J'étais face à un formulaire, celui de mon choix de filière et d'options pour l'année prochaine. J'étais face à lui depuis ce matin et je n'avais toujours rien écrit... J'étais certaine de vouloir intégrer la filière Auror, mais une petite voix s'amusait à me susurrer que je n'y aurais pas ma place. Puis pourquoi d'abord ? Parce que je préfère éviter les conflits ? Ou parce que je suis pas assez forte ? Ou parce que peut-être que la filière Sciences m'irait mieux ? Moi je pense pas... Y a de l'astro là-bas... Beurk... Astro, ça sonne comme gastro en plus d'être une matière que j'aime pas. Puis en plus y a pas assez de cours d'usage de baguette...

Moi je veux pouvoir maîtriser pleinement ma magie à la fin de ma scolarité, même si ma baguette elle m'écoute qu'a moitié pour le moment. Je compte bien trouver un moyen de lui rappeler que c'est ma magie, pas la sienne et que si je veux qu'elle marche, bah elle marche et c'est tout. Je vais quand même pas laisser un bout de bois, magique ou pas décider pour moi... T'te façon tout ça c'est la faute d'Erza, si elle m'avait pas énervé, bah je l'aurais pas attaqué et elle m'aurait pas désarmé et ma baguette et moi on serait encore soudées. Maintenant à cause d'elle et de cette loi débile sur les baguettes à ne pas avoir en été je suis sure qu'elle m'écoutera plus du tout à la reprise. Vaut mieux que j'ai besoin de m'en servir souvent si je veux que ça remarche.

Je lâche un soupir dramatique et laisse lourdement retomber ma tête sur la table du salon. C'est trop compliqué tout ça... J'ai 13 ans et je dois décider mon futur, en plus mes parents risque pas de pouvoir m'aider. Pas plus que les deux boursouflettes qui se câlinent au bout de la table. Restant un instant le front collé sur la nappe, je finis par relever la tête avec une idée géniale en tête. La base de la prise de décision : la liste de pour et de contre ! Je me lève pour récupérer une feuille et un crayon à papier, j'étale devant moi les différentes notes que j'ai prise sur les deux filières qui m'intéresse : Sciences et Auror.

Commençons par la filière Sciences... Déjà y a un max de Botanique et de Soins aux Créatures Magiques, ça c'est bien. Un peu d'Histoire de la Magie, c'est plutôt cool, les Runes aussi ça a l'air sympa. Par contre, pas du tout de Vol, de DCFM ou de Sortilèges... C'est embêtant, je trouve... Et en plus j'aurais obligatoirement de l'Astronomie... J'ai pas envie... Les étoiles c'est fait pour être jolies la nuit pas se prendre la tête...

Bon, côté Auror ça donne quoi ? Sortilèges, DCFM, Métamorphose y en a pas mal, ça me plaît, y a aussi suffisamment de Botanique et de Potions, un peu de Vol. Un peu dommage d'avoir moins d'heures en SaCM, peut-être que je pourrais demander à suivre une heure en plus si mon emploi du temps laisse la place ? Y a pas d'HDLM, c'est un peu dommage mais en soit, ça m'empêche pas d'aller à la bibliothèque...

Je crois que j'ai clairement d'avantage intérêt à aller en filière Auror, les matières me plaisent plus et je peux plus facilement m'accommoder de ce qui manque. Concernant les options j'aimerai bien m'essayer à la Divination et à l'Etude des Runes... Eh bien si c'est décidé, reste plus qu'à remplir le formulaire. J'espère juste ne pas me planter en faisant ces choix là... J'espère aussi que deux options c'est pas trop. J'ai hâte de voir les nouvelles matières en tout cas. Il faudra peut-être que je refasse un tour au Chemin de Traverse d'ailleurs. J'aurais probablement de nouveaux manuels à acheter et en plus mes uniformes commencent à être un peu trop petit. Ce serait ballot de plus rentrer dedans au beau milieu de l'année d'école. On verra bien d'ici la fin de l'été, j'ai encore le temps...

J'ai passé la journée à observer le comportement des deux Boursouflettes sous ma garde. Les laissant à peu près tout faire tant que ce n'était pas dangereux. C'est fou ce que c'est long les vacances quand on est seule... J'ai plus l'habitude moi... Maman dans la boutique, Papa dans son bureau, la petite chez la nounou, mes grands-parents en voyage chez ma tante et mes autres grands-parents. Et puis moi, toute seule, avec deux boules de poils se faisant des mamours à longueur de temps. C'est tellement adorable que ça en est écœurant, ça dégouline de douceur dans tout les sens.

Je comprends toujours pas ce que les gens -ou les boursouflets- voient d'intéressant là-dedans, moi. C'est vraiment trop bizarre l'amour. Pourquoi vouloir mélanger sa salive à celle de quelqu'un d'autre ? C'est juste dégueu. Pourtant, mes parents le font, Via et Piou le font, des tas de gens sont en couple à l'école et se bisouillent à qui mieux mieux... Même mes grands-parents se bisouillent tous les jours ! Mais c'est quoi qui est sensé être bien dans le fait de bisouiller ou d'être amoureux ? Être ami c'est mieux non ? Pas de bisouilleries dégoutantes, chacun son lit, son petit espace, pas besoin d'être collés tout le temps, mais là en cas de besoin... Moi je trouve ça nickel.

