Certains pourraient être plus virulent ? Je regarde l'adulte les yeux fixés sur sa silhouette, sans comprendre. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est possible d'être encore plus affreux qu'il l'a été ? Aussitôt, je baisse la tête pour observer mes mains, avant de me souvenir que j'ai posé Aiwylittu sur mon épaule. Un peu confus, j'observe encore l'homme avant d'ouvrir la bouche.

– Plus...

En fait, je ne sais même pas si je souhaite en savoir davantage. Je crois que je ne me sentirais pas très bien à l'idée des grands dangers que court mon araignée, et je préfère me préserver. Même si la réponse me titille. Les gens n'iraient pas jusqu'à séquestrer Aiwylittu, tout de même ? Je secoue la tête, il ne faut pas que je songe à tout cela. À la place, je préfère donc me concentrer sur le reste de la phrase de l'adulte. Ne pas la laisser se promener n'importe où. Comment dire... C'est qu'à part quand je l'emmène en cachette avec moi en cours, je n'ai pas trop le choix. Je ne vais pas la laisser enfermée toute la journée ! Les chats ont bien le droit de sortir, eux. Je ne voix pas en quoi laisser sa liberté à mon araignée gênera quiconque ! Sauf peut-être les gens plus virulent... Je frissonne.

– Vous avez peut-être raison... J'essaierai de faire plus attention.

Je hausse les épaules. Va savoir comment je m'y prendrais... Je regarde une nouvelle fois l'homme. Ça commence à devenir un peu long, là ? J'ai dû bien l'embêter, comme la majorité des gens que je croise. Heureusement, je m'en fiche. Néanmoins, je n'ai plus grand chose à ajouter, et je ne me vois pas éterniser l'échange.

– Je crois que je vais y aller, merci pour vos explications, même si...

Je ne termine pas ma phrase. J'aurais apprécié qu'il n'envoie pas mon araignée valser, c'est un fait. Mais au fond, il est tout de même resté correct, pour un adulte. Je crois que je l'apprécie. Je lui fais un sourire, avant de finalement m'éloigner. Qui aurait cru que ma blague tournerait si mal, franchement.

Alors que le médicomage irlandais expliquait avec des mots choisis - pour ne pas trop le brusquer - que certains pourraient chercher à tuer son araignée en l'écrasant d'un bon coup de talon ou d'un sortilège de massue maitrisé, il se demanda s'il avait finalement été clair. Le visage de l'adolescent exprimait une confusion indéniable et il commença même à poser une question, qu'il arrêta après la première syllabe. Négation de la tête et frissonnement lui indiquèrent finalement que le message devait être passé. Diramuid eut un très léger hochement de tête. En effet, il était certainement de bon ton que de faire attention à son animal... Mais au signe de désinvolture dans ses épaules, allait-il vraiment le faire? Pourtant, les araignée se plaisaient dans les vivariums adaptés. Il suffisait d'aller à la ménagerie manique du Chemin de Traverse - ou n'importe quelle autre tant qu'elle fournissait du matériel magique - pour obtenir de quoi faire de cette araignée un coq en pâte... Façon de parler bien entendu.

- "Bonne fin de journée à vous." Le salua Diarmuid qui se demandait bien ce qu'il voulait dire ensuite. Même si? Il avait envoyé volé l'arachnide au travers du couloir? En même temps, que faisait-elle sur sa nuque? Et d'ailleurs, pourquoi avait-elle jugé bon de venir s'y réfugier? Les créature qui côtoyaient les sorciers ne se trompaient généralement pas lorsqu'il s'agissait de rejoindre leur maître, certains devenaient même particulièrement protecteurs. Et pour le coup, il en savait quelque chose, Ophélie, la boursouflette d'Annaëlle, était du genre à se mettre littéralement entre eux lorsqu'elle estimait qu'il occupait trop son humaine à son goût. La surprise avait fait place à l'agacement, un agacement mêlé à de l'amusement. Difficile de savoir sur quel pied danser avec la boule de poils.


Ce fut un plaisir!