Tout ce monde tournait autour de moi, comme des loups cherchant une proie. Je n'arrêtais pas de passer mes mains dans mes cheveux, signe de ma nervosité. L'autre jeune fille que j'avais bousculée semblait déjà loin, trop loin.

Suivant des yeux les préfets, je remarqua à peine deux autres filles qui semblaient se moquer du monde., elles devaient être plus grandes que moi, oui, c'était même sur, puisque je ne les avais pas vu parmi les première année.
Je ne pu m'empêcher de les admirer secrètement, comme j'aurais voulu être comme elles ! Sure de moi, connaissant du monde, ayant un cercle d'amitié d'au moins vingt personnes, non trente, enfin cinquante, c'est mieux. Oui, j'aurais voulu pour tout au monde me trouver à leur place. Alors, quand l'une scanda que chaque année, à Serpentard, on offre en sacrifice au Calamar géant le plus faible d'entre nous, je ne pu m'empêcher de glousser, ce qui n'étais clairement pas mon genre.

Enfin, Emma, c'est pas comme ça que tu vas retrouver ton chemin !

Je cherchais des yeux les préfets, qui semblaient encore pour la énième fois avoir disparus. Une chevelure brune apparu devant mes yeux et je reconnue la préfète, avant de tomber tête la première sur elle. Je mis un temps à reprendre mes esprits, tant les bruits environnants me mortifiaient de peur.

- Houlaaa, pardon, j'ai pas fais exprès, désolée !

Sincèrement si je n'était pas mortifiée par la honte, je lui aurai pris la main pour éviter de me perdre. Evidemment, je ne fis rien de tout cela, et baissa les yeux honteusement avant d'essayer de remettre en place ma robe qui me démangeais à la nuque.

@Lili Cooper, excuse Emma et sa maladresse, elle est incorrigible Navrée pour l'affreux retard

Les petits bonnets noirs défilaient en rangs serrés sous les yeux d'Aliosus. Ce qu'ils pouvaient être ridicules, heureusement qu'une fois la cérémonie passée ils disparaissaient des couloirs. La masse de la vingtaine d'élèves pris le chemin des escaliers, menée par sa nouvelle collègue Lili. Il fallait qu'ils prennent le temps de s'apprivoiser l'un l'autre pour passer une année dans l'entente et surtout, dans l'efficacité. Lorsque le dernier première année trottina pour rattraper le groupe, il lui fit signe d'accélérer un peu avant de se placer derrière lui et de fermer la marche.
Allons bon, me voilà berger de mes ouailles...

Justement, voilà que deux loups venaient reluquer les proies potentielles de leurs yeux gourmands. Une brunette, hum, Yenesia ? C'était celle qui s'amusait à risquer la vie de ses camarades en les rendant aveugles en plein milieu des escaliers. La main d'Aliosus saisit sa baguette, elle n'avait pas intérêt à recommencer ce genre de farce ou elle découvrirait bien assez tôt qu'il était lui-même suffisamment monté en grade pour qu'elle le regrette. Mais non, c'est une autre fille qui commença à haranguer ses camarades. Il fallu la remarque de Lili pour qu'il comprenne que c'était sa protégée, Hannah Lyse, qui venait repérer d'éventuels nouveaux talents pour l'équipe de Quidditch. Il doutait qu'elle trouve son bonheur dans le groupe mal assuré des nouveaux arrivants.
Néanmoins, cette première approche encouragea Yesiena à prendre la parole elle aussi. C'était au tour du préfet de prendre la parole pour ramener le calme. Mais comment faire sans risquer de se tromper dans son prénom ?

«Cooper ! Mince, non ça allait créer un quiproquo avec Lili ! Lance toi... Yesenia, t'as pas quelqu'un d'autre à embêter ? Si tu continues c'est moi qui te balance au calmar géant !»

Devoir gérer de toutes nouvelles responsabilités n’est pas simple, en particulier lorsque des élèves ont la bonne idée de vous compliquer la tâche. Heureusement, tout comme toi plus tôt, Aliosus leur fait une remarque, enfin, en fait une à ta cousine, plus précisément, tu espères donc que cela les dissuadera de continuer à s’adresser au groupe de première année. Tu as machinalement tourné la tête vers ton collègue lorsque celui-ci a prononcé ton nom de famille mais tu as fini par comprendre que ce n’était pas à toi qu’il s’adressait avec soulagement, tu te demandais ce que tu aurais bien pu faire de mal ou s’il y avait un problème avec un des nouveaux élèves.