En plus les gens amoureux ils disent des trucs qui ont pas de sens et font des trucs stupides au nom de l'amour. Puis ils se disputent beaucoup pour des trucs bêtes je trouve. Je suis sure qu'être amoureux ça rend stupide... Et apparemment ça fait beaucoup pleurer aussi, ça a pas l'air très agréable... Pourquoi les gens s'infligent ça ? Vraiment je comprends pas...

La sonnette de la maison retentit, me relevant de mes réflexions du fond du canapé. C'est probablement une livraison de nourriture. Mes parents sont toujours en train de travailler, je vais devoir me lever. Je jette un regard aux boules de poils puis récupère de quoi payer le livreur et vais ouvrir. Après un bref échange, la livraison est récupérée. Visiblement c'est nourriture asiatique ce soir, des fritures d'après l'odeur. Je m'occupe de mettre la table, disposer la nourriture, et sortir les sauces avant d'aller signaler à mes parents que le dîner est servit. Mon père rejoint presque immédiatement la cuisine, mais pas ma mère qui doit finir de fermer la boutique. Je ne m'attarde pas auprès d'elle et repart m'installer à table.

J'ai pas grand chose à dire et transmet simplement l'indication de commencer sans elle. Je me sers donc quelques nems, des beignets et des tempuras. Je rempli un petit bol de ma sauce préférée pour les assaisonner. Ce sera donc sauce aigre-douce pour moi. Les saveurs s'allient à la perfection. Je m'attaque donc allègrement à mon assiette, je ne relève la tête que quand Maman entre, juste à temps pour la voir embrasser mon père sur la bouche. Beurk... Pourquoi tant d'amour partout aujourd'hui ? Je me dépêche de finir mon assiette et de m'éclipser dans ma chambre, j'ai besoin de parler de mes observations à quelqu'un.

Je prends un parchemin, ma plume favorite et de l'encre bleue, tout ce qu'il y a de plus banale.

Salut Ed !

Comment tu vas ? C'est comment chez toi ? Je t'écrivais pour te donner des nouvelles de Piou. Elle va bien, mais je crois que tu lui manques, elle est souvent déçue quand quelqu'un entre dans la pièce... Peut-être qu'elle espère que c'est toi qui va entrer ? Sinon elle s'entend bien avec Via. Genre vraiment très bien, elles se sont bisouillées la moitié de la journée. Au début, je trouvais ça mignon, mais là je fais une overdose je crois... C'est à gerber des arc-en-ciel. Tu comprends l'intérêt toi ? De faire des bisous avec mélange de salives et tout là ? Moi je vois pas... Enfin bref tout ça pour te dire que Piou est en forme !

A plus,
Lily !

P.S. : Je t'ai mis une photo de Piou en cowboy dans l'enveloppe...

Voilà, c'est pas mal ça ! Au moins il sait comment va Piou, et moi j'ai posé ma question. Je préfère demander à Edwin qu'à mes parents, pas très envie d'une leçon de leur part sur le sujet...

@Edwin Wellhister, une petite lettre pour toi !

Je suis sortie me promener en ville, laissant les boules de poils à la maison. Je me demande ce qu'elles fabriquent, remarque je suis pas certaine de vouloir connaître les détails, vu comme elles sont gluées l'une à l'autre en ce moment...

Point de vue de Clivia

Mon humaine est sortie. Elle ne m'emmène plus en balade en ce moment... Elle me dit qu'on peut pas y aller à cause des "molleudus"... C'est quoi un "molleudu" d'abord ? Moi, je veux rester avec mon humaine plus souvent... Si ils m'en empêchent c'est qu'ils sont méchants, nah ! J'observe mon humaine par la fenêtre de sa chambre. Elle disparait dans une foule d'humains avec des tissus de toutes les couleurs sur le dos. C'est comme un arc-en-ciel de gens. C'est étrange tout ça... Un petit bruit derrière moi m'indique que Piou est réveillée.

Je me détourne de la fenêtre et sautille jusqu'à elle. Piou c'est une comme moi. Une Boursouflette comme dit mon humaine. Et Piou c'est la plus jolie comme moi que j'ai vu de toute ma vie. Piou elle a un humain aussi. Mais il est pas là... Il a laissé Piou à mon humaine à cause des "molleudus". Et maintenant Piou, elle est triste de pas voir son humain. Au début, je pensais qu'elle me piquerait mon humaine. Moi j'étais pas d'accord. Alors au début je venais pas la voir. Mais après, j'étais curieuse, alors j'ai dit bonjour. En fait elle veut pas mon humaine, même si mon humaine est gentille. Comme elle veut pas me la voler, on a commencé à jouer ensemble. Et jouer ensemble c'est trop bien. Piou elle est super gentille. Je m'amuse bien avec elle et c'est trop bien de l'avoir avec moi. Comme ça je suis jamais toute seule. En plus passer du temps avec Piou, ça me fait tout chaud au cœur, j'aime bien.

