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31 janv. 2022, 17:52
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Mon sortilège d’Expulsion se fracasse contre le bouclier joliment créé par Delphillia. Comme quoi, elle n’est pas complètement dénuée de capacité. Concentrée, je ne me laisse pas atteindre par ses mots même si je dois bien avouer que tout au fond de moi s’éveille une étincelle de frustration — frustration de ne pas avoir réussi à l’envoyer valdinguer. Mais ce n’est pas la première fois que je manque ma cible, cela m’arrive plus souvent que nécessaire durant mes entraînements quotidiens. Pendant un combat, il ne faut pas se laisser envahir, peu importe ce que l’on nous dit. La parole une arme, ne cesse de me répéter mon foutu instructeur. J’en ai assez de penser à lui. Nyakane est partout dans ma tête, j’entends sa voix, ses reproches, ses remarques. Je serais bien capable de finir par croire que cela m’aide plus que ça m’entrave.

Les yeux rivés sur Delphillia, je ne manque en rien le geste qu’elle fait avec sa baguette pour me lancer un sortilège. Simple mais efficace. Et elle vise bien, pour une fois ; enfin, elle a de la chance que je reste immobile, disons. J’aurais pu me protéger, me jeter maladroitement sur le côté mais je ne fais rien. Je me laisser toucher et mes pieds se retrouvent collés au sol. Instantanément je m’accroupis, évitant de justesse un bel Experlliarmus. Qui rencontre l’un des oiseaux qui m’entourent, bouclier vivant qui n’avait aucunement la prétention d’avoir cet effet lorsque je l’ai créé. D’un geste habile du poignet, j’envoie la nuée qui piaille en direction de la fille pour entraver sa vision et la gêner dans ses mouvements.

Bordel, Delphillia ! Dans ma tête, j’ai envie de sourire. Mon coeur bat à toute allure dans mon corps. Elle ne retient pas plus ses coups que je ne le fais et c’est ce que j’apprécie chez elle. Elle ne fait pas dans la demi-mesure. Elle a enfin compris que nous ne sommes pas ici pour jouer. Nous nous battons. Je ne sais pas exactement pourquoi. Je ne sais plus pourquoi. Mais qu’importe ? Cela ne doit pas cesser. Je veux enchaîner, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle abandonne — ou qu’elle soit forcée de le faire.

Je n’ai plus le temps de la titiller de mes phrases moqueuses. Elle vient d’enchaîner trois sortilèges d’affilé. Je ne sais pas de quoi elle est capable mais pour être venue me demander de l’aide c’est qu’elle ne doit pas avoir l’habitude d’utiliser autant sa magie. Alors je guette, j’observe, dans l’attente de la preuve qui me montrera qu’elle est a bout de force ou qu’elle le sera bientôt. En attendant, je ne lui laisse pas l’occasion de m’attaquer de nouveau.

Toujours accroupie, je braque ma baguette vers elle. Au dernier moment, je dévie légèrement ma visée sur la droite et souffle à voix basse : « Descendo ! », espérant très fort que l’un de mes propres oiseaux ne se mette pas sur entre mon sortilège et la pile de chaises et de tables que je vise.

Du bout des doigts, je descends la fermeture éclair de mes bottines. Une seconde plus tard, me voilà à fouler le sol pieds nus. Pourquoi me fatiguer à lancer un sortilège si je peux l’éviter ? Je me mets en position, prête à parer la contre attaque. Prête, surtout, à m’amuser avec les meubles en vrac pour les balancer sur une Delphillia qui finira bien par en avoir assez, de tout ça. Alors, la formule sur le bout des lèvres, je soulève magiquement une chaise et l’envoie sur Delphillia, et encore une autre, et encore une autre, et…

Mon coeur bat comme un tambour contre ma cage thoracique. Mes poumons me font mal et mes jambes tremblent. Mais j’aime ces sensations, je les aime tellement que je ne suis pas prête de m’en passer. Je n’en ai pas envie. Je pourrais enchaîner les Stupefix jusqu’à m’épuiser, je pourrais y mettre toute ma puissance pour exploser les boucliers que pourraient dresser la Poufsouffle ; l’un d’eux finira par la toucher, ce qui mettrait fin au combat. Peut-être finirais-je par le faire. Mais pas encore. Pas tout de suite.

Là, j’ai envie de profiter.


Je ne suis pas certaine que cette lucidité dure très longtemps, connaissant ces deux-là ! En tout cas elles y prennent vraisemblablement du plaisir. Peut-être qu’elles finiront par s’avouer qu’elles apprécient ça, s’affronter. M’enfin, vu la taille de leur fierté, ça risque de prendre un peu de temps.

11 févr. 2022, 17:03
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Elle se douterait que la chose ne serait pas aisée face à Bristyle et quelque part cela rassurait la jeune fille dans son choix. Aelle se débrouillait bien en duel, elle semblait à l’aise et maitresse d’elle-même, ce qui commençait à manquer à Aliénor. Un de ses oiseaux se prit son sortilège mais elle n’eut pas vraiment l’occasion d’observer d’avantage son adversaire. Essoufflée elle tenta de s’éloigner au maximum d’Aelle et donc de reculer vers le mur. La magie lui pompait vraiment de l’énergie, bien plus que ce qu’elle l’imaginait. Alors qu’elle réajustait sa prise sur sa baguette, elle entendit le bois des chaises et des tables grincer. Surprise elle tourna la tête, quand un nuage d’oiseaux vint obscurcir son regard. Agitant les mains pour ce dégager, elle put voir avec avec stupeur une chaise se diriger droit vers elle. Aliénor l’évita comme elle le put, se jetant sur le côté. Elle évita avec succès le projectile mais se rendit rapidement compte qu’elle avait lâché sa baguette en chemin. Elle tenta de la ramasser mais avec l’afflux de chaises qui arrivait vers elle la batteuse n’eut pas d’autre choix que de s’éloigner. Elle rampa à moitié se relevant comme elle le put en faisant un arc de cercle et tenta de localiser sa baguette en vain. C’est alors qu’une chaise tomba juste derrière elle percutant avec force sa cheville.

