La brune réitéra ses excuses mais ce n'était pas sa faute. Marine sentait que Lily s'en voulait à la place de son frère, ça aurait pourtant dû être l'inverse. Alors à son tour la Gryffonne tenta de la rassurer sur ce point, et puis elle trouvait que c'était la moindre des choses pour l'aide qu'elle lui avait apporté pour se sortir de cette mauvaise situation. La fillette lui en serait toujours reconnaissante, pour avoir stoppé net son frère mais aussi tout autant pour l'avoir rassuré ensuite, et écouté permettant à la timide de se calmer.
- T'as, t'as pas à t'en vouloir... c'est, c'est pas ta faute. Et, et puis j't'assure, tu... es vraiment différente de, de ton frère. Pour preuve... tu m'as aidé et je, je pense sincèrement que, que tu es une bonne personne.
Rassemblant son courage la brunette se tourna vers l'aiglonne sans tenter de fuir son regard pour lui offrir un sourire sincère mais lorsqu'elle la vit le nez en l'air, elle fut tout de même soulagée, même si elle ne verrait probablement pas ce sourire. Elle avait réellement une peur bleu de croiser le regard des gens, cela provoquait chez l'adolescente un mal être profond.

Peut-être que était-ce cet acte qu'avait accompli la bleue qui avait plongé Marine dans un état de confiance tel qu'elle avait osé confier son histoire familiale. Elle n'en avait parlé en détail à personne seule certaines avait aperçu les grandes lignes suite à une question abordant le sujet. La fillette n'aimait pas particulièrement en parler, la bombe émotionnelle que ça déclenchait la faisait toujours souffrir. Elle ne chercha pas à en découvrir la cause préférant se concentrer sur la boule d'émotion qui enflait en elle, il faudrait bien qu'elle apprenne à la contrôler un jour. Justement c'était le conseil qu'elle avait l'impression d'entendre à travers les mots Lily, même s'ils furent très dur à entendre pour la rouge et or, son esprit savait qu'il faudrait y faire face et ne plus enfouir ce mal pour y échapper.

Des larmes sournoises échappèrent au contrôle de la brunette qui réussit juste à temps de les empêcher de dévaler ses joues. Ses yeux larmoyant montèrent au aussi au plafond, peut-être qu'ainsi les coquines décideraient de retourner avec leurs camarades qui restaient sous le contrôle de la deuxième année. La dernière prise de parole de la Serdaigle redonna un peu de chaud au cœur de Marine qui conservait tant bien que mal son contrôle.
- Merci... J'espère que toi aussi tu les reverra... La fillette n'osa pas demander de qui il s'agissait de peur de la blesser alors elle se contenta de répondre à sa question. Il, il a... 17 ans.
Les deux adolescents avaient une assez grande différence d'âge peut-être était-ce de là que venait leur si bonne relation fraternelle ? Les deux s'étaient toujours très bien entendu si bien que le plus grand était devenu le modèle de la dernière qui lui enviait sa sociabilité et sa confiance en lui dont elle était et est toujours dépourvu ou plutôt très en difficulté. Il avait également toujours été là pour la consoler, la protéger, l'aider et passer de bon moments ensemble.