Comme là. Elle se réveille, et elle est trop jolie, Piou elle est tout le temps trop jolie, j'ai envie de lui faire une léchouille sur le nez. Mais c'est elle qui m'en fait une. Mon coeur il bat tout fort, mais pas comme de la peur. C'est comme de la joie qui s'agite dedans moi, un cri joyeux m'échappe et je lui rends sa léchouille avant de lui faire un câlin. Notre câlin il nous fait rouler, c'est marrant. De toute façon les journées avec Piou elles sont toujours belles. Je me demande comment ça va être quand son humain reviendra ? Mon humaine lui dit tout les jours, qu'elle le reverra après l'été. L'été c'est quand il fait plein de soleil et qu'il fait tout chaud. Après y a l'automne, c'est quand les arbres ils perdent leur pelage. Et encore plus tard y a l'hiver quand le ciel il rend le sol blanc, et quand le sol est pas blanc et plein de fleurs c'est le printemps. C'est mon humaine qui m'a apprit. Elle sait plein de chose mon humaine. Du coup je crois que Piou elle verra son humain en automne. Je sais pas si c'est loin ou pas.

Le câlin est terminé, Piou me dit qu'elle a faim. Je lui dis que mon humaine à laisser du miam-miam pour elle. Moi j'ai déjà manger mon miam-miam, alors je regarde Piou manger le sien et je trouve ça beau. Tout ce qu'elle fait est beau, et tout ce qu'elle dit me donne envie de ne jamais la quitter. J'aime pas quitter mon humaine non plus, mais c'est pas pareil avec Piou. Mon humaine elle m'inquiète un peu quand elle part, et j'aime pas qu'elle me laisse seule. Mais si Piou est pas là je crois que c'est comme un monde sans soleil. Alors je reste avec elle, tout le temps, le plus possible. Quand elle finit de manger un bruit de porte retentit. C'est mon humaine qui est revenu. Piou à l'air déçue, alors je lui léchouille la joue pour lui remonter le moral.

Je rentre plus vite que prévu, j'ai oublié ma crème solaire... Pour aller à la plage... Quelle idiote ! Quand je rentre les Boursouflettes semblent dans leur petit monde, elles sont adorables. Je récupère ce dont j'ai besoin et je file de nouveau.

@Edwin Wellhister, trop de love par ici
Et oui j'ai un jour de retard, oupsi

Le dimanche, seul jour de la semaine où mes parents ne travaillent pas, seul moment qui peut se passer en famille, et pourtant on entendrait les mouches voler... Pourquoi ça ? C'est bien simple, tout le monde est plongé dans des bouquins. A croire qu'ils en voient pas assez toute la semaine au boulot... Pas comme si, être libraire pour l'une et auteur pour l'autre était des métiers proches du livre... Remarque je pouvais bien me moquer mais j'avais bel et bien chopper leur passion. Certes à l'heure actuelle je ne m'abreuvais pas de littérature contrairement à eux mais je lisais bien. Plus exactement je relisais mes livres de cours. Parce que l'école me manquent trop, la magie me trop, mes amis me manquent trop, les cours et les professeurs me manquent trop. J'ai également hâte de découvrir les nouvelles matières : Soins aux Créatures Magiques, Etudes des Runes et Divination. J'ai prévu d'acheter les manuels très bientôt, j'ai prévu d'acheter d'autre trucs aussi, mais pour le moment c'est pas ce qui importe.

Ce qui importe c'est l'ouvrage de L'Histoire de Poudlard entre mes mains, les infos connues d'expérience à force d'habiter le château, comme celles découvertes dans le livre et celles qu'il me restait à découvrir... Tout ça me raccrochait au fait que non Poudlard n'est pas un rêve, oui j'y suis allée et oui j'y retournerai. L'idée d'un jour ne plus pouvoir faire de magie m'étais insoutenable. Par conséquent je me rassurais comme je pouvais trouvant des moyens de me replonger dans l'univers magique via les livres. J'avais de toute façon encore beaucoup à apprendre et de nombreux sujets me posaient question, que ce soit sur le château, le monde magique, l'histoire des sorciers et sorcières avant moi... Je dois bien reconnaître que pour ce genre de choses être née-moldue, faisait prendre un sacré train de retard. Peut-être qu'un jour ma curiosité et mes lectures me mettront à égalité avec les nés-sorciers ? Ce serait bien. Pouvoir être sur un vrai pied d'égalité et ne plus avoir à affronter des termes comme "sang de bourbe" ou "impure". D'ailleurs c'est peut-être d'une leçon de sciences dont certains sorciers aurait besoin... Parce que du sang sale c'est pas vraiment bon signe en terme de santé...

Je tourne une page de mon livre et tombe sur une illustration mouvante du plafond de la Grande Salle. Ce plafond est probablement une prouesse en matière de magie, il défie la logique et même après deux ans à l'admirer il restait toujours aussi beau et impressionnant. Je savais d'avance que je m'émerveillerai comme la première fois, à la rentrée. La vision du ciel étoilé de la nuit, les chandelles allumées flottant un peu partout, les fantômes se pressant pour saluer les nouveaux venus, la cérémonie de la répartition et le mélange de stress et d'excitation venant avec... Tout ça faisait des rentrée à Poudlard des moments magiques.