-Aïe ! Merde Bristyle !

Elle voyait bien qu’elle n’avait plus sa baguette non ? Qu’il n’était pas nécessaire de s’acharner de la sorte contre un adversaire désarmé ? Mais non, cette fille était incapable de bon sens. Quand on disait qu’Aliénor n’avait pas de cœurs ses gens n’avaient pas rencontré la sixième année… Cette fille était dépourvue de toute compassion. Mais reprocher à l’autre ce qu’on ferait soi-même est hypocrite. Au fond la jeune Delphillia le savait Aelle à sa merci, elle n’arrêterait pas et en profiterait. Aliénor serra les dents et son regard retomba sur sa camarade jaune avec une teinte encore plus haineuse qu’habituellement. Son œil brun était devenu noir et le bleu presque aussi clair qu’un ciel d’hiver. La colère bouillonnait en elle, elle osait continuer alors qu’elle était désarmée. Elle avait eu l’avantage tout le long et maintenant elle était incapable de s’arrêter. Aliénor était en boucle, en un bon elle se retrouva debout. Elle se mit à courir en direction de son ainée en criant sa rage. Elle était rapide et plus déterminée que jamais à atteindre sa cible. Elle se jeta littéralement sur Aelle, espérant la plaquer au sol ne faisant même plus attention aux oiseaux qui l’entourait. Elle allait la tuer, lui montrer que dans tous les cas elle était plus forte et que même avec sa fichue magie, Aelle ne pouvait rien.

Entre les oiseaux, les sorts qu'elle peut lancer, l'esquive même physique tu as le choix de dire si Ali réussi à plaquer ta protégée, mais je crois qu'elle a craqué héhé

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

19 févr. 2022, 12:42
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
C'est grave si j'aime quand Ali craque ?

La réalité s’habille de teintes particulières lorsque je suis dans cet état. Il y a à l’intérieur de mon corps et de mon esprit un monde tout entier, un monde fascinant et émouvant qui m’alpague totalement. Je sens ma magie qui grouille, qui gronde, je la sens comme une partie de moi et comme une extension. J’ai une vague pensée pour Loewy et ce qu’elle m’a fait découvrir la dernière fois. Ce fleuve si attirant dans lequel j’aurais voulu m’oublier. Là, c’est totalement différent. Je contrôle tout, du simple sortilège à ce flux qui coule dans mes veines et qui vibre dans ma baguette magique. Aliénor Delphillia n’a pas tellement sa place dans ce monde-là. Elle n’est qu’une ombre, qu’une victime à abattre — ou plutôt, à immobiliser, à réduire au silence. Je ne pense pas au reste du monde, que ce soit mon monde à moi ou le monde physique qui nous entoure. Il n’existe que cette pièce et rien d’autre. Rien d’autre au-delà de la porte que j’ai fermé il y a quelques minutes, nous enfermant moi et elle dans ce combat qui me prend aux tripes. Oui, aux tripes. Là, tout de suite, maintenant, rien d’autre ne compte que ce qui me confronte à cette fille. Dans ma tête se dessinent mille stratégies et sortilèges, je sais quel sera mon prochain coup, j’imagine quel sera celui de Delphillia. Je songe magie, je songe résultat…

« Aïe ! Merde Bristyle ! »

Ma bouche se tord dans une grimace mécontente, mes yeux glissent le long de mon adversaire jusqu’à sa cheville et la chaise qui a atterri dessus. Je me recule d’un pas mais, les sourcils froncés, je n’en arrête pas moins la déferlante de chaises et de sortilèges que j’envoie sur la fille. J’ai bien entendu son cri, je reconnais sa douleur même si j’ai du mal à l’imaginer et à la ressentir, je vois bien les traits tout froissé de son visage… Mais cela ne m’atteint pas en profondeur. Ça reste en surface. Moi, j’attaque, moi je balance ma magie à tout va. Je ne ressens pas de colère ni de désespoir. Seulement une immense motivation : j’ai un but et je compte bien l’atteindre. Une petite douleur ne tuera pas Delphillia. Combien de fois me suis-je pris des trucs dans la tête à cause de Nyakane, combien de fois ai-je tremblé de froid parce que l’on s’entraînait trop longtemps, combien de bleus, de chutes, de cris de frustration ? L’apprentissage ne se fait pas sans douleur. Et encore une fois, cette foutue Loewy se charge de me le rappeler sous la forme de souvenirs ; j’ai tant souffert en haut de cette montagne ! Je me souviens parfaitement de ma peau qui brûlait, de l’air qui me manquait, de cette impression que je ne pourrais pas remonter… Pas m’arracher à cette douleur… Pas survivre. Bordel, et Delphillia voudrait que je la l'épargne ?! Non.

Un mouvement de baguette, une formule et je soulève une chaise du bout de ma magie, prête à la balancer sur mon adversaire. Encore une ou deux puis je l’immobiliserai avec un sortilège et… Et Delphillia se relève, un cri de rage au bord des lèvres ! *No…*. J’ai le temps de remarquer qu’elle n’a pas sa baguette en main. Je lève la mienne. « Stupé… ». Je n’ai pas le temps et de toute manière je sais que j’aurais mal visé. *Putain, 'l’est rapide*. Trop rapide. En quelques pas, en moins de deux secondes, elle est sur moi.