—Une. Bonne. Personne.
—Je fixai le plafond de pierre, peinant à garder une façade de marbre. Impassible. Comme je le faisait d'habitude si bien. Voilà une personne en ce monde qui me voyait de manière positive. La vérité était que ça m'emplissait d'une telle joie que je l'aurais volontiers cru. À moins que ce soit parce qu'elle me craignait autant que William. Ce serait... légitime.
—— Merci.
—Rien que ça. Un chuchotement. Parce que tu ne me connais pas. Tu ne sais pas ce que je pense ni les idées folles qui m'ont traversé l'esprit parce que je ne voulais pas devenir comme ce frère. Tu n'as même pas idée de ce que je pourrais faire si ce frère recommence une chose pareille. C'était sûrement la conséquence d'une journée éprouvante, mais le simple fait qu'elle puisse penser que je suis quelqu'un de bien me mettait dans tous mes états. Avait-elle seulement conscience que William et mon étions du même sang ? C'était peut-être héréditaire. Ridicule. Tout était dû à notre piètre éducation. Surtout la sienne, d'enfant pourri gâté.
—Un violent frisson me parcourut quand elle me retourna le souhait de retrouver ces personnes chères à mes yeux. Si seulement elle savait. Ce serait... bien trop facile. De les rejoindre. De mettre fin à... tout ce cauchemar. Mais non. Il y a bien trop de personnes que ça blesserait. Je ne pourrais pas le faire égoïstement sans penser aux répercutions.
—Mais par dessus tout, ça arrangerait tellement de monde. Je ne me permettrais pas de leur faire plaisir par faiblesse. Merlin, rien que d'imaginer leurs mines réjouies à l'idée que j'aie pu souffrir. Seulement un millième de la Terre serait impactée, mais ce serait lâche de ma part. De tout envoyer balader sur un coup de tête.
—Je ne relevai pas la remarque de Marine, consciente qu'elle était déjà à bout. Le seul moyen que j'avais trouvé de les revoir était à travers des souvenirs vagues et peu fiables. Des vieilles photos, des berceuses. Je n'avais personne avec qui parler de ce qui se passait à l'intérieur de ma tête.
—— On ferait mieux d'aller dans un endroit où il y a du monde. Pour que tu puisses manger un truc...
—Je me devais d'admettre que j'étais étonnée de la voir toujours debout. Une vraie Gryffondor, me dirait-on. Je n'en doute pas mais je préférerais la savoir à proximité d'adultes qualifiés qui pourraient l'aider. Ma baguette tournoya un court instant entre mes doigts avant que je ne décide de me lever pour m'approcher d'elle. Restant tout de même à une distance de sécurité, elle avait eu suffisamment de frayeurs pour aujourd'hui.

La brunette n'avait rien à répondre à ce "merci", elle avait parlé sincèrement, jamais elle ne pourrait assez la remercier de ce qu'elle avait fait pour elle. S'installa alors le silence, le couloir désert n'était perturbé que part le son des mouvements des deux sorcière et de leur respiration. Le même silence religieux que celui observé lors des prières à l'église ou lors de minutes de silence. Ce manque de stimulation auditive fit replonger la rouge et or quelques minutes plus tôt, c'était plus fort qu'elle. Lorsqu'elle n'avait plus rien à quoi se raccrocher, se concentrer, sa mémoire reprenait le relais pour lui occuper l'esprit, hélas pas de la meilleure des façons. Ne pouvait-elle pas plutôt replonger l'anglaise dans ses vétustes mais heureux souvenirs à la place, c'était de réconfort qu'elle avait besoin pas de nouvelles sueurs froides.

Au début la lionne tentait de remplacer les images qui reprenaient vie par un autre souvenir moins stressant sauf que qu'elles ne restaient que périodiquement le Serpentard revenait de nouveau dans sa tête. Épuisée Marine arrêta de lutter, toute la scène eu le loisir de se redérouler plusieurs fois. Trop prise par ce souvenir elle ne vit même pas frissonner la Serdaigle qui l'avait sauvée des griffes de son frère. Plus elle revoyait la scène, plus elle y réfléchissait plus elle devait donner tort à Lily, jamais elle n'aurait eu le courage de se dresser contre cet élève plus âgé et inévitablement meilleur en magie. Le peut de courage qui habitait la timide était déjà entièrement voué à être consommé pour lui permettre de garder un minimum de contenance.

Marine espérait qu'à force de se répéter sa mémoire se lasserait et la laisserait un peu tranquille, capable d'orienter ses pensées dans le sens qu'elle souhaitait sans devoir développer d'efforts importants pour ne pas que des pensées parasites viennent l'embêter et anéantir son moral. Malheureusement pour elle sa mémoire était aussi têtue de la Gryffondor, il allait donc falloir à la fillette de bonnes idées pour distraire son esprit et l'empêcher d'accepter les interventions du souvenirs. Les yeux dans le vague, la troisième année les baladait un peu partout autour d'elle peut-être que quelque chose attirerait son attention. Sa curiosité suffirait à la distraire exactement comme elle le souhaitait ne restait plus qu'à la réveiller. Elle représentait son option la plus accessible pour se sortir de cet état étrange duquel elle n'arrivait pas à s'arracher.