Je finis par reposer le livre au profit de mon manuel d'Histoire de la Magie, je ne suivrais peut-être pas la matière durant l'année à venir mais je voulais tout de même en savoir plus. On dit que le savoir c'est le pouvoir. Mais le savoir c'est surtout de la nourriture selon moi... De la nourriture pour notre cerveau, sans ça on grandit pas, on découvre rien, on s'ennuit, on avance pas. Moi je peux pas faire du sur place, c'est pas intéressant... Savoir plein de trucs c'est trop bien par contre ! Quand on sait plein de trucs, on en comprend aussi plein et en plus ça aide à avoir des bonnes notes, et les bonnes notes c'est important pour le futur il parait. Feuilletant le manuel je tombait sur des choses vues en classe et d'autre non, mais il y avait tout de même beaucoup de passages qui traitaient des relations des sorciers et des moldus. Les différents entre les deux, ne dataient pas d'hier et la violence des affrontements semblaient augmenter à chaque fois. Comme ce qu'on a pu voir avec la dernière guerre en date. J'en reviens d'ailleurs toujours pas que l'histoire du canular ait été acceptée... Est-ce que c'est parce que c'était le plus simple ou parce que la magie a affectée le pays ?

Pour la première fois depuis le début des vacances je me réveille au son du réveil. Pour la première fois depuis très longtemps même puisque l'électronique dans celui-ci ne me permet pas de l'amener à Poudlard. Exceptionnellement je ne ronchonne pas à l'idée de sortir de mon lit de heure, j'en bondis même presque. Pour une très bonne raison : aujourd'hui je pars en randonnée avec Mamie Ju'. On quitte la maison à 7h et on ne revient qu'après deux nuits et trois jours dehors. Je dois encore prendre mon petit-déjeuner et vérifier que nos bagages sont bien prêt et qu'il ne manque rien, ni pour nous, ni pour les chevaux, ni pour les Boursouflettes qui nous accompagnent. J'enfile donc un pantalon et des bottes d'équitation ainsi qu'un t-shirt à manches courtes, je nattes mes cheveux et file à la cuisine.

Personne d'autre n'est encore debout en même temps ce n'est pas nécessaire. Mamie m'a placé en charge des bagages comme elle et Papi sont rentrés tard hier soir, du coup je dois la réveiller seulement 20 minutes avant le départ et avant ça je dois avoir tout vérifié. Je commence par le plus simple : les vêtements. Ils sont dans le sac à dos que je porterai et il ne me faut que peu de temps pour m'assurer que tout est bon sur ce front. J'en profite également pour vérifier la présence des sacs de couchage et trousse de toilette. Comme tout est bon je coche toutes les cases concernées sur ma liste passe au sac de Mamie. Celui-ci contient les essentiels dont l'on peut avoir besoin à tout moment : gourdes d'eau, barres de céréales, crème solaire, carte, kit de premiers secours... Tout y est ! Parfait ! Je peux donc passer à la suite !

Je m'installe dans le salon pour réunir le matériel de camping. Tente, matelas gonflable, réchaud et bonbonne de gaz, vaisselle sommaire... C'est tout bon à ce niveau là. Je continue à cocher ma liste avant de commencer à ranger tout ça dans des sacs de selle et dans les espaces restant dans les sacs à dos. La tente laissée à part pour le moment. Il me reste encore un gros morceau à aborder : la nourriture. Il faut de quoi manger pour un total de sept repas, dont deux petits-déjeuners. Il faut aussi prévoir le grain pour les chevaux et des bouteilles d'eau en rab, ainsi que le matériel de soin pour eux. Je remplis les espaces restant tout en cochant tout ce qui est désormais empaqueté. Il ne reste finalement plus que ce qui doit être chargé sur le troisième cheval : la tente et les bouteilles d'eau. Tout le reste a trouvé une place dans nos sacs à dos et sacs de selle. Satisfaite je dépose les bagages près de la porte d'entrée, et monte réveiller ma grand-mère, l'heure du départ approchant...


Nous sommes enfin en selle, la sensation me plait déjà même si je sens déjà l'arrivée de courbatures un peu partout à la fin de la journée. C'était un peu couru d'avance, le cheerleading, aussi sportif que ça soit n'utilise pas les muscles de la même manière, et à force de ne plus monter à cheval je n'avais bien sûr plus l'habitude. J'étais quand même contente d'être là, autant pour l'expérience en elle-même que pour l'opportunité de passer du temps seule à seule avec ma grand-mère et l'occasion de retrouver un semblant de normalité. La seule chose qui pouvait détoner avec la normalité moldue, c'était les deux boules de poils colorées accrochées à la crinière de mon cheval. Je ne pouvais pas vraiment les laisser à mes parents et elles mourraient d'envie de sortir de la maison, alors Clivia et Piou m'accompagnaient dans l'aventure.

Notre première étape était Abbots Wood et nous nous y dirigeons pour le moment tranquillement au pas. Histoire de profiter du beau temps, de la campagne et du calme ambiant pour papoter, histoire aussi de ne pas épuiser nos montures dès le début du trajet. C'est vraiment une bonne idée que Mamie a eut quand même...