A peine t’es-tu retournée que tu te retrouves au sol à cause d’une première année qui t’a bousculée. Tu te relèves et tu l’aides également, rester au sol quand il y a foule est loin d’être une bonne idée. Le groupe derrière toi s’arrête un instant puis reprend sa marche lorsque tu reprends la tienne.

- Pas de soucis, c’est pas grave ! Ça va toi ? Tu t’es pas fait mal ?

Tu te dis qu’engager la conversation avec elle l’aidera peut-être à avoir moins honte de son action car, honnêtement, il n’y a pas à se sentir de la sorte : tu ne lui en veux absolument pas, tu sais que ça peut arriver. Simplement, la rentrée de l’an passé te revient en tête et tu espères qu’elle ne s’est pas blessée, tu sais qu’une première nuit au château à l’infirmerie peut être compliqué, en particulier pour une première année. Tu l’as vu l’an passé avec Jeanne, une Serdaigle qui s’est blessée à la cheville après la répartition et que tu as dû conduire à l’infirmerie.

@Emma Pan

Je frottais énergiquement mes membres engourdis et fit un pâle sourire qui devait plus ressembler à une grimace à la grande brune en face de moi. La préfète me fit un sourire, elle devait être gentille. Je m'attendais à me faire rabrouer comme un enfant mais au lieu de cela, elle me demanda si tout allait bien. Est-ce que tout allait bien ? J'avais peur bien-sûr, et j'étais vraiment... surprise. De tout. Même si on m'avait maintes fois compté Poudlard, ce que je découvrais m'en mettait pleins les yeux. Comme quoi, on a beau raconter des histoires, tant que l'on ne l'a pas vu en vrai, on ne peut pas juger.

Tout étais si... impressionnant ! Les élèves me paraissaient tous plus sûrs d'eux que je ne l'étais de moi. Mis à part les quelques premières années de mon groupe, ils savaient tous où aller et avec qui. En croisant les doigts, je fis le vœu d'être comme eux dès que j'aurai acquis un peu plus d'expérience. Plus qu'à attendre !

- Non ça va, merci ! Je... Je ne pensais pas Poudlard aussi... Grand et impressionnant. Fis-je d'un ton un peu nerveux. Il n'y avait évidemment que Emma Pan pour se retrouver dans une situation semblable. Pfff.

- Tu... tu es en quelle année ? lui demandais-je timidement. Elle me paraissait grande, les traits fins, les cheveux bruns et un grand sourire chaleureux lui éclairait le visage.

@Lili Cooper toutes mes excuses pour ce retard.

Franchement, l'année scolaire commençait bien.
OK, au début, elle voulait être repartie chez les Bleus, mais la maison de Salazar lui semblait bien aussi.
C'est juste qu'elle était la seule dans sa famille – à part son grand frère et ses grands-parents paternels, ce qui était loin d'être rassurant –

Une élève de deuxième année leur raconta que dans la maison des Verts, ils organisaient un rituel sacrificiel tous les ans ; le plus faible d’entre eux sera offert en offrande au calamar géant.

La petite Vert et Argent sourit.
Elle savait que la deuxième année leur faisait une blague, sûrement pour les effrayer, mais la mention du calamar géant avait capté son attention.
Ses parents lui avait déjà parlé de la présence du fameux calamar géant dans le lac noir, au parc. Elle n'avait pas hâte de faire la rencontre de cette grosse bestiole, mais l'idée ridicule d'un gros méchant poulpe anthropophage pourchassant son frère dans le lac la fit pouffer toute seule.

Elle essaya de reprendre son sérieux, mais n'arriva pas à se détacher de cette image qui lui trottait désormais dans la tête.

Satisfaite du petit effet qu’avait provoqué son message de bienvenue à l’intention des premières années, Yesenia sourit malicieusement à Hannah. L’année promettait d’être très amusante. Un « Cooper » retentit fort dans ses oreilles, et Yesenia grinça des dents. Qu’il s’adresse à Lili, qu’il s’adresse à Lili… Non c’était bien à elle. 

Elle regarda le préfet tout en battant les cils d’un air provocateur. La remarque lui fit décrocher tout de même un ricanement. Cette mise en garde était plutôt amusante, à vrai dire.

- Il me recracherait tout de suite. On touche pas à la famille Cooper ! Rétorqua-t-elle en faisant un grand sourire à sa cousine.

Elle continua à avancer, quand une première année vint lui demander des questions sur la physionomie de la bête. Elle prit un air apeuré. 