Elle me percute de toutes ses forces. Le choc m’arrache mon souffle et un gémissement douloureux m'échappe. Il se perd de toute façon dans la rage bruyante de la Poufsouffle. Nous tombons en arrière sur le sol gélatineux de la salle de classe, ce qui m’évite un bon nombre de bleus au dos et de voir les étoiles. Mon coeur se rebelle contre ma cage thoracique mais que puis-je y faire ? Delphillia m’écrase, j’ai beau être plus âgée qu’elle je suis bien plus frêle et elle n’a aucun mal à me maintenir au sol. La sensation d’emprisonnement me prend à la gorge et se réveille enfin mes émotions violentes. Une vague monte dans mon corps, elle m’écrase les poumons et me froisse le visage. Mes jambes s’agitent dans tous les sens et j’essaie, en vain, de relever le buste. Je serre les dents mais mes lèvres se retroussent ; j’ai envie de la dégommer, bordel, j’aurais dû le faire quand j’en avais l’occasion !

J’ai beau me débattre je ne parviens pas à grand chose. Et c’est pire encore lorsque la fille commence à s’agiter, à bouger mais… Elle ne cherche pas à me frapper. Je m’attendais à me recevoir un coup de poing dans le nez, j’attendais la douleur, mais rien. Je comprends au bout d’un instant qu’elle cherche à atteindre ma main droite dans laquelle se trouve ma baguette. Ma colère me pousse à la détester : elle est lâche, elle choisit la voie des faibles, des moldus ! Mais une autre partie de moi, toute petite, que j’entends à peine, me souffle qu’elle se bat avec les armes qu’elle a et que j’aurais fait la même chose si j’étais à sa place. Alors je retiens mes paroles venimeuses et continue de me débattre en envoyant aussi fort que possible, sans savoir si cela sert réellement à quelque chose, mes genoux dans son dos. J’ai seulement envie de lui faire mal ; elle veut se battre de cette façon ? Très bien, je vais lui montrer que je sais envoyer des coups de poings moi aussi, que je suis capable de la faire souffrir physiquement, je le sais je le peux, je le peux, j'ai, je vais... J’ai de moins en moins de facilité à tenir ma main loin d’elle alors, avec celle qui est encore disponible, j’entreprends de frapper. Je ne sais pas quoi, je ne sais pas où. Je frappe, les doigts rassemblés en un poing, j’essaie d’atteindre tout ce que je peux en me débattant aussi fort que possible.

Ma main droite se crispe autour de ma baguette, les doigts refermés sur le bois. J’essaie de me concentrer suffisamment fort, et tant pis si entre temps je me prends un coup, pour appeler à moi ma nuée d’oiseaux. Il semble que je réussis puisque un bruit fantastique nous entoure soudainement : les oiseaux attaquent et forment un nuage autour de nous, un nuage de piaillement et de coups d’ailes et de becs. Je ferme les yeux. Et dans ma gorge grossit la boule de frustration : Delphillia est forte et je sens ma fatigue qui gonfle dans mes membres.

23 févr. 2022, 14:25
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Tout ce passa comme au ralentit dans l’esprit de la jeune Delphillia. Ses bras entrèrent en contact avec Aelle et leurs corps basculèrent sur le sol. La réception était brutale mais amortie par le sol élastique de la salle. Pour autant Aliénor avait été surprise de l’impact, n’espérant qu’à moitié atteindre sa cible… Une fois au sol, son seul but était de désarmer Aelle. Après tout elle, elle n’avait plus de baguette alors pourquoi Aelle aurait le droit à cet avantage. Mais n’importe qui, connaissant ses deux filles savait que l’une comme l’autre ne lâcherait pas l’affaire. Aliénor se redressa un peu essayant de voir où était la main de sa camarade avant de l’attraper de sa main gauche. Mais la sixième année gesticulait dans tous les sens frappant tantôt l’épaule, tantôt le flanc de la batteuse.

Un râle d’agacement passa les lèvres de la jeune fille alors qu’elle tentait d’immobiliser la main tenant la baguette de son adversaire. Cette fille était une vraie anguille ! En plus, les oiseaux de la sixième année se retrouvèrent dans la mêlée gênant la vision d’aliénor et la blessant au passage. Enervée, Aliénor resserra sa prise autour du poignet d’Aelle et frappa avec sa main le sol. Sous le choc les doigts de la sixième année s’ouvrirent lançant échapper le bout de bois. Mais, dans le même temps, le poing d’Aelle percuta la tempe de la jeune Delphillia, ce qui la surprit et la sonna très légèrement. Elle secoua la tête de gauche à droite pour se remettre les idées en place.

-Arrête Aelle !

L’appeler par son prénom lui faisait presque bizarre, mais vu l’urgence de la situation elle se devait de la faire réagir. Mais visiblement la fille ne se calmait pas et les coups de genoux dans le dos d’Aliénor ne se stoppaient pas. Aliénor lâcha la main de son ainée et envoya un coup puissant dans le visage d’Aelle. Son poing percuta sa mâchoire avec une force que la jeune Delphillia ne maitrisait absolument pas. Mais Aliénor ne ressentait aucun remords, son seul but était de calmer son adversaire et ça avait fonctionné.

Aliénor se tourna sur le côté pour se retrouver assise sur le sol. Elle attrapa la baguette d’Aelle au passage alors que les oiseaux lui volaient toujours autour.

-Immobulus !

Les oiseaux s’immobilisèrent autour d’Aliénor qui souffla enfin un grand coup. La baguette d’Aelle avait étonnamment bien réagit à Aliénor au combien ce sortilège était simple. Mais immédiatement elle vibra dans la main d’Aliénor comme si elle comprenait que la batteuse n’était pas sa propriétaire. Aliénor la laissa tomber au sol, ne souhaitant pas faire plus de dégâts.