Comme prévu la nuit m'avait collé pléthore de courbatures, c'est donc avec les jambes arquées et un dos raide, pas arrangé par les fins matelas de camping, que je commençais la deuxième journée de randonnée. Première chose, s'occuper des animaux, vérifier qu'il n'y avait pas eut de problème durant la nuit. Peu de risques vu le coin mais sait-on jamais... Je sors de la tente profitant de la lumière du soleil déjà levé depuis une heure ou deux, fais un détour par la case toilettes, et m'attaque ensuite au brossage des animaux. Piou et Via me suivent en trottinant tantôt à mes pieds, tantôt sur le dos des chevaux. Pendant que je m'occupe de ça, Mamie Ju' se lève à son tour, moins courbaturée que moi, et se met à la préparation des rations, celles des animaux comme les nôtres. Après une petite heure nous sommes prête à repartir en direction de notre prochaine étape un point historique situé sur la côte à l'Est d'Hastings. Les chevaux chargés, j'enfile mon casque et nous nous dirigeons vers la sortie des bois au petit trot. Ma tête protégée d'une bombe cognant deux-trois fois contre des branches basses au passage...


Nous étions arrivées à l'étape de midi un peu en retard mais rien de dramatique pour la suite du voyage. On allait tout de même pouvoir profiter de la vue sur la Manche et la bâtisse historique. On s'installe rapidement pour pique-niquer, on a trouvé un coin d'herbe pour les chevaux et pour étendre une couverture. On s'assoit, et se restaure tranquillement dans un silence agréable. Les boursouflettes font une sieste, pelotonnées ensemble et se tenant par les pattes. C'est si chou que je regrette de ne pas avoir d'appareil photo pour capturer l'instant.

Le repas terminé, nous décidons de reprendre la route en marchant calmement sur le bord de la mer. Je place les Boursouflettes sur le dos de ma monture, tandis que je reste à pied, permettant aux animaux de se remettre en marche tranquillement et à ma grand-mère et moi de digérer par la même occasion. Les deux petites boules de poils semblent, elles, vivre un bon moment, ça fait plaisir à voir.

Point de vue de Clivia

Depuis la journée d'avant maintenant, mon humaine nous a emmenées Piou et moi sur des grandes créatures. Les grandes créatures nous font faire une très grande sortie. On prend bien l'air comme ça... On a vu plein de paysage, mais parfois on passait près des moleudus et il fallait se cacher alors avec ma Piou on se serrait fort. Comme ça on pouvait pas se perdre. Mon humaine et la vieille humaine, s'occupe bien de nous et des grandes créatures. C'est agréable.

Les grandes créatures, elles ont l'air de nous trouver étranges, mais elles nous laissent quand même monter sur leur dos et s'accrocher à leur longs poils de cou. Grâce à elles, avec Piou ont voyagent plus vite que avec nos pattes. On peut même le faire en se câlinant et se tenant par les pattes. C'est trop bien ! Mon humaine elle s'assoit aussi sur la grande créature et même que c'est elle qui choisit où va la créature. Je sais pas trop comment elle fait, mais c'est pas important parce que mon humaine elle est trop forte en dirigeage de grande créature. La vieille humaine aussi malgré son nombre d'année immense.

Avec Piou maintenant on est juste toutes les deux sur le dos de la grande créature. C'est notre petit espace qui se déplace. Je lui glisse une léchouille affectueuse de temps à autres et c'est moi je la protège quand les oiseaux blancs très bruyants passent trop près de nous. Ils viennent du lac infini ces oiseaux je crois. Mon humaine m'aide à les chasser tant qu'on est près de l'eau, puis quand on s'en éloigne, elle nous rejoint sur la grande créature et la fait aller plus vite, tellement vite qu'elle nous installe dans un petit harnais.

La balade digestive terminée il est temps de se remettre en route à une allure plus soutenu, on doit passer Hastings avant la nuit. Je remonte en selle et sécurise les Boursouflettes dans un petit sac de transport, et vérifie que mon casque est bien sécurisé avant de lancer ma monture au petit galop...

@Edwin Wellhister Piou a vu du pays

Aujourd'hui le temps était couvert, le vent marin était fort et je n'osais pas imaginer la tête des vagues. Heureusement que nous avions presque finit notre trajet sinon on aurait dû passer une nuit sous la flotte. J'effectuais mes tâches matinales et prenais mon petit-déjeuner en papotant avec grand-mère. Je lui parle de mes cours, de mes amis, des cheers, elle me parle de ce qui s'est passé côté moldu cette année, de ses sorties avec les copines, des moments avec son cheval, des vacances passées chez tante Meg avec mes autres grands-parents. C'était sympathique d'avoir un peu de temps avec elle pour se raconter nos vies, même si évidemment je passais certains trucs sous silence pour éviter les inquiétudes inutiles.

Les affaires remballées et chargées il ne restait plus qu'à vérifier la carte pour la direction à prendre. Carte et boussole en main, à l'ancienne certains dirait, mais on va pas ce mentir c'est plus fun que d'utiliser un gps. Y a un côté aventure et chasse au trésor dans l'utilisation d'une carte et d'une boussole. Certes ici le trésor c'est la maison, mais vu comme le ciel se couvre, c'est un trésor appréciable. D'autant que je commence à sérieusement avoir mal partout, entre l'effort physique et les nuits sur des matelas protégeant à peine de la dureté du sol... Faut croire que je me suis habituée au luxe du château, tout me parait moins confortable, moins bon, moins agréable depuis mon retour à la maison. Je crois que ce qui me perturbe le plus c'est le bruit de la ville, les voitures, les klaxons, les passants, les commerçants saisonniers qui cherchent à écouler leur marchandises...