- Oh tu verras bien… Il est énooooorme. Il a des dents pointues et longues. Ses ventouses font la taille de ma joue ! Dit-elle, tout en mimant chaque description du calmar. Parfois… Tu te réveilles en pleine nuit, dans ta chambre, à peine éclairée… Et tu vois deux énormes yeux noirs collés contre la vitre. Des tentacules flottant dans l'eau trouble du lac. C’est le calmar qui bave en attendant que son petit-déjeuner se réveille… Avant, on le nourrissait avec les chats de compagnie des autres élèves mais… ça ne lui suffit plus… Il attend simplement… DE LA CHAIR FRAICHE !

Yesenia avait prononcé les derniers mots en espérant provoquer un sursaut à la première année. Puis elle se mit à rire. Elle finit par chuchoter : 



- En fait, on ne le voit quasiment jamais, mais il est plus grand que moi, ça c’est sur. 



Et elle lui adressa un clin d’oeil.

Il remonta la file qui avançait docilement en rang d'oignons jusqu'à marquer un arrêt autour d'une première année qui s'était déjà fait mal à la cheville, allons bon ! L'année commençait bien avec des bras cassés pareil, qu'est ce que ça allait donner une fois qu'ils seraient lâchés, seuls, dans les escaliers mouvants ? Allait-on les retrouver trois étages plus bas réduit à l'état d'une patacitrouille ?

Bon, Lili était sur le coup, il la laissa gérer ce cas particulier et alla régler cette histoire de calmar géant avec la pimpante brunette à frange qui se croyait tout permis sous prétexte qu'elle avait appris à lancer Lumos au cours de l'année dernière, non mais. Se posant devant elle et la première année, une brune élancée, à la limite de la maigreur, qui posait sa question avec un accent qu'il reconnu vite, celui de Limerick, le même qu'Alice. Les toisant toutes les deux de sa taille, il commença à recadrer le trublion de Yesenia.

«Je serai bien tenté d'essayer quand même, on ne sait jamais on pourrait avoir une bonne surprise, si tu continues de vouloir faire peur à tes nouveaux camarades je vais définitivement réfléchir à cette solution...»
Au moins avait-elle fini par faire comprendre à la nouvelle arrivante qu'elle n'était pas sérieuse, mais tout de même. Il compléta les explications un brin lacunaires.

«Il s'agit d'une créature magique qui habite le lac noir, tout comme les êtres de l'eau ou les dangereux strangulots dont vous apprendrez rapidement à vous défendre en cours de défense contre les forces du mal. Je ne veux pas dire qu'on envoie les première année dans le lac, c'est juste que... Comme la salle commune et les dortoirs de Serpentard sont sous l'eau... Enfin sous l'eau, dans le château bien sûr mais...»

Peut être aurait-il du savoir ce qu'il voulait dire avant d'improviser de la sorte. Par Merlin, être préfet n'allait pas être de tout repos...

Yesenia pouffa de rire en écoutant Aliosus. Décidément ce nouveau préfet avait du répondant, et elle appréciait cela. Elle lui fit son sourire le plus malicieux.

- Oh mais tu n'oserais pas, j'en suis certaine. dit-elle d'un air de défi.

Puis, voyant que le garçon donnait son cours sur Serpentard de manière formelle, Yesenia se décida à l'aider un peu en complétant les différentes informations, tout en lui coupant la parole :

- ...Comme la salle commune et les dortoirs de Serpentard sont sous l'eau, vous êtes totalement pris au piège. Mais ne vous inquiétez pas, les fenêtres ne craquent presque jamais sous le poids et la pression de l'eau. Sauf peut-être le dortoir des filles où on met les premières années. Celui-là, il a craqué l'année dernière et certaines d'entre elles ont mystérieusement disparues. Mais ne vous inquiétez pas, on préviendra vos parents si ça vous arrive.

Elle ricana, puis regarda Hannah avec défi. Le genre de regard qui voulait dire "alors, t'en penses quoi ? Pas mal pour terroriser les plus jeunes, nan ?".

- Sur ce, passez une bonne première nuit à Poudlard. J'espère que ce ne sera pas la dernièèère. dit-elle en chantonnant. Hannah, on rejoint Alaska ? J'espère qu'ils n'ont pas trop touché à notre dortoir, j'ai laissé deux trois trucs sous mon lit pendant l'été...

Elle regarda son préfet une dernière fois avec un petit sourire, puis, elle s'éloigna du groupe de premières années pour rejoindre les autres, un peu plus loin.

Fin du RP pour moi