La cinquième année se laissa tomber en arrière éreintée par ce combat. Une faible douleur se répandait dans sa cheville, elle allait avoir un beau bleu.

-T’es malade.

Forte, mais malade. Etrangement, un sourire étira les lèvres de la jeune Delphillia, elle n’avait jamais fait un véritable duel, c’était bien autre chose que dans ce club ridicule.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

23 févr. 2022, 18:28
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Sentir ma baguette m’échapper me déchire le coeur en deux. Il me semble même l’entendre se briser tout à l’intérieur de moi, ce bruit est bien plus assourdissant que les piaillements des oiseaux ou que le cri de Delphillia ; *m’a appelé Aelle*. Mais rien d’autre que ma baguette ne compte et la nuque tordue vers la droite, j’essaie d’apercevoir ma moitié tandis que je l’appelle de toute ma magie et de toutes mes pensées, en vain : ma baguette reste loin de moi, je ne la vois même pas et mon déchirement ne s’en fait que plus grand. J’ai toujours eu cette peur, une peur un peu inconsciente, enfantine, qu’un jour on m’arrache ma baguette, que l’on me sépare de cette partie de moi, la partie la plus importante. Je serais réduite à rien du tout, complètement inutile, impuissante. Plutôt crever. Mais c'est arrivé, Delphillia me prive de ma baguette et j’ai l’impression d'être amputée. Et cela arrive alors que j’ai une ennemie installée sur moi et que le danger est bien présent. J’en suis si frustrée et effrayée que mes yeux se remplissent de larmes.

J’aurais poussé un cri de rage, désespérée de ne pas réussir à dégager mon poignet malmené par Delphillia, si n'avait pas soudainement explosée dans ma mâchoire une formidable douleur. Une cape d'obscurité me tombe dessus et avale toute l'énergie de mes muscles. Ma tête retombe en arrière, inerte. Je ne sens plus mon corps. Moins d'une seconde après, ma mâchoire palpite furieusement, tambourine comme un coeur brisé : la douleur palpite dans tout le bas de mon visage. Le goût âpre du sang se répand dans ma bouche. Delphillia m'a frappé. Elle ne m’a pas raté, j’ai tellement mal que je n’arrive ni à me débattre ni à ouvrir les yeux ni même à comprendre ce qu’il se passe autour de moi. Un poids s’ôte soudainement de mes hanches et me voilà désormais maîtresse de mes mouvements. Je papillonne difficilement des paupières. L’urgence réveille mon courage : je me redresse sur un coude, avise la silhouette floue de mon ennemie non loin de moi et

*Non !*.

J'aperçois vaguement sa main qui se saisit de ma baguette. Mobiliser mon corps alors que je n'arrive même plus à aligner deux pensées tant la douleur m'abrutie n'est guère aisé, voire impossible. Je n’ai pas le temps de me jeter dessus — ou plutôt de me traîner dans sa direction — que déjà elle la brandit, un sortilège au bord des lèvres. Puis elle la laisse tomber sur le sol. Trop tard. Dans mon corps s’est réveillé un brasier, un immense feu qui flambe de toutes ses forces, qui annihile la douleur et qui libère mes muscles de leur fatigue. Le regard que je lève sur Delphillia est à moitié halluciné, à moitié horrifié. Je ne sais pas exactement ce que je ressens. Ce qu’elle vient de faire est pire qu’une insulte, pire qu’un coup. M’enlever mon arme était déjà douloureux, mais c’est malheureusement une chose qui peut arriver, mais l’utiliser ? L’utiliser sans mon autorisation, juste devant moi ? C’est une énième preuve d’irrespect, c’est comme si elle me disait : tu ne vaux rien, regarde, je te le prouve.

Ce n’est même pas de la rage qui se répand dans mes veines, ce n’est plus brûlant, ardant, mais froid comme de la glace. Et ça s’échappe violemment de moi. Sans le moindre cri de rage, dans le silence le plus complet, je me laisse totalement contrôler par ce monstre de glace qui hurle vengeance. Je me redresse tant bien que mal sur mes genoux puis, les bras grands ouverts comme si je voulais l’enlacer, je percute la Poufsouffle et m’étale sur elle. Je n’ai pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser. Ma main se renferme en un poing que j’envoie à la rencontre du visage de la fille. Je ne sais pas ce que je percute, je ne sais pas avec quelle force, mais je le fais et c'est suffisant. *Pour ma baguette !*. Et encore un autre à la suite, très rapidement mais plus maladroitement. *Et pour l’coup d’poing*. Puis je m’échappe, je me recule, je me redresse, je trébuche et retombe ridiculement sur les fesses, le regard noir et le souffle court. J’attrape à la volée ma baguette avant que l’autre ne le fasse et parviens enfin à me mettre debout.

Je dois de ne pas tomber qu’à mon précaire équilibre qui rend ma démarche idiote. Peu importe, je m’éloigne, les doigts resserrés sur le bout de bois.