Ainsi cette petite promenade dans la campagne anglaise, m'avait fait beaucoup de bien, le calme me rappelait les après-midi dans le parc de l'école. J'y avait vécu plein de trucs dans ce parc, quelques moments pas super joyeux mais rendu meilleur par la présence de mes amis, et surtout beaucoup de moments sympathiques, joyeux, drôles ou même ridicules. Raaah l'école me manque même si c'est cool de pouvoir remonter à cheval ça vaut pas le fait de passer du temps entre amis quand même... Puis ça vaut pas non plus de me servir de Magie, même si j'ai eu du mal avec ça en fin d'année, en plus je m'en suis bien tirée malgré la galère que c'était. Ce serait peut-être plus facile d'attendre la rentrée si je pouvais avoir ma baguette avec moi... Même sans m'en servir. Je pourrais au moins travailler sur notre lien.

La direction trouvée, nous sommes vite montées en selle, les gouttes d'eau venues du ciel commençait à s'écraser un peu partout sur le sol comme sur nos têtes couvertes. On avait pas intérêt à trainer, mais on ne devait pas non plus aller trop vite pour éviter les risques. Après tout une route mouillée c'est sûr pour personne et on a pas spécialement envie d'un accident. Pour le moment la pluie reste faible mais on a aucune assurance que ça reste le cas encore longtemps. C'est donc au trot moyen que l'on se met en route, les boursouflettes au chaud dans leur petit sac de transport, pelotonnées ensemble. Au moins pas de risque de rhume pour elle, c'est déjà ça...


Enfin au chaud... On avait déposé les chevaux au centre équestre sous une pluie battante et avait passé encore une bonne heure et demie à les chouchouter en remerciement de leur bel effort. On y retourne demain histoire de s'assurer qu'il vont bien... Mais en attendant, dîner, douche chaude et dodo dans un lit confortable. Cette dernière journée a finit de m'épuiser, je suis quand même contente d'avoir fait ce petit voyage... En plus apparemment j'ai reçu du courrier, je m'en occuperait demain, pour le moment je ne rêve que de dormir jusqu'à midi prochain. C'est donc avec une grande satisfaction que propre et l'estomac plein je me glisse sous mes couvertures et sombre presque immédiatement dans un sommeil sans rêve.

Ce midi j'ai convaincu mes parents de me laisser aller à Londres pour le week-end. Pourquoi faire? Pour acheter mes affaires de classe pour l'année à venir mais aussi pour leur acheter un hibou ou une chouette. Miss Porter m'emmènera, pour changer, elle a à faire là bas aussi, quelque chose à propos de publication de résultats de recherche... Faudra que je lui demande c'est quoi ses recherches ? J'ai toujours assumé que nounou c'était son travail mais apparemment pas du tout, elle nous garde ma sœur et moi seulement parce qu'elle apprécie notre famille, c'est juste un service rendu à mes parents de base.

Enfin l'important c'est que je puisse aller faire mes courses, j'ai des manuels à acheter, des robes à changer, un animal à adopter, et petit plaisir un balais volant. Pas que j'envisage de postuler pour le Quidditch, pas du tout au contraire, juste que j'en ai marre des balais de l'école, je veux en avoir un à moi que j'ai pas besoin de demander pour l'emprunter si je veux voler un peu. En attendant de partir là bas il me reste des heures à tuer...

J'ai pas envie de lire, ni de regarder la télé... Un éclat de lumière reflétée sur une machine ancienne m'attire l'oeil. Le flipper de collection de mon grand-père, une machine des années 80 et qui par le miracle d'un entretien parfait fonctionne encore. Je pourrais faire quelques parties en attendant le repas du soir. Oui, pourquoi pas, ce sera fun d'essayer de battre le dernier record. Je m dirige tranquillement vers le jeu et lance une première bille dans le hasardeux labyrinthe de sons et lumières. Après de nombreux "ding ! Ding ! Ding ! Ding !" la partie se finit et c'est un peu déçue que je constate que je suis encore loin du meilleur score. Je retente encore ma chance, me rapprochant chaque fois un peu de moins objectif, jusqu'à stagner. Au bout de dix fois un score qui ne change pour ainsi dire pas je commence à me lasser...

Une idée me vient alors en tête, une idée un peu folle, pas que ça change de d'habitude... Je file récupérer mon jeu de Bavboules, cadeau d'Ewen, et récupère une bille noire. Je la place dans la machine curieuse de voir comment la sphère réagira. Je lance le jeu et la série de sons et de clignotements reprends dans un premier temps. Puis la bille se met à trembler avant d'expulser son liquide verdâtre et gluant partout à l'intérieur de l'engin.

"Mince..."