Finalement c'est une voix qui s'éleva qui permis à Marine de revenir à la réalité. Au vu du nombre de personnes présente il ne lui fut pas compliqué de savoir qui s'était adressé à elle : c'était évidement la bleu et argent.
- Oui ! T'as, t'as raison. Le repas... devrait bientôt être, être servi.
Dès que la sorcière fut levée la rouge et or entama le pas, vers le couloir qui pour elle pourrait conduire jusqu'à la Grande Salle. Le fait d'avoir parlé repas avait donné faim à l'anglaise, elle espérait qu'il y aurait les petites patates avec les champignons, la sorcière avait une faim de loup après toutes ces émotions et comme elle aimait beaucoup cet accompagnement elle serait ravie.
Mots en gras et en italique pour la CdC
Fin du RP pour moi, merci pour ces instants d'écriture que j'ai beaucoup aimé .

—J’adressai un petit sourire à ma camarade quand elle se lèva pour aller en lieux sûrs. C’était, du moins, mon point de vue. Je n’étais pas persuadée d’être en mesure de la défendre une nouvelle fois d'une attaque stupide venant d'un autre troll. Je restai silencieuse, cherchant à ne pas troubler ce calme. Mes yeux se posaient discrètement à plusieurs reprises sur Marine, guettant tout signe d’évanouissement ou de fatigue. Elle m’impressionnait. Elle ferait la fierté de Godric Gryffondor. Je n’hésiterais pas à prendre de ses nouvelles, être dans sa classe rendrait les ch nettement faciles. J’essayais de ne pas imaginer ce qui se serait passé si je n’étais pas passée par là. Si mon chemin n’avait pas croisé le sien. Si William avait eu le champ libre. Si j’étais arrivée ne serait-ce qu’une minute plus tard...
—Quand bien même Marine m’eut affirmé que je ne lui ressemblait pas, j’avais honte. Je savais que ce lien qu’on avait n’était pas minime. Le même sang coulait dans nos veines. Nous avions la même éducation. Ou presque. J’étais comme lui. Comme eux. Pourrie jusqu’à la moelle. Quand bien même j’eus fait ma bonne action, ça ne changeait rien à mon passé. À mon caractère. À ma famille. Je n’avais plus l’espoir de racheter mon âme. Un cas désespéré. C’était tout ce que j’étais.

—Quelque part, je savais que je ne méritais pas la confiance de la rouge et or. Je lui en voulais de me croire aussi rapidement et facilement. Soit le fait que je l'ait défendue me faisait passer pour une sainte à ses yeux... soit elle n'avait aucun instinct de survie. Qu'est-ce qui lui disait que je n'allais pas finir ce qu'avait commencé mon frère ? Que je ne ferais pas honneur à ma famille en martyrisant une né-moldue ? Rien. Avec une famille comme j'avais, elle aurait dû se méfier. Au point de me craindre... ? Oui, ça aurait été légitime si elle avait voulu que je la laisse. Je voulais lui dire de ne jamais donner sa confiance à n'importe qui. Qu'on ne peut croire personne. Que le monde est rempli d'idiots encore pire que William.
—— Mange bien et surtout repose-toi. Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésite pas à venir me voir... Et si tu ne te sens pas bien, demande à quelqu'un de t'accompagner voir le nouvel Infirmier.
—Mes paroles ressemblaient à des ordres. Mais il fallait qu'elle fasse attention au moindre signe de fatigue. Ça pouvait aller vite. Je me sentais responsable de son état, et si je venais à apprendre que quelque chose lui était arrivé... Je ne me le pardonnerais pas. Et je n'hésiterais pas à le faire comprendre au responsable de tout ça.

FIN DU RP