« Malade ? feulé-je enfin, la peur rendant ma voix aiguë. Je le serai vraiment si tu touches encore une fois à ma baguette, putain ! »

Malgré ça, malgré les coups, malgré la douleur qui se réveille et qui grandit à chaque mot prononcé, j’ai toujours ce monstre glacé qui fige le sang dans mes veines. Je ressens toujours cette envie immense, ce besoin ardent de faire quelque chose, n’importe quoi, pour me décharger de ma frustration, ma colère, ma peur, tout ce beau bordel que j’ai dans le coeur, cette adrénaline, ce bazar sur lequel je ne parviens pas à mettre de mot. Alors même si je suis fatiguée, que mes bras et mes jambes tremblent, que j’ai tellement mal à la mâchoire que j’ai peur qu’elle se décroche et rebondisse sur le sol, je braque ma baguette en direction des meubles renversés au bout de la pièce et je décharge tout mon trop plein :

« Reducto ! »

Je détruits deux trois chaises de la même façon ; elles se fracassent en petits éclats de bois qui voltigent et s’éparpillent dans la pièce. J’ai toujours adoré lancé ce sortilège. De la destruction pure et dure. Parfois, je rêve de faire ça à des êtres munis de deux jambes et de deux bras, d'un coeur qui bat. Essoufflée, je me tourne enfin vers la Poufsouffle.

« À défaut de t’les envoyer dans la gueule, Delphillia. »

Et je me laisse tomber en arrière, le cul sur le sol et les jambes repliées pour pouvoir reposer mes bras sur mes genoux. Mais si mes muscles se laissent enfin aller au repos, cela ne vaut pas pour ceux de ma nuque et de mes doigts : les premiers crispés pour me permettre de garder mon regard braqué sur la fille et les seconds resserrés de toutes mes forces sur ma baguette magique. Je me fais la promesse de ne plus jamais la lâcher.

La fatigue se répand par vagues dans mon corps. Mon coeur bat tellement fort, il se jette de toutes ses forces contre ma cage thoracique, comme s'il voulait s'échapper. J'ai du mal à respirer mais surtout, surtout j'ai mal au crâne, putain, j'ai mal à la mâchoire, et j'ai beau déglutir, le goût du sang ne part pas. J'aurais aimé rester stoïque mais je n'y parviens pas. Du bout des doigts, je touche mon visage blessé ; la douleur explose : « 'tain ! ». Impossible de me retenir de jurer. J'ai du mal à y voir clair et malgré moi, j'en suis effrayée. Si Delphillia m'attaque maintenant je serais incapable de résister. Mais plutôt me faire dézinguer que de la supplier de m'épargner. Je me battrai jusqu'au bout.

24 févr. 2022, 12:41
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Son souffle était court, elle avait donné beaucoup d’énergie dans ce duel et pour elle, il était terminé. Elle ferma les yeux quelques secondes pour retrouver son souffle. Elle rouvrit les yeux se redressant légèrement, mais elle n’eut pas vraiment le temps de finir son geste. Un poids la plaqua de nouveau au sol. La jeune fille ne comprenait absolument pas ce qu’il lui arrivait, elle observa Aelle, les yeux rond de surprise et croisa comme hors du temps, son regard noir, rempli d’une colère froide et sourde. Des coups partirent, deux exactement et Aliénor les encaissa sans vraiment de difficulté. Elle frappait fort oui, elle avait mal oui, mais elle avait connu pire. L’un dans la mâchoire, l’autre au niveau de son oreille, elle ne savait plus si la douleur venait du coup ou de l’attache de sa boucle d’oreille qui c’était enfoncée dans la peau derrière son oreille.

Le poids sur elle était parti aussi vite qu’il était arrivé et les mains de la jeune Delphillia se portèrent à son visage, pour le toucher, examiner les dégâts. Quelques zones étaient douloureuses, elle saignait légèrement derrière son oreille gauche. Mais oui un cognard faisait plus mal. Des bleus elle en avait plein le corps ce n’était pas nouveau. Ce qui était nouveau, c’était cette colère chez Aelle, elle n’avait jamais vu ça. Aliénor se redressa quelque peu et vit Aelle, titubante mais debout, sa baguette en main et toujours ce même regard noir, presque terrifiant. Aliénor fronça les sourcils. Dans cet état, la sixième année était clairement dangereuse. Puis sa voix, déformée par les émotions. Aliénor se redressa définitivement, assise sur le sol. Elle était dans cet état à cause de sa baguette ? Même pas du coup de poing ? La batteuse souffla doucement avant de se redresser luttant contre quelques vertiges. Inspirer, expirer. Elle devait retrouver le contrôle, mais tout c’était passé si vite…

Soudain elle entendit la voix de sa camarade de maison, puis des craquements et autres dégradations. Relevant les yeux, elle observa quelques chaises partir en cendres. Elle avait encore la force de faire ça ? Aliénor l’observait en silence, la mâchoire serrée prête à réagir si elle décidait de lui réserver le même sort qu’à ces chaises. Mais elle n’en fit rien. Elle pestait dans sa barbe avant d’elle aussi constater les dégâts. La batteuse en profita pour s’approcher doucement, comme on le ferait avec un animal sauvage. Elle avisa sa baguette un peu plus loin dans la salle, elle n’en avait pas besoin, contrairement à elle. Quel étrange lien…

D’un geste vif, Aliénor attrapa de nouveau le poignet d’Aelle qui tenait sa baguette.

-Je vais pas t’la prendre !

Un avertissement ou un moyen de se protéger, elle ne savait pas vraiment ce que c’était mais c’était sorti instinctivement. Elle voulait éviter de ce prendre un nouveau sort c’est tout. Son autre main se leva au niveau de sa tête, paume ouverte, signe qu’elle était désarmée.

-Sans elle t’es rien, accroche toi-y, parce que tu cogne comme un gosse de trois ans.

A vrai dire, ce lien qu’avait Aelle avec sa baguette rendait Aliénor envieuse, presque jalouse. Elle n’avait jamais trouvé ce lien si particulier dont tout le monde parle avec sa propre baguette. Mais elle au moins n’était pas dépendante de celle-ci. Si elle la perdait, elle ne perdait pas le contrôle comme venait de le faire Aelle.