Oui. Mince. Je peux le dire. Maintenant faut nettoyer l'intérieur d'une machine ancienne et fragile sans l'aide de la magie... Félicitations à moi pour mon idée stupide... Je sais pas pourquoi je m'attendais pas à ça, c'est pourtant assez évident que ça allait finir comme ça... Bon maintenant je dois me dépêcher de nettoyer, j'ai trente minutes avant que mes parents débarquent et peut-être moins avant que mes grands-parents ne rentre de leur balade quotidienne.

Le cliquetis de la porte d'entrée qui s'ouvre alors que je cherche le moyen d'ouvrir la machine me fait me figer un instant. J'ai désormais peu de possibilités. Je n'ai pas le temps de nettoyer ni de demander à qui que ce soit de m'aider à le faire que je me vois déjà contrainte d'assumer mes idioties. Je peux désormais soit abandonner la scène de crime soit prendre les devants et confesser. De toute façon on saura que c'est moi... Vaut peut-être mieux dire directement la vérité... Après tout faute avouée à demi-pardonnée, non ? Je me dirige donc vers l'entrée où mes grands-parents finissent de retirer chaussures et imperméables. Je me racle la gorge pour attirer leur attention et débite tout très vite, rougissant de honte au fur et à mesure des explications.

"Désolée Papi, j'ai fait une bêtise... J'ai mis une bavboule dans ton flipper et elle a explosée. Je pensais pas qu'elle réagirait comme ça honnêtement, même si rétrospectivement c'est logique... Enfin bref y a du liquide gluant de Bavboules un peu partout à l'intérieur du parcours maintenant. Je nettoierai bien mais je sais pas comment ouvrir le dessus..."

J'ai donc passé la soirée à nettoyer le pauvre jeu avant d'aller dormir en promettant de ne plus y toucher du tout sans la présence d'un adulte. C'est mérité, mais ça n'en reste pas moins pénible...

Bon, départ pour Londres imminent, mon accompagnatrice finit de discuter avec mes parents et c'est partit ! Apparemment cette fois on y va pas en transplannant. Miss Porter est trop fatiguée pour prendre le risque de ce sort compliqué donc on s'y rend autrement. Je me demande ce que c'est autrement, il doit pas y avoir cent-cinquante façon de se rendre à Londres pour les sorciers ? A moins qu'on utilise une méthode moldue ? Genre le train ou le bus... Encore quelques minutes à poireauter et c'est le moment d'y aller. Je suis Miss Porter jusqu'à une rue déserte et la regarde agiter sa baguette discrètement. Un énorme bus violet semble alors surgir de nul part, un panneau indique en grosse lettre à l'avant : Magicobus. Les tickets pour Londres réglés et en poche on s'avance dans l'étonnant bus magique. Alors que je m'apprête à m'assoir dans l'un des fauteuil, le véhicule démarre brusquement. Provoquant un cri d'effroi de la part des Boursouflettes et de moi-même.


Le bus s'arrête devant un pub nommé "Chaudron Baveur", les moldus ne semblent pas en remarquer la devanture, pas plus qu'ils ne voient le bus... Je sais pas pourquoi je m'attendais presque à voir une citrouille à l'entrée. A croire que malgré le fait que je connaissais maintenant le monde des sorciers de l'intérieur, j'avais encore du mal à me défaire de l'imagerie moldue associée. Nous prenons une chambre là bas et nous installons avant de descendre prendre un repas dans la salle à manger. Je mange avec appétit et finis sur une chocogrenouille. Après un petit moment supplémentaire à l'intérieur du Chaudron Baveur, je promets de ne pas sortir dans le Londres moldu ou de m'écarter du Chemin de Traverse et part faire mes achats pendant que mon accompagnatrice part à la rencontre de quelqu'un pour son travail.

Un petit tour chez Gringotts pour commencer parce que faire des courses sans la devise appropriée ça va être compliqué. Une fois ma bourse remplie de pièces dorées je me dirige vers la première boutique que je compte visiter : la Ménagerie Magique. Si j'ai bien la permission pour l'achat d'un hibou ou d'une chouette, j'admets ne pas être sure du tout de ce qu'il faut à mes parents comme oiseau. Ça n'empêche pas mon regard d'être attiré par une chouette effraie au visage à la blancheur lunaire, qui a la pureté d'un diamant parfait. Après un temps à l'intérieur de la boutique je finis tout de même par repartir avec mon coup de cœur dans les bras.

Après une rencontre avec une future élève de première année, je me dirige vers la boutique de Madame Guipure, j'ai besoin de changer mes robes. J'ai grandi depuis la première année et il est pas impossible que je grandisse encore plus dans l'année à venir. En tout cas il serait temps que je vois l'effet des fameuses poussées de croissance. Pas que d'être petite me gêne en soit mais personne fait moins d'1m65 à la maison et moi je mesure tout juste 1m40, donc je trouve ça un peu étrange. Après j'ai le temps de grandir encore, mais des fois je me demande si je suis pas un peu en retard...

