareil

En tout cas, elle elle n'y croyait pas.

- Oui félicitation ! Je l'espère aussi.

@Clémence Lowen @Scary Limpson vraiment désolée de ne pas avoir posté plus tôt

Tu es presque surprise de ne pas te prendre en pleine figure une réplique cinglante de cette camarade. A l'accoutumée, les gens de son âge, bénéficiant d'une *soi-disant* expérience plus poussée de la vie, n'apprécient pas vraiment les interventions de leurs cadets par rapport à leurs actes. C'est même par une approbation que la jeune fille te répond. Alors ton regard, jusque là plutôt plongé vers les mets infinis qui formaient de somptueux ornements, fixe avec un peu plus d'intérêt cette adolescente.

Elle doit être à ce moment de notre vie où l'on n'est plus une *enfant*, mais pas tout à fait une *adulte* *Moi j'veux rester une enfant!* Moment qui sera extrêmement dur à vivre pour toi, enfant dans l'âme. Mais dans ce monde personne ne vous demande si vous souhaitez être ces monstres d'Adultes, qui provoquent des *massacres* et bien d'autres choses abjectes qui enveniment la Terre.
*Je serai jamais comme eux* Le "d'autres choses sont bien plus importantes en ce moment" utilisé par ton interlocutrice sonne comme une référence à cette bêtise humaine. Et impossible de fermer les eux sur la Réalité. L'Urne maléfique est là pour rappeler cette horreur.

« Tu crois que c'est ça, devenir adulte? » tu désignes l'urne du menton « Accepter l'inacceptable, supporter l'insupportable? »

Ta voix tressaute à ces paroles douloureuses.

Plume d' @Alyona Farrow

À nouveau, elle écouta Bristyle parler avec attention. Décidément, cette conversation était bien intéressante. Elle essayerait peut-être de voir les valeurs des autres mais parfois, elle allait avoir du mal à les comprendre.

Tout à coup, elle se souvint quel jour c'était. Le match ! Elle finit en vitesse de manger puis ajouta sur les paroles de la grande en fronçant les sourcils :

- Il faudra que j'essaie de mieux les comprendre alors... Mais je suis pas d'accord ! Chaque personne est intéressante et je pense qu'une petite conversation ne peut pas être dangereux. Tant que je tombe pas sur des gens violents...

Elle allait bientôt partir de toute manière et laisser la grande à son repas, elle devait finir ses devoirs avant le match. Elle se leva d'un bond en pensant à ce qui l'attendait l'après-midi et lança :

- Merci Bristyle pour cette conversation ! C'était... Intéressant. Je suis Charlotte, Charlotte Dwight. Enfin tu m'appelle comme tu veux ! Bon match ! À bientôt !

Elle était heureuse alors ne prenant pas garde aux regards autour d'elle, elle agita le bras pour lui dire au revoir et partit en sautillant.

Devenir adulte. Y arriverai-je un jour ? Serais-je une belle personne ? Arriverai-je à mettre de côté mes rêves d'enfant ? Arriverai-je à accepter l'inacceptable et supporter l'insupportable ? Mon petit coeur bondit dans ma poitrine. Accepter l'urne et le danger. Supporter de voir les Autres y aller. Je doute tant. Je ne sais pas si j'y arriverai. Je ne sais pas si je le pourrai. Je ne sais pas si un jour je serais cette adulte qu'on voudrait que je sois. Mon poing se serre. *Et si je n'y arrivais pas ?* Peut-on rester Enfant tout une vie ? Peut-on rester les bras croisés face à cela ? Peut-on conserver nos rêves irréalisables ? Peut-on réellement accepter l'inacceptable et supporter l'insupportable ? *Moi j'peux pas. Pas maintenant.*

« Peut-être bien ... Qui sait ? »

Sourire éphémère.

« Mais dans ce cas, il va falloir attendre un peu avant que je devienne adulte. J'peux pas accepter que le Danger vienne ainsi bouleverser nos vies. »

Accepter. Pourquoi est-ce si dur ? Comment peut-on accepter que les Autres y aillent ? Qu'ils risquent leur vie ?

« J'peux pas moi. J'peux pas accepter tout cela. C'est trop dur. »

Mon sourire disparait un bref instant.
Pourquoi ne peut-on pas continuer à *Rêver* ?

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Cette fille me fait passer d'une émotion à une autre. Si certains de ses mots me plaisent beaucoup (« Il faudra que j'essaie de mieux les comprendre alors » — une Autre qui essaie de comprendre est tellement rare), elle rajoute toujours quelque chose qui me fait grimacer (« Chaque personne est intéressante »). Elle n'a jamais rencontré de personnes ennuyantes qui n'éveillent pas la moindre once d'intérêt chez les autres, elle.

En la voyant terminer son repas à toute vitesse, je me fige brièvement. Tout à coup, je la vois comme elle est : une enfant excitée ; alors je me demande depuis quand moi je ne suis plus une enfant. *Ça m'saoule ce genre de pensées*, c'était bien plus marrant l'an dernier quand je ne me préoccupais pas de ça.

À sa place, je serais partie sans un mot, mais elle n'est pas moi. Elle me salue en utilisant mon nom, ce qui me plait, et elle se présente même en me donnant son nom de famille. *Dwight*. Avant qu'elle ne disparaisse, je lui accorde un hochement de tête. Finalement, cette rencontre était bien moins décevante que ce que je pensais. Si la petite m'a fait songer à Krissel quand elle s'est pointée, je remarque qu'elle semble très différente de la troisième année — heureusement.

L'enfant quitte rapidement mes pensées ; je me concentre sur mon petit-déjeuner.

Merci pour ces moments agréables, Plume de Charlotte !
Aelle va rester encore un peu à table, si jamais.

La réponse est laissée en suspens, étrange mélange de doute et de peur sûrement. Il est encore trop difficiles pour vous deux d'y répondre, il n'y a ici que suppositions et questionnements qui torturent l'esprit et cela, à longueur de journée.

Autour de vous deux résonnent les cris des enfants, les voix rauques des aînés et le tintement strident des milliers de couverts s'entrechoquant. La Grande Salle fait partie de ces lieux bruyants, où l'on exhorte l'humain à l’exubérance. C'est du moins la conclusion que tu as tirée de ce qu'il se passe autour de toi à chaque repas depuis désormais plus d'un an. Au début, cela semble *insupportable*. Mais il paraît qu'on s'y accommode.

Cette fille n'est pas encore prête à devenir adulte *heureusement* L'appréhension qu'elle te communique est exactement celle qui fleurit en toi, un peu plus fort les jours s'égrenant. Lorsqu'elle évoque cette barrière qui la repousse de l'âge mûr, son *sourire* fait l'essuie-glace; disparaissant, puis revenant inexorablement.

*Ça doit pas être facile, d'avoir son âge*

« Mais c'est pas possible, de rester enfant ? »

Plume d'@Alyona Farrow