Aliénor lâcha le poignet de son ainée avant de se reculer. Elle ne l’avait pas loupé le bas de sa joue prenait déjà des couleurs rouges foncé ou violettes. Elle l’avait blessé, visiblement autant physiquement que mentalement. Elle aussi était blessée, sa cheville était un peu douloureuse et son oreille devait être écarlate.

- Alors si tu veux défoule-toi. Défoule-toi sur un adversaire désarmé qui a pris le dessus sur toi sans sa baguette.

Elle écarta les bras comme pour faire d’elle une cible facile. Elle n’avait pas peur, elle était prête et elle n’avait pas besoin d’un objet pour prouver qu’elle était plus forte.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

01 mars 2022, 18:37
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
C’est trop tard, elle est déjà sur moi. Que faire d’autre si ce n’est écouter, subir ? Mes doigts sont crispés sur ma baguette. Sans doute pourrais-je tordre un peu plus mon poignet vers la gauche, diriger le bout de mon arme sur elle et essayer quelque chose, n’importe quoi, n’importe quoi pour l’éloigner de moi. Je n’en fais rien, je suis épuisée, la seule chose que je parviens à faire c’est supporter le regard sans pitié qu’elle pose sur moi. Je parviens à rendre mon regard brûlant de haine et de colère, je parviens à retenir les larmes de frustration que je veux laisser couler et je parviens à m’enfermer tout à l’intérieur de moi, m’enfermer dans mon propre corps pour ne pas laisser éclater l’immense haine que je ressens pour celle qui me domine encore *qui essaie de me dominer*, alors qu’elle m’a déjà écrasé en attrapant ma baguette contre mon gré. N’en a-t-elle pas fait assez ? Non, il ne semble pas. En temps normal, j’aurais compris. Parce qu’il ne faut jamais abandonner, il faut toujours se battre, écraser l’autre, le détruire avant qu’il ne nous détruise. C’est exactement ce qu’essaie de faire Delphillia. Mais je ne suis pas dans mon état normal, je n’arrive pas à accepter, je n’arrive même pas à penser. Et je suis enfermée à l’intérieur de moi, cela rend ma concentration difficile.

Et je subis, je subis et supporte les coups qu’elle m’envoie.
Je cogne comme un gosse de trois ans…
Ma fierté en prend un coup, elle aussi, évidemment. La supériorité physique de Delphillia me frappe tout à coup. Elle, la sportive ; elle, la joueuse de Quidditch. Je devine ses muscles sous ses vêtements. Je crispe les miens dans une vaine tentative de libérer mon poignet mais la poigne de la fille est d’acier, je ne parviens même pas à la faire bouger. Je pourrais la faucher avec un coup de pied… Avant même que l’idée atteigne ma conscience, Delphillia me lâche et recule. Je me redresse doucement sans la quitter du regard, les jambes tremblantes et le souffle encore court. Ma mâchoire me brûle. La douleur et la fatigue rendent mes paupières lourdes. Je sais cependant que tout n’est pas terminé. Je suis encore capable de me battre, de tirer sur la corde. Avec moins de puissance, certes, mais j’en suis encore capable. Après tout, Delphillia n’est qu’une mauvaise élève de cinquième année. Ce n’est pas elle qui viendra à bout d’Aelle Bristyle.

Quoi qu’elle dise.

Les mâchoires crispées, je l’observe. De ses bras écartés à son air déterminé. Je la déteste ! Je ne sais pas si j’ai déjà détesté quelqu’un aussi fort. C’est d’autant plus déconcertant de ressentir cela après avoir ressenti une certaine forme d’admiration, après avoir apprécié le combat, après m’être battu plus par plaisir que par nécessité. C’est déconcertant, oui, toute cette mélasse d’émotions qui grouille en moi.

Du bout de la manche, j’essuie le sang qui s’échappe de la plaie que son coup de poing a ouvert sur ma lèvre. Une grimace douloureuse déchire mon visage avant que je ne parvienne à me contrôler.

« Tu crois qu’ça m’importe que tu sois désarmée, Delphillia ? craché-je en lui lançant un regard sombre. J’pourrais t’immobiliser en un instant, j’pourrais t’faire même pire que ça, tu verrais rien venir. »

Et je m’y vois. Lui lancer un Stupéfix, ou un sortilège plus douloureux, moins agréable. Quelque chose qui lui ferait regretter ses paroles et sa condescendance, quelque chose qui l’empêcherait de se moquer de moi une nouvelle fois. Pourquoi n’en fais-je rien, alors ? Je n’ai pas envie d’y songer.

« T’es dans le putain d’monde magique, Delphillia, pas chez les moldus. Tu sais peut-être bien frapper… » Un ricanement m’échappe, c’est la douleur qui parle : bordel, oui, elle sait bien frapper ! « Mais t’es une brêle avec ta magie. Et entre nous, j’préfère m’accrocher à ma baguette qu’en avoir rien à foutre qu’elle traîne à deux mètres de moi ! »

Je lance un regard un peu dégoûté en direction de ladite baguette qui repose sur le sol, esseulée, abandonnée par sa compagne. Je ne parviens pas à comprendre comment on peut ainsi abandonner sa moitié. Pour moi, c’est la preuve évidente qu’Aliénor Delphillia pense encore comme une moldue — c’est évident que c’est une née-moldue, si je n’en avais jamais été sûre avant, maintenant je le suis. Elle pense à ses poings en premier. Elle ne doit sans doute pas savoir que la plupart du temps, les duels sorciers se font à distance. Si elle ne parvient pas à se protéger suffisamment pour atteindre ses adversaires, elle sera toujours perdante. J’essaie de ne pas penser au fait qu’elle m’a bien eu, moi, aujourd’hui. J’essaie de ne pas y penser parce que ce n’est pas un bon exemple, parce qu’elle m’a juste surprise, parce que si je le voulais, je pourrais réellement conclure ce duel et crier victoire. Pourquoi n’en fais-je rien, alors ? Je n’ai pas envie d’y songer.