Une fois la question vestimentaire réglée, je retourne dans le pub ? auberge ? restaurant ? séparant les deux mondes et dépose mon bazar dans la chambre réservée le matin même. Je descends ensuite au rez-de-chaussée et tache de ne pas trop me faire remarquer en attendant le retour de Miss Porter, je plonge donc le nez dans un exemplaire de la Gazette abandonnée par un précédent client et trainant sur une table. C'est assez étrange de lire un journal papier dans lequel les images bougent. C'est aussi assez révoltant à quel point on ressent le mépris pour les nés-moldus et les moldus dans la façon dont certaines infos sont tournées. C'est perturbant de se voir rappeler dans la presse à quel point certains n'apprécie pas les gens de ma naissance. Pourtant on a rien fait. Du moins à ma connaissance. Je peux comprendre la méfiance envers les moldus vu l'Histoire entre nos deux populations, mais nous nés-moldus on a fait quoi à part exister ? J'essaye de ne pas avoir l'air trop perturbée manquerait plus que j'attire l'attention de gens du Conseil sur moi...

Après le chaos des courses de la vieille et de la journée, ainsi que la crainte permanente de tomber sur quelqu'un d'hostile aux nés-moldus, Miss Porter et moi avions terminé nos affaires ici ! Il était désormais enfin temps de retourner à la maison. Ce sera reposant de pas se méfier en permanence de tout le monde même si je devais bien sûr être précautionneuse en terme de ce que j'abordais avec les moldus, normalement je ne courrais pas de trop gros risques. D'autant que désormais l'existence des sorciers passait pour un canular monumental. Je sais même pas comment c'est possible de camoufler un truc pareil, je suis déjà perplexe sur le fait que l'info n'ait pas quitté les frontières... La capacité des gouvernements sorciers et moldus à manipuler ainsi l'opinion générale était légèrement flippante. Pas le genre de trucs qui inspire confiance dans l'un ou l'autre.

Enfin peu importe, le Magicobus était de retour pour nous ramener à Brighton. Le temps de monter à bord, de régler le trajet et nous étions de nouveau en route. La boucle était bouclée, fin de ma session shopping et fin des réunions professionnelles de Miss Porter. Je revenais tout de même bien chargée... Robes et manuels neufs, une jolie chouette effraie, une bourse remplie de gallions en prévision des sorties à Pré-au-Lard et quelques autres bricoles... J'avais en plus de ça les deux Boursouflettes sur l'épaule pour le moment... C'est pas le retour à la maison le plus discret de ma vie qui se profile. M'enfin on verra si au milieu de la foule on me remarque tant que ça. Normalement en dehors de la chouette le reste peut être dissimuler assez facilement. Les boules de poils dans leurs panier de transport et le reste dans des sacs de courses.

Après secousses, chaos, et rebondissements le trajet se termine sur une belle nausée, tout comme la veille. J'aurais volontiers posé des questions à Miss Porter sur son travail mais l'agitation du bus m'en avait dissuadé. Difficile d'avoir une conversation quand les fauteuils peinent à tenir en place et que le véhicule semble prêt à foncer droit sur les autres usagers sans aucun regard pour la forme la plus élémentaire de respect pour la circulation routière. Enfin tout est bien qui finit bien et nous sommes arrivées à bon port. Nous descendons du bus violet et nous faufilons le plus discrètement possible jusqu'à ma maison où mon accompagnatrice me dépose. Je m'empresse de monter dans ma chambre poser mes affaires, avant de redescendre avec le rapace sur le bras.

"Papa ! Maman ! Je vous présente Luna ! C'est une chouette messagère, vous pourrez m'écrire à l'école quand vous voudrez grâce à elle. C'est un petit cadeau de ma part, je pense que ce sera utile, et en plus je la trouve jolie, c'est une chouette effraie des clochers, il parait. Je vous ai aussi pris un stock de nourriture pour elle."

J'étais très fière de mon cadeau et ne pouvais m'empêcher d'être un peu anxieuse quant au retour de mes parents. Certes j'avais eu la permission mais je dois bien admettre ne pas connaître leur préférence en matière d'oiseaux... Et encore moins en matière de rapaces nocturnes dressés pour la livraison de lettres. J'affiche donc un regard hésitant qui passe d'un adulte à l'autre en attendant une réaction autre qu'un regard déboussolé... C'est finalement Maman qui reprit ses esprits en premier.

"Très jolie ! On ne manquera pas de t'écrire désormais. Tu penses l'installer dans ta chambre ? On a pas vraiment d'endroit approprié en dehors de ça. De plus je nous vois mal expliquer aux visiteurs la présence d'une chouette dans le salon... Ce n'est pas un souci pour toi ? Elle ne t'empêchera pas de dormir ?"

Je réfléchis un instant à tout ça pendant que mon père finit de digérer l'apparition de l'animal et le reste de la conversation.

"Oui, je peux la mettre dans ma chambre, j'aurais juste à la faire sortir dehors pour la nuit, comme ça elle pourra chasser et se dégourdir les ailes pendant que je dors je pense. C'est vrai que ce serait gênant si des moldus autre que la famille, la voyait."

Après un acquiescement rapide de mes parents, je remonte installer l'oiseau dans ma chambre. En observant le perchoir, près du bureau où siégeait un ordi portable et des manuels de magie j'étais soudainement prise par la réalisation que je vivais vraiment à cheval entre deux mondes, et qu'un jour l'un d'eux ne serait plus qu'une partie de mon passé... C'est déstabilisant.