Ma bouche se tord vers le bas. Bordel, j’ai tellement envie de… Et je voudrais… Je n’en sais rien, tout se mélange dans ma tête, j’ai à la fois envie de me jeter sur elle pour la frapper de toutes mes forces, tout en sachant que j’en ressortirais avec plus de bleus encore, et à la fois envie de la cribler de sortilèges — tout en sachant que cela n’apaiserait pas la frustration et la colère que je ressens. Alors je me contente d’un regard sombre.

« Fais pas la maligne, insisté-je d’une voix sourde. Parce que je te déteste assez pour te faire vraiment mal si je le voulais. »

Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal. Savoir que je pourrais effectivement la faire méchamment souffrir ou me rendre compte que je mens sans la moindre honte, que je ne la déteste pas réellement ? Sans doute un peu des deux. Sans doute aussi d’avoir conscience que ni moi ni elle n’avons gagné ce duel. Parce que c’est évident que si je domine magiquement, Delphillia est celle qui a le dessus physiquement. Cette non-victoire me laisse un goût amer dans la bouche, et ça n’a rien à voir avec le sang que je sens sur le bout de ma langue.

03 mars 2022, 11:09
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Elle reculait, d’un pas, puis deux avant de s’immobiliser. Aelle s’était mise à parler et elle ne l’écoutait que d’une oreille, elle était fatiguée, physiquement et mentalement par cet échange. Mais jamais, au grand jamais elle ne le montrerait à sa camarade jaune. Sa fierté elle était encore intacte. Aliénor écoutait en silence, toujours positionnée devant elle, ses bras étaient descendus pour se poser le long de son corps. Visiblement elle ne voulait pas l’attaquer comme ça. Aurait-elle un peu de valeurs ?

Mais elle avait raison sur un point. Aliénor était forte, mais tellement peu dans ce monde. Sa baguette était bien plus un boulet qu’une arme au combien son travail avec ses professeures de sortilège avait pu l’aider. Elle avait ressenti ce lien si particulier oui, mais si peu de fois… Elle tourna tout de même les yeux vers sa baguette. Elle était juste là, au sol entourée de chaises que cette fichue Bristyle avait fait tomber sur Aliénor. Mais non, elle n’avait pas se besoin de la sentir, elle ne se sentait pas mal si elle ne l’avait pas à portée. Parce qu’elle n’avait besoin de personne et de rien en plus pour avoir confiance en elle et savoir qu’elle se sortirait de n’importe quelle situation complexe. Néanmoins si elle venait à la perdre elle serait mal, alors savoir où elle était c’était plutôt bien. Mais Aelle… Son lien avec sa baguette avait l’air si fort. Aliénor ne comprenait pas comment c’était possible. Elle l’observa attentivement, sa main autour du bout de bois, pourquoi avait-elle tant besoin d’elle ? Que pouvait-elle lui apporter ?

Alors qu’elle se perdait dans cette curiosité la dernière phrase de la sixième année fit tout basculer. L’égo de la cinquième année revint au galop alors qu’elle se redressait arquant un sourcil. Un fin rictus étira ses lèvres, elle attendait quoi si elle voulait la blesser ? Aliénor retint un soupire avant de balancer un simple, mais au combien dédaigneux :

-Ok.

Elle haussa les épaules en même temps avant de se diriger vers sa baguette pour la ramasser et la ranger avec une lenteur calculée dans l’étui accroché à sa cuisse. Non elle ne la gardait pas en main, non elle ne souhaitait pas se défendre, parce qu’elle n’avait aucunement peur de son ainée. Elle n’avait pas peur de se prendre un sortilège, pour elle, les paroles de Bristyle étaient vides de sens. Elle était exténuée, noyée par la colère, elle ne contrôlait plus grand-chose et ça faisait presque pitié. Alors la jeune Delphillia n’ajouta rien, elle se positionna de-nouveau devant Aelle, dans l’attente de ses actes, de ce qu’elle souhaitait faire. Elle ne voulait pas partir maintenant, elle avait encore besoin de cette fille. Elle était puissante et maligne en duel elle l’avait bien vu. Elle pouvait lui apprendre ça, mais comment s’assurer que ça ne se passerait pas de la sorte à chaque fois ?

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

05 mars 2022, 13:49
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
« Ok. »

L’intervention est incohérente. Ok, si tu le dis ? Ok, mais je n’en crois pas un mot ? Ok, j’ai compris le message et je vais désormais me taire ? Ok, j’acquiesce à tes paroles ? Ok, mais tu ne me fais pas peur ? Tant de significations possibles… Je ne sais pas ce qu’il se passe exactement dans le crâne de Delphillia mais en l’observant ramasser sa baguette magique, je me dis que ça ne doit pas être quelque chose m’étant favorable. Alors j’opte plutôt sur un ok moqueur et irrespectueux, puisqu’il semble que ce soit la seule chose que cette fille sache faire ; se moquer et manquer de respect aux autres. Je devrais sans aucun doute en éprouver de la pitié ou peut-être même de la colère. Mais ce que je ressens est différent. Plus piquant, plus profond. Je voudrais bien avoir sa capacité à se foutre de la gueule du monde aussi facilement. Il lui suffit d’un regard et d’un mot pour faire comprendre à l’autre qu’elle n’en a absolument rien à faire de lui. Et putain, ce que ça fait mal !

Je serre les mâchoires et soutiens tant bien que mal son regard. Se battent à l’intérieur de mon corps différentes envies. La plus sauvage d’entre elles souhaite balancer un Stupefix sur la fille pour en être débarrassé définitivement ; la plus retorse me susurre de me contenter d’un sort moins offensif, plus discret, un Repulso par exemple, pour la faire grincer de rage ; la plus blessée a bien envie de gueuler à la Poufsouffle des mots méchants que je ne pense pas, quelque chose dans le goût de : « Va t’trouver un autre larbin, Delphillia, j’ai aucune envie d’apprendre à une incapable à se servir de sa baguette magique ! ». Je laisse cette dernière idée voguer dans mon esprit. Elle aurait pu s’y installer définitivement et prendre le contrôle de mes décisions s’il n’y avait pas eu cette foutue réticence ! C’est que je n’ai pas envie de partir, moi. Enfin, j’ai envie de faire avaler sa langue à cette insupportable fille mais pas de disparaître. Non, je crève seulement d’envie qu’elle dise avoir besoin de moi, juste pour le plaisir de la voir s’étouffer avec sa propre fierté.

Mon coeur frappe comme un tambour contre ma cage thoracique. Mon agacement est un fleuve duquel je ne parviens plus à m'extirper. Je respire l’agacement, mon regard noir est agacé, mes lèvres incurvées en une moue mauvaise sont agacées, mes poings serrés sont agacés. Je finis cependant par me convaincre qu’il y a une chose plus importante que le reste : Delphillia doute peut-être de moi, mais à tort. Le jour où je l’écraserai elle se rendra compte qu’elle aurait mieux fait d’être un peu plus éclairée à mon propos. Elle n’a nul besoin d'avoir conscience de ce dont je suis capable, nul besoin de connaître la couleur acre de mes pensées les plus profondes : moins elle en saura, plus de facilités j'aurais à me la faire.

Je m’éloigne d’un pas après, me semble-t-il, une éternité. Je garde ma baguette dans le creux de ma main. Je n’arrive pas a desserrer mes doigts.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Je dresse le menton bien haut, dans une vaine tentative de paraître fière ; j’y serais parvenue plus facilement s’il n’y avait pas eut le goût du sang sur ma langue et la sensation de ma lèvre enflée qui me dérangeaient.

« Puisque c’est si simple pour toi de prendre le dessus, dis-je froidement à mi-voix, pourquoi t’es venue me voir la dernière fois ? »

Je me fais une promesse. Je me fiche totalement de ce que j’ai l’air en faisant ça, de ce que ça signifie, de ce que ça cache. Je m’en fiche. Aujourd’hui, le regard plongé dans l’un des yeux de Delphillia, le marron, je me fais la promesse que si je ne l’entends pas dire une nouvelle fois : « J’ai besoin de toi », je refuserai de lui apprendre quoi que ce soit.

12 mars 2022, 13:04
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Elle n’essayait même plus de lire dans le cerveau et dans les émotions qui pouvaient passer sur le visage de la sixième année. Tout était trop confus et elles étaient l’une comme l’autre bien trop fatiguées pour que leurs pensées soient totalement cohérentes. Aliénor essayait de canaliser sa respiration et se concentrer sur les petites exercices de méditation de Miss Field. La voix de son ainée retentit encore dans la salle maintenant bien plus calme. La question était claire, bien plus que la réponse dans l’esprit de la jeune Delphillia. Il y avait tellement de réponses possibles. Celle de son égo, celle de sa colère, celle de sa position de force, celle de l’abandon… Mais il n’y en avait qu’une seule qui était vrai. Les dents de la jeune fille jouèrent avec sa lèvre inférieur la mordillant légèrement.

Pourquoi. Le même mots qu’elle avait prononcé en entrant dans cette salle avant ce combat. Pourquoi. Une question aussi forte qu’illusoire. Avaient-elles vraiment besoin de savoir pourquoi quand chacune y trouvait son compte. Mais finalement peut-être qu’Aelle n’y trouvait pas son compte.

-Tu l’as dit.


A peine quelques secondes avant. Aelle avait donné la réponse à cette question et pourtant elle redemandait et face à cette adversaire, Aliénor n’avait pas d’autre choix que d’être honnête. Aelle le méritait tour simplement.

-On est dans le putain de monde magique. Et même si ça m’écorche la gorge de le dire… Dans ce monde tu me fous la pâtée.

Elle baissa les yeux en soupirant. Oui ça lui coutait, mais ce n’était que la pure vérité. Aelle avait sa place dans le monde magique, elle était forte, maitrisait la magie a tel point que des êtres supérieurs de ce monde acceptent sa compagnie, elle avait cette baguette si puissante qu’elle avait presque brûlée Aliénor quand elle l’avait utilisé… Elle était forte, à l’aise, et Aliénor l’était dans le monde moldu, ou si on parlait dans ce monde, elle n’était à sa place que sur un balai ce qui était assez réducteur.

-Imagine, ta magie, ma force. On est opposées, mais si on nous mélange on obtient la personne la plus forte de cette terre.


Du moins de ce qu’Aliénor avait vu. Imaginer si ces deux fille s’associaient ? Ca lui soulevait le cœur mais elle ne pouvait nier que personne ne pourrait les arrêter, qui oserait même se mettre en travers de leur chemin ? Si la batteuse des Hel’s avaient ne serait-ce qu’un quart des capacités d’Aelle en matière de magie, elle serait ravie. Elle n’en demandait pas plus finalement, et maintenant elle était encore plus curieuse de ce lien qui unissait Aelle et sa baguette, de ce lien, magique lui aussi. Tout cela était tellement mystérieux pour elle… Si un jour elle comprenait